Du temps pour nous

Voilà des jours et des jours qu’il pleuvait sans discontinu à Storybrooke. Si bien qu’en plus de gorger les sols d’eau, les routes se voyaient elles aussi entravées rendant la circulation compliquée surtout en centre-ville. Quelques commerçants tentaient tant bien que mal, de rendre   la chaussée praticable avec des planches de bois, tandis que les quelques pompiers que comptait la ville, se démenaient pour évacuer l’eau. Le bureau du shérif et quelques autres, s’étaient eux aussi portés volontaires pour se rendre utile. D'ailleurs, Robin en première ligne, ne ménageait pas ses efforts. Il se levait un peu plus tôt et rentrait tard sans vraiment se rendre compte que son altruisme le tenait éloigné de la maison et qu’il ne profitait plus comme il le voulait, de sa petite famille, trop fatigué qu’il était en rentrant le soir. Ce jour ne différait donc pas des autres. Robin quitta la demeure,   prenant soin de trainer sa moto (magnifique cadeau offert par une femme tout aussi magnifique) jusqu’au bout de la rue pour ne pas faire trop de grabuge et ainsi réveiller tout le quartier.

Il continuait à pleuvoir dehors, si bien que les habits de l’archer lui collèrent très vite à la peau avant de commencer à sécher sous les assauts du vent et de la vitesse qu’il prenait sur son destrier métallique. Il portait bien évidemment son casque, qui lui couvrait le crâne, mais dépourvu de visière, il laissait à la pluie tout le loisir de lui caresser le visage tout en le lui refroidissant. Un sentiment de liberté nul autre sans pareil, qui    lui faisait aimer d’avantage ces sorties en moto, mais pas autant que la femme à l’origine de ce présent. Et pour une raison inconnue, l’adjoint d’Emma se rendit soudainement compte, qu’il la délaissait surtout ces derniers jours. Arrivé sur place, il gara sa moto à l’abri et s’approcha de l’équipée qui avait déjà commencé à déblayer la rue principale. Granny était même venue ravitailler les troupes avec quelques confiseries. Robin s’approcha de la personne en charge des travaux, attendit qu’on lui donne des consignes et s’exécuta sans attendre. En un peu plus de quatre heures, l’artère principale fut dégagée et l’eau pompée. L'archer au grand coeur profita de l’accalmie pour se saisir de son portable et sans réfléchir, il écrivit un texto à sa femme, qui devait certainement avoir rejoint son bureau à la mairie. Elle aussi avait bon nombre de choses à gérer avec cette inondation venue mettre à mal le calme à nouveau retrouvé.

« Ce soir, toi et moi à la maison. Je n’ai pas été trop présent ces derniers temps et je m’en excuse. Je nous libère de notre tribu pour que nous ayons la maison rien qu’à nous. Qu’en dis-tu ?  »  Il pressa la touche "envoi" s'assurant ensuite de la bonne réception de son écrit, avant de  ranger son portable dans la poche arrière de son jean.

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Du temps pour nous

Alors que les travaux de rénovation et de réparation des bâtiments abîmés de la ville touchaient à leur fin, voilà que ce début de mois d’avril 2014 était ponctué par des pluies diluviennes incessantes. A croire que le sort s’acharnait. Aussi, il fallait que les ouvriers consolident encore davantage leurs travaux, et que des volontaires viennent aider pour éviter des inondations trop importantes. Depuis leur retour à Storybrooke, Robin s’était associé à David au poste d’adjoint du shérif avant que celui-ci ne disparaisse. L’archer était doué dans ce travail, après tout, ayant été un ancien voleur lui-même, il connaissait mieux que personne les combines, aussi était-il le mieux placé pour faire ce travail à la perfection. Cela doublé de son sens inné de la dévotion à la personne en faisaient un élément exceptionnel. Regina était extrêmement fière de son mari. Cependant, avec ces pluies torrentielles et le désir de l’archer de bien faire, ils ne se voyaient que peu. Il partait très tôt le matin et rentrait exténué, si bien qu’il dînait, prenait une douche et se mettait au lit. Personne ne pouvait le blâmer mais la maisonnée ressentait malgré tout cette absence. C’était difficile pour les enfants de prendre le petit déjeuner sans leur père. Souvent, Regina mettait son réveil plus tôt pour espérer apercevoir son mari, prendre au moins un café avec lui, mais ce n’était jamais assez tôt. Alors elle en profitait pour préparer le petit déjeuner des enfants, leurs petits repas pour le déjeuner à l’école et aussi un panier pour Richard qui avait élu domicile à l’ancien chalet qu’occupaient Robin et Roland à leur arrivée à Storybrooke. Regina était rassurée que son fils soit là-bas, auprès des amis de son père. Au moins, s’il ne voulait pas parler à ses parents, la rancune étant tenace, avait-il de la compagnie bienveillante auprès de lui.

Ce matin-là fut semblable à tous les autres. Malgré un réveil à 5 heures du matin, Robin était déjà parti. Aussitôt qu’elle avait ouvert les yeux, elle s’était précipitée à la fenêtre, et avait aperçu Robin tourner au coin de la rue avec sa moto avant de la démarrer. Elle avait senti qu’il était là, ils partageaient désormais un coeur après tout, et elle avait parfois des intuitions le concernant. Les enfants se levèrent ensuite chacun leur tour, CJ la première comme toujours, suivie d’Henry, Lina et enfin Roland. Ils étaient tous si grands. Les voir tous réunis et manger avec plaisir des pancakes, échangeant des rires et de conviviales discussions, réchauffait le coeur de la maire de la ville qui les observait, savourant son café. Puis chacun participa au débarrassage et monta se préparer. Enfin, la mère de famille déposa CJ, Henry et Roland à l’école et emmena Lina rejoindre son frère aux chalets. Elle lui confia le panier repas pour son frère, se disant, comme souvent, que si cela venait de sa sœur jumelle, ça passerait mieux. Enfin, elle se rendit à la mairie où beaucoup de travail l’attendait.

Wendy était déjà arrivée, plus ponctuelle d’une horloge suisse en avance, et avait déjà commencé à travailler. La matinée s’entamait gentiment lorsque madame le maire reçu un texto de son mari. Un immense sourire fendit son visage en apercevant son nom et elle s’empressa de lire le contenu du message avant d’y répondre.

« Bonjour mon Amour. Cette proposition est plus qu’alléchante, j’ai hâte d’être à ce soir. »

Après avoir envoyé son message, elle réalisa le jour de la semaine : vendredi. Les enfants n’avaient pas école le lendemain alors ils pouvaient bien découcher. Gina se demanda où leur père allait les envoyer, mais lui faisait confiance, s’il proposait, c’était qu’il avait une idée en tête. Impatiente de cette soirée en tête à tête, la belle brune ne faisait qu’y penser et avait bien du mal à supporter la lenteur du temps qui passe.

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Du temps pour nous

Pour la première fois depuis longtemps, Robin, en plus de se sentir à sa place, se sentait utile. Ce n’était pourtant pas gagné, plus encore lorsqu'il avait fait savoir à certains de ses camarades, dont Petit Jean, son désir de servir la communauté en candidatant au poste d’adjoint du shérif. Un titre que les Merry-men avaient en horreur aux vues de leur expérience passée dans le monde des contes. Autant vous dire que l’époux de Regina avait pas mal ramé pour leur faire comprendre que le rôle de shérif n’était en rien semblable à celui de Nottingham. Il était question d’utilité publique, de justice et non de collectes au profit d’un souverain. Mais seule Regina semblait s’être réjouie de voir son mari nourrir de nouveaux projets et l’encouragea en ce sens. Et voilà comment, notre ancien voleur, malgré le désaveu de certains de ses camarades, avait choisi de servir la justice. C’était assez comique quand on y réfléchissait, de voir l’ancien voleur de Sherwood, porter un insigne et faire régner un semblant d’autorité. Ce n’était point la partie qu’il affectionnait le plus dans le travail, mais il s’y appliquait. Tout comme il s’impliquait pleinement dans la ville, plus encore depuis que la tranquillité de cette charmante bourgade eut été mise à mal. Aujourd’hui encore, l’archer était sur le terrain pour apporter son aide aux pompiers et aux autres bénévoles en présence. Il fallait impérativement dégager les voies principales de circulation et empêcher l’eau de pénétrer les commerces. Cela prenait du temps, mobiliser des gens et de l’énergie, mais il le fallait. De plus, la ville se remettait à peine de quelques coûteux travaux, il était donc impensable de laisser une inondation mettre à mal tant d’investissement.

Mais l’archer ne pouvait nier son absence au sein du foyer et si Regina ne le lui reprochait pas, le constat n’en demeurait pas moins amer. Il ne pouvait continuer à se contenter de la croiser. Elle lui manquait, autant que les enfants. Alors aujourd’hui, il s’autorisa à penser un peu à lui, mais plus encore à sa femme. Et c'est sans réfléchir, qu'il laissa son cœur parler, tapotant habilement son message tout en observant les ouvriers en face. Le mobile de Robin vibra à nouveau laissant paraître sur son visage un sourire béat qui en disait long. Petit Jean venu prêter main-forte, s’approcha alors, curieux de savoir ce qui mettait son meilleur ami en joie. « - J’ai décidé d’être un peu égoïste. Ne me regarde pas comme ça ! Ce n’est pas tous les jours que je pense à moi avant de penser aux autres. Et puis ce n’est pas tellement de l’égoïsme quand on y réfléchit. J’ai juste envie d’être avec Gina ce soir. Avec les intempéries, les travaux, son travail à la Marie, on peine à passer du temps ensemble. Ce n’est pas ce que je lui ai promis. » Petit Jean ne portait pas l’ancienne monarque dans son cœur, à plus d’un titre, mais il ne pouvait nier le changement opéré par la demoiselle en présence de Robin. Et même lui semblait s'améliorer. « - Dis… Tu… » Petit Jean coupa Robin presque aussitôt pour lui faire savoir qu’il avait compris et qu’il se portait volontaire pour récupérer la tribu et ainsi laisser la possibilité à son ami d’être en tête à tête avec sa femme.
« - J’ai bien de la chance de t’avoir ! » « Je sais, mais n’abuse pas trop de ma gentillesse. » « - Toi gentil ? »
« C’est une légende, rien de plus. » « - Oui on va faire comme si j’avais halluciné. » Les deux hommes, toujours complices malgré le temps et les épreuves, rirent de bon cœur avant que chacun ne reprenne la tâche qui lui était allouée. Robin put toutefois contacter Henry à temps en lui expliquant que ce soir, lui et les autres, étaient autorisés à découcher en allant passer la soirée et la nuit chez les Merry-men. Le problème des enfants était donc réglé. Il en restait toutefois un autre et de taille. « Je me suis débarrassé de nos enfants, mais je ne sais toujours pas ce qu’on va dîner ce soir. Tu me pardonnes si j’ose te demander si tu es partante pour qu’on commande quelque chose ? » Car oui, Robin avait beau être un mari parfait, il n’en demeurait pas moins un très mauvais cuisinier.

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Dire que Regina était fière de Robin était un euphémisme. Cet homme était le héros parfait, le mari dont toutes les femmes pouvaient rêver et un père aimant. Jamais la maire de Storybrooke n’aurait pensé avoir autant de chance, elle qui déjà ne pensait pas pouvoir retrouver l’Amour un jour après avoir perdu Daniel. Elle revenait de si loin. Désormais, la vie souriait à nouveau au couple et l’ancienne méchante reine n’espérait qu’une seule chose, que tout continue en ce sens, à présent que toute la famille était réunie.

Malgré la journée morose et pluvieuse, l’annonce par SMS d’une soirée en amoureux pour se retrouver lui fit le plus grand des plaisirs et madame le maire n’avait qu’une hâte, que la journée s’achève pour pouvoir profiter de son mari. Wendy avait sûrement pu remarquer l’entrain avec lequel son employeur terminait chacune de ses tâches avant de lui apporter les dossiers. Au cours de la journée, un nouveau texto arriva et la fit rire. Ah, les hommes et la cuisine. Robin et ses talents profondément cachés dans ce domaine malgré ses efforts. C’était touchant. Elle s’empressa de lui répondre, se rappelant que Zelena avait dit que cuisiner avec Hadès lui avait plu. Peut-être que l’archer aimerait qu’ils le fassent ensemble, pour mieux apprendre aussi.

Pas besoin de livraison mon ange, dis-moi ce que tu aimerais manger et je le ferai. Si tu veux, je peux aussi te montrer en même temps.

Elle était même tentée d’user d’un peu de magie pour accélérer le processus, mais elle savait combien son mari avait en horreur cette capacité-là, aussi tâchait-elle de l’utiliser le moins possible devant lui.

La journée se passa finalement, bien que les heures aient défilé à faible allure, et il fut enfin temps de rentrer à la maison. Regina passa par l’épicerie afin de faire quelques petites courses pour la soirée, comprenant de quoi préparer le dîner ainsi que deux ou trois bonnes bouteilles, différentes selon ce que Robin choisirait. Elle espérait arriver la première pour préparer quelques petites choses, mais en réalité n’avait aucune idée de si son mari avait réussi à se libérer plus tôt ou non. Comme il pleuvait encore des cordes, une fois la voiture garée, elle ne perdit pas de temps pour rentrer dans la maison, abritant sa tête avec sa mallette et tenant dans l’autre main le sac en papier qui, elle l’espérait, ne craquerait pas avec l’eau de la pluie. Elle ouvrit la porte et entra dans le vestibule.

- Robin ? appela-t-elle pour s’assurer d’une présence familière.

Elle referma la porte, déposa son imperméable dans le placard de l’entrée avant de se diriger vers la cuisine dans le but de déposer les courses.

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Du temps pour nous

Si Regina ne cachait point sa fierté à l’encontre de son époux, que dire de ce dernier qui se savait au combien chanceux d’avoir une telle femme dans sa vie. Evidement, ces deux-là s’étaient bien trouvés et il faudrait être aveugle pour ne pas voir à quel point l’un avait sur l’autre une bonne influence et vice-versa. Regina était et demeure une femme incroyable et une mère exemplaire. Roland (malgré ses récentes mésaventures que l’on préférera omettre pour ne pas tout gâcher) était à sa façon reconnaissant et avait en la personne de Regina, trouvé une nouvelle mère qui lui offrait toute l’affection et les repaires dont il avait été privé lors des premières années de sa vie. Et que dire de Lina et Richard ? Certes, la relation n’était pas la même, toutefois l’archer n’en demeurait pas moins fier de ses enfants. Et il ne désespérait point d’un jour atteindre Richard pour lui faire savoir à quel point il l’aimait et que pour lui, il serait prêt une fois encore, à descendre jusqu’aux enfers, si cela pouvait suffire à lui faire comprendre à quel point il est aimé et jusqu’à où son père serait prêt à aller pour le lui faire savoir. Mais pour l’heure il n’était pas question des enfants, mais bel et bien de l’organisation d’une soirée en amoureux pour nos deux parents. Le second message de Regina venait à peine d’arriver, que le destinataire semblait déjà en joie, assez pour littéralement oublier tout ce qui l’entourait. Il s’empressa donc de répondre sous le regard intrigué de quelques camarades dont Petit Jean, forcé de reconnaître que de voir Robin comme ça, lui faisait plaisir. « Ok pas de livraison. J’accepte d’être ton commis, à tes risques et périls. Je te laisse donc choisir quelque chose au niveau de ton époux » Il acheva de pianoter sur son clavier tactile. « C’est bon ? Tu as fini de jouer les jolis cœurs ? » fit entendre le ronchon avant que son ami ne le rejoigne pour achever ce qu’il lui restait à faire. Et c’est ainsi, avec joie et légèreté, que la journée passa pour Robin, qui n’en demeurait pas moins attentif aux besoins de chacun.

Il regagna ensuite son bureau pour y récupérer les affaires qu’il y avait laissées et remercia Emma de lui permettre de terminer un peu plus tôt et ainsi faire quelques courses en prévision du repas qu’il allait devoir préparer sous les ordres de sa femme. Il retrouva donc la demeure et c’est trempé jusqu’aux os, qu’il s’en alla garer sa moto pour la mettre à l’abri des intempéries. Puis constatant avec joie qu’il était le premier à rentrer, il se précipita à l’intérieur pour se débarrasser de ses vêtements et prendre une douche bien chaude histoire de détendre ses articulations et ses muscles fortement sollicités aujourd’hui. Il était loin de se douter qu’au moment où il pénétrait la cabine de douche, Regina faisait son arrivée. D’ailleurs, il ne l’entendit pas l’appeler et passa sa tête sous le pommeau solidement fixé au marbre, se frottant aussitôt le visage. « - Hum…. » Il ferma les yeux pour mieux profiter de la chaleur du jet d’eau. « - Qu’est-ce que ça fait du bien… »

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Quelle joie que les choses soient rentrées dans l’ordre, aussi vbien en ville que dans la vie des Mills-deLocksley. Regina se savait chanceuse d’avoir un mari aussi attentionné que Robin. L’initiative de l’archer était adorable et la maire en était touchée. Elle entra dans la maison mais aucune réponse ne lui fut apportée. Avec ce qu’il tombait dehors, elle n’avait pas perdu de temps pour entrer, ne cherchant pas à repérer le véhicule à deux roues de son héros de mari. Elle retira son imperméable et ses chaussures avant de se rendre dans la cuisine pour déposer ses achats. Elle mis les bouteilles de vin et de champagne qui le nécessitaient au frais, celle de rouge restait à température ambiante. Elle avait acheté de quoi faire un risotto aux asperges et champignons, du caviar d’aubergine et des petits toasts. Le frigidaire et les placards comportaient également largement de quoi composer entrées et desserts selon les choix de la nouvelle figure de justice de la ville.
La belle brune décida de monter prendre une douche afin d’être un peu plus présentable pour son mari adoré, mais elle constata en arrivant dans la chambre qu’il était déjà là et qu’il avait eu la même idée en entendant le bruit de l’eau de la douche. Elle sourit et entra dans la salle de bain.

- Bonsoir mon amour. Est-ce que je peux me joindre à toi ?

En attendant sa réponse, elle commença à se déshabiller. Cela faisait étrange d’avoir la maison pour eux seuls, eux qui s’étaient habitués depuis quelques semaines à avoir tous les petits avec eux, et même les grands parfois. Enfin, surtout Lina. Richard refusait toujours de se montrer confiant envers ses parents et Regina désespérait un peu malgré toutes les notions d’espoir qu’elle avait acquises grâce à sa belle-fille.
Mais ce soir, ils étaient en tête-à-tête, ce soir, le romantisme serait de retour, le plaisir de ne penser qu’à l’autre, sans souci, sans distraction, sans contraintes extérieures. Regina était enchantée de cette perspective et était même impatiente de cette soirée qui sonnait un peu comme des vacances.
Une fois nue, elle entra dans la cabine de douche pour rejoindre son mari qu’elle enlaça avec tendresse, laissant l’eau lui couler dessus à son tour.

- Tu m’as manqué, dit-elle en détachant son visage pour venir l’embrasser avec douceur.

Il lui avait manqué, mais pas seulement aujourd’hui. Pour ainsi dire depuis qu’ils étaient revenus de la Forêt Enchantée pour récupérer leur ville. Ils ne s’étaient que peu vus à cause du nouveau travail de Robin et des diverses obligations qu’ils avaient. A quand remontait leur dernier moment privilégié en tête à tête ? Un moment à deux sans engueulades ? A bien trop longtemps.

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Dehors, la tempête continuait à se faire entendre. « Avait-elle peur qu’on l’oublie ? » Robin était si fatigué, qu’il en était arrivé à personnifier cette satanée tempête. « - Pffff ! » bredouilla-il en se frottant à nouveau le visage et en sentant peu à peu ses articulations se détendre. Cette douche, il en avait rêvé. Une commodité qui n’existait pas dans la forêt enchantée et dont il savourait l’existence. En fait, à bien y réfléchir, il savourait l’existence de beaucoup de choses inhérentes à la modernité et au monde sans magie, si bien qu’il en était arrivé à se demander s’il pourrait s’en passer si d’aventure tout le monde devait, pour une raison ou une autre, retourner « là-bas » Probablement pas et cette prémisse de réponse ne semblait point le surprendre. Oui, il était bien ici, assez pour s’y voir passer le reste de sa vie maintenant qu’il n’était plus seul et qu’il avait en plus de quelques responsabilités, une famille à sa charge. Un regain de fierté l’assaillit alors avant de voir paraître une forme familière à travers la vitre pleine de buée de la cabine. « - Bonsoir Madame la Maire ! Je n’attendais que vous ! » Il ouvrit la porte, prenant soin de ne pas mettre de l’eau partout et c’est tout sourire qu’il se délecta de la vue que sa femme lui offrait en se déshabillant. Il se rendit alors compte de la chance qu’il avait d’avoir une femme aussi belle à contempler, mais plus encore, d’être seul à pouvoir le faire à présent. Car oui, la maison était ENFIN vidée de la plupart de ses habitants. Mais ne vous m’éprenez pas, notre archer adorait plus que tout au monde toute sa marmaille, mais désespérait de plus en plus, d’avoir un peu de temps avec sa femme. Car il est vrai, qu’ils n’avaient pas été épargnés récemment et que le nombre de fois où Robin et Regina avait pu profiter l’un de l’autre, ne se comptait que sur les doigts d’une main. Ce moment rien qu’à eux était de ce fait tout aussi agréable pour Robin, que la douche tant espérée.

Il vint donc accueillir sa femme qui une fois nue et délestée de quelques centimètres, vint se blottir tout contre lui. « - Tu m’as tout autant manqué ! répondit-il le sourire éclatant malgré la fatigue et les lèvres bien décidées à se repaître des siennes. Le baiser fut empli de douceur et si agréable que l’archer se demanda aussitôt pourquoi il n’en profitait pas plus souvent. Il prit alors le temps de poser son regard sur sa femme et de remettre en place les quelques mèches de cheveux qui venaient se coller sur ce si beau visage. « - Je pourrais te fixer pensant des heures, tout en prenant soin d’arrêter l’eau histoire de ne pas la gaspiller. Je crois que ça s’appelle l’écologie, mais je ne suis pas encore calé là-dessus. Comme d’habitude, je compte sur toi pour m’aider à combler mes quelques lacunes. » Plus séducteur que jamais et usant de son regard de braise, il embrassa à nouveau sa femme avec un peu plus d’ardeur cette fois. Puis nos deux amoureux, raisonnables pour l’instant et après quelques baisers langoureux, consentirent à se laver pour ensuite quitter la cabine de douche. Robin attrapa le peignoir de Regina qu’il lui tendit tandis qu’il se saisissait d’une serviette qu’il noua à sa taille. « - Ce fut une journée intense ! On a réussi à désengorger Main Street pour… » Il se tue aussitôt se rendant compte que ce n’était sûrement pas le sujet adéquat en de telles circonstances. « - Pardon mon amour. On se retrouve à peine et je te parle déjà du boulot. Ça va, toi au moins ? »

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Un peu de douceur dans ce monde de brute, voilà ce à quoi aspirait Regina en rentrant du travail après une semaine éreintante et une fichue tempête qui durait et durait encore. Heureusement, cette soirée serait placée sous le signe du romantisme, et ce grâce à Robin qui avait eu l’idée merveilleuse de cette soirée en tête à tête.
Quel bonheur que de profiter d’une bonne douche chaude dans ses bras. Le sourire de la maire de Storybrooke ne désemplissait pas à présent qu’elle était dans les bras de son archer. Comme souvent, il savait la faire sourire de par ses paroles teintées de douceur et d’humour.

- Tu apprends vite, amour. Oui ça ressemble à ça l’écologie.

Le regard de braise qu’il lui lança l’encouragea à prolonger cet ardent baiser qu’ils partageaient tandis que l’eau chaude continuait à ruisseler sur eux. Puis, chacun put se laver pour pouvoir sortir de la douche et mieux profiter de cette soirée qui s’offrait à eux. Regina se saisit du peignoir que lui tendait son si adorable et prévenant mari.

- Merci.

Puis il se mit à parler du travail et quand il s’arrêta, la reine se mit à rire.

- Tu as le droit de m’en parler si tu en ressens le besoin. C’est une période un peu étrange, ce doit être fatigant pour toi et ton équipe.

Elle hocha la tête pour le rassurer.

- Oui, tout va bien mon ange. Mais tu as raison, je ne vais pas te parler du travail, ce n’est pas très intéressant pour toi ce qui se passe à la mairie.

Pourtant ils auraient de quoi échanger car si des bâtiments étaient abîmés à cause de l’érosion causée par l’eau, madame le maire devait en être informée. Mais pas ce soir.

- Alors qu’est-ce que tu aimerais manger ce soir ? J’ai pris de quoi faire du risotto mais si tu as envie d’autre chose, je peux m’arranger.

Surtout qu’il était question d’apprendre un peu mieux la cuisine au héros de Sherwood. Regina sortit de la salle de bain pour atteindre le placard de la chambre d’où elle sortit une petite robe à la fois simple et élégante, fluide d’un bleu rappelant celui des yeux de Robin. Elle retira le peignoir qu’elle envoya sur un fauteuil afin de pouvoir enfiler la tenue qu’elle avait choisie.

- Tu l’aimes bien cette robe ? demanda-t-elle à son mari.

Après tout, elle voulait lui plaire et ce en toute occasion.

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« - Il faut apprendre vite pour s’adapter Milady. » Il souriait encore incapable de s’arrêter de toute évidence. Regina elle aussi était pourvue de cette faculté à désarmer son époux qui n’avait d’yeux que pour elle et sans artifices. Un constat encore plus flagrant depuis que l’archer avait accepté (et prit le risque) de diviser son cœur en deux afin d’en partager la moitié avec Regina alors privée du sien. La question ne s’était même pas posée pour Robin, résolument prêt à prendre tous les risques possibles et imaginables pour protéger sa femme. Et s’il fallait recommencer, nul doute qu’il agirait de la même façon, sans se poser la moindre question. « - Et bien pour en revenir à l’écologie, je n’ai aucun mérite. Ce sont les enfants qui en ont parlé. Il me semble qu’Henry ou CJ avait un exposé à faire sur le sujet. Moi je n’ai fais que tendre l’oreille. » S’en suivirent quelques baisers passionnés, mais pas assez pour que la raison ne leur fasse défaut.

Le couple quitta ensuite la cabine de douche, constatant que la buée avait envahit les lieux et qu’il fallait dès lors la chasser, en commençant par le miroir auprès duquel l’archer s’afféra après avoir noué une serviette autour de sa taille tout en évoquant sa journée de travail. Chose qu’il s’était pourtant interdit de faire, plus encore aujourd’hui, l’un des rares moments d’accalmie qui leur était donné de vivre. Mais de toute évidence il en fallait plus pour offusquer la magnifique et indomptable brunette qui se mit à rire relativisant instantanément la situation. Robin plus fasciné encore, la dévora du regard. « - C’est abusé de dire que j’ai épousé la femme parfaite. Car de ce que je comprends, elle est même prête à m’entendre parler travail, si ça m'aide à m'épanouir. Hum… j’avoue que le terme « épanouissement » est un peu exagéré. Non en vrai, je n’ai pas grand-chose à dire. Quelques dégâts, rien de trop dommageable, mais vous en serez rapidement avisé lors du prochain conseil municipal madame le Maire. En attendant, ce soir vous vous retrouvez seule avec l’adjoint du shérif. Pas trop déçue j’espère ? »

Elle lui demanda ensuite ce qu’il souhaitait dîner, lui rappelant presque aussitôt qu’il avait accepté pour une fois, de cuisiner avec elle. « - Et bien je serais d’avis de manger un bon vieux burger. Ceux de Granny sont tellement délicieux… » Il se tue et marqua une pause pour mieux observer la réaction de Regina, qui n’était pas la dernière pour attaquer la nourriture « congelée » du Grannys et plus encore les lasagnes qu’elle plaçait en tête de gondole sur sa carte. « - Et c’est à ce moment très précis que je te fais encore un « Je blague » moyennement convaincu mais qui l’est vraiment. Si tu voyais l’expression qui prend vie sur ton visage quand je parle de la nourriture du Granny. Ca n’a pas de prix. Mieux que quiconque, je sais que tu fais la meilleure des cuisines de Storybrooke. Et je ne dis pas ça parce que tu es Madame le Maire, mon épouse et qui plus elle celle à qui je dois le toit que j’ai sur la tête. Tu es comme on dit un excellent cordon blanc et j’aime tout ce que tu fais et ce n’est pas être indécis. Donc très chère Madame Locksley, je serais plus que ravi d’apprendre à cuisiner un risotto à vos côtés. »

Regina fut la première à quitter la salle de bains, suivit de près par Robin qui ne bouda pas son plaisir, lorsqu’il fut question d’observer la sémillante quadragénaire enfiler une robe bleue et adossé contre l’encadrement de la porte, l’archer n’en perdait pas une miette. « -Si j’aime cette robe ? » Il marqua une petite pause pour faire perdurer un suspense qui n’avait pas lieu d’être. « - Alors déjà pour commencer j’aime le fait de savoir que tu ne portes rien en dessous. Et je dois reconnaître que cette robe n’en demeure pas moins élégante sur toi. Mais du coup, ça veut dire que tu veux que je m’habille correctement aussi ? »

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Jamais une douche n’avait paru si agréable à Regina, et pour cause, un certain archer était avec elle à profiter des bienfaits de l’eau chaude, de la douche odeur des savons et gel douche, du contact tout aussi chaleureux des mains de l’autre et de sa bouche…

- Des douches comme ça, j’en veux tous les jours, commenta-t-elle alors qu’ils sortaient.

Tandis qu’ils se séchaient, Robin ne se priva pas pour complimenter son épouse qui en fut touchée.

- Tu approches certainement plus la perfection que moi, Robin. Et très cher shérif adjoint, sachez que je suis tout le contraire de déçue.

Si elle avait su avant quelle serait la réponse de son mari quant à son choix de dîner, elle se serait ravisée. Voilà qu’il parlait de burger, et de ceux du Granny’s par-dessus le marché ! Madame le maire pinça les lèvres en plantant son regard chocolaté dans celui azuré de son mari avec un air légèrement réprobateur. Puis, le bel archer lui fit comprendre qu’il plaisantait, et même si la reine n’était pas convaincue, elle céda un sourire en coin à son roi.

- Je préfère ça…

Elle se mit à rire face à la petite erreur de son mari.

- On dit « cordon bleu », mon amour. Mais j’ai saisi, vile flatteur. Bien, tu seras mon commis ce soir. Tu verras, ça n’a rien de bien compliqué.

Elle passa dans leur chambre pour se vêtir, optant pour une robe bleue qu’elle enfila avant de lui demander son avis. La réponse du héros ne se fit pas attendre ce qui fit rire à nouveau madame de Locksley.

- Je pensais en mettre, je peux rester sans sous-vêtements si tu préfères. Quant à toi mon chéri, mets ce qui te fait plaisir. C’est juste que moi, je n’ai pas vraiment de tenue plus décontractée que celle-ci.

A la vérité, Regina n’avait jamais porté de jeans ou de tenue du genre depuis qu’elle était à Storybrooke. Elle s’approcha de son mari qui ne portait encore qu’une serviette à la taille et lui vola un baiser.

- Je t’attends dans la cuisine, je commence à sortir les ingrédients. A tout à l’heure.

Puis, sans attendre, elle descendit et s’empressa de sortir tout ce qu’il fallait : le riz à risotto, les légumes et champignons, également le caviar d’aubergine pour l’apéritif et des toasts qu’elle fit griller. Une fois fait, elle prit une belle assiette entourée d’une liseré doré et les disposa dessus avant de les tartiner avec le caviar d’aubergine. Elle sortit également du champagne qu’elle avait mit au frais et des coupes, attendant que Robin arrive. Le livre de recettes fut également ouvert à la page du risotto.

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