A peine la guerre contre les ogres avait-elle pris fin que Roserouge était partie vadrouiller dans les bois. Elle n'en avait pas informé directement sa mère et sa grand-mère qui auraient sans doute tout fait pour l'en dissuader, encore craintives qu'un ogre ou deux ait pu déserter et se retrouve à attaquer les gens ayant le malheur de se trouver sur leur route...Mais elle l'avait dit à une autre employée du château qui le leur dirait si jamais elles la cherchaient et qu'elle n'était pas encore rentrée.

La raison d'une telle fugue était que quelqu'un manquait à l'appel. Quelqu'un qui comptait beaucoup pour elle et qui pouvait tout aussi bien être mort qu'ailleurs, après une telle guerre. Sachant qu'il s'était retrouvé en plein dans la bataille, Rose s'était attendue à le voir revenir au château avec les autres, que ce soit blessé ou en pleine forme. Mais il n'était pas là.
Elle n'avait alors pas attendu de voir quelqu'un qui pourrait savoir où se trouvait son ami. Dès qu'elle eut fini de panser les blessures de quelques combattants revenus blessés, elle avait attrapé son panier et quelques petites choses utiles avant d'attacher sa cape et de quitter le château. Elle irait voir elle-même.

Elle savait où il vivait. Il le lui avait montré. Une petite chaumière dans les bois. C'était donc là qu'elle chercherait en premier. En espérant qu'il n'était pas blessé.

C'était assez cocasse de se dire qu'il s'était battu contre les monstres qui avaient tenté de dévaster leurs terres. Lui qu'elle avait connu sous la forme d'un petit lièvre alors qu'elle était encore jeune. Un petit animal qu'elle parvenait autrefois à prendre dans ses bras et à porter sans encombres. Lui qui avait été son compagnon d'infortunes, l'aidant à ne pas perdre l'esprit dans un monde où il était facile de perdre la tête de manière littérale comme un de leurs amis communs avait eu le malheur constater de près à de nombreuses reprises.

Elle espérait qu'il ne lui était pas arrivé malheur. Et au cas où, elle avait pris de quoi le soigner dans son panier...Si, bien sûr, ses blessures éventuelles n'étaient pas trop graves. Dans le cas contraires, une personne douée de magie serait la plus apte à faire quelque-chose. Pas elle, hélas. C'était d'ailleurs pour cela qu'elle-même n'était pas aller se battre. Elle était plus douée pour réparer que pour casser. Et même, ses capacités en la matière étaient limitées.

Arrivant à proximité de l'habitation, elle essaya d’apercevoir celle-ci au loin. Cela ne tarda pas. Elle pressa alors le pas jusqu'à ce qu'elle arrive devant la porte. Là, elle frappa, espérant qu'Archie soit en mesure de venir lui ouvrir.

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Dès qu'Archie vint lui ouvrir, Rose se sentit soulagée d'un poids. Il était vivant.

-Archie! S'exclama-t-elle en le voyant.

Et dès qu'il eut refermé la porte, elle ne put s'empêcher de le prendre dans ses bras.

-Oh, Archie! Le ciel soit loué, tu es en vie!

Elle aurait sans doute fait preuve d'un peu plus de retenue en temps normal, mais la situation n'avait rien de normale. Son ami était parti se battre et elle ne l'avait pas revu après la bataille. Cela l'avait inquiétée. Alors, elle le serrait contre elle, consciente du fait qu'elle aurait bien pu le perdre. Lui, son petit lièvre.

Lorsqu'elle reprit un peu de distance, elle le regarda, cherchant à voir si tout allait bien.

-Pardonne mon enthousiasme, s'excusa-t-elle, mais...Je suis tellement contente de voir que les ogres n'ont pas eu ta peau. Est-ce que tout va bien? Tu es blessé?

D'après ce qu'elle voyait, il avait eu quelques coupures. Jusque là, rien de grave, mais elle voulait savoir s'il n'y avait pas quelque-chose de pire de moins visible en un coup d’œil.

Finalement, elle avait bien fait de prendre de quoi le soigner. Cela allait s'avérer utile.
Mais pourquoi diantre était-il allé se battre? Certes, c'était tout à fait louable de sa part d'avoir voulu participer à la protection du royaume, mais il n'était ni mage ni chevalier, ni guerrier. Il aurait eu plus de chances de se faire tuer que de revenir en vie...
Enfin, l'important, c'était que justement, il avait eu l'une de ces chances. Et il était là. Même s'il avait été un peu esquinté au cours de la bataille. Mais ça, elle pourrait y remédier. S'il le lui permettait, bien sûr.

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Rose le serra dans ses bras, et il le lui rendit de manière semblable. Elle était si heureuse de le voir en vie...Et il l'était sans doute aussi. Heureux d'être en vie.
Elle n'avait pas risqué grand-chose à l'arrière. Seulement si la bataille avait été perdue. Ce qui n'était, fort heureusement, pas le cas.

Au moins, il allait bien, et il le lui disait. Même si, apparemment, il avait eu du mal à s'entendre avec d'autres.

-Ils n'ont pas été gentils avec toi, là-bas?

Si c'était le cas, certaines personnes auraient de ses nouvelles. Elle n'avait pas un tempérament mauvais mais s'il fallait faire savoir son mécontentement et obtenir des explications, elle n'hésiterait pas.

De visu, elle essayait de voir s'il était blessé. Mais ses yeux ne pouvant inspecter tout son corps, elle préféra lui demander directement comment il se portait. Il n'avait apparemment rien de grave. Que quelques coupures sur le visage, auxquelles il ajouta des courbatures.
Et un traumatisme olfactif à cause de la puanteur de leurs ennemis. A son sens, les mages auraient pu en profiter pour leur lancer des sortilèges visant à sauver leurs narines.

-Oui, je sais de quoi ils sont capables. La reine Regina est est-même une magicienne. D'ailleurs, c'est elle qui nous avait tous envoyés à Storybrooke pendant 28 ans...

C'était dire sa puissance. Il avait fallu que la fille de Blanche-Neige et de son prince viennent les retrouver après avoir été expédiée à l'extérieur dans le monde moderne juste avant que la malédiction ne soit lancée. Qu'elle croit à ce que son fils Henry, adopté par Regina, lui avait raconté sur ses origines, et qu'une preuve d'amour brise le charme.

Lui adressant un grand sourire, elle bifurqua sur un autre sujet et désigna son panier.

-J'ai pensé que tu aurais peut-être besoin d'aide pour te soigner. J'ai tout ce qu'il faut là-dedans. Si...Si tu as besoin d'aide, bien sûr...

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Rose était soulagée de le savoir en vie et sans blessure grave. Et aussi de l'entendre dire que personne ne s'était mal comporté avec lui. Il était un peu spécial, mais c'était son ami. Nul doute qu'elle aurait ressenti de la colère si quelqu'un s'en était pris à lui.

-Je serais bien venue, lui dit alors la jeune femme lorsqu'il lui dit qu'il s'était un peu senti seul car il ne connaissait personne. Mais je ne sais pas vraiment me battre alors...J'aurais juste été un poids à protéger. Mieux valait que je reste à ma place, là où l'on soignait les blessés. Ça, au moins, je sais faire un minimum.
Elle n'était ni guérisseuse, ni magicienne, et faisait donc ce qu'elle pouvait. Et surtout, elle apprenait. Qui savait ce qui pourrait encore arriver, si la bataille n'était pas un événement ponctuel...

Les mages étaient bien plus utiles qu'elle, que ce soit à l'arrière ou sur le champ de bataille. Lorsqu'elle mentionna Regina ainsi que ce qu'elle avait fait, cela étonna le lièvre. Il avait du mal à croire qu'elle et Jefferson avaient vécu 28 années de plus. Et il trouvait cela amusant.

-C'était pour le moins étrange, expliqua-t-elle. Dans cet autre monde, le temps a passé. De partout, sauf à Storybrooke. On s'est réveillé là-bas un matin, et tous les jours, on vivait comme si on n'avait jamais vécu ici. Et rien n'évoluait jamais...On était comme des PNJ dans un jeu vidéo standard, à refaire les mêmes choses, ne pas voir nos relations avec les autres évoluer...Et cela ne nous semblait pas bizarre. On n'avait même pas de vrais souvenirs. On a commencé à se "réveiller" que lorsqu'Emma Swan est arrivée en ville.

Marquant une pause, elle réalisa qu'il ne comprendrait peut-être pas tout.

-Enfin, je ne parle de jeux vidéos et de PNJ...Mais il n'y a rien de tout cela ici. Un jeu vidéo c'est comme une histoire mais où les images bougent. Et c'est nous qui faisons bouger le personnage principal avec un objet qui le commande. Les PNJ ou "personnages non joueurs" sont des sortes de figurants. Ils servent à rendre l'histoire plus réelle. Sinon, les mondes dans lesquels nous jouons seraient vides.

Jouer à ces choses n'étaient pas son passe-temps principal, mais elle aimait bien. Malheureusement, dans ce monde, il n'y avait même pas de télévision.

Archie ayant quelque peu souffert de la bataille, Rose lui proposa de l'aider à le soigner. Ce qu'il accepta, allant s'installer sur le canapé pour plus de commodité.

-Ça va peut-être piquer un peu. Le prévint-elle. Ça ira? Tu survivras?

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Archie était plutôt content qu'elle ne soit pas allée se battre. Ainsi, elle n'avait pas risqué d'être blessée. De toute façon, à quoi bon? Ils avaient gagné et n'avaient pas eu besoin d'elle pour cela. Par contre, il y avait eu besoin d'elle pour soigner les personnes qui s'étaient pris de mauvais coups. Et maintenant, c'était son ami le lièvre qui avait besoin d'elle.

-Je ne suis pas mécontente moi-même d'être en vie et en bonne santé, répondit-elle donc sur le ton de l'humour.

Si elle était partie se battre, nul doute qu'elle aurait finie en charpie. Heureusement, Archie s'en était plutôt bien sorti. Il n'avait que quelques égratignures, mais toute blessure méritait qu'on soit vigilant et qu'on s'en occupe.

Alors qu'elle s'occupait de lui, elle lui raconta ce qu'était Storybrooke et pourquoi si 28 ans s'étaient passés, ils n'avaient as pris une ride. Elle devait de temps à autres expliquer les termes qu'elle employait car elle parlait de choses et de concepts qui n'existaient pas ici, mais sinon, c'était plutôt clair. Autant que quelque-chose d'un peu confus déjà à la base pouvait l'être.

Elle le prévint que le nettoyage des blessures allait un peu piquer. Fier, il lui dit qu'il devrait y survivre, mais le connaissant, Rose savait qu'il n'allait pas apprécier. Personne n'aimait avoir mal. Surtout pas quelqu'un qui, sous sa forme originelle, était un petit animal.

Il lui fit part de son désagrément avant d'essayer de se concentrer sur autre chose tandis qu'elle nettoyait ses plaies: Ses yeux. Il les avait toujours cru bruns, apparemment, mais maintenant, il voyait leur vert naturel. Cette remarque la fit sourire.

-Et les tiens sont bleus. Répondit-elle donc. Pourtant, d'ordinaire, les yeux des lièvres sont bruns avec un petit côté ambré. Ils changent eux aussi quand tu change de forme, visiblement.

C'était même un très beau bleu avec quelque-chose de très doux.

-Ne t'en fais pas, ajouta-t-elle afin de le rassurer. Je n'en ai plus pour longtemps...Est-ce que tu veux des petits pansements? Ou tu préfères que je laisse les coupures nettoyées à l'air libre?  

Après nettoyage, cela ne risquait plus grand chose.

-Tu as eu de la chance, ajouta-t-elle, pour certains c'était plus grand et plus profond alors il fallait recoudre.

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