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Nouvelles têtes
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Le calendrier de l'avent
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Le cimetière semblait bien plus grand que celui d’Eugies, le petit village où avait grandi Sélène et son frère. La jeune fille était partie se promener tandis que Jérôme était resté à l’auberge où il devait passer quelques mails et coups de fils importants. Ses pas l’avaient conduite jusqu’au cimetière de la ville, un lieu où il était rare de voir quelqu’un s’y balader au lieu de s’y recueillir. La raison qui avait poussé la blondinette était pour avoir quelques noms. C’était toujours intéressant de voir les différentes origines que l’on pouvait trouver dans un lieu pareil. Parfois, on pouvait tomber sur un nom assez original qui n’était plus fort connu et le remettre à jour. C’était pour ça que Sélène aimait venir se promener dans les cimetières. Retrouver des noms de famille oubliés pour les personnages de ses histoires. Que ce soit le cimetière d’Eugies ou de Frameries ou même Mons, elle en avait trouvé quelques-uns. Eh bien, ici, c’était pareil ! Elle sortit son petit carnet de note et nota quelques noms. Elle en avait un paquet à présent, que ce soit d’origine belge, française, allemande et maintenant américaine quoiqu’anglais aussi sans doute. Elle avait pensé faire une suite aux chroniques mais elle avait à présent une toute autre idée. A force d’écouter que ce soit au Granny ou ailleurs en ville, elle avait appris une légende sur la ville et comptait s’en servir. Elle avait déjà l’image de son futur héros et un début d’histoire : un jeune homme vivant dans une petite ville américaine, un peu comme ici à Storybrooke, et en proie à des cauchemars d’une vie qui lui semblait familière. C’était tout ce qu’elle avait pour le moment mais c’était déjà un bon début. Elle continua encore à parcourir à son aise les différentes rangées de tombe. Certaines étaient en piteux états tandis que d’autres parurent être toutes récentes. Elle regarda aussi les entrées de caveaux. Il y en a une qui attira son attention et elle se mit à le dessiner. Non seulement d’avoir un talent pour l’écriture, elle avait également un talent pour le dessin. En même temps, elle dessinait depuis la maternelle. Quand elle avait émis à une époque le désir d’être peintre ou illustratrice, son père lui cassait déjà les oreilles pour se trouver un métier convenable. Alors, du coup, elle avait continué à dessiner pour le plaisir.
Une petite promenade dans un lieu insolite « Tu vas souvent dessiner dans les cimetières ? »
feat. Sélène Vandervelde
Cette ville était vraiment petite ! Leah n'avait pas marché très longtemps, bon d'accord, quelques heures tout de même, et pourtant elle s'éloignait déjà du centre et de ses habitations, ses commerces et sa population affairée. Petite et pourtant peuplée, nota-t-elle mentalement. Cette petite ville devait avoir de l'attrait pour que tous ces gens y restent. Un exploit, en soi, alors qu'ailleurs, on quittait ce genre d'endroits pour aller tenter sa chance dans une métropole. Elle avait fait l'inverse. Enfin non, elle avait commencé par faire comme tout le monde, avant de prendre un virage à quatre-vingt-dix degrés et de se retrouver à Storybrooke.
Un virage, c'était le cas de le dire. Sa nuque la lançait encore, rappel douloureux de son récent accident et de la raison pour laquelle elle se trouvait là, à errer loin de l'animation du centre. Aucun rapport avec son envie d'éviter tout rapport social, non. Si elle ne parlait pas aux gens, c'était tout simplement parce qu'elle n'en avait pas le temps car elle devait avant tout trouver un garagiste pour s'occuper de son premier problème. Ensuite, elle gérerait son deuxième problème et une fois qu'elle serait rétablie, elle s'attellerait à ses recherches. Et là seulement, elle parlerait aux habitants.
Mais voilà, elle commençait sérieusement à douter de l'existence d'un garage à Storybrooke. Comment faisaient les gens d'ici quand leur voiture avait un problème ? N'avaient-ils jamais d'accident ? Si le garage le plus proche se trouvait dans une autre ville, les pauvres automobilistes devaient se donner bien du mal pour pousser leur voiture jusque là-bas. Ou alors ils se débrouillaient à pied, comme elle. Si vraiment il le fallait, elle pourrait toujours appeler et faire remorquer sa voiture quelque part où elle serait réparée mais la note risquait d'être salée. Disons que ce serait son plan Z. En cas de situation vraiment désespérée.
Avant, elle pouvait tenter autre chose. Comme demander un renseignement à quelqu'un qui habitait dans le coin. S'il y avait un garagiste dans cette ville, un habitant saurait le lui indiquer. Et s'il n'y en avait pas... elle le saurait assez vite. Sauf que voilà, elle n'avait pas vraiment envie de parler à qui que ce soit.
Et de toute façon il n'y avait personne.
Juste un cimetière. Super, un cimetière à la périphérie d'une petite ville perdue au fin fond du Maine, on faisait difficilement plus glauque comme endroit. Ce n'était pas là qu'elle allait croiser quelqu'un.
Ou si, justement ?
Oui il y avait bien quelqu'un dans ce cimetière. Une silhouette aux cheveux clairs, postée devant un caveau, presque immobile. Voilà, plus d'excuse, maintenant. Elle allait parler à cette fille et lui demander où se trouvait le garage le plus proche. Allez, une question, une réponse, et elle s'en irait. Sa voiture la remercierait.
Elle détestait les cimetières. Elle n'y avait jamais vraiment fait attention, comme toutes ces choses qui existent et qu'on voit de loin tant qu'on n'y est pas directement confronté. Mais maintenant qu'elle prenait le temps d'y réfléchir, elle décida qu'elle n'aimait pas ça. Ce... cette ambiance. Ou plutôt cette absence d'ambiance. Ce silence pesant.
En avançant parmi les rangées de tombes, elle nota mentalement d'inscrire sur sa "Liste des choses que j'aurais préféré éviter de faire" : traverser un cimetière pour demander à une parfaite inconnue l'adresse d'un garagiste. Bah, au moins, la probabilité pour que cela se reproduise était moindre tant la situation était farfelue.
Peut-être qu'elle aurait dû appeler un remorqueur finalement.
Elle y était, elle allait y rester. Enfin, non, pas trop longtemps, pas plus que nécessaire. Juste histoire de n'être pas venue pour rien. La fille n'avait pas bougé de sa place, lui tournant le dos quelques mètres plus loin. Elle était penchée sur quelque chose et relevait de temps à autre la tête quelques secondes avant de la baisser à nouveau. Elle se tenait juste devant le caveau et Leah admira son courage. Une tombe était déjà un objet assez effrayant en soi mais alors un caveau... Leah serra les dents et se rapprocha un peu de la blonde, de manière à se tenir à quelques mètres d'elle, sur le côté. Malgré son malaise, Leah était intriguée. cette fille était venue seule dans ce cimetière, ce qui, en soi, était déjà incroyable. Mais en plus, elle se tenait devant un caveau, la partie la plus lugubre d'un lieu qui l'était déjà bien assez. Et, cerise sur la tarte meringuée, elle le dessinait.
De là où elle était, Leah ne parvenait pas à distinguer le dessin mais la jeune femme semblait précise et concentrée sur sa tâche. Et Leah ne comprenait pas.
Tu n'as rien de moins déprimant à dessiner ?
Mince, elle l'avait dit à voix haute ? En même temps, elle avait raison quoi ! Sérieusement, qui venait seul dans un cimetière pour dessiner un caveau ? C'était l'endroit le moins accueillant, le moins joli, le moins agréable et le plus insolite qui soit pour un petit atelier dessin. Personne ne venait dans un cimetière simplement pour se balader et passer le temps en dessinant. Personne ne venait dans un cimetière, d'ailleurs, sauf pour se-
Oh.
C'était ça alors. Oui, bien sûr, c'était évident, non ? Après tout, personne ne venait dans un tel lieu sans une bonne raison.
Aïe, elle avait dérapé là.
C'est... euh... ta famille ?
Elle se rapprocha à contre-coeur de la sinistre bâtisse et tenta de lire le nom de la famille qui y reposait. Si elle montrait qu'elle s'intéressait à cette fille et à sa famille, à son histoire, son entrée en matière pourrie serait peut-être rattrapée.
Les Mirren, c'est ça ?
E si ça ne marchait pas, elle pourrait toujours opter pour la fuite.
♥:
Pour le nom de la famille dans le caveau, je peux toujours le changer si tu avais une autre idée, j'ai mis Mirren parce que c'est un nom anglais qui disparaît et ça se rapproche un peu de Mills donc si Sélène était en fait devant le caveau de Regina, elle pourrait toujours dire que Leah a mal lu x)
Sélène était occupée à dessiner qu’elle ne fit pas attention à la jeune femme qui s’approchait d’elle. De toute façon, elle ne l’aurait quand même pas vue. Une fois qu’elle était concentrée sur quelque chose, ici à dessiner dans les moindres détails ce caveau, c’était comme si elle avait des œillères sur les côtés. Certaines ne comprenaient pas toujours la jeune fille, encore moins quand elle se mettait à écrire ou à dessiner. Elle aimait juste le travail bien fait mais c’était une éternelle insatisfaite la plupart du temps. Surtout concernant ses dessins. Elle ne pouvait pas s’empêcher de leur trouver quelques défauts alors qu’ils étaient magnifiques. Même son frère lui disait sans cesse qu’elle se prenait souvent un peu trop la tête. Pourtant, elle savait que la perfection n’existait pas mais voilà. Sélène était une artiste dans l’âme et son œuvre devait être parfaite. Parfaite pour elle bien entendu. Si les autres n’aimaient pas, tant pis. Elle n’allait pas en faire une maladie. - Tu n'as rien de moins déprimant à dessiner ? fit une voix sur le côté derrière elle. Aussitôt, la belge reporta son attention sur la jeune femme qui venait de prendre la parole. Elle qui pensait ne pas croiser âme qui vive, elle s’était trompée visiblement. Il était clair que pour certaines personnes, un cimetière n’était pas un des endroits les plus accueillants. Le seul moment qui amenait quelqu’un dans un tel endroit, c’était uniquement pour se recueillir et non pour dessiner des caveaux ou des tombes. - C'est... euh... ta famille ? La jeune belge ne comprit pas tout de suite que l’inconnue lui demandait en fait si le caveau qu’elle dessinait était en fait sa famille. Et le nom n’était pas Mirren mais Mills. D’ailleurs, elle trouvait le nom assez joli. - Hein ? Ah non, c’est pas ma famille ! Elle se mit alors à ranger ses affaires dans son sac, un peu gênée. Non pas qu’elle trouvait embarassant de se faire surprendre entrain de dessiner une tombe mais plutôt que l’on croit qu’elle se recueillait sur la tombe d’un proche. Dieu merci pour elle, elle n’avait pas encore à subir la moindre perte d’un être cher et elle espérait que cela arriverait le plus tard possible. Ses parents étaient en bonne santé, son frère aussi. Par contre, ses grands-parents, c’était autre chose mais c’était dû à leur âge aussi. Ils avaient plus de quatre-vingts ans. Cela lui rappela qu’elle devait sonner à ces derniers pour donner un peu de ses nouvelles. A moins que son frère l’ait déjà fait avant elle. Quand elle n’y pensait pas, c’était son frère. - Non, moi je suis pas du coin. En fait, je suis de Belgique et je suis arrivée y a peu avec mon frère. Au fait, je m’appelle Sélène Vandervelde. Dit-elle en tendant la main à l’inconnue.
Une petite promenade dans un lieu insolite « Tu vas souvent dessiner dans les cimetières ? »
feat. Sélène Vandervelde
Leah avait toujours aimé dessiner. C’était sa manière de communiquer, petite. Elle avait mis du temps à parler. Oh, il lui arrivait souvent de baragouiner quelques mots sans que personne ne comprenne le sens de ces étranges suites de paroles. Mais des phrases construites exprimant sa pensée avec précision, ça non. C’était arrivé plus tard mais, même alors, elle avait continué à dessiner.
Quand elle était assise, crayon à la main, elle partait dans des mondes étranges, peuplés de créatures que certains qualifieraient de monstres mais qu’elle appelait ses amis. Elle les dessinait, ces personnages colorés et loufoques, certains revenaient plusieurs fois, hantant ses carnets de dessins. Ceux-là, elle les nommait pour les présenter. Minou. Bob Razowsky. Léon. Les autres étaient des anonymes, des formes floues mais familières, qu’elle dessinait pour garder au moins en mémoire une apparence, à défaut d’un nom.
Dessiner pour ne pas oublier.
Les grandes personnes avaient d’abord loué son imagination débordante. Tant de créatures fantastiques inventées par une si petite fille ! Ce serait une future écrivaine, ou alors une illustratrice. Peut-être verrait-on plus tard son nom orner la couverture d’un album fantastique qui endormirait les enfants le soir. Puis d’autres, moins grands et moins gentils, avaient moqué cette capacité à voyager par l’esprit. Seule une folle pouvait être à ce point obstinée par l’imaginaire, refusant de représenter la réalité.
Tous avaient tort.
Leah n’imaginait pas, elle ne créait pas et n’inventait rien. Elle reproduisait ce qu’elle avait vu et ce qu’elle continuait de voir. Elle avait pris l’habitude, le soir, de dessiner les gens qu’elle avait rencontrés pendant la journée. Oh ils ne se seraient pas reconnus. Car le dessin n’était jamais semblable à l’image renvoyée par leur miroir. L’œuvre de Leah était toujours à l’image de ce qu’elle voyait. Elle avait sa propre perception des choses, une perception originale, comme n’avait pas manqué de lui faire remarquer son oncle, chaque fois qu’elle l’avait croisé.
Il était seul à voir ce que les autres ne percevaient pas, lui demandant pour chaque dessin : « et lui, c’est qui ? ». Et chaque fois, Leah lui racontait avec joie l’histoire du croquis. Pour toute personne tombant sur ses dessins, il n’y avait que des monstres ou des étranges personnages. Pour elle, il y avait deux catégories : ceux rencontrés au cours de son voyage et ceux rencontrés au cours de sa vie « réelle », comme se plaisaient à l’appeler les adultes. Bientôt il y aurait ceux de Storybrooke. Dont cette fille qui dessinait aussi.
Elle aussi dessinait la réalité. Elle avait réalisé un caveau plus vrai que nature sur sa feuille, détaillant avec soin les gravures qui l’ornaient et Leah ne put s’empêcher d’admirer son travail, du moins pendant quelques instants, avant que la blonde ne se mette à tout ranger frénétiquement, comme si sa présence l’embarrassait.
La brune pouvait comprendre ce sentiment. Elle n’aimait pas qu’on regarde par dessus son épaule quand elle dessinait. Elle aimait cette impression d’être dans une bulle et de se sentir seule au monde.
L’autre fille avait eu l’air choquée que Leah pense qu’elle se recueillait sur la tombe d’un proche. La brune fut rassurée, elle n’était pas douée pour les consolations et les condoléances, au moins elle n’aurait pas à se creuser la tête pour trouver quelque chose à dire.
La jeune femme se présenta comme une belge arrivée depuis peu. Sélène Vanderwelde. Ce nom disait quelque chose à Leah mais elle ne parvenait pas à savoir pourquoi. Elle doutait d’avoir déjà rencontré la blonde, son nom devait simplement être répandu.
Leah Milton, répondit-elle, Je viens d’arriver aussi. En fait, je cherchais un garagiste. Tu sais où je pourrais en trouver un ?
Voilà, la question était posée dès le début. Une conversation rapide. Peut-être pas tant que ça. Sa curiosité la démangeait. Et elle qu’est-ce qu’elle faisait là ? D’accord, elle dessinait, mais c’était tout de même étrange non ? Même Leah, qui aurait pu remporter la palme de la bizarrerie pour certaines choses, s’installait de manière assez classique sur un bureau. Ou tout du moins une table. Certains dessinateurs avaient pour habitude de sortir pour dessiner des paysages, des sculptures, des animaux et autres sujets se trouvant à l’extérieur mais un cimetière ? Internet regorgeait d’images de tombeaux plus spectaculaires les uns que les autres. Autant prendre une image et tenter de la reproduire en dessin.
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Mar 13 Fév - 18:55
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