Je laissais volontiers ma tendre moitié me guider dans l'appartement pour atteindre le canapé bien accueilli par mon corps épuisé. À bout de souffle, je m'y effondrais dans un soupir de douleur. Une chose était claire, j'allais avoir besoin de repos pour reprendre complètement mes forces perdues afin de guérir de ces blessures causées par les multiples sévices. Rapidement, ma femme s'éloignait de moi avant de revenir dans le salon avec l'essentiel pour les premiers soins en sa possession entre ses mains.
Je me laissais emporter par mon remords et j'osais enfin prendre la parole. Comme elle me connaissait par coeur, je ne pouvais rien lui dissimuler. Alors, elle s'apercevait facilement de l'immense culpabilité qui envahissait mon esprit en répondant simplement à mes excuses afin de me rassurer. La gorge nouée, je n'arrivais pas à répliquer pour le moment, mais avec sa présence à mes côtés, un énorme poids me quittait.
Ensuite, elle se mettait devant moi et s'occupait de nettoyer la moindre de mes plaies avec un tampon désinfectant. Malgré le picotement apporté par l'alcool sur la chair ouverte, je pouvais ressentir toute la douceur dont faisait preuve mon épouse à cet instant pour moi.
Tout en douceur, le geste de ma femme me faisait porter mon attention sur le renflement de son ventre où un petit être grandissait. Dans tout ce malheur qui venait de prendre fin, un fait heureux se révélait à nous, nous allions être une seconde fois parents! Je suivais, attentif, les affirmations de ma tendre compagne en laissant échapper un petit sourire qui étirait mes lèvres. Elle m'offrait son sourire. Ce simple geste représentait beaucoup pour moi, car il avait toujours eu le don d'échauffer mon âme peu importait, le moment difficile à relever.
- Oui, c'est toute une heureuse surprise!
Sous mes doigts, un petit mouvement se faisait ressentir et mon sourire s'élargissait faiblement à cette découverte. Je ne pouvais pas me le cacher, cette nouvelle inattendue me remplissait de bonheur. Toutefois, j'avais peur pour notre enfant à venir avec l'incertitude que représentait notre avenir avec ce Victor dans les parages. Qu'est-ce qui nous attendait à présent? Le pire restait-il à venir? Un léger soupir jaillissait de mes lèvres sous ces questionnements inquiétants. Encore une fois, Blanche sortait de mes pensées sombres pour me faire retrouver foi en notre avenir. Je lui laissais un petit sourire en lui lâchant.
- Oui, tu as raison!
Mary Magaret me proposait de manger... mais curieusement, mon corps ne réclamait pas de nourriture, il ne demandait que du repos. Mon système avait énormément éprouvé pendant cette séquestration et j'avais un peu peur de sa réaction face à un repas. J'allais devoir y aller en douceur!
- Je... je sais pas si j'arriverai à manger quelque chose... je... je ne ressens pas la faim. Je prenais un moment avant de poursuivre. Mais je veux bien un verre d'eau s'il te plaît! Je crois que je vais prendre un bain ensuite...