Du temps pour nous

On oublie à quel point certaines choses nous manquent quand nous en sommes privés. Et c’est exactement ce qui se passait. Robin s’était tenu loin du foyer familial et de sa femme, durant des journées harassantes. Si bien qu’à son retour, il n’avait plus l’énergie d’être un chef de famille et un mari attentif aux besoins de son épouse. Il s’en voulait, mais ne pouvait se résoudre à laisser sa culpabilité mettre à mal cette première soirée ensemble. Alors presque aussitôt, il fit taire sa petite voix intérieure pour être aux petits soins avec Regina. Ils partagèrent donc une douche emplie de mots doux, de baisers, de caresses et de quelques regards qui en disaient long.

« - Alors oui je ne suis pas un cordon « bleu » -- une nouvelle expression à mon actif – mais à ta décharge chérie, je commence à reconnaître la nourriture congelée. Et rien ne vaut la cuisine de ma femme. Bien sûr je dis ça en toute objectivité et je me sens aussi honoré d’être un vil flatteur et ton commis pour ce soir. »

Ils regagnèrent ensuite gaiement leur chambre où Regina fut la première à se dévêtir pour enfiler une robe qui la sublimait encore, si bien que l’archer se demanda si même avec le plus commun des pyjamas, elle ne continuerait pas à être aussi belle. Mais peut-être que le fait de savoir qu’elle ne portait aucun sous-vêtement, ne permettait à l’archer de rester très objectif dans son observation. « - Tu pensais mettre des sous-vêtements ? Ah mais quel affront ! Bien sûr que non. Là ça va me rendre la tâche plus simple, lorsque je me jetterais sur toi après le dîner pour te faire l’amour sauvagement… Enfin rectification pour te faire l’amour tout court. » Il l’affubla d’un clin d’œil malicieux avant de s’avancer vers le dressing. « - Pas de tenue plus décontractée ? C’est vrai qu’à bien y réfléchir je ne t’ai jamais vu avec… » Il se tue l’espace d’un instant car le mot ne plus revenait pas « - Tu sais ce pantalon avec cette matière si spéciale que tout le monde porte… Ah oui voilà un jean. » Elle s’approcha alors de son mari toujours pourvu de sa serviette autour de la taille avant de déposer sur ses lèvres un léger baiser. « - Je vais essayer de ne pas trop te faire attendre. »

Il la regarda s’éloigner avant de se retrouver seul dans la chambre. Le choix ne fut pas cornélien et contrairement à Regina, Robin enfila la première chose qui lui tomba dans la main, à savoir un bas de jogging, qu’il avait l’habitude de porter en rentrant du travail. Il opta ensuite pour l’une de ses chemises en flanelle qu’il enfila sans rien en dessous et en ne boutonnant que les quatre derniers boutons en partant du bas. Puis une fois prêt, ce fut à son tour de quitter la chambre pour rejoindre les escaliers et retrouver Regina qui avait déjà pris ses quartiers dans la cuisine. Il y avait sur le plan de travail en marbre, de la nourriture pour tout un régiment. La maire de Storybrooke s’affairait déjà à concevoir ce qui ressemblait à l’apéritif en grillant quelques toasts qu’elle venait de tartiner d’une préparation que l’archer fut incapable d’identifier sur l’instant.

« - Hum ça m’a l’air délicieux ces petites choses. » Il vint se poser derrière sa femme et passa ses bras autour de sa taille. Elle avait aussi sorti du champagne et deux coupes. Robin profita de l’immobilisme partiel de sa femme, pour l’embrasser dans le cou. « - Alors madame la cuisinière, on commence par quoi ? » Un peu plus sérieux, il se détacha de la jolie brune avant de redresser ses manches. « - Je t’écoute, je suis tout à toi ! »

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Du temps pour nous

La petite conversation et la douche expédiée, il fallut bien se rhabiller. Regina s’en serait bien passée et aurait volontiers sauté directement vers le dessert, mais elle se doutait que son héroïque mari devait mourir de faim après la journée hautement physique qu’il avait eue. Et puis cette soirée serait une bonne occasion de lui apprendre quelques bases culinaires, car rappelons que l’archer était capable de louper la cuisson des pancakes une fois sur deux. La réaction de Robin sur son intention de mettre des sous-vêtements la fit rire tandis qu’elle se rapprochait de lui d’un pas félin.

- Voilà un programme fort alléchant, monsieur de Locksley, il me tarde d’y être.

Le héros fit remarquer qu’en effet, il ne l’avait jamais vue porter un jeans. Regina hocha la tête.

- En effet, je n’en ai pas. Mais s’il n’y a que ça pour te faire plaisir, j’irai en acheter un. Je dois emmener Lina et CJ faire les boutiques en plus.

Puis, madame le maire descendit la première rejoindre la cuisine tandis que le nouvel adjoint du shérif consentait à se vêtir à son tour. Lorsqu’il la rejoignit, son épouse avait déjà dressé une assiette d’amuse-bouches et sortit du champagne bien frais. Robin arriva et vint aussitôt dans son dos, ce qui fit naître un grand sourire sur les lèvres de Regina lorsqu’elle sentit en plus ses lèvres se poser dans son cou. Elle se retourna, toujours dans ses bras, attrapant un toast pour faire goûter à son mari la préparation, sachant qu’il allait aimer.

- C’est du caviar d’aubergine, mon amour. Rien à voir avec le vrai caviar, je n’ai aucune idée de pourquoi on appelle cela ainsi, mais c’est très bon.

Il demanda par quoi ils allaient commencer. L’archer semblait disposé à travailler sérieusement sur le repas et cela faisait plaisir à voir.

- Bien alors pour préparer le risotto, il faut préparer d’abord un demi-litre de bouillon de légumes.

Elle lui tendit la casserole et posa le cube de bouillon sur le plan de travail pour le laisser se débrouiller comme un grand.

- Il faut aussi couper un oignon en petit morceaux et le faire revenir dans un peu d’huile d’olive, je m’en occupe. Il y a aussi les asperges à faire cuire à la vapeur. On commence ça et je t’explique la suite.

Regina s’affaira donc à couper l’oignon et le mettre à cuire dans une sauteuse avec de l’huile. Le temps qu’il soit cuit, elle fit cuire à part les asperges.

- Est-ce que tu peux mettre le riz dans la poêle avec les oignons s’il te plaît ?

Les asperges étaient cuites, elle les mit à part.

- Bien, maintenant tu peux verser un peu de vin blanc dans le riz. Un fond de verre. On va laisser cuire deux minutes pour que ça parfume un peu. Ensuite, on va verser une louche de bouillon. Une fois qu’il est évaporé, on recommence, jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus.

Elle s’affaira ensuite à couper et faire cuire quelques champignons qu’elle mit ensuite à part également.

- A la fin, on ajoutera un peu de lait de coco pour rendre le tout plus onctueux, puis on ajoutera les asperges et les champignons, et ce sera prêt. Tu vois, ce n’est pas très difficile.

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Ce moment rien qu’à eux sonnait comme une délivrance pour Robin qui s’habilla rapidement pour s’en aller retrouver sa petite femme dans la cuisine. Les mains sur sa taille et les lèvres sur son cou, il se rappela aux doux souvenirs de quelques moments passés par ici, avant que Regina ne se retourne pour lui placer un toast dans la bouche. D’abord silencieux pour écouter les explications de sa chère et tendre, l’archer commença à mâcher lentement le met qu’on lui avait enfoncé dans la bouche, avec douceur cela va de soi. « - J’ai presque cru que tu voulais me faire taire avec ce délicieux toast pourvu d’un caviar d’aubergine, qui n’est pas du vrai caviar et dont tu ignores pourquoi on l’appelle ainsi. Non vraiment, c’est exquis je dois le reconnaître.  » Il acheva de tout manger, prenant grand soin de ne rien faire tomber. Puis il redressa ses manches, conscient de tout ce qui l’attendait, lui le commis d’un jour.

« - Dis-moi, avant que je commence à préparer le demi-litre de bouillon de légumes, j’ai besoin de savoir. » Il marqua une pause, afin d’être sûr de bénéficier de toute son attention. « - Si je suis un mauvais commis, tu me gardes quand même ? » Malgré la légèreté dont il faisait preuve, Robin tâchait de s’appliquer et tel un élève studieux il écoutait attentivement ce que lui disait Regina et semblait même se prêter au jeu. « - Si je peux mettre le riz dans la poêle avec les oignons ? C’est comme si c’était fait. »  Il s’affaira ensuite à verser méticuleusement un peu de vin blanc dans le riz.  « - Ok je vais gérer ça alors. Avec les instructions que tu viens de me donner, ça ne devrait pas être trop compliqué. » Et une fois encore, notre archer joua les élèves studieux. Il laissa le vin cuir un peu pour mieux infusé et donné son odeur divine à la préparation puis il versa une louche de bouillon, attendit que cela s’évapore et recommença conformément aux consignes de Regina qui œuvrait de son côté. « -C’est vrai que ce n’est pas très difficile. Peut-être qu’on pourra réitérer ça une prochaine fois. Je me vois bien cuisiner avec toi pour toute notre petite famille. » Et il en profita pour lui voler un baiser tandis qu’elle achevait la préparation.

Ensuite, ils prirent place. Robin servit deux verres de champagne sans quitter Regina du regard en portant son toast. « - À nous deux et à ce cours de cuisine ma foi, fort instructif. Et aussi et surtout à ce temps qu’on passe ensemble et à la chance que j’ai d’avoir une femme sublime évidemment. Je t’aime mon amour et je sais que ça n’a pas toujours été facile, que nous sommes passés par des épreuves compliquées, que nous avons essayé des tempêtes et des disputes. » Il lui prit la main. « - Mais on s’en est sorti ensemble. Je suis tellement fier d’être ton mari et le père de nos enfants. Et je vous aime comme au premier jour Regina Mills, ça c’est une certitude. » Il l’affubla de son plus beau sourire. « - Tu es bien plus que ma seconde chance, tu es ma fin heureuse. Et je m’étais promis de ne pas faire un discours trop culcul comme disent nos ados, mais je n’ai pas pu m’en empêcher vraisemblablement. »

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Le bonheur, la fin heureuse, finalement, ce n’était rien de bien compliqué. Cette quête de toute une vie ou presque se résumait finalement en une chose à la fois simple et magnifique : l’Amour. Robin était son âme-sœur, son grand Amour, et Regina savait que sa fin heureuse était auprès de lui et de leurs enfants. Jamais elle n’aurait pensé en avoir autant, d’ailleurs. Ils étaient chacun venus avec le leur, Roland pour Robin, et Henry pour Regina. CJ avait ensuite agrandi la famille peu de temps après que les Locksley s’y soient joints, et finalement, les jumeaux avaient pointé le bout de leur nez. C’était magnifique d’avoir une famille nombreuse, même si cela demandait une certaine organisation, mais cela n’effrayait en rien la maire de la ville.
La remarque de l’archer fit rire son épouse.

- Te faire taire ? Mais mon amour, si je veux te faire taire, j’ai bien d’autres moyens…

Et sans attendre, elle plaqua ses lèvres sur les siennes. Elle fut ravie qu’il ait apprécié la petite préparation. Puis, comme il semblait pressé de se rendre utile, elle lui donna les instructions pour la préparation du risotto. En soit, ce n’était pas compliqué, cela demandait juste un peu de temps et d’attention. La belle brune indiqua donc à son mari les premières étapes avant qu’il ne pose une question qui, au départ donnait l’impression d’être sérieuse, alors elle le regarda dans les yeux d’un air interrogateur. Elle eut un petit rire avant de prendre avec douceur son visage dans ses mains.

- Oh Robin, tu sais très bien que je ne t’ai pas épousé pour tes talents culinaires.

Elle déposa un baiser sur le bout de son nez avant de le laisser oeuvrer.
Ils s’activèrent donc chacun à apporter leur pierre à l’édifice et Regina acheva d’ajouter les asperges et les champignon avant de couvrir la sauteur avec un couvercle transparent, baissant le feu au minimum.

- Voilà, ça va rester au chaud comme ça.

Madame de Locksley sourit à la proposition de son mari.

- Avec plaisir, je suis sure que les enfants seraient ravis de savoir que tu as cuisiné pour eux.

Ils allèrent s’installer à table, Robin apportant le champagne et les coupes, et Regina l’assiette de toast. La soirée ne faisait que commencer. Ils purent trinquer et Regina fut touchée des paroles de son archer de mari qui savait mieux que personne atteindre son coeur, sans user de magie.

- Mon amour, j’ai tellement de chance de t’avoir. J’ai l’impression de me répéter, je crois que je te le dis tous les jours, mais c’est vrai, je le pense. C’est vrai que nous sommes passés par toutes les phases, même les plus noires, mais notre couple a survécu, notre Amour est plus fort que les tempêtes. C’est grâce à toi, c’est toi qui me donnes la force de traverser les pires épreuves. Je sais que j’en ai été une pour toi, d’épreuves, et encore une fois je te demande pardon d’avoir sombré aussi vite… Je crois que je ne t’ai jamais réellement présenté d’excuses pour ça, alors je veux le faire. Tu aurais pu m’abandonner et tu aurais été en droit de le faire. Merci d’avoir tenu bon, Robin, merci d’avoir cru en moi.

Sans aucun doute, il était le héros le plus admirable de tous les contes réunis. Regina délesta sa coupe d’une gorgée de champagne, il était à température idéale.

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Lui-même c’était demandé – et à de nombreuses reprises qui plus est – ce qu’était le bonheur dans toute sa simplicité. Jadis confronté à bien des tourments, l’archer s’était même demandé s’il pourrait un jour y prétendre. Puis il arriva à Storybrooke et croisa la route de Regina et tout devint plus clair. Le bonheur c’était ça, se sentir aimé du plus profond de son âme. Croisé le regard d’une personne pour laquelle vous seriez prêt à toutes les folies sans vous poser la moindre question. Oui, le bonheur et l’amour ne faisaient qu’un et en croisant la route de Regina, Robin comprit qu’il avait enfin le droit à ce bonheur dont il avait été privé durant si longtemps. Avec cet amour que personne n’attendait, vint se construire une famille dont l’archer était désormais le garant. Il avait de ce fait, de nombreuses responsabilités à assumer, mais il aimait ça si bien qu’il commençait à se détacher de sa vie d’avant qui lui manquait de moins en moins.

« - Je serais curieux de connaître les autres moyens dont tu disposes pour… » Il n’eut même pas le loisir de finir sa phrase que déjà les lèvres de Regina se posèrent sur les siennes l’obligeant à se taire. Les mains de l’archer quant à elles, glissèrent le long des hanches de la sorcière pour venir, subtilement se poser sur cette très jolie paire de fesses que le voleur ne connaissait que trop bien. « - Ok, je suis obligé de l’admettre, tu disposes effectivement d’un autre moyen pour me faire taire. » La légèreté régnait en maître dans la cuisine, c’était indéniable et aucun ne boudait son plaisir de retrouver l’autre et ce même autour d’une activité culinaire.

L’adjoint d’Emma était de nature patiente et n'était pas du genre à reculer devant l’adversité. Il était donc fin prêt à affronter les tempêtes, les combats épiques et la préparation d’un dîner. Mais avant toute chose, il prenait le temps d’écouter la maîtresse des lieux, qui pouvait prétendre à l’expérience du terrain contrairement à son archer de mari. « - Heureusement que tu ne m’as pas épousé pour mes talents culinaires Il lui mit à nouveau une main aux fesses et tout sourire il continua à œuvrer de concert. Grâce à cette activité, ces deux-là faisaient montre d’une complicité intacte, malgré toutes les épreuves. Et si Robin n’avait pas l’intention de devenir un cordon bleu, il était bien décidé à réitérer l’expérience, ne serait-ce que pour pouvoir passer du temps avec Regina.

La cuisson du plat achevée, les deux amoureux purent se résoudre à quitter la cuisine pour s’installer à table et portèrent un toast que Robin fut le premier à célébrer avec un monologue digne du héros qu’il demeurait. Et pour cette occasion, l’ancien prince des voleurs avait choisi d’offrir la plus belle des déclarations à celle avec qui il partageait sa vie et son cœur, au sens propre, comme au figuré. Une attention qui n’avait pas laissé l’ancienne méchante reine de marbre. Et pour cause, elle aussi se livra dans un touchant soliloque que Robin écouta avec attention tout en glissant sa main dans la sienne.

« - Les tempêtes ça nous connait hein !? Il faut plus qu’une petite bourrasque pour venir à bout de nous deux. Mon amour, je serais toujours là pour toi. On s’est promis le pire et le meilleur. Et comme tu le sais, je ne suis pas du genre à abandonner facilement encore moins lorsqu'il est question de ma femme. Jamais je ne cesserai de croire en toi Regina Mills, jamais. » À son tour, il récupéra son verre et savourant le champagne « - Hum, il est très bon dis-donc. Tu l'as trouvé où ? »

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Regina était aux anges, la soirée avec son mari commençait merveilleusement bien puisque aucun désastre culinaire ni explosion dans la cuisine n’était à déplorer. L’archer était soigneux et attentif aux consignes et semblait même y prendre plaisir puisqu’il avait proposé de l’aider un peu plus souvent à préparer les repas pour leur petite famille, ce qui fit grand plaisir à la reine qui n’était jamais contre une occasion de passer du temps avec son mari, même derrière les fourneaux. Et ces petits moments étant ponctués de sourire, de tendresse, de mots doux et de mains qui traînaient, pourquoi les refuser ?

Les époux Locksley allèrent s’installer dans leur salle à manger pour déguster leur apéritif à base de champagne et de petits canapés. Ils renouvelèrent en quelques sortes leurs vœux, l’ancienne méchante reine s’excusa d’avoir retrouver ses anciens démons au moment de la disparition des jumeaux. Elle avait conscience d’avoir doublement fait vivre un enfer à l’homme qui comptait plus que tout pour elle, car en plus d’être mort d’inquiétude pour ses enfants, il devait supporter une femme rongée par la noirceur et la colère. Outre la honte qu’elle ressentait d’avoir failli à sa promesse envers Henry et envers son mari et ses autres enfants, elle était admirative du courage dont avait fait preuve Robin. Il était à ses yeux et incontestablement le héros le plus méritant et le plus respectable de tous les royaumes.

- Oui, hélas, nous connaissons un peu trop bien les tempêtes, mais je me dis qu’on ne peut pas connaître pire, n’est-ce pas ? Mon amour, je serai moi aussi toujours là pour toi, je te le promets une nouvelle fois.

Quelque part, malgré les ténèbres qui l’avaient rattrapée, elle n’avait pas abandonné son mari, elle était restée avec lui. Alors oui, c’était vrai que ces moments étaient invivables car ponctués de disputes incessantes, mais néanmoins, il fallait reconnaître que l’amour était toujours présent, Regina ne supportait pas d’être loin de Robin, même pendant ces moments-là.
Ils purent boire une gorgée de champagne et Robin exprima son appréciation tandis que Regina attrapait un toast pour y goûter à son tour.

- Le champagne ? Oh je l’avais commandé pour nos fiançailles. Après le séjour dans la cabane.

Machinalement, elle posa une main à son cou où se trouvait l’anneau en brindille qu’il lui avait confectionné ce fameux soir pour la demander en mariage, et qu’elle avait toujours gardé sur elle, ensorcelé pour ne jamais se détruire. Quand ils s’étaient séparés car Robin était sous l’emprise de Cora, Regina l’avait gardé en pendentif car elle se refusait à oublier ce bonheur qu’elle avait vécu, certes de manière éphémère, avec son archer. Elle voulait garder l’espoir que tout s’arrangerait, même si tout était alors très incertain avec la présence de Marianne.

- Je suis contente qu’il te plaise, amour, c’était le but.

A son tour, elle en but quelques gorgées, savourant les arômes délicats qui s’en dégageaient. Son regard ne quittait plus celui de son mari, elle était comme hypnotisée. Puis elle remarqua quelque chose et se leva en souriant, pour venir auprès de lui et se pencha pour essuyer du bout de son index la commissure de ses lèvres.

- Tu avais un peu de caviar d'aubergine.

Elle porta son doigts à sa bouche sans le quitter du regard.

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Ce ne sont pas les choses grandiloquentes qui font notre bonheur. Ce sont ces petits riens que l’on finit par oublier par habitudes. Mais quand vraiment l’on se rend compte qu’ils nous font défaut, c’est là que l’on constate à quel point tout est vain si l’on passe à côté de ces petits riens. Ça peut être n’importe quoi, la sincérité dans un regard, des mots doux échangés dans l’intimité d’une conversation, un sourire offert sans rien attendre en retour. L’ancien archer de Sherwood venait de le comprendre que le simple fait de passer du temps avec Regina lui suffisait et rien que pour ça, il se promit intérieurement de faire plus de concession pour être un peu plus présent et ainsi mieux profiter de ces petits riens.

Ils avaient donc œuvré de concert pour préparer le dîner. La cuisine était le domaine de la maîtresse de maison et jusqu’alors son archer ne s’y était point risqué, si ce n’est pour faire des pancakes qu’il ne réussissait qu’une fois sur deux. Mais la cuisine était aussi l’une des activités favorites de Madame le Maire, ce qui incita Robin à jouer le jeu. Si bien qu’il éprouva même du plaisir à faire cette activité et à ainsi se laisser guider par sa femme qui ne boudait pas son plaisir de l’avoir comme commis.

Puis ils s’en allèrent ensuite retrouver le salon pour déguster ce repas fait avec amour et abnégation tout en savourant le champagne que Regina avait ramené. Mais bien au-delà de ça, ils s’octroyèrent un peu de temps pour se dire tout ce qu’ils avaient sur le cœur, eux qui n’avaient pas eu une seconde à eux pour parler posément de tout ce qu’ils avaient vécu ces derniers temps. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’en matière de péripéties, ils avaient fait fort et à leur insu.

« - Des tempêtes ? Ah ça oui qu’on en a traversé, assez pour être des as de la météo. » tenta-t-il avec humour pour alléger à nouveau l’atmosphère. « - On a presque l’impression d’être en train d’échanger nos vœux à nouveau. Et j’avoue que je ne trouve pas cette perspective désagréable autant que de déguster ce délicieux champagne en ta compagnie. » Il but à nouveau une gorgée de ce champagne que Regina avait donc commandé lors de leurs fiançailles, puis il la vit machinalement toucher du bout des doigts l’anneau de paille qu’elle portait toujours autour de son cou. "- Je m'en souviens comme si c'était hier. La cabane, le repas en amoureux, la pluie et ma demande avec en guise de bague de fiançailles un peu de paille provenant du panier en osier. Tu portes toujours la bague autour du cou. Et nous voilà mariés."

Ils ne se quittaient plus du regard et même si la conversation n’était pas intense, aucune gêne ne les assaillait preuve qu’ils n’avaient pas besoin de parler pour comprendre et être à l'aise ensemble.Robin tout sourire posa son verre avant de voir Regina se rapprocher…« - Il y a un problème ? » et finir par se pencher pour essuyer du bout de son index, sa lèvre inférieure visiblement entachée par un peu de caviar d’aubergine. « - Merci pour cette attention » laissa-t-il entendre d’une voix suave en la regardant porter son doigt à sa bouche. « - Tu veux qu’on passe tout de suite au dessert ? »

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Comme ils étaient bien là, assis tous les deux face à face, dans la quiétude de leur maison, leur foyer délesté de l’agitation de leur famille nombreuse. Plus d’enfants et de parents, seulement un mari et son épouse qui se retrouvaient et savouraient ce moment de bonheur autour d’une petite coupe de champagne. C’était simple mais si bon de profiter de cet instant, loin des tracas, loin du travail. Plus d’adjoint du shérif en mission humanitaire, plus de maire débordée par les devis pour les travaux de la ville, seulement Robin et Regina, deux âmes-sœurs qui s’aimaient et se retrouvaient enfin après des jours et des jours à se croiser sans réellement profiter de la présence l’un de l’autre.
La remarque pleine d’humour de l’archer sur les tempêtes essuyées fit sourire son épouse qui hocha la tête.

- Oui c’est vrai. Quant au renouvellement de nos vœux, eh bien c’est tout-à-fait possible. Nous nous sommes mariés dans la Forêt Enchantée mais pas ici, alors si tu y tiens… hasarda-t-elle avec un petit sourire avant de reprendre une gorgée de champagne.

La maire de Storybrooke répondit à la question de son mari quant à la provenance du champagne. Il attendait à la maison depuis bien des mois à présent et l’ancienne méchante reine n’avait jamais trouvé d’autre occasion de la ressortir. Le sourire étira ses lèvres vermeille tandis qu’elle se remémorait cette incroyable journée qui remontait à à peine plus d’une année en arrière.

- Cette journée-là était le début d’un week-end en amoureux, je voulais que tu te reposes et qu’on ait du temps pour nous, un peu comme ce soir. Je me souviens de chaque minute, je chéris ces souvenirs comme un trésor inestimable, déclara-t-elle en se rappelant de tout.

Le vendredi soir à la maison, ce bain en amoureux. Le samedi matin, quand elle l’avait réveillé en douceur avec un petit déjeuner au lit. Cette matinée shopping pour refaire sa garde-robe, puis cette balade à cheval avec une petite carte au trésor pour trouver le lieu de leur pic-nique du déjeuner. Puis cette séance de tir-à-l’arc où Robin des bois avait pu faire montre de ses incroyables talents et enseigner son art à celle qu’il ne savait pas encore qu’il demanderait en mariage quelques heures plus tard. Ce petit instant érotique dans la forêt interrompu par une classe verte de Mary Margaret. Enfin la découverte de cette cabane dans l’arbre que Regina avait faire construire pour Robin afin qu’il se sente aussi bien que lorsqu’il vivait dans la forêt de Sherwood. Et cette soirée romantique à la chandelle, cette nuit d’amour dans la cabane qui s’était soldée par une demande en mariage improvisée par un Robin qui avait confectionné pour sa fiancée une bague en brindilles. Y repenser fit briller le regard de la belle brune qui reprit alors une gorgée de champagne.

- Et nous voilà mariés, répéta-t-elle avant de remarquer quelque chose sur le visage de son mari.

Elle s’était levée pour lui retirer ce petit reste de caviar d’aubergine qui entachait ce si parfait sourire tandis que son regard sembla changer. Elle resta à le regarder, comme hors du temps, quand l’archer demanda si elle voulait passer au dessert. Bouche bée quelques secondes, elle finit par esquisser en sourire en tournant légèrement la tête, voulant être sure d’avoir bien compris, étant donné que parfois, les expressions modernes échappaient encore un peu à Robin.

- Tu veux dire… On ne parle de tarte aux pommes n’est-ce pas ? demanda-t-elle finalement en se mettant entre lui et la table devant laquelle il était assis.

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Enfin ils y avaient le droit. Un peu de temps rien que pour eux, loin du tumulte de leur travail, sans les enfants, qu’ils aimaient plus que tout certes, mais dont ils avaient besoin d’être séparés temporairement, pour le bien-être de leur stabilité mentale. D'ailleurs, se retrouver seul était clairement impossible ces derniers temps et se croiser pour échanger ne serait-ce que quelques minutes, relevé du miracle. C’était frustrant pour l’un comme pour l’autre, mais il fallait tenir et se montrer patient. Car tout vient à point à qui sait attendre non ? Un adage qui aujourd’hui prenait tout son sens dans cette grande maison, enfin vidée de la plupart de ses occupants et qui laissait entrevoir bien des perspectives aux deux amoureux qui continuaient encore et encore à se dévorer du regard, tout en savourant et du bon champagne et un merveilleux apéritif préparé avec amour.

« - Tu serais partante que nous renouvelions nos vœux, ici ? » demanda-t-il presque innocemment en buvant une gorgée de champagne avant de reposer son verre. « - C’est vrai que nous nous sommes mariés dans la Forêt Enchantée. Mais puisque Storybrooke est notre chez-nous, ça me paraît être une bonne idée de célébrer à nouveau notre union ici cette fois. Et puis j'ose espérer que nous arriverons à réunir tout le monde et plus particulièrement tous nos enfants. Voudrais-tu donc que je mette un genou à terre et que je te redemande ta main ? » Le champagne commandé spécialement pour célébrer leurs fiançailles, la bague en paille que Regina portait autour du cou et maintenant l’émouvante évocation de cette journée si spéciale à l’issue de laquelle l’archer avait fait sa demande.Tout semblait concorder pour les mener à cela à nouveau.

Et c’est avec une émotion à peine feinte, que Robin se rappela aux bons souvenirs de cette journée si spéciale qui l’avait amené à demander Regina en mariage. « - Je m’en souviens comme si c’était hier. Tu voulais que je me repose et tu as bien insisté pour que j’obtempère. Parce que tu le sais, je suis aussi têtu qu’un âne. Je me souviens aussi de la balade à cheval, de cette petite carte au trésor que tu avais réalisé pour raviver mes vieux instincts et nous permettre de trouver le lieu du pique-nique. Je suis encore admiratif des trésors d'inventivité dont tu as fait preuve ce jour-là. Et… » Là il commença à rire se souvenant sans mal de ce qui aurait pu arriver ensuite. « - Et tu te souviens dans la forêt, après cette petite initiation au tir à l’arc quand nous… » Il releva un sourcil et affubla sa femme d’un regard plus qu'équivoque.

« - Imagine un peu la tête de Mary-Margareth si elle nous avait surpris. » Il ne put tout simplement se résoudre à esquiver le fou rire qui pointait le bout de son nez. « - Je ne me suis jamais aussi vite rhabillé je crois. Puis la cabane où je dois le reconnaître, tu m’as… Comment dit-on déjà ? Soufflé ? » Il chercha l’approbation de sa femme avant de poursuivre. « - C’était magique et je dois bien admettre que j’ai apprécié. » Et il apprécia davantage de voir l’ancienne méchante reine s’approcher pour le débarrasser d’un reste de caviar d’aubergines qui entachait son sourire. Un rapprochement qui intensifia presque aussitôt le regard de Robin, rendant le bleu de ses iris si profonds. « - Tu crois que je parle de tarte aux pommes ? » lança-t-il de façon équivoque. « - Ce n’est pas ce qu’on dit quand on veut passer directement à quelque chose de …délicieux sans parler forcément de nourriture ? »

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Se retrouver enfin seule avec Robin lui paraissait si lointain avant cette soirée que Regina en avait presque oublié le doux bonheur que c’était. Mais à présent, c’était limpide. Plus jamais, elle se le promettait, elle ne laisserait le temps leur manquer. Elle ne pouvait que le couver du regard, l’entourer d’amour ne serait-ce que par ce biais, tandis qu’ils échangeaient des paroles emplies de tout autant d’Amour. L’idée de renouveler leurs vœux à Storybrooke n’était pas si mauvaise après tout, et rien que de revivre ce bonheur provoquait un sourire ému chez la maire de la ville.

- Oui, bien entendu que je suis partante. Nous pourrions le faire pour notre première année de mariage en juillet si tu veux. Cette fois, je pourrai t’offrir une nuit de noces à la hauteur, ajouta-t-elle avec un petit sourire.

Lors de leur mariage, elle était enceinte des jumeaux, de six mois, autant dire qu’elle était quasiment sphérique. Robin semblait emballé par cette idée de la redemander en mariage, et sourire aux lèvres, Regina décrocha la discrète petite chaîne en or qu’elle portait au cou et qui contenait cet anneau de paille qu’elle déposa sur la table devant lui.
Ils évoquèrent naturellement ce week-end en amoureux où l’archer avait fait sa demande, spontané comme il savait l’être. Il avait été ravi des petites surprises de celle qui n’était alors pas encore son épouse. Elle se mit à rire avec lui à l’évocation de ce petit moment érotique qui avait bien failli ne plus être privé quand ils avaient entendu Mary-Margaret et sa classe arriver dans la forêt.

- La magie t’a bien aidé, mon amour, ajouta-t-elle d’un air malicieux avant d’acquiescer au terme qu’il avait choisi pour manifester ses impressions à l’époque. Quant à toi, c’est ta demande qui m’a soufflée, je ne m’y attendais pas. Tu as toujours su me surprendre.

A présent face à lui, le regard plongé dans le sien, elle sentait comme une tension électrique entre eux. Elle le dévorait des yeux et faisait un effort monstre pour faire preuve de retenue. Mais voilà que le bel archer proposait de passer au dessert. Craignant que son imagination ne lui joue des tours, la reine préféra demander à son mari quelques confirmations. Sans le quitter des yeux, quand il demanda si elle pensait qu’il parlait de tarte aux pommes, elle secoua lentement la tête de gauche à droite, puis à sa seconde question, elle hocha tout aussi lentement la tête, se mordillant la lèvre inférieure.

- Robin… murmura-t-elle avant de finalement se ruer sur ses lèvres pour lui offrir un fougueux baiser.

Ses mains agrippèrent ses vêtements pour l’inciter à se mettre debout avec elle, afin de mieux pouvoir se coller contre lui tandis que la fièvre l’emportait à mesure que ses baisers se faisaient plus torrides encore et qu’elle déboutonnait les quatre boutons de sa chemise. Ses mains glissèrent avidement de son torse musclé à ce bas de jogging qu’il adorait porter à la maison, s’engouffrant à l’intérieur pour l’abaisser, ne se privant pas pour caresser l’intimité de son mari.

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