Des contractions. De plus en plus intenses. Un mois trop tôt. Elle ne devait pas arriver aussi vite. Mais je le sentais. Elle n’attendrait pas plus longtemps, Melody voulait venir au monde. Mais rien n’était réglé avec le Ténébreux, il allait venir la chercher, je le savais et mon dieu, je m’en voulais, je m’en voulais tellement. Je fus aidée par Eric, Regina et la Fée Bleue pour pouvoir arriver à ma chambre qui nous avait été donnée pour notre passage au sein du palais de Regina. La douleur était intense. Je me mordais les lèvres jusqu’au sang pour me calmer, j’avais les larmes aux yeux, je savais que j’avais fait une erreur et ma fille méritait tellement mieux que ça.
J’étais là, couchée dans mon lit, transpirante, sentant la main de Regina dans la mienne, ne quittant pas Eric des yeux. Il m’en voulait, je le savais mais je savais aussi qu’il ne pouvait pas m’abandonner, pas maintenant, pas comme ça. Je respire longuement, suis les indications d’Eve. Inspiration. Expiration. Hurlement.
« Elle arrive ! » hurlais-je « C’est trop tôt. C’est trop tôt. » dis-je à l’intention de tous, y compris de mon mari.
Je ne pouvais rien faire contre, elle viendrait au monde, que je le veuille ou non. Je voulais faire quelque chose pour calmer ça, mais je voyais que même Eve avec sa magie ne pouvait pas calmer la douleur des contractions, elle était prête à sortir d’après la fée bleue. Les domestiques ammenaient des serviettes humides et de l’eau. Je sentais que ce n’était pas encore le pire. Mon regard croisa celui de la marraine de ma fille alors que je murmure entre deux larmes.
« Je ne veux pas qu’il me la prenne. » avouais-je alors qu’Eve me faisait comprendre qu’il était temps. Le travail avait déjà bien commencé. Et mon premier cri rompit le silence qui s’était fait alors que bientôt, ce serait les pleurs de Melody qui remplirait la pièce.
J’allais vraiment me réorienter sage femme. Ce n’est pas une blague. J’avais aidé Regina a mettre au monde les jumeaux et à présent, j’allais aider Ariel a mettre au monde sa fille mais étrangement, ma magie n’était pas d’une grande aide pour calmer la douleur contre laquelle elle luttait. Pour le coup, j’allais vraiment être une vraie sage femme qui allait avoir besoin d’aide, de tout le monde. Regina demeurait là, aux côtés d’Ariel, sa main dans la sienne pour l’aider à se détendre. Eric se trouvait là, j’avais eu connaissance de tout ce qu’il s’était passé, c’était déjà bien qu’il soit là pour assister à la naissance de sa fille. Je demandais donc aux domestiques de m’amener tout ce dont j’avais besoin avant d’énoncer aux deux hommes que j’allais avoir besoin d’assistance, je ne pourrais pas tout faire toute seule.
« On y est Ariel, quand je te le dirais, il faudra que tu pousses. Melody est positionnée correctement, tout devrait bien se passer. »
Je pose mon regard sur la sirène et la rassure avec un sourire avant que le travail ne commence. Je vins à déposer mes mains sur son ventre et compris que c’était le moment, elle venait de se contracter à nouveau après une nouvelle contraction.
« Maintenant ! »
Elle commença à pousser, j’essayais d’utiliser la magie pour la détendre un peu, si au moins je pouvais faire ça, ce serait la moindre des choses. Je demandais à Eric de poser un peu d’eau sur le visage de sa femme, Après d’innombrables minutes d’eau sur le visage, de cris, d’hurlements, de petit chien, parce que oui, je lui avais dit de faire le petit chien, je tentais de faire comprendre à Regina d’occuper l’esprit d’Ariel pour qu’elle ne pense pas à la douleur qu’elle ressentait encore. Très rapidement, je pu saisir avec douceur la tête de Melody.
« On y presque Ariel, il ne reste plus qu’à passer les épaules, j’ai la tête de Melody. »
La sirène poussa un hurlement presque tueur, un hurlement avec un fond sonore digne de sa voix ensorceleuse avant que Melody ne vienne finalement au monde. Demandant à mes assistants du jour de la mettre dans une serviette pour la nettoyer un peu, j’usa de la magie pour aider Ariel a expulser le placenta. « Une dernière fois Ariel, juste une dernière fois. » « Je suis épuisée. » ajouta la sirène.
Elle poussa une dernière fois et le travail était terminé. Prenant Melody dans mes bras après l’accord de son père, je fis tomber sur elle une poussière d’étoiles bleutées avant qu’elle ne pousse son premier cri et ne rompe le silence qui s’était installé entre nous tous. J’étais plus sale que jamais, la sirène aussi mais je me dirigea vers elle et déposa sa fille sur sa poitrine, offrant à la maman, les premiers instants avec son bébé. D’un mouvement de la main, je changea ma tenue salie par une robe simple, bleue mais agréable à porter et surtout propre.
Putain de merde on y est ! Ariel a des contractions et malgré toute la colère que j'ai contre elle je me dois de l'aider. Mais il faut bien comprendre que je le fais pour notre fille... Ouais non je le fais parce que malgré tout je l'aime aussi cette idiote de sirène... Nous l'amenons dans une chambre et je me colle contre le mur un pied posé dessus. Je ne sais pas quoi faire je me sens complètement impuissant. Je suis légèrement content qu'elle souffre mais juste un peu. J'ai le droit ! Et puis je dois vous avouer que je flippe un max. C'est le moment... Notre fille n'est bientôt plus en sécurité dans le ventre chaud de sa mère... Rumple va venir la récupérer. Mais nous n'en sommes pas encore là.
Ariel hurle de douleur et je sens les couleurs de mon visage partir. Espérons que je ne tourne pas de l'oeil. Je suis un homme, je suis fort ! J'écoute la fée et asperge le visage d'Ariel mais j'évite de la regarder. Je n'y arrive pas. Je sens que je vais craquer. Et là Ariel dit la phrase de trop... Elle ne veut pas que Rumple lui prenne sa fille ? Mais putain il ne fallait pas passer de pacte avec lui alors ! Elle s'attendait à quoi ? A ce qu'il oublie tout ????
- Putain de merde fais chier !
Je quitte le lit et me retrouve rapidement devant la porte de la chambre. Je fous un coup de poing à l'intérieur et m'apprête à sortir mais soudain j'apprends que Melody va sortir. Ca y est. Elle est là... J'autorise la Fée bleue à faire sa petite magie et j'entends pour la première fois la voix de mon … De mon enfant. Une larme coule le long de ma joue. Ma fille est remise entre les mains de sa mère. Je voudrais la prendre mais je n'arrive pas à faire un pas. Je ressens toutes sortes d'émotions, la joie, la fierté mais surtout la peur et la colère. Je regarde ce petit être si faible et déjà en danger... Je devrais la prendre et partir loin ! Fuir à jamais... Je suis père... Papa... J'ai un enfant...Je décide de m'approcher de nouveau du lit pour regarder ma fille. La personne la plus chère au monde à mes yeux, la seule personne qui comptera à jamais pour moi. Je me sens totalement perdu. Je caresse son si petit visage avec mon index. Et je murmure :
- Ma fille...
J'ai besoin de la prendre dans mes bras. Je n'ai pas eu huit mois comme Ariel pour la connaître, pour la sentir... Mais je ne sais pas si j'ai le droit. Il vaut mieux que j'attende pour le moment…
Aquaman c'est moi ! Je me sens mieux en présence des créatures marines que des humains parfois.
Regina Mills de Locksley
Storybrookian
♕ Lieu : 108 Mifflin Street, ou la mairie de Storybrooke
Regina avait été prévenue et sans attendre, elle s’était précipitée, par téléportation, auprès d’Ariel et avait aidé son mari Eric et la fée bleue à l’emmener dans les appartements mis à disposition du couple durant leur séjour au palais. Encore un accouchement, décidément, à elles deux, elles allaient repeupler le royaume ! La rouquine se plaignait que c’était trop tôt.
- C’est toujours trop tôt… commenta Regina qui avait accouché avec deux mois d’avance.
Si en général une naissance est un événement heureux et attendu avec impatience par les parents, celui-ci ne l’était pas, car la sirène avait passé un deal avec le ténébreux. Regina, elle aussi, avait fait des erreurs de ce genre dans sa jeunesse, aussi ne pouvait-elle blâmer la rouquine. La pauvre Ariel avait peur et la reine ne pouvait que le comprendre, à sa place, elle serait aussi terrifiée. Elle s’apprêtait à la rassurer quand la réaction d’Eric la fit bouillir de rage. Sans attendre, elle lâcha la main d’Ariel pour lui flanquer une gifle dont le bruit retentit dans toute la pièce, accompagnée d’un regard noir qui n’appelait aucune réponse. Puis, considérant qu’il avait assez accaparé l’attention, Regina délaissa le prince pour retrouver la sirène dont elle reprit la main.
- ça ira, je te promets que je ne le laisserai pas faire, il ne la prendra pas. Ne suis-je pas sa marraine ?
Il fallait la rassurer et par la même occasion trouver une solution. Regina réfléchissait tout en tenant la main d’Ariel qui suait à grosses gouttes à causes des douleurs engendrées par les contractions. Regina avait connu cela il y avait déjà six mois, et elle avait l’impression que c’était hier. Jamais elle ne pourrait oublier le jour de la naissance de ses enfants. Des enfants qui lui avaient été enlevés. Elle ne pouvait se résoudre à laisser arriver le même sort à Melody. Eve la regarda pour lui demander implicitement de distraire Ariel. Hochant la tête, elle reporta son regard vers la rouquine, lui souriant avec douceur.
- Allez, courage, je sais que tu souffres, mais tu verras, tu seras tellement heureuse quand tu la verras. N’est-ce pas là la plus belle des récompenses ? Comment tu l’imagines ? Avec des cheveux comme les tiens, ou ceux de son père ?
Son idiot de père qui était encore capable de râler alors que celle qu’il aimait, ou avait aimée, souffrait le martyr pour mettre au monde leur fille. Un homme ne pourrait jamais comprendre… Une nouvelle contraction, plus forte cette fois, et ce fut le moment pour Ariel de mobiliser ses forces. Ce fut long et pénible, mais Melody arriva enfin. Chacun retint son souffle le temps que la petite pousse son premier cri. Quel soulagement ! Regina en eut les larmes aux yeux, ne pouvant s’empêcher de repenser à Lina et Richard. Eve était vraiment incroyable, gardant son calme en toute situation. Regina lui lança un regard admiratif, en plus de l’émotion qui la traversa quand elle vit ce petit bout de chou posé sur la poitrine de sa maman. La reine se leva et recula pour laisser la jeune maman, et le jeune papa qui s’approchait, profiter de leur bébé. Elle se rapprocha d’Eve qui venait de changer de tenue et les observa de loin. Elle eut soudain une idée et lança un regard vers Eric.
Je m’en voulais tellement. Je m’en voulais tellement pour Melody, je ne voulais pas qu’elle naisse maintenant, je n’étais pas prête. On n’avait pas trouvé de solutions pour la protéger, on n’avait pas trouvé de moyen pour la garder auprès de nous et en prime, mon mariage et ma vie de couple était une véritable catastrophe. Je demeurais là tout de suite, la plus malheureuse de toutes les sirènes et futures mamans. Mon regard revint vers Regina alors qu’elle venait de frapper Eric. Je vins à lui glisser un léger « merci » qui pour moi, voulait finalement tout dire. Un sourire se voulant rassuré naquit sur mes lèvres.
« Tu es la meilleure qu’elle puisse avoir. » avouais-je à l’ancienne méchante reine.
Regina était la seule marraine qu’il faudrait à Melody, je savais qu’elle serait toujours là pour elle. C’est idiot, si on m’avait dit ça par le passé, je n’y aurais pas cru mais il faut croire que les choses évoluent et me voilà, là, actuellement, la main de Regina dans la mienne, tentant de ne pas hurler à la mort tellement les contractions me faisaient mal. Je suais à grandes gouttes, je le sentais mais je ne quittais pas Regina des yeux, je ne pensais pas à l’accouchement et je ne voulais aucunement penser à ce qu’il y aurait derrière. Ma crainte de voir débouler Rumple.
« Les yeux bleus. Je suis sûre qu’elle aura les yeux bleus. » énonçais-je à la brune, respirant profondément pour tenter de calmer un peu la douleur mais sans réussite avant de reprendre, alors que des larmes perlaient toujours sur mon visage même si je tentais de sourire un peu « je suis sûre qu’elle va avoir les cheveux de son père, une jolie brune. » avouais-je.
Je le savais, je l’avais toujours su qu’elle ressemblerait traits pour traits à son père mais j’espérais qu’elle appartienne à la mer autant que moi. Finalement, Melody finit par venir au monde et son premier cri me fit comme un retour de malheur. Je savais que je devais profiter d’elle, qu’il allait venir à un moment ou l’autre mais toutes mes pensées mauvaises s’effacèrent quand Eve me posa Melody sur la poitrine et que je sentis son petit coeur battre en rythme avec le mien. Pendant quelques instants, le monde autour de moi semblait s’estomper, ne laissant plus que ma fille, Eric et moi. Pendant un court instant, j’en oublia même l’épée de Damoclès qu’elle avait sur la tête à cause de moi. Je regarde Eric, j’étais épuisée, vraiment fatiguée. Mon regard se posa sur mon mari avant que je ne prenne Melody dans mes bras.