Depuis que la reine de cœur avait emménagée à Storybrooke, la diva s’était trouvé une nouvelle passion : conduire. En effet, elle avait appris elle-même à conduire des voitures, avec l’aide de quelques servants et multipliait les voitures luxueuses. Cependant, elle conduisait particulièrement mal, si ce n’était pas dire comme une folle. Ne respectant aucunes limitations de vitesse, elle conduisait comme une folle et avait déjà plusieurs accidents à son compteur.
Ce jour là, le danger publique de Storybrooke avait décidé de faire un tour dans sa toute nouvelle voiture, un Rangerover gigantesque. Elle s’était onc mise dans la tête qu’elle devait l’essayer, et c’était une occasion de descendre en ville pour boire quelque-chose et récupérer une robe qu’elle avait laissé au pressing. La reine de cœur se prépara alors, en s’habillant, comme à son habitude, sobrement, ses semelles et son rouge à lèvre dénotant de sa robe et son sac noir ébène. Attrapant se clés de voitures, elle ordonna à ses sujets de rendre son manoir si nette qu’en se regardant dans une des colonnes en marbre portant son magnifique escalier taillé dans la plus belle pierre Italienne, elle pouvait y voir son visage aussi nettement que dans un miroir.
Elle sortit de son manoir, un de ses servants ferma la porte de sa gigantesque porte blindée pendant qu’un autre courait lui ouvrir la porte de sa voiture. Ne leur adressant aucun regard, elle monta dans sa voiture, démarra et partit à toute vitesse, manquant d’écraser l’un de ses jardiniers.
Une fois sur la route, la reine roulait à plus de 190 km/heure, elle n’avait aucune idée de ce que pouvait bien être la signalisation ou le code de la route. Soudainement, la reine vit dans son rétroviseur, dont elle pensait que la principale utilité était de se remaquiller ou de se recoiffer, une voiture avec des gyrophares. Regina lui avait parlé de ça, c’était la police. Comme une petite armée faisant respecter la loi, faisant respecter des règles. Et Cora avait entendu parler de la gérante de la police, le Sheriff. C’était Emma Swann, la « sauveuse » qui avait gâché le bonheur de sa fille, et avait contribué à la rendre gentille et fade. Cora souffla un bon coup, se demandant ce qu’il pouvait bien avoir, après-tout, elle n’avait rien fait de mal. Le véhicule lui faisait de signes pour s’arrêter sur le côté, Cora râla un bon coup et se gara sur le côté de la route en marmonnant « Oh la garce… ».
Le véhicule s’arrêta juste derrière elle et une femme à la longue chevelure blonde sortit du véhicule. Cora ouvrit sa fenêtre, arborant un sourire un peu agacé, en effet, Regina lui avait demandé d’être sympathique avec les locaux, elle tentait de faire des efforts. Elle demanda :
Emma était particulièrement agacée, le regard fixé sur sa voiture qui faisait des siennes et refusait de démarrer, cette voiture qu'elle affectionnait avec une certaine tendresse et ce malgré qu'elle représentait un morceau de son passé qu'elle préférait oublié, une histoire déchirée, piétinée qui n'était plus que cendres, un amour qui avait brisé ses illusions, un homme dont le souvenir n'était plus que fantomatique. Elle plissait les lèvres et poussait un soupir, coulant un regard à son « père » qui se tenait à ses côtés et qui affichait une mine désolée. Il lui avait suggéré de prendre la voiture de fonction du shérif le temps d'amener sa fidèle coccinelle jaune au garage pour jeter un coup d'oeil au moteur de cette dernière. Ainsi donc, elle s'était retrouvée à sillonner les avenues de Storybrooke dans cette carrosserie nacrée et aux sirènes décousues, regrettant d'ors et déjà le confort de son véhicule tant aimé. Pour une fois, elle ne déplorait aucun accident particulier, une journée qui s'annonçait calme, paperasses qu'elle devrait rédiger en grande partie plutôt que de se retrouver à l'extérieur. Malgré tout, elle aimait ces moments de tranquillité où la petite bourgade ressemblait à une ville paisible et normale plus qu'à un carcan ensorcelé qui cachait en son âme des personnages issus de contes variés. Elle poussait un nouveau soupir, garant le véhicule dans une ruelle pour se poser quelques secondes, se laissant aller contre son siège, laissant ses pensées divagué sur sa situation actuelle. Un fils qu'elle partageait avec la Maire de la ville avec qui elle entretenait des rapports cordiaux, sans savoir si elle devait lui faire confiance ou non. Des parents avec lesquels elle apprenait à vivre, parents ayant son âge, parents pour qui elle ressentait une certaine affection au plus profond d'elle-même, une affection qu'elle avait du mal à montrer à leur égard, car ils restaient malgré tout des étrangers, ayant du mal à se projeter comme étant leur fille. Puis, il y avait sa magie qu'elle devait apprendre à maîtriser, ce flux né de l'amour véritable qui unissait ses parents, une magie qu'elle n'utilisait qu'en cas d'extrême nécessité, sinon, elle préférait oubliée son existence. Boston lui manquait tellement dans ces instants, Boston où elle n'était qu'Emma, une simple garante de caution, très loin d'être désignée comme étant la fille de Snow et Charming et la sauveuse, celle qui avait brisée la malédiction et dont la destinée était d'amener à chacun sa fin heureuse. Elle soupirait, massait légèrement l'arête de son nez, mal de crâne qui commençait à naître. L'air soudain se déchirait, un vrombissement canonique se répercutait en écho contre les bâtiments, forçant Emma à redresser la tête pour jeter un coup d'oeil à son rétroviseur, écarquillant les prunelles en voyant une voiture filée à toute allure, en une vitesse dangereuse et qui n'était acceptable selon les règles instaurées. « Génial... » Elle maugréait, allumant le contact pour faire une marche arrière et se retrouver dans l'avenue, filant à la suite de l'engin infernal, tout en allumant les gyrophares pour signifier au conducteur qu'il devait se mettre de côté. Elle du s'y reprendre à plusieurs reprises avant que la voiture ne se garait finalement, la sienne se garant derrière cette dernière. Elle s'extirpait de l'habitacle, reconnaissable à sa chevelure blonde, à sa veste en cuir rouge et cette étoile qui brillait à sa ceinture et qui était le signe du poste qu'elle occupait. Elle s'avançait prudemment jusqu'à parvenir à la vitre qui s'abaissait, dévoilant une femme dont les traits ne lui étaient inconnus. « Vous savez qu'il existe un code de la route ? » Une légère ironie se glissait dans ses mots malgré ce sourire poli et infime qui s'affichait sur ses lèvres. « Vos papiers du véhicule s'il vous plaît. » Son ton était calme et serein, plongeant dans les prunelles sombres de la femme qui exhalait une certaine familiarité, sans qu'elle ne puisse l'expliquer. Emma voyait tellement de visages et de silhouettes que les noms se perdaient souvent, mis à part ceux qu'elle croisait au quotidien. « Je vous demanderais ensuite de sortir. » Elle s'était reculée de quelques pas, sur ses gardes, ses doigts glissant en dessous de sa veste pour se poser sur ses hanches, doigts de sa main droite qui effleuraient son arme, même si à priori elle n'avait rien à craindre, mais les apparences étaient souvent trompeuses dans cette ville et elle n'imaginait pas à quel point en cet instant.
La reine de cœur vit cette chevelure blonde connue, cette chevelure appartenait à la femme qui avait détruire la vie de sa fille, à celle qui avait faite d’elle une vulgaire mairesse incapable de faire quoi que ce soit. C’était Emma Swan, la « sauveuse ». La reine de cœur serra les dents, ouvrant sa vitre. Elle tourna sa tête vers la Shérif, la regardant dédaigneusement de haut en bas. La sauveuse lui demanda si elle connaissait l’existence du code de la route. La reine de cœur réfléchit, en fronçant les sourcils : elle connaissait les codes de ses coffres forts, elle connaissait les codes de sa carte bleue, de son téléphone. Cependant, elle ne connaissait absolument pas l’existence d’un code pour la route… Elle dit, froidement :
« Ecoutez, je ne connais pas ce code pour accéder à vos routes. Cependant, ma fille est mairesse, et elle m’y autorise, je ne vois pas donc pas l’utilité de connaître ce code. »
Sereinement, la Shérif lui demanda les papiers du véhicule. Cora les sortit, elle les avait, en effet elle avait compris qu’il fallait des papiers pour tout et n’importe quoi, et y comprit pour une voiture. Elle tendit les papiers à madame le Shérif tout en se demandant pourquoi une telle arrestation ? En effet, elle n’avait pour le coup absolument rien fait de mal, elle n’avait même pas tué un insecte…
Ensuite, Emma Swan demanda la reine de cœur de sortir du véhicule, Cora, outrée, n'ayant jamais fait face à une telle autorité, réagit impulsivement : « Je vous demande pardon ? »
Cora était outrée, personne n’avait les capacités ni le droit de lui ordonner quelque-chose, elle était la reine de cœur et la plus libre des femmes de tous les royaumes réunis. Et ce n’allait sûrement pas être une supposée « sauveuse » qui allait changer cela.
« Avez-vous ne serait-ce qu’un soupçon d’idée de qui je suis ? Je suis Cora, la reine de cœur. Et rien ni personne ne me donne d’ordre, est-ce clair ? Et puis, je n’ai absolument rien fait de mal, je n’ai tué personne aujourd’hui, je n’ai torturé personne. Alors pourquoi une telle arrestation ? »
Cora descendit tout de même du véhicule, pour faire face à la Shérif, qui semblait tout de même être une dure à cuire. Néanmoins, la reine de cœur ne comptait pas en rester là avec un tel manque de respect. Elle comptait bien régler son compte à la petite sauveuse, destructrice de la vie de sa fille, et nouvelle « reine » de Storybrooke.
Elle arquait un sourcil, nullement impressionnée, sachant à présent pourquoi cette femme devant elle lui était aussi familière. « Mère de la mairesse, vraiment ? » Son ton restait incroyablement neutre alors qu'elle du se retenir de lever les yeux au ciel face à son ignorance, sa patience n'était de mise aujourd'hui et menaçait de s'effilocher à chaque instant. « Un code de la route, ce sont des règles mises en place pour éviter un quelconque accident et votre vitesse était à presque 200km/h. C'est une petite route, pas une piste de course. » expliqua t'-elle en gardant un calme impassible qui l'étonnait elle-même, saisissant les papiers du véhicule du bout des doigts, papiers qu'elle parcourait rapidement de ses prunelles émeraudes. Tout était en règle à première vue, mais elle préférait demander à à la femme de sortir, se méfiant de ses réactions et surtout peu désireuse d'enclencher une course poursuite à travers tout Storybrooke. Elle plissait les lèvres face à sa rage évidente et qui durcissait ses traits. C'était donc bel et bien la mère de Regina, Cora, ce qui expliquait cette familiarité ressentie et ce premier face à face n'avait rien qui allait en son sens. La méfiance était de mise, une méfiance qu'elle gardait vis à vis de Regina même si ses rapports avec cette dernière étaient beaucoup moins tendus qu'à l'accoutumée, ayant mis leurs différents de côté pour le bien de leur fils commun. « Je sais très bien qui vous êtes. » murmura t'-elle à son encontre, son regard ancré dans le sien, une certaine distance sécuritaire imposée entre elle et la sorcière. « Je ne fais pas de traitements de faveurs, reine ou pas reine, c'est la même règle pour tous. » Une légère ironie qui pouvait lui coûter cher, mais elle ne comptait se laisser démonter ou se montrer terroriser par ce simple statut ou par la puissance qui émanait de la mère de Regina. « Peut-être que vous n'avez rien fait présentement, mais au vu de votre vitesse délirante, vous auriez pu tuer quelqu'un. Freiner brutalement dans ces conditions aurait été quasi impossible. » expliqua t'-elle, toujours de cet air imperturbable, avec l'impression que si quelqu'un avait traversé la route à cet instant précis, elle n'aurait guère eu le réflexe de s'arrêter. « Je me dois de protéger les citoyens de Storybrooke et d'assurer leur sécurité et ce que vous avez fait là Madame Mills, c'était particulièrement dangereux et inconscient. » Elle coulait un rapide regard vers le véhicule, se murmurant à elle-même qu'elle devrait en parler à Regina. Elle se redressait, émeraudes qui se noyaient dans cet océan ébène face à elle, consumé par une haine virulente qui ne déstabilisait nullement Emma qui gardait toujours ce calme accentué par la froideur de sa personnalité et qui était si énervant pour autrui. « Rassurez-vous, aujourd'hui est votre jour de chance, vous vous en sortirez simplement avec une amende. » Nouveau sourire légèrement cynique et elle se dirigeait vers sa voiture pour récupérer son carnet et ainsi coller une amende qui serait salée à la mère de la mairesse de la petite ville, mais n'était-ce pas une erreur d'ainsi jouer avec le feu et de titiller la puissante sorcière qui perdait patience face à la sauveuse ?