L'Auberge de la Grosse Bertha était le QG temporaire des Merry Men. Temporaire parce que quand on avait sa trogne sur des affiches "wanted" placardées dans tout le comté on ne pouvait pas rester longtemps à la même place. Mais le grand, le beau, le fort Allan veillait. Si le troubadour avait du porter un énième nom ça aurait pu être "Perfection". L'ancien chevalier s'arrangeait toujours pour promouvoir les actions de Robin des Bois et sa bande. Agir pour le bien du peuple était noble, mais avoir le peuple avec soit était indispensable. Et pour se faire de la bonne pub il n'y avait rien de mieux que les auberges. Allan faisait en quelques sortes une tournée de celles-ci. Pour l'heure il buvait un verre en bonne compagnie, celle de Marianne la fiancée de Robin. Outre le fait qu'il s'entendait très bien avec la jeune-femme Allan lui confiait régulièrement une "mission". La Lady avait accès aux pigeons du château. Aussi le troubadour lui remettait le plus régulièrement possible des messages à faire parvenir à son épouse restée à Kaamelott. Des poèmes très souvent accompagnés de petits cadeaux quand c'était possible. Aujourd'hui un bracelet tressé de fines cordelettes par ses soins.
- Non toujours pas !
Il savait ce que Marianne allait lui dire. De faire venir Ragnelle à Sherwood. Mais ce n'était pas une vie pour elle. Et puis elle devait veiller sur Guenièvre entre autres...Il y avait de nombreuses raisons qui faisait que le couple devait ne pas être ensemble. C'est avec un sourire de gratitude que Allan annonça
- Pour te remercier je vais t'interpréter en exclusivité ma dernière ballade !
Allan sauta souplement du banc et bondit sur l'estrade en bois avec sa Précieuse dans les bras : une cytare
- Oyé, oyé braves gens, avez vous entendu causer du nouvel ami du Prince Jean ?
Se servant de la lueur d'une torche qui brûlait, le ménestrel mima une ombre Chinoise qui glissait et feulait sournoisement
- Un serpent oui ! Quel humain voudrait-être ami avec Jean Sans Terre ? Le prince maudit s'est tourné vers le mal suprême, celui qui a fait chasser l'homme du Paradis ! Son nom ? Il n'en a même pas ce triste sire!
Les convives frissonnaient. Rien de tel qu'un rappel de la bible pour capter l'attention. Allan savait parfaitement comment faire passer les idées. Ses doigts caréssèrent les cordes de sa Précieuse.
Le prince cupide assis sur son trône subtilisé Agrippait entre ses doigts crochus les taxes au peuple volées Triste Sire devant l'or avaient les yeux larmoyants oyé oyé 'Mon prince comme vos mains sont nobles et royales" Jean sans Terre bien installé sur son pieds d'estal Ouvrit les doigts pour s'extasier "Tu as raison serpent plein d'acné" Enserrant entre ses anneaux les taxes tombées Triste Sire se promit de continuer à flatter
Les notes de fin tombèrent et Allan salua sous les applaudissement tandis que discrètement mais avec un sourire amusé, Marianne quittait les lieux.
Nottingham. C'était quoi le problème avec ce royaume qui refusait d'aller mieux ? Mushu n'y comprenait plus rien. Lui qui était persuadé arriver en sauveur en rendant le royaume prospère à nouveau en un temps records commençait à réaliser qu'il avait peut-être (je dis bien 'peut-être') très légèrement sous-estimé la situation. Pire, sans son incroyable confiance en lui, le dragon miniature aurait pu croire que son retour à Nottingham n'avait fait qu'empirer les choses. Heureusement qu'il avait un incroyable ego qui lui permettait de ne jamais remettre en doute ces idées ou décisions ! Malgré tout, il ne pouvait que déplorer le manque de résultat, même s'il ne s'en sentait pas responsable. Le problème lui avait pourtant semblé simple : un groupe de voleurs vidait les coffres et sapait l'autorité de la couronne. De son point de vue, déterminé qui était les gentils et les méchants dans cette histoire étaient d'une simplicité enfantine. C'est ainsi qu'il s'était placé dans le camp du pauvre Prince Jean et fit profiter la couronne de ces précieux conseils. Remplir les caisses en inventant de nouvelles taxes, juste le temps de mettre derrière les barreaux cette bande de voleurs, voilà un résumé dans les grandes lignes de son plan génial. Alors pourquoi son plan génial ne fonctionnait-il pas ?
Bien sûr, il pourrait tout mettre sur le dos des gardes ou du Shérif. Peut-être pas ouvertement du Shérif, cela dit. Il n'avait pas l'air d'un type commode, celui-là. Râler sur l’imbécillité des soldats était très tentant, mais, le dragon savait qu'en dehors de l'aspect ravivant de cette manoeuvre, le problème resterait intacte. Mushu avait passé la journée à faire les cent pas en se tortillant la moustache en examinant ce mystère sous tous les angles. Si son plan était parfait et que d'incriminer les soldats ne ferait pas avancer les choses, que pouvait-il faire de plus ? Le petit reptile rouge décida de se rendre sur le terrain, histoire de prendre la température au niveau du bas peuple. Cette décision incluait un énorme sacrifice de sa personne. C'est qu'on s'y faisait vite au grand luxe du palais !
Cinq minutes, ce fut le temps qui passa avant qu'il ne regrette sa décision de se salir les griffes. La vie de Nottingham quand on quittait le palais était horrible quand vous dépassiez difficilement les quarante centimètres (ce qui reste une excellente taille des plus respectable, néanmoins). Personne ne baissait les yeux pour faire attention à lui. Mushu ne comptait plus le nombre de fois où il faillit se faire piétiner ou écraser. La crasse ambiante n'avait pas mis longtemps avant de le contaminer, ternissant rapidement le magnifique rouge de ces écailles pour leur donner un aspect à la limite du boueux.
Mushu ne se plaignait pas trop de ce traitement honteux. Enfin, si, il fulminait intérieurement, mais, se retenait du mieux possible. Pour le bien de cette petite mission d'espionnage qu'il s'était attribué, la discrétion était de mise. Décidément, le peuple de Nottingham ne méritait pas tout le mal qu'il se donnait pour eux !
Bref, passons les détails, le petit dragon arriva s'en trop d'encombres à l'Auberge de la Grosse Bertha en essayant de ne faire aucun commentaire sur les goûts des propriétaires en matière de nom. Entre ça et les titres que s'attribuaient les bandits locaux, les noms stupides semblaient être une tare récurrente du royaume. Même avec un nom bizarre, une auberge était la meilleure source d'information. Mushu en savait quelques choses puisque, du temps où il avait été humain, il en avait fréquenté beaucoup et n'était pas le dernier quand il s'agissait de propager une bonne histoire. Ni vu ni connu, il gagna une petite place en hauteur et à l'abri des regards. Il s'était confortablement installé, autant que possible en tout cas, et se laissait presque bercer par la nostalgie de l'époque où il racontait contre des verres offerts, ces aventures contre des géants, lorsque quelqu'un bondit sur l'estrade en bois avec une cithare à la main.
Comme s'il s'agissait d'un signal, Mushu se redressa un peu dans sa cachette. La suite ne fit qu'attirer d'avantage son attention puisque le musicien parla du nouvel ami du Prince Jean. Aussitôt, le petit dragon sentit son orgueil gonflé par une fausse modestie. Serait-il possible qu'il s'agisse de lui ? Bien sûr qu'il ne pouvait s'agir que de lui. Lui dédié une chanson ! Mushu n'avait jamais eu de chanson sur lui, malgré tout les efforts qu'il avait fournis pour aider les autres. Ah, la population de Nottingham remontait un peu dans son estime. L'imitation en ombre chinoise n'était pas fameuse, mais c'était l'intention qui comptait, et puis, en toute modestie, il était un expert en ombre chinoise donc il était normal de voir facilement les imperfections de cette tentative.
Serpent ! Le mot le tira de ces pensées auto-flatteuses. C'était quoi cette histoire de Paradis ? Il n'avait jamais chassé qui que se soit ! Et il avait un nom ! C'était juste que ce royaume de bouseux ne se donnait pas la peine de retenir un nom provenant d'une autre contrée ! Mushu était tellement outré qu'il n'en trouvait pas les mots. Il essaya de donner au musicien le bénéfice du doute après cette introduction peu flatteuse et se pencha pour voir la réaction des convives. Un de ces idiots allait forcément intervenir pour prendre sa défense, non ? Non. Ils semblaient plutôt terrifiés. Bon, passons pour l'instant, Mushu n'allait pas se plaindre d'inspirer un peu d'effroi.
Le bénéfice du doute qu'il avait, dans sa grande bonté, accordé au ménestrel, fondit comme neige au soleil à mesure que les rimes s'enchaînaient. Lorsqu'on arriva au passage avec l'acné, Mushu n'avait pu s'empêcher de porter ses griffes à son museau comme s'il voulait vérifier, avec angoisse, cette ligne de la chanson. Mais non, il n'était pas plein d'acnés ! Et il n'était pas un serpent ! Il allait dire deux mots à cet artiste !
Dès que les dernières notes moururent, Mushu n'attendit pas pour exprimer ce qu'il pensait de cette composition avec un 'boooooouhhhhh' bien senti. Il pensait que sa modeste intervention serait accompagner par les huer du public, sauf que, contre toute attente, le public en question applaudissait la création. De ce fait, au lieu d'être noyé dans la masse, son intervention sonnait comme une fausse note. D'ailleurs, les convives cherchèrent l'origine de sa huée. Le petit dragon se félicita de sa cachette qui le rendait invisible aux yeux de ceux ne sachant pas où chercher. "Bon, d'accord, c'était pas mal." Concéda-t-il pour attirer l'attention de l'artiste. Par le grand ancêtre, il avait dû rassembler toute sa volonté pour que ce compliment franchisse ces lèvres. "Mais je crois que vos sources ne sont pas très fiables. Déjà, le nouveau conseiller n'a pas d'acné. Je sais que les rimes en é ne sont pas facile à trouver, mais, vous auriez pu trouver autre chose." Critiqua-t-il avec le ton condescendant de celui qui savait de quoi il parlait. "Ensuite, je... ne... suis... pas... un SERPENT !" Articula-t-il avec ce qu'il estimait être un énorme effort de patience. "Et puis, c'est quoi cette histoire de Paradis ?" Mushu venait d'une contrée avec d'autres croyances, il ne pouvait donc pas comprendre cette comparaison biblique.
Comme toujours Allan était content de lui et de sa création. Les applaudissements crépitaient dans la petite auberge. Il savait ce qu'il allait se passer ensuite. On allait lui poser plein de questions sur le fameux Triste Sire (car désormais il était baptisé ainsi) que le troubadour allait devoir habilement esquiver. Déjà parce qu'il ne savait pas grand chose du serpent et ensuite parce que son but n'était pas de donner des informations. Ca il le réservait aux Merry Men en exclu !
Par contre il ne s'attendait pas à ce que l'objet de ses moqueries soit présent et lui réponde. Avait-on vu un serpent boire une chopine à l'auberge ? Lorsqu' Allan comprit qui il avait en face de lui il allait utiliser sa stratégie habituelle : tendre les poignets avec un air larmoyant en disant "Qu'on le mette aux fers je sais", se faire emmener pendant que le bon peuple huait les gardes et s'évader. Sauf que là Triste Sire semblait vouloir discuter. Tiens donc ! Allan partit donc dans une révérences des plus exagérées
- Mille excuses Noble rampant ! Peut être auriez-vous préféré "ridiculement accoutré " ou encore "empli de cupidité" ?
En improvisateur émmérité De Dale savait rebondir sur ce qui lui était dit
- Si vous n'êtes pas un serpent qui êtes vous alors avec votre peau d'écailleux ? Un dragon peut-être ?
L'assemblée éclata de rire. Là où ça rigola nettement moins c'est lorsque Triste Sire demanda ce que c'était cette histoire d'homme chassé du paradis. Allan se signa devant ce terrible blasphème et il ne fut pas le seul. Le diable était entré dans l'auberge et si il ne faisait rien on allait le brûler sans plus de cérémonie. Les traits du chevalier prirent un air de sauveur.
- Ne le touchez pas j'en fais mon affaire!
Si de Dale manquait cruellement de modestie on le savait pieux et on le laissa faire. Allan attrapa ferment la créature et sortit dehors. Une fois à l'abri des regards et des oreilles indiscrètes il desserra son emprise. Triste Sire n'était pas du bon côté c'était certain. Mais son ignorance des us et coutumes de la belle Angleterre intriguaient le Merry Man.
Son bon coeur le perdra un jour. Mushu n'en revenait pas que la populace appréciait la chanson qu'on venait de leur servir ! D'accord, le sujet était très intéressant, mais, les paroles étaient véritablement insultantes en plus d'être en grande partie mensongères. Franchement, il aurait pu appeler la garde pour arrêter tout ce petit monde ou encore mettre le feu à cette auberge. Mais non, au lieu de cette démonstration de force, il avait voulu discuter. Il était trop bon envers cette bande d'ingrats ! Un jour, cela se retournera certainement contre lui. Bah, maintenant qu'il était lancé, autant continuer jusqu'au bout.
Il devait bien reconnaître un certain talent à ce ménestrel. Au lieu de se prosterner et formuler mille excuses en réalisant être devant le sujet de sa chansonnette, il improvisa de nouvelles paroles, sans se laisser démonter par les critiques. D'accord, il voulait jouait à ça ? Alors ils seront deux à y jouer, car, dans ce domaine, le petit dragon n'était pas en reste. "Oh bien sûr, tout de suite les stéréotypes." Lâcha-t-il devant la rime 'empli de cupidité' en levant les yeux au ciel. Parce qu'il était un dragon, on le croyait cupide. Bin voyons ! Franchement, cette sale réputation concernant la noble classe de reptile auquel il appartenait avait la vie dure. "Je préférerais 'Ouvrit les doigts pour s'extasier "Tu as raison mon noble conseiller' ou encore 'Ouvrit les doigts pour s'extasier "je devrais plus souvent t'écouter", en plus, ainsi, tu corriges ton erreur à propos du serpent que, je le répète, je ne suis pas." Répliqua-t-il sans hésitation, tel un professeur qui corrigeait gentiment son élève pour lui apprendre une leçon.
Oui, il tenait beaucoup à cette dernière partie. Durant sa longue vie, on l'avait quasiment traité de tous les noms. Il lui arrivait de tolérer le terme lézard... Non, en fait, il ne tolérait pas cette comparaison non plus. Être traité de serpent, bien qu'il n'eût pas compris la moitié des allusions du ménestrel, n'était pas du tout à son goût. Allan riposta aussitôt, en demandant s'il était un dragon. Le visage de Mushu s'illumina un bref instant. Ah, il savait bien qu'il avait quelque chose à sauver chez ce musicien ! Hélas, cette joie ne dura pas longtemps, car l'assemblée éclata de rire.
"Bien sûr que j'en suis un ! Arrêtez de rire !" S'emporta-t-il, en se dressant sur ces pattes et en gonflant le torse, vexé comme jamais. "Est-ce qu'un serpent à des pattes ? Des griffes ? De superbes moustaches ? Des cornes petites mais resplendissantes ?" Répliqua-t-il en agitant les bras. Il aurait bien voulu faire une petite démonstration de ces pouvoirs, mais, il craignait de carboniser les lieux. En fait, il craignait plutôt de se rater et d'émettre qu'une flammèche pathétique. Les deux cas de figure constituaient d'excellentes raisons de s'abstenir. "Pour quelqu'un dans le métier est de plier la vérité avec des mots, tu devrais savoir qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Là, tu vois, c'est mon apparence de voyage, pour être discret, si j'avais ma vraie taille... Disons que je serais vite à l'étroit dans cette auberge." Se vanta-t-il avec son assurance habituelle.
Après ce discours, il s'attendait à recevoir ENFIN le respect qu'il méritait. Mis à l'aise, Mushu continuait en laissant parler sa curiosité. Il n'avait pas compris cette histoire de Paradis. Si on osait l'accuser de cela, ce serait franchement injuste !
Tout d'un coup, l'ambiance changea. Le musicien fit un signe bizarre avec la main et d'autres personnes de l'assistance l'imitèrent devant le regard perplexe du nouveau conseiller royal. Ok, cela devait être une espèce de folklore local... Peut-être était-ce un signe pour montrer qu'il l'admirait ? Ce ne serait pas trop tôt !
Avant qu'il ne puisse réaliser être dans les ennuis jusqu'au cou, Mushu se retrouva attrapé par le ménestrel et conduit dehors. Le petit dragon émit un "Hé!" d'indignation et gigota un peu pour la forme.
"Oh, je vois." Commenta Mushu en constatant qu'ils étaient à l'abri des regards. "Tu ne voulais pas perdre la face en t'excusant devant ton public. Je comprends, je comprends." Dit-il avec condescendance en croisant les bras. "Très bien, je suis prêt à accepter tes excuses, si tu m'expliques le signe bizarre que tu as fait là-dedans et cette histoire de Paradis. Je suis quasiment certain de n'avoir rien à voir là-dedans, alors, merci de ne pas m'accuser de crime que je n'ai pas commis."
Devant la répartie de la petite créature Allan faillit s'étrangler de rire. Il ne manquait pas de souffle le Triste Sire! Et ça le rendait un peu sympathique auprès du ménestrel. Dommage qu'il soit dans le mauvais camps.
- Je viens de t'éviter le bûcher hérétique !
Vantard mais pas très malin ! Il ne comprenait vraiment rien du monde dans lequel il était tombé. Et quoi ? Ce serait à Allan de faire son éducation? Ben voyons! Hors de question de renseigner l'ennemi sur quoi que ce soit. Si triste Sire pouvait continuer à passer pour un diabolique imbécile ça l'arrangeait. Ses chansons n'en seraient que meilleures. C'est avec grand plaisir qu'il chanterait les "exploits" du reptile improbable
- Un dragon hein ? Le plus drôle c'est que tu as l'air de vraiment y croire. D'où est ce que tu viens pour être si ignorant de nos us et coutumes ?
Il en avait combattu des dragons Gauvain et ils ne ressemblaient pas franchement à ça. Ils étaient "lègèrement" plus grand, encombrant et oui, cupides. Soit à piquer les trésors, soit à emprisonner des princesses. Il toucha la peau de la petite créature et s'approcha de plus près pour l'observer.
- Ouais t'es un lézard qui cause en fait ! Tu ferais bien plus fortune en te montrant dans un cirque que sous la coupe d'un tyran qui n'a même pas été fichu de te raconter la Bible.
Robin disait souvent qu'il fallait laisser leur chance aux gens. Mais pas aux Jean par contre. Triste Sire pouvait servir la cause des Mery Men si il le souhaitait mais avec une mise à l'épreuve avant. Allan allait tenter de le raisonner.
- Est ce que tu tiens à ta peau Triste Sire ?
Question de pure forme bien entendu.
- Normalement je devrais te tuer. J'aurais aussi pu te laisser te faire cramer. Seulement t'as pas l'air de bien comprendre où tu es tombé. Le Prince Jean se moque de toi comme de ses premières braies. Il vole le peuple et il l'affame pour asseoir sa tyrannie. Et une fois que tu ne l'amuseras plus, bouffon de prince, il te fera frire lentement et il te donnera à ses chiens !
Le troubadour imita le bruit d'une poele à frire pour que la petite créature comprenne bien ce qu'il voulait dire.
Dernière édition par Allan de Dale le Lun 3 Avr - 16:18, édité 1 fois
Magnanime, Mushu informa qu’il était prêt à recevoir les excuses du ménestrel. Il pouvait comprendre qu’Allan ne voulait pas compromettre sa réputation de compositeur en avouant devant son public avoir créé un tissu de mensonges. Croyant être remercié pour son indulgence, il tomba de haut en réalisant que son discours magnanime faillit faire étrangler de rire son interlocuteur.
« Oh, alors ce serait à moi de te remercier ? Alors que tu m’as quasiment traité de persifleur tout à l’heure ? » Ironisa Mushu, inconscient de la situation précaire dans lequel il se trouvait.
Décidément, il ne comprendrait jamais ce royaume de fou. Les gens idolâtraient des voleurs et vous menaçaient d’un bûcher quand vous parliez de pomme ou de paradis. Parfois, il se demandait pourquoi il insistait autant pour essayer d’améliorer un cas aussi désespéré de Nottingham. À la liste des choses à reprocher aux habitants de ce royaume, il pouvait ajouter leur incapacité à reconnaitre un dragon quand ils en voyaient un.
« Là, cela devient vexant. Bien sûr que je crois être un dragon puisque j’en suis un ! Ne suis-je pas le mieux placer pour savoir ce que je suis ? » N’avait-il pas donné une foule d’arguments pour prouver son appartenance à cette fière espèce ? Devra-t-il aller jusqu’à faire une démonstration de ses flammes pour convaincre cet interlocuteur incrédule ? Sachant le caractère aléatoire de ses capacités magiques, le petit dragon rouge espérait éviter d’en arriver là. Heureusement, Allan enchaîna avec une question qui lui mit la puce à l’oreille. « Oui, voilà, bravo, c’est ça ! » S’exclama-t-il, tel quelqu’un qui venait d’avoir une révélation. « C’est vrai qu’ici, vos dragons ne sont rien d’autre que des animaux sans aucune éducation. Comme tu l'as si justement remarqué, je ne viens pas d’ici. En fait, je viens de très loin, quasiment à l’opposé si on dressait une carte. » Au ton employé, on pouvait sentir qu’il espérait un remerciement pour avoir fait tout ce chemin afin de sauver Nottingham.
Le reptile parlant eut un mouvement de recul et un petit cri de protestation lorsque le musicien le toucha avant de l’examiner de près. Le pire est que malgré cet examen, il semblait toujours nier l’évidence en parlant de lézard qui cause. Mushu n’en revenait pas !
« Il est vrai que je suis unique. » Concéda-t-il avec patience en se passant une griffe sur le torse dans une tentative de se donner des airs importants. « De là à m’exposer dans un cirque… Non merci. » Inutile de préciser que les personnes avaient plus tendance à le piétiner ou à essayer de le manger que d’admirer sa particularité. « De toute façon, ce n’est pas pour la fortune que je fais tout cela. » Bien qu’il ne crache pas sur le confort qu’offrait le château, cela dit. Encore un détail qu’il omettait de préciser.
Soudainement, cette conversation prit un tournant plus agressif. Du moins, à ces yeux puisqu’Allan lui demanda s’il tenait à sa peau. « Bien sûr ! Et je suis prêt à la défendre chèrement contre tous ceux voulant une ceinture rouge à écaille ou à me transformer en bête de foire. » Mit-il en garde avec conviction en serrant ses pattes de devant pour se mettre en garde. Il arrêta vite, conscient de n’être ni dangereux ni menaçant dans sa tentative. « Enfin, tu as saisi l’idée. » Conclut-il en croisant les bras et en restant sur la défensive.
Attitude qu’il conserva alors qu’Allan lui expliqua les intentions du Prince Jean. À défaut d’avoir des sourcils à froncer, il fronça les arcades sourcilières devant l’imitation de la poêle à frire. « On ne peut pas faire frire un dragon. » Commenta-t-il, mais avec moins d’assurance que ces précédentes remarques vantant ses mérites. S’il se pensait insensible aux flammes, il n’avait jamais éprouvé le désir de vérifier ce point. « Tu mens, le prince Jean me respecte. Je ne suis pas son bouffon, je suis son conseiller. » Affirma-t-il. Sans doute, son affirmation aurait été dite avec plus de conviction s’il n’avait pas cette image mentale de poêle à frire et de chiens affamés fermement encrés dans son esprit. « D’accord, il a son petit caractère, mais quand on sait dans quel sens lui parler, il n’est pas impossible de lui faire entendre raison. Il est juste dépassé par le poids la couronne et l’ombre du précédent souverain. Normal de faire quelques erreurs dans ces conditions. » Assura-t-il en se tortillant la moustache avec l’air de celui qui connaissait son affaire. « En réalité, s’il n’y avait pas cette bande de voleurs, j’aurais déjà sauvé ce royaume et, à l’heure où je te parle, je serais déjà en route pour rentrer chez moi. » Se plaignit-il, ignorant qu’il était en train de parler à un des membres de cette bande. C’est vrai, quoi ! Ce serait plutôt cette bande de brigands qui mériterait des moqueries, au lieu de tourner en ridicule la personne qui se décarcassait pour sauver ce royaume d’ingrats !
Lorsque deux êtres à l'égo surdimensionné se rencontrent il y a fort à parier que certaines répliques de dialogue peuvent parfois être comprises de façon...décalée. Allan n'envisagea donc pas une seule seconde que le serpent pouvait être ironique quand il lui proposa de le remercier.
- Bien sûr que tu devrais ! Mais ça va pour cette fois.
N'était-il pas un héro ? Son devoir était de sauver les plus petits du courroux des plus grands. Et on pouvait dire qu'il avait parfaitement réussit. Amusé, le troubadour écouta Triste Sire divaguer sur ce qu'il pensait être : un dragon. Naturellement Allan n'en croyait pas un mot mais après tout si cela faisait plaisir au petit être...Complexe d'inferiorité quand tu nous tiens ! De bonne composition il réfléchit même à "l'opposé" de la carte géographique dont lui parla son interlocuteur.
- Ah ! N'est-ce pas là bas que tout est plus petit ?
On disait même que les gens de ce pays marchaient la tête en bas. En tous cas c'était la première fois que Allan entendait parler d'éducation de dragons. Si Triste Sire n'était pas son ennemi il aurait pu discuter des heures avec ce dernier autour d'un bon feu de bois. Gauvain avait toujours eu soif d'apprendre sur les autres mondes et leurs habitants. La petite créature affirma que l'on ne pouvait pas faire frire un dragon :
- Ca n'empêcherait pas Jean Sans Terre d'essayer tu peux me croire !
Et ça ne lui ferait pas du bien non ! Allan redevint tout à fait sérieux lorsque le lézard évoqua le rapport privilégié qu'il pensait avoir avec le prince Jean. Son aveuglement lui causerait des soucis.
- "petit caractère" ? "quelques erreurs" ? Hey Triste Sire est ce que c'est dans la culture de ton pays d'affamer ton peuple et de le persécuter ?
Il n'était pas sauvable et c'était bien dommage. Le "dragon" aurait fait un Merry Lézard" de choix. Pourtant Allan ne pouvait pas se décider à le mettre hors d'état de nuire. Ce n'est pas comme si il était conscient de la situation. Et puis ses intentions semblaient honorables.
- Tu as donc un plan pour sauver le royaume ?
C'était assez amusant à dire vrai et Allan de Dale avait dû avoir recours à toute son excellente éducation pour ne pas s'esclaffer à l'annonce du serpent. Comme si il avait la carrure pour sauver quoique ce soit ! Même pas sa peau écailleuse ! Mais les propositions d'une créature venant de l'autre bout du monde pouvaient apporter un savoir supplémentaire. C'est ce que le diplomate chevronné qu'il était lui souffla.
- Une bande de voleurs vraiment ? Comment de simples voleurs pourraient-ils mettre en danger l'Angleterre ?
Jouer les imbéciles était un rôle que Allan aimait tout particulièrement endosser.
Mushu en arriva rapidement à la conclusion suivante : il avait affaire à un simple d'esprit. Cela expliquerait pourquoi le ménestrel s'attendait à des remerciements après l'avoir insulté dans une chanson aux rimes discutables ou pourquoi il refusait de reconnaître un dragon quand il en voyait un en train de lui parler.
"Pourquoi tout serait plus petit ? Et puis, c'est quoi cette fixation sur la taille ?" S'exclama le petit lézard. Enfin, si son interlocuteur était vraiment un simple d'esprit, peut-être devrait-il se montrer plus indulgent et encourager sa curiosité. Cependant, il était difficile de faire preuve de ces qualités lorsque le ménestrel évoqua l'option de faire frire un dragon. Possibilité que Mushu nia. Il n'en avait pas testé l'éventualité et ne tenait pas à le faire, mais cela lui semblait logique qu'un dragon soit immunisé contre le feu.
"Je vois le tableau. Tu crois me faire peur avec tes visions de fritures, mais je suis plus coriace que j'en ai l'air." Affirma le conseiller. "En plus, Jean ne ferait jamais ça, il m'adore !" Comme pour confirmer sa déclaration, il prêcha en faveur de celui qu'il aidait. Une argumentation brillamment menée, du moins, de son point de vue, qui ne remporta pas autant de succès qu'il l'espérait. "Déjà, peut-être que si vous arrêtiez de donner des surnoms douteux aux gens, ils se montreraient plus avenants." Répliqua Mushu, un peu vexer que son fantastique plaidoyer n'a pas porter ces fruits. "Jean sans-terre, triste sire, joyeux compagnon, la grosse Bertha, il y a un sérieux problème de noms dans ce comté, mais un problème à la fois !" Continua-t-il avec un grand geste comme pour balayer le sujet.
Avec ce petit détour de conversation concernant les surnoms, Mushu avait complètement occulté (volontairement ou non) les arguments de son interlocuteur parlant de peuple persécuter. Le petit dragon se redressa de toute sa maigre stature devant l'évocation d'un plan, histoire de se donner quelques centimètres de plus en se donnant un air important.
"Bien sûr que j'ai un plan ! C'est pour cela que je te conseille de changer quelques lignes de ta chanson en mon honneur, car, lorsque j'aurais sauvé le royaume, tu risques de te ridiculiser si tu décides de la conserver ainsi." Dit-il sur le ton de celui qui faisait une faveur en donnant un conseil gratuit.
Mushu avait vraiment hâte de régler le cas Nottingham et rentrer victorieux chez lui en prouvant au Grand Ancêtre que son aide envers Mulan n'était pas un coup de chance, mais bien du talent. SON talent. Le petit dragon n'avait aucun mal à imaginer la scène de son retour glorieux. Hélas, une bande de voleurs retardaient ces beaux projets.
"Je suis ravi que tu poses la question." Approuva le conseiller, ravi de se plaindre devant une oreille attentive. "Déjà en vidant les caisses du royaume. Caisse que je m'évertue à garder remplie, sauf qu'à chaque fois, je dois tout recommencer, ce qui me fait perdre un temps précieux dans l'exécution de mon plan. Ensuite, il décrédibilise l'autorité de la couronne. De ce fait, le pauvre peuple est complètement chambouler dans ces repères, ils acclament des bandits alors que... Et je trouve cela incroyable de devoir souligner une évidence pareille... Ce sont des voleurs !" S'emporta-t-il, espérant trouver un semblant de jugeote auprès de son interlocuteur. Si au moins il pouvait convaincre une personne du peuple de son point de vue, un ménestrel qui plus est, alors tout n'était peut-être pas perdu !
Allan faisait-il une fixation sur la taille ? Puisqu'il était un homme on aurait pu dire que oui. Car ce genre de chose revêt une importance toute particulière aux yeux de la gente masculine. Mais Allan, lui, était un être parfait, qui, il en était sur, éblouissait la petite chose avec laquelle il entretenait cette discussion. Triste Sire devait être, ça ne faisait aucun doute, impressionné par le charisme du troubadour qui afficha un air compatissant pour le pauvre lézard... Jaloux également des noms doux et fleuris que les Anglais se donnaient.
- Ils ont un avantage non négligeable : on les retient !
Il adressa un clin d'oeil au lézard qu'il avait justement baptisé. En cela il aurait pu le remercier. Mais baste ! Il y avait des choses un peu plus importantes à retenir de tout cela. Le prince Jean adorait son "conseiller" ? Ben voyons!
-Mais certainement! Il adorait son frère Richard aussi ! Et vois comme il le traitait merveilleusement bien! De même que son peuple. Drôle de façon d'aimer non ? Cela dit, Triste Sire, sil est dans la culture de ton pays, de châtier ceux que l'on aime tu dois en effet trouver ton compte.
Dans le fonds le Merry Man ne savait pas pourquoi il tentait de raisonner Triste Sire. Le code de la chevalerie probablement...Celui qui stipulait qu'on ne devait pas s'en prendre à un plus petit que soit. Si dans un premier temps il avait trouvé l'écailleux sympathique, Allan avait à présent une furieuse envie de lui tordre le cou. Pour sa grossièreté vis à vis du bon peuple et surtout le mépris qu'il affichait à son encontre.
- Ce n'est pas toi qui remplit les caisses ! Ce sont les Anglais, que tu cribles d'impôts avec ton "ami" Jean au point qu'ils n'ont plus rien pour vivre ! Est ce que tu as la moindre idée de ce que c'est que de ne plus rien avoir à se mettre sur le dos hein ? De regarder tes enfants qui tombent malades et qui crèvent parce que tu ne peux ni les nourrir, ni les réchauffer!
Oh non il ne pouvait pas savoir. Il n'était même pas humain! Une créature du mâlin destinée à envoûter puis à poignarder ses proies dans le dos. Allan se signa. Triste Sire méritait amplement son nom et sa chanson. Sa cupidité et son mépris pour les petites gens étaient flagrants ! Hélas le troubadour avait vu juste. Parfois il s'en voulait d'être si doué à deviner les choses. La perfection était une malédiction !
- Dis-moi Triste Sire, les voleurs dont tu parles, ils doivent être immensément riches à présent ! Sais tu où est leur château ? Les imagines-tu comme moi en train de se vautrer dans des fauteuils moelleux à se gaver des mets les plus fins ?
Allan voulait voir jusqu'où l'incohérence qui caractérisait le lézard pouvait aller.
Dernière édition par Allan de Dale le Mer 3 Mai - 15:11, édité 1 fois
Mushu profita de cette oreille attentive pour se plaindre de tout les problèmes qu'avait Nottingham à ces yeux. Bien qu'il se vantait de sa relation privilégier avec la tête couronnée locale, il n'avait pas beaucoup d'occasion de parler ainsi. Avec le prince Jean, il devait sans arrêt flatter pour espérer être écouté en retours, le shérif n'était pas le genre de personne avec qui on souhaitait converser et le peuple n'était même pas fichu de retenir son nom, alors il n'y avait pas à espérer de grandes conversations philosophiques avec ces pécores.
De ce fait, il était ravi d'avoir quelqu'un qui l'écoutait avec curiosité, même si ce quelqu'un refusait de reconnaître qu'il était un dragon et remettait un peu trop en doute ces paroles à son goût. Sans parler de cette chanson, oui, il avait encore la performance du ménestrel en travers de la gorge. Lui qui avait été si heureux d'avoir enfin une chanson dédié à sa personne s'était retrouvé déçu par le contenu du texte.
Le petit dragon n'en avait pas fini sur ce sujet, d'ailleurs, mais, chaque chose en son temps. Pour l'instant, il était question de ce royaume ayant la manie de donner des noms étranges aussi bien aux gens qu'aux bâtiments. C'est alors que son interlocuteur souleva un point pertinent, le fait que ces noms bizarres avaient le mérite d'être retenu. Devant ce commentaire, Mushu afficha une mine pensive en tortillant une de ces moustaches. "Hum." Commenta-t-il. "Je t'accorde ce point." Ce qui lui déplaisait assez. Heureusement, il trouva vite une parade. "Mais, qui voudrait être connu sous un nom étrange ou insultant ? Moi, je n'ai aucune envie qu'on retienne mes actions en tant que Triste Sire, par exemple." Signala-t-il en arrêtant de se tortiller la moustache avec sa griffe pour signaler l'importance de son argument. Argument qui était une invitation voilée pour que le ménestrel change cette partie de cette chanson.
Ensuite, le ménestrel mettait en doute son lien avec le prince Jean, disant que ce dernier s'amusait avec lui et qu'il le ferait frire dès qu'il se sera lasser. Ou quelque chose dans le style, l'esprit du petit dragon avait tendance à vite oublier les détails d'une conversation qui lui déplaisait. Il ne s'était pas attendu à entendre le nom de Richard dans cette conversation, pris par surprise, une pointe de tristesse l'envahit à l'évocation de ce nom. Bien qu'il refusait de l'admettre, il avait sa part de responsabilité dans les circonstances ayant conduit à la mort du roi au coeur de lion et c'était en partie pour rattraper cette erreur de parcours qu'il se démenait pour changer les choses dans cette province peuplé d'ingrat. Sauf qu'on ne lui laissait pas les coudées franches pour agir !
La tristesse éprouvée disparu vite en entendant encore une fois l'horrible surnom de Triste Sire. "Ce n'est pas une question de culture, c'est une question de penser sur le long terme. Je veux bien admettre que les temps sont dures, pour l'instant. Il faut serrer les dents, faire preuve d'astuce et se serrer les coudes en attendant l'arrivée de jours meilleurs au lieu de subir. C'est se qu'à toujours fait ma famille." Critiqua-t-il, comme toujours quand il se laissait guider par son orgueil, il en disait toujours trop. "Ce n'est que temporaire, le temps de trouver ses marques et tout ira mieux ensuite. Si ces bandits arrêtaient deux secondes de se faire passer pour des héros." Assura-t-il avec confiance, faisant un geste signifiant que les exemples donnés par le ménestrel n'était qu'un détail sans importance. "Si je pouvais remplir les caisses moi-même, je le ferais, mais ce n'est pas parce que je suis un dragon que je détiens forcément un trésor !"
Allan fit de nouveau son geste étrange. Mushu ne comprenait toujours pas la signification de ce geste commençait a en être agacé. Avant qu'il ne puisse s'exprimer sur ce point, le ménestrel souleva un nouveau point pertinent concernant les voleurs. Le petit reptile se frotta le menton devant l'effort d'imagination qu'on lui demandait de faire.
"Comme tu le dis, ils devraient être très riches après tout ce qui a été volé. Je suppose qu'ils sont très dépensier puisqu'ils continuent de le faire. De là à ce qu'ils vivent dans un château... Les hommes du Shérif les auraient arrêter depuis longtemps, s'ils avaient un repère fixe aussi voyant. Non, ça ne colle pas. Le luxe, peut-être, mais savait-il seulement apprécier une telle chose ? Bonne question." Réfléchit-il tout haut. Il n'aimait pas reconnaître son ignorance. Cependant, il devait bien admettre que c'est son incapacité à cerner ces ennemis de la couronne qui l'empêchait d'avancer dans son projet. "C'est justement pour en savoir plus que je suis venu ici. Je ne comprend pas ce que le peuple leurs trouve. Ils volent l'argent taxés, LEURS argents, et pourtant, ils remercient ces gredins au lieu d'aider les soldats." Pesta-t-il d'incompréhension. "Tu vois ? Je me démène pour comprendre, pour mieux aider, et en échange, je reçois une chanson peu élogieuse pour mes efforts." Se plaignit-il avec une expression boudeuse.