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Nouvelles têtes
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Le calendrier de l'avent
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Les ténèbres régnaient en ces lieux indéfinissables pour le commun des mortels. Assit dans le coin de ce qui ressemblait à une vieille cave, un homme à l'aspect miteux, tuait le temps en rédigeant quelques notes sur un livret. « Ploc, ploc, ploc » Le nouvel arrivant observait les gouttes de pluie qui tombaient du plafond. La pièce semblait isolée et se pourvoyait d'une oppressante odeur d'humidité. La tête lourde, il peinait encore à se repérer, tout semblait incertain tout comme sa propre existence à présent. Nous avons tous et toutes une histoire, malheureusement pour lui, il n'avait aucun souvenir du commencement. Alors en guise de repère, il décida de débuter son histoire dans cette cave humide. Il n'en demeurait pas moins incapable de dire quand et pourquoi ce choix ? Pour dire vrai, il avait perdu toute notion du temps, mais il était là depuis un moment, telle était sa certitude, il lui suffisait d'ailleurs d'observer les lieux dans le détail et l'aménagement de la pièce pour étayer cette certitude. Un endroit rien que pour lui, un matelas posé à même le sol, de quoi boire et manger en quantité raisonnable. Vu comme ça, l'invité ne semblait manquer de rien. D'ailleurs sans les chaînes qu'il portait aux chevilles et aux poignets et cette eau sombre qu'il était contraint de boire tous les jours, l'on aurait presque pu souscrire à la banalité. Mais quelle personne normale vit ainsi recluse ?
Toutefois, dans cette histoire, il y a aussi un autre personnage, le garant de la servitude de l'amnésique, son geôlier. Son âge semblait incertain, autant que pouvait l'être son style vestimentaire. L'homme se déplaçait difficilement, laissant sans cesse trainer sa canne en bois contre le sol. Le regard insondable, il observait encore et encore son invité lorsqu'il lui rendait visite. Le geôlier semblait d'ailleurs nourrir à son encore une haine inexplicable, un sentiment que l'invité lui spolia faute de mieux, tout en semblant toujours aussi perdu. Toutefois, le captif remarqua un changement, en effet ces derniers temps le geôlier n'avait de cesse de sourire. Une vision d'épouvante que le prisonnier préférait ensuite ignorer. Puis de temps à autre, le geôlier se laissait aller à quelques paroles. « Ton départ est proche. Bientôt, tu quitteras le Cocyte, pour d'autres rivages » lui disait-il avec son sourire sadique. Une information que l'amnésique prenait avec des pincettes tant l'incertitude qui planait autour de lui était grande. « En attendant bois ! » Et une fois encore, le prisonnier fut contraint de boire le liquide noirâtre que son geôlier lui donnait depuis…le début ?
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Robin de Locksley
Lost one
♕ LOCALISATION : Le Chateau sombre, dans la Forêt enchantée
Aujourd'hui, c'est encore aujourd'hui, rien ne change et l'incertitude était une fois encore de mise. Quelque chose d'étrange semblait alourdir considérablement l'atmosphère sans que l'on sache pourquoi. L'amnésique ne dormait plus et voilà que dehors la pluie commençait à tomber avec intensité tandis que le vent, de concert, soufflait avec la même intensité. Collé au mûr et recroquevillait sur lui-même, le prisonnier entendait déjà le martellement d'une canne contre le béton froid. Il comprit que d'ici peu, il ne serait plus seul dans cette cave pourrie. Malheureusement pour lui, cette fois, il ne put se résoudre à parer l'attaque en traître de son geôlier qui lui enfonça quelque chose dans la nuque. À peine quelques minutes plus tard, on l'emporta sur une barque vers une destination inconnue. Dans les brumes, pas une goutte de pluie ne vint frôler le prisonnier, le vent lui-même semblait avoir déserté les lieux arides et brumeux. La vie elle-même avait mis les voiles, les arbres mourraient tout comme la nature qui n'avait ici plus aucun droit.
L'endroit était entouré par des lacs de soufre et des eaux boueuses pareilles à des marécages à l'odeur nauséabonde. Le corps lourd et la tête embrouillée par le sérum précédemment injecté, l'inconnu ne pouvait se résoudre à sauter hors de la barque. Arrivé à bon port, le geôlier se délesta de sa canne de bois et fut très rapidement secondé par une autre silhouette. Tout se brouilla à nouveau dans la tête de l'inconnu incapable de comprendre ce que se pouvaient se dire les deux êtres qui le sortaient de la barque pour le conduire là où il avait été décidé qu'il séjournerait. Un lieu dès plus menaçant qui prenait la forme d'un asile pourvu en guise d'entrée d'une imposante porte de fer et au seuil de bronze « Bienvenue au Tartare ! » laissa entendre une voix presque désarticulée. L'inconnu ressemblait à une anomalie dans le décor avec son beau costume, trop bien pour le lieu, en apparence. "Je mets toujours un point d'honneur à accueillir moi-même les nouveaux arrivants. Ils sont devenus si rares." Continua-t-il en tournant légèrement la tête pour s'adresser à une charmante demoiselle accrochée à son bras, peut-être avec une pointe de regret dans la voix sur la fin, difficile à dire sur un visage qui restait de marbre. Malgré cela, lorsqu'il se tourna vers Robin, une lueur de curiosité brillait dans son regard étrange. « -Un asyle ? » Robin trouva la force de demander. "C'est ainsi que vous le voyez ? Intéressant." Un soupire gras se fit entendre à une seconde d’intervalle de l’hôte en question. Une demoiselle au visage des plus perplexes. C’est assez rare pour elle de voir l’attention de son ami pris avec un si grand attrait pour une énième âme arrivée ici. Son regard dur et son silence était le seul accueil qu’elle puisse offrir à l’heure actuelle. L’inconnu eut à peine le temps de répliquer que l'archer sombra aussitôt dans l'inconscience. Ainsi se déroula la première rencontre avec le maître des lieux.
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Robin de Locksley
Lost one
♕ LOCALISATION : Le Chateau sombre, dans la Forêt enchantée
Peu après l’arrivée du nouvel arrivant. Temporalité incertaine
Le corps inconscient de Robin vogua entre les fleuves avant que le geôlier ne le ramène à lui sur les rivages du Cocyte. Il l'enferma ensuite dans la cave et le jaugea avant de transmettre les informations à d'hypothétiques juges en charge de décider où cette âme serait transférée pour le grand départ. C'était ainsi que l'on procédait ici, dans le tréfonds des enfers. Le geôlier, peu ébranlé par cette nouvelle arrivée, attendit patiemment le réveil de l'invité avant de commencer à lui faire boire de force l'eau de Léthé qui lui ferait peu à peu perdre la mémoire et toute trace de son ancienne vie. Désormais, Robin de Locksley n'était plus qu'un souvenir et sous peu, on l'affublerait d'une nouvelle identité. Pour l'heure, il n'était rien de plus que l'étranger amnésique en attente de son transfert vers un ailleurs que l'on ne souhaiterait à personne. Le Tartare, l'asile des âmes maudites que bon nombre d'ouvrages mythologiques évoquaient. Ici, contrairement à ce que l'on pouvait imaginer, les lieux pouvaient prendre bien des formes, mais avaient pris la forme d'un asile pour la psyché du héros où l'on accueillait pour l'éternité, des âmes damnées. C'est une nouvelle vie qui commençait donc pour l'ancien archer.
L'asile était immense et contenait un nombre incalculable de « patients » des âmes perdues pour la plupart. Robin restait en retrait de tous et ne parlait point comme si ce droit lui avait été enlevé. Les « blouses blanches » dont le sadisme était sans bornes, s'amusaient à le titiller. Mais rien, l'archer ne réagissait plus noyé dans la vague des oubliés. Il l'ignorait encore, mais le fait d'être privé de son cœur, lui conférait un statut particulier ici. « - Pas de cœur vous dites ?! » Curiosité et intérêt se mêle dans cette voix aussi pernicieuse que celle d'un reptile venant chuchoter à votre oreille, devint trop familière à celles de Robin. Les sans cœurs(bien que trop rares) et autre estropiés physique ou psychique, étaient les cobayes idéaux pour faire parler le sadisme des gardiens des lieux. La tête lourde et le corps endormi, Robin sentait que le sommeil voulait l'arracher à la réalité qui le dépassait. Son regard presque vide, laissait néanmoins subsister un éclair de lucidité, comme s'il était prêt à bondir à n'importe quel moment. Malgré tout, rien ne se passa, il se contenta d'observer ses tortionnaires lui souhaiter la bienvenue au « Tartare » sa nouvelle demeure pour l'éternité à venir.
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Robin de Locksley
Lost one
♕ LOCALISATION : Le Chateau sombre, dans la Forêt enchantée
La mémoire est quelque chose de complexe. Elle est aussi indomptable que le temps qui s'écoule peu à peu, aussi vile que le poison dans nos veines. Elle peut être un allié précieux pour certain et une vicieuse ennemie pour d'autres. Pour Robin comme pour la plupart des êtres errants dans le Tartare, cette mémoire se voulait défaillante, voir totalement inexistante. Cela était dû aux effets de l'eau qu'on leur faisait ingurgiter de force avant d'arriver entre ces mûrs. Elle provenait de Léthé et ne laissait que très peu d'alternative à ceux et celles qui la buvait. Toutefois, il subsistait chez certains d'infimes fragments de leur passé, de petites sensations, mais rien de plus. Un espoir éphémère, la perte totale était inévitable. Avec le temps, la captivité fera son œuvre et gommera progressivement des mémoires chaque trace du passé. Chacun devra dès lors apprendre à vivre sans magie, sans épopée merveilleuse, sans aventure, sans « fin heureuse » Plusieurs jours s'écoulèrent à nouveau. Robin n'existait donc plus à présent. À la surface, l'on pleurait sa mort, mais tous ignoraient que l'entreprise machiavélique de Cora avait « sauvé » l'archer. Son âme perdurait encore alors qu'il aurait dû totalement disparaître suite à son plongeon. Toutefois, il se retrouvait à présent captif du Tartare et aux mains de ses geôliers dont le sadisme était sans limite. "Certains disent 'sadisme', moi j'y vois un acte de miséricorde." Expliqua le propriétaire des lieux en contemplant son oeuvre. Il rendait souvent visite à ce patient si particulier qui attisait sa curiosité, au point qu'on pouvait parler de traitement de faveur, ce qui était tout sauf positif lorsque ces mots s'appliquaient à cet homme. "Avec le temps, et si tu continues de t'accrocher ainsi à tes fragments de mémoire, tu comprendras peut-être que le pire dans cet endroit..." Il fit un geste vague pour englober la cellule. "...Est de se souvenir." Conclut-il sur son ton détaché. Peut-être que Robin ne l'écoutait même pas, puisqu'une autre constance des visites du 'docteur' était de venir accompagner. Elle agissait, lui parlait, imperturbable face à tout ce qu'elle faisait. Jusqu'à ce qu'il estime que cela suffisait, jusqu'à la prochaine fois.
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♕ LOCALISATION : Le Chateau sombre, dans la Forêt enchantée
La nuit, le matin, tout semblait flou. Il y avait-il d'ailleurs une temporalité ? Une blouse blanche, une infirmière semblerait-il s'approcha de la cellule de Robin, suivit de près par celui que l'on nommait ici-bas, le docteur Ithax, sans affection aucune. Voyez-vous, la folie est un peu comme une injustice, on vous condamne sans vous laisser la moindre chance. Et puis à quoi bon lutter ? Après tout vous êtes déclaré « irresponsable », on ne vous considère plus comme maître de vos actes, alors comment pourrions-nous être considérés comme maître de nos pensées ? Nous ne sommes que des corps désarticulés, des marionnettes contrôlées par des forces qui les dépasse. Il y a sur certains visages, des sourires qui traduisent un sentiment de victoire à peine voilée. Il y a dans certains regards, une lueur qui traduit un sentiment d'excitation pour tout ce qui touche à l'inconnu. Le docteur Maboule laissait ainsi apparaître sur son visage blafard, des sourires presque imperceptibles, reflétant son état d'esprit intérieur. Son bras droit avait quant à lui dans les yeux, une lueur froide qui lui conférait une inexpressivité déconcertante. Comme le sourire crispé du docteur, le regard froid de l'infirmière était difficile à traduire en termes d'émotion, si émotion, il y avait. "Docteur... Infirmier... Tu continues de t'entêter dans cette vision. C'est pathétique, mais compréhensible." La voix du propriétaire était le seul élément familier dans cette cellule. Familier et répétitif comme les traitements douloureux subis. "Ne serait-ce pas plutôt directeur que cet horrible surnom que tu me donnes ?" Il ne semblait pas blessé par ce sobriquet, il semblait plutôt concentré sur sa réflexion. Le plus perturbant n'était pas son ton neutre en toute circonstance, mais l'impression qu'il donnait d'être dans votre tête en commentant vos pensées. "Directeur Ithax, voilà qui conviendrait à notre situation." Traitait comme un animal, Robin subissait chaque jour, les tortures que l'on réservait d'ordinaire à ceux mené en ces lieux. Sans cœur et malgré la douleur, il ne ployait jamais le genou. Les premiers signes de révoltes survirent peu de temps après son arrivée. Des jours à la surface qui ici, se muaient en années, la temporalité divergeant de celle de la surface. Quelque chose d'étrange entourait le cas de l'homme au tatouage de lion. Cet être différait des autres, une différence qui lui valut l'acharnement des blouses blanches et du docteur Ithax
« J'ai comme l'impression qu'il est encore en possession de restes de sa vie passé ! » « Il est fortement attaché par son passer, il continue de croire qu’il peut sortir d’ici. Son cœur est encore palpitant la haut et surement réchauffé par les souvenirs » « C'est impossible au vu du temps passé parmi nous. » « Il reçoit les mêmes traitements que tout les autres pourtant » « Alors, expliquez-moi comment est-ce possible qu'il soit encore capable d'arborer une telle combativité ? » « Je suis sure que l’on peu retourner sa force contre lui … ce qui le rend si fort va le tuer à petit feu » « Nous parviendrons à éradiquer ce problème ! Ce n'est qu'une question de temps avant que notre lion soit aussi doux qu'un anneau. »
Les inquiétudes se faisaient entendre et le 'directeur' restait toujours aussi imperturbable, comme si tout était prévu ou sous contrôle. Le sourire amusé et espiègle de la demoiselle qui le suivait comme son ombre ne présageait rien de bon, une idée mûrissait sans aucun doute dans son esprit au vue de la petite flamme qui pétillait dans son regard qu’elle apposait sur Robin, un cobaye, un challenge rien de plus pour sa personne.
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Robin de Locksley
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♕ LOCALISATION : Le Chateau sombre, dans la Forêt enchantée
« L'homme au tatouage de lion » voilà ce à quoi il en était réduit. Son nom avait de toute évidence disparu au profit de ce seul qualificatif. Robin n'avait de cesse de se demander où il était et ce qu'il avait accompli pour mériter tout ce qu'on lui faisait subir. Incapable de mieux, il continuait d'observer ses tortionnaires par le biais de la petite fente de la porte de sa cellule. Et comme à l'accoutumée, il se laissait dès lors envahir par une impression de déjà-vu. L'espace, l'atmosphère, tout lui semblait familier. Il avait déjà subi l'enfermement, il en était certain. Et pour ne pas sombrer, il se rattacha à cette certitude, espérant peut-être, à force d'acharnement, en découvrir davantage sur lui et ce qu'il était avant d'être amnésique. Il espérait encore, naïvement s'en sortir, mais c'était sans compter sur celui que l'on nommait en ces lieux, le Docteur Ithax et ses sbires qui se plaisaient à infliger les pires tortures à leurs patients.
« Considérez-les comme un dossier, comme un numéro. Ils sont des âmes perdues, des êtres qui méritent leur place en ces lieux. Fous, dangereux, marginaux, ils étaient les ennemis de divers royaumes. Ils ont été jugés et à présent nous devons exécuter leur peine. Nous leur devons la souffrance, l'isolation, nous devons les briser et recommencer encore et encore cet odieux cycle. La mort doit dès lors leur paraître être la plus douce des alternatives. Vous comprenez ? Et dès que vous les sentez prêts, cueillez-les. Faites-leur savoir que la mort n'est qu'un fantasme. Brisez-les d'avantages. Lorsqu'enfin vous obtiendrez leur parfaite soumission, vous pourrez vous en féliciter. »
« Et qu'en est-il de l'homme au tatouage de lion ? Il nous a encore résisté. Pensez-vous qu'il doit subir un traitement en particulier ? » On ne soupçonne pas l'impact des mots et pourtant, il est si fort. À cet instant précis, le sort de Robin était scellé. Le verbe « subir » ne laissait aucune alternative possible. Il serait l'exemple et devait en de telles circonstances subir au centuple les traitements habituels. Lui, plus que quiconque, devait être brisé, pour éviter, aux âmes perdues de se révolter. La réponse du docteur ne se fit pas attendre. « Je vous laisse carte blanche pour le briser ! »
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Robin de Locksley
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♕ LOCALISATION : Le Chateau sombre, dans la Forêt enchantée
Les choses avaient changé depuis cette discussion, son mental et sa ténacité ne plaisait pas à certaine, plus au fait que cela accapare l’attention du « maître » des lieux que celui d’un homme encore coriace et téméraire ici-bas. Les sessions s’enchaînaient comme jamais, d’une scène à l’autre les actes grandissaient en mensonges et en sang. Ses souvenirs et ce qui le retenait parmi le commun des mortels allaient se retourner contre lui à présent.« Bonjour très cher » Au-dessus de lui littéralement, après mainte et mainte torture physique pour amuser et délecter le goût de la souffrance de cette Infirmière, se tenait cette jeune femme qui avait enfanté son premier fils, une certaine Marianne. Comme un pantin démembrée flottant grâce à des chaînes, elle lui sourit tristement, le filet de sang s’échappant de ses lèvres vient s’écraser sur la joue du lion.
Arrivant comme un cheveu sur la soupe la demoiselle rarement citée par son prénom dans ses lieux s’approcha des deux. « Tu es plus solide que je ne le pensais. Et malgré le plaisir que j’ai à relever des challenges, je ne supporte pas le temps que tu nous prends, surtout avec lui. » Passant le doigt sur les flancs de la jeune femme nu au-dessus de lui elle goutta littéralement le sang de cette dernière comme une crème glacée. « Plus tu t’entêteras plus je m’attaquerais à ce qui t’aies cher. D’habitude les tortures suffisent à briser les murs et l’esprit humain, mais toi ….. C’est impressionnant et terriblement agaçant ! » Faisant le tour de la table elle appuya subitement sur l’épaule de Marianne qui se mit à lentement se balancer sous ses yeux, accrochée comme un bout de viande par certaine articulations. Les crochets de boucher et les chaînes sonnèrent comme une petite musique accompagnant les cris de douleur de la femme. « Tu es heureux de la retrouver ? Vous étiez marié n’ai-ce pas ? » L’homme au tatouage de lion se vit couvrir d’une pluie de sang. La barbarie de l’infirmière n’avait de limite que son imagination.
La folie et la mort se ressemblent quand on y pense, elles frappent toutes les deux quand on s'y attend le moins. Retirez à un homme sa vie, son passé, son identité, sa liberté, placez-le dans les souterrains des enfers, un asile ignoré du commun des mortels. Ici, le temps diffère de celui de la surface à tel point que nous sommes incapables de procéder au moindre calcul. Si l'espoir avait assailli Robin lorsque par un heureux hasard, une partie de sa mémoire lui était revenue, la folie aussi vicieuse que la mort, était sorti des ténèbres pour capturer sa nouvelle proie et la ramener à elle comme pour rétablir un certain équilibre. Voilà des jours et des jours, que Robin restait plongé dans un état quasi-catatonique depuis la dernière séance de torture. Dans l'autre monde, à la surface, cet état que l'on nomme catatonie est définit par les hommes de science, comme un syndrome psychiatrique qui s'exprime par le biais de la motricité, mais qui pollue aussi la sphère psychique du patient. La catatonie est aussi une forme aigue de schizophrénie qui se caractérise par des périodes de passivité et de négativisme alternant avec des excitations soudaines.
Ainsi, l'homme au tatouage de lion pouvait rester de longues minutes assit par terre, adosser au mur à fixer la porte de sa cellule. Il ne bougeait pas d'un cil, l'on percevait à peine le sifflement de sa respiration, son regard sombre était braqué sur une porte tristement clause. De temps en temps, il se levait, marchait, un, deux, trois pas, six si l'on compte l'aller-retour. Il se déplaçait sans but, le regard vide, l'esprit perdu dans un néant sans nom. Il n'était plus que l'ombre de lui-même à présent et n'existait plus, car la folie l'avait emporté, comme elle avait emporté bien des hommes avant lui. Pourtant, il y a peu de temps encore, Robin était lucide, du moins en apparence. Il tenait un discours cohérent et semblait faire montre d'une amnésie sur le déclin. Sa mémoire lui revenait par intermittence, tels quelques signaux perceptifs à travers le grésillement d'une radio. Des voix, des odeurs, des regards des sourires, tout était flou, mais n'en demeurait pas moins réel, autant que l'espoir qui l'avait assailli. « - J'existe, je suis quelqu'un ! » avait-il déclaré à l'un de ses comparses avant que la fatalité ne s'acharne à nouveau sur lui.
Les visites avaient cessé, l'homme en costume chic avait jeté un regard dans la pièce et avait dit "Ils finissent toujours ainsi", puis ses visites avaient cessé. Était-il déçu de ce constat ? Peut-être. Cet arrivant-là lui avait semblé spécial et au final, le jouet s'était cassé comme tout les autres. "Quelle tragédie." Commenta-t-il, sur un ton dépourvu de la tristesse qui aurait été de mise avec un tel commentaire, car il s'agissait d'un fait et non d'une appréciation personnelle. Il ne pouvait y avoir rien d'autres ici.
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Robin de Locksley
Lost one
♕ LOCALISATION : Le Chateau sombre, dans la Forêt enchantée
Le cœur, organe vital qui maintient l'être humain en vie. Il est donc l'hypothétique lien entre la vie et la mort. Il lui était impossible de savoir avec exactitude depuis quand il était « mort ». Mais à n'en pas douter, avant d'être celui qu'il était à présent, par le passé, il avait été quelqu'un d'autre. Mais comment savoir lorsque tout vous échappe, lorsque les images restent floues et les voix du passé lointaines. Il lui arrivait souvent d'avoir mal, de sentir chacun de ses muscles s'engourdirent alors que sa tête était assaillie de violentes migraines. C'était comme si quelqu'un s'acharnait impunément sur son pauvre crâne. Robin releva la tête et fit craquer ses cervicales, le sinistre bruit résonna dans la petite cellule. Le regard vide, l'ancien archer se redressa, il venait de sentir quelque chose. Depuis son retour, il avait bien changé, les traits de son visage étaient plus fins, ses yeux encore plus creusés par les cernes, l'on pouvait entrevoir quelques filaments rouges dans le blanc de ses yeux. Ses cheveux avaient poussé et cachaient à présent toute sa nuque. Sa barbe elle aussi avait poussé. Venait s'ajouter à cela l'infâme nourriture, du moins ce qui ressemblait à de la nourriture, ainsi que l'absorption forcée d'eau, celle de Léthé bien évidemment. Un traitement qui abrutissait d'avantage les patients de cet asile sans pareil. Robin avait lutté, de toutes ses forces et à de nombreuses reprises, pour se soustraire à cela, mais la surveillance accrue et les visites répétées du Docteur Maboule eurent raison de lui. À présent, l'archer n'était presque plus agressif, du moins en apparence.
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Robin de Locksley
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♕ LOCALISATION : Le Chateau sombre, dans la Forêt enchantée
« - Ahhhhhhh ! »Je me souviens de ce jour particulier où je me suis réveillé en sueur. Fourbe et intense, la douleur n'était pas la même et pour cause elle ne venait pas de ma poitrine cette fois. J'ai fermé les yeux un court instant espérant faire cesser ce douloureux cauchemar, mais rien. J'étais toujours là dans cette lugubre cellule qui me servait de domicile depuis...Toujours. Après ce triste constat, j'ai posé mon regard sur l'objet de ma douleur, mon avant-bras gauche. Sans chercher à comprendre, j'ai relevé précipitamment la manche de ma chemise de malade et ce que j'ai vu m'a littéralement glacé le sang. Une marque commençait à apparaître progressivement, comme les taches d'encre que l'on projette sur un buvard, elle creusait les pores de ma peau. J'ai eu peur sur l'instant, mais lorsque la marque et la douleur ont cessé, j'ai compris que je ne devais plus être effrayé. Était-ce un cauchemar ? Une métaphore ? Une hallucination ? Je l'ignorais, mais je sais à présent que la brume se disperse, que j'arrive à penser à nouveau, que j'ai conscience
C'est déjà arrivé, j'en suis sûr. Je me suis déjà soustrait à cet état, avant de sombrer à nouveau. Ils ne doivent pas savoir, ils ont gagné et doivent continuer à le penser. Je ne suis plus rien, je ne dois être personne, je n'inspire à aucun espoir… Je continuais encore et encore de me le murmurer pour y croire suffisamment afin d'être crédible. Recommence ! Mais voilà que d'autres images assaillissent mon esprit. La cellule, le sol froid et humide, les gouttes d'eau qui émettent un son amplifié, les rats (mes seuls compagnons), les sangles en cuir trop serrées, ce liquide qu'on injecte dans mes veines. Je ne peux plus bouger alors que je le veux plus que tout. Mon corps et ma raison semblent fâchés. Mais qu'est-ce qui se passe ? C'est un éternel recommencement. On reconnaît un homme brisé à son regard, mais aussi à son manque d'âme, aux sourires sincères qui ne sont plus que des souvenirs, à cette force de vivre qui vacille à présent comme la flamme d'une bougie menacée par le souffle du vent. Ils m'ont brisé ! Et ils veulent recommencer.
« Aller le taré sors donc de ta méditation ! » s'exclama l'un des sbires du docteur Ithax en prenant le bras de Robin. Le patient ne se débattait même plus à longue, il avait fini par accepter toute cette violence émanant de ses geôliers infernaux. L'autre blouse blanche vint prêter main forte à son camarade pour mettre le captif sur pied. Ce même prisonnier qui, bourrait de diverses potions ou autres sédatifs, peinait à rester debout bien longtemps. Le cerveau embrumé par les narcoleptiques et autres substances douteuses, Robin se laissait porter sans opposer la moindre résistance. Il voyait défiler les néons blancs se reflétant maladivement sur les murs ainsi habillés d'une désagréable couleur verdâtre. Toujours traîné par les deux « infirmiers », il rejoignit bientôt la pseudo-court dans laquelle les âmes égarées du Tartare, pouvaient jouir d'une petite promenade. Pour savourer l'instant, il fallait bien évidemment se défaire du paysage de désolation et de la présence omnisciente de cette infâme odeur de mort. Les deux infirmiers posèrent à la va-vite, Robin sur le premier banc qui se présentait à eux.
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Robin de Locksley
Lost one
♕ LOCALISATION : Le Chateau sombre, dans la Forêt enchantée
Il fallut à l'archer plusieurs minutes avant d'émerger et d'ainsi sortir de son état. Les deux infirmiers, restés près de la porte de sortie, le fixaient en émettant quelques commentaires qui malgré la distance, parvenaient aux oreilles de l'intéresser. Ce dernier releva le visage et leur lança un regard à vous glacer le sang. Il était loin le Robin de Locksley que l'on continuait à pleurer à la surface.
« Tu crois qu'il a entendu ? » « Mais non, tu te fais des films ! » « Je vais finir par demander une augmentation à Hadès ! » « Tu veux dire : s'il revient ! »
Les deux hommes éclatèrent de rire, tandis que Robin continuait de les observer. Dans sa tête résonnaient quelques infâmes paroles qui le poussaient à envisager le pire. « N'oublie jamais, ne pardonne jamais… Ils t'ont tout pris. La vengeance il n'y a que ça de vrai » Avait-il vraiment entendu cette voix ? N'était-ce pas le fruit de son imagination ? Sa mauvaise conscience ? Tout cela avait-il un sens ? Probablement que non, du moins c'est ce que toute personne « normale » pourrait penser si on lui posait la question. Robin baissa enfin le regard, au grand soulagement d'un des infirmiers qui commençait à se sentir mal à l'aise. Le patient souffla, ferma les yeux et profita de la petite brise de vent qui caressa son visage. Il ouvrit à nouveau les yeux et les posa sur le ciel, toujours aussi sombre et délesté de nuages. Puis, sans raison apparente, l'ancien héros se leva et avança vers le mûr, les deux blouses blanches se regardèrent et décidèrent d'avancer vers le patient pour le ramener près de son banc.
« Hey retourne à ta place ! » Ils s'approchèrent encore, Messire Locksley ne bougeait plus et restait face au mûr, il murmurait des paroles incompréhensibles pour ses deux interlocuteurs qui cherchaient à se rapprocher pour mieux comprendre. Quelque chose d'étrange était en train de se passer, l'un des deux hommes, peu rassuré, mit la main sur ce qui ressemblait à un bâton, l'autre qui jusqu'alors observait, posa la sienne sur l'épaule du captif et n'eut pas le temps de comprendre ce qui lui arriva par la suite. En effet, l'ancien archer « au grand cœur » lui prit le bras et le projeta avec force contre le mur. L'autre blouse blanche n'eut pas le temps de se servir de son bâton, car le patient était déjà sur lui. Robin le frappa au visage une première fois, puis réitéra encore et encore ses coups jusqu'à briser les os du crâne de son geôlier. D'autres sbires du docteur Ithax, témoins de la scène, se précipitèrent sur le patient qui continuait à frapper encore et encore sa victime. Plusieurs bâtons électrifiés se plantèrent dans la peau de l'ancien héros qui fut aussitôt maîtrisé en s'écrasant avec violence contre le sol. Jamais Robin n'aurait agi de la sorte, mais il n'était plus Robin. En faisant cela, il réveilla de nouveau l'intérêt de celui qu'il surnommait le docteur Maboule. Pour le meilleur ou pour le pire, l'homme au tatouage de lion n'était plus un jouet cassé qu'on pouvait laisser traîné au fond du coffre, il était devenu autre chose. Il était redevenu intriguant.
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Dernière édition par Robin Locksley le Ven 30 Mar - 19:01, édité 1 fois
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