Il y a des temps immémoriaux, que l'on ne peut compter, régnait un monde de terreur et de destruction. Ce climat de douleur était dirigé par un groupe de 4 cavaliers, les cavaliers de l'Apocalypse. Considérés comme des démons destructeurs, ils étouffaient toute lueur d'espoir ou de bonheur dans ce monde. Certains disaient qu'ils étaient le reflet des péchés des Hommes et des créatures pensantes, d'autres prétendaient qu'ils étaient issus des plus profondes magies noires déchaînées par mégarde.

Quoi qu'il en était, personne n'avait la réponse à cette question à part les cavaliers eux-mêmes. Et Peine en était l'un deux. Représentant la famine, il rependait la douleur partout où il passait, rendant les terres stériles et asséchant les sources d'eau. Aucune nourriture ne pouvait jaillir des profondeurs de la Terre, déchirant les entrailles des peuples mourant de faim. Il se délectait de la douleur, se nourrissait de la Peine des autres, cela le faisait se sentir en vie. Peine ne remplissait que son but, une âme noire errant dans le monde, sans jamais ressentir la douleur qu'il causait au monde, aux côtés de ses acolytes de toujours.

Pourtant, comme dans toutes les histoires vint la fin des Cavaliers. Sur les Terres Anciennes du monde des contes, les Dieux de l'Olympe jaillirent et décidèrent de répondre aux prières de leurs fidèles en sauvant le monde avant l'extinction de toutes formes de vie. Grâce à un stratagème des plus habiles, les cavaliers de la mort se retrouvèrent tous piégés dans une boite sous la forme d'esprits, de démons : la Boîte de Pandore. Toutes les douleurs du monde s'y trouvèrent à jamais enfermées, dans une léthargie presque reposante.

Alors que nos 2 comparses étaient en mission dans la Forêt Enchantée, envoyé par Hadès pour récupérer une quelconque babiole magique, la malédiction du Sort Noir s'abattit sur le monde des contes. Alors, autant vous dire que nos amis démons ne firent pas long feu. La malédiction les happa. Peut-être, pour le mieux d'ailleurs.

Peine se retrouva Humain, donc loin de son apparence de petit démon, on pourrait presque supposer que sous la cape du cavalier noir pouvait se trouver cette apparence : un bel homme de grande taille, d'une stature fière, des yeux de glace et un rictus particulièrement agaçant. Répondant au nom de Sullivan John Sadness, à Storybrooke, étonnement, l'ancien démon n'était plus au service de son maitre. Toujours au service de quelqu'un, il se trouva être un conseiller municipal de la Mairesse Regina Mills et attaché aux ressources humaines et à la gestion du patrimoine immobilier de la ville. Autant pour dire qu'il avait droit de travail ou de chômage sur les employés municipaux, mais aussi sur les bâtiments de la ville.

Une charge qui pourrait être de lourdes responsabilités, mais dans laquelle Sullivan se retrouva parfaitement. Il aimait voir la panique dans le regard des personnes qui le voyaient arriver. Il pouvait apporter le malheur comme le répits, même s'il s'amusait particulièrement dans des petites manigances et parfois des petites farces. Il s'en délectait. Pourtant, quelque-chose lui manquait particulièrement dans chacun de ses méfaits. Un acolyte, quelqu'un avec qui partager ces petites joies. Surtout que sa maladresse légendaire le suivait comme son ombre. Personne pour rattraper ses bourdes, ses gaffes. Personne avec qui partager la peine quand la Mairesse pouvait sortir de ses gonds. Même si le regard de la jolie serveuse du bar lui était particulièrement agréable. Elle répondait au doux nom de Macaria, mais elle devait à peine dépasser la vingtaine. Pourtant si jolie ...

Alors, quand une nouvelle blonde arriva en ville et leva la malédiction ce fut comme un choc pour l'ancien démon. Ses souvenirs de servitude lui revenaient et la solitude lui sauta à la gorge. La Liberté aussi. Il n'était plus au service de son ancien maitre et il mit ce sentiment de vide sur cette liberté. En même temps, il prenait goût à cette liberté. Finalement, devait-il retourner auprès de Hadès ? Devait-il, finalement, être toujours au service de quelqu'un ? Ce travail à la mairie lui prouvait qu'il était capable de plus, de se débrouiller et de gérer de façon tout à fait convenable des affaires importantes d'une ville. Même s'il n'était clairement pas le plus apprécié des conseillers municipaux, il ne manquait pas de compétences. Sully avait pris goût aussi à toutes ces nouvelles technologies, à la mode, aux gadgets que cette vie lui procurait. C'était comme de la magie à portée de tous les doigts.

En parlant de magie ... Celle-ci fit son grand retour quelques-temps après la fin de la malédiction et l'ancien démon en recouvra certain. Quelques capacités de métamorphose légères, mais surtout un pouvoir qu'il n'avait pas avant : une empathie exacerbée. L'homme pouvait ressentir les émotions profondes des personnes autour de lui et particulièrement la peine, la tristesse des autres. C'était tout bonnement insoutenable. Il ne pouvait plus accabler personne sous peine de le ressentir aussi. Un véritable calvaire. Pourtant, cela pouvait aussi être un avantage non-négligeable. Il était capable de comprendre les autres et de répondre à ces sentiments. Pour le moment, ce "pouvoir" est plus un calvaire et il ne se rend pas bien compte de ce que cela peut lui apporter, il aimerait d'ailleurs beaucoup s'en débarrasser.

Sullivan, anciennement Peine, se retrouvait avec une situation des plus complexe à gérer : un dilemme de loyauté, un pouvoir qui lui pourrissait la vie, des sentiments pour une jolie demoiselle bien trop jeune pour lui, un ancien patron qui pouvait très potentiellement être dangereux et son acolyte de toujours aux abonnés absents. Il y allait en avoir des choses à raconter !