Perdue au milieu de la forêt, j’avais l’impression d’être loin de tout. Loin des conflits avec mon père, loin des problèmes informatiques, loin de mes cours parfois ennuyant. J’étais simplement moi (avec Arsène bien évidemment), entrain de faire connaissance avec un charmant jeune homme dès plus sympathique. Je n’avais aucunement envie me prendre la tête, de trop réfléchir. Sauf que je suis là, et je compte bien te faire réfléchir un peu pour éviter que tu fasses des bêtises, ou éviter que tu t’ennuies trop. S’il te plait Arsène, laisse moi un peu tranquille pour une fois… Un peu d’intimité, ce n’était pas trop demandé quand même… Enfin si, pour nous deux c’était toujours un peu compliqué. Et comme nous n’avions pas le même genre d’amis, c’était toujours un peu compliqué de nous entendre. Sauf que pour une fois, je n’avais pas l’intention de la laisser faire, et de tout gâcher !
Me sentant plutôt bien dans les bois, je choisis de rester ici malgré la fraicheur des températures. Il faisait beau, et j’avais envie de profiter des rayons du soleil. Être à l’extérieur me mettait de bonne humeur, je me sentais vraiment bien. Ilan me demanda alors de nous échanger nos numéros. J’eus un petit moment de réflexions avant de comprendre qu’il parlait des numéros de téléphone. Ce n’était pas encore quelque chose qui me venait naturellement. Pourtant, ce petit objet était formidable, il nous permettait de discuter avec des personnes qui étaient très éloignés. On pouvait faire beaucoup de chose d’autres avec, mais je n’en connaissais pas encore toutes les fonctionnalités. Légèrement gênée, je sortis mon téléphone de mon sac. C’était un petit machin avec quelques de touches dessus. Par rapport aux téléphones que j’avais vu, le mien me paraissait vieux et dépassés mais il me plaisait bien. J’étais sûre que si quelqu’un m’agressait dans la rue, je pourrais l’assommer avec. Je tendis l’appareil vers Ilan.
- Tu veux bien enregistrer ton numéro pour moi ?
Quoi ? Tu ne sais toujours pas faire ça ? T’as vraiment une mémoire de poisson rouge… Ne te moque pas… J’espérais que mon nouvel ami n’allait pas me prendre pour une attardée, ou quelqu’un de vraiment pas douée… Mais tu n’es pas douée… Arsène avait toujours le mot pour plaire. Mais on s’y faisait à force. Enfin, tant que j’avais le numéro d’Ilan pour le recontacte plus tard, j’étais contente.
Il fallait ensuite trouver une occupation. Je proposais une sorte de quizz musical, ce qui semblait plaire au jeune homme. Face à son enthousiasme, mon visage s’illumina. Pouvoir partager ma passion avec quelqu’un me faisait toujours grandement plaisir, c’était agréable de partager ce qu’on aimait avec une autre personne. Être écoutée, écouter en retour, découvrir à plusieurs étaient enrichissant.
- Super !
Sans doute était-il préférable d’éviter le répertoire trop classique qui me vient du monde des contes. Ce n’était pas ce qu’il y avait de mieux pour se faire des amis. J’allais essayer de trouver des musiques de ce monde, chanter ce que j’avais déjà appris, et ce que je connaissais déjà par cœur. Je voulais aussi entendre Ilan chanter, mais il semblait ne pas être à l’aise avec l’idée. Il ne se pensait pas doué. Il disait même qu’il allait me faire mal aux oreilles.
- Je suis sûre que tu exagères, ça ne doit pas être aussi horrible ! Je te dirai ce que je pense, mais ça va aller ! Et puis, le plus important, c’est de s’amuser ! Mais d’accord, je veux bien commencer.
Je réfléchis tranquillement à une chanson à chanter, tapant toujours dans des mélodies douces, généralement chantées par des jeunes femmes.
- Prêt ? Demandai-je en souriant avant de commencer. It's a terrible love and I'm walking with spiders It's a terrible love and I'm walkin' in It's a terrible love and I'm walking with spiders It's a terrible love and I'm walkin' in its quiet company, its quiet company And I can't fall asleep without a little help It takes a while to settle down My shivered bones Until the panic sets It takes an ocean not to break It takes an ocean not to break It takes an ocean not to break It takes an ocean not to break Company Its quiet company Its quiet company But I won't follow you into the rabbit hole I said I would but then I saw your shivered bones They didn't want me to It's a terrible love and I'm walking with spiders It's a terrible love and I'm walkin' in It's a terrible love and I'm walking with spiders It's a terrible love and I'm walkin' in It takes an ocean not to break It takes an ocean not to break It takes an ocean not to break It takes an ocean not to break.
Je m’arrêtais et puis le regardais en souriant.
- Alors ? Qu’est-ce que c’était ? Si tu devines, à ton tour de chanter ! Dis-je en riant.
Ilan remarqua l’hésitation que sembla avoir la demoiselle, mais il ne pensa pas que cela puisse être parce qu’elle n’avait pas compris. De fait, il pensa juste qu’elle hésitait à lui donner de toute évidence. Il pouvait comprendre. Ils venaient juste de se croiser dans un bois. Ilan en savait bien assez sur Internet et sur la vie pour savoir que n’importe qui aurait pu interpréter de façon différente. Et pas forcément correcte.
Il ne se permit aucune réflexion sur le portable de la demoiselle. Le sien était déjà un smartphone, parce qu’il adorait trop les technologies pour ne pas avoir ça…Mais celui d’Antonia semblait plus ancien. Mais il ne dirait rien, parce qu’Ilan était comme ça : il ne jugeait pas non plus.
- Pas de soucis.
Ilan se mit à sourire, attrapa l’objet, et eut un petit temps d’adaptation. Le temps de se rappeler comment les anciens portables fonctionnaient. Mais dix secondes plus tard il tapait déjà son numéro. L’enregistrant sous le nom d’Ilan Forêt, pour s’amuser, il tendit à nouveau l’objet. Après tout, n’avait-on pas l’habitude de dire à quoi faisait référence le nom ? Maintenant Antonia saurait que cet Ilan là qu’elle avait dans son téléphone était le garçon rencontré dans la forêt.
Il n’avait pas pensé de mal ou de moquerie de la demoiselle. Simplement qu’il semblait évident qu’elle avait bien du mal avec les technologies. Ce qui faisait dire à Ilan qu’il avait un doute sur sa véritable origine. Après tout, même dans un village paumé du royaume uni, il était sûr que les adolescents savaient se servir d’un téléphone un minimum.
Mais il ne se permit aucune remarque, sinon celle-ci : - Si tu as besoin de cours pour toutes les technologies, je serais ton professeur. Et il ne disait pas ça en se moquant, mais bien en étant sincère. Il le pensait réellement. Si jamais elle avait besoin, il serait là pour elle.
- Oh, et j’ai oublié, mais n’hésite pas à m’envoyer un message ou m’appeler pour que je puisse avoir ton numéro en échange.
Ilan aurait pu le faire, mais il avait complètement oublié. Et de fait, la conversation tourna sur la musique à nouveau. Sur les quizz musicaux et tout ce qui allait avec. Et de fait, Antonia sembla ravi de ce qu’il pouvait proposer.
Le jeune homme eut un sourire en coin alors que la demoiselle le rassurait quand aux capacités de chant qu’il pouvait avoir. Soit. Mais s’il venait à être une casserole, qu’elle ne vienne pas demander à ce qu’il lui rembourse ses oreilles mortes.
Il se concentra alors qu’elle commença à chanter doucement. C’était une chanson comme une ballade, du moins, Ilan en avait l’impression. Elle chantait vraiment bien, et même si le brun ne reconnut absolument pas la chanson, il apprécia. Restant posé, il écoutait.
Quand elle eut terminé, il secoua doucement la tête, l’air un peu désolé. Le jeu commençait bien ! Elle venait juste de commencer à chanter qu’il ne savait même pas ce que ça pouvait être.
- Hm…Je crois que tu vas devoir continuer à chanter, parce que je sais pas du tout.
Et de fait, ça ne le dérangeait pas. Moins il chanterait, mieux ils se porteraient tous les deux. Du moins, Ilan en avait-il l’impression.
- Mais tu chantes réellement bien ! Enfin j’imagine qu’il n’y avait pas de fausses notes. Du moins il n’y en avait pas en apparence.
Il était juste un brin désolé qu’elle doive continuer de chanter parce qu’il n’était pas doué.
Tu es ridicule Antonia, tu n’es même pas capable d’enregistrer un numéro de téléphone... Quoi ? Tu sais faire peut-être toi ? Bizarremment, cette fois, elle ne répondit pas. Sans doute avais-je raison. Si je n’étais pas douée en informatique, elle ne l’était pas plus que moi... Ou peut-être juste un peu plus. En tout cas, elle avait du mal avec les téléphones, elle maîtrisait un peu mieux les ordinateurs. Autant demander à Ilan de nous aider plutôt que prendre une heure pour enregistre son numéro. Ce n’était pas encore naturel pour moi que « donner son numéro ». A Camelot, pour communiquer à distance, il fallait envoyer des lettres... On n’utilisait pas ces fabuleuses petites machines ! Mais j’allais finir par m’habituer, par m’y faire à cette vie.
Gentiment, Ilan me donna son numéro et je récupérai mon petit téléphone qui aurait sans doute pu assommer quelqu’un si je le lançais. Tant que ça faisait son job, je ne m’en plaignais pas et de toute façon, je n’avais pas beaucoup d’amis à contacter. J’ai un peu plus de connaissances que toi, alors j’aimerais bien qu’on apprenne à bien s’en servir, et qu’on ait quelque chose de mieux... Bah demande à papa... Il n’acceptera jamais. Non, mon père n’aimait pas faire de cadeau à Arsène, et à moi non plus d’ailleurs. Offrir des choses, ce n’était pas dans sa nature... Il achetait des choses qui servaient, qui étaient utiles, c’était tout.
- Merci Ilan Forêt. Dis-je en souriant amusée.
Je ne connaissais qu’un seul Ilan, mais avec ce nom là, je saurais avec certitude qu’il était la personne que j’avais rencontré par hasard dans les bois. Une bonne rencontre hasardeuse, un nouvel ami que j’étais ravie d’avoir rencontré. Certes, Ilan n’était pas le genre de personne qu’Arsène appréciait, mais aujourd’hui, c’était mon jour, j’avais le droit de faire ce que je voulais. Malheureusement... Nous étions vraiment différente sur certains points. Mais grâce à Ilan, nous allions peut-être finir par bien connaitre la technologie de ce monde ! Il nous proposait de nous aider avec toutes les machines modernes.
- Oh ? C’est vrai ? Tu veux bien tout m’expliquer ? Ça risque d’être long... Mais si ça ne te dérange pas, je veux bien que tu m’aides !
Enthousiasme, j’étais vraiment contente. Ça me faciliterait tellement la vie ! Et ce n’était pas avec des cours par correspondance que j’allais progresser, j’avais besoin de voir les choses pour mieux les comprendre. Et le langage informatique m’était trop étranger pour que je puisse me débrouiller seule. L’aide d’Ilan était une véritable bénédiction. Soudain, il me rappela que pour qu’il ait mon numéro, il fallait que je le contacte. Je regardai alors mon portable encore dans ma main. Il fallait que j’affronte cette affreuse chose qui me faisait résistance.
- Oui, d’accord.
Au bout de plusieurs minutes de bataille contre cet ennemi technologique, je réussis à envoyer un simple message à Ilan « Antonia Frollo ». Pour l’instant, je préférais taire l’existance d’Arsène. C’était plutôt bizarre d’être deux dans un même corps, et je ne voulais pas l’effrayer. Ce n’était pas le moment de faire peur à un ami. Ce n’était jamais le moment de faire peur à quelqu’un... Mais c’était encore pire le jour d’une première rencontre.
Laissant de côté le fâcheux sujet de l’informatique, nous retournâmes sur une conversation plus joyeuse pour moi : la musique. Des jeux de quizz, du chant. Je n’avais besoin de rien d’autre pour être contente. La musique, c’était quelque chose de très important pour moi, c’était quelque chose qui me permettait de m’évader, de voyager un peu... Je commençais alors à chanter, toujours avec tout mon coeur, et toute mon âme. En terminant, je me rendis compte que j’avais posé une colle à Ilan, son visage montrait qu’il ne savait pas.
- Ce n’est rien, ce n’est pas de ta faute... On ne peut pas tout connaitre. C’était Terrible Love de Birdy. Et ça ne me dérange vraiment pas de chanter.
Il n’y avait pas de mal à ne pas tout savoir. Je ne me moquais pas de lui, au contraire, j’étais contente de lui faire découvrir quelque chose. Ainsi, on apprenait ensemble, un petit échange de connaissances. C’était donnant donnant.
- Merci pour les compliments... Je suis contente que ça plaise. Ça fait plaisir de pouvoir chanter pour quelqu’un.
Toi aussi tu aimes être mise en avant, tu vois... Ce n’est pas tout à fait pareil... Je n’étais pas égocentrique, enfin je ne crois pas...
- Bon, il faut que je trouve une autre chanson à te chanter. Je réfléchis avant de reprendre une chant. Waiting for your call, I'm sick Call, I'm angry Call, I'm desperate for your voice Listening to the song we used to sing in the car Do you remember, Butterfly, Early Summer It's playing on repeat Just like when we would meet, like when we would meet I was born to tell you I love you, And I am torn to do what I have to, To make you mine Stay with me tonight Stripped and polished, I am new, I am fresh I am feeling so ambitious, you and me, flesh to flesh 'Cause every breath that you will take While you are sitting next to me Will bring life into my deepest hopes What's your fantasy? What's your, what's your, what's your, what's your I was born to tell you I love you, And I am torn to do what I have to, To make you mine Stay with me tonight And I'm tired of ...
Je m’arrêtai en entendant un bruit venant vers nous... tournant la tête, je cherchais d’où venait ce son. Quelqu’un, ou quelque chose était entrain de s’approcher de nous. Ce n’était pas très rassurant. Est-ce qu’il y avait des animaux dans cette forêt ?
Ilan eut un rictus amusé quand la demoiselle avait constaté de son numéro de téléphone. Ilan Forêt était un nom aussi amusant qu’Ilan Wish après tout… Il se demandait d’ailleurs si son père avait eut beaucoup à réfléchir pour choisir ce nom de famille. Etait-ce son véritable nom de famille aussi ? Wish comme le vœu. Comme ce que son père avait exaucé pendant si longtemps…
- Je veux bien tout t’expliquer. Ca prendra peut-être des siècles, mais… Ca m’amuse.
D’apprendre aux gens était quelque chose qui ne le dérangeait pas, et puis, la demoiselle semblait vraiment être perdue avec la technologie. Et Ilan qui mourrait d’envie de lui demander si elle venait bien de ce monde là. Mais s’il se trompait il allait passer pour un fou. Et puis, il ne voulait pas paraître dingue devant quelqu’un qu’il venait tout juste de rencontrer, ce serait dommage et guère utile au fond…
Ilan observa la demoiselle peiner avec son téléphone, et eut envie de lui apprendre là de suite comment tout cela marchait. Mais il reçu finalement un message et tiqua au nom. Frollo. Ce n’était pas anodin si ?
- Oh, tu as le même nom que le méchant du bossu de notre dame.
Voilà, faire une référence à Disney. Tout le monde – et encore moins en amérique – ne connaissait pas forcément Le Bossu de Notre Dame, du moins pas le livre. Mais le disney, avec son charivari haut en couleur, son paris à feu et à sang et ses chansons… Si. Les gens connaissaient.
Ca ferait peut-être tiqué la demoiselle. Et en ce cas, Ilan l’observait donc était prêt à appréhender la moindre de ses réactions pour pouvoir comprendre ce dont il avait besoin.
Quant vint le moment du quizz, Ilan se sentit bien crétin, mais la demoiselle fut sympathique. Antonia le rassura, et lui donna le titre. Le nom de l’artiste lui disait quelque chose, mais le reste était bien vague à ses yeux… Ecoutant l’autre chanson de la demoiselle, il se concentra au maximum.
Cette chanson lui disait quelque chose. Ilan écouta attentivement. Les paroles étaient jolies et un peu triste aussi. Quand Antonia eut terminée et lui posa la question fatidique, il souffla. Il l’avait sur le bout de la langue.
- Je crois connaître. Hmmm… Attends. Euuuh je crois que le titre c’est Your Call ou Calling me, quelque chose comme ça et… C’est de…
Un nom un peu tarabiscoté, mais sa mémoire lui faisait rarement défaut et le garçon retrouva.
- Your Call de Secondhand Serenade.
Voilà, c’était revenu. Il était même tellement content de lui qu’un grand sourire vint à naître sur ses lèvres. Il était fier de lui. Avant qu’Ilan ne se rappelle de la condition quand on gagnait. Oh. C’est vrai. A présent, il allait devoir chanter. Et il n’avait aucune idée de ce qu’il pouvait chanter.
- Hm… A moi je suppose ?
A cet instant, le garçon était presque intimidé, limite rouge. Mais il devait le faire, et Ilan n’était pas du genre à reculer. Plutôt à sauter à pied joint dans la gueule du loup.
- Si jamais c’est trop mauvais, arrête moi.
Il était évident que le garçon ignorait ce que ça allait donner. Et il commença par une chanson simple. Le refrain était après tout chanté avec son titre à l’intérieur.
- I’m sitting here in a boring room, It’s just another rainy sunday afternoon…
Sa voix était assez douce, presque plus aigu qu’elle ne le paraissait quand il parlait. Il commençait tout doucement, essayant de reproduire le rythme. Essayant de se rappeler des paroles.
- I’m wasting my time, I got nothing to do I’m hanging around, I’m waiting for you But nothing ever happens And I wonder
Il fit la pause comme l’estimait la chanson. Pour le moment il ne chantait pas si mal. Bien sûr il y avait quelques erreurs, mais ça allait.
- I'm driving around in my car I'm driving too fast I'm driving too far I'd like to change my point of view I feel so lonely I'm waiting for you But nothing ever happens And I wonder
Nouvelle pause. Cette fois, il était plongé dans ce qu’il chantait. Il aimait ce qu’il faisait. Il fermait les yeux aussi. D’une façon, il ne voyait pas ce qu’Antonia pourrait alors penser. Ilan repensait aussi à l’histoire de cette chanson. Et il enchaîna sur le refrain.
- I wonder how I wonder why Yesterday you told me 'bout the Blue blue sky And all that I can see Is just a yellow lemon tree I'm turning my head up and down I'm turning turning turning turning
Ca l’avait amusé de chanter ça. Parce que c’était rigolo d’enchaîner ce passage. Il ne chantait peut-être pas merveilleusement bien, mais au moins prenait-il du plaisir. Ilan se demandait si Antonia allait deviner ce que c’était.
- Turning around And all that I can see Is just another lemon tree Sing !
Et il ne s’arrêta pas :
- Dah dah dah dam dee dab dah Dah dah dah dam dee dab dah Dab deedly dah
Dansant à moitié avec ses mains, il agitait ses doigts dans le rythme de ce qu’il chantait. Mais il s’arrêta là, éclatant soudain de rire.
- Voilà...On va se contenter de ça, haha. Alors...Qu’est ce que c’est ?
[Si un jour on se rencontre, j’suis sûr que faire un karaoké serait funky *pan*]
Apparemment, l’apprentissage de l’informatique allait nécessiter du temps, peut-être des siècles même ! Mais Ilan était assez gentil pour bien vouloir m’apprendre tout ça, parce que ça l’amusait. Souriant jusqu’aux oreilles, j’étais reconnaissante envers lui. Si je pouvais au moins apprendre à lire correctement mes mails, ouvrir mes dossiers de cours, lire et envoyer des SMS, ça m'aiderait beaucoup. C’étaient des gestes qui semblaient simples pour ceux qui avaient vécu à Storybrooke pendant la malédiction, mais pour moi, c’était toujours une véritable épreuve. Ilan allait sans doute facilité mon adaptation dans cette nouvelle vie ! C’était vraiment chouette de rencontrer des personnes aussi généreuses. Oui, enfin, il te propose juste de t’aider, ce n’est pas non plus grandiose. Fais pas ta rabat-joie
- Merci beaucoup Ilan, tu ne sais pas à quel point ça va m’aider !
J’étais réellement enthousiasme. Je ne pensais pas faire une telle rencontre dans la forêt, éloignée de tout et de tout le monde. J’avais cherché à me réfugier dans la solitude, et j’avais finalement rencontré un jeune homme des plus intéressants, et des plus sympathiques. Le hasard faisait vraiment bien les choses, et permettaient de faire de fabuleuses rencontres. On n’oubliera pas notre rencontre avec Killian, par exemple. Exactement. On avait eu de la chance de tomber sur lui. Comme on a eu de la chance de tomber sur Ilan. Et Absolem ? Je préférais ne pas répondre. Elle savait très bien ce que je pensais de cette rencontre… Ce n’était pas quelqu’un de fréquentable. Aussi peu fréquentable que moi… Heureusement qu’à nous deux, nous étions plus équilibrées… Seule, chacune de notre côté, nous ne nous en sortirions pas. Arsène s’attirerait que des ennuis, et moi, je me ferais marcher sur les pieds. Peut-être devions nous dire à Ilan que nous étions deux. Mauvaise idée si tu veux mon avis… Attends donc un peu… Elle avait sans doute raison. Ça serait dommage de le faire fuir tout de suite, il ne me connaissait pas encore très bien. D’ailleurs, sa réflexion sur mon nom de famille me fit comprendre que je n’aurais peut-être pas dû lui donner. Je ne connaissais pas du tout ses références, sans doute devais-je acquiescer.
- Ah… Euh… Oui… Comme le méchant dans Le Bossu de Notre-Dame...
Je ne savais même pas ce que c’était… Il fallait réellement que je potasse un peu les fictions de ce monde qui étaient nos histoires. Ainsi, je saurais quoi répondre. Mais peut-être que le nom de Frollo était simplement courant dans ce monde ? J'ai comme un doute sur cette idée.... Il fallait que je dise quelque chose pour le convaincre que je connaissais bien cette histoire.
- Le méchant Juge Claude Frollo.
Si leurs contes reprenaient nos vies, il était logique que ça soit ça. Que son méchant, soit mon père. Même si je ne le considérais pas comme méchant. Pourtant, c’est vraiment un méchant. Un homme cruel.Pas la peine de nous attarder sur ce sujet là, nous ne serons jamais d’accord à propos de notre père. Il était inutile de s’éterniser sur un débat qui avait lieu depuis si longtemps, depuis que j’avais neuf ans. Mon père était tel qu’il était, ça ne plaisait pas à Arsène, et moi, j’aimais mon père.
Ensuite, nous commencions notre quizz musical. Je commençais. La première chanson ne fut pas reconnue par l’étudiant en informatique. J’essayais donc de lui faire deviner une seconde chanson. J’y m’étais tout mon cœur comme toujours, chantant avec passion, l’interprétant avec mes propres émotions. Je m’interrompis avant la fin de la chanson après avoir entendu un bruit qui venait des bois. Je ne savais pas ce que c’était, Ilan ne semblait pas s’en inquiéter alors je fis comme si de rien était, préférant lui demander s’il avait deviné le titre et l’interprète de la chanson. Après quelques hésitations, il finit par trouver.
- Oui ! Bravo ! C’est ça !
Comme quoi, on avait besoin de rien pour s’amuser. Quelques chansons, et nous voila occuper pour une bonne partie de la journée ! Bon, sans doute allions nous changer d’activité au bout d’un moment, mais pour l’instant on était plutôt bien parti. Maintenant, ça allait être à son tour, j’avais hâte d’entendre son timbre de voix lorsqu’il chantait. A sa question, j’hochais la tête de haut en bas avec entrain.
- Ne t’inquiète pas, ça restera entre nous. Je n’en parlerais à personne si tu ne veux pas que ça se sache. Dis-je en souriant et en voyant ses joues rougir.
Il n’y avait aucune honte à chanter en s’amusant. Je ne me permettrais pas de me moquer, et j’étais persuadée que ça serait très bien.
- Je suis sûre que je n’aurais pas à t’arrêter. Le rassurai-je.
Ilan devait se faire confiance. Il avait une voix plutôt agréable, et en chanson, ça serait sans doute plaisant à entendre. Il n’avait aucun souci à se faire. J’écoutais alors sa voix douce qui montait parfois dans des aigus que je ne lui aurais pas soupçonnés. Comme je l’avais prévu, c’était agréable à entendre malgré quelques petits ratés, rien de dramatique, juste des petites erreurs que nous pouvions tous commettre. En l’écoutant, je souriais de plus belle. Il finit par prendre du plaisir dans ce qu’il faisait, il alla jusqu’à fermer les yeux pour se retrouver avec lui-même. Seul avec sa chanson. C’était une chanson plutôt drôle et bien rythmée. Très loin de ce que j’avais l’habitude de chanter. Lorsqu’il eut terminé, je l’applaudis de bon cœur. ça avait vraiment été chouette.
- Bravo Ilan ! C’était très bien ! Pas de quoi t’inquiété !
Voila, il fallait qu’il se fasse confiance ! J’avais vraiment aimé.
- C’était Lemon Tree de Fools Garden. Ce n’est pas du tout ce que j’ai l’habitude d’écouter, mais je l’ai déjà entendue.
C’était le genre de chanson qui donnait envie de danser, de bouger. Ce n’était vraiment pas mon univers, mais c’était agréable d’entrer dans ce genre de monde des fois. Pour se déconnecter un peu.
- Et si on allait boire quelque chose de chaud chez Granny’s ? Je commence à avoir froid.
Une proposition sans arrière pensée. Mais à rester trop longtemps dehors, je commençais à me refroidir, et je n’avais aucune envie de tomber malade. S’il ne voulait pas, on pouvait encore marcher un peu, ce n’était pas non plus un problème.
- Et en marchant, je te chanterai autre chose pour que tu devines. Rajoutai-je.
Le jeu n’était pas encore fini ! On pouvait encore s’amuser toute l’après midi !
[HJ : ça peut être très drôle, mais ma culture musicale se limite presqu’aux Disney, je ne vais pas aller très loin xDDD]
[…J’avais zapé le passage du bruit dans les bois me semble. JE SUIS DESOLE PARDON !!! *donne un amas de cookie et un blind test disney pour consoler ça* (et un karaoké disney moi ça me va totalement)]
Elle semblait en effet bien reconnaissante pour une aide qui semblait assez étrangement simple. Se servir d’un téléphone et d’un ordinateur, pour un geek comme Ilan, ça semblait être les bases, au final. C’est pour ça qu’il se demandait si c’était nécessaire de le remercier à ce point pour si peu. Mais si elle était heureuse de ça… Si Ilan pouvait rendre heureux quelqu’un…Ouais, ça lui allait. Surtout d’utiliser son intelligence pour quelque chose.
Après ça, Antonia paru perturbée par ce qu’avait dit Ilan. Il sut immédiatement qu’elle ne devait elle-même pas savoir de quoi il parlait, et il se demanda si elle connaissait le disney au final. Il était pourtant assez connu pour que quand on le cite à quelqu’un, même sans qu’il ne l’est vu, il ne le connaisse. Peut-être aurait-il dû dire le nom du livre ? Après tout, peu après, elle lâcha « Le méchant juge Claude Frollo » qui le fit hocher la tête.
- Oui c’est ça.
Un instant il eut un doute. Pour qu’elle sache le nom du personnage mais pas le disney. C’était un nouvel indice et pourtant il restait en plein doute.
- Vous êtes peut-être de la même famille.
Difficile de savoir s’il plaisantait ou s’il était sérieux, mais Ilan eut un sourire en disant cela. Il espérait que la réaction qu’elle aurait lui donnerait un indice définitif.
Mais de toute évidence, il fallu chanter, et alors qu’Ilan s’efforçait de chanter bien, sans savoir s’il parvenait à réaliser cette prouesse, et il se mit à chanter. Il fut heureux de constater qu’elle l’applaudit. Qu’elle semblait heureuse de lui.
Et bien sûr, Antonia alla reconnaître la chanson. Ilan accueillit la réponse avec un sourire, hochant la tête.
- Moi je l’aime beaucoup…
Même si au fond elle n’était pas si drôle. Même si l’histoire derrière était même plutôt triste. La proposition de la demoiselle lui plu :
- Très bien, allons-nous réchauffer avant que le grand méchant loup ne nous attrape.
Oh la jolie référence aux contes, placée implacablement bien, placée de façon directe, placée sans hésiter. Restait à voir si Antonia y réagissait. Ilan se sentait presque coupable de jouer comme ça avec des sous-entendus. Mais c’était la meilleure façon qu’il avait trouvé.
- Et je suis tout à ton écoute.
Si le jeu ne se terminait pas maintenant, ça pouvait rester chouette.
[…Si pas assez de relance, hésite pas à me le dire #o#]
[HJ : t’inquiète pas, ce n’est pas grave ;) Mais je prends les cookies quand même ! Ok pour un karaoké disney ! On se fera ça !]
Effusion de gentillesse. Effusion d’enthousiasme. J’étais heureuse pour tout et pour n’importe quoi. « Il en faut peut pour être heureux », c’était ce que j’avais entendu dire en tout cas. S’il fallait « ce satisfaire du nécessaire », ça se saurait. Et Frollo n’a pas l’air au courant non plus, il en veut toujours plus. Plus de pouvoir entre autres. Je ne suis pas comme notre père… Je préfère me satisfaire des petits bonheurs de la vie. Les choses étaient plus simples ainsi, et c’était plus simple d’être heureux quand on savait voir la valeur des petits plaisirs. Rencontrer quelqu’un de sympathiques, recevoir de l’aide, c’était juste fabuleux ! ça avait quelque chose de magique, comme si le destin nous jouait parfois quelques tours. Des tours qui pouvaient être très sympathiques.
Bon, la suite des événements étaient un peu moins facile à gérer qu’une simple demande d’aide en informatique. Je ne connaissais pas bien la culture de ce nouveau monde. Me parler de romans, de personnages fictifs de ce qu’ils appellent « films », « séries », même les plus populaires, m’étaient parfaitement inconnus. Je ne connaissais pas tout ça. Je ne m’étais intéressé qu’au domaine musical, sans m’étendre sur d’autres sujets. J’aurais peut-être dû. Je le ferais, ça m’éviterait de me retrouver dans ce genre de situation… J’essayais tout de même de garder mon naturel, d’être logique dans mes réponses. Je ne connaissais qu’un Frollo : mon père. Si notre monde était les histoires de ce monde, je ne devais me tromper en faisant un parallèle entre son personnage, et mon paternel. Je m’aventurais donc sur ces hypothèses hasardeuses. Ouf, on l’a échappé bel ! On ne s’était pas trompé, c’était bien ça. Je retins un soupire de soulagement, espérant que le sujet était clos. Il émit soudainement l’hypothèse d’un lien de parenté entre Claude Frollo et moi. Etait-il sérieux ? Plaisantait-il ? Menait-il une enquête ??? Qui était-il ? Reste calme. Ici, Frollo est un personnage fictif, aucun lien de parenté possible.
- Qui sait ? Peut-être ? Mais si Frollo est un ancêtre, je serais bien différente de lui, tu trouves pas ? Après tout, c’est un méchant et je ne pense pas l’être. Dis-je sur un ton qui se voulait amusé.
Tu claquerais de genoux que ça ne changerait rien… Tu as l’air complètement terrorisée. Elle ne devait pas avoir tort. Il fallait détourner l’attention ! Le jeu de la musique allait commencer. Il fallait deviner les chansons que l’autre chantait. C’était à son tour à présent. J’avais réussi à reconnaitre sa mélodie, même si ça ne faisait pas réellement parti de mon répertoire habituel. Ça n’en restait pas moins une chanson populaire que j’avais entendu par hasard une ou deux fois. Il avait l’air d’apprécier la chanson. A la fin de son chant, je lui proposais d’aller nous réchauffer au Granny’s. Il était agréable de sortir, mais quand il faisait froid c’était compliqué de rester dehors longtemps. Ilan accueillit la proposition avec plaisir et fit une référence au grand méchant loup.
- Le Grand Méchant Loup du Petit Chaperon Rouge ? Tu penses qu’il serait dans une forêt du Maine ? Demandai-je amusé.
Je connaissais tout de même les contes classiques de ce monde, puisqu'ils étaient des personnages importants de la ville, je m’étais renseignée et c’était assez simple, rapide de lire des contes. De plus, c’étaient Ruby et Granny les protagonistes de cette histoire, alors je connaissais un peu ça. Ça me permettrait peut-être de supprimer tous les doutes d’Ilan s’il en avait. Nous nous mîmes ensuite en route vers la ville et je me mis à réfléchir à une chanson…
- There's a calm surrender to the rush of day When the heat of the rolling world can be turned away An enchanted moment and it sees me through It's enough for this restless warrior just to be with you And can you feel the love tonight? It is where we are It's enough for this wide-eyed wanderer that we got this far And can you feel the love tonight? How it's laid to rest It's enough to make kings and vagabonds believe the very best There's a time for everyone, if they only learn That the twisting kaleidoscope moves us all in turn There's a rhyme and reason to the wild outdoors When the heart of this star-crossed voyager beats in time with yours And can you feel the love tonight? It is where we are It's enough for this wide-eyed wanderer that we got this far And can you feel the love tonight? How it's laid to rest It's enough to make kings and vagabonds believe the very best It's enough to make kings and vagabonds believe the very best
En chantant, nous avancions jusqu’au restaurant. Nous entrâmes tranquillement avant d’être chaleureusement accueillis par Granny et Ruby. Je pris place du côté fenêtre, parce que j’aimais bien regarder dehors, observer la population de Storybrooke que j’apprenais à apprivoiser.
- Que veux-tu manger ? Ou boire ? Tu viens souvent ici ? Demandai-je curieuse.
[HJ : t’inquiète pas pour la relance ;) et n’hésite pas à m’envoyer un MP si c’set moi qui ne relance pas assez !]
luckyred.
Dernière édition par Antonia Arsène Frollo le Mar 3 Avr - 18:11, édité 1 fois
Ilan voyait bien que la situation semblait plutôt ambigue pour ce qui concernait le sujet de Frollo. Cela lui donnait un indice en plus. Cela lui permettait de commencer à être sûr que la demoiselle était peut-être ce qu’il pensait qu’elle était. Difficile de dire quand il avait tout l’air de venir du monde réel, n’ayant jamais vraiment vécu à Storybrooke jusqu’à maintenant, et n’ayant jamais vécu qu’au pays imaginaire, où, seuls les gens ayant vécu là-bas pourraient à la rigueur reconnaître le petit garçon de dix ans qu’il avait été à une époque.
- Non tu ne lui ressembles pas, mais qui sait…
Il garda un sourire, n’allant pas plus loin. De toute façon le sujet se détourna vers le chant et tout le reste.
- J’en suis persuadé, fit-il d’ailleurs à la remarque de la demoiselle.
A nouveau, difficile de savoir s’il plaisantait ou non. Il lui semblait en prime que les protagonistes du dit conte vivaient là où ils allaient, alors… Elle se mit à chanter alors. Et immédiatement Ilan eut un grand sourire. La suivant jusqu’à chanter avec elle. Pas besoin de demander ce que ça pouvait être. Cette chanson, il la connaissait.
Et à vrai dire, qui ne la connaissait pas ?
- Pas besoin de deviner…
C’est vrai. Ils savaient tous les deux ce que c’était. Et de fait, ils arrivaient à Granny’s comme quoi le temps passait vite. Alors qu’ils entraient, Ilan prit la décision de se jeter à l’eau. D’abord il attendit de s’installer, et aux questions d’Antonia il eut un sourire :
- Hmm je me contenterais d’un sirop à la fraise. Pour ce qui est de ma fréquentation…Quand je veux réviser un cours je viens. Parfois.
De toute façon, il avait compris que Granny’s était un lieu de rencontre pour pas mal de personnes. A se demander même pour quelle raison l’endroit n’affichait pas en permanence « complet ».
- Et sinon, arrêtons de tourner autour du pot et… Je me jette à l’eau.
Il devint soudainement assez sérieux. Plus question de chant ou de cours d’informatique. Trop d’indices tuaient les indices, et s’il se trompait… Et bien, il passerait pour un fou ?
- Tu t’appelles Frollo pas juste par hasard, hm ? Je comprends que tu hésites à en dire plus, mais… Moi je m’appelle pas Ilan Wish pour rien, et vu qui est mon père… Disons qu’on peut se parler sans cacher ce qu’on se cache.
Bon sang, il avait tout dit implicitement, dans le doute, mais en vrai… S’il se trompait, ça faisait quand même bizarre.
Difficile de garder son calme quand on ne savait pas à qui on avait à faire. Est-ce qu’Ilan faisait parti du monde des contes lui aussi ? Si ce n’était pas le cas, que faire pour ne pas éveiller les soupçons ? En restant calme et naturelle, en arrêtant de claquer des dents et en arrêtant ses genoux qui jouent des castagnettes… Haha… Très drôle, j’aimerais bien t’y voir toi. Mais laisse moi la place… Je me ferai un plaisir de m’occuper de ce jeune homme. Non ! Laisse le tranquille ! Alors occupe t’en comme il faut ! Arsène avait raison, il fallait que j’éloigne tous les soupçons possible… Si Ilan était un étranger, il ne devait rien savoir, sinon, je risquais de m’attirer beaucoup d’ennuis… Alors je décidais de rentrer dans son jeu, de faire comme si je connaissais tout ça… ça manquait cruellement de naturel, mais je faisais de mon mieux pour faire comme si je plaisantais. Il avait l’air de me croire. Je l’espérais.
- Si Frollo est inspiré d’une personne qui a réellement existé, oui, peut-être que je suis l’une de ses descendantes… Mais ça serait assez effrayant de se dire qu’il y a quelqu’un d’aussi cruel dans ma famille…
Tu te rends compte que tu parles quand même de notre père que tu aimes tant en disant ça… Non, je parle de leur personnage fictif, pas de notre père à nous. Ce n’est pas pareil. Ben voyons… Mon père n’était pas aussi cruel que ça. Il était strict, mais pas méchant. Il fallait juste apprendre à le connaitre.
Heureusement, la musique me permit de changer de sujet. Fini les questions sur qui j’étais, d’où je venais. On ne parlait plus du juge mais simplement de chants, de chansons, de goûts musicaux. C’était un dmaine dans lequel j’étais le plus à l’aise, ce qui me fit oublier ton malaise concernant ma famille et mes origines réelles. Mais quand il parla du grand méchant loup, je ne pus faire autrement que comprendre sa référence au Petit Chaperon Rouge qui n’était autre que Ruby. Mais je devais continuer à garder le secret. Tant que je ne savais pas qui il était, je ne pouvais pas vendre le secret. Fais quand même attention à ce que tu dis et ce que tu fais. Je ne doutais pas un instant qu’Arsène interviendrait si je venais à faire une boulette…
Tranquillement, nous nous dirigeâmes vers le restaurant le plus populaire de la ville. Tout le monde aimait y aller, et c’était sans doute la seule auberge de la ville… Alors on y faisait beaucoup de rencontres. Entrant à l’intérieur, ne fûmes accueilli chaleureusement et nous nous installâmes à une table à côté de la fenêtre. J’aimais regarder les passants. Ilan eut ensuite le droit à une avalanche de questions concernant ses habitudes et ses envies. Bon, un simple sirop pour lui. Lorsque Ruby passa près de nous, je lui demandais donc un sirop à la fraise et un chocolat chaud. J’avais besoin de me réchauffer. Soudain, Ilan parut des plus sérieux. Il voulait apparemment demander quelque chose… Je sentis mon corps se raidir face à lui, parce que je me doutais de ce qu’il voulait dire…
Je ne compris pas complètement ce qu’il voulait dire, mais j’en avais compris l’essentiel. Enfin, je crois. Il semblait dire que lui aussi venait du monde des contes, sans doute que son père était un génie… Mais je n’étais pas sûre de moi… J’avais soudain peur de dire, ou de faire une bêtise. Dis lui quelque chose, ou j’interviens ! Si tu apparais soudainement, il va tout comprendre en voyant notre couleur de cheveux changer ! Et là, notre secret tomberait à l’eau. Mais quand même, je ne savais pas quoi dire…
- Mais… de quoi tu parles… ? commençai-je timidement.
Mais s’il venait vraiment du monde des contes, les choses seraient plus simple non ? Est-ce que je devais prendre le risque de tout lui dire ? Je n’étais pas sûre de moi… Trop d’indécisions, pas assez de certitudes…
- Sans qu’on se cache… ? J’ai peur de mal comprendre Ilan… Et je ne veux pas dire de bêtise… Sinon, je vais m’attirer des ennuis… Mais pour tout te dire, mon père s’appelle Claude Frollo, et il est juge…
Il aurait fini par le savoir, ça de toute façon… En faisant quelques recherches, il aurait su qui était mon père.
La voyant prendre leur boisson, Ilan remercia Antonia d’un signe de tête. Bien qu’il était un grand garçon d’une vingtaine d’années, il aurait pu le faire lui-même. Mais qu’elle l’est fait ne le dérangeait pas outre mesure. Puis, la discussion se poursuivit et il se lança dans la question qui lui trottait l’esprit. Il espérait que ce qu’il avait compris de la demoiselle serait juste. Sinon il risquait de paraître pour un fou. Et de fait il n’en avait pas bien envie. Pas du tout même.
Ilan eut un doute quand la demoiselle paru lui demander de quoi il parlait. Un frisson le traversa doucement, et il espéra qu’elle faisait cela pour la même raison que lui : ne pas être sûr de qui est l’autre en face, et de fait agir ainsi et faire celui qui ne sait pas. C’était un chemin rempli d’aiguille que de se faire connaître. Mais le jeune homme était obligé, après tout, il n’était pas comme les gens qui avaient vécu quasi trente ans à Storybrooke.
Il attendit. Elle semblait vouloir poursuivre. Mais il était évident qu’il avait manqué d’arrêter de respirer à l’instant même. Après pour le moment, Antonia ne semblait pas vouloir se moquer de lui donc il y avait toujours une chance qu’il s’en sorte. Mais ce fut quand elle avoua que son père s’appelait Claude Frollo qu’il eut un soupir de soulagement.
Bon ok, un instant Ilan s’imagina avoir Frollo comme père et se dit que ça ne devait pas être terrible. Après tout, il ne savait pas comment le personnage était dans le monde des contes…Mais dans le disney il n’était pas tout mignon à cueillir fleurettes. Plutôt du genre à tout cramer pour sa Esmeralda. Un mec pas bien rassurant donc.
Mais. Claude Frollo était le père d’Antonia donc. Elle venait du monde des contes. Ce qui expliquait peut-être ses difficultés avec la technologie. D’autant plus qu’il n’imaginait pas le personnage du juge être très porté sur le détail de la technologie…
- C’est bon. Je ne me suis pas trompé.
C’est ce qu’Ilan avait fini par dire, en soufflant un bon coup à nouveau.
- Tu viens bien du monde des contes ? Moi aussi. Je…J’avais tenté de l’exprimer mais c’était difficile. En fait.
Puis une autre question le tarauda en vitesse :
- …Ca fait quoi d’avoir un personnage décrit comme un méchant…En père ?
Autant poser la question et pouvoir comprendre mieux. Histoire de.
- Après je sais…D’après ce que j’ai vu du pays imaginaire, que Peter Pan n’est pas celui présenté dans le dessin animé, alors…Qui sait. Tu vas peut-être me surprendre.
Ah, jeune garçon perdu qui avait découvert que celui qu’il pensait être son allié, ne l’était pas forcément… Du moins pas totalement.