La nouvelle avait eu l’effet d’une bombe pour moi. Je m’étais attendue à bien des choses mais pas à ça. Je ne m’étais pas attendue à voir un signe positif sur le test que Regina avait apporté chez moi quelques jours plus tôt. J’étais encore sous le choc. Dire que je culpabilisais était un euphémisme. J’avais picolé un soir comme jamais dans un moment détresse. Si simplement j’avais su qu’une vie grandissait en moi, je n’aurais jamais agit de la sorte. J’allais devoir en glisser un mot à Emma, mais chaque chose en son temps. Pour l’instant, je voulais garder la nouvelle secrète le plus possible. Je ne voulais pas que toute la ville commence à se soucier de ma santé en plus de la disparition de mon mari. J’avais besoin de m’aérer l’esprit et je savais que je pouvais compter sur deux excellentes amies pour cela : Ruby et Ariel. Ruby était indisponible ce soir-là, mais j’avais réussi à avoir Ariel pour quelques heures.

J’avais cuisiner des biscuits aux brisures de chocolat, des brioches et , évidemment, du chocolat chaud avant son arrivée. J’avais une dent très sucrée ces derniers temps. Je ne sais pas pourquoi. Je n’étais pas comme cela lorsque j’étais enceinte d’Emma. Je savais également que la sirène saurait garder le secret. Elle le dirait sans doute à Eric, mais je savais qu’elle ferait en sorte que rien ne soit dévoilé avant que je ne le fasse moi-même. J’avais préparer la table pour notre activité. J’avais besoin de bricoler et de me changer les idées au maximum. La disparition de David avait commencé à faire des vagues en ville avec les affiches ayant sa photo partout. J’ignorais quelle activité mon amie à la chevelure de feu avait prévue, mais je savais qu’elle serait totalement distrayante.

J’avais enfiler un chandail ample pour cacher mes formes naissantes avec un leggings à motif fleuri. Le genre de vêtement que je portais surtout pour faire le ménage dans les faits. Je regardais ma table ainsi que le comptoir lunch. Sans doute que des chips auraient été nécessaire non? Des chips sel et vinaigre ou encore à la sauce barbecue? J’étais absorbée par mon importante réflexion lorsque j’entendais cogner à la porte. Ça ne pouvait être qu’Ariel qui arrivait avec toute sa bonne humeur et son sourire.

Je mettais le mien sur mon visage en allant ouvrir la porte. Je lâchais un petit cris de joie en la voyant et je la prenais directement dans mes bras. Elle m’avait tellement manqué!

- Oh! Ariel! Je suis si contente que tu sois là! Tu m’as tellement manqué!

Je prenais sa main pour la faire entrer avant de refermer derrière nous en prenant soin de verrouiller la porte par sécurité.

- Tu es magnifique ma chérie!

Mon fabuleux sourire ne se retirait plus de mon visage. J’étais pleine de joie et de reconnaissance.

Dune - 2020

Être de retour à Storybrooke était un vrai bonheur pour moi, car la ville étant plus petite qu’un royaume entier, il m’était bien plus facile de voir mes amis. Et l’une d’elles était également mon maître de stage. Mary Margaret, que j’avais connue sous le nom de blanche-Neige, était l’une des personnes avec qui j’aimais le plus passer du temps. Je devais reprendre le cours de mon apprentissage pour devenir professeur, comme elle. C’était le cas et nous avions même fait une petite sortie scolaire avec les élèves pour que je leur fasse un cours sur les coquillages. J’étais totalement dans mon élément à la plage, même si l’envie irrésistible d’aller plonger dans les vagues salées avait été difficile à réprimer.

Quand Blanche m’avait dit qu’elle avait besoin de faire quelques activités de bricolage à la maison, j’avais tout de suite eu une idée. Pourquoi ne pas utiliser tous les coquillages récoltés pour créer des choses, des petites décorations par exemple ? Ici, il y avait des lampes avec électricité, mais cela restait assez basique. Alors, j’avais dévissé un abat-jour de la chambre de Melody et j’avais décidé de le décorer avec, et j’entraînerais Mary Margaret dans cette idée car avoir des coquillages chez soi était un porte-bonheur, j’en étais persuadée. Je ne savais pas si les terriens avaient ce genre de superstition, mais sous l’eau c’était le cas et je trouvais cela rassurant.

J’avais donc enfilé une tenue traditionnelle de ce qu’ils appelaient « les jours de congés », à savoir un jeans avec un t-shirt court et un blouson en simili cuir de couleur violette, j’avais laissé mes cheveux libres, et me voilà en route pour aller chez mon amie. Arrivée devant l’entrée de son loft après avoir montré les marches de l’escalier, je toquai à sa porte. Elle m’ouvrir tout sourire, et le mien était également de la partie. Je la serrai dans mes bras, heureuse de la retrouver.

- Blanche ! Tu es radieuse!

J’eus un petit rire à sa remarque tout en entrant suite à son invitation silencieuse.

- Je t’ai manqué ? On s’est vues à l’école il y a deux jours.

Mais j’étais flattée néanmoins. Je refermai la porte et entrai avec elle.

- ça sent divinement bon chez toi ! Qu’est-ce que tu as préparé ?

Je déposai ma besace sur la table et en sortit la boîte renfermant les coquillages, ainsi que l’abat-jour de la lampe.

- Pour ma part, j’ai eu une petite idée d’activité. De la décoration à base de coquillage !

Eric m’avait aidée à trouver une colle adéquate. Je ne comprenais pas pourquoi on n’utilisait pas de l’algue bouillie, mais enfin, il connaissait mieux que moi les produits de ce monde.

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Je me rendais bien compte que je n’avais pas vraiment passé trop temps loin d’Ariel, mais elle m’avait tout de même manqué. C’était sans aucun doute cette immense solitude qui me prenait depuis la disparition de David qui me rendait si … Je ne savais pas comment décrire comment je me sentais. Fichues hormones ! J’avais une folle envie de le dire à Ariel dès maintenant, mais je ne savais pas si c’était une chose appropriée ou non. Je poussais un petit soupir intérieur en lui rendant son sourire. Elle était toujours aussi magnifique cette belle rouquine.

- Je sais que je t’ai vu il y a deux jours, mais je crois que je me sens bien seule depuis quelques temps.

Je laissais mon amie poser son sac sur la table et j’allais me prendre un verre d’eau que je buvais au complet avant de la rejoindre. Je regardais le contenu de son sac en étant complètement surprise. Je ne m’attendais pas à faire ce genre de décoration, mais je devais avouer que c’était absolument magnifique si c’était bien fait. Je comptais bien écouter les recommandations de mon amie sur ce coup-là. J’étais plus habile pour fabriquer des flèches que des décorations. Je tirais la chaise en lui offrant un biscuit sortie du four et encore chaud.

- Tu as eu une idée merveilleuse comme toujours. Je vais te faire un chocolat chaud.

Je me relevais doucement pour me rendre à la cuisinière et je commençais directement le mélange. Je connaissais la recette par cœur. Je regardais l’heure et je profitais de ce moment pour prendre deux comprimés d’anti-nausées. Je ne pourrais plus cacher ma grossesse bien longtemps. La deuxième étant visible plus tôt que la première selon toute vraisemblance. J’avalais mes médicaments et ma multivitamine avant de continuer de cuisiner bien tranquillement.

- En fait, j’avais envie de passer du temps avec toi pour une raison bien particulière. J’ai un secret à te confier.

Ariel n’avait pas encore l’habitude de la vie moderne à Storybrooke. J’aimais la voir s’adapter aussi rapidement, mais parfois elle restait un petit peu naïve. Je ne pouvais pas lui en vouloir, moi j’avais tendance à faire confiance à tout le monde, mais j’avais espoir qu’elle le serait moins avec le temps. Elle apprendrait comme chacun de nous. Je terminais le chocolat chaud avec de la crème fouettée avant de m’approcher d’elle avec les deux tasses.

- D’abord à notre bel amitié.

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Si pour moi le retour à Storybrooke avait été synonymes de retrouvailles en famille, il en était tout autrement pour mon amie Blanche-Neige, et je ne le réalisai que lorsqu’elle me déclara se sentir bien seule ces jours-ci. Soudain, mon entrain s’évanouit. Je venais de gaffer une fois encore. J’avais retrouvé mon mari et mon bébé devenue une petite fille, mais Blanche, elle, avait vu sa fille devenir ténébreuse et son mari s’était volatilisé peu après la fin de la guerre, sans laisser de trace. Je me sentis honteuse d’avoir eu si peu de considération pour ce qui s’était passé avant d’ouvrir la bouche… Parfois, je me disais que d’avoir été muette ne m’avait pas servi de leçon.


- Oh Blanche… excuse-moi… dis-je en rougissant.

Je me devais de lui remonter le moral. Certes je n’étais pas un poisson clown, mais j’avais plus d’une écaille à ma nageoire ! Je lui fis donc part de mon idée pour notre soirée créative entre princesses, comme mon amie l’avait baptisée, et cela sembla l’enchanter Ouf, quel soulagement ! Aussitôt, elle me proposa de me faire un chocolat chaud. J’avais découvert cette boisson à Storybrooke et je devais bien reconnaître que c’était digne des meilleurs planctons des Sept Mers ! Par tous les tridents, que j’aimais la gastronomie des bipèdes ! Je m’assis là où elle me l’indiquait et pris un des biscuits qu’elle me désigna. Je croquai dedans d’un air ravi.

- Merci. Humm c’est délicieux !

Pour ma part, je sortis quelques coquillages et étoiles de mer mortes que je disposai sur la table du côté vide où certainement nous laisserons notre créativité s’exprimer. J’avais hâte de préparer un bel abat-jour pour Melody. Blanche revint avec une tasse de chocolat chaud pour moi et rien qu’à l’odeur, j’en eus l’eau à la bouche. Elle venait d’évoquer un secret à me confier et mes yeux s’agrandirent de curiosité.

- La recette secrète de ton chocolat chaud meilleur que celui de Granny ? demandai-je avec un grand sourire.

Il était certain que si Melody goûtait à celui-ci, elle ne voudrait plus jamais consommer celui de la grand-mère.
Blanche décida de me faire mariner comme un saumon dans du citron et nous trinquâmes.

- A notre belle amitié, répétai-je enjouée.

Je portai la tasse à ma bouche pour en prélever une gorgée. Par mon aïeul Poséïdon, c’était digne de l’Olympe.

- Hummm, laissai-je exprimer sans me rendre compte que j’avais un peu de mousse de lait sur le bout du nez.

Ces tasses étaient si grandes aussi. Tant mieux, cela faisait plus de boisson.

- Alors, dis-moi tout, j'ai les branchies grandes ouvertes.

Dune - 2020

J’étais déjà enceinte lors de la sortie scolaire avec mon petit-fils et les autres élèves, cependant je ne le savais pas encore et rien ne se voyait à ce moment-là. Je cognais nos deux tasses ensemble en souriant à mon amie comme jamais. Je sentais mon pouls augmenter à la vitesse grand V. Je rigolais un peu en voyant la crème fouettée sur le nez d’Ariel. Je prenais immédiatement une petite serviette en papier et je lui retirais en souriant. Je devais avouer que j’avais un côté maternel très développé de base et je trouvais Ariel tellement mignonne à s’adapter à Storybrooke. Elle avait fait des progrès incroyables. Elle avait toujours un vocabulaire aussi coloré avec des mots marins et je ne pouvais me retenir de sourire. Je rapportais la tasse une seconde fois pour une gorgée avant de finalement la poser.

- Tu peux garder un secret ? Bon … tu pourras le dire à Eric, mais à personne d’autres.

Je prenais une grande inspiration avant de me lever et de fermer les yeux. Mon Dieu, c’était plus intense à annoncer que je le croyais. Je mettais mon sourire le plus convaincu sur mon visage et je levais mon chandail ample pour dévoiler mon bas ventre plus qu’enflé et impossible à entrer.

- Surprise. Tu vas être tante Ariel.

Ce n’était pas l’annonce la plus incroyable que j’avais pu faire. J’avais décidé de lui dire un peu sur un coup de tête. La prochaine serait sans aucun doute Ruby, mais chaque chose en son temps. Je souriais à la rousse en sentant mon cœur battre à tout rompre et mon sourire s’évanouit d’un coup. David … David n’était toujours pas là et je sentais les hormones prendre le dessus. Oh non … pas maintenant! Je fondais littéralement larmes. Mon mari me manquait. Je descendais mon chandail en restant debout comme une idiote. J’avais un peu de difficulté à gérer mes émotions depuis que Regina m’avait fait faire le test. J’avais accepté ma grossesse et donc tous ce qui allait avec.

- Je suis désolé Ariel. Je craque un peu.

Je voulais vivre cette grossesse avec David pleinement et il était absent. J’allais devoir aller à mes rendez-vous avec ma belle-mère ou encore avec Emma ou Ruby ou Ariel. J’espérais ne pas avoir à accoucher seule. Je ne saurais pas me gérer. J’avais trouvé cette étape hautement pénible avec Emma. J’essuyais mes yeux en prenant un mouchoir et je regardais mon amie.

- Pardonne-moi, je ne pensais pas craquer comme ça en t’annonçant la nouvelle.

Je gardais espoir que tout allait bien se passer.

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Mon amie ne sembla pas m’en vouloir de mon indélicatesse. Pour une raison que j’ignorai, elle était toujours cette princesse souriante. Masquait-elle derrière un sourire quelque chose qui la peinait ? Qu’avait-elle à m’annoncer ? Cela n’avait finalement sans doute rien à avoir avec une recette secrète. Ma curiosité était à son comble bien que j’étais inquiète malgré tout. J’avais encore parfois du mal à comprendre toutes les subtilités de la vie humaine et du fonctionnement des bipèdes, mais je faisais de mon mieux.

- Bien entendu, je serai muette comme une carpe, bien que cette expression que vous employez est fausse, les carpes sont très bavardes quand on sait les écouter… Et puis j’ai déjà été muette longtemps tu sais alors… Bien, j’arrête de parler. Et pour Eric, je ne lui dirai que si tu m’y autorises, sinon cela restera entre nous et…

Je la vis se lever, je compris que je devais me taire. Je l’observai fermer les yeux avant qu’elle ne soulève son haut pour me montrer son ventre. Aussitôt, en même temps qu’elle m’annonçait de vive voix la nouvelle, je compris de quoi il était question. Moi aussi j’avais été enceinte il n’y a pas si longtemps, j’avais encore des restes physiques de ma récente maternité alors que ma fille avait grandi d’un coup, du moins pour moi. Je me levai alors à mon tour, le sourire aux lèvres, la bouche ouverte comme un poisson sorti de l’eau. J’étais s heureuse pour mon amie, un nouveau bébé dans sa famille, quelle joie !

- Oh Blanche, toutes mes félicitations !

Je la pris alors avec douceur dans mes bras, mais soudain, je sentis que quelques chose n’allait pas, comme si ses écailles n’étaient plus bien alignées. Je la relâchai pour la regarder et je vis son sourire s’évanouir et elle fondit en larmes. Mais… que se passait-il ?

- Mais… Blanche-Neige, que t’arrive-t-il ?

J’étais désemparée, je ne savais que faire. Je la repris immédiatement dans mes bras.

- Mais non, ne t’excuse pas voyons… Je comprends, c’est compliqué. Eric m’a dit que quand on est enceinte, les hormones nous font dérailler comme des méduses à la dérive. Ça va aller, attends.

Je l’entraînais pour qu’elle s’assoie à une chaise de sa table à manger, puis aussitôt, je me saisis d’un mini-trident (qu’ils appelaient ici « fourchette ») et entrepris de lui démêler les cheveux.

- Melody arrête de pleurer quand je m’occupe de ses cheveux, peut-être que cela fonctionnera avec toi aussi… Tu veux une chanson ? proposai-je aussi.

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Ariel était désormais dans le secret qu’était ma grossesse. Peu de gens étaient au courant à l’heure actuelle et c’était pour le mieux. Si quelque chose de terrible se produisait, je ne voulais pas devenir la cible directement. J’avais craqué avec la pression. J’avais également pleuré lors de l’échographie en voyant ce petit être qui bougeait déjà dans mon ventre sans que je ne sente la moindre chose. C’était totalement impressionnant. Je la serrais dans mes bras avec une immense douceur. Le contact de la rousse me faisait du bien. Regina avait eu raison. Je n’étais pas seule. Je m’étais isolée, mais je ne comptais plus le faire. L’isolement étant la pire des choses que je pouvais m’infliger je crois. J’essuyais mes yeux alors qu’elle me voyait pleurer.

Je regardais Ariel prendre la fourchette et se mettre à me démêler les cheveux. Je ne pouvais me retenir de rire. C’était bien ma charmante amie Ariel ça. Toujours prête à prendre soin d’un personne qu’elle aime et lui remonter le moral. Je lui étais tellement reconnaissante. J’essuyais mes yeux doucement.

- Je comprends ta fille. C’est rassurant. Mais je vais passer mon tour pour la chanson si tu veux bien.

Je la laissais continuer de me brosser les cheveux en étant assise sur la chaise de la cuisine. Mes cheveux longs me manquaient un peu à cet instant mais c’était tellement moins compliqué en les ayant court. Je prenais un coquillage dans mes mains et je le regardais.

- En fait, je n’ai pas remarqué que j’étais enceinte. C’est Regina qui a remarqué mon état avant moi. Elle a été très gentille. Sans elle, je serais encore dans le déni. Je dois t’avouer que je suis en accord avec les propos de Eric concernant les hormones. Il est vrai que je déraille un peu comme une méduse à la dérive. J’ai espoir que les choses se placent de ce côté-là. Je ne sens pas trop moi-même. Je suis très émotive et la disparition de mon mari n’aide en rien.

Je me calmais alors qu’elle me jouait dans les cheveux. Clairement c’était une bonne façon de faire cette fourchette! Je ne voulais pas continuer de plomber l’ambiance et je me demandais ce que je pourrais faire comme bricolage avec les coquillages.

- Qu’est-ce que tu me proposes comme objet à décorer avec des coquillages? Je pourrais faire un petit quelque chose pour la chambre du bébé? Je crois que ça serait joli. Les couleurs sont si douces sur les coquillages. C’est apaisant de les regarder en fait. Je ne m’étais jamais attardé à leur beauté et pourtant … Il faut dire qu’il n’y en avait pas dans la Forêt Enchantée.

Je tournais un peu la tête en faisant un sourire à mon amie. Elle m’était si précieuse.

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J’étais si heureuse pour mon amie, elle portait dans son ventre un petit têtard et c’était sans doute la plus merveilleuse des nouvelles pour une sirè… une femme. Cependant, elle fut soudain si émotive, j’en avais le coeur brisé. Aussitôt, il me vint l’idée de m’occuper de ses cheveux avec le mini trident tandis qu’elle m’expliquait comment elle avait découvert sa grossesse. Je l’écoutai avec attention.

- Regina a bien changé. Tu sais, c’est la marraine de Melody et elle s’en occupe très bien quand j’en ai besoin. Elle lui a appris à faire une tarte aux pommes.

J’étais si triste de la savoir seule, sans son mari qu’elle aimait tant. J’avais été séparée d’Eric pendant longtemps moi aussi, et ensuite pendant un mois juste après la naissance de ma fille, ce fut une épreuve.

- Tu sais, si tu te sens seule ou triste, ou n’importe quoi d’autre, tu peux venir chez nous. Eric, Melody et moi seront ravis de t’accueillir quand tu veux et pour la durée de ton choix.

Il fallait qu’elle soit rassurée, elle n’était pas seule. Blanche-Neige m’avait été d’une grande aide, et je voulais absolument être à mon tour présente pour elle, c’était la moindre des choses.
Elle me demanda alors ce que j’avais prévu avec les coquillages. Je souris quand elle tourna la tête vers moi et vint me rasseoir en face d’elle en prenant le sac en tissu que j’avais apporté.

- Eh bien au départ, j’avais pensé que nous aurions pu décorer des abat-jour, je voulais en faire un pour Melody. Mais peut-être aussi qu’on pourrait fabriquer un mobile pour ton bébé avec les plus gros coquillages, qu’en dis-tu ?

Une question me vint alors en tête.

- Sais-tu quels prénoms tu vas lui donner si c’est un triton ou une sirène ?

Je savais vaguement que dans ce monde, l’on pouvait connaître le sexe de son enfant avant sa naissance, mais quand j’étais enceinte de Melody, nous n’avions pas encore pu le savoir avant notre départ pour la Forêt Enchantée.
Je sortis du sac l’abat-jour de la lampe de la chambre de ma fille, ainsi qu’une boite à chaussures remplie à ras bord de coquillages de toutes tailles, formes et couleurs.

- J’avais aussi pensé que nous aurions pu peindre ceux qui sont trop blancs. J’ai remarqué que certains perdent leurs couleurs quand ils sèchent.

Sous l’eau, c’était différent mais je devais m’adapter au monde des humains qui était désormais aussi le mien.

- Qu’en dis-tu ?

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Ariel était l’équivalent d’une bouffée d’air fraîche aujourd’hui. Elle était tellement gentille et surtout elle avait un don pour remonter le moral des gens. Je lui souriais désormais en regardant les coquillages avant qu’elle ne propose de faire un mobile. C’était une si jolie idée en fait! Je lui faisais un sourire superbe et ressenti avant de me retrousser les manches.

- Alors là, c’est une superbe idée. Abats-jour pour ta ravissante petite Melody et mobile pour mon futur bébé. On va bien s’amuser je le sens. Je suis contente de te l’avoir dit tu sais. Il n’y a pas beaucoup de gens qui savent pour le bébé. Il y a bien Regina, Robin, Ruby et maintenant toi. Je n’ai pas encore eu le courage de le dire à Emma. J’ai un peu peur de sa réaction en fait. C’était si inattendue cette grossesse.

Je commençais à regarder les coquillages et l’abat-jour. Je les triais avec soin. Je voulais faire un travail propre et bien exécuté. Cet abat-jour serait parfait pour Melody. Ariel me parlait ensuite de nom pour le bébé et je regardais en l’air avec un coquillage dans les mains. Je réfléchissais. Je ne m’étais même pas posé la question en fait. Je la regardais finalement dans les yeux pour lui répondre.

- Je crois que je vais garder le sexe secret pour l’instant. Tant que David ne sera pas retrouvé, je me sens incapable de penser à des choses du genre tu comprends? De toute façon, triton ou sirène. Sa marraine Ariel l’aimera j’en sui totalement certaine non?

Pour moi, il était clair que la sirène à la chevelure de feu serait une marraine parfaite pour mon bébé. Elle était douce, aimante, patiente et elle avait une voix magnifique lorsqu’elle chantait. Je lui faisais un superbe sourire sincère. David ne serait pas contre. Il aimait beaucoup la rousse et son mari. Ils étaient un couple du tonnerre qui en avait tellement bavé dans les faits. Ariel et Eric pouvaient être fiers du chemin qu’ils avaient parcouru.

- Je vais suivre tes conseils concernant la peinture. Je suis novice dans ce genre de travaux. Au fait, comment va ta belle Melody? Comment va Eric aussi? Les affaires sont bonnes pour lui?

Au travail, nous n’avions jamais trop le temps de discuter de ce genre de choses. Nous avions des corrections, de la surveillance et des cours à donner. J’étais fière des progrès de mon amie à ce niveau. Elle excellait totalement.

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J’étais aux anges de la nouvelle que venait de m’annoncer ma meilleure amie. Sa famille allait s’agrandir, elle portait un petit têtard qui serait le plus adorable des bébés triton ou sirène, et j’avais grand hâte que ce petit amour pointe le bout de sa nageoire. Mais pour l’heure, nous devions procéder à notre charmante soirée créative, c’était tout à fait le genre de choses que j’adorais faire et Blanche-Neige avait eu une bonne idée. Je lui proposai donc mon idée d’abat-jour et de module pour son bébé, et elle sembla emballée par l’idée. Nous discutions, elle me faisait part des personnes, rares, qui étaient au courant pour sa grossesse. Je la regardai, surprise, quand elle m’expliqua qu’elle n’en avait pas encore parlé à Emma.

- Oh Blanche, dis-je d’un air compatissant. Emma est ta fille, je suis sure que cette nouvelle lui fera plaisir, et qui sait, peut-être même que ça l’aidera à redevenir la Sauveuse, plutôt que la ténébreuse ?

En tout cas, quoi qu’elle décide, elle savait qu’elle avait mon soutien. Elle me dit ensuite qu’elle ne voulait pas révéler le sexe de l’enfant, préférant attendre David. Je comprenais, elle voulait sans doute que son mari et père de son bébé soit le premier à le savoir en plus d’elle. Attendez une minute…

- Marraine ? Tu veux que je sois sa marraine ? Oh Blanche !

J’étais si heureuse, surprise, émue, touchée, j’en avais les larmes aux yeux et un sourire sans doute un peu stupide sur les lèvres.

- Quel immense honneur tu me fais ! Bien sûr que je l’aimerai, je l’aime déjà puisque je t’aime toi ! Je ferai de mon mieux et puis je lui apprendrai à nager, et à ne pas se coiffer avec des zirg… des mini trid… des fourchettes qui ne servent qu’à manger chez les bipèdes terrestres, et puis on jouera ensemble avec Melody, et on chantera… ce sera merveilleux !

J’étais très enthousiaste à cette idée en tout cas.
J’achevai de sortir tous les coquillages de la boîte en prenant soin de les trier par taille afin que ce soit plus facile de choisir. Puis, je sortis des pinceaux et des petits pots de peintures des trois couleurs primaires ainsi qu’une palette. Et l’abat-jour de la chambre de Melody.

- Melody va très bien, je suis contente car elle semble bien s’intégrer à l’école avec ses camarades, elle me raconte souvent les jeux qu’ils font à la récréation. Quant à Eric, oui tout a l’air de marcher, ça n’a pas été facile de reprendre le travail pour lui après tout ce temps… C’est que pour lui, il s’est passé sept ans…

En y pensant, j’étais un peu triste, cela me rappelait pour le temps que je n’avais pas eu avec ma fille, mais heureusement, il y avait eu ce miroir magique qui m’avait permis de la voir un peu grandir et lui parler.
Je versai un peu de chaque couleur sur la palette avec aussi du blanc.

- Je fais peindre l’abat-jour en bleu. Je propose que tu prennes les plus gros coquillages pour le mobile du bébé. Tu devrais mettre tes couleurs préférées dessus, ça sera très personnel comme ça, un premier cadeau de toi à lui, dis-je avec un sourire.

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