J'étais bien à Oz. J'étais bien à Oz. J'étais mieux à Oz. Depuis que j'étais arrivé en ville pour ainsi dire il y a quelques heures, je ne me sentais pas bien dans mes baskets. J'avais plutôt envie de régler cette histoire le plus rapidement possible pour retourner à Oz. Je me sentais mieux là-bas. Et puis là-bas je pouvais contrôler la bête en moi. Là je ne savais pas si j'y arriverai et du coup comme je stressais je le sentais jubiler et reprendre le dessus.

Mais encore s'il n'y avait que cela.

Quand j'étais arrivé en ville. J'avais tout d'abord observé un peu les pratiques locales. J'avais changé de vêtements pour me fondre dans la masse puis je m'étais rendu compte que tout le monde se fichait que je sois là ou non. Non mais c'était quoi ce pays de merde ? Je suis le grand magicien d'Oz et tout le monde s'en fout ? Ça m'avait agacé et ça avait agacé aussi l'autre.

Mais il n'y avait pas que cela.

Ma patronne, la douce et délicate Zelena m'avait demandé de la rejoindre. Je l'avais fait. Jusque là tout allait bien. Cependant ce crétin d'haricot magique ne m'avait pas amené directement à Zelena mais plutôt dans une forêt tout pourrie – je déteste les arbres !. J'avais donc du me renseigner pour savoir où elle se trouvait tout en restant discret parce que je ne savais pas si ma chef voulait qu'on sache qu'elle soit là ou pas. Je n'aurai jamais cru qu'il y aurait autant de rousse dans cette pu... de ville ! On m'a baladé de rousse en rousse jusqu'à ce que je trouve ENFIN la seule et l'unique. Je vous jure les gens.

Quand j'étais arrivé devant chez la sorcière de l'Ouest j'avais pris le parti d'attendre un peu. Il fallait que je soigne mon entrée. Après tout, je ne savais pas pourquoi elle m'avait fait venir. Au bout de quelques minutes, je me décidais à toquer à sa porte et à l'ouvrir sans attendre qu'elle vienne m'ouvrir.

« Salut patronne ! »

Je rentrais dans la demeure de ma chef sans même attendre qu'elle me dise que je pouvais. Bon j'étais son pantin certes – aussi parce que l'autre aimait bien se faire malmener par une jolie femme ! - et c'est pour cela que j'aimais jouer à la provoquer. Parfois je le regrettais. Parfois j'obtenais ce que je voulais. Je lui faisais un large sourire.

« Comment ça va ? »

Banalité quand tu nous tiens. J'avais ma tête de petit con celle qui pouvait parfois l'agacer ou parfois la faire rire. Pour le moment je ne savais pas dans quel mood elle se trouvait. De toutes les manières j'arrivais toujours à trouver un moyen de la détendre.

« Je vous manquais c’est pour ça que vous m'avez fait revenir. »

Je m'asseyais à la table de cuisine de la sorcière de l'ouest avant de lui faire un grand sourire. Ouais je me moquais un peu d'elle mais elle me connaissait assez pour ne pas prendre mal ce que je venais de dire. Je sortais une pomme de ma poche et je croquais dedans. Ma patronne m'avait demandé de la rejoindre je l'avais fait. Maintenant à voir ce qu'elle attendait de moi.

Je m’étais attendu à un accueil un peu plus comment dire… Chaleureux ! et au lieu de cela elle me frappa derrière la tête en me traitant d’imbécile. Mais le pire c’était que j’étais en train de manger une pomme et je vous le donne en mille j’ai failli m’étouffer. Je suis certain qu’elle n’aurait eu aucun remord si j’étais mort sur sa table. Heureusement pour moi, je reprenais mon souffle mais sans oublier de lâcher un :

« AIEUUUH ! »

Bien sonore. Non mais j’arrivais juste et je me faisais déjà frapper. Je vous jure bosser pour une femme c’est le pire métier du monde. Ça me donnerait presque l’envie de prendre la poudre d’escampette. Cependant je voulais lui dire le fond de ma pensée avant. Je pouvais être totalement rancunier et c’était un peu le cas là.

« Alors petit un à moins qu’il y ait d’autre personne dans cette maison je peux vous appeler patronne. Petit deux j’ai surveillé mes arrières personne ne m’a vu venir ici. Petit trois j’ai dû mettre ces vêtements pour passer inaperçu. Et petit quatre ça ne va pas de me frapper comme ça je vous obéis et encore ça ne va pas. J’ai même failli m’étouffer. »

J’étais vraiment vexé. Je fronçais les sourcils. Si elle avait voulu me tuer elle aurait dû le faire à Oz au lieu de me faire venir jusqu’ici. Non ma reine devait avoir un autre plan en tête. Je la regardais droit dans les yeux en finissant ma pomme.

« En plus ça fait mal. »

Je reposais mon trognon de pomme sur la table et je croisais mes bras contre mon torse et je le regardais boire son vin. J’avais quitté le palais confortable d’Oz pour me faire frapper. Non mais franchement elle exagérait. Du coup j’étais moins content de la revoir. Moi elle m’avait manqué un peu et puis je n’avais pas l’habitude de dormir seul alors bon j’avais eu froid mais elle s’en foutait royalement vu sa tête. Je pinçais mes lèvres véritablement vexé alors que la bête en moi ne demandait qu’à s’éveiller pour lui rappeler qui était le véritable maître dans notre relation. Je finissais par me lever, enlevant la veste de cet affreux costume pour la poser sur le dossier de ma chaise.

« Bon vous voulez que je fasse quoi pour vous ? »

J’avais envie de partir de cette maison pour m’amuser un peu vu que visiblement Zelena n’était pas d’humeur et puis je pourrais peut être glaner des informations en ville.

Je pouvais me montrer un vrai gamin quand on me vexait et à vrai dire j’étais plus vexé qu’elle ne m’ait pas sauté dessus quand j’avais passé la porte qu’autre chose. Enfin c’était comme cela. Je devais faire avec. Zelena était une femme aussi instable que moi. C’était surement pour cela qu’on s’appréciait autant.

« Pfff n’importe quoi je t’ai observé avant de rentrer je ne suis pas crétin. »

Non mais elle me prenait vraiment pour un demeuré. Ça me vexait beaucoup parce que j’avais toujours pensé être un homme intelligent et là elle remettait tout en cause. Enfin là n’était pas la question. Je voulais qu’elle me donne un ordre pour que je puisse partir de là.

« Je ferai ça, je la surveillerai. »

C’était aussi simple que cela. Elle me donnait un ordre et je l’exécutais. Ça avait toujours été ça entre nous… en plus des parties de jambes en l’air bien évidemment. Je voyais qu’elle n’allait pas bien et je me sentais un peu mal de l’avoir engueulé. Elle était à cran et à bout. Je devais l’aider. En plus elle venait de s’excuser. Je ne pouvais pas partir comme cela maintenant.

« Et de quoi as-tu besoin maintenant ? »

Je lui souriais puis je me levais de ma chaise avant d’aller me placer dans son dos pour lui masser les épaules. J’avais toujours réussi à la détendre et ce soir ne dérogerait pas à la règle. Je la massais tranquillement prenant soin d’elle.

« Tu m’as manqué Zelena. »

C’était la seule femme avec qui je pouvais me montrer encore un peu tendre. Pour le moment du moins elle était la seule à avoir ce pouvoir sur moi. Elle m’avait manqué durant ces mois où elle était dans le palais de la méchante reine de la forêt enchantée. Je continuais mon massage avant de lui demander.

« On commence quand la surveillance ? »

Je n’espérais pas ce soir. J’avais fait un long voyage et j’avais besoin d’une soirée de répit et j’étais certain qu’elle aussi. Au fond elle semblait vraiment mal en point. J’aurai dû venir plus tôt pour l’aider.

Il y avait des milliers de façon de gagner la confiance de quelqu’un et moi j’avais un coup imparable.

« Je pensais me faire déclarer médecin. On va toujours voir les médecins et puis on se confie rapidement même si ce ne sont que des inconnus. »

Oui c’était étonnant de voir comment on pouvait faire confiance aux médecins. C’était ridicule même mais bon ça pouvait toujours servir. Je retrouvais le sourire quand elle me dit que je lui avais manqué.

« Ah oui ? Je demande à voir. »

Je voulais voir à quel point je lui avais manqué. Ça pouvait attendre un peu bien sûr. Tout venait à point à qui savait attendre de toutes les façons. Elle me proposa d’aller dans ma chambre pour me détendre un peu mais elle ne se rendait pas compte que sa elle je ne me détendrai pas. Bref je cédais à sa requête.

« Je vais aller me changer. »

Je jetais ma pomme et je me levais pour me rendre dans ma chambre. Je prenais les vêtements qu’elle avait mis sur mon lit puis je sautais sous la douche. Je prenais mon temps, je me détendais puis je sortais de la douche pour enfiler le pantalon noir et la chemise blanche que ma maitresse avait mis à me disposition. Je descendais la rejoindre rapidement et je vis le merveilleux repas qu’elle avait fait apparaitre. Je m’asseyais en face d’elle et prenait un verre de vin.

« Tu as des alliés en ville déjà ? »

Avoir des alliés ça pouvait toujours aider même si on ne pouvait compter que sur soit même. Et puis peut être qu’elle avait des ennemis sa sœur et ça pouvait nous servir. Je prenais un morceau de gâteau et je croquais dedans. J’avais toujours mangé n’importe comment et encore plus quand j’avais une faim de loup autant que ce soir.

« Tu as manqué à mon double aussi. »
La ferme, on était mieux sans elle.

Je lui lançais un sourire carnassier. Zelena n’avait pas eu vraiment eu à faire à Hyde. Il était beaucoup plus dangereux que moi. Parfois il arrivait à reprendre un peu le dessus surtout pendant nos ébats mais jamais assez longtemps pour la mettre en danger. Enfin après je n’étais pas certain qu’elle l’apprécierait vraiment.

« Tu veux que ça soit qui qui fasse la surveillance ? »
T’es qu’un crétin on va te voir venir à dix kilomètres faut me laisser faire.

Je levais les yeux au ciel. De toutes les façons dans cette histoire c’était Zelena qui devait choisir et personne d’autre.

Je haussais les épaules. Je n’avais pas peur d’évoluer dans ce monde. J’étais adaptable.
 
« Ne t’inquiète pas j’aurai leur confiance. »
 
Il m’était facile de charmer le monde. Au final j’avais même réussi à avoir la confiance de la reine d’Oz donc comment dire… Je savais m’y prendre.
 
« J’ai déjà hâte d’y être. »
 
Je lui faisais mon plus beau sourire carnassier avant de me rendre à l’étage afin de prendre ma douche et de redescendre à ses côté aussi vite que j’étais monté.
 
« Et ils sont dignes de confiance ? »
 
Je n’avais plus confiance en personne à part en moi-même et en Zelena. Bon après je n’avais pas totalement confiance en elle mais bon on s’approchait quand même des cent pour cent. Elle demanda à l’autre combien elle lui avait manqué et je sentais déjà qu’il était prêt à la prendre à même le sol s’il le fallait. Hyde n’avait vraiment aucune classe.
 
« Tu ne veux pas savoir. »
T’inquiète pas je lui montrerai tout à l’heure.
 
Je levais les yeux au ciel comme je le faisais souvent quand Hyde me parlait. J’avais de plus en plus de mal à garder le contrôle sur lui et les appels de Zelena ne m’aidait pas à garder la foi. Je finissais par arrêter de me battre et je le laissais prendre le dessus.
 
« Je pense qu’il va échouer ou se laisser distraire. »
T’es vraiment trop con.
 
Et voilà je m’en doutais qu’il allait me casser ! Il fit étirer un sourire sur mon visage. Je détestais quand il prenait possession de mon corps c’était comme si je ne pouvais plus rien contrôler, comme si j’étais obligé de subir et le pire était de constater qu’à chaque fois cette possession m’avait plu. Il reprit la parole et j’étais vraiment de plus en plus agacé.
 
« Je veux savoir jusqu’où je peux aller. »
 
Si Zelena lui donnait carte blanche, nul doute que Hyde serait joyeux au possible. Je l’entendais déjà préparer un plan d’action qui menait bien sûr à la mort. Zelena n’aurait pas dû l’inviter à se joindre à nous maintenant il allait prendre toute la place. C’était vraiment une plaie d’avoir deux personnalités.

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