« Monsieur Whale ! » Le père Malcolm Goode, pourvu de sa soutane d'homme de Dieu – un concept que je ne saisissais pas, mais dont je m'accommodais toutefois pour ne pas l'ébranler lui et ses fidèles – avança d'un pas mal assuré vers moi. « - Ah tiens ! Je ne m'attendais pas à vous revoir si vite ! » A pour cause, je l'avais envoyé à l'autre bout du pays avant de lui demander de retrouver sa paroisse. Cet homme que beaucoup craignaient dans nos ordres, me regardait avec dévotion et semblait boire chacune de mes paroles. Je le suivais depuis des années, je l'avoue et je connaissais tout de lui, jusqu'à ses plus sombres secrets. Et le moins, que l'on puisse dire, c'est que l'homme de Dieu, dans ses jeunes années de séminariste, aimait se faire prendre par-derrière dans quelques clubs où j'avais mes habitudes à l'époque. Le genre d'endroit où nous portons fort, heureusement des masques et des pseudonymes. Et de vous à moi, de l'endroit où je me tenais, ce cher Malcolm, n'eut guère la possibilité de voir totalement mon visage. Avons-nous recommencé depuis ? Non, mais ce n'est pas l'envie qui me manquait. Mais cela aurait entaché notre relation professionnelle et le fait que je ne vieillisse pas aurait soulevé quelques questions. Car oui, imaginez les réactions de mes « adeptes » s'ils venaient à apprendre que je viens d'un autre monde, où la magie règne en reine incontestée. « Je suis revenu. Je n'avais rien à signaler alors je ne me suis pas attardé. »
« - Alors que faites-vous ici si vous n'avez rien à me rapporter de concret ? » Il jouait sur les mots et le mystère, j'avais horreur de ça. Pourquoi agir de la sorte et ne pas en venir aux faits plus rapidement ? L'on gagnerait plus de temps, c'est évident. S'il n'était pas aussi agréable à regarder, je l'aurais certainement déjà chassé de mon bureau, à coups de pied dans ce derrière magnifique, mais je préférais le laisser parler, peut-être allait-il finalement m'apprendre quelque chose d'intéressant. « Je ne viens pas vous faire un rapport de ma mission. Je viens vous parler d'un jeune garçon qui se trouve dans mon foyer. » Je faisais mine de l'écouter, par politesse, mais dans le fond, je me foutais de ce qui sortait de sa bouche, du moins c'était le cas jusqu'au moment où il me raconta l'histoire que ce jeune garçon lui avait raconté à confesse. « - Répétez ! » fis-je entendre en me levant aussitôt de mon bureau. « Il dit s'être retrouvé dans une ville étrange du nom de Storybrooke où son père a disparu. Il est persuadé qu'une certaine Regina Mills, la maire des lieux est responsable de cette disparition. Et le pire, c'est que lorsqu'il est retourné sur les lieux avec deux officiers de police, il n'y avait plus rien, comme si la ville avait soudainement disparu en un claquement de doigt. » Il continua à parler, évoquant un cas semblable de ville invisible qui nous a mené dans un coin reculé du monde où un sorcier vivait avec un petit groupe. Le bougre avait non sans mal, j'imagine, crée une illusion, qui lui permettait de vivre à l'abri des regards. Mon intention ne se focalisa pas là-dessus, mais bel et bien sûr la maire de cette ville au nom étrange. « - Vous avez bien dit Regina Mills ? » J'en ai connu une jadis et je ne lui ai pas fait que du bien. Était-ce une coïncidence ? J'en doute fortement ! « - Où est ce garçon ? Je veux lui parler, le plus tôt possible de préférence. » La dévotion du père Goode, me permit effectivement de rencontrer ce jeune garçon, qui par chance, se trouvait encore dans ce foyer où l'homme de « dieu » recueillait avec « bienveillance » des enfants perdus dira-t-on. Pour dire vrai, il m'a permis de grossir mes rangs grâce à ce foyer, je serais donc le dernier des hypocrites en le critiquant de la sorte.
Le petit Owen était ce que l'on appelle un gamin à problème, du genre trimbalé de gauche à droite, un foyer pas stable de base et une imagination débordante selon les services l'ayant pris en charge après la mystérieuse disparition de son père. On ne devrait pas blâmer les gamins pourvus d'une imagination débordante. Ils voient des choses qui nous échappent à nous adultes, leur sensibilité est exacerbée, leurs émotions tout autant. Accessoirement, ils sont plus facilement manipulables et sensibles à la magie. En bref, je ne néglige jamais ce genre de piste et mon bras droit non plus de toute évidence. Owen me fit face, Goode se chargea des présentations. Je le trouvais trop austère comme toujours, mais je préférais toutefois ne pas le faire entendre devant notre jeune garçon. Gagner sa confiance était une première étape et pour se faire, je me suis prêté au jeu de l'écoute tout en me présentant sous le nom de William Whale, un père que je me suis inventé évidemment. Owen me raconta donc son histoire fascinante de surcroît et instructive. Ainsi, de vieilles connaissances se trouvaient dans cette ville au nom étrange. Regina Mills pour commencer. Et si la sorcière était là, le maître ne devait pas être loin. J'étais naïf à cette époque. J'imaginais sans mal les retrouver tous, mais plus encore retrouver Rumpel et lui faire payer ses manigances. Je ne savais rien à l'époque, et même si le petit Owen, que nous rebaptiserons Greg Mendell, était bien décidé à nous aider à retrouver cette ville étrange, je n'avais pas anticipé qu'il nous faudrait autant de temps pour y parvenir.
Vingt-ans plus tard, Peu avant l'arrivée de Mendell à Storybrooke
Le temps n'a décidément aucune emprise sur moi et il me suffit de me contempler dans le miroir, pour le voir. « - Ca risque d'être problématique si je me présente ainsi ! » Effectivement, après plus de dix ans de silence et l'annonce d'une mort fictive, celle de William Whale, mon précédant avatar, je devais changer de look, opérer une légère transformation pour faire émerger Victor. Voilà quelques temps que j'avais pris contacte avec l'une des dernières recrues de Goode, un hacker de génie, fils d'un de nos anciens membres, qui exerçait la « noble » profession d'exorciste et qui accessoirement, nous venait en aide lorsqu'il était question d'anéantir une créature magique. Ah une belle période ! L'homme étant mort, son fils, sous l'égide de Goode, nous avait rejoint et permis accessoirement de booster notre organisation en œuvrant sur le dark-web. Mais je ne vais pas m'appesantir là-dessus, ça, c'est une autre histoire. Quittant mon domicile, je regagnais le salon du coiffeur, qui pourrait me permettre de changer de tête, sans avoir recours à de la chirurgie. Adieu donc les cheveux longs ébènes et bonjour le court, le très court, blond qui plus est. Je n'étais pas vraiment convaincu de primes abords, mais au moins comme ça, je ressemblais moins à William Whale et pourrais aisément me faire passer pour son fils. Victor Whale venait donc de faire sa première apparition. Mais avant toute chose et puisque j'étais fin prêt, je devais retrouver mon bras droit pour des présentations officielles, lui qui espérait encore, même après dix années de silence, revoir William Whale. Pauvre petite chose !
Une rencontre désagréable, je dois le reconnaître. Malcolm avait pris un coup de vieux en dix ans, mais une bonne surprise se présenta à moi en la personne de Greg Mendell, qui en ce jour si particulier, devait voir le père Goode, pour lui transmettre le fruit de ses dernières recherches. En vingt ans, il avait bien grandi. Formé par d'autres inquisiteurs, il avait très vite démontré sa valeur et je devais bien reconnaître qu'il était utile à notre cause. « - Je voudrais voir Greg » laissais-je entendre à Malcolm. « - Mon père m'a beaucoup parlé de lui et de son potentiel, j'aimerais donc rencontrer l'une de nos meilleures recrues » Mon père…je riais intérieurement d'être parvenu à berner si facilement Le père Malcolm qui avait accepté de convoquer à nouveau Greg. Et nous y voilà, vingt ans plus tard, nous nous retrouvons. Sauf que cette fois, je suis un autre et qu'il n'est plus le petit Owen encore tout chétif. Ah ça non, lui, c'est un homme, un vrai et si l'occasion se présente, j'en ferais bien mon quatre-heure. «- Greg, c'est ça ? Bonjour, je suis Victor Whale le fils de William. Vous avez rencontré mon père il y a vingt ans. Je suis ravi de faire votre connaissance. Votre histoire est tellement...fascinante »
Son retour à Storybrooke était loin et pourtant semblait proche. Greg n'avait toujours pas oublié ce qui lui était arrivé là-bas quand il y était jeune malgré que cela remontait à très longtemps. Alors qu'il avait fait le choix à l'époque de franchir la frontière de cette ville sans se douter que cela le séparerait pour toujours de son père, devoir de nouveau franchir les limites de ce lieu sera difficile. On pouvait pas dire qu'il se montrait excité à l'idée d'y retourner. Puis en ce moment, il était effrayé à dire ses possibles adieux à Mélinda. En effet, qui lui disait, qu'une fois à Storybrooke, il la reverra après ? Donc, il fallait bien qu'il lui dise, au revoir, même si c'était un véritable adieu. Greg n'arrivait pas à chasser Melinda de son esprit. Il ne désirait pas la chasser de son esprit. Même s'il tentait de le faire, il savait qu'il n'arrivera jamais à l'oublier. Elle était son véritable âme sœur intellectuelle et personne au monde ne pouvait changer ça. Et personne d'autre à part lui, pouvait comprendre ce qu'il ressentait à son égard.
Ce jour, Mendell sortit de chez lui. Il se trouvait non loin de son appart et toujours dans le New Jersey. Le vieux Goode l'avait donné rendez-vous dans le coin. Il devait donc y aller, point. Il y avait des choses qui ne changeaient pas par rapport à son passé, on ne pouvait difficilement désobéir à ce grand homme. Sauf qu'avant, c'était son autorité qu'il craignait, maintenant, c'était de la culpabilité qu'il ressentirait s'il n'allait pas le voir. Malcolm avait beau se montrer en forme mais, il était âgé. Etant infirmier, il ne pouvait fermer les yeux sur son état. Quoique Greg serait bien capable de croire qu'il y avait dans ce monde des personnes âgées en bonne santé, en pleine forme or c'était difficile d'y croire. Même si à ses yeux, Malcolm était un type qui lui inspirait de la méfiance, Greg s'inquiétait quand même pour lui.
Portant des vêtements qu'il portait habituellement en ville dont un blouson couleur olive fétiche, Greg se rendit au lieu que Goode lui avait indiqué pour le rendez-vous. Il arriva avec un peu de retard. Or ce n'était pas Malcolm qui se trouvait là à l'attendre mais un homme dont son regard interpella Owen immédiatement. Il pouvait parier tout ses biens l'avoir déjà vu. Il lui rappela celui qu'il l'avait rendu visite dans son étrange foyer où il avait dû résider à l'époque. Une visite étonnante puisqu'il n'en avait jamais reçu même pas une de la part de sa mère, celle qui l'avait mit là-dedans.
William Whale. C'était impossible que ce soit lui, ce dernier devait sûrement être plus âgé quoique connaissant l'existence de la magie… tout était possible. Greg se souvenait seulement d'avoir exposé son récit à ce William et cela contre son gré. Cette entrevue avait été en réalité organisé sous l'ordre de Malcolm et ce dernier ne lui avait pas vraiment laisser le choix. Il ne se souvenait pas de chaque mots qu'il lui avait dit. Il se souvenait seulement d'avoir tout fait pour le persuader qu'il n'était pas un gosse qui inventait des histoires de toute pièce. Il espérait justement ne pas lui en avoir trop dit à l'époque mais maintenant il était trop tard pour revenir en arrière, ce qui avait été dit était dit.
Greg acquiesça d'un signe de la tête quand le sosie de William Whale demanda la confirmation de son prénom. Il le laissa se présenter.
- Whale, dit-il dans un soupir au même moment qu'il le prononça également.
Il ne l'interrompit pas jusqu'à la fin de sa réplique. C'était évidant, cet homme face à lui n'était pas le mystérieux visiteur d'autrefois, ni le frère… jumeau de ce dernier mais serait donc le fils de William Whale. Greg resta encore frappé par la ressemblance physique qu'avait Victor avec son père.
Vous êtes son portrait craché… Vous êtes inquisiteur comme votre père ou bien un détective privé ou un truc comme ça ? D'ailleurs, pourquoi ce n'est pas lui qui est venu ?
sourit-il bêtement, ayant oublié la profession de William. Encore aujourd'hui, dans sa tête, il avait du mal à voir inquisiteur comme un job.
Et apparemment, si Victor connaissait son histoire, c'était que son père, William lui avait sans doute tout raconté. Un sourire fascinant s'afficha sur le visage de Greg en guise de salutation, mais aussi suite à sa remarque comme quoi son histoire suscitait de la fascination. - Ah vraiment ? Fascinante ? En quoi ? Avoir été séparé de son propre père à cause de la magie, vous trouvez cela fascinant ? Avoir été rejeté par sa propre mère, vous trouvez cela fascinant ? Ne pas avoir été pris au sérieux par presque tous les flics du Maine quand je leur parlais de cette mystérieuse Storybrooke, vous trouvez cela fascinant ? Avoir été plusieurs années dans un foyer sans même avoir eu la possibilité de choisir son propre menu, vous trouvez cela fascinant ? Ne pas avoir réussi à aller jusqu'au doctorat de ses propres années d'études de médecine, vous trouvez cela fascinant ? J'ignore ce que vous a raconté exactement votre père à propos de moi, mais si vous trouvez toujours mon histoire fascinante, c'est donc que vous n'avez aucune idée de ce que j'ai pu traversé dans ma vie. Mais peut être que votre histoire à vous, est… fascinante. Greg venait de résumer un peu près sa vie évitant sa vie privée, même s'il aurait pu oublier quelque chose ce qui serait possible, en cours de route, en tout cas, il était bien curieux de savoir celle de William Whale fils.
Les apparences, il n'y a rien de plus important que les apparences dans ce monde. Mieux vaut de ce fait, les soigner au possible sans pour autant tomber dans le piège de la mise en scène. Si j'ai appris une chose avec le temps, c'est qu'il ne faut jamais en faire trop, il ne faut pas non plus être passif. Si vous voulez être crédible, optez pour le juste-milieu, la neutralité, surtout si c'est important. C'est un peu comme une partie de poker, vos émotions ne peuvent paraître sur votre visage, c'est un jeu subtil entre manipulation et contrôle. La première fois que j'eus affaire à Greg, il s'appelait encore Owen et c'était un petit garçon perturbé, moi, je m'appelais encore William à cette époque. William n'était plus désormais, par soucis de cohérence et toujours dans cette même préoccupation, moi qui accordais beaucoup de crédit à la neutralité, je devais toutefois, comme avec Malcolm et celles et ceux qui avaient connu William, adopter mon jeu et poussait le curseur pour ne pas tomber dans le mimétisme. En somme, me contredire pour mieux m'adapter. Greg était donc là, face à moi, pourvu d'un blouson à la couleur incertaine et désagréable au regard. D'ici, je pouvais y constater l'usure et la mauvaise coupe. Ce n'était pas la bonne taille évidemment, mais à la vue de l'état affligeante de l'habit, je pouvais en déduire que mon jeune inquisiteur devait y tenir un minimum sinon quoi, il ne le porterait pas de la sorte. Il avait changé, évidemment puisque le temps était passé et qu'il avait laissé, sur les non-initiés, sa marque. Son regard, jadis craintif, était aujourd'hui froid comme l'acier et tout aussi impénétrable. L'homme avait du caractère, du charisme même, autant qu'il était agréable à regarder. Je ne pus d'ailleurs m'empêcher de sourire légèrement, en l'imaginant sans cet amas de tissu. Diantre que c'est intéressant, bien que je ne sois point là pour ce genre d'activité. Non, il fallait que je me reprenne, que je reste focaliser sur des choses bien plus importantes.
Comme il était d'usage en de telles circonstances, je me présentais, sous ma nouvelle identité et sans surprise, malgré la coupe de cheveux, la nouvelle couleur et le style vestimentaire, la ressemblance avec William Whale était évidente aux yeux de mon jeune interlocuteur. « - Hum, vous êtes un fin observateur Greg. Effectivement, je suis son portrait craché. » Je pris une grande inspiration en croisant les bras sur mon torse, sans quitter le regard hypnotisant de Mendell, curieux, plus que je ne l'aurais crû. « - Pour tout vous avouer, mon père est mort et j'ai la lourde charge de lui succéder à la tête de notre ordre. N'est-ce pas père Goode ? » Évidemment, il acquiesça, que pouvait-il faire de plus ? Ah pauvre Malcolm, le temps ne vous a pas épargné et je sais que bientôt, il me faudra vous remplacer. Mais pour l'heure, cette épineuse problématique, n'était pas à l'ordre du jour. Non, mon attention était ailleurs, un ailleurs qui ne semblait accepter que je juge son histoire « fascinante » et qui n'hésita point à argumenter en ce sens pour me faire comprendre à quel point le terme était inadapté, du moins, à son sens. « - Hum…Je vois. Chaque histoire n'en demeure pas moins fascinante, plus encore lorsqu'il est question de personnes comme vous. Mon père m'avait évoqué cette colère qui était en vous. Je ne l'imaginais pas aussi intense. Personnellement, je ne vois votre colère comme un frein à l'inverse de William. Je vois cela comme une force, comme une arme contre la magie et ce monde surnaturel qui fait défaut au nôtre. Bien sûr, je perçois votre détresse. Un enfant ne devrait pas être abandonné ou même rejeté. Si mon propos vous a offensé, je m'en excuse. Mon père disait toutefois, que vous étiez prometteur. Vous savez, j'ai moi-même connu des échecs, plus jeune. J'aspirais à faire de grandes choses, mais mon père avait d'autres projets pour moi. Ce n'est que lorsque j'ai perdu mon frère, que j'ai enfin pris la pleine mesure des choses. Les échecs et la dureté de la vie, doivent nous rendre plus fort, mais je ne suis pas là pour vous faire entendre ce genre de discours. Non, je suis là parce que comme je vous l'ai dit, vous êtes un de nos éléments prometteurs et étant le nouveau dirigeant, j'avais à cœur de vous rencontrer et d'échanger avec vous à propos de Storybrooke. Qu'en dites-vous ? »
Owen Flynn se trouvait dans sa ville natale le New Jersey, celle qu'il avait mal aimée avant cette mésaventure à Storybrooke. Même s'il se sentait ici chez lui, cela ne voulait pas dire qu'il était forcement bien dans ses baskets. Et il le remarquait quand il vint au point de rendez-vous et quand il vit Malcolm et l'homme qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à William Whale qu'il avait invité, tout deux habillés de magnifique costard alors qu'il était fringué d'une simple tenue qu'il portait parfois en ville. Il portait un blouson olive, un pull, une chemise à carreaux comme celle de son père, un jean et des baskets. Il était un peu embarrassé d'avoir oublié de sortir le costume… mais bon, ce n'était pas comme s'il avait cherché à se faire remarquer. Pas du tout. De plus, il ne savait pas trop qu'est-ce qu'il devait se mettre avant de débarquer ici. Même s'il avait était prévenu car il ne l'avait pas été prévenu qu'il y aurait quelqu'un d'autre que Malcolm, il douta qu'il aurait fais différemment. Cela ne voulait pas du tout dire qu'il négligeait son apparence, bien au contraire.
Même si cela faisait longtemps qu'il s'était éloigné de son père en franchissant la ligne magique, pouvait l'admettre qu'il avait parfois le fichu look de son propre père. Il était celui qui souhaitait donné ce qu'il vaut et peu importe sa tenue, il ne sera jamais un homme totalement parfait dans sa nature.
- Je remarque que Melinda n'est pas là...
L'absence de Melinda l'inquiétait un peu. Où est-elle ? Sans, elle, il se sentait déconstruit car c'était quand même son binome.
Se retrouver sur cette place mystérieuse, c'était comme si son passé ressurgissait de la même manière, à la différence, Mendell ne rencontrait pas la même personne quoiqu'il était bien trop ébloui pour ne pas voir la réalité en face de lui. C'était simplement après avoir posé son regard sur celui de Victor qu'il remarquait la ressemblance frappante qu'il avait avec son père William. Cela ne faisait aucun doute pour Mendell, il était surement ce qu'il disait être, le fils de William Whale en personne.
Comme la dernière fois, lors que la visite de Whale père, il s'était posé des tas de questions. Dont une pourquoi lui rendre visite ? Certes il avait été témoin de phénomènes paranormaux ce qui pouvait intéresser tout les médias et tous les scientifiques aussi de la planète mais il avait quand même tout fait pour que cela ne s'ébruite pas non plus au risque qu'on le prenne pour un givré. Il regrettait presque d'en avoir parlé à Malcolm pour qu'il en parle à d'autres personnes sans même lui le demander.
Il se souvenait de la première fois où il avait été présenté à William, il avait tout de suite pensé qu'il avait affaire à une sorte de psychiatre ou quelque chose du genre et aujourd'hui, c'était un peu plus différend. Il connaissait un peu plus l'Ordre même si ce n'était pas assez, car il en avait encore des questions sur cette organisation. Greg venait d'apprendre qu'il était un inquisiteur tout comme William. Tel père, tel fils.
Ne voyant pas William dans les parages, Owen se demanda où il pouvait bien être et il eut une réponse dont il ne s'attendait pas. William était décédé. Son air timide devint d'un coup navré. Il n'allait pas en rire mais il ne se montrait pas très triste non plus. Il ne savait pas trop quoi lui dire ni même lui demander comment cela lui était arrivé tout simplement qu'il était encore envahi par ses mauvais souvenirs de sa rencontre avec William.
- Je suis navré pour vous… par moment, être infirmier, soigner et tenter de sauver des vies, parait être que du vent quand ce n'est pas pour garder une personne en vie le plus longtemps et en forme. Je sais ce que ce que l'on ressent quand un proche disparait, par contre, apprendre que quelqu'un est décédé, ce n'est pas tout le temps que j'apprend cela. Je ne sais pas quoi vous dire. A part, le remercier, pour avoir prit son temps pour m'avoir écouté, d'avoir cru en ce que je disais sur ce qui m'était arrivé car beaucoup pensait que je racontais des mensonges. Beaucoup de personnes étaient convaincus que j'avais tout inventé… Je me souviens aussi de lui avoir demandé à l'époque s'il pouvait m'aider à retrouver mon père. Je n'ai jamais vraiment eu de véritable réponse de sa part. Je savais que cela était mission impossible de toute façon puisque que la ville était invisible. J'avais l'impression qu'il voulait seulement avoir la confirmation que la magie existait bel et bien et que le sort de mon père ne lui préoccupait pas tant que ça. Mais peut-être que je me trompais sur lui. Peut-être que s'il avait pu, il m'aurait aidé à le retrouver...
Le passé d'Owen n'avait rien de fascinant mais il n'avait pas de raison de se plaindre. Il savait que d'autres gens vivaient des situations qui avaient été bien pires que les siennes. On pouvait dire qu'il s'en sortait bien. Cela l'avait quand même soulagé de l'exprimer. Il avait encore du mal à s'y faire, à cette solitude, plus seul que jamais parmi les Flynn. Ce n'était plus pareil. Cette magie avait eu un rôle sur son destin, lui avait privé de vivre des évènements avec ses parents même avec ses grands parents. Cela lui avait fait du bien de dégager ce dont il ressentait encore aujourd'hui. Il avait encore Melinda et peut-être Victor et Malcolm ? Son regard plongea dans ceux de ce dernier…
*
Il écoutait avec attention son interlocuteur. Le père de Victor aurait exercé un certain contrôle sur lui durant toute sa jeunesse. Greg ne savait pas ce qu'il aurait fait à sa place. Et il lui apprit aussi une nouvelle dont il ne s'attendait pas et c'était cela qui lui avait fait reagir.
- Si vous êtes le nouveau dirigeant...
Greg se tourna vers Goode comme s'il venait seulement de l'apercevoir. Il le fusilla du regard comme s'il était sur le point de le fracasser. Il ne l'avait pas prévenu. C'était une énorme surprise.
- ça veut dire que tu t'en vas ? NON ! TU M'AS PROMIS QUE TU M'AIDERAIS A RETROUVER MON PERE ! TU T'EN SOUVIENS PAS, MALCOLM ? TU ME L'AS PROMIS !
cracha Greg d'une voix cassante, il lui en voulait un peu qu'il lui avait promis quelque chose qu'il ne tiendrait jamais. Il lui en voulait de l'avoir donné depuis plus de vingt longues années cet espoir qu'il pourrait l'aider. En réalité, il n'avait jamais attendu de l'aide de quiconque, il avait très bien saisi que lui seul était le seul qui devait se mettre à sa recherche et personne d'autre. Pour la simple raison que ça ne concernait que lui. Et la possibilité que le groupe des inquisiteurs pouvait l'offrir : pénétrer à Storybrooke était surement l'unique moyen qu'il devait saisir s'il voulait avoir la chance de savoir ce que Kurt était devenu.
Mais c'était loin d'être gagné surtout s'il n'arrivait pas à les convaincre qu'il était vraiment dans leur coup. Était-ce le cas ? Cela dépendait sans doute de la mission. Évidement, qu'il n'était pas fan la magie que Gold avait ramené, c'était certain, on ne pouvait pas douter sur cela une seconde. Puisque que cette magie lui avait pris un être cher comme si cette dernière avait contrôlé sur le destin donc… le jeune homme était bien sûr motivé à interroger tous ces habitants pour leur demander d'où venait exactement leur magie !!!
Quand Victor lui demanda s'il en voulait en savoir plus sur la ville, bien sûr, qu'il souhaitait en savoir davantage. il voulait y retourner pour retrouver son père mort ou vif. Mais quand il lui parla de frein, il avait aussi conscience que cette soi disant force qu'était la colère ne lui suffirait pas. Tout écrit dans son scenario, sa dépendance envers un membre de l'ordre était aussi un de ses plus grands freins. Le plus puissant de l'univers. Avant de lui poser des questions sur la ville, il préféra lui parler de sa propre motivation. Son regard bleu se glissa sur Victor.
- Si me demander si je veux en savoir plus sur Storybrooke, c'est aussi me demander si je suis toujours motivé pour y aller ma réponse est oui ! J'aimerais aussi que Melinda vienne avec moi. Malcolm le sait très bien que…
Il fixa de nouveau Malcolm.
- Sans elle, je ne suis pas certain de réussir à réaliser aucune mission que ce soit.
Victor n'avait l'air rien d'un homme qui laisserait passer quoique ce soit, ce qui l'effrayait un peu. Et n'avait surement rien à avoir non plus avec Malcolm, quelqu'un de malléable depuis quelque temps, apparemment. Owen était certain qu'il avait tout intérêt à être sérieux avec Whale.
Dernière édition par Greg Mendell le Mer 6 Mai - 23:03, édité 1 fois
Je l’observais ! Non, que dis-je, je le jaugeais tel le mâle alpha de la meute qui sent poindre une menace. Je savais, pour maîtriser le dossier, que le jeune homme qui me faisait face avait du potentiel, mais pouvait aussi constituer une menace par son instabilité. Les éléments instables dans une équation représentent toujours une difficulté dans la compréhension et je ne pouvais me permettre de voir le plan de toute une vie voler en éclats à cause d’un élément instable. Je devais donc reprendre les rênes en main et me réinventer par le biais de Victor Whale, le fils imaginaire de mon précédent avatar et l’alternative crédible à une vieillesse qui me faisait défaut. « - Mélinda ? » fis-je en portant mon regard sur Goode. Bien sûr que je savais qui était Mélinda Kramer, du moins William le savait, mais étant son fils, je n’avais théoriquement pas accès à toutes les informations et jouer l’ignorant donné plus de crédit à mon interprétation. « Mélinda Kramer. Le binôme d’Owen… » Le père Goode avait à peine commencé que je le coupais déjà dans son élan, me souciant peu de le blesser, comme l’aurait fait William, toujours froid et distant sauf quand il avait quelque chose à demander. Je devais me reprendre avant que mon second bras droit ne grille ma véritable identité. Ainsi, le sourire naissant, je pris soin de reprendre avec plus de douceur « - bien sûr, je vois tout à fait père Goode ! Et rassurez-vous Greg puisque c'est ainsi qu'on vous nomme, Mélinda sera des nôtres plus tard. Mais il était important pour moi de vous rencontrer seul pour commencer. Vous savez j’accorde de l’importance à l’individu avant le collectif. » Pour dire vrai je n’en avais rien à carrer, seule la réussite comptée pour moi, mais pour y parvenir j’étais prêt à tout, même à faire entendre une psychologie à deux balles en laquelle je ne croyais pas. Le but étant de mettre à l’aise mon interlocuteur avant tout. Mais nul doute que pour se faire, comme « mon père » avant moi, je devais gagner sa confiance, comme bon nombre d’inquisiteurs avant lui à ceci près qu’ils m’avaient donnés moins de fil à retordre et qu’ils n’avaient pas vécu ce que notre jeune compagnon avait vécu enfant.
Puis nous voilà à échanger ce qui me paraissait être des banalités sans fond. Je venais de lui annoncer la mort de ce père que je n'avais jamais eu et donc de cet être pour lequel je n'avais aucun affect. D'ailleurs, en avais-je vraiment eu un jour et ce même pour mon véritable père ? Probablement pas et le simple fait de repenser à cette espèce de connard égoïste, éveilla en moi, de bien mauvais souvenirs et une colère toujours aussi vivace de toute évidence. « - Non, s'il vous plait ne soyez pas navré. La vie est un cycle qui doit un jour où l'autre s'achever. Il faut parfois l'accepter. Mon père était arrivé au bout de son histoire et s'en est allé avec panache comme il savait si bien le faire. Et je suis certain qu'il apprécierait de savoir que le temps qu'il vous a accordé, vous a été bénéfique en un sens. » Bien sûr que cela lui eut été bénéfique, j'étais l'une des rares personnes à le considérer et ne pas voir en lui un "fou" ou comme ils disaient à l'époque « un enfant à l'imagination dangereusement débordante, trop pour son équilibre » Ah ! Je m'en souviens encore, une chance que nous ayons été là pour ce petit garçon devenu aujourd'hui un homme. « - Greg, il ne faut pas laisser l'impossible guider notre vie. » Mais je me rendais alors compte, que j'avais effectivement négligé le sort du père au détriment de la confirmation qu'il existait bel et bien une ville emplit de magie. Et ça, c'était un mauvais calcul de ma part, qu'il me fallait corriger. « - Mon père avait des idéaux et de l'ambition, il était peut-être maladroit dans son approche. J'aimerais toutefois vous dire, que le sort de votre père, ne m'ait pas égal. Nous allons trouver des réponses et vous permettre d'en avoir sur ce qui me semble être le chapitre incomplet de votre existence. » Je marquais une pause, histoire de m'assurer que je n'avais pas perdu mon auditoire, puis sans attendre et pour battre le fer tant qu'il était encore chaud, je repris de plus belle : « - Je sens la colère en vous, tapi à l'intérieur comme un secret honteux. Vous savez, moi-même, j'ai cherché à la cacher durant tellement d'année. Mais elle est là, il faut l'accepter, la nourrir, l'apprivoiser pour qu'elle ne finisse pas par vous détruire. »
J'avançais prudemment, peut-être un peu masqué, mais je laissais toutefois quelques bribes échappées. Des éléments véridiques de mon passé que personne ne pourrait vérifier, en somme l'histoire de ce père qui avait d'autres projets pour moi et la perte d'un frère qui m'avait ainsi permis de prendre la pleine mesure des choses. Je ne trichais pas là-dessus, je savais qu'en me servant de cela, je crée une espèce d'affinité entre nous, malgré mon rang « nouveau » dans l'organisation. Et je pensais jusqu'alors parvenir à instiguer un véritable dialogue, j'étais loin de m'imaginer que dans la tête de Greg le feu d'artifice avait déjà commencé à exploser dans un ciel jusqu'alors presque sans nuages. « - Si je suis le nouveau dirigeant... » répétais-je intriguer alors que déjà le jeune garçon soucieux de toute évidence, se tournait vers mon émissaire. Le regard mauvais et l'attitude hostile laissait entrevoir une surprise difficile à feindre et une colère à mon sens légitime si ce bon vieux Malcolm s'était laissé aller à des promesses qu'il était incapable de tenir. D'ailleurs je l'avoue, j'étais moi-même pris de court par l'initiative de "mon bras droit" Nul doute qu'il nous faudrait avoir une discussion lui et moi, tout en prenant grand soin de préserver ma nouvelle identité. En attendant, je devais faire tampon, chose que « feu » William n'aurait jamais entrepris de faire en temps de crise. « - Personne ne va s'en aller. Le père Goode était et demeure le bras droit de notre organisation. Ne montez pas trop vite dans les tours Greg. Nous avons chacun notre rôle à jouer, aujourd'hui plus encore. De ce fait, nous ne pouvons nous permettre la dissension, ni de jouer chacun de son côté. » Pour appuyer mon propos, je me permis de laisser mon regard trainer sur Goode. « - La patience de chacun sera être récompensée. » Que l'on ne s'y méprenne pas, ce n'était point le discours d'un naïf, mais celui d'un être qui pouvait prétendre avoir défié le temps et la mort. J'avais vécu plus de vie qu'un homme ne pourrait en vivre, sans oublier toutefois cette mission, ce leitmotiv qui me permettait de ne pas perdre la raison. Et aujourd'hui, plus que jamais, je me sentais tellement près d'atteindre un but jusqu'alors inatteignable et il portait le « doux » nom de Storybrooke. Il m'en fallait plus, comme toujours et je savais que Greg était le seul à même de répondre à mes questions, mais je savais aussi que de tous, il était probablement le plus instable et donc celui qui pouvait mettre à mal mes plans.
« - Mais je crois que nos motivations concordent toutes. Et je ne remets pas en question la vôtre Greg, au contraire. Vous êtes un très bon élément et dévoué qui plus est. » Ah que oui, il haïssait la magie autant que moi et j'avais bien l'intention de me servir de cela pour le ramener dans le droit chemin. « - Et j'accepte que Melinda soit avec vous. Après tout n'est-ce pas le principe d'un binôme » Je le flattais avidement en lui accordant ce privilège si bien que Goode lui-même semblait surpris. Il faut dire que je l'avais habitué à plus de rudesse en William. « - Mais avant tout, nous devons parler. Vous avez conscience que nous sommes en guerre et qu'en de telles circonstances, rien ne doit être laissé au hasard ? » Une question rhétorique de surcroît, j'osais espérer qu'il ne soit pas assez idiot et trop aveuglé par la colère pour faire tout capoter. « Dois-je faire jouer mes réseaux ? » renchérit le père Goode bien décidé à se rendre utile pour faire oublier l'échec de sa promesse à l'encontre de Greg. « - Oui mon père, activez ce qui doit l'être. Je pense qu'une réunion entre inquisiteurs est imminente. Mais pour l'heure, je veux que l'on se resitue et que l'on parle de cette chère ville. J'ai cru comprendre que nous n'étions jamais parvenus à la localiser avec certitude. Je me trompe Greg ? » J'attendis sa réponse avant de reprendre. « - J'ai eu vent d'une situation semblable à cela. » Evidemment Goode acquiesça évoquant une péripétie à laquelle j'avais assisté des décennies plutôt, en me faisant passer pour William Whale. « Oui effectivement. Il était question d'un sorcier qui se cachait avec sa petite communauté. Il avait utilisé un sortilège de dissimulation. » Il nous en avait donné du fil à retordre, je m'en souvenais encore, mais nous étions parvenus à le détruire lui et chacune de ses illusions pour préserver notre monde de la magie et je n'en étais pas peu fier. « Votre père était alors en possession d'une pierre qui était parvenue à briser le sortilège de dissimulation. Mais j'ai bien peur que notre ordre ne soit plus en possession de cet artefact depuis bien longtemps. »
« - Il ne faut jamais dire jamais. » Effectivement nous n'avions plus la pierre en notre possession, un problème qu'il fallait que j'élude et j'avais pour se faire ma précieuse Wendy ainsi que d'autres inquisiteurs dévoués pour l'heure je devais me recentrer sur ce cher Greg. « - J'ai besoin de tout connaître sur cette ville Greg, même si j'imagine qu'il n'est pas aisé pour vous de vous confronter à certains de vos souvenirs. Ensuite, nous entamerons les recherches, tout en continuant à trouver cet artefact. N'ayez crainte je mobiliserai autant d'inquisiteurs que possible. Lorsque nous aurons cette fichue pierre, nous serons à même de lever n'importe quel sort de dissimulation et c'est là Greg que vous entrez en jeu. Si nous pouvons pénétrer cette ville, nous le ferons, mais subtilement et vous mon cher ami, vous êtes le plus qualifié. Melinda sera votre agent de liaison, car il faut garder un contact vers l'extérieur. Vous allez devoir vous fondre dans la masse, gagner leur confiance pour collecter le plus d'informations possible. Je veux tout savoir, mais plus encore qui sont les éléments à maitriser en priorité. D'autres agents vous rejoindront si tout se passe bien. Qu'en dites-vous ? Vous accepteriez de jouer les agents doubles pour nous ? »
Il venait de rencontrer Victor, Greg ne savait pas quelle idée exactement il s'était faîte de sa personne mais apparemment son comportement avait l'air de le déranger. Il le pensait complétement instable. Sur ses émotions ? Sur son stress ? Sur sa prise de position ? Peut-être les trois à la fois ou il y avait encore plus que ça.
Au fond, Greg ne savait même pas s’il faisait bien de continuer cette conversation. Il ne connaissait rien de ce Victor, il ne savait pas qui il était, il ne connaissait pas sa vie à part qu'il était le fils de William. C'était tout. Pas plus que l’homme ne connaissait la sienne au final, autant dire que ce dernier pouvait parler autant qu’il le voulait, Greg se disait qu’il ne le comprenait pas réellement. Personne ne pouvait le comprendre non plus… personne ne pouvait se mettre à sa place. Pas même Malcolm lui-même, alors qu’il avait été le plus proche de lui depuis de longues années. Donc, non, personne ne pouvait le comprendre. Mr Whale tentait de l’aider de son côté, il cherchait à le comprendre, mais encore une fois Owen se disait qu’il ne pouvait pas entièrement le faire. Même si pour l’heure, c’était de cet homme que le jeune homme se sentait le plus proche vu qu'il était inquisiteur tout comme lui… jusqu’à ce que son destin croise peut-être un jour celle d'une autre personne.
Greg savait qu'il n'aurait pas la force ni même la volonté de réussir à bien sa mission sans Mélinda. Malcolm le savait maintenant Victor le savait aussi. Greg fut soulagé que ce dernier puisse accepter qu'elle puisse faire partie de l'opération. Elle était en quelque sorte sa source de motivation. Un espoir. Alors quand on lui dit qu'elle pourra l'aider et qu'elle sera présente dans ses futures démarches, un sourire se dessina sur le visage d'Owen. Sur ça, l'affaire Melinda Kramer était bouclé, il n'avait plus besoin de revenir là-dessus.
Bouclé, en effet, comme on ne pouvait pas dire qu'il était vraiment attaché à elle ces temps-ci bien qu'il soit sans se douter tombé amoureux d'elle autrefois. Comme on le disait loin des yeux loin du cœur. Ses relations qu'elles soient amicales ou sentimentales, se réduisaient comme une peau de chagrin. La vie avait rendu Owen difficilement accessible apparemment à qui que ce soit. Ce qu'il avait d'affection à donner avait été enterré en même temps que sa propre mère l'avait rejeté. Enfin, ce n'était pas tout à fait vrai, il était capable d'affection, surtout dans son métier et avec certaines personnes. Et il y avait des personnes avec qui il pouvait tout à fait s'entendre, comme Malcolm ou peut-être son interlocuteur désormais. Mais pour ce qui était d'avoir une femme et des enfants... Eh bien ! Ce ne serait pas pour tout de suite en tout cas. Il le savait très bien. Il ne pouvait rien y faire c'était comme ça sa vie, c'est tout.
Lorsque que Victor parla de William à Greg, le jeune homme semblait étonné de la façon dont il parlait de lui. Il en parlait comme si son deuil avait été rapide, que pour lui la vie comme il avait dit avait forcement une fin mais était à la fois le début d'une nouvelle chose. Mais fallait-il que le changement soit bon ? Greg n'avait pas su trouver les mots qu'il fallait, et il ne regrettait pas de ne pas les avoir trouvés surtout qu'il ne portait pas ce fameux William dans son cœur. Il l'avait pris à l'époque plus pour un journaliste qui cherchait que des scoops à vendre. Et ne pas savoir qu'il discutait avec la même personne le rendait bien naïf.
Il ne pensait pas de la même manière de son père Kurt Flynn même si ce dernier avait à l'époque des allures de clochard, il continuait à lui manquer et trouverait cela injuste que si c'était la mort qui les aurait séparé de pouvoir l'accepter. Il n'aimait pas accepter la fin de toute chose soit si c'était pour accéder à une meilleure des métamorphose. Jamais, il ne sera guéri de la disparition de son père, c'était tout ce qu'il y avait à en conclure.
Sa discussion lui rappelait ses conversations passés avec Malcolm surtout maintenant que Victor lui dit qu'ils allaient trouvé des réponses sur ce qui était arrivé à son père. Était-ce une sorte de promesse aussi ? Car si c'était le cas, il ne préféra plus qu'on lui en fasse si c'était pour ne pas les retenir. Surtout qu'il avait l'impression que c'était seulement un moyen pour le retenir en jeu chez les inquisiteurs, il n'appréciait pas cela.
- Au sujet de mon père, j'espère que ce n'est pas une promesse que vous me faîtes. Je n'en ai pas besoin si vous cherchez seulement à me faire garder espoir dans le seul but que je reste motivé.
Car parfois certaines réponses sont vraiment impossible à trouver même si monsieur Whale croyait au possible. Greg préférait dire par là, qu'il regrettait déjà d'avoir demandé aux autres y compris à son père quand il était un simple gosse leur aide pour qu'on l'aide à le rechercher. Il ne désirait plus attendre des autres mais agir par lui-même. Et c'était aussi l'une des raisons pour laquelle il souhaitait revenir là-bas même s'il sentait que seul, il ne sera pas à la hauteur. Il pouvait peut-être compter sur un des shérif du coin soit s'il était contrôlé comme l'avait été ce cher Graham jadis.
Victor voulait à tout prix qu'il se replonge dans son passé, se souvienne de ses souvenirs d'enfance. Comme s'il en avait la force ou encore le temps. Son histoire était longue et à la fois trop douloureuse à raconter. Il lui annonça également que les inquisiteurs étaient à la recherche d'un artefact pour déjouer le sortilège de dissimulation qui cachait l'existence de la ville des humains.
- En guerre ? Savez vous que certains des habitants de cette ville ne sont pas dotés de pouvoir magique même s'ils sont de leur monde ? Vous allez faire quoi ? Le tri ? Ou tous les détruire ?
D'après ses souvenirs, la première chose qui lui vint à l'esprit était de revoir son père en vie. Lui et Owen vagabondant en pleine forêt, une forêt qui semblait infinie et qu'ils s'étaient tous les deux arrêtés pour camper. S'il avait su ce qui leur arriverait par la suite, il ne serait pas aller dans ce lieu. ça non. Mais ce n'était pas la ville en elle même qu'il craignait le plus c'était un de ses habitants. Il pensa de suite à Regina la cause de sa séparation avec son père. Greg sourit et hocha la tête quand Victor lui dit qu'il faudra qu'il se fonde dans la masse. S'il pensait que ces habitants l'aurait oublié, c'était qu'il rêvait. Peut-être que ces derniers étaient déjà tous morts vu que le temps avait passé. Ce qui serait une bonne nouvelle quoiqu'il n'espérait pas que cela soit le cas pour son père.
- Peut-être trouverez-vous ce secret sur l'invisibilité dans la forêt aux alentours de la ville ou encore en Extrême-Orient. Des lieux très dangereux. Pour ce qui est de ma futur arrivé en ville, vous imaginez que cela sera aussi simple de me fondre dans le décor ? Certains m'ont déjà vu quand j'étais petit, ils me reconnaitront forcement que croyez-vous ? Et ils se poseront des questions comment éviter cela ? Soit si à l'heure actuelle, ils sont tous déjà morts... On ne peut vivre éternellement si ?
Chaque partie d’échecs n’est jamais la même. Il faut la voir ainsi pour ne pas se laisser gagner par une trop grande confiance en soi, qui me serait préjudiciable. Je savais, pour l’avoir assez observé, que Greg Mendell ne serait pas l’élément le plus stable de notre folle équipée et je doute que contrairement à Wendy Darling et au père Goode ( à une autre époque évidemment) il me suffise de les prendre par-derrière, pour achever de les acquérir à ma cause. Non, il fallait être bien plus imaginatif, alors l’excellent joueur d’échecs que je demeurais, j'avais pris le temps d’observer. Et le temps ne me faisant pas défaut, je m’étais de ce fait octroyé ce qu’il fallait pour percer à jour le cas Flynn/Mendell. Il fallait lui donner un rôle, lui témoigner de l’importance, car dans le fond, il ne restait qu’un petit garçon trop vite abandonné et livré à lui-même à ce monde bien trop cruel lorsque nous sommes dépourvus des bonnes armes pour se défendre. Il doutait encore, je pouvais le voir dans son regard. Après tout ce « Victor » Whale demeurait un parfait étranger pour lui. Et j’avais beau sortir mes grands discours, rien n’y ferait, la confiance de ce cher Owen devait se gagner, ce qui rendait, je l’avoue, la partie bien plus intéressante. Toutefois, je ne devais pas oublier, que je demeurais le maître du jeu et que si cela constituait une prémisse de divertissement, les Inquisiteurs devaient me respecter et tachaient, pour celles et ceux ayant prêté serment, de m’honorer de leur fidélité, du moins mon nouvel avatar, qui avait pris la place de William.
Et alors que dans ma tête, j’émettais une nouvelle stratégie, ce cher Owen me donna – j’imagine sans s’en rendre compte – l’argument sur lequel je pourrais me baser pour gagner sa confiance dans une moindre mesure, mais plus encore, mon moyen de pression si jamais il venait à jouer les fortes têtes dans un avenir proche. « Sans elle » sonnait comme une exigence qui, si nous nous y plions, nous assurerait la collaboration de ce cher Greg. C’était parfait sur le papier, mais je me doutais que tôt ou tard, il faudrait plus à notre jeune ami. Mais pour l’heure, je tâchais de ne pas trop méditer là-dessus et consentis à répondre à sa demande par l'affirmatif. C’était une première victoire, mais je tâchais de ne rien laisser paraître pour garder bonne figure. Dès lors, il nous fallait passer à autre chose et à ma grande surprise ce fut notre cher ami, qui nous mena vers un autre sujet en évoquant son père et une hypothétique promesse qu’il refusait d’entendre pour ne pas subir le contrecoup d’une trop grande déception j'imagine. « - Je ne me base pas sur des promesses mon cher, mais sur la motivation des personnes qui m’entoure. Et pour la stimuler, je m’emploie à leur rappeler les enjeux, à savoir détruire la magie... non que dis-je, à l’éradiquer de ce monde, car elle n’y a pas sa place. Et de vous à moi, je ne suis pas omniscient, donc je suis incapable de vous faire une quelconque promesse concernant votre père. J’imagine que le mien a sûrement dû vous promettre quelque chose, je me trompe ? » Grossière erreur de ma part je l’avoue, l’échange n’en demeurait pas moins de plus en plus intéressant, car je sentais que j’éveillais sa curiosité sur certains aspects.
« - Oui une guerre. Mais parfois il n’y a pas besoin d’armes pour la mener. Et j’ai bien conscience que toutes ces personnes ne sont des monstres prêts à employer leur magie pour asservir les autres. C’est aussi pour ça que vous nous serait utile mon ami. Vous pourrez nous aider à discerner nos véritables ennemis. Vous comprenez ? » Bien sûr, je me fichais bien de qui était qui, si le prix à payer pour détruire la magie résidait dans le sacrifice, j’étais prêt à le faire sans me poser trop de questions. Owen était ce qu’il était, je ne m’attendais pas à ce qu’il comprenne. Je devais toutefois laisser paraître mon visage le plus avenant et masquer mes véritables intentions, pour qu’il consente à nous mener jusqu’à Storybrooke. Mais j’étais loin de me douter, que sonnait dans sa tête une toute autre mélodie et qu’il servait d’autres impératifs que ceux inhérents à notre organisation. « - L’Extrême-Orient, je me languis de tant d’exotismes. De nombreuses fois les Inquisiteurs s’y sont rendus n’est-ce pas mon père ? » Goode acquiesça « - Mais à ce que je sache Storybrooke ne se trouve pas aux confins de ces terres ? Le père m’a évoqué la proximité avec Boston. Est-ce bien ça ? » Une fois encore, je m’appuyais sur mon bras droit officiel avant de poser mon regard sur Greg. « - Vous vous posez beaucoup de questions, je le comprends. Mais comme vous venez de le faire entendre, vous étiez petit et l’on change avec le temps non ? D’autant plus que d’après ce qu’on m’a dit, vous n’êtes pas resté longtemps là-bas. Loin de moi l’idée de vous vexer, mais je pense qu’ils vous ont oublié. Et je doute qu’ils soient tous morts. Certains peuvent se prémunir du temps qui passe et si effectivement la ville est introuvable c’est qu’un sort de dissimulation a été utilisé et je doute que la personne qui se soit employée à le lancer, ait omis de figer le temps. Je suis même prêt à parier que leur temporalité diffère de la nôtre » J’en étais certain. « - Bien nous allons faire venir Melinda. J’aimerais aussi que Miss Darling soit de la partie lors de notre prochaine réunion. » lançais-je à Malcom avant de reposer mon attention sur Greg. « - Nous allons faire de grandes choses, mais pas sans vous Greg. Alors je vous le demande avec bienveillance, accepteriez-vous d’être notre cheval de Troie ? »