Aujourd'hui est une journée qui s'annonce calme. Mon agenda est presque vide mais au moins cela va me permettre de mettre à jour mes dossiers et de faire un peu de classement. En attendant l'heure du premier rendez-vous j'ai le temps de me préparer tranquillement à la maison. Après une bonne douche je m'habille rapidement et je me pose pour un bon petit déjeuner complet. Il va me falloir de l'énergie pour tout archiver. Car je dois bien avouer, je ne suis pas vraiment motivée... Après ma deuxième tasse de café je range tout correctement, je prends mon manteau, mon sac et ferme ma porte à clef.

Après une courte marche d'une dizaine de minutes j'arrive à mon cabinet. Je prépare tout correctement et accueille mon premier patient. Il vient pour des soins. A vrai dire aujourd'hui, sur mes cinq patients je n'en ai qu'un qui vient me demander de l'aide pour ses souvenirs. Mon rôle de fée des dents me manque beaucoup... Mais bon ce n'est pas le moment d'y penser. J'installe le patient et termine rapidement les soins. J'ai une heure devant moi maintenant pour commencer à saisir mes comptes rendus et mettre à jour mes fiches patients. Heureusement cela me permet de ne pas voir le temps passer. Le reste de la journée se ressemble. J'ai un patient puis du temps pour faire de l'administratif. Mais cela n'empêche pas mon esprit de s'échapper et penser à plein de choses différentes... En ce moment je me remets pas mal en questions. J'ai l'impression de ne pas avancer dans ma vie. Je n'arrive pas à retrouver les autres légendes malgré l'aide de Will. Et je dois dire que parfois il m'énerve à autant vouloir m'aider car cela me fait encore plus de mal de voir qu'on échoue à chaque fois. Je sais bien que ce n'est pas de sa faute, j'ai juste perdue ma motivation. Je suis totalement découragée et pour le coup je m'isole un peu plus. Depuis qu'il m'a donné un faible espoir je m'y suis accrochée en vain... Mais j'ai décidé d'abandonner les recherches, c'est mieux ainsi... Et surtout je fais en sorte de ne pas lui montrer ma déception et la colère que j’éprouve parfois. Je ne veux pas le faire culpabiliser.

La fin de journée s'annonce enfin. Je termine le dossier en cours puis range tout correctement. Et surtout je désinfecte tout y compris le sol. Une fois que c'est fait je retire ma blouse, récupère mes effets personnels et ferme le cabinet. N'ayant pas envie de rentrer tout de suite je décide de faire une petite balade. J'ai besoin de me dégourdir les jambes et de m'aérer l'esprit. Il fait assez doux ce soir. Je m'arrête chez Granny pour prendre un café ainsi qu'un beignet et continue ma balade. Mes pieds me mènent non loin de l'eau. J'entends déjà le clapotis. C'est vraiment agréable. Je souris. Finalement je décide de faire une pause en m'installant sur un banc. Je pourrais manger ainsi mon beignet tranquillement et poser mon gobelet à côté de moi. Grâce à un réverbère j'ai assez de luminosité pour sortir un livre. Et pas n'importe quel livre. J'ai pris celui qui parle des légendes. Oui c'est un livre pour enfant mais dans ce livre je peux y retrouver toute ma vie, je peux y revoir mon royaume et mes minis fées. Cela me fait un bien fou même si je dois bien avouer que cela me rend également mélancolique. En vrai je ne le lis pas, je regarde juste certains dessins. Je saute ceux où apparaît Jack pour éviter de ressentir de la colère mélangée à du chagrin. Je regarde surtout celles où on nous voit récupérer les dents sous les oreillers des enfants, et où je fais la course avec mes petites amies volantes. Une autre image me fait de la peine, celle où je me vois, en Toothiana ; avec mes belles plumes et mes ailes.... Il faut que je cesse d'y penser. Je dois me concentrer sur le présent, sur qui je suis devenue. C'est à dire quelqu'un qui aide les gens à retrouver leurs souvenirs, quelqu'un qui fait le bien dans cette ville. Je n'aide pas seulement les enfants, j'aide aussi les parents. Alors oui je ne peux plus voler et je suis seule mais désormais je peux vivre normalement tout au long de l'année. (Heureusement que je ne suis pas toujours mélancolique hein, c'est juste que depuis qu'on fait les recherches avec Will parfois c'est dur.)

Je sors de ma rêverie et regarde autour de moi, la nuit est tombée. C'est calme, j'aime beaucoup...

J’étais debout dans la cabine du Nautilus. Le voyage vers ce nouvel endroit allait débuter. Le sous-marin plongeait dans les eaux d’Arendelle au plus profond. Je sentais la nervosité de la reine à qui je lançais un regard en coin. J’étais sans aucun doute celui qui tolérait le mieux les voyages d’un monde à l’autre. Le capitaine Nemo mettait les choses en marche et moi, je prenais une profonde inspiration alors qu’une énorme baleine passait devant nous. Nous devions plonger encore plus profond. La pression commençait à se faire sentir et finalement , le Nautilus était stabilisé. Je restais à ma place en jetant un œil à mes compagnons de voyage présent : Némo, Jekyll et Elsa notamment. Je regardais finalement droit devant nous alors que l’alerte était donnée au maximum. Les lumière rouge s’allumaient dans le sous-marin et finalement le Nautilus traversait la brèche à une vitesse incroyable. Je me changeais directement en nuée de chauve-souris avant de reprendre forme humaine dans la cabine. Nous étions sous l’eau et il faisait excessivement sombre. Je souriais en coin. Avions-nous atteint notre but?

Je repensais à Victor en sentant mon coeur se serrer d’une certaine façon. Je pouvais presque le toucher. Il était si près et moi j’étais … Si loin d’une certaine façon. Le sous-marin voguait sous l’eau durant plusieurs jours. Nous devions trouver ce fameux endroit qu’était Storybrooke. Je retournais à ma cabine avant de finalement ressortir. Nous avions trouver l’endroit. Le sous-marin remontait lentement à la surface dans toute sa splendeur. Il y eut un soucis pour régler le camouflage, mais finalement cela réussi. Est-ce qu’une personne nous avait vue? J’espérais que non. Je ne voulais pas refaire fuir Victor. Je reviendrais au point de départ d’une certaine façon. J’enfilais mon manteau avant de sortir du sous-marin. Je regardais les hommes regarder ce monde qui semblait encore plus moderne que Londonia et moi, je me changeais en nuée de chauve-souris pour mieux voler. L’air frais me faisait le plus grand bien. Je volais comme jamais en observant les alentours. Parfois, on pouvait voir ma silhouette au milieu de mes précieuses amies qui me composaient en volant.

Sans me rendre compte, je passais devant une jeune femme à grande vitesse. Le soleil était presque couchée en entier et je me changeais en humain non loin d’elle. Je regardais la mer en fermant les yeux. C’était si étrange de profiter des derniers instants du soleil. Cette vision féerique qui m’avait tant manqué. J’étais dans ma bulle sans me rendre compte qu’elle, elle me regardait sans aucun doute. Je sentais une soif me prendre. L’envie de boire du sang humain me prenait comme pratiquement toujours. Le goût de l’hémoglobine coulant dans ma gorge était parfait … absolument parfait.

En rangeant mon livre je me retrouve à regarder devant moi. Il me semble apercevoir quelque chose mais je pense que ce sont mes yeux qui me trompent. Pourquoi un sous-marin serait ici ? Mon esprit a du me jouer un tour. Je secoue la tête et retourne à mon admiration du paysage. Les couleurs sont magnifiques ce soir. Oh des chauve-souris ! Cela fait longtemps que je n'en ai pas vu ! On dirait qu'elles forment un corps parfois, c'est magique. Cela me fait sourire. J'ai toujours aimé
ces mammifères volants. Surtout certaines espèces que je trouve trop mignonnes. Et puis il faut avouer que cela me rappelle l'époque où moi aussi je pouvais voler avec toutes mes minis fées. Voler en colonie, survoler de merveilleux paysages. J'ai connu cela moi aussi, tout comme ces petites créatures. Je pousse un soupir de bien être. Je les regarde voler devant moi puis disparaître plus loin.

Soudain je sens une présence non loin de moi... Je regarde autour de moi quand mes yeux se posent sur un homme. Un homme que je n'avais encore jamais vu dans la ville. Je le dévisage, essayant de mieux le voir. Il faut dire qu'avec la nuit qui s'installe cela devient un peu plus compliqué... De ce que je vois... C'est un bel homme, bien habillé. Je me demande bien d'où il vient et ce qu'il fait ici à Storybrooke. Pour le coup je me demande si ce que j'ai cru voir tout à l'heure n'était pas réellement un sous-marin. Cela expliquerait l'arrivée de ce mystérieux inconnu. Pour l'instant, il n'a pas l'air de m'avoir vu... Je peux mieux l'examiner. Et surtout réfléchir à si je vais lui parler ou pas. Parce que mine de rien je suis curieuse. Je ramasse mon gobelet et le jette dans la poubelle à côté du banc puis me décide à me lever pour me diriger vers l'homme. Il n'est qu'à quelques pas de moi. Une fois à ses côtés je me rends compte qu'effectivement je ne l'ai jamais vu sinon je me serai souvenue de lui. C'est un très bel homme qui dégage un je ne sais quoi. Son regard est... Comment dire... Il me met légèrement mal à l'aise. Maintenant que je suis devant lui je ne sais pas quoi dire. J'ai l'impression d'avoir perdu l'accès à la parole... Je me racle la gorge mal à l'aise et lui souris.

- Bonsoir... Je.. Euh... Bienvenue à Storybrooke. Je m'appelle Carrie Zahne. Vous êtes nouveau ici ?

Non mais sérieux ? Je ne trouve que cela à dire ? Le pire c'est que ce n'est peut être pas un nouvel habitant... C'est peut être quelqu'un que je n'ai jamais eu la chance de croiser auparavant tout simplement... Même si cela serait étrange. Mais j'aurais quand même pu trouver autre chose à dire. J'ai envie de m'enfuir en courant pour retirer ce malaise qui s'installe en moi. On dit toujours qu'il faut faire bonne impression à la première rencontre et j'ai l'impression d'avoir totalement échoué. Mais je n'arrive pas à bouger. Cet homme m'intrigue énormément. Je n'arrive même pas à décrocher mon regard. Ce n'est pas très poli de dévisager quelqu'un mais c'est plus fort que moi.... Son regard me perturbe tellement.

J’avais cette tendance à être un peu trop dans ma bulle dans les faits. J’aimais me perdre dans les paysages environnant et dans mes pensées. J’avais un petit don pour ça qui venait sans aucun doute de mon âge avancé. Plusieurs siècles à observer le monde et voilà le résultat. Je fermais les yeux en inspirant profondément histoire de sentir l’odeur de Victor que je connaissais par cœur. Rien … malheureusement, mais je savais qu’il était ici. On ne brise pas un lien comme celui que nous avions eu aussi facilement. J’étais cependant loin de me douter qu’une personne bien précise allait changer ce qui se passait dans mon cœur de pierre. Une fée dont j’ignorais jusque-là l’existence. Je voyais finalement du mouvement et mon regard se posait sur cette jeune femme absolument magnifique avec une chevelure de feu. Je souriais en coin en voyant son léger malaise pour me parler.

- Bonsoir, merci pour le charmant accueil mademoiselle Zahne.

D’instinct, je prenais sa main et je posais un baiser sur cette dernière avec une immense douceur avant de la lâcher. Je le faisais par respect pour la gente féminine. Une vieille habitude que j’entretenais de la plus courtoise des façons. Je relevais la tête en lâchant sa main chaude qui me paraissait bouillante face à ma fraicheur cadavérique. Elle dégageait une odeur mentholée et fraîche que j’appréciais grandement. Je devais me retenir pour ne pas faire ressortir mon côté … vampirique.

- Je suis en effet un nouvel arrivant sur vos terres. Vous me semblez dans une forme exquise. Pourriez-vous me confirmer que nous sommes bien à Storybrooke ? Je crains que ma mémoire cartographique ne me joue des tours.

Je continuais de lui sourire avant de regarder l’étendu d’eau. C’était absolument magnifique et totalement différent des vagues menaçantes qui se fracassaient contre mon château. Château que je n’avais pas revu depuis fort longtemps. Il me manquait un peu. J’étais plus à l’aise dans sa noirceur et ses ténèbres qu’en plein soleil. Je posais ensuite de nouveau mon regard sur la femme toujours en lui souriant. Elle était vraiment jolie.

- Dans tous les cas, je serais absolument ravi que vous me fassiez faire une petite tournée des environs. Vous me semblez fortement aimable. Je me doute que ce ne sont pas tous les habitants qui ont un sourire aussi magnifique et charmeur que le vôtre.

Oui, j’étais un grand charmeur. Je ne le cachais pas et j’avais l’impression que mon cœur avait eu quelques battements. Étais-ce une chose possible seulement ? Je l’ignorais

Lorsqu'il se met à parler sa voix me pénètre jusqu'au plus profond de moi. Son sourire me pousse à sourire également d'un petit sourire sincère. Je le regarde hébétée prendre ma main pour y déposer un baiser. Je rougis instantanément. D'où vient ce bel inconnu aux manières si délicates ? On ne m'avait encore jamais fait cela. C'est si étrange... Ce sont des manières oubliées depuis si longtemps et qui pourtant sont si... Parfaites... J'en suis pantoise et sans voix. De toute façon je crois que je n'aurais pu que glousser face à ce geste donc c'est mieux que je n'arrive pas à parler sur l'instant.

Son regard est pénétrant et intimidant. Et ses dents ! Oh mon dieu ! Elles ont l'air parfaites ! Elles sont si blanches et si bien alignées ! J'ai envie de les regarder de plus près, de toutes les examiner mais je me retiens de fourrer mes doigts dans sa bouche. Cela serait totalement déplacée. Pour le coup je préfère me tenir les mains, cela m'évitera toute bêtise involontaire. Et voilà qu'il me complimente... Mais qui est-il ? Je me sens bizarre... Il est vraiment beau et charmeur... Mon cœur n'a pas l'air indifférent. Et pour le montrer il a décidé de s’accélérer. J'en oubli d'ailleurs Will et tout ce qui nous entoure.

- Nous sommes effectivement à Storybrooke, votre mémoire cartographique ne vous fait pas défaut. Vous comptez rester parmi nous quelques temps ?

Ma curiosité a pris le dessus. J'ai vraiment envie de savoir si je vais le recroiser dans le futur. Peut-être même qu'il compte s'installer définitivement ici et que nous pourrons faire connaissance. J'aimerais savoir d'où il vient pour avoir des manières si nobles.

Pendant qu'il regarde l'étendu d'eau je le regarde lui. Je n'arrive pas à détourner le regard. Je scrute la lueur que je vois dans ses yeux, son sourire qui illumine son visage. Il est d'une beauté pure. Et il dégage une assurance impressionnante. Tout respire la classe et l'élégance chez cet homme. Homme dont j'ignore le prénom pour l'instant... Il se remet à me regarder et je me sens de nouveau rougir. Il a un regard si pénétrant qui m'a charmé en une seconde à peine... C'est si étrange mais si agréable.

- Je vous ferais visiter sans souci. Cherchez-vous un endroit en particulier ? Ou voulez-vous visiter la ville en son intégralité ? Je pourrais me rendre disponible. Oh détrompez-vous monsieur, beaucoup d'habitants ont un sourire magnifique. Et le mien fait bien pâle figure face au votre.

Oh mon dieu ! Je viens de lui dire qu'il a un sourire plus que magnifique ! Je suis entrain de le draguer ! Moi qui suis en couple logiquement... Et je drague un pur inconnu dont j'ignore tout ! Mais il m'inspire tellement de confiance, tellement de choses positives... Je vous jure que j'ai comme un coup de cœur pour lui et je n'ai pas l'habitude de cela. Je ne comprends pas ce qui m'arrive. Je ne sais pas ce que je ressens. Il faut que je me ressaisisse.

- Comment puis-je vous appeler ? J'ignore votre prénom.

Au moins comme cela je pourrais parler en utilisant son prénom. Parce que croyez le ou non je vais aller tout raconter à Gina ! Il faut que je lui dise que j'ai croisé un mystérieux et séduisant inconnu qui m'a fait chavirer le cœur au premier coup d'oeil. Elle saura me faire revenir sur le droit chemin. Et puis il sera un peu moins un inconnu pour moi lorsque je saurais comment il se nomme.

Elle était absolument divine. J’avais une envie presque trop intense de la prendre des mes bras. Qu’est-ce qui m’arrivait d’un coup? J’avais sans aucun doute une petite faim qui me travaillait l’estomac. Depuis combien de temps est-ce que je n’avais pas goûter l’hémoglobine humaine de manière consentante? Depuis notre départ de Londonia sans aucun doute. Elle répondait à la positive à ma demande concernant une visite de la ville. Je ne pouvais qu’en être heureux. Je lui tendais donc mon bras avec une grande douceur.

- J’ignore combien de temps je passerai parmi vous, mais une chose est certaine je compte profiter de chaque seconde de cette merveilleuse rencontre qu’est la nôtre. Je ne connais pas votre ville, mais j’apprécierais grandement que vous me montriez les institutions publics ainsi que les endroits à éviter s’il y en a.

Je lui répondais avec un sourire blanc comme neige. Elle adorait mon sourire. Je trouvais que c’était un compliment plus que charmant. Je commençais donc à marcher avec cette femme plus que belle à mon bras. Je me sentais toujours fière lorsque quelqu’un m’accompagnait de la sorte. J’aimais être le pilier sur lequel s’appuyer en cas de besoin.

- Votre sourire est absolument fabuleux mademoiselle Zahne. Vous avez des dents absolument parfaite.

Elle me demandait finalement mon prénom et je regardais autour avant de lui répondre. Peut-être savait-elle qui j’étais au fond? Qui ne connaissait pas l’histoire du mystérieux comte Dracula dans son château perdu au milieu de nul part? Je continuais de marcher avec la tête haute.

- Vous désirez savoir qui je suis? Voyons voir si vous serez en mesure de le deviner charmante créature.

Je lâchais son bras et je prenais sa main avant de poser un baiser sur cette dernière avec une immense délicatesse. Nous étions au milieu de la rue et il n’y avait personne. Là, je prenais sa main et j’allais porter ma main au niveau de sa taille pour l’approcher de moi. Mon regard soutenait le sien comme jamais et je pouvais sentir son coeur battre comme jamais.

- Je suis …

Je commençais des mouvements de valse avec cette magnifique femme en gardant un suspense des plus importants. J’adorais étirement le temps de cette façon et regarder les réactions des gens. Cette jeune femme était absolument divine. Je me changeais donc doucement en nuée de chauve-souris en décollant doucement du sol en gardant la jeune femme dans mes bras.

- Le comte Dracula.

Je l’entraînais dans une danse dans le ciel en souriant. C’était si bon d’être libre.

Lorsqu'il me tend son bras je glisse ma main délicatement dessus. C'est si agréable d'être auprès de quelqu'un d'aussi galant que lui. Et je suis, je dois bien l'avouer, ravie de pouvoir le toucher, d'être proche de lui... C'est si étrange de ressentir ce besoin alors qu'il n'est que pur étranger. Je n'arrive même pas à comprendre ce qui se passe actuellement dans mon cerveau et dans mon corps. Je sais juste que je suis attirée par ce mystérieux homme qui hélas ne s'installe pas définitivement ici... Mais tout comme lui j'ai envie de profiter de chaque seconde à ses côtés.

- J'espère que nous pourrons profiter de chaque seconde de cette rencontre également... Je vous montrerais tout ce qui vous plaira. Nous pouvons commencer par la mairie, ou la bibliothèque, les boutiques voire même le musée. Il y a tant d'institutions publiques mais à cette heure nombreuses sont fermées... Avez-vous une préférence ? Une envie particulière ?

Cela ne nous prendra pas de nombreuses heures mais j'arriverais peut être à prolonger cette rencontre... Pourquoi la ville est si petite ? J'aimerais que cette balade ne cesse jamais... En sa présence plus rien n'a d'importance à mes yeux. J'ai oublié tous mes petits tracas... Sauf un... J'ai besoin d'en savoir plus sur lui. J'aimerais le connaître un peu plus... Son sourire me fait fondre avec ses dents si parfaites... Il complimente alors mon sourire et forcément celui-ci s'agrandit un peu plus sur mon visage.

- Je vous remercie. Il faut dire que je suis dentiste alors mon sourire se doit d'être parfait sinon j'aurais peu de patients je pense.

Lorsque je lui demande son prénom il regarde autour de lui... Comme s'il ne voulait pas que cela se sache. Cela m'intrigue un peu plus... Il pense que je le sais déjà... Lorsqu'il dépose un baiser sur ma main un long frisson parcourt tout mon corps. C'est un homme noble j'en suis sûre. Lorsqu'il passe sa main autour de ma taille je me mets à rougir. Nous sommes si proche l'un de l'autre. Mon regard plonge dans le sien, mon cœur s'accélère. Je me retiens de bouger et même de respirer durant quelques secondes. Il m’entraîne alors dans une valse en plein milieu de la rue. Je le laisse me guider. Ma main se pose sur son épaule. Il m'intrigue de plus en plus et j'ai hâte de savoir si effectivement je connais cet homme. C'est alors que quelque chose de magique se produit. Il se transforme en nuée de chauve-souris... Je me colle un peu plus contre lui lorsqu'on se retrouve au dessus du sol. Nous volons ! Je n'en reviens pas ! Nous sommes entrain de voler ! Je rigole de joie. Oh mon dieu comme cette sensation m'avait manqué ! Je ferme les yeux pour profiter de cette sensation unique. C'est magique... Je pourrais en pleurer de joie. Je retrouve cette sensation perdue depuis si longtemps. Et soudain... Je découvre qui est cet homme... Dracula...

- Le comte Dracula ? Je n'en reviens pas... Je...

J'ai tout lu à son sujet depuis que je suis à Storybrooke. J'ai été passionnée par son histoire. J'ai pleuré avec lui, rigolé et été choquée. J'ai admiré cet homme à travers de nombreux livres et me voici aujourd'hui au dessus de la rue à danser avec lui... Qui aurait cru que cela pourrait un jour m'arriver... Je comprends mieux ma réaction à ses côtés. J'ai toujours été en amour pour lui.. Et je dois dire que les livres ont toujours eu tort sur son physique... L'homme en face de moi est le plus bel homme que j'ai jamais vu...

- Je suis ravie de vous rencontrer enfin... C'est un honneur pour moi...

je suis à court de mot suite à cette révélation... Je préfère profiter de cet instant. Nous dansons tous les deux dans les airs. Mon cœur bat si vite de bonheur. Le bruit des ailes des chauve-souris empli mon cœur de joie, je vis actuellement un moment parfait grâce à Dracula. J'ai envie de poser ma tête contre lui mais j'ai peur de bouger et de gâcher cet instant...

Suis-je un manipulateur? Suis-je un homme calculateur? Je dirais que oui. Mais en cet instant, j’avais simplement envie d’en apprendre plus sur la ville et sur cette merveilleuse jeune femme qu’était Carrie. J’ignorais pourquoi, mais je me sentais bien à elle un peu comme avec ma défunte épouse ou avec Victor. Les deux seules personnes que j’avais aimé durant toute ma longue existence en fin de compte. Pour plusieurs, je n’existais pas réellement. J’étais une fable lointaine. Une histoire pour faire peur aux enfants. Je volais de plus en plus haut en dansant avec la belle femme dans mes bras. Ses cheveux étaient magnifique et je pouvais parfaitement entendre son coeur battre. C’était un son plus que magnifique et j’étais heureux de partager ce moment avec elle.

Est-ce que je tombais amoureux pour une troisième fois dans ma vie? Est-ce que c’était mon troisième coup de foudre dans mon existence? Je connaissais trop bien cette sensation pour la nier et je comprenais que la jeune femme ressentait sensiblement la même chose. Elle rigolait de joie en appréciant le vol. Mon identité ne lui faisait pas peur et c’était tant mieux. Je la regardais dans les yeux en souriant alors que le battements des ailes de chauves-souris couvraient pratiquement tous les autres bruits.

- L’honneur est tout pour moi de croiser une femme aussi belle que vous.

Je me fichais bien de totalement visiter la ville. Je regardais un peu autour et j’apercevais un clocher. Nous irions nous poser là-bas et elle pourrait ainsi me dire quel emplacement est quoi. Alors que nous volions doucement, j’approchais mes lèvres des siennes et je l’embrassais avec une immense douceur. On se résistait jamais au charme du comte Dracula. Je me posais avec douceur en la gardant près de moi en le tenant par la taille.

- Navré, je n’ai pas pu résister à vos délicieuses lèvres. Je me nomme Vladimir. Vous pourrez m’appeler ainsi. J’espère que le cours vol fut agréable. Votre rire semblait démontrer qu’il vous a rendu heureuse. Je me trompe?

Je reprenais sa main en posant un baiser sur cette dernière avec une délicatesse immense. Je regardais ensuite autour. Il y avait une forêt. Je humais l’air. Je pouvais sentir l’odeur de mon ancien amant. C’était si étrange.

- Alors dites-moi belle et charmante mademoiselle Zahne. Pouvez-vous m’indiquer d’ici les différents bâtiments? Nous pourrions garder la visite terrestre une autre fois.

Je la tenais par la taille avec douceur et fermeté. Il serait malheureux qu’elle tombe d’une telle hauteur.

Est-ce donc cela le coup de foudre ? Suis-je amoureuse pour la première fois ? Je n'arrive pas à comprendre ce que je ressens... Mon cœur bat si vite et je sais que ce n'est pas à cause du vol. C'est la proximité avec lui qui me fait cet effet. Je sens le rouge me monter aux joues suite à ses compliments.

Soudain il se produit quelque chose que je n'imaginais même pas en rêve... Il m'embrasse délicatement... Je ferme les yeux de bien être. Ce contact est si doux... Lorsqu'il nous pose au sommet du clocher je me mords la lèvre inférieure par réflexe puis passe mon index sur mes lèvres. J'ai l'impression de le sentir encore sur moi...

- Je ne vous en veux pas Vladimir... Au contraire ce fut très appréciable... Le vol a été magnifique... Il m'a rappelé mon ancienne vie lorsque j'étais la fée des dents... Je pouvais voler moi aussi mais c'était il y a bien longtemps... Je n'ai plus mes ailes...

Parler de mon ancienne vie n'est même pas douloureux. C'est vraiment très étrange. Son baiser sur la main provoque un frisson dans tout mon corps. Il m'enlace par la taille et une douce chaleur me parcourt. Sans le vouloir je pose ma tête contre son torse. Mon dieu que je suis bien dans ses bras... J'aimerais ne plus jamais les quitter... Restant contre lui je tends juste mon bras droit pour lui indiquer quelques bâtiments.

- De ce côté vous pouvez voir la mairie, la bibliothèque, il y a également mon cabinet dentaire juste ici.

J'en énumère quelques autres puis soudain je réfléchis à quelque chose. Vladimir vient d'arriver. Est-ce qu'il a un endroit où loger ? Car je pense que pour ce soir il ne pourra se rendre chez Granny et demander une chambre... Mais il a peut être déjà tout prévu.

- Vladimir ? Avez-vous un endroit où séjourner ?

Prononcer son nom fait palpiter encore plus mon cœur. Et en lui demandant où il compte vivre je l'imagine me dire qu'il n'a aucun endroit. J'aurais bien envie de lui proposer de venir chez moi... Je sais que cela est surprenant étant donné que je ne le connais pas mais j'ai envie de l'avoir près de moi. J'ai envie de profiter de chaque instant à ses côtés ; de chaque moment qu'il voudra bien m'accorder. D'ailleurs s'en m'en rendre compte encore une fois je pose ma main gauche sur sa main qui tient ma taille.

Je n'étais encore jamais montée ici et je n'avais donc jamais pu voir la ville de cet endroit. Elle est magnifique, surtout de nuit. Je crois que je vis un rêve éveillé. Je suis au sommet de la ville, dans les bras d'un homme incroyable que j'ai connu à travers des livres, un homme que j'ai toujours aimé mais que je ne pensais pas réel. J'ai presque envie de me pincer pour voir si les choses sont vraies ou si ce n'est que mon cerveau qui a décidé de créer un rêve somptueux. Si ce n'est qu'un rêve il faut que j'en profite... J'ai envie de l'embrasser mais j'ai peur de bouger et de briser ce moment parfait... Tant pis il faut que je le fasse... Je me retourne lentement pour ensuite lui faire face. Je plonge mon regard dans le sien et en me mettant légèrement sur la pointe des pieds j'approche mon visage du sien et sourit en posant mes lèvres sur les siennes.

- Pardonnez mon impudence, il fallait que je le fasse... Je voulais vérifier que vous étiez bien réel.

Je ne bouge plus, redoutant que mon audace ne soit pas appréciée par le comte.

Qui était réellement cette belle femme à la chevelure de feu qui me donnait l’impression que mon cœur de pierre battait de nouveau ? J’ignorais totalement qui elle était. Elle était si particulière. J’avais connu mon lot de femmes ainsi que d’hommes dans ma vie. Je ne faisais aucune distinction et j’avais connu deux coups de foudre majeurs. Celui de ma défunte épouse ainsi que celui de Victor. Victor avait été éphémère cependant. Il avait brisé mon cœur en partant sans donner le moindre signe de vie avant de revenir en frôlant la folie. Je comptais bien l’empêcher de détruire ce qui était beau et surtout magique. La magie me permettait de me sentir à nouveau moindrement humain dans la limite du possible. J’avais réussi à rendre une parfaite inconnue totalement heureuse simplement en l’amenant dans les cieux. Si elle n’avait besoin que de cela pour rire aux éclats alors il y avait encore de l’espoir pour ressentir du bonheur dans ce monde. Je regardais les différents endroits qu’elle m’indiquait en souriant en coin. En vrai, c’était surtout elle que je regardais entre les bâtiments. Elle était bien plus agréable pour ma vue que ces choses inertes.

J’entendais son cœur battre et je fermais les yeux durant quelques secondes pour savourer ce moment. J’avais toujours trouvé ce son exquis. Il était merveilleux et un signe de vie … ou de chasse. Cela dépendait de l’état dans lequel je me trouvais. J’allais lui répondre concernant mon lieu de vie, mais elle capturait elle-même mes lèvres. Je glissais immédiatement ma main dans sa chevelure avant que le baiser ne soit rompu. Je la regardais dans les yeux avec un petit sourire en coin.

- Oh mais je suis bien réel mademoiselle Zahne.

Je lui rendais son baiser sans demander la permission cette fois avec plus d’intensité. Je n’avais jamais retiré ma main de ses cheveux. Je sentais une pulsion me prendre et j’allais devoir me calmer. J’étais autant insatiable à ce niveau que je l’étais avec l’hémoglobine. Je rompais le baiser en rapprochant sa taille minuscule de la mienne.

- Je n’ai pas encore trouvé d’endroit où loger, mais je sens que vous allez m’en proposer un très rapidement.

Je replaçais une mèche de cheveux derrière son oreille. Si seulement mon cœur pouvait battre. Ce n’était malheureusement pas le cas. Il n’y avait rien en dehors de la froideur que je dégageais. J’aurais sans aucun doute pus l’hypnotiser, mais je n’avais pas envie de le faire. Je sentais que quelque chose de spécial était en train de naître. Je ne voulais pas gâcher le moment.