Rapports secrets

○ Wendy Darling & @"Victor F. Whale"

Victor… Depuis le premier jour, j’ai su que je t’aimais. J’ai su que j’étais tombé amoureuse d’un homme qui encore une fois ne m’aimait pas réellement. Je le savais au plus profond de mon âme, mais je ne voulais pas le croire. Je me disais qu’un jour tu finirais par me rendre cet amour. C’était un rêve intouchable. J’étais maudite. Les hommes ne m’aimaient pas. Ils se servaient tous de moi. Peter, mon mari et toi… Qui pourrait aimer Wendy Darling. La femme maudite qui ne savait même pas s’aimer elle-même.

Je regardais la bague que Victor m’avait offerte en étant allongé sur le dos dans mon lit. Elle était superbe. J’aurais tant aimé qu’il me dise qu’il voulait m’épouser et avoir une vie commune avec moi. Moi, qui avait servi ses intérêts depuis toutes ces longues années sans jamais faillir. Je me relevais doucement en poussant un soupir. L’amour nous rendait tellement idiote. J’allais dans la cuisine pour me faire un thé et je regardais l’heure. Il était tard et mon voisin du dessus était absent. Je le savais car je ne l’entendais plus gueuler comme un malade à toute heure de la nuit. J’étais perdue dans mes souvenirs en mettant l’infusion d’herbes dans l’eau chaude.

Je me revoyais avec ce sourire faux le jour de mon mariage. J’avais cru qu’il m’aimait lui aussi. Non, il aimait les hommes. Notre nuit de noce avait été un calvaire. Il avait été incapable de me toucher. La vérité avait éclaté comme une bombe. J’étais resté et je fermais les yeux sur ses nombreuses infidélités. Il ramenait des hommes à la maison. J’avais ma propre chambre et je ne rejoignais la sienne que dans le seul but de faire un enfant. Enfant que je n’avais réussi à garder. Mon utérus n’était pas fait pour les grossesses. C’était pourtant la seule chose qui m’aurait maintenu en vie. Lorsque le diagnostic était tombé, je m’étais enfermé dans ma chambre durant des heures longues. Je ne mangeais plus et je ne dormais plus. Je ne sortais que pour faire bonne figure au bras de cet homme qui n’aurait jamais de descendance. Puis un soir … J’avais décidé que j’avais suffisamment souffert. Je sortais de mes pensées alors que j’entendais Victor cogner à la porte de mon appartement. Il venait toujours à des heures impossibles. Notre relation était et devait rester secrète au maximum.

Je me raclais la gorge en entendant la seconde vague. Je reprenais mes esprits et j’allais ouvrir en affichant mon sourire le plus radieux. J’étais heureuse de le voir. Il m’avait manqué. Ses bras m’avaient manqué également tout comme ses baisers.

- Bonsoir Victor. Je t’en pris, entre.

Je me tassais pour le laisser entrer. Mon appartement était typiquement comme la mode à Londonia et était parfaitement en ordre. Il n’y avait que moi après tout.

- Je préparais du thé Earl Grey. Est-ce que tu en désires une tasse?

Je le laissais toujours faire les premiers pas vers moi. C’était comme ça. Je ne voulais pas paraître comme une femme faible et avide de lui … pourtant c’était tout le contraire.  

(c) miss pie

Rapports secrets

○ Wendy Darling & @"Victor F. Whale"

Wendy… J’aurai tant à dire sur cette femme. Depuis le premier jour, j’ai su qu’elle était l’arme parfaite pour assouvir ma vengeance. Le père Malcolm aussi en un sens, mais il ignorait tout de moi et de ce monde qui était et demeure bien malgré moi, le mien. Wendy, elle outre-passe l’ignorance et même si ça m’emmerde profondément de devoir l’admettre, nous avons elle et moi beaucoup en commun. Et ce qui fait d’elle mon arme parfaite pour détruire cette magie qui nous a tant fait souffrir. Je me gardais toutefois de lui dire, que j’avais aussi prévu de tuer celui que l’on nommait ici Mr Gold, mais que je connaissais sous un tout autre nom. D’ailleurs, combien étions-nous à le connaître, nous qui avons été abusés de lui et de ses fichus contrats. Un aveu de faiblesse que je n’étais certainement pas prêt à reconnaître et je me fichais bien des autres, seule ma vengeance comptait. Voilà des jours que j’arpentais discrètement les rues de cette sinistre ville. Personne ne devait me voir, ni me reconnaître sinon quoi tout mon plan risquait de tomber à l’eau et j’étais trop près du but pour échouer.

Je redoublais donc en précaution pour demeurer une ombre. Je privilégiais la nuit pour mes sorties et il n’était pas rare que je fasse « une halte » devant la boutique du prêteur sur gages. Les premiers jours d’observations ne furent point instructifs je le confesse. Jusqu'au jour où mon regard croisa l’agréable silhouette d’une jeune demoiselle à la chevelure noisette et au regard azur. Elle venait souvent à la boutique et y restait de longues heures. Qui était-elle donc ? La belle avait-elle un lien quelconque avec la bête ? Je l’ignorais, mais je ne pouvais me résoudre à abandonner cette piste et peut-être qu’avec un peu de chance Wendy avait glané quelques informations intéressantes. Ne traînant pas davantage et me souciant peu de l’heure tardive, je pris la direction de son appartement. J’avais mes habitudes (je passais par-derrière) qui m’exemptais d’attirer sur moi, l’attention. C’est donc avec précaution que je montais une à une les marches qui menaient à l’étage. Toujours ancré dans nos habitudes, je m’autorisais enfin à entrer sans frapper. « - Bonsoir Wendy ! » répondis-je à sa suite en pénétrant l’appartement que je ne connaissais que trop bien à présent. Elle avait beau faire des efforts rien n’y faisait, le lieu demeurait sans charme. J’en arrivais à me demander comment une femme aussi distinguée qu’elle, pouvait accepter de vivre ici ? Mais soit, si elle s’y accommodait et parvenait à accomplir sa mission sans encombre, je ne serais pas trop regardant sur le reste. Elle me proposa une tasse de thé, j’aurais préféré quelque chose de plus fort, mais cela fera l’affaire. « - Oui, fais donc ! » Et sans plus de cérémonial je pris place dans l’un des fauteuils à disposition. « - Les autres tardent à me donner des nouvelles et accessoirement des informations fiables. J’espère que tu as quelque chose à me mettre sous la dent Wendy, car je commence à m'impatienter. »

(c) miss pie

Rapports secrets

○ Wendy Darling & @"Victor F. Whale"

Cette relation plus que toxique que j’avais avec Victor me rendait de plus en plus vulnérable. J’étais tombée amoureuse de lui trop rapidement. Ces belles paroles n’avaient fait que me capturer dans son piège. Il avait gagné et il le savait. Il m’avait détruite lentement alors que j’étais dans un moment de pure faiblesse. Il continuait de le faire jour après jours. Je rêvais d’avoir une once de tendresse de la part d’un homme. Mais je savais bien que ce jour n’arriverait probablement jamais. Je n’étais pas faite pour cela. Je le laissais s’installer dans mon appartement et j’allais directement terminer de faire le thé. Je prenais mon temps en lui faisant dos. Je savais qu’il observait mes moindres faits et gestes. Je l’écoutais en versant le thé dans les tasses de porcelaine avec les soucoupes assorties.

- Douterais-tu de ma fidélité envers toi et de mes capacités Victor?

Je savais que je pouvais regretter ces paroles que je venais de prononcer. Il n’aimait pas qu’on lui tienne tête. Je mettais le tout sur plateau avec douceur. Le sucrier, le pot pour le lait et les deux petites cuillières en argent parfaitement astiquées. Je marchais doucement vers le salon en posant le plateau sur la table basse. Je mettais un nuage de lait dans mon thé avec un sucre avant de prendre la tasse et la soucoupe. Je tournais doucement le liquide pour bien mélanger le tout avant de poser ma minuscule cuillère sur le bord de ma soucoupe. Je prenais une gorgée de thé. Mon dos était bien droit. Un maintient plus que parfait. Je regardais Victor dans les yeux.

- J’ai en effet appris de nombreuses choses en restant après les heures de travail à la mairie. Regina Mills me fait totalement confiance et c’est donc beaucoup plus facile. J’ai découvert un registre avec les véritables identités de plusieurs personnes. Je dirais environ la moitié de la ville. Sinon, comme tu le sais, la mine est un centre magique plutôt puissant mais il y a également l’horloge qui semble être centrale. Je crois qu’il serait intelligent de mettre ta technologie à cet endroit. Je n’ai pas vraiment repéré d’autres endroits mais cela viendra.

Je prenais une gorgée de thé. Je cachais bien la peur qui me prenait au creux de mon ventre. Victor commençait à me faire peur en réalité. Après des centaines d’années, je commençais finalement à comprendre à quel point il était … cruel et manipulateur. J’étais incapable de me sortir de cette relation. Incapable. Je ne savais pas quoi faire d’autres. Je n’avais croisé personne d’autre. Je ne voulais pas finir seule à nouveau. Je ne le supporterais pas. Même mes bébés n’avaient pas voulu de moi. Qu’est-ce qui clochait avec ma personne? J’étais maudite … Réellement maudite.

- Es-tu satisfait ? 

(c) miss pie

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○ Wendy Darling & @"Victor F. Whale"

Dans la vie, il y a les perdants et les gagnants, ceux qui dictent et ceux qui suivent aveuglément. Il y a les ambitieux et ceux qui attendent qu’on les incite à avoir une ambition quelconque pour se rendre compte enfin qu’ils ou qu’elles – en l’occurrence – existent. J’ai toujours plus ou moins était doué pour voir ça et ainsi approcher plus facilement celles et ceux que je pourrais aisément manipuler. Wendy était de ceux-là. Perdu dans un monde qui ne voulait pas d’elle, piégée dans une vie sans réelles ambitions. Et quand je me suis rendu compte que nous venions du même monde et que nous éprouvions tant de haine contre la magie, j’ai compris que je pourrais faire d’elle quelque chose d’utile. Puis pour allumer un grand feu, il vous suffit de souffler sur les braises. Et aussi accessoirement offrir à une femme en manque de grandes aventures, une sexualité débridée et tout ce qui va avec. Quelqu’un à vénérer en somme.

J’avais donc rejoint « discrètement » son appartement. Il était encore trop tôt pour qu’on m'aperçoive et que l’on soit en mesure de m’identifier. Je devais faire profil bas, mais plus encore éviter d’alerter l’homme à la canne. J’avoue qu’il m’a fallu un peu de temps pour comprendre que le faux estropié et le Ténébreux, ne faisait qu’un. Enfin « un peu de temps » j’exagère, car en un regard sur sa misérable personne s’était plié. Il continuait à arborer cette même suffisance dans l’expression et qu’importe le costume, il imaginer sans vergogne contrôler tout son monde. Profite mon petit chou, tant qu’il est encore temps. Tout n’est qu’une question de timing et là-dessus je m’en sors plutôt bien.

Je venais donc de retrouver Wendy dans son misérable appartement. Et nous en étions réduits à converser « fidélité » alors qu’elle préparait le thé. Scène banale dans un couple. Encore fallait-il que nous en soyons un, ce qui n'était certainement pas le cas. « - My Darling, si j’avais eu le moindre doute, tu ne serais déjà plus là et tu le sais. » Tranchant, direct, tout moi. Je n’étais pas du genre à passer par quatre chemins de toute façon. Alors allons droit au but, ça nous évitera de perdre du temps. « - Je suis juste impatient c’est tout. » Sortant un plateau, elle y déposa tout le barda pour une tea party en bonne et due forme. Elle se servit la première et étant un tant soit peu galant – à ma façon j’en conviens – j’attendais qu’elle achève de préparer sa tasse pour en faire de même. Et la voilà prête à boire son thé avec le petit nuage de lait, le sucre, la posture digne de l’héritière du trône. Mais elle avait des informations et de ce fait, j’étais prêt à les écouter.

« - Ah ! Tu m’envoies ravi si Regina te fait confiance. Sa réputation la précède. L’Evil queen ! » Dis-je avec un ton faussement théâtral. « - Je me souviens d’elle, encore naïve et innocente. Prête à tout pour ramener son pauvre Daniel à la vie. Bon j’avoue que c’était magnifiquement orchestré par le crocodile. Puisque nous sommes deux à nous être fait berner. Enfin bref, poursuivons. » Ce qu’elle fit sans se faire prier. Elle évoqua sans attendre – car trop fière de sa découverte – un registre dans lequel se trouvaient les véritables identités de quelques habitants de Storybrooke. J’étais passionné par ses dires, ce qui expliquait mon silence et l’attention que je déployais pour l’écouter jusqu’à enfin reprendre cette parole qui m’avait manqué, je dois le reconnaître.

« - Bravo Wendy. Tu as accompli un travail remarquable et récolté des informations qui nous serons utiles. Quant à l’horloge il est vrai que j’ai eu l’occasion de la voir. L’emplacement n’est pas anodin tout comme la mine. D’ailleurs nos capteurs ont enregistré pas mal de mouvements aux abords de cette mine. Peut-être que j’essayerai de me rendre dans l’horloge pour voir ce que ça donne. Et dis-moi… » J’avais à peine commencé ma phrase, qu’elle se délectait déjà d’une gorgée de thé – gourmande –
« - J’aurai besoin de plus d’informations sur une personne en particulier. J’ignore son nom évidemment et qui elle était dans notre monde. Elle est souvent aux abords de la boutique de ce cher Mr Gold. Vois-tu de qui je parle ? »

(c) miss pie

Rapports secrets

○ Wendy Darling & @"Victor F. Whale"

Demander à Victor s’il était satisfait était comme demandé à un lutteur sumo s’il avait assez mangé. Il en voulait toujours plus. Il était avide de pouvoir pour une raison profonde que j’ignorais. Qui avait bien pu le blesser de a sorte? Une chose certaine, je commençais à douter. Cette relation malsaine était surtout emplie de violence psychologique et de manipulation. Je me sentais aimée, mais ce n’était qu’un leurre. Victor me ferait payer mes affronts que je commettrai plus tard. Il me demandait directement l’identité d’une personne. Je savais exactement de qui il me parlait. Je haussais un sourcil en le regardant.

- Tu parles sans aucun doute de Belle. Elle et Gold sont ensemble si j’ai bien compris. Il a un faible pour cette femme absolument quelconque. Crois-moi, il n’y a pas grand-chose à tirer d’elle si tu veux mon avis sauf si tu désires l’utiliser pour arriver à je-ne-sais quelle fin.

Je continuais de boire mon thé sans rien ajouter dans l’immédiat. Beaucoup de choses se bousculaient dans ma tête. Malgré toutes les années que nous avions passé ensemble, j’avais encore des doutes concernant son amour pour moi. Étonnamment, je ne lui avais jamais demandé s’il m’aimait et désormais la question me brûlait les lèvres. Je fixais ma boisson chaude avant de relever la tête vers lui pour le regarder dans les yeux.

- Est-ce que tu m’aimes Victor?

Une question légitime et qui avait été mise de côté durant beaucoup trop d’années. J’ignorais quel genre de réaction il allait avoir. Allait-il se mettre à rire ou encore allait-il me dire que j’étais une idiote en pensant qu’il ne m’aimait pas. L’affection qu’il me démontrait était pourtant de base. Elle se limitait à des relations sexuelles torrides durant lesquelles je faisais tous ce qu’il désirait. Il m’offrait également des cadeaux luxueux en général pour combler la «classe» qu’il me manquait. J’étais la poupée de cet homme que j’avais été le jouet des deux autres. C’était comme cela. Je ne connaissais absolument rien d’autre.

- Que ferons-nous lorsque tout ceci sera terminé?

Question également légitime. Qu’allions-nous faire? J’ignorais totalement ce qui se produirait par la suite. Je ne savais même pas quoi penser en fait. Un après … Y en aurait-il vraiment un ou étais-ce une illusion de plus manœuvrée par son esprit hautement diabolique? Je me sentais lasse de toutes ces années de recherches et de servitude. Je voulais des réponses et surtout, je les voulais ce soir. Je rêvais de toucher un bonheur mais il me semblait inaccessible.

(c) miss pie