Inspiration profonde alors que je partais du château de mes parents à cheval. J'y allais à fond avec l'animal en le poussant à aller le plus vite possible. Épée dans son fourreau alors que j'avais besoin de m'aérer l'esprit. Je traversais quelques villages et je m'enfonçais dans la forêt que je commençais à bien connaître. Aucune honte dans mes gestes en oubliant les gens que je pouvais croiser. Ils ne me connaissaient pas et je n'avais pas envie de les connaître. J'avais bien tenter de discuter avec mes parents et de m'ouvrir. Avais-je seulement réussi en fait ? Incapable de décrire ce que j'avais au fond de l'âme, je fendais l'air jusqu'à en traverser une clairière pour me rendre à un point d'eau.

J'ignorais alors que j'étais tombé dans l'oeil de ma tante. Je ne connaissais pas réellement Zelena. Je savais très peu de choses ne m'étant point investi à en apprendre davantage sur ma famille. Grave erreur de ma part sans l'ombre d'un doute. Je continuais sur ma lancée avant de ralentir pour donner du répits à l'animal. Je restais droit en fixant le vide. Mon coeur était en miette. Amy s'était visiblement joué de moi ou alors, je lui avais tout simplement fait peur avec mon comportement ? Impossible à savoir. En fait, je ne voulais pas le savoir. Le vrai amour n'était pas pour moi sans doute. Je fermais les yeux en continuant d'avancer.

J'arrivais à un point d'eau avec une chute. Je descendais de mon cheval en l'attachant avant de marcher vers ce même point d'eau. Personne autour. Je prenais un galet pour lui faire faire des ricochets sur l'eau. Je recommençais à quelques reprises avec le regard dans le vide. Pas d'amour ... Rien ... Perdu complètement dans mon monde de haine et de colère. Je lançais un galet avant de tendre la main pour le faire flotter au-dessus de l'eau. Ma concentration n'étant pas aussi importante qu'elle le devrait, je lâchais la prise. Je poussais un soupir fort de découragement. J'entendais du bruit et je me retournais vivement avec une main sur le pommeau de mon épée.

- Qui est là ? Montrez-vous !

J'avais horreur de me faire prendre en embuscade. C'était peut-être des trolls ou que sais-je ... Non, c'était la Méchante Sorcière de l'Ouest ... C'était encore pire. Elle avait retrouvé ses pouvoirs et moi, j'ignorais tout du danger qu'elle pouvait représenter. Qui a dit que les vilains devenaient tous sages après tout ?  

Cela faisait un bon moment que je ne m’étais pas retrouvée dans la forêt enchantée. J’étais à présent sur les terres de ma sœur et je n’avais pas envie de rester enfermée. Je décidais donc de sortir me promener un peu. Etrangement, j’aimais bien marcher en forêt. J’avais toujours aimé ça d’ailleurs. Et puis, j’avais retrouvé mes pouvoirs, donc je savais très bien que je ne risquais rien. Même sans eux, j’étais capable de me défendre. Les paroles peuvent être une arme redoutable si on sait les manier comme il se doit. J’étais donc partie sans but précis et je m’enfonçais dans cette forêt.

Je ne mettais pas longtemps avant d’arriver dans une clairière dans laquelle se trouvait un point d’eau. J’entendais un cheval arriver à vive allure. Je n’étais pas vraiment du genre à fuir et à me cacher, mais j’avais rapidement compris qu’il s’agissait du fils de ma chère sœur. Je me souvenais de la fois où elle les cherchait. Une dispute avait éclatée entre nous car elle était persuadée que j’étais responsable de leur disparition. Il fallait dire qu ‘à cette époque, Régina et moi, ce n’était pas vraiment le grand amour. Beaucoup de choses s’étaient passé depuis cette période.

Je laissais donc mon neveux venir vers moi et je l’observais avec un petit sourire sur les lèvres. Je faisais exprès de faire du bruit pour lui montrer que j’étais là et sa réaction ne se fit pas attendre. C’est donc avec un joli sourire sur les lèvres que je sortais de ma cachette. Eh bien, il ressemblait vraiment à ses parents. Mais que faisait-il ici ? Je pouvais sentir qu’il n’avait pas l’air au milieu de sa forme.

« Du calme Chevalier, je ne suis pas une ennemie. Tu es bien loin de ton château. Ce n’est pas vraiment une chose courante.  C’est fou ce que tu ressembles à ton père. Tu as le même regard méfiant que lui.» 

J’étais naïf dans un certain sens. Je savais que les gens n’étaient pas tous bons. Je savais que le mal était présent à de nombreux niveaux. J’ignorais tout de cette femme à la chevelure de feu. Cette femme qui n’avait rien comme les autres. Elle était la Méchante Sorcière de L’Ouest après tout, mais j’avais une part d’ombre tellement grandissante au même titre qu’elle. Rongé par la colère, la rancœur et la haine, je n’étais pas suffisamment sur mes gardes. Je me tournais avec la main sur le pommeau de mon épée et je la regardais sortir de l’ombre. Je détendais mes épaules, mais pas ma mâchoire. Je restais méfiant tout de même, mais tellement manipulable. Les êtres brisés sont les plus facilement manipulables à ce que l’on dit que j’en avais la conviction profonde. Je respirais lentement par le nez en la regardant de haut.

- D’où connaissez-vous mon père ? Je me méfie des gens que je ne connais point.

Elle devait rester à distance et je restais sur mes gardes. Je fronçais légèrement les sourcils. Elle avait quelque chose qui s’apparentait à ma mère. Un regard ou un air, je ne saurais réellement le dire. Je sentais mes pulsations cardiaques augmentées contre mon gré. Mon corps me prévenait d’un danger potentiel, mais je préférais le taire. Je n’avais pas envie de m’écouter car si je le faisais … J’allais exploser. J’allais laisser le mal en moi prendre davantage de terrain et je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas concevoir que j’étais un être méchant et pourtant, c’était ce que j’étais en train de devenir à force de me laisser ronger par la douleur et la souffrance. Le négatif avait quelque chose de tellement facile à entretenir.

- Je ne suis point un chevalier. L’endroit d’où je viens n’a aucune importance et ne vous regarde pas également. Qui êtes-vous ? Vous, qui semblez connaître tant de choses à mon sujet alors que j’ignore même votre nom.

Un pas sur le côté pour m’éloigner légèrement et garder une certaine distance entre nous. Je la regardais dans les yeux sans broncher. Avais-je peur d’elle ? Non. J’avais peu de moi en fait. J’avais peur des actes que je pouvais commettre sous le coup de la colère en me laissant emporter. J’ignorais l’importance que pouvaient avoir mes pouvoirs. Je n’avais pas conscience de la force et de la puissance qui habitaient mon âme tout comme mon coeur.

Je ne pensais pas croiser le file de Régina. C’était une belle surprise. Il avait beaucoup grandi et je savais qu’il ressentait une certaine haine envers sa mère. Cette dernière m’en avait parlé et j’avais prévu d’avoir une conversation avec lui, mais il s’était passé tellement de chose avec la nouvelle malédiction de New York, que je n’avais pas eu le temps de le faire. J’allais donc pouvoir me rattraper. Dire que j’étais devenue gentille était un peu exagéré. La relation avec ma sœur était différente mais j’avais aussi mes humeurs parfois. Il avait le même regard que Robin, c’était assez fou.

« Disons que nous nous sommes fréquenté un temps. »

Je n’avais pas envie de lui dire tout de suite qui j’étais, ce ne serait pas drôle sinon. Je voyais qu’il était sur ses gardes et il n’y avait rien d’étonnant. Il commençait à me poser tout un tas de questions. Je voyais que si je me moquais de lui, ça ne risquerait pas de le mettre de bonne humeur. En revanche, je pouvais sentir qu’il avait un sacré potentiel au niveau de ses pouvoirs. Finalement, j’allais lui dire qui j’étais car j’avais envie de voir son potentiel.

« Je m’appelle Zelena, je suis la sorcière de l’Ouest et je suis la sœur de ta mère. Je t’ai connu alors que tu étais encore dans le ventre de cette dernière. Donc avant que ta sœur et toi vous vous fassiez enlevé par la fée noire et qu’elle retourne ciel et terre pour vous retrouver. »

Je me souvenais qu’elle était venue me mettre une raclée en pensant que j’étais responsable de leur enlèvement. Mais je n’y étais pour rien pour une fois. Je l’avais donc aidée à les rechercher et à présent, Richard se trouvait devant moi. La suite allait être interessante. 

Je l’observais cette sorcière. Je la regardais en scrutant chaque fait et geste. Je n’en avais pas honte. Tous les guerriers analyses les faits et gestes de leurs adversaires. Enfin, si adversaires il y avait. Je sentais que je devais rester sur mes gardes et je ne décrochais pas mon regard un seul instant du sien. Je n’étais pas faible et mes compétences en combat avaient largement évoluer depuis le temps. Je haussais un sourcil alors qu’elle me disait avoir fréquenté mon père durant un moment. Je ne connaissais pas réellement l’histoire complète de mes parents et, pour moi, le passé qu’ils avaient n’avait pas réellement de l’importance. Une autre erreur de ma part sans aucun doute. Je n’étais pas d’humeur à rire. Je n’étais jamais d’humeur à rire de toute façon peu importe le temps qu’il faisait ou encore l’heure du jour ou de la nuit.

J’avais pris la décision de m’éloigner du château de ma mère aujourd'hui et je me retrouvais face à cette femme étrange et qui dégageait une noirceur que j’avais l’impression de connaître. Cette noirceur que j’avais au fond de moi encore. Elle était là ancrée et présente. Une noirceur qui était de famille visiblement. J’avais le courage de mon père, la noirceur de ma mère et le leadership des deux. Je cessais mon mouvement en relevant le menton pour la regarder de haut. La soeur de ma mère. En voilà une information intéressante. Je n’avais pas le souvenir que cette dernière m’avait parlé d’elle.

- Elle n’a visiblement pas remué suffisamment le ciel et la terre puisqu’elle n’est pas venue nous chercher si rapidement que ça.

J’oubliais souvent que le temps n’évoluait pas de la même façon dans certain monde dont celui où j’avais été. Le temps passait plus rapidement comparativement à la Forêt Enchantée ou encore Storybrooke. Je retirais ma main de la garde de mon épée pour joindre mes mains devant moi en continuant de la regarder. J’étais finalement un véritable prince sans le savoir. Un prince ténébreux. Un ciel orageux en quelque sorte si je pouvais me comparer. Le ciel s’assombrissait d’un coup d’ailleurs. Étais-ce ma magie ? Aucune idée. Le hasard peut-être ou elle.

- Qu’est-ce que vous me voulez … ma tante ?

Assez sec dans ma réponse en la regardant. Je ne savais pas si je pouvais lui faire confiance après tout.

Non, je ne connaissais pas les histoires du pays d’Oz. J’en étais bien loin. J’étais encore en exploration sur les différents mondes que je pouvais voir et croiser. Je ne comprenais pas tout et je n’allais pas passer mes jours et mes nuits enfermé dans une bibliothèque à en apprendre sur tout un chacun. Je voulais apprendre sur la magie et ma mère insistait sur le fait que je devais utiliser les émotions positives. Pourtant, l’utilisation des émotions négatives était plus facile pour moi car c’était des choses que je ressentais si facilement.

- Oh je connais parfaitement la fée noire. Je pense plutôt que c’est vous qui le connaissez absolument pas. Vous n’avez pas été élevé par elle.

Non, personne ne savait de quoi elle était capable. Gothel manipulait et utilisait les gens comme ça lui plaisait. Seul le pouvoir était une chose qui l’intéressait. Elle n’avait jamais rien eu d’une mère à mes yeux. Elle était froide et distante. J’étais excessivement méfiant face à cette femme. Cette sorcière qui était ma tante. Je lui parlais comme je parlerais à un ennemi. Elle devrait jouer de ruse pour que je descende d’un ton. Il ne fallait pas sous-estimer l’homme que j’étais devenu loin de là.

- Je ne suis personne comme la peste et je me débrouille parfaitement bien tout seul ! Je vous parlerai donc comme j’ai envie de vous parler MA TANTE.

Guerrier dans l’âme plus que je ne laissais parraître au final. J’avais cette grandeur en moi que je cachais très bien sauf dans des moments comme celui-ci. Elle voulait m’aider avec mes pouvoirs. En voilà une bien bonne blague. Je ne regardais même pas le ciel que des éclairs venaient déchirés ici et là. Magie instable dans un certain sens je crois. Je retais face à elle avec le regard planté dans le sien.

- Pour une femme qui désire donner un coup de main, je trouve que vous vous manifestez un peu tard.

Une petite pique de plus ou de moins. Loin de me douter que le seigneur des Enfers était caché dans les bois en bouffant une putain de pomme en jubilant complètement en nous regardant. Oh oui, Hades était là et se délectait d’une idée sombre qui traversait sans l’ombre d’un doute l’esprit du Dieu. Je n’avais même pas conscience de ça tellement j’étais concentré sur la Sorcière de l’Ouest.

Gothel, la pire femme dans tous les mondes pouvant exister sur cette terre. Une épine dans le pied de tout un chacun. Un fléau que je maudissais au plus profond de mon âme. Zelena disait la connaître, mais elle ne savait pas ce que c'était que de vivre dans le monde où j'avais grandi. J'ignorais en cet instant tous les points en communs que je pouvais avoir avec cette tante au coeur noir comme les tréfonds des enfers. Loin de me douter qu'elle n'était jamais relativement seule. Le regard du Dieu des Enfers en personne restant ainsi dans les parages à ce dire qu'il pourrait m'utiliser d'une quelconque manière. Naïf sans l'ombre d'un doute dans ma manière de pensée et mes agissements. Est-ce que je cherchais la confrontation ? Sans l'ombre d'un doute que oui je la cherchais. Je cherchais le moyen d'évacuer toute cette frustration, cette colère et cet incompréhension que je gardais au plus profond de mon être. Non, personne n'était capable de me comprendre et j'avais la nette impression de me laisser corrompre jour après jour.

- Je vous parle comme je veux. Je ne vous dois absolument rien.

Simple fait, je ne devais rien à Zelena. Du moins, pas encore. Dans quel merdier venais-je de mettre les pieds en fait ? Je ne savais plus trop où me lancer exactement et je perdais le fils tellement les émotions augmentaient à mesure qu'elle parlait. Chaque mot qu'elle disait était comme de l'huile sur le feu dans mon âme.

- Pourquoi me parlez-vous des agissements de ma mère ? Déliez votre langue au lieu de faire le serpent sournois. Ma mère est une grande reine et vous, vous êtes une pâle copie qui semble bien aimer parler de vos problèmes. Vous voulez m'aider ? Je serais bien étonné que vous soyez en mesure de m'aider dans ma cause.

L'intensité des émotions qui augmentaient tout comme le ton de ma voix. Je tombais dans le piège de Zelena la tête première. Je me laissais emporter dans cette vague importante. Je rageais intérieurement encore plus. La preuve étant que je sentais l'intérieur de mes mains me brûler. La douleur de la colère et la tempête atteignait des sommets. Je n'avais jamais réellement chercher à savoir pourquoi ma mère était crainte. Je ne l'avais pas questionné également trouvant cela inutile. Le passé restait le passé et j'étais le premier à être incapable de faire table rase du mien. Faites ce que je dis et non ce que je fais après tout.