Je pose ma couronne sur ma coiffeuse et détache mes cheveux blonds. Tombant en cascade sur mes épaules, je m’assieds sur le siège et me regarde dans le miroir. Je me saisis de ma brosse à cheveux et démêle ma chevelure avant de pousser un soupir. Je ne voulais pas rester là, mon amour me manquait mais je voulais surtout partir à l’aventure. Maman me connaissait, elle savait que je pouvais avoir envie de voir le monde et elle ne m’empêchait jamais de sortir du palais pour aller en forêt mais je n’avais pas le droit d’aller trop loin en forêt.

« Lina… » dis-je simplement à mon reflet avant de poser la brosse à cheveux et de tresser ma chevelure.

Retirant ma robe, j’enfile ma tenue d’archer avant de prendre mon carquois et mon arc et de quitter mes appartements. Ma cape sur les épaules, je descends aux écuries et scelle Ostine (ma jument) avant de quitter les écuries au galop. Sortant du parc royal, je me rends dans la forêt avant d’arriver près d’un lac non loin du palais. Je descend de ma scelle avant d’attacher la hanse d’Ostine à une branche pour la laisser se désaltérer et je m’approche à mon tour du lac avant de me baisser pour mettre les mains dans l’eau.

Le bleu lumineux de l’eau me refléta mon visage, caché sous la capuche de ma cape. Je me nettoie les mains et me relève avant d’entendre un bruit derrière moi. Respirant longuement, je pose lentement la main sur le bois flotté de mon arc avant de relever les yeux vers une femme rousse que je connaissais bien. M’avait-elle suivie ? Un frisson parcourt l’échine de ma peau avant que je ne prenne la parole, reculant d’un pas.

« Tante Zelena. Qu’est-ce-que tu veux ? » demandais-je à la soeur de ma mère.

Je connaissais ma tante, la sorcière d’Oz. D’après ma mère, elle était dangereuse et je m’en méfiais. Pourquoi était-elle là ? Je me mords la lèvre inférieure, me munissant d’une de mes flèche, et je vise très rapidement ma tante avec l’une de mes flèches, les sourcils froncés.

« Mes flèches ne ratent jamais leur cible. Je n’hésiterais pas à tirer. »

Bon sang, c’est fou ce que je pouvais m’ennuyer… Pourtant, Walsh avait essayé de tout faire pour m’occuper, mais en vain. Je n’avais envie de rien aujourd’hui et je n’étais pas de bonne humeur.  Même torturer mes serviteurs n’arrivaient pas à me redonner le sourire. Je prenais donc la décision de sortir. Je trouverai peut-être quelque chose à faire, ou une personne à traumatiser.  Je prenais donc le chemin de la forêt, car en règle générale, il y a beaucoup de personnes sur les routes, je savais très bien qu’aujourd’hui, c’était jour de marché. Mais même là, il n’y avait personne. A croire que tout le monde s’était passé le mot…Décidément… J’allais rentrer chez moi, lorsqu’un bruit attira mon attention.

Un sourire étira mes lèvres, il s’agissait de ma chère nièce, elle était à cheval et passa non loin de moi sans me voir. Je me frottais les mains d’avance, je sens que j’allais enfin pouvoir m’amuser un peu. Je ne pouvais m’empêcher de me demander ce qu’elle faisait là, toute seule. Mais en y réfléchissant bien, je me souvenais qu’elle adorait se promener en forêt et s’entraîner à tirer à l’arc. Je levais les yeux au ciel à ce souvenir. Bon sang, le tire à l’arc, ce n’est pas digne d’une dame. Qu’importe.

Je continuais de l’observer et j’attendais qu’elle descende de sa jument afin de la prendre par surprise. C’est tellement plus drôle quand c’est comme ça me direz-vous. J’avançais sans bruit puis décida quand même qu’il fallait que je me manifeste, je faisais donc exprès de marcher sur un morceau de branche afin de le faire craquer. Ce qui ne manqua pas de faire en sorte qu’elle se retourne. Je prenais un air surpris et innocent.

« Lina ? C’est comme ça que l’on dit bonjour à sa tante ? »

Mais je ne pouvais pas jouer la comédie plus longtemps. Je savais très bien quel tempérament elle avait. C’était celui de son père, alors quand elle disait qu’elle n’hésiterait pas à tirer, je savais qu’elle disait la vérité.

« Oh, je ne doute pas de tes capacités ma chérie. »

D’un simple mouvement du poignet, je changeais son précieux arc en bouquet de fleurs des champs.

« C’est plus digne d’une jeune femme, tu ne trouves pas ? Alors dis-moi, que fais-tu ici toute seule ? »

Je sentais que j’allais bien m’amuser finalement. Je gardais mon sourire sur mes lèvres.

 

« C’est comme ça que je dis bonjour aux gens en qui je n’ai pas confiance. » énonçais-je à ma tante. 

J’avais bandé mon arc et je visais ma tante d’une de mes flèches mais comme je m’en doutais, seulement munie d’un arc face à la magie de la sorcière d’Oz, je ne pouvais pas faire grand chose. Mon arc fut rapidement transformé en bouquet de fleurs. Je le lâcha au sol et leva un regard sombre vers ma tante. 

« Je ne suis pas ce genre de jeune femme ! Mais tu dois le savoir, n’est-ce-pas chère tante ? » maugréais-je. 

Jetant un regard sur Ostine, elle était trop loin de moi et ma dague était dans la poche de ma scelle. Il fallait que je fasse quelque chose cependant. je ne pouvais pas rester là, sans défenses face à la rouquine. Je n’avais pas assez de temps pour atteindre la scelle d’Ostine, je ne pouvais pas avoir ma dague mais je pouvais bien trouver quelque chose non ? 

« En quoi cela te regarde Zelena ? Et je ne suis pas seule. Le miroir de maman me guette toujours. » 

J’en étais sûre. Je connaissais maman. Je savais qu’elle ne me laissait jamais partir sans être sûre que son miroir me suive et sache où je me trouve mais je ne sais pas trop pourquoi, je ne sentais pas bien la suite des événements. Après tout, je faisais face à ma tante non ? La Méchante Sorcière de l’Ouest. Respirant longuement, je ne quittais pas des yeux la scelle d’Ostine. Comme je m’en doutais, ma jument vint près de moi et très rapidement, je m’empara de la dague qui se trouvait dans une des poches de ma scelle.

« J’ai plus d’un tour dans mon sac sorcière ! » énonçais-je en fronçant les sourcils.

J’avais peur. Oui j’avais peur de ma tante et j’espérais juste qu’elle n’allait pas me faire de mal mais c’était sans aucun doute la sous-estimer. J’espérais juste que maman me surveille, ou tout du moins que son miroir puisse la prévenir mais j’avais vendue la mèche à ma tante et j’étais sûre qu’elle allait s’occuper d’empêcher le miroir de savoir où je me trouvais.

La dague en main, je me recule d’un pas, toujours la dague en main. Il fallait que j’ai un moyen de me défendre, une dague face à la méchante sorcière de l’Ouest, il n’y avait pas de meilleurs moyens ? Mes yeux bleus ne quittant pas la rouquine, je restais là, prête à me défendre si besoin. J’étais simplement furieuse de ne plus avoir mon arc.   

« Vraiment ? Tu ne me fais pas confiance ? Et je peux savoir ce que j’ai fait pour mériter un tel traitement de faveur ? »

Je prenais un air faussement vexé. En fait, je m’en fichais de ce qu’elle pensait de moi. Tout comme ma sœur, cette fille était de la mauvaise graine qu’il fallait éradiquer de la surface de la terre. Mais étrangement, je n’avais pas envie de la tuer. Ce serait facile pour moi ceci dit, mais on ne se battait pas à armes égal, et j’avais, quand même, un minimum d’étique. J’éclatais de rire quand je la vis avec le bouquet de fleurs.

« Non, chère nièce, je sais très bien que tu n’es pas ce genre de fille. Même si j’avoue que tu es mignonne comme ça. »

Je suivais son regard et je comprenais parfaitement ce que cette dernière avait dans la tête. Très franchement, si ça pouvait lui faire plaisir, alors pourquoi pas. Je décidais de la laisser faire afin de voir jusqu’où elle avait le cran d’aller. Et connaissant le tempérament de cette dernière, je savais pertinemment que je ne serai pas déçue du voyage.

« Oh oui, je sais bien que ta maman te colle comme la glue colle aux doigts. Tu ne trouves pas ça agaçant à force, de ne pas pouvoir faire ce que tu veux comme tu le veux sans toujours avoir une personne sur ton dos ? »

Et ce qui devait arriver, arriva, sa jument se mit suffisamment proche d’elle pour la laisser saisir la dague. Non mais elle était sérieuse ? Je levais les yeux au ciel. Si je pouvais changer un arc en bouquet de fleurs, je vous laisser deviner ce que je peux faire avec une dague. Tout ceci devenait franchement ridicule.

« Oui, je vois ça. C’est bien, tu as de la suite dans les idées. »

Je la laissais reculer mais je ne cherchais pas spécialement à avancer. Je ne comprenais pas où cette dernière voulait en venir ni jusqu’où elle était prête à aller. Je savais qu’elle ne pourrait rien me faire, mais j’avais quand même envie de voir ce qui allait se passer.

« Je peux savoir ce que tu comptes faire avec cette dague Lina ? Tu sais très bien que tu ne peux rien contre moi. »

Je souriais mais je ne bougeais pas pour autant. Me demandant intérieurement si elle avait des pouvoir magique ou non.

« Tu es méchante et c’est la seule chose qui me pousse à n’avoir aucune confiance en toi. Et je sais que tu ferais tout ton possible pour t’en prendre à ma mère. »

Je fronce les sourcils face à ma tante. Maman m’avait parlé d’elle, j’écoutais ses paroles sans rien dire. Je lui fis rapidement comprendre que je n’étais pas le genre de princesse à me promenait dans la forêt en ramassant des fleurs tout en chantonnant des chansons. Non, je n’étais pas ce genre de princesse, j’étais princesse certes mais j’étais également une archère dès plus douée. Je sers le poing face à ma tante lorsqu’elle énonce le fait que c’était agaçant d’avoir toujours quelqu’un sur son dos.

« Non, je ne trouve pas ça agaçant. Ma mère veille sur moi à l’aide du miroir et c’est ça qui m’importe. Elle me laisse être une archère et ça, je lui en suis reconnaissante. C’est sûr que tu ne sais pas ce que c’est toi de veiller sur quelqu’un, tu n’as jamais connu ça. »

J’avais beaucoup de mal à rester calme en la présence de ma tante, oui, j’avais beaucoup de mal. Me voilà armée d’une dague désormais. J’avais pu récupérer la dague dans l’une des poches de ma scelle et je me maintenais désormais devant elle, armée de ma dague bien que je sache pertinemment que je ne pouvais pas me battre contre une sorcière simplement avec une dague.

« Je sais que je ne peux pas me battre contre toi tante Zelena, mais ce n’est pas pour autant que je ne vais pas me laisser faire sans réagir. » énonçais-je alors que mon regard s’assombrissait.

Je n’avais aucuns pouvoirs magiques, face à ma tante, je n’étais pas capable de grand chose mais ce n’est pas pour autant que je n’allais pas tenter quelque chose contre elle. J’espérais juste qu’elle n’allait pas user de ses pouvoirs contre moi, ce n’est pas avec une dague que je pourrais me défendre d’une boule de feu ou tout autre talent magique émanant de ma tante. Elle ne bougeait pas, je me stoppa également, ne quittant pas la rousse des yeux. Je savais qu’elle n’était pas là pour faire la causette. Mais que voulait-elle alors ? Elle ne serait pas venue là simplement pour me voir. Elle sait qu’elle risque gros en s’approchant de moi. Après tout, si elle s’attaque à moi, elle risque les foudres de ma mère non ? Je fronce les sourcils en rangeant ma dague, comprenant que ça ne servirait à rien.

« Qu’est-ce-que tu me veux ?! » redemandais-je à la rouquine alors que venais de taper sur le flanc de ma jument. Elle allait rentrer au palais et quand maman l’a verrait rentrer seule, elle comprendrait que quelque chose clochait.

« Oh, alors je suis méchante ? C’est ta maman qui t’a mit ça dans la tête je suppose… »

Bon, d’accord, elle n’avait pas totalement tord. Enfin si, un peu, je ne suis pas méchante, je suis mauvaise. Très mauvaise, et ça ne me pose aucun souci, ni aucun remord pour tout dire. En même temps, ma réputation me précédait, il était donc impossible que je passe pour une personne gentille. Mais cela dit, ce n’était pas ce que je recherchai spécialement non plus.

« Non, en effet, je n’ai jamais connu ça. N’oublie pas que je suis le vilain petit canard de la famille Lina. On trouvait plus simple de m’abandonner dans une forêt à mon triste sort, plutôt que de me laisser une chance. Mais cela dit, ça m’a plutôt renforcé. »

Contrairement à elle j’étais calme. Si ça se trouve, je pourrai lui donner ma version de l’histoire, lui expliquer pourquoi on m’avait abandonner, les conséquences que ça avait eues sur ma personne. Ma mère, sa grand-mère, n’avait pas eu le moindre scrupule à m’abandonner dans une forêt au milieu de nul part. Ca avait été un miracle que ce couple de paysans tombent sur moi et me ramène chez eux. Mais je n’avais pas spécialement envie de reparler de tout ça. Avec mon sourire en coin, j’analysais la situation avec elle. Personnellement, je prenais ça comme un jeu, car je n’avais pas envie de lui faire de mal.

« Alors oui, tu as raison. C’est vrai que c’est bien de garder ta dague pour te défendre et montrer que tu en aies capable. Mais en admettant que j’ai vraiment envie de te tuer, je ne pense pas qu’elle te servirait à quelque chose. Tu es une très bonne archère et une fille intelligente, alors observes autour de toi. Comment tu pourrais m’échappe ? »

Bon, clairement, elle n’avait aucune chance, mais j’avais envie de voir si cette dernière avait de la magie en elle ou non. J’étais intriguée par ça. Et si elle en avait, serait-elle d’accord de me suivre. Je n’allais pas tarder à être fixée. Je voyais qu’elle faisait partir sa jument et je savais très bien pourquoi.

« Ne t’en fait pas, je n’ai pas brouillé les miroirs, ta mère te voit, j’en suis certaine. »

J’allais vers elle m’asseoir sur le tronc d’un arbre.

« J’avais juste envie de parler c’est tout. »

« Non, c’est juste ta réputation qui te précède. »

Cela faisait plusieurs semaines que j’avais retrouvé papa et maman. Oh bien sûr, mon frère n’était pas aussi heureux que moi que nos parents nous aient retrouvés mais moi, j’étais la plus heureuse au monde. J’avais retrouvé mes parents, ils étaient enfin là et je n’étais plus seule au monde. Oh bien sûr, je n’avais jamais véritablement été seule, j’avais eu mon frère avec moi mais je m’étais sentie seule. je m’étais sentie abandonnée jusqu’à ce que j’apprenne que nos parents ne nous avaient pas abandonnés mais que la Fée Noire nous avait enlevés quand nous n’étions que deux nourrissons.

« Tu sais Tante Zelena, c’est la Fée noire qui m’a élevée alors j’ai connu pire que toi et tu ne me fais pas peur. » déclarais-je avant d’ajouter « Maman m’a dit que grand-mère t’avait laissé dans la forêt et que tu avais fini à Oz. » énonçais-je.

Oui peu de temps après nos retrouvailles, maman m’avait raconté toute l’histoire de notre famille, dont l’histoire de ma rouquine de tante. Bien qu’elle n’avait pas vécue de belles choses, elle faisait partie des méchants et elle n’avait aucunement ma confiance. Ostine était partie au galop pour retourner au palais, elle serait un moyen de prévenir maman et j’espérais qu’elle me viendrait en aide mais j’avais comme la rude impression que ça n’allait pas être chose facile. Je vins à pousser un soupir avant de reprendre la parole en levant le regard vers la soeur de ma mère.

« Je l’ai rangé ma dague Zelena et j’ai beau être intelligente, je sais que je ne pourrais pas t’échapper. Le champ est bien trop vaste et je n’ai aucune magie pour contrer la tienne. » énonçais-je, consciente que c’était sans doute cela qu’elle attendait « il faut croire que je ne pouvais pas hériter de mes deux parents. » ajoutais-je.

J’avais le don d’archer de mon père et peut-être qu’en étant la fille de la Méchante Reine, j’avais de la magie en moi mais maman ne voulait pas que j’en fasse l’expérience et je ne le souhaitais pas non plus. Avoir mon arc me suffisait pour me défendre mais là… Elle vins à s’asseoir sur un tronc d’arbre en me disant qu’elle n’avait pas brouillé les miroirs de maman et qu’elle était là simplement pour parler.

« Son miroir ne peut pas être brouillé. » énonçais-je avant d’ajouter « Parler ? » Je restais debout, assez loin de ma tante, me tenant sur mes gardes « de quoi veut-tu parler avec moi ? »

« Je me disais aussi. Tu me diras, il n’y a rien d’étonnant là dedans quand j’y pense. »

Je me demandais bien ce que ma chère sœur avait raconté à Lina pour que cette dernière me déteste autant. Car c’est bien connu, dans les familles qui se déchirent, il y a toujours deux versions. Si Régina avait donné la sienne, j’étais tout à fait en droit de donner la mienne. Même si je savais très bien qu’elle allait croire sa mère et non moi.

« Je n’ai pas l’intention de te faire peur Lina. Après tout, on est de la même famille toute les deux. Même si ça te pose problème de le savoir. Je sais parfaitement par qui tu as été enlevée. Oui, en effet, ta grand-mère m’a abandonné en forêt sans le moindre scrupule. Un couple de paysan m’a recueillit. Ma mère adoptive était douce et gentille, mais mon père était alcoolique et il ne se gênait pas pour me frapper. Il me traitait de monstre aussi. »

C’était d’ailleurs pour cette raison que j’étais devenue comme ça. Je me sentais rejetée partout où j’allais et je ne faisais confiance à personne pour ainsi dire. Quand la jument partie, je savais très bien où elle se rendait et je pouvais très bien la stopper si je le voulais, mais je la laissais faire, ma sœur verrait que je ne ferai pas de mal à sa fille chérie. Parfois, la solitude me pesait et j’avais besoin de parler à quelqu’un. Faiblesse ? Oui, sans le moindre doute.

« En effet, tu es très observatrice Lina. Mais je ne compte rien te faire. Si ça avait été le cas, ce serait déjà fait et j’aurai aussi arrêté ta jument. La magie n’est pas un don, tu peux très bien naître sans magie et l’apprendre ensuite. Tu devrais essayer d’ailleurs. Ca peut-être utile quand tu n’as rien pour te défendre. »

Je ne pouvais m’empêcher de rire. Son miroir ne pouvait pas être brouillé ? Mais bien sûr que si. J’étais largement plus forte que Régina niveau magie. Je savais très bien comment m’y prendre pour brouiller les pistes. Est-ce que ma nièce essayait de me provoquer ? Elle ne devrait pas me chercher sur ce terrain.

« Bien sûr que si je peux les brouiller, ne me lance pas ce genre de défit. »

Pour une fois que j’étais presque gentille. Mais je reprenais mon sérieux quand elle me demanda de quoi j’avais envie de parler avec elle.

« Tu peux me dire ce que ta mère t’a raconté à mon sujet exactement ? »

Spoiler:

Je ne quittais pas ma tante des yeux. Pour tout dire, je ne me sentais pas bien du tout en la présence de la Méchante Sorcière d’Oz mais elle ne semblait pas me vouloir du mal. Enfin, je restais tout de même sur mes gardes, sait-on jamais. Après tout, j’ai été élevée par la Fée Noire, ça vous forge le caractère ça même si je me suis vite rendue compte en retrouvant mes parents que j’avais beaucoup hérité de ma mère et que Richard était plus comme papa. Je ne disais pas un mot tandis que Zelena me comptait certaines parties de son histoire. Elle m’expliqua que grand-mère l’avait laissée dans la forêt, dans un couffin et envoyée à Oz.

Elle m’expliqua quelle avait été élevée par des paysans et que son père était alcoolique. Etrangement, je vis ma tante sous un autre jour. Après tout, peut-être qu’elle n’avait pas toujours été méchante ? Quelque chose l’avait sans doute poussée à être comme ça. Cependant, ça ne changeait pas le fait qu’elle était dangereuse et que j’espérais que quelqu’un vienne m’aider, bien que la rouquine ne m’est encore rien fait.

« Je… » dis-je simplement.

Pour tout dire, je ne savais même pas quoi dire sur ce que ma tante venait de me raconter. Comme ça, elle voulait juste parler avec moi ? Je fis un signe négatif de la tête lorsqu’elle me dit que je devrais apprendre la magie, que ça pouvait être utile quand je n’ai pas mon arc ou tout autre moyen de me défendre.

« Maman désapprouverait ça, elle dit que la magie corromps très facilement. Et puis, Richard en fait déjà, je suis très bien avec mon arc. Je ne veux pas aller à l’encontre de maman, puis, je…je ne pense pas être capable de faire de la magie de toute manière. » énonçais-je à ma tante.

M’asseyant sur un tronc non loin de celui sur lequel était installé Zelena, je pose mon carquois à côté de moi, vu qu’il m’était peu utile sans mon arc et pose mon regard sur la rousse. Elle me fait bien comprendre qu’il lui ait facile de brouiller le miroir de maman. Je lui fis un regard priant qu’elle ne brouille pas le miroir de maman sinon c’était clair que ma mère allait hurler, en sachant qu’elle ne pouvait plus veiller sur moi. Quoi que déjà le retour d’Ostine risquait de la faire inquiéter.

« Elle m’a dit que… Elle m’a dit que tu étais jalouse d’elle, que tu avais tenté de la tuer. Elle m’a dit aussi qu’il ne fallait pas te faire confiance, que tu étais capable de te servir des autres pour avoir ce que tu veux. Elle m’a dit que tu as toujours voulu sa place et que tu disais qu’elle n’aurait jamais dû venir au monde. » énonçais-je à ma tante « et que t’étais jalouse que Rumplestiltskin l’ait préférée à toi. »

Je ne pouvais m’empêcher de sourire au regard que Lina me jetait. C’était vraiment impressionnant à quel point cette jeune fille ressemblait à sa mère. Ceci dit, je me demande si c’est un compliment. Qu’importe. Je décidais donc de lui en dire un peu plus sur moi. C’était une chose extrêmement rare d’ailleurs, je n’étais pas du tout le genre de personne à parler. Mais je suis suffisamment bien placé pour savoir que les enfants sont des êtres innocents. Je n’avais pas du tout envie de lui faire pitié, bien au contraire, je voulais juste lui expliquer ma version de l’histoire.

J’étais persuadée qu’elle devait savoir faire de la magie, et que même si elle n’avait encore rien tenté pour le moment, ce n’était qu’une question de temps. Sa mère en faisait, j’en faisais, elle était donc destinée à en faire aussi. J’étais persuadée qu’elle avait toutes les capacités qu’il fallait pour ça, mais que ma chère sœur faisait tout pour que sa fille n’en fasse rien. Elle n’a jamais aimé que l’on soit plus doué qu’elle de toute façon.

« Vraiment ? Ta mère dit ça ? C’est drôle, elle en fait pourtant, et il me semble que ça lui réussi plutôt bien, tu ne trouves pas ? Ton arc te suffit ? Ah oui, en effet, j’ai vraiment trouvé ça impressionnant… La magie n’est pas forcément mauvaise Lina, tu as la blanche et la noire, à toi d’en faire bon usage. Ta mère serait s’en doute jalouse que tu apprennes plus rapidement qu’elle. Ca a toujours été un problème d’ailleurs. »

D’un simple mouvement de poignet, je lui fit apparaître son arc sur ses genoux. Je savais qu’elle y tenais comme à la prunelle de ses yeux et je savais aussi qu’elle était relativement adroite avec. Mais face à la magie, ça n’a malheureusement aucune utilité. Je voulais lui montrer que je pouvais être gentille parfois moi aussi. Je la regardais toujours avec mon sourire sur les lèvres.

« Et moi je crois le contraire, je suis certaine que non seulement tu sais en faire mais que tu serais très douée dans le domaine. »

Je perdais mon sourire sur le discours tenu par ma nièce. Il y avait tellement de choses qu’elle ne savait pas. Régina lui avait seulement donné les grandes lignes et elle avait tourné l’historie en sa faveur. Alors, je décidais de mettre les choses au clair et d’expliquer à Lina tout ce qu’elle ignorait.

« Il y a tellement de choses que tu ignores… Oui, c’est vrai, je suis jalouse de la vie de château qu’elle a eut pendant que j’étais en train de pourrir dans une cabane avec un père qui me tapait limite dessus. Je ne suis pas la seule à savoir manipuler les personnes. Ta mère est très douée pour ça aussi. Et je vais t ‘expliquer quelque chose. Pour lancer le sort noir, il faut sacrifier la personne à laquelle on tient le plus. Je tenais à Rumple justement et tu te doutes que même si je l’avais voulu, je n’aurai pas pu le tuer. En revanche, ta mère ne s’est pas gênée de sacrifier la vie de son propre père…. Elle te l’a dit ça ? »

Je fixais ma nièce, alors, ça donnait quoi de savoir que sa mère avait tué son propre père de sang froid ? Et que cette dernière ne me traite pas de menteuse, car je pouvais largement lui fournir les preuves qu’elle allait avoir besoin.