La tempête a été violente, j’avais cru que le Revenge n’allait pas tenir le coup, par chance, ce navire était plus costaud qu’il en avait l’air ! Le seul problème était que maintenant, j’avais perdu le nord. Je ne savais pas du tout où nous étions et ça risquait de poser un gros souci… Le timonier était à la barre pendant que j’étudiais les cartes, le ciel pour retrouver ma route. J’espérais que je me trompais. Si j’étais bien là où je pensais, nous allions droit vers les ennuis ! La ligne de flottaison du navire était assez profonde, et apparemment nous allions tout droit vers un récif, il fallait changer de cap, maintenant ! Je sortis vite de ma cabine.

- Si Quelqu’un a une idée pour contourner le récif sur lequel on se dirige, qu’il le dise maintenant ! Criai-je.

Je me précipitai vers la proue pour voir si nous étions encore loin. Nous étions trop prêt pour perdre du temps à réfléchir longuement. Il nous fallait une idée toute de suite ! Mon esprit fonctionnait à toute allure mais aucune solution ne parvenait, j’essayais de réfléchir mais rien, le néant. La tempête que nous venions d’essuyer avait dû noyer  mon cerveau…

Les pirates. Depuis que j’avais fait la connaissance du Capitaine Crochet, je craignais moins les pirates, cependant, je restais tout de même sur mes gardes. Mais le temps avait passé depuis et à présent, j’étais l’épouse du Prince Eric, Reine mais également sirène dès que je rentrais en contact avec l’eau. Cette fois-ci, j’avais décidé de me rendre sous les flots pour partir à la recherche de coquillages et tout autre chose plaisante que je pourrais montrer à Eric vu qu’il ne pouvait pas voire tout ce qui s’y cachait.

Mais alors que la tempête faisait rage, je m’étais cachée derrière les récifs jusqu’à ce qu’elle se stoppe et alors que je pensais pouvoir repartir tranquillement sous les flots, je ne tardai pas à voir un bateau qui se rapprochait trop dangereusement du récif et je ne pouvais pas laisser faire cela. Plongeant, je ne tarda pas à arriver au niveau du bateau et leva le regard au moment même où je voyais le visage d’une femme sur le bateau. Elle avait l’air d’être la chef. Une femme pirate ? C’était surprenant.

« Si vous voulez contourner le récif, il faut vous diriger vers la gauche. Le récif est en croissant de lune, si vous virez à gauche, vous réussirez à ne pas le toucher. »

Panique à bord! Un récit se dressait devant nous, et nous allions faire naufrage si nous ne trouvions pas une solution l’éviter. Je regardais autour de nous, et l’obstacle semblait nous entourer. Vite, j’essayais de trouver une solution auprès de mes hommes, aucun d’entre eux n’avait une idée pour nous sortir de là ! Bon sang ! Nous n’avions pas essuyé la tempête pour nous écraser lamentablement sur un récif, c’était hors de question ! Alors que je cherchais une solution quelconque, une voix sortie de nulle part se fit entendre. Je baissais les yeux, et vit une jeune femme à la chevelure flamboyante en plein milieu de l’océan : une sirène. Cette dernière nous conseilla de virer à gauche. Je me demandais si je pouvais lui faire confiance… Mais dans le fond, avais-je le choix ? Je n’avais rien à perdre de toute façon. Je la remerciais d’un signe de tête et pris la barre pour virer à bâbord. La manœuvre était délicate, mais heureusement tout se passa bien.

Je retournai vers la proue du navire dans l’espoir de retrouver notre sauveuse. Elle était toujours là près du navire.

- Je te remercie pour ton aide ! Que puis-je faire pour toi en retour ?

Peut-être voulait-elle quelques bibelots ? Des bijoux, des objets qui brillent ? Que sais-je ? J’étais prête  lui donner n’importe quoi pour la remercier.

- Tu sais par où passer pour regagner les terres les plus proches ? Demandai-je.

Après l’ouragan que nous avions traversé, le Revenge avait besoin de réparation.

Je levais le regard vers la femme-pirate.

« Faites-moi monter sur votre navire et je vous conduirais à la terre la plus proche. » m’exprimais-je.

Un léger sourire naquit sur mes lèvres lorsqu’elle me fit monter sur le navire et tapant ma nageoire sur le sol, un amas de fumée dorée m’entoura avant que je ne retrouve mes deux jambes, ma robe violette et ma couronne de reine. Je me releva avant de faire face à la jeune femme.

« Au fait, je m’appelle Ariel et je vous en prie, c’était normal de vous aider à ne pas vous écraser sur le récif. L’île la plus proche est mon royaume. Il vous suffit de suivre le souffle des vagues. »

Un long moment de silence.

« Pardon, je parle en langage poisson… Allez tout droit et vous n’allez pas tarder à voir les tours du château. Le port n’est jamais bien loin. »

La petite sirène nous demanda alors de la faire monter à bord afin qu’elle puisse nous faire regagner la terre la plus proche. Nous accrochâmes alors une corde autour d’un matelot et il plongea dans l’océan pour aller chercher l’être marin. Une fois qu’ils furent liés tous les deux, nous les remontâmes à bord. En arrivant à bord, nous la déposâmes doucement sur le sol, elle agita sa queue et la magnifique sirène devint une belle jeune femme en robe violette. Elle avait également une couronne sur la tête.

- Enchanté Ariel… Vous êtes la reine de quel royaume ? Je suis Anne Bonny, capitaine du Revenge. Enchantée. Me présentai-je en souriant.

« Suivre le souffle des vagues » ? ça voulait dire quoi ça ? Je la regardais d’un septique, attendant un peu plus d’explication pour savoir quel cap prendre. Elle finit par m’expliquer qu’il fallait aller tout droit. Nous arriverions vite à destination.

- Je vois, très bien.

Je l’invitais à me suivre pour aller jusqu’à la barre et mis le cap vers son royaume.

- Vous êtes donc une sirène mais aussi une humaine… Vous arrivez à rallier vos deux vies et vos deux natures ?

Apparemment, la sirène était la reine du Royaume Marin, le royaume d’un certain prince Eric et c’était là que nous allions. J’avais déjà entendu le nom de ce prince, mais je ne m’étais encore jamais rendue de ce côté de l’océan. J’avais encore beaucoup de chose à découvrir, j’étais ravie de pouvoir aller sur de nouvelles terres, je pourrais peut-être y prendre de nouvelles choses !

C’était bien l’une des rares fois où je me montrais aussi aimable avec une reine, d’habitude j’étais plus hypocrite et méprisante envers la royauté, je ne supportais pas les personnes de pouvoirs qui se croyaient tout permis. Mais Ariel semblait plus simple, plus modeste et humble. J’avais envie de lui faire confiance et peut-être que je pourrais même l’apprécier. Sans la moindre hésitation, elle me répondit et me parla d’elle. Elle m’expliqua comment elle parvenait à rallier sa vie d’humaine mais aussi de sirène. Je l’écoutais avec beaucoup d’attention.

- Je suis ravie que vous ayez réussi à concilier vos deux natures et vos deux façons de vivre. Vous avez de la chance d’avoir un père comme le votre. Je vous souhaite encore de bons moments et une longue vie de bonheur. Lui dis-je sincèrement.

Il m’arrivait d’être gentille et de souhaiter le bonheur des autres. Et puis, elle m’avait beaucoup aidée, je lui devais au moins ça. Par contre, une question vint soudainement m’effleurer l’esprit.

- Hm… Excusez-moi de poser la question, mais si j’accoste sur vos terres, mes hommes et moi ne craindrons rien n’est-ce pas ? Je veux dire, vos soldats ne vont pas nous arrêter ?

Il était normal que je m’inquiète pour mes hommes et pour moi, je ne voulais pas qu’on se fasse arrêter une fois en mer. Mais je n’avais pas l’impression qu’Ariel était menaçante, au contraire, elle avait l’air tout à fait encline à nous aider sans rien demander en retour. Elle me rassura en confirmant mes pensées, on n’avait rien à craindre, et généralement, les gentils ne savaient pas mentir… Il était donc fort possible qu’elle soit sincère. Cependant, je choisis de rester sur mes gardes : on ne sait jamais, comme on dit.

Je laissais donc la sirène fait ce qu’elle avait à faire pour que l’on puisse rejoindre son port et son royaume. Alors que nous débarquions, des soldats vinrent nous voir, mais notre sauveuse les arrêta bien vite. Le capitaine chercha quand même à mettre sa princesse en garde, il fallait se méfier des pirates que nous étions.

- Oui, vous pouvez me faire confiance. Ajoutai-je en la rejoignant.

Je lui étais redevable. Je me rappellerai que je lui devais ma vie, ainsi que celle de tout mon équipage. Lorsque le moment sera venu, je lui rendrais la pareille et je paierais ainsi ma dette envers elle.

- Que puis-je faire pour remercier sa Majesté pour tout ce qu’elle a fait pour nous ?

Peut-être avait-elle besoin de quelque chose ? Ainsi je pourrais m’acquitter de ma dette rapidement. Mais je ne saurais oublier ce qu’elle avait fait pour nous.

- Je vous remercie pour tout… Vous nous avez sauvés et vous nous offrez l’hospitalité dans votre royame. La remerciai-je en souriant.