C’était un jour glacial au Wonderland. Cela faisait en effet bien longtemps qu’il n’avait pas neigé : Freya ne l’avait que rarement vu, ou plutôt, rarement fait attention…
Elle était dans le royaume blanc du pays des merveilles, évitant évidemment son royaume d’origine après la boucherie faite pour récupérer son royaume… Elle avait en effet vécu un enfer dans la partie rouge, et évitait bien-sûr d’y retourner. Tous ses proches étaient morts là-bas…
Elle se leva sereine, sereine d’être loin de son passé, d’avoir enfin réussi à acquérir à ses envies, à avoir son royaume malgré les nombreuses pertes… Elle était contente de constater qu’elle avait atteint son objectif, son but.
Bien entendu, le peuple était toujours légèrement récalcitrant à l’idée que ce soit Freya la reine : elle qui était à l’origine du meurtre du roi du royaume blanc, ainsi que de son légitime héritier, ainsi que du roi du royaume rouge, dont Freya est la légitime héritière. Elle a hérité des deux royaumes à l’instar de son père. Le peuple, malgré ses retenus, étaient forcés de constater que Freya était une excellente reine : douce, elle essayait de rester proche de son peuple, bien attentionnée, elle se battait contre la pauvreté.
La reine décida de profiter de la neige en allant dans un des plus beaux jardins de la ville, en décendant les marches, elle vit le regard mélangé de haine et d’admiration des rôturiers, comme si ils voulaient lui reprocher quelque-chose, mais qu’ils n’avaient encore rien à dire. Freya savait évidemment qu’ils l’attendaient au tournant.
Elle se rendit dans le jardin, voyant les arbres affaissés sous le poids de la neige, voyant le doux paysage changé du tout au tout par ce magnifique voile blanc. Elle ordonna évidemment à ses gardes de la laisser seule pour qu’elle profite. Elle admira le paysage en se perdant presque dans ses pensées. C’était sans compter de son ouïe de louve, elle se rendit compte qu’elle n’était pas seule, et qu’une autre présence était là. Sans se retourner, elle demanda, d’une voix froide :
Isaac avait encore beaucoup de choses à régler et à Agrabah son esprit semblait ailleurs. Il voyait ses amis vivre leur fin heureuse mais lui ne l'était pas encore totalement. Après une entrevue avec Aladdin, il décida de s'en aller à la recherche de son fils. C'était la chose qu'il devait faire. Aujourd'hui, il était libre grâce à son ami, et Aladdin l'avait même encouragé à aller de l'avant. Après avoir fait ses adieux à tout le monde et offert au moins un cadeau magique à chacun, il décida de se téléporter loin d'Agrabah dans le désert avant de sortir un petit sac de toile contenant quelques haricots magiques. Il avait réussit à en dérober quelques uns... Oui, on ne change pas certaines choses visiblement et son passé de voleur pouvait parfois refaire surface...
Il avait trois essaies en tout pour arriver à retrouver son fils, et il allait faire le premier. Il ne sait pas trop où il allait atterrir mais rien ne lui faisait peur. Il gardait ses pouvoirs magiques après tout. Il jeta le premier haricot sur le sol devant lui avant de ranger le petit sac dans la poche interne de sa veste. Un tourbillon se forma devant lui. Il le regarda une seconde avant de prendre une grande inspiration et se jeta dedans.
Il fut alors aspiré dans une sorte de vortex qui lui fit perdre un peu la notion du temps et de l'espace. Quelques secondes plus tard, il atterrit sur un sol froid en enneigé. Il se releva et fit apparaître en un tour de main un manteau bien chaud sur ses épaules. Il venait de passer d'un paysage désertique à un paysage pleins de neige. Il y avait de quoi s'attraper un rhume.
Il commença à scruter les environs, il se trouvait dans un grand jardin. Il remarqua alors qu'il n'était pas seule, une jeune femme aux longs cheveux blancs se tenaient devant lui. Il fronça les sourcils et avant qu'il n'ait pu s'annoncer, la jeune femme pris la parole. Il n'était pas là pour faire la guerre, ni pour embêter les gens. Il fit un signe de tête, bien que la demoiselle ne s'était pas retourné et s'annonça.
" Bonjour. Je vous prie de m'excuser, je ne voulais pas être grossier en m'imposant à vous. Je n'ai pas pu calculer ma trajectoire en venant ici. "
Il garda ses distances pour ne pas sembler agressif et continua:
" Je me nomme Isaac, je viens d'Agrabah, je suis un génie... Enfin un ancien génie. Je ne suis pas là pour vous ennuyer, je parcours les monde à la recherche de... quelqu'un... Puis-je vous demander dans quel endroit sommes-nous ? "
Freya se retourna, écoutant l’homme. Elle l’observa alors, il était bel homme, c’était indéniable. Il paraissait avoir la trentaine-quarantaine, pas plus. Il était pour sur plus âgé que Freya. Elle l’écouta alors, ce dernier se présentant, elle le regardait avec un visage ferme mais pourtant si doux, cette expression dont tout le monde connaissait quand on regardait Freya.
Il s’expliqua alors après avoir dit bonjour et en s’excusant. Elle le laissa finir, plutôt souriante en le voyant se reculer, peut-être pour ne pas paraître imposant ?
Il dit alors qu’il venait d’Agrabah, Freya fut surprise d’entendre ce mot : c’était un pays plus que lointain, il avait dû être très surpris de voir le temps absolument incontrôlable du Wonderland. C’était sûrement la première fois qu’il voyait la neige. Il expliqua par la suite qu’il était un génie, enfin, un ancien. Cette dernière fronça alors les sourcils, ne comprenant pas vraiment pourquoi il ne l’était plus : être un génie paraissait à l’imagination de Freya une place plutôt importante, et agréable. Mais après-tout, si nous sommes obligés de réaliser des vœux en tombant en de mauvaises mains, il est vrai que c’est nettement moins agréable…
Il voulut alors cacher légèrement son histoire, en disant qu’il cherchait quelqu’un. A son regard, Freya comprit alors de suite qu’il cherchait un proche. L’instinct de Freya la trompait rarement, en tant que louve, elle pensait que cet homme avait l’air de dire la vérité, cependant, elle décida de rester sur ses gardes avant d’en savoir plus.
Il conclut en demandant où nous étions. Ce fut une surprise pour Freya : le Wonderland était plus qu’inaccessible, mis à part quelques miroirs ou autres, c’était très difficile d’y partir, et personne n’avait réussi depuis bien longtemps à partir d’ici… Avant qu’elle ne puisse réagir, ses gardes apparurent en furie, pointes fixées sur Isaac. Elle souffla alors et ordonna à ses derniers de partir. Elle se retourna vers l’homme, rendant son visage plus gracieux, elle répondit :
« Et bien… Bonjour Isaac. Je vous souhaite la bienvenue dans le royaume blanc du pays des merveilles, et, je suis la reine du Wonderland. »
Freya voulait paraître douce, mais ce fut plutôt loupé, son accueil était dans les règles, mais pas chaleureux. Elle voulut se rattraper alors :
« Enfin, trêve de présentation. Je suis certaine que vous avez beaucoup de questions, j’en ai moi-même quelques-unes à vous poser. Mais, comme vous venez d’Agrabah, et que des températures si extrêmes sont rares dans le pays des merveilles, je vous propose d’aller à l’intérieur ? »
Freya commençait à avoir froid, et ce n’était pas des manières de discuter avec quelqu’un dans un froid pareil. Elle ne put cependant s’empêcher de lui poser la question suivante :
« Mais, si je peux me permettre, comment avez-vous fait pour passer d’Agrabah à ici ? »
Freya ne trouvait aucun moyen : il est vrai qu’avec un vœu, cela aurait été possible, mais il avait précisé qu’il n’en était plus un…
L'endroit était bien différent de celui dont il venait et le froid était vraiment présent, mais il était aussi un être magique et celà ne le toucha pas vraiment. La jeune femme se retourna vers lui et il vit enfin son visage. Un très beau visage mais qui restait assez froid et distant. Il pouvait y avoir de quoi être méfiant surtout qu'il venait d’apparaître derrière elle de façon inopinée. L'instant d'après, une bande de garde s'avança subitement vers lui, lances tendues vers lui. Isaac eut un léger mouvement de sourcils mais aucun recul. Il n'en était pas effrayé. Ce genre d'armes ne lui faisaient guère peur et si il le souhaitait il pouvait les envoyer valser mais il n'en fit rien. Ici il était un étranger et il n'était pas là pour se faire des ennemis, bien au contraire. Il regarda le bout d'une lance, avec aucune crainte dans son visage avant de retourner ses yeux clairs vers la jeune femme. Il conclut qu'autant de surveillance était du au fait qu'il n'avait pas n'importe qui en face de lui.
Elle demanda alors aux gardes de partir, et elle le salua et lui annonça où il se trouvait. Très bien... Wonderland... Il ne savait pas si son fils était ici mais il mènera son enquête avant de repartir vers un autre lieu. Il fit un signe de tête simple, un léger sourire amusé apparaissant sur ses lèvres. Elle l'invita ensuite à entrer dans un endroit plus chaud. Isaac acquiesça de nouveau avant de s'avancer vers elle en lui emboîtant le pas.
" Je vous remercie de votre hospitalité. Il est vrai que le temps ici est bien loin de celui de mon pays. J'espère ne pas vous importuner. "
Elle posa alors une autre question qui fit tiquer Isaac. Il eut un mouvement de tête et lui répondit tout en souriant:
" Et bien... Il y a bons nombres de moyens et j'en ai un en ma possession. J'aimerai savoir si je peux vous faire confiance avant de vous dévoiler quelques uns de mes secrets. Bien que par mes capacités magiques, je ne me sens pas réellement menacé... Je n'ai pu faire que quelques suppositions sur vous, mais vous ne m'avez pas encore révélé votre identité. "
Isaac était quand même de nature méfiante et les haricots qu'il avait sur lui étaient particulièrement précieux pour certains. Il ne voulait pas devenir une cible pour des raisons aussi absurdes et il n'avait pas vraiment l'envie de créer des conflits autour de lui.
" Vous êtes importante vu le nombre impressionnant de gardes qui sont venus à vous dès lors que je vous ai approché. Une souveraine sans nul doute ? A vrai dire, je veux bien vous dévoiler quelques uns de mes secrets si je peux être sûr que je puisse vous faire confiance. "
C'était cet ancien côté d'avoir été manipulé pendant des millénaires qui refaisait surface. Il s'était très peu livré à ses anciens Maîtres par le passé et ce n'était pas plus mal... Et de toute manière, mis à part son ami Aladdin, aucun n'avait pris la peine de savoir qui il était réellement... Ils le voyaient tous comme l'objet magique qui allait leur attirer gloire et fortune. Mais Al' l'avait aidé à lui faire reprendre confiance aux humains et leurs véritables désirs. Rien n'était perdu au final, et celà l'avait rendu curieux à chaque instant de sa nouvelle liberté pour mieux comprendre les attentes de certaines personnes.
Pour ne pas paraître trop obtus et grossier en retour, il lâcha un véritable sourire, en prenant un de ses éternels airs enfantins et enjoués, avant de faire apparaître un bouquet de fleurs aux reflets rouges qu'il avança dans les mains de la jeune femme. Un peu de charme et de magie ne faisaient pas de mal, surtout quand on imposait sa présence à une personne. Il voulait aussi lui montrer en retour, qu'elle pouvait lui faire confiance et Isaac était réellement doué pour faire tomber les barrières des gens.
" Tenez... J'espère que vous les apprécierez. Je sais aussi que la méfiance peut aller dans les deux sens et je ne veux pas que vous doutiez de ma sincérité envers vous. "
Il montrait aussi avec celà, qu'il était prêt à céder quelques uns de ses tours de magie si la coopération se passait bien, même libre de ses faits et gestes.
Il prit alors les devants et emboita le pas à Freya. Cette dernière le guida et ils discutèrent en traversant le jardin. Elle écouta alors les remerciements d’Isaac, ce qui la fit sourire, cet homme avait l’air plutôt gentil. Freya n’ayant presque que connu le mal, à part sa mère, Cheshire et son véritable amour, il ne restait que Cheshire… Une personne peut-être digne de confiance ne pouvait pas faire de mal, mais ne mettons pas la charrue avant les bœufs, Freya n’avait aucune idée de qui était cet homme.
« Allons, vous ne m’importunez point, je n’avais, pour tout vous dire, pas grand-chose à faire en ce magnifique jour ».
Elle appuya bien-entendu sur le mot magnifique, pour y signifier l’ironie : il faisait froid et la neige commençait à tomber. De plus, si l’homme était passé d’Agrabah, avec ses chaleurs intenables à ici, cela devait être compliqué….
Freya écouta par la suite attentivement le génie, ce dernier disant qu’il voulait savoir si Freya était figne de confiance, avant de lui réveler ses « secrets », il demanda également l’identité de Freya. Elle sourit alors à l’homme, et toucha le dessous d’une fleur ayant percé la neige, cette dernière lacha un gaz d’une odeur plus qu’agréable. Freya connaissait absolument toutes les plantes, tous les animaux du Wonderland. Enfin, ceux identifiés…
Elle se reconcentra alors sur l’homme, et lui répondit, souriante :
« Et bien, je comprends totalement vos méfiances, vous n’avez effectivement aucune raison de vous sentir en danger, vous ne l’êtes pas. Mais, en atterrissant dans un monde inconnu, je vous comprends totalement d’être sur vos gardes. »
Freya reprit doucement sa respiration et continua, calmement et sereinement :
« Cependant, en tant que reine du pays des merveilles, lorsque nous aurons fait plus connaissance et que vous aurez un peu plus confiance en moi, je vous demanderais quelques renseignements. Oh, et ne touchez pas le dessus de ces plantes, malgré leur odeur magnifique, leur poison est tel que rien qu’en le touchant, vous êtes paralysé à coup sûr…»
Dit-elle en voyant Isaac s’approcher de la jolie fleur. Elle avait également résumé en une phrase tous les soupçons qu’avait Isaac : Freya était la reine du Wonderland. Pour le prouver, elle sortit sa couronne, absolument magnifique, elle était en or, ornée de diamants absolument sublime. Et au centre, un cœur de rubis y était incrusté délicatement.
« Je la sors que lors de grandes occasions », dit-elle en la mettant, « Mais, ne pensez pas que vous en êtes une ! » continua t’elle sur le ton de l’humour.
Elle continua alors son chemin, en ajoutant :
« Je voulais uniquement vous prouver ma sincérité. »
Freya se retourna alors, et vit un sourire sincère sur l’homme, légèrement enfantin, légèrement charmeur. Il est vrai qu’il ne manquait pas de charme, il fit apparaître un bouquet de fleurs rouges devant Freya avant de lui offrir. Cette dernière lacha un petit rire montrant sa joie et sa gratitude envers l’homme. En effet, jamais on avait offert des fleurs, à part quelques fans du peuple, à Freya. Elle prit alors le bouquet en main, et répondit à l’homme :
« Je ne doute pas de vous. Il est vrai que quelques méfiances sont là, mais c’est parce que je ne vous connais absolument pas… Il est dans mon devoir de reine d’être méfiante. »
C’était vrai que Freya restait légèrement sur ses gardes, sans paraître honnête ou surfaite. Peut-être que cet homme était mal attentionné : en tout cas, il n’en avait pas l’air. Freya, avec son instinct, sentait les personnes bonnes ou mauvaises, et Isaac n’avait pas l’air d’être dangereux. Cependant, il valait mieux rester sur ses gardes, pour le moment. Ils avancèrent alors dans le jardin, pour arriver enfin vers une taverne.
Isaac ne s'en faisait pas. Il avait traversé tellement de choses par le passé et il savait qu'il était assez puissant pour ne pas tomber bêtement dans un piège. Mais il restait sur ses gardes, il n'aimait pas trop en divulguer sur lui-même surtout de prime abord comme celà, c'était un principe pour lui. La jeune femme le rassura quant à ce qui l'attendait ici. Visiblement, rien de bien tumultueux. Il sourit à la jeune femme en retour.
Elle lui annonça son titre en retour, elle était donc la reine de ce monde ? Intéressant. Il trouverait surement bons nombres de réponses à ses questions en la côtoyant. Elle lui indiqua de ne pas toucher les fleurs, alors que son regard s'était perdu vers celle-ci. Il finit par acquiescer et lui répondit simplement:
" Bien entendu. Je comprends tout à fait. Et je ferais attention ! " Il enchaina sur une légère courbette avant d'ajouter: " Sa Majesté. "
Elle sortit alors sa couronne pour orner sa tête, elle lui annonça qu'elle ne la divulguait qu'en cas de grandes occasions. Il eut un sourire malin et dit de façon taquine:
" Un génie venant d'un autre monde, c'est loin d'être une grande occasion. Vous devez en voir sur votre chemin de charmants voyageurs comme moi... "
Isaac continua à suivre la jeune femme, les bras croisés dans son dos. Visiblement, ils se dirigeaient vers une taverne où ils pourraient discuter. Celà était en effet mieux que de rester dans se froid. Isaac sentait qu'il pouvait commencer à délier un peu sa langue. Digne d'un gentleman, il ouvrit la porte à la jeune femme avant d'entrer dans le lieu pour y trouver une place. Alors qu'ils s'installèrent, Isaac commença la discussion:
" Bien... Je peux vous avouer que je suis venu ici grâce au pouvoir d'un des haricots magiques. J'en ai dégoté quelques uns, histoire de pouvoir voyager entre les mondes. "
Après avoir commencé son discours, il demanda un verre de vin au serveur.
" Pour tout vous avouer, je suis à la recherche de mon fils unique. Je sais qu'il est dans un autre monde mais je ne sais pas encore lequel. Vous êtes le premier que je visite. Je sais que ca ne sera pas de tout repos, mais j'espère trouver des réponses. "
Il ne savait pas encore si il pouvait demander de l'aide à la reine, mais il pouvait aussi lui apporter de l'aide magique en retour si elle le souhaitait. Mais rien que le fait de pouvoir parcourir ce monde sans avoir d'accroche, était un réel bénéfice pour lui.
L’homme finit alors par acquiescer, disant qu’il ferait attention. Il finit par la formule « Sa Majesté », en temps habituel, Freya aimait bien cette formulation. Cependant, dans le contexte, elle trouva que cela faisait légèrement ironique, taquin, la légère courbette étant pas mal dans son genre. Elle sourit donc et dit :
« Oh, inutile de m’appeler ainsi, appelez-moi juste Freya. Mais, si vous tenez vraiment à m’appeler Majesté, ça ne me déplait pas non-plus, en toute sincérité. »
Elle finit cette phrase en totale ironie, cela faisait bien longtemps que la reine rouge ne s’était pas permise de ne pas être froide et hautaine.
Après avoir sorti sa couronne, le génie sourit de façon taquine, ce qui ne manquait pas de charme à vrai dire : il était plutôt Belhomme. Freya décida alors de rentrer dans son jeu : cet homme paraissait charmeur, mais pas méchant. Il paraissait plutôt drôle.
« Oh, comme vous, rarement malheureusement. Mais bon, il y en a quand-même. Je dirais que vous êtes dans mon top… 50. Non, 100. »
Freya voulait bien-sûr rentrer dans son jeu de taquineries : cela l’amusait.
A la suite, ils entrèrent dans une taverne, la reine rouge l’aimait bien, c’était plutôt calme et les taverniers gardaient toujours une place pour Freya, isolée des personnes ivres dès le matin… Enfin, plutôt ceux de la veille, qui n’avaient pas bougés. Isaac et Freya s’assirent donc et ce dernier engagea la discussion. La reine rouge commanda du vin chaud.
Il révéla alors son moyen de « transport » : un haricot magique. Cela surprit Freya, cette dernière croyait qu’il n’y en avait plus du tout… La reine rouge n’était évidemment pas du tout intéressée, et ne voulait pas savoir d’où venaient ces haricots : cela ne la regardait pas.
« Je vois, et bien c’est plutôt pratique pour retrouver votre perdu. J’espère qu’il est ici, pour que vous puissiez rentrer chez vous… En tout cas, je suis plutôt surprise de savoir que vous avez utilisé des haricots magiques, je pensais cette forme de magie disparue en toute sincérité. »
Lorsque Freya entendit qu’Isaac cherchait son fils unique, ce fut un réel déchirement à l’intérieur de la reine : il cherchait son fils, par tous les moyens…. Venant même dans des royaumes au hasard… Freya fut également touchée pour une raison personnelle : elle avait été chassée par son père, et sa tête était primée d’une très forte récompense. Freya aurait aimé avoir un père plus aimant.
Son verre arriva, elle but une gorgée avant de répondre à Isaac sur un ton presque triste, honnête :
« Je… Je ne sais quoi vous dire à part que je suis vraiment désolée pour ce qui est arrivé à votre fils… Et, si vous avez besoin d’aide, je suis bien entendu là. J’espère vraiment qu’il est dans le pays des merveilles. »
Isaac voulait détendre l'atmosphère et il était doué pour se faire des amis. Plutôt charmeur dans ses propos, il arrivait à mettre la reine du pays des merveilles dans sa poche. Il n'avait nullement de mauvaises intentions, et celà faisait longtemps qu'il ne s'en servait plus d'ailleurs... Elle semblait jouer avec lui dans sa taquinerie. Celà le réconforta de voir qu'il n'était pas en présence d'une personne malhonnête... Enfin, il sentait qu'elle ne l'était pas. Avec des décennies derrière soit, on commençait à bien cerner les gens.
" Très bien Freya, et bien je suis heureux d'être dans votre top 50 ? 100 ? J'espère que vous avez croisé beaucoup de monde entre temps, sinon je pourrai me vexer. "
Il finit sa phrase par un clin d'oeil amusé pour montrer qu'il jouait encore sur la taquinerie. La discussion se fit alors plus sérieuse et Isaac dévoila le but de sa venue dans son royaume. Il se sentait assez en sécurité pour dévoiler certains de ses secrets. Et si il ne demandait pas de l'aide, il savait qu'il n'allait pas avancer beaucoup dans ses recherches.
Le serveur ramena entre temps leur commande. Il fit un signe de remerciement à celui-ci dans un geste de la tête, avant de répondre à Freya:
" Et bien... Ce n'est pas évident, en effet... Mais j'ai mes sources et j'ai une connaissance assez grande des mondes. Je suis plutôt bien conservé pour mon âge, mais j'ai des millénaires derrière moi mais aussi pas mal de magie en stock. "
Il but une gorgée de son vin avant de continuer.
" Mais mes capacités à le retrouver se limite... Je ne sais pas tout et encore moins ce qu'il se passe dans les autres dimensions. En réalité, je ne sais même pas si il est encore en vie, car je l'ai perdu depuis bien avant que je sois Génie mais si je peux apprendre qu'il ait une vie prospère et heureuse, je pense que je serai heureux et je pourrai continuer mon chemin. Il n'y a rien de pire que de ne pas savoir. "
Son regard se perdit un instant dans le liquide de sa boisson, il se replongeait un peu dans ses souvenirs, tentant de trouver une faille qui aurait pu changer la situation, mais ce qu'il s'est passé ne pouvait être changé de toute manière.
" Parfois, il y a des choses qui ne peuvent être évité. J'aurai préféré vivre une vie de mortel à ses côtés, plutôt que 1000 vies de Génie. "
Sous les plaisanteries d’Isaac et Freya, l’atmosphère se détendait de plus en plus, ils paraissaient avoir un bon feeling, du moins, c’est ce qu’Ella ressentait. Elle lâcha un léger rire sarcastique devant les mots d’Isaac avant de lui répondre :
« Eh bien malheureusement pour vous, nous avons rarement des visiteurs au pays des merveilles. Sans offense bien-sûr.»
Elle était bien entendu sous le ton de la plaisanterie, mais il était vrai que les visites au Wonderland étaient plus que rares : il n’y en avait pas. Le pays des merveilles était tellement isolé qu’il était presque impossible d’y rentrer, ou d’en sortir. C’était pour cela que les rares visiteurs réveillaient bien souvent la curiosité des habitants, ou de Freya.
Isaac confia à Freya qu’il avait une grande connaissance des mondes : Freya connaissait aussi la plupart des mondes : Oz, Agrabah, etc… Et leurs spécificités mais entre connaître un monde et l’avoir vu, il y a de grandes différences.
« Je me dois de vous prévenir d’une chose, ce n’est pas parce que l’on a entendu parler du Wonderland, on que l’on sait ce qu’il y a que nous sommes en sécurité. Soyez prudents, mon royaume est aussi beau que dangereux. »
Isaac continua en disant qu’il était plutôt bien conservé pour son âge, ce qui fit alors sourire Freya : cet homme avait l’air d’être très sure de lui. La reine rouge fut étonnée en apprenant qu’il avait des millénaires derrières lui : pour le coup, il était même très bien conservé !
« J’imagine alors que vous avez une certaine expérience sur la vie ou sur la prudence, et je pense qu’avoir un peu de magie sur soi est toujours une bonne défense, et toujours très utile. »
Malgré le fait que le Wonderland paraissait utopique : encore une fois, il ne l’était pas. Les gens étaient tout aussi spéciaux que dangereux, sans parler de la faune et la flore. Il valait mieux, surtout pour un étranger, d’être armé.
Isaac but alors une gorgée de son vin, la reine rouge l’imita en écoutant la suite de ses propos. Il parla alors de son fils : il n’avait aucune piste… Freya comprit alors que son fils n’était pas non plus tout jeune, et cela pourrait faire très longtemps qu’il était arrivé au Wonderland, si il y était… La reine rouge prit alors de la peine pour Isaac : il avait raison, il n’y a rien de pire que de ne pas savoir… D’un air rassurant, elle lui dit :
« Ecoutez, je comprends totalement votre situation, j’ai moi-même perdu deux personnes dont je tenais énormément, et je sais ce que cela fait d’être totalement seul… »
Freya faisait allusion à sa mère et son véritable amour, Anastasia avait été « brûlée » avant même que Freya puisse lui dire au revoir, et son prince avait été tué par les mains du père de Freya… Se reprenant, ne voulant pas s’attarder sur elle, elle écouta Isaac, disant qu’il aurait préféré vivre une vie de mortel plutôt que 1000 vies génie. Freya but une gorgée et dit à Isaac :
« Je vous comprends, il n’y a rien de pire que de ne pas savoir, surtout si cette personne est votre fils. Je vais vous aider à le trouver. Nous allons fouiller ensemble dans les archives si il n’a pas été enregistré en arrivant ici. », il y avait tellement peu de nouveaux arrivants que le Wonderland avait pris pour habitude d’enregistrer tous ses visiteurs connus, que ce soit dans le royaume rouge, ou blanc. « Et si il n’est pas enregistré, je vous aiderai à le chercher si il est ici. »
Freya le mit en garde sur ce qu'il pourrait trouver à Wonderland et sur ses dangers. Isaac n'était pas soucieux réellement. Il se méfiait bien plus des intentions des gens plutôt que le lieu en lui-même. Mais il était heureux d'entendre que la jeune femme se souciait de sa sécurité. Isaac se demandait si elle avait déjà croisé un Génie auparavant ? Sans arrogance de sa part, il savait qu'il pouvait venir à bout de pleins de choses et sans peine. Qu'importe le monde... Ou presque. Il avait beau savoir beaucoup de choses, il y avait encore des mondes qui lui échappaient et il allait prochainement faire la découverte que tous les mondes n'étaient pas pourvu de magie. Il eut un sourire tout en lui répondant:
" Je ferai attention alors. Merci de m'avoir prévenu des dangers éventuels. "
Il lui avoua son âge et dévoila quelques aspects de sa vie et de ce qu'il était réellement. Il put voir la surprise quant à l'évocation des nombres d'années qu'il avait eu dans le monde physique. Il faisait souvent cet effet là et il le savait. Il s'amusait presque à l'annoncer à ses interlocuteurs.
Freya dévoila un peu de sa vie en retour, elle parla de deux personnes qui lui étaient chers et qu'elle avait perdu. Oui, Isaac comprenait ce que celà faisait. Il avait perdu sa princesse et la mère de son fils. Jusqu'à présent, il ne pensait pas retrouver l'amour. Il gardait en lui le deuil de sa perte mais si il pouvait encore retrouver son fils, celà serait une réelle bénédiction pour lui. Son sourire se chargea de tristesse mais aussi d'une réelle compassion envers la femme qui lui faisait face.
" Je pense que dire que je suis désolé pour vous, n'arrangera rien, mais je compatis à votre chagrin. La perte des êtres chers sont quelque chose de difficile à gérer pour ceux qui restent. "
Elle lui proposa son aide ouvertement et Isaac comprit qu'il pouvait réellement compter sur elle. Il lui fit un signe de tête pour montrer sa gratitude avant d'ajouter:
" Je vous remercie pour toute l'aide que vous souhaitez m'apporter et je vous offrirai quelque chose en retour pour vous remercier. Un vœux, même si je ne peux pas tout réaliser, je peux au moins faire cela. Je ne sais pas si mon fils est ici, mais je sais que si il est là, je le trouverai, c'est certain. "
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