La levée de la malédiction n'avait pas vraiment changé les choses pour moi. Enfin, si. D'une certaine façon, cela avait arrangé mes affaires. Le petit contrebandier qui troublait la tranquillité de Storybrooke avait été un des points noirs de la mairie sous le joug de Regina Mills. Jouer à cache cache avec le shérif Humbert, puis le shérif Swan, une des majeure partie de ma vie de maudit. Lorsque la fille Swan avait levée la malédiction, combattre la Méchante Reine et d'autres méchants avait eu le mérite de me faire oublier et j'avais pu reprendre mes petites affaires plus tranquillement, même si je restais discret. Et fait, j'étais même encore plus discret, parce que si je n'étais plus dans les radars du bureau du shérif, j'étais potentiellement recherché par bien plus dangereux : Ma femme.

La femme qui était, certes, mon véritable amour et que j'aimais de tout mon coeur, mais aussi la femme qui avait en sa possession la preuve ultime de ma véritable identité. Celle-là même qu'elle ignorait. Je lui avais raconté l'histoire de Flynn Rider. Celle d'Eugène Fitzherbert, même... Mais je ne lui avais jamais dit qu'avant d'être Eugène, j'avais été un autre. Que cet autre avait un prix sur sa tête et que cet autre devait à tout prix rester caché aux yeux d'Arthur et Morgane. J'aurais pu être courageux, vite retrouver ma Raiponce et aller me cacher avec elle... mais j'aimais bien cette vie, à Storybrooke. J'aimais retrouver un peu du gredin que j'avais été avant Raiponce et j'avais ouïe dire qu'elle me cherchait, exhibant le médaillon qui me reliait à ma généalogie primaire... et j'avais pris peur. Vile lâche que j'étais encore, parfois.

Une fois douce, tant chérie par le passé, me sortit de mes pensées, quand elle raisonna dans mon dos. Me figeant, je fermais les yeux, poussant un soupir avant de poser la caisse que je tenais, je rouvris les yeux pour me tourner lentement vers celle qui avait fait de moi un autre homme. Elle se tenait là, devant moi, si belle... Ma Raiponce. Plus grandiose encore que dans mes souvenirs. Je restais un instant bouche bée. Comment avais-je fais pour la fuir, elle qui était mon soleil ? Toute notre histoire me revint en mémoire. Notre rencontre dans sa tour prison, sa naïveté d'enfant séquestrée, sa candeur qui m'avait fait voir le monde sous un nouveau jour, chassant la noirceur pour y retrouver la beauté, mes sentiments de plus en plus déroutant, notre amour naissant, la peur de la perdre - sentiment longtemps oublié -, la joie de la trouver, puis de la retrouver... « Raiponce », soufflais-je, tout l'amour que j'éprouvais pour cette femme revenant soudainement à la surface, accompagné de la culpabilité de la fuite.