La superficialité des gens n'était ni fascinante, ni intrigante, seulement une fatalité majoritaire prévisible et manipulable. La beauté resterait jamais idolâtrée avec ses temples construits de plus en plus haut pour laisser ses adeptes dans la poussière et ses messies au statut de Dieu sans qu'une seule trace de personnalité n'ait besoin de se faire entendre. Autant les gens disaient prônaient la pureté du cœur et la noblesse d'une âme, peu prendrait vraiment la main tendue d'une douce personne si des griffes se trouvaient à ses doigts. Les monstres étaient une fantaisie, une horreur ou un mystère à conquérir, à rééduquer dans les termes d'une société raciste qui niait être intolérante. Bien sûr, il ne fallait aucunement confondre créature et monstre, les êtes vivants lisses, colorés et aux paillettes étant instinctivement plus digne de confiance que les déformés aux attributs tranchants. Il était si simple d'uniquement prendre une apparence sombre et difforme pour que la peur se fasse sentir dans le cœur d'un inconnu sans même qu'un seul geste menaçant n'ait eu à voir le jour. Le Boogeyman connaissait évidemment tous les trucs pour engendrer de la terreur, quelle démarche était la plus prédatrice, quel mouvement subtil pouvaient dresser la garde d'un adversaire en moins d'un claquement de doigts. Pourtant, des crocs portés par autre chose qu'un chaton moelleux étaient suffisants pour apporter une méfiance dans l'esprit d'autrui.
Une noirceur sans faille s'enroulait sur ses doigts, un revêtement aussi fluide que de l'huile qui devint soudainement solide, formant des griffes sur les bouts précédemment rond et inoffensif de l'enveloppe charnelle. Personnellement, Pitch avait toujours ressenti une plus profonde familiarité avec les prédateurs, les monstres et les isolés. Il avait conscience que les foires à déformés faisaient profil sur une cruauté normalisée où la foule se rassurait par un regard aux barreaux en se disant qu'ils étaient protégés, que les bêtes étaient en cage alors que l'horrible réalité témoignait d'une âme blessée se protégeant à l'intérieur d'une prison, car la liberté n'offrait aucune gloire, mais uniquement une condamnation. Quelque chose d'aussi négligeable qu'un sixième orteil équivalait à des railleries et à de la honte pour les plus faibles d'esprit. Un regard sur ses propres pieds nus confirma le nombre anodin de ses orteils pâles s'agitant sous son attention, les ombres se précipitant à sa commande vers toutes les extrémités de son anatomie. La solitude de la journée permettait au cauchemardesque de manipuler librement sa magie, testant ses nouvelles limites et reconquérant ses habilités passées à force de détermination plus que de dextérité.
De retour à une forme corporelle, ses transformations physiques reposaient désormais uniquement sur l'illusion et la manipulation de la noirceur, devant revêtir un costume plutôt que de devenir soi-même le personnage qu'il voulait incarner. Les ténèbres le recouvraient maintenant complètement, une silhouette obscure assise sur le fauteuil décrépit du salon, un corps peint d'un noir uniforme jusque dans le blanc des yeux et le nacré des dents. La pièce froide s'assombrit quelque peu par les ombres circulant sur les murs, une danse mesquine imitant l'imagination collective qui donnait forme aux fantômes. Une alerte mentale retentit alors dans la tête de l'empathe, l'informant de nouveaux sentiments approchant, ce qui signifiait une vie humaine circulant vers son domicile temporaire. Fronçant les sourcils dissimulés derrière son masque d'obscurité, l'esprit analysa les émotions perceptibles qu'il n'associait pas à la présence de son colocataire craintif et vulnérable de méfiance. L'intrus était confiant, satisfait de quelque chose, déambulant dans l'établissement délabrer avec désinvolture et insouciance, traversant la porte principale pour s'arrêter brusquement lorsqu'ils furent tous deux à porter de vue.
La noirceur ondula rapidement à la surface de son corps, lissant ses traits faciaux pour ne laisser qu'un vide sans nez, bouche ou yeux, tandis que sa silhouette s'allongeait à l'imagination sordide de l'homme réalisant qu'il faisait face à un monstre. Le cauchemardesque vit le trépasser se figer dans la peur, les membres tremblant déjà alors que la terreur le frappait de plein fouet. Cette énergie si vive fit naitre un sourire invisible sur son visage, des appendices obscurs surgissaient de son dos pour se diriger vers sa proie tétaniser, un mortel n'ayant eu aucune rencontre préalable avec la magie et qui souhaitait plus que tout se réveiller de ce cauchemar. L'instinct de survie prit finalement le dessus sur ses membres paralyser alors qu'un grand cri résonna à travers la baraque et que l'humain tournait les talons dans l'espoir de fuir avec l'énergie de l'adrénaline. Toutefois, Pitch n'avait aucunement l'intention de mettre fin à cette si belle rencontre, un de ses nouveaux membres dorsaux agrippant le sac et le manteau de l'individu pour le garder en position pendant qu'il planait lentement sur le sol pour aller à sa rencontre. Les gémissements de l'inconnu se firent plus persistants, paniquer, alors qu'il luttait contre l'obscurité solide l'atteignant, débattant rapidement des bras pour se faufiler hors de son vêtement captif, trébuchant hors de la prise ferme du monstre pour tomber sur le sol. Les cris ne firent rien pour ralentir son avancé, la peur étant si vivante à l'intérieur de lui, offrant une euphorie par son honnêteté, car rien n'était plus pur que cette émotion primaire. Les ténèbres s'enroulèrent autour de la cheville de sa victime, trainant le corps inoffensif plus profondément dans la maison, suivant un script d'horreur qui réduisait l'homme en désordre hurlant dont les cris n'alertèrent malheureusement personne dans cet endroit isolé. L'empathe amplifia les émotions de son prisonnier, sentant les battements de coeur erratique de cet être affolé qui vivait l'effroi le plus immense que pouvait faire ressentir le boogeyman. La mort, la torture, la douleur, la captivité, la soumission, la monstruosité, tels étaient les principales craintes exploitables sans distinction d'âge, de race ou de culture. Ces éléments perpétuer par la majorité des vilains, mais qui n'avaient jamais vraiment été d'intérêt pour lui, son objectif ayant toujours été sa survie plus que le partage de la douleur. Pourtant, il n'y avait aucun déni quant à la satisfaction ressentie en goûtant cette peur, en sentant la force l'enivrer de nouveau alors qu'il répondait égoïstement au traumatisme se créant devant lui.
Son contrôle des émotions semble être le seul pouvoir presque intouché par le lieu, les sentiments toujours aussi vif, seulement plus faible par sa capacité à les détecter sur une plus longue distance, mais ici, si proche, touchant directement la victime, il n'y avait aucune différence avec sa force d'antan, forçant la conscience de l'homme à rester dans cette damnation. La proximité des corps força un contact visuel alors que Pitch soulevait l'intrus du sol, son regard scrutant le visage apeuré qui n'avait qu'un visage vide pour le confondre, l'obscurité étant la seule option, un trou noir absorbant la santé mentale fragile du visiteur. Il n'y avait aucun doute désormais que ce sceptique de magie croyant maintenant amplement à la vision offerte par le ténébreux, se repentant de ses mauvais choix de vie et désirant uniquement survivre. Ne veulent-ils pas tous cette même chose?
credi in me?
si, per favore, lasciami andare
non smettere mai di temermi
Sa prise se relâcha, l'italien s'empressant de reculer au sol, gardant sa vision sur le prédateur pendant qu'il prenait de la distance, la créature restant immobile avec ses ailes improvisées faites de bras qui remuait comme une vague dans l'océan. L'intrus se releva après avoir percuté le mur, courant la distance vers la porte d'entrée en trébuchant pour finalement quitter le regard du monstre qui ressentait encore la peur qui suintait de son corps et de son esprit. En fait, un petit concentra de son odorat apporta la réalisation dégoutante que l'apeuré avait souillée ses parties inférieures lors de l'épreuve de courage, faisant regretter encore plus à Pitch d'avoir un corps mortel et ses inconvénients. Une seconde suffit pour que les ténèbres autour de lui se dispersassent, laissant la chair pale à la lumière du soleil couchant s'infiltrant entre les trous de la demeure. L'humeur de l'esprit était dans une apothéose éphémère, une satisfaction sadique monopolisant son cerveau alors qu'il constata avec un rictus moqueur que son invité avait laissé derrière lui son manteau et sac à dos. Les possessions furent rapidement jetées avec négligence vers le tas de trouvailles qu'il partageait avec Frost, plusieurs objets mis à la vue dans le salon alors qu'ils réquisitionnaient les plus fortunés.
~Life no fun without a good scare~
Quelques minutes passèrent avant qu'une autre présence passe la porte, l'adolescent glacé apportant sa contribution matérielle en tenant des couvertures dans ses bras et Pitch s'étonna lui-même quand la vue du gardien ne diminua pas le sourire sur son visage, l'ennemi accueillant plutôt le retour de son colocataire d'une salutation. À la réflexion, le farceur n'avait pas une existence équivalant à une torture et quand l'obscur ne pensait pas à la rancœur, il pouvait même s'agir d'une personne confortable d'être autour. Dommage qu'il ait choisis de s'opposer à lui, les condamnant à une rivalité qu'aucune maison en ruine ne pourrait lui faire pardonnée. L'empathe circula autour du gardien, laissant celui-ci déposé ses acquisitions alors qu'il captait l'humeur plus légère de Jack, le garçon étant moins aigri qu'à l'accoutumer. Pendant un moment un doute se glissa dans ses pensées sur le fait que le gamin avait peut-être une avancée dans sa recherche des autres légendes, peut-être même des rencontres secrètes avec le groupe pendant la journée. Cette méfiance resta dans sa conscience, un poison se faisant connaitre jusque dans ses ongles même si le coté plus pragmatique de son esprit déduisait que le bonheur de Frost était trop simple pour qu'il s'agisse d'une réel possibilité. De plus, ils étaient des bourrins sans finesse, alors il était inconcevable qu'ils soient conscients de sa présence sans qu'aucune attaque ne soit faite contre lui. C'est donc le cœur plus léger que les maitres des cauchemars haussa les épaules à ses craintes et calme sa tête pour restreindre une partie de ses capacités mentale, ses propres sentiments étant assez demandant sans qu'il perçoive constamment ceux de son voisin de chambre. C'était beaucoup plus exaltant de se rappeler les quelques minutes de gloire de la journée.
BONUS:
-Bonjour, service de police de Storybrooke?
[Réponse à peine audible sur la ligne]
-J'ai un problème, figurez-vous, je me promenais dans les bois, merci de ne pas me demandez ce que je faisais par là-bas, et je me suis fait attaquer où il y a la veille maison apeurante!
[La voix est distinctement féminine, mais toujours trop faible pour que les mots soit clairs]
-Il y a un monstre, il fait probablement huit pieds....ne me jugez pas, je suis petit et costaud, mais il avait facilement six bras, et il a dérangé mon business dans les bois, je ne désire pas commenter dessus.
[Le son est désormais assez fort pour qu'Emma Swan soit reconnue comme étant la répondante]
-En tout cas! Occupez-vous de ce malfrat que je puisse continuer ma vie. Bonne journée madame!
Ce fut une journée remplie de péripétie pour l’adolescent aux cheveux de neige. Il s’était réveillé à la suite d’un autre cauchemar, un de ceux qui le terrifiait à l’idée d’aller dormir, écourtant sa nuit à seulement quatre heure. En se réveillant le soleil n’était toujours pas présent, alors le jeune homme avait quitté le confort de son lit afin de se rendre à l’extérieur de la maison. À chaque fois qu’il s’en éloignait il allait un peu mieux, peut-être était-ce aussi l’effet que lui faisait la petite ville lorsqu’elle était à son plus calme, mais ça il n’en savait absolument rien. Tout ce que Jack comprenait c’était qu’une marche lui faisait le plus grand bien et c’est sincèrement tout ce qu’il avait besoin de savoir. Il sortait habiller de son t-shirt et son jeans, ne vérifiant même pas si son colocataire dormait encore, avant de déposer ses pieds à l’extérieur. L’air était encore très frais, la brume matinale lui faisait comprendre que tout serait bien tranquille, mais dès que Frost passait près d’un bâtiment la brume se transformait en givre sur le bas des fenêtres. L’adolescent souriait, contemplant son travail inconscient, ça le satisfaisait de se savoir encore apte à influencer son environnement. Nous n’étions pas là pour parler de la pluie et du beau temps, des pouvoirs de Frost ou encore de son état mental. Nous étions là pour le suivre lors de sa marche au milieu d’une ville solitaire, là ou presque tous les habitants dormaient de pied ferme alors que le soleil n’était toujours pas présent. Les yeux vagabonds du jeune voleur se penchant sur les cours arrière des maisons ou encore les cordes à linges sur lesquels quelqu’un aurait oublié des vêtements. Depuis que son colocataire l’influençait ses mauvais coups avaient empirés. Si avant l’esprit de l’hiver ne volait qu’en cas de survie, désormais il se plaisait à l’idée d’avoir une pile aux trésors dans la maison. Les deux jeunes hommes semblaient s’entendre sur ce point puisqu’ils avaient de plus en plus d’objets insolite à rapporter à la maison. Aujourd’hui il avait un but précis, trouver des objets permettant à donner plus de confort au colocataire. (Colocataire qui au passage n’avait toujours pas de nom dû à une entente silencieuse entre eux. Les deux hommes semblaient se contenter des termes cités ci-haut, ce même si parfois Frost se plaisait à surnommer son colocataire Golden en l’honneur de ses yeux qui prenaient une teinte dorée sous le bon éclairage.) Frost ne ressentait certainement pas le froid, mais la maison avait de la difficulté à se chauffer malgré le poêle à bois au sous-sol qui était constamment en marche. L’esprit de l’hiver n’avait certainement pas envie de partager une crève à son seul ami dans toute la ville. C’est donc pour cela qu’il promenait son regard de maisonnées en maisonnées, cherchant la victime idéale en ce matin frigorifiant.
Son escapade durait des heures, parfois même une journée entière, il devait toujours attendre que la voiture jaune soit loin de lui avant de se montrer. Certes le shérif ne devait pas être debout, mais l’adolescent ne voulait pas risquer de la croiser en chemin, ni elle ni sa collègue d’ailleurs. Il avait appris rapidement qui faisait la loi en ces lieux et il semblerait que la blondinette avait droit à un respect incomparable de ses pairs. Jack riait sous cape à cette pensée, il ne savait pas pourquoi, mais il se doutait que cette impression était totalement fausse. Peut-être était-ce le regard blasé qu’elle lançait autour d’elle? Peut-être était-ce simplement l’intuition d’un vieil esprit solitaire qui en avait vue d’autres? Les rêveries de l’adolescent cessèrent quand au beau matin, soleil plombant directement sur lui, il vit des couvertures se faire étendre sur une corde à linge. Son reflexe immédiat fut de contourner la bâtisse, regardant chaque indice d’activité qu’il pouvait observer afin de réussir son coup sans être déranger. Un homme, une femme, deux enfants étaient dans la maison. L’esprit laissait son dos contre un mur en regardant les enfants quitter doucement sac à dos sur les épaules, prêt afin de se rendre à l’école. Le regard vif du voleur vit la mère les suivre, saluant de la main son mari qui prenait aussitôt son téléphone avant de fermer la porte. Il ne restait donc qu’un seul joueur à occuper? Voilà qui serait donc facile.
« Tu veux ça ce soir? » la voix de l’homme à l’intérieur ressemblait à un vieil accent Italien digne des films hollywoodiens. « Tu es sûr que la planque est encore bonne? » La conversation allait de bon train alors que Jack l’entendait discuter en longeant le mur de la petite maison. Les fenêtres étaient grandes ouvertes, c’était à croire que cette famille cherchait à se faire voler consciemment. Relevant un sourcil Jack escaladait la gouttière afin de se rendre au deuxième étage et il entrait par la fenêtre de ce qui semblait être la chambre de la petite. « Je vais aller préparer ça, ne soit pas en retard! » La voix grondait jusqu’en haut, figeant l’adolescent pendant quelques secondes, mais il entendit les pas descendre ainsi qu’une porte se fermer. Un large sourire vint alors se présenter sur l’esprit de l’hiver qui se mit à fouiller dans chaque tiroir disponible en étant aussi silencieux qu’un félin.
Une montre, de l’argent, quelques vêtements qui ferait au colocataire et un grand sac afin de mettre le tout dedans. La fouille avait durée environ deux heures sans jamais que l’homme en bas ne remonte. Au bout d’un long moment il l’entendit quitter ou plutôt il entendit la voiture ronronner dans le garage. L’esprit descendit très doucement les marches et il entraperçu ce qui lui semblait être effectivement un italien quitter pour de bon les lieux par le garage. Quand le silence fut maître des lieux il quittait l’étage pour se rendre en cuisine vérifiant aussitôt le contenu du frigidaire. Que de surprise quand il vit tous les plats soigneusement préparés et dans des plats prêts à emporter. Il prit le tout sans aucune hésitation, les ajoutant à sa collection qui devenait de plus en plus lourde à transporter. En sortant à l’extérieur par la porte patio il mit les mains sur les couvertures encore humide, mais les volaient tout de même, de toute façon elles étaient propres alors que demander de plus.
La marche le menant vers la chaumière en ruine était vachement longue surtout si vous considérez qu’il devait encore se cacher des policiers. Le jour étant levé, Jack n’eu d’autres choix que de se cacher jusqu’à ce que la nuit tombe, sachant qu’autant d’objets attiraient immédiatement l’attention auprès des habitants de la ville. L’attente fut pénible, la batterie du téléphone qu’il avait volé fut rapidement vidée, lui empêchant de jouer aux jeux qu’il avait téléchargé. Quand enfin il allait mourir d’ennuie le soleil partait laissant place à la bonne vieille lune qu’il adorait tant. Enfin à la maison il laissait tomber le lourd sac sur le sol ainsi que les couvertures qui par miracle avaient eu le temps de devenir amplement sec. Voilà qui tiendrait son colocataire au chaud, du moins pour le moment. L’esprit était dans sa tête, perdu au fil de ses propres pensées, il ne notifiait absolument pas son ami si ce n’était que d’un vague sourire sur son visage lors de l’accueil. Ses yeux vagabondaient sur la pile et il ouvrit un sac qui avait récemment fait son apparition. De ses yeux inexpérimentés il y trouvait un sac de farine industrielle…
« Tu as volé un pâtissier? » dit-il d’instinct avant de mettre son doigt dans le contenu. Sans attendre il apportait la poudre à sa bouche et grimaçait aussitôt. « BEURK! Elle est avariée! » crachait-il en sortant sa langue de sa bouche. Il jetait alors le sac près de la porte d’un geste las, dans l’intention de le jeter plus tard.
Spoiler:
-Madame la police? J’ai un problème. ON M’A TOUT DÉROBÉ MES BIENS! - Figurez-vous que j’avais une caméra par pur hasard chez moi et sans aucune raison particulière MAIS j’ai les images du voleur… - Blond, yeux bleu azur, pâle, on dirait un des petits itinérants qui habite hors de la ville…e tout cas rapportez moi mes biens, je n’ai pas la patience de cuisiner un autre souper cette semaine!
Pando
Dernière édition par Jack Frost le Jeu 27 Sep - 5:02, édité 1 fois
Le blond se retournait alors, son corps faisant dos à la montagne d’objets dérobés ou perdu en ville, sourire aux lèvres quand il aperçut le sheriff devant lui. Il était provocateur et ne s’en cachait absolument pas. Il avait ce sourire - celui qui voulait signifier qu’il ne craignait absolument pas la femme qui s’était invité dans la vieille chaumière- bien ancré sur le visage, écoutant chaque parole qu’elle venait prononcer sur un ton blasé. Elle observait la pile, puis les deux jeunes hommes, d’un air qui semblait grandement désapprobateur du point de vue de Frost. Quelle était l’explication si ce n’était qu’un besoin de survivre? La plupart des items étaient certes inutiles, mais une majorité servait à être vivant, surtout dans le froid de la chaumière. Si Jack n’en ressentait pas les effets néfastes, il voyait son colocataire dépérir avec les jours, il s’efforçait donc de rendre l’endroit beaucoup plus chaleureux. Heureusement pour eux l’énorme cheminée était fonctionnelle et très utilisée même en Avril. Alors que le blond s’apprêtait à ouvrir ses lèvres afin de répondre, il entendit une voix derrière lui se prononcer et avec cette voix des paroles digne d’un manipulateur se firent entendre. Jack arquait alors un sourcil avant de retourner sa tête avec incertitude. Il observait le brun pendant quelques secondes, assit sur son fauteuil et recouvert des couvertures afin de se réchauffer. L’adolescent se demandait si son approche n’était pas dangereuse, provoquant possiblement la blonde dans un jeu qui se voulait protecteur, mais le résultat pouvait transformer l’émotion de la femme en un mépris sans nom pour deux voleurs. Un faible soupire vint naitre à l’intérieur du jeune homme avant qu’il ne redonne son attention à la femme, croisant ses bras sur son torse afin de l’imiter, affichant le même sourire au visage que plutôt.
« La survie, madame Swan, c’est tout ce que nous cherchons à obtenir dans votre ville. Des repas, des couvertures…il faut bien apprendre à s’aider, surtout qu’il n’est pas question qu’on soient entassés comme des rats au couvent. » tentait-alors la voix de Frost avec une parcelle d’amusement mal caché. Il n’avait pas réellement envie de manipuler la femme, ni même de tenter le coup, elle était reconnue pour ne pas aimer les mensonges selon ce qu’il avait entendu. Il se devait donc d’être franc, mais la situation ne pouvait pas mieux tomber pour l’amuser un peu, surtout après leur dernière rencontre. Jack ne pouvait pourtant s’empêcher de courber son amusement jusque dans son visage, observant les réactions de la sauveuse, imitant ses mouvements comme un canard qui suivrait sa mère. « Qu’est-ce qui vous apporte jusque dans notre humble demeure? Si c’est une plainte des voisins, je peux vous assurez qu’ils seront gelés au matin, il ne devrait plus être un problème pour vous. » dit l’adolescent avant de rire sous cape. Il savait bien que l’endroit était reculé de la ville et qu’aucune âme ne vivait dans les alentours.
Alors qu’il allait de nouveau ouvrir sa bouche pour dire de nouvelles idioties afin de décourager la blonde un son vint le déranger. Le regard de Frost se détournait vers la pile d’objet géant alors qu’une voix étouffée s’était mise à chanter. « L’hiver s’installe doucement dans la nuit, la neige est reine à son tour. » Le blond se retournait complètement avant de plonger ses mains dans la pile, oubliant l’existence même de la blonde, cherchant à terre l’appareil qui résonnait dans toute la maison. « Le vent qui hurle en moi ne pense plus à demain » Jack grommelait sous cape « Mais ta gueule Elsa, on n’en a rien à foutre de ton vent, je suis plus fort de toute façon. » d’un chuchotement presque inaudible avant qu’elle surenchérisse « Cache tes pouvoirs, n’en parle pas, fais attention, le secret survivra. » Il grognait, de mauvaise humeur, avant d’enfin toucher l’appareil et de le lancer sur un mur. Si un jour il rencontrait la véritable reine d’Arendelle il lui dirait quelques mots sur cette chanson de merde. Craquant ses doigts, il levait la main vers l’appareil dans l’intention clair de le geler, avant de se rendre compte de la présence des autres. Valait mieux ne pas montrer à la femme ce dont il était capable et encore moins la rendre témoin d’un acte criminel- une intention de destruction- envers un objet volé. Il éclaircissait sa gorge, s’étirant faussement, avant de recroiser ses bras contre son torse. Regardant de gauche à droite, il observait les deux personnes, essayant de cacher le malaise du moment qui venait de naître.
Spoiler:
-Cherry…CHERRYL -Quoi? - On nous a tout dérobé TOUT - Après tu t’étonnes? Il y a quoi deux, trois policiers dans la ville pour gérer une tonne d’immigré de je ne sais pas où. On était mieux à New York. -On était en danger à New York. -À New York personne n’a volé la lasagne que j’ai préparée hier.
L'émeraude blasée et méfiante se posait sur le visage du brun qui venait de prononcer des paroles qui sonnaient comme une menace, pour une présence indésirée qu'elle représentait, dans un lieu où ils étaient, logiquement, en infraction. « A ta place, j'éviterais de profaner ce genre de menaces, vu la position délicate dans laquelle vous vous trouvez actuellement. » Elle coulait un regard entendu autant à celui installé dans le fauteuil et recouverts de couvertures dont certaines tombaient partiellement en lambeaux, qu'au blond qui se trouvait à quelques pas d'elle, une lueur malicieuse et rieuse brillant dans les prunelles hivernales de ce dernier, ne semblant se rendre compte de l'ampleur du délit qu'il avait commis, avec apparemment celui qui était son complice. Il y avait de l'énervement ainsi que des interrogations, nombreuses étaient-elles dans son esprit, son regard se posant une nouvelle fois sur le tas d'objets entremêlés, des bibelots et textiles subtilisés qui lui rappelaient une période de son existence sur laquelle elle ne souhaitait revenir. Les lettres résonnaient douloureusement dans son être à cette mention d'un abandon subi, se tournant vers le jeune homme qui venait de s'exprimer d'un ton qui ne laissait place au mensonge, mais à une sincérité tranchante et meurtrière. L'abandon, cette peur irrationnelle qui la poursuivait depuis son enfance, celle qui l'empêchait de se lier à quiconque, celle qui fragilisait les quelques liens tissés qui n'étaient que des chimères et finiraient par se rompre à cause d'un destin vicieux et implacable. L'abandon subi à plusieurs reprises, par ses parents, par les nombreuses familles d'accueils, par un amour déchu et des sois-disant amis qui n'étaient que traîtres et manipulateurs et celui qu'elle avait fait subir à son propre enfant, dans l'espoir d'une vie meilleure, différente de la sienne, abandon qui était un spectre macabre, qui résidait dans un coeur trop de fois piétiné. Le regard jadis ferme et autoritaire se brisait légèrement, le voile se craquelait et Emma regardait une nouvelle fois les lieux avec plus d'attention, ressentait la froideur qui effleurait son épiderme, lui rappelant à ses propres souvenirs de survie. « Vous habit... » La parole fût interrompue par Jack qui l'extirpait de ses pensées, arquant un sourcil à sa remarque, l'émotion qui avait percée le masque venait à s'évanouir, resserrant ses bras contre son buste, exaspérée par l'imitation de sa propre posture. « Pourtant, vous y seriez mieux qu'ici. » siffla t'-elle entre ses lèvres, s'avançant de quelques pas dans la pièce pour mieux l'observer. Elle avait l'impression de revoir sa propre histoire se dessiner sous ses yeux. Le vol, les habitations abandonnées, la survie qui prenait le pas sous tout forme de raison et bienséance. Elle poussait un profond soupir, prunelles froides qui se posaient le visage rieur du blond qui n'avait cesse de la provoquer et titiller sa patience déjà si fragile. « Sérieusement Jack ? » Elle l'observait longuement, presque comme une mère qui grondait l'un de ses enfants à cause d'une bêtise commise. Elle s'apprêtait à reprendre la parole, mais une chanson fendait soudainement l'air, brisant la quiétude des lieux, une chanson qui provenait du tas d'objets empilés, un objet qu'attrapait Frost en marmonnant contre ce dernier pour le lancer ensuite contre le mur, agacé par les notes qui provenaient de paroles trop connues et trop entendues. Un certain malaise planait durant un moment, Emma s'éclaircissant la gorge pour rompre ce silence gênant, s'avançant vers le jeune homme emmitouflé sous les épais tissus, laissant sa veste glissée sur ses épaules pour la poser sur celles du brun à l'identité qui n'était encore dévoiler et qui semblait plus souffrir de la froideur des lieux que Frost. Un geste naturel, presque maternel pour ensuite reprendre la parole, comme si ce petit incident ne s'était jamais produit. « Quelqu'un a porté plainte pour divers biens subtilisés dans sa demeure. » Son regard coulait vers les prunelles glacées et ensuite celles dorées et aux reflets argentés. « On m'a également signalée qu'un monstre qui ferait huit pieds et qui posséderait six bras se baladerait apparemment dans le coin. » La dernière phrase fût murmurée avec une certaine ironie, peu amène de vouloir croire à cette créature sortie de nulle part et qu'elle n'avait jamais remarquer auparavant dans Storybrooke, la mettant sous le compte d'un délire créée par une hallucination dû à une certaine substance que l'homme avait du ingérer. Un miroir partiellement brisé lui renvoyait sa propre image déformé par l'usure et la saleté, le regard émeraude qui ne cillait face à ce reflet à la détermination ardente, mais aux intentions néanmoins plus apaisées. « Depuis combien de temps êtes-vous ici ? » Une question murmurée, sans accusation aucune, ce n'était que par pure curiosité et aussi car une certaine inquiétude se manifestait en elle, un instinct qui s'éveillait, malgré elle, pour deux jeunes à l'allure juvénile et dont leurs âges étaient bien plus complexes que la réalité en elle-même, faisant d'elle la plus jeune âme présente dans la pièce.
Mieux qu’ici, avait-elle prononcée avec certitude dans un sifflement observateur. Elle avait bien raison en y repensant, surtout lorsque vous compariez la chaumière en ruine au couvent des fées. Certes les gens y étaient tassés comme des animaux, mais il n’avait pas peur d’attraper la crève un bon matin, enfin pas Jack, jamais Jack. L’adolescent était aussi pâle que sa mort l’avait voulu, glacé, ses cheveux fantomatique vestige d’une ancienne vie ayant traversé son corps d’adolescent. Il abaissait son regard à la pièce, ce salon de crime contenant les objets des vols collectifs, puis vers le jeune adulte beaucoup trop pâle pour que ce soit une normalité. Peut-être que la sauveuse avait raison, peut-être qu’il aurait été favorable pour lui et son colocataire de vivre dans une maison moins en ruine, pourtant quelque chose l’attirait dans cette chaumière. Un élément inexpliqué de familiarité, le liant directement dans un passé qu’il tentait de placarder à double tour dans son esprit, un sentiment d’appartenance qu’il ne comprenait pas complètement. Il en avait l’habitude, de ne pas comprendre, alors cette situation n’y changeait absolument rien. Il plissait sa lèvre, évitant le commentaire, évitant de répondre encore une fois et de mettre la policière en rogne. C’était déjà quelque chose d’avoir le ténébreux en colère, mieux ne valait pas tenter d’autres terrains selon Frost. L’esprit de l’hiver croisait donc simplement ses bras, imitant la blonde, tentant tant bien que mal de trouver un peu d’hilarité dans cette situation malaisante. Quand elle vint lui faire savoir qu’il était sur le point de détruire le peu de patience qu’elle avait, il ne fit que lever ses bras en l’air, pas plus haut que ses épaules afin de signifier qu’il ne ‘’comprenait pas’’ ce qu’elle voulait insinuer. Un vilain mensonge venant d’un vilain canard gelé, n’est-ce pas? Jack savait très bien ce qu’il faisait, son sourire indiquait exactement ce qui se passait avec lui, mais il ne l’avouerait pas à voix haute. Son esprit était barricadé derrière une façade d’hilarité, dernier vestige de sa personnalité morte avec l’affront d’une fée des dents. Il balayait la situation d’une main, recroisant ses bras sur sa poitrine, détournant le regard avant de regarder à l’extérieur. Le chemin n’était pas le plus évident à emprunter, même pour une shérif tel que madame Swan, alors son visage affichait son questionnement évident. Qui diable avait-il pu la mener jusqu’ici? La chaumière était isolée, son prédécesseur ne voulait définitivement pas être retrouvé, ce n’est pas comme ci l’endroit était très populaire pour les gens du coin. Un sourcil s’haussait sous ce questionnement alors qu’une valse débutait entre la blonde et le ténébreux, tout deux dans un jeu dangereux de manipulation visant apparemment à la faire fuir sans qu’aucune conséquence ne soit remis aux deux plus jeune. Une danse juste assez rythmée pour permettre à Jack de se poser des questions, l’esprit vagabondant dans son tourment, ses yeux cyan sculptant les expressions de la femme qui se faisait presque maternelle envers l’autre jeune adulte malade.
« Coupable » marmonnait l’esprit de l’hiver en soupirant alors que la femme faisait mention aux divers objets se trouvant dans la demeure. Il était allé trop fort, il le savait, mais y-avait-il réellement une autre option lorsque la seule personne vous comprenant dans l’univers se mourrait dans votre chaumière? Ce fut pourtant cette fameuse description d’un monstre qui illuminait un questionnement dans l’esprit de l’adolescent fantomatique. Un monstre? Il dévisageait instinctivement celui aux yeux dorés, plissant son visage déformé sous un questionnement encore plus présent, se demandant si ces sens n’avaient-ils pas raison vis-à-vis une identité cachée. Était-il Noirceur? Pitch Black de son surnom, le vieil ennemi de Frost qui avait presque réussi à détruire le monde tel qu’ils le connaissaient? Une grande inspiration fut nécessaire avant que Jack ne se déplace sans façon en destination d’une autre pièce. Il abandonnait la situation aussi simplement qu’elle avait été démarrée, comme si tout cela n’avait aucune importance. Un gloussement se fit entendre, la gorge serrée, l’estomac tiraillé par les doutes qui commençaient à devenir un aveuglement à force de ne vouloir y croire. Ce n’était pas le premier signe, ni le dernier, mais celui-là venait de frapper à la porte d’une conscience logistique oubliée. Un soupire, un long et douloureux soupire s’échappait de sa gorge, dos contre le mur qui longeait la pièce voisine. Yeux fermés, baigné dans l’obscurité, Jack se laissait encore plus étouffer par l’océan de folie qui l’emprisonnait dans son propre corps. Il tombait de haut, tout d’abord choqué par la nouvelle, mais un vent de calme vint remplacer ce sentiment harcelant. Trop calme, trop doux, trop…loin de qui il était. Ses yeux cyan laissaient place à l’obscurité de la mer abyssale, son sourire prenant une teinte sombre, son corps se relaxant. Autant être fou jusqu’au bout, tant qu’à l’être juste un peu, non?
Frost revenait peu après la fin des échanges et s’approchait doucement de la blonde tout en échappant un regard indescriptible envers son colocataire. « Alors, allez-vous nous arrêter? » dit-il nonchalamment en plongeant son regard dans l’émeraude, alors que son saphir n’avait plus de vie à offrir. Ni joie, ni malheur, ni rien. Le vide, l’absence était pire que le reste, pire que ce qu’il aurait du représenté sur son visage. « Parce que franchement, vous n’avez pas que ça à faire Swan et pour être sincère… » disait-il d’une voix provocatrice, un sourire hypocrite s’étirant sur ses lèvres froides. « Si jamais je vois un monstre, ce ne sera certainement pas à vous que je vais le reporter, je crains que vous ne manquiez d’expérience dans ce domaine. » Le blond appuyait une main sur sa propre nuque, laissant glisser ses doigts glacials lors d’une seconde, tentative naïve que de se réveiller de son propre cauchemar dans lequel il n’était plus maitre de ses propres actions. « J’ai quatre siècles d’avance sur vos maigres presque trois décennies…Je crains ne pas nécessiter votre aide, ni maintenant, ni jamais.» Finissait-il plus froidement qu’il ne l’aurait désiré, indiquant de sa main libre la porte non loin, laissant le choix clair à cette femme de quitter les lieux tandis qu’elle en avait encore la chance.
Spoiler:
-Mon amour, tu sais qu'on n'écoute pas ce genre de film dans la maison. - Papa! On m'a enlevé Elsa, alors je me tourne vers plus fort, plus machiavélique pour me la rapporter! - Mais chérie...c'est un méchant. - Ouais, bah le méchant il est plus efficace que toi et la mafia! Il a détruit l'espoir de tous les enfants sur terre sauf un bigorneau qui se pensait intéressant, alors excuse toi tant que tu veux...mais je mets mes espoirs sur noirceur pour détruire Jack Frost et me ramener MA ELSA.
Les orphelins maudits qui se retrouvaient en une étrange réunion. La solitude, l'abandon et le désintérêt de la civilisation les avaient frappé à tour de rôle, les amenant ainsi à ce qu'ils étaient aujourd'hui. Elle ne connaissait leurs histoires, ne connaissait les siècles d'existence qu'ils avaient parcouru dans la miséricorde et l'indifférence, mais les deux adolescents éveillaient en elle cet instinct protecteur, cette préoccupation quant à leur lieu de vie insalubre, la requête de cet italien peu aimable n'étant plus son objectif premier en cet instant où elle leur posait cette question qui n'était anodine, l'émeraude s'attardant un court instant sur les objets dérobés et sur la décoration délabrée et d'un autre siècle. Ce fût le brun emmitouflé dans des couvertures et dont la méfiance avait enrobée les prunelles scintillantes qui s'exprimait en premier, ne donnant de date précise, simplement qu'il était installés ici depuis son arrivée et peut-être celle de son colocataire hivernal. Elle ne fit qu'un léger signe de tête, se retenant de lever les yeux au ciel, mais pouvait-elle réellement les blâmer ? N'avait-elle pas été jadis à leurs places ? L'adolescente abandonnée de tous qui cherchait le confort d'un foyer et une certaine stabilité ? Le rêve s'était brièvement éveillé auprès de cet ancien amour qui n'était plus qu'une illusion, un souvenir sanglant reclus dans le carcan de ces émotions qu'elle ne voulait laisser transparaître. Elle était un feu ardent, aux sentiments refoulés et qu'elle restreignait sans cesse, laissant la froideur se peindre sur ce visage poupin, l'armure s'esquisser au travers d'une veste sanguine qu'elle venait pourtant de délaisser. Croisant les bras contre son buste, elle se pinçait les lèvres face à ce monologue empli d'une hostilité à l'égard d'une maire qui avait imposé son statut et pouvoir directionnel sous la contrainte, à l'égard de ces habitants qui malgré une vie volée avait su garder une certaine identité accompagnée de privilèges sous leurs enveloppes maudites. Il n'y avait qu'une vérité criante dans ses propos, car elle-même avait su retrouver en Henry cette famille longtemps déchirée et qui avait été un mythe dans un passé qui s'était révélé plus tordu et incompréhensible à la levée du sort noir. Elle se retrouvait avec des parents qui tentaient d'assumer leurs rôles, bien que tardif, face à la jeune femme qu'elle était devenue et qui pendant vingt-huit ans, avait du vivre sans ces derniers. A cause de Regina. Elle poussait un soupir à peine audible, arquant un sourcil à la mention d'un monstre plus redoutable que celui qu'elle s'entêtait à chercher. « Quel monstre ? » La curiosité noyait les prunelles verdoyantes pour ensuite glisser une main dans sa chevelure dorée qui s'écoulait sur ses épaules, s'avançant d'un léger pas en leurs directions. Le masque de la shérif commençait à s'effriter, ressemblant à s'y méprendre à celui d'une mère inquiète, surtout à la vue du visage blême du brun, pâleur qui était également présente sur les traits de Frost, mais dont il semblait s'en accommoder au contraire de son acolyte. « Je ne suis là pour vous blâmer, ni pour vous dire comment agir, simplement je... » Mais le blond qui était resté jusqu'ici envelopper dans le mutisme s'était redressé, s'avançait vers elle avec une expression qui n'exprimait qu'un profond néant, aucune étincelle ne brillant dans des prunelles où elle avait pourtant su capter autrefois la malice. Il n'y avait que les ténèbres entremêlées dans un océan de noirceur. La question fut lancée, une venue en ces lieux qui avait pris une autre tournure, même si elle était consciente de la plainte déposée, mais l'image de son propre passé s'était dessiné devant elle. Un tableau qu'elle aurait préféré oublier, remuant ce traumatisme enseveli au plus profond de son être. Elle fronçait les sourcils, à l'écoute de propos qui pointaient son incapacité à se débarrasser d'un quelconque monstre qui pouvait se trouver dans les environs. Il n'avait pas tord et ce malgré ce qu'elle avait affronté dans la forêt enchantée ou Storybrooke, Emma n'aimait user de sa magie pour parvenir à ses fins, préférant le confort de son arme qui n'était nullement efficace contre une créature venue d'un monde dont elle ne comprenait toutes les ficelles. La stupeur la frappait à la mention d'un âge avancé et qui ne se reflétait dans son apparence, coulant un rapide regard à celui emmitouflé dans les couvertures et désormais, sa veste. Cela n'était étonnant au vu de tout ce qu'elle avait vu passer au travers de ces derniers mois, mais l'entendre était encore plus saisissant. Elle suivait ce regard vers cette porte désignée d'un geste de la main, signe d'un départ souhaité et d'une présence qui devenait indésirable dans ce qui était leur chez eux temporaire. « Très bien. Je m'en vais. » Elle signait ainsi sa reddition et montrait ainsi que les arrêter était la dernière chose qu'elle souhaitait. Se détournant vers la porte vers laquelle elle se dirigeait, elle se stoppait néanmoins, se tournant une dernière fois vers eux. « Je ne suis pas votre ennemie. » précisa t'-elle d'un ton où la froideur avait disparue pour ne laisser plus que des notes plus douces, instinct qui s'éveillait au plus profond d'elle-même à l'égard de ces âmes pourtant plus âgées qu'elle ne l'était. « Si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous savez où me trouver. » Elle ne leur laissait l'occasion de répliquer qu'elle sortait déjà à l'extérieur, refermant la porte du taudis derrière elle, coulant un regard à la masure avec un infime pincement au coeur pour ensuite se détourner, ne pouvant de toute façon plus rien faire pour eux et ne pouvant les obliger à accepter son aide si ils ne le souhaitaient, mais elle pouvait au moins essayer de tenir cet italien à distance et peut-être le mettre dans une cellule, persuadée qu'il cachait plus que ce qu'il ne souhaitait le montrer en apparence.