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Nouvelles têtes
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Le retour de Carrie
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Douce jeunesse et insoucience que nous vivions en cet instant. Les choses allaient tellement changer par la suite. Je profitais des lèvres de Dorian comme jamais en cet instant. Mon coeur battait profondément pour lui comme une magie que je pourrais définir. C’était incompréhensible. C’était puissant et exaltant à la fois. Il avait un goût d’interdit et de nouveau. Il avait le goût de la liberté et du bonheur. Une chose que je n’avais pas connu depuis mon enfance. Il me confiait son amour pour moi dans cet instant des plus magiques et je me contentais de sourire comme jamais. Le nœud papillon était partie et boutons de manchette retrouvaient la table avec douceur.
- Alors touche moi comme si j’étais tienne depuis toujours. Fais moi frissonner comme le décris Jane Austen dans ses romans. Montre moi ce que je n’ai jamais eu.
J’étais profondément amoureuse de lui. Je l’embrassais à pleine bouche maintenant et sans la moindre retenu. Je sentais le feu du désir monter en moi et il n’avait rien à voir avec une tête que l’on tourne en fermant les yeux pendant que le mari termine son travail avant de repartir en vous laissant en chemise de lui avec seulement le bas descendu.
- Je t’aime Dorian et tu me rends déjà heureuse.
Je lui retirais son veston et je commençais à détacher sa chemise avec douceur en l’entrainant dans la petite chambre à coucher. Pas un grand luxe auquel j’étais habituée, mais je m’en fichais. Je le voulais lui. Je voulais sentir son coeur battre et comprendre ce que c’était que de réellement faire l’amour à un homme. Je me laissais tomber la chemise de ce dernier avant de me tourner pour qu’il détache ma robe. Il y avait plusieurs boutons, mais ses mains expertes trouvaient le chemin sans le moindre problème. Je fermais les yeux en sentant ses baisers ici et là. J’étais bien et heureuse. Je me laissais emportée comme jamais. Mon corset se dévoilait à lui avec mes jarretières alors que la robe tombait lourdement sur le sol. Les perles faisaient un sacré poids. Je me collais contre lui en soupirant alors que ses mains parcouraient mon corps.
- Ne t’arrête jamais…
J’avais murmurer en sentant le corset se lousser lentement. Je gardais les yeux fermés alors qu’il disparaissait lui aussi. Ma cage thoracique n’était plus comprimée et je prenais une grande bouffée d’air avant de me retourner pour lui faire face. Les marques de serrage de me dérangeaient plus et il en avait probablement déjà vu. Les femmes comme moi portant ses corsets le plus serré possible dans la limite du tolérable. Je l’embrassais à nouveau ignorant exactement ce que je devais faire. Je n’avais jamais eu à entreprendre ce genre de chose. C’était un peu comme une première fois sans en être une.
Je ne voulais plus que son mari nous approche. Je ne voulais plus la voir pleurer où la voir faire semblant de sourire. C’était vraiment de la torture à distance et j’avais horreur de me sentir impuissant face à une situation. Je voulais que nous nous dépêchions de quitter cette maudite ville afin de commencer cette nouvelle vie qui nous tendait les bras. Ce bonheur était si loin et si proche à la fois. Depuis que je l’avais tirée des griffes de son mari, je la voyais sourire avec sincérité et ça, ça me faisait vraiment du bien. Je l’écoutais parler et je ne cessais de sourire. Je voulais réaliser tout ses rêves et même les plus fous.
Sur ses mots, elle était venue m’embrasser à pleine bouche et je le lui avais rendu son baiser d’une manière un peu trop fougueuse à mon goût. Je n’avais pas été habitué à me comporte de la sorte, mais j’avais envie d’elle depuis tellement longtemps et je venais d’obtenir son autorisation. « Je t’aime aussi Wendy, et je ne cesserai jamais de t’aimer. » Je lui caressais la joue sans la quitter du regard. Je sentais mon coeur battre un peu trop rapidement.
Elle prit le soin de retirer mon veston ainsi que ma chemise et je la laissais faire. Elle nous entraîna ensuite dans la chambre et je la suivais sans lui lâcher la main. Ma chemise tomba sur le sol et je l’aidais à lui retirer sa robe lorsqu’elle se mit dos à moi. Je le faisais avec rapidité et dextérité tout en lui embrassant le cou et l’épaule. Elle me faisait face à présent avec uniquement son corset et ses jarretières. Mon Dieu, cette femme était absolument magnifique. Mais à partir de là, c’était moi qui allait prendre les rennes.
Je passais mes mains sur son corps avec douceur, je pouvais sentir les marques que lui avait infligé son corset. Ce truc était un instrument de torture et je ne comprenais pas pourquoi on faisait endurer ça aux femmes alors qu’elles avaient déjà bien assez à enduré comme cela. Lorsque nous serions chez nous, elle pourrait ne pas en porter si ça lui ferait plaisir. Mais nous n’étions pas ici pour parler de la mode. Je l’allongeais doucement sur le lit en commençant par l’embrasser. Oui, j’aurai pu la prendre tout de suite, mais je ne voulais pas que notre première fois se passe de cette façon.
J’étudiais les moindres parties de son corps afin de savoir ce qui lui faisait plaisir. Je savais que les femmes du beau monde ne faisaient pas certaines choses au niveau sexuel. Moi, j’étais un hommes relativement ouvert d’esprit qui aimait les découvertes et la variations. Mais pour le moment, je n’étais pas encore arrivé à ce stade. Je la caressais pour la préparer un peu puis, je la pénétrais avec douceur dans un premier temps avant de me montrer un peu plus rude.
Il faut dire les choses comme elles sont. J’étais en cavale avec Dorian Gray. Il me rendait heureuse. Il me faisait me sentir vivante. Je sentais que j’étais la plus chose sous son regard alors que plusieurs femmes m’avaient dit qu’il avait une mauvaise réputation à ce niveau. Je ne voulais pas le croire. Il était un homme qui me rendait heureuse et qui me faisait me sentir importante et ce, même dans ses lettres. Ce soir, je voulais me sentir femme sous son regard. Je voulais être sa femme alors qu’il allait m’embrasser et explorer mon corps meurtri et torturé comme jamais par les supplices de la bourgeoisie. Il devait sans aucun doute sentir mon trouble car il prenait les devant.
Il m’allongeait avec une immense douceur sur le lit et je fermais les yeux durant quelques secondes. Ce soir, j’étais consentante et je n’allais pas fixer le plafond en attendant que l’homme termine ce qu’il avait à faire. Le simple fait de penser à mon mari et toutes ces nuits … Non. Pas tout de suite. Pas maintenant. Je mettais Kyle dans un recoin de mon esprit et je me concentrais sur Dorian. Je répondais à ses baisers avec douceur en profitant de la chaleur de sa peau. Il caressait mon corps et je ressentais des choses que je n’avais jamais ressentie auparavant. Le plaisir. La pénétration qui suivit ne me faisait pas mal bien au contraire. Elle était agréable et me faisait gémir de plaisir. Sans doute comprenait-il que je voulais davantage de sa personne car les coups de reins augmentèrent en intensité.
Je n’avais jamais connu l’orgasme dans ma vie. Cependant, je profitais du plaisir avec lui. Je me surprenais à vouloir être sur le dessus. Je changeais de position en le regardant dans les yeux. Ma chevelure rousse ondulée cascadant sur mes épaules, ma poitrine et mon dos. J’ondulais les hanches lentement en profitant de chaque mouvement. Notre étreinte était lente et passionnelle. La passion s’achevait sur son plaisir après un autre changement de position. Je me retrouvais dans ses bras et je fermais les yeux. Je n’avais pas honte. Je posais ma tête contre son torse pour entendre son coeur battre. Je caressais sa peau avec une immense douceur. Mon regard se portait sur la fenêtre et je voyais cette étoile que j’avais si souvent fixé. Non Peter … Tu n’étais plus l’homme qui faisait battre mon coeur en cet instant.
- Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu’au matin…
J’avais murmuré sans m’en rendre compte. Non, je n’avais pas oublié contrairement à mes frères. Pour eux, le pays immaginaire n’avait été qu’un rêve. Pour moi, il avait été totalement réel. Je relevais la tête et je regardais Dorian dans les yeux.
- Merci de me faire sentir encore vivante Dorian…
Sans le savoir, il venait de me sauver de ma propre mise à mort … Pour cette fois. Je n’aurais pas cette seconde chance malheureusement...
Je ne voulais pas précipiter les choses avec Wendy, mais j’avais attendu ce moment durant tellement longtemps, qu’il était vraiment difficile pour moi de ne pas brûler les étapes. Mais cette femme méritait qu’on lui fasse l’amour avec respect et non pas comme si elle était un animal ou un simple morceau de viande. Je voulais lui donner un nouveau départ à ce niveau et lui prouver que l’on peut faire l’amour avec un homme tout en étant respectée. Bien évidemment, comme tous les hommes, il m’arrivait parfois d’aller voir des prostituée. J’avais des besoins et je n’étais pas marié.
J’allais donc prendre mon temps et la chérir comme elle le méritait. Je ne voulais pas la brusquer et je voulais apprendre à la connaître. Car à ce niveau, je ne la connaissais pas du tout. Je prenais donc mon temps pour étudier son corps ainsi que ses différentes réactions. Quand je la sentais prête, je la pénétrais avec douceur et je commençais à bouger. Voyant que je ne lui faisait pas mal, je commençais à donner des coups de reins un peu plus fort qu’au début. Je fermais les yeux en souriant, j’adorais l’entendre gémir, c’était une délicieuse mélodie à mon oreille.
Pendant un instant, elle prit le dessus et je la laissais faire avec plaisir. Je sentais qu’elle se détendais. Elle réussi à me faire jouir mais j’étais triste de ne pas lui avoir donné d’orgasmes. Tant pis, ce sera pour la prochaine fois. Je la laissais se blottir contre moi et je lui caressais les cheveux. Elle venait de parler, mais j’étais tellement occupé à penser à ce qui venait de passer, que je n’avais pas écouté.
« Excuse-moi, j’étais perdu dans mes pensées, qu’est-ce que tu as dis ? »
Quand elle se redressa, je lui faisais mon plus beau sourire. Elle était belle et j’avais hâte de passer ma vie avec elle. Je voulais que toutes ses angoisses soient derrière elle. Mais je restais quand même sur mes gardes car je savais que son mari allait la chercher. Il fallait donc que l’on se dépêche.
« Tu n’as pas à me remercier tu sais. Tu le mérites tellement Wendy. Je veux pouvoir t’offrir tout ce que tu veux sans la moindre limite. Mais je sais que ton mari va nous chercher on doit donc vite partir de la ville pour commencer notre nouvelle vie ailleurs. »
Dans toute cette noirceur grandissante qui occupait mon âme, je me sentais fatiguée et épuisée. Je pensais lentement à la mort. Dorian l’avait-il compris et c’était pour cela qu’il m’avait poussé à quitter ma prison dorée. J’avais pourtant tout ce qu’une femme pouvait rêver. J’avais une immense maison bien décoré, un jardin florissant et des robes magnifiques. J’étais mariée à un homme riche et j’avais du pouvoir. Je ne connaissais pas la misère des pauvres. Ma misère était toute autre. J’aurais aimé ne plus avoir le moindre sous mais pouvoir tenir un enfant dans mes bras et le bercer. J’aurais aimé me réveiller en pleine nuit pour le nourrir sans me poser de question malgré la fatigue. Je n’aurais jamais cette chance. Jamais. Dorian l’ignorait et moi aussi, mais j’allais refaire deux fausses couches de Kyle par la suite. La dernière qui aurait lieu peu avant que je ne recroise Dorian dans mon jardin avec un simple clôture nous séparant. Une rupture mentale des plus violente qui me mènerait tout droit en enfer.
Néanmoins, je croyais au bonheur en cet instant après lui avoir fait l’amour. J’aurais aimé ressentir un orgasme, mais ce n’était pas possible. J’ignorais comment m’offrir mon propre plaisir alors nous partions de loin. Déjà, de ne pas avoir eu de douleur était bienfaiteur dans mon cas. J’avais eu du plaisir. J’avais murmuré les paroles de Peter et Dorian n’avait pas entendu ce que je venais de dire. Heureusement, car je n’avais pas envie de tomber dans les explications concernant le Pays Imaginaire.
- Oh rien.
Dorian m’offrait un superbe sourire alors que je le remerciais. Mes cheveux roux tombant sur lui avec une immense douceur. Il me parlait dans le blanc des yeux et il me faisait sourire. Je posais un baiser sur son torse avant d’y poser ma tête. Je ne voulais pas penser à Kyle en ce moment. Je fermais les yeux pour m’assoupir. Demain matin, nous serions partie à la première heure non? Non? …
J’avais dormi paisiblement bercée par le coeur de Dorian. Un sommeil lourd à la mesure de la détresse de laquelle il m’avait sortie. Cependant, notre repos n’allait pas duré. Notre repos n’allait pas continuer alors que nous étions si bien. La porte de l’appartement s’ouvrait lourdement et je me réveillais en sursaut. Je me redressais alors que Kyle entrait. Il me tirait le bras et je lâchais un cri de surprise avant de recevoir une gifle violente. Je tombais sur le sol en tentant de me couvrir avec le drap que j’avais tiré. Son gorille me relevait comme si je ne pesais absolument rien et je le frappais.
Je voulais tout le meilleur pour Wendy, je voulais lui donner autant d’enfants qu’elle le désirait. Je n’avais rien contre les familles nombreuses et je ne manquais pas d’argent. Son bonheur serait le mien. Tout ce qui était important pout moi, c’était d’être avec elle. Je pensais que nous allions enfin pouvoir vivre notre vie sans ombre au tableau. Je pensais que le destin serait de notre côté, mais je me trompais lourdement. J’avais fait mon possible pour ne pas la perdre pourtant. J’avais lâché prise et je ne pensais plus à son mari, au fait qu’on devait très certainement nous rechercher.
Je me contentais de lui embrasser le front. Je l’aimais bien la sentir contre moi. Elle avait marmonné quelque chose et je n’avais pas écouté. Mais elle n’avait pas l’air d’en être vexée pour autant. J’aurai voulu lui donner un orgasme mais ce serait pour la prochaine fois. J’étais fatigué et je voyais bien qu’elle aussi. Je la serrais doucement dans mes bras comme si elle était mon trésor le plus précieux. Non, elle était mon trésor le plus précieux et je m’endormais à mon tour avec le sourire aux lèvres. Demain, notre nouvelle vie allait enfin commencer.
La porte de mon appartement s’ouvrit à la volée et je me redressais en sursaut. Mais que se passait-il ? Le mari de Wendy débarqua avec son homme de main et il lui mit une gifle tellement forte, que cette dernière tomba au sol. Je vis complètement rouge et j’allais lui mettre une droite.
« Vous êtes malades ! On ne lève pas la main sur une femme ! C’est quoi votre problème espèce d’enfoiré ? »
Ayant entendu mes cris, mes hommes de mains arrivèrent aussi, ils étaient deux. Je me dépêchais de remettre mon pantalon et je regardais le mari de Wendy avec une haine infinie. Il ne l’aimait pas alors qu’est-ce que ça pouvait lui faire que cette dernière s’en aille ? Bon, sur ce coup, je devais bien avouer que j’étais complètement en tort. Ce n’était pas ma femme et je l’avais emmené avec moi dans le but de lui offrir une nouvelle vie. Sauf qu’à notre époque, la femme n’a rien le droit de dire, le mari à hélas tous les droits. Mais je ne peux pas laisser un homme frapper une femme sans rien faire. Pour moi, les femmes ne sont pas des objets.
Je criais à Emrick de me lâcher alors qu’il me traînait hors de la chambre comme si je ne pesais absolument rien. Je sentais le parquet irriter ma peau et je pleurais. Il me balançait ma robe en plein visage avant que les hommes de main de Dorian entrent dans la pièce. Je couvrais mon corps avec le drap blanc pour cacher ce qui me restait de pudeur. J’avais le goût du sang dans ma bouche et j’essuyais cette dernière avec le revers de ma main. Emrick répliquait aux hommes de main de Kyle. Je ne voyais pas ce qui se produisait dans la chambre. Kyle était furieux comme jamais. Il répliquait au coup de Dorian avec une sacrée force. Il le frappait en plein visage avant de hurler sa colère.
« Mon problème Gray?! C’est vous! Vous êtes partie avec ma femme! Elle a succombé à vos charmes comme toutes vos conquêtes! Si je vous revois ne serait-ce que lui adresser la parole vous ne serez pas mieux que mort!
Je ne pouvais retenir les larmes me couler sur les joues. Emrick était un sacré colosse de son côté et il décidait de me prendre avec le drap autour de mon corps pour cacher ma nudité. Je lui donnais des coups sans que ce dernier ne bronche. Il descendait les escaliers comme si de rien n’était. Je hurlais de plus en plus. Je ne voulais pas retourner là-bas. Je ne voulais plus être la femme de Kyle. Je n’avais pas mon mot à dire. Entre-temps, Kyle avait sorti son arme à feu. Il tenait Dorian en joue en reculant. Les deux hommes de main de Dorian étaient hors service dans l’immédiat. Manque de chance sans aucun doute.
« Ne vous approchez plus de nous … Plus jamais vous m’entendez! »
J’étais mise dans la voiture comme si de rien n’était. Kyle me rejoignait avant que le tout ne parte en trombe. Je pleurais et il me frappait encore au visage en me traitant de pute. Je continuais de pleurer comme jamais. Il ne restait dans cet appartement que ma robe sur le sol dont de nombreuses pierres étaient tombées, mes chaussures, mon corset …
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10 ans plus tard
Un autre qui n’avait pas voulu rester … Un autre qui se cachait sous un rosier magnifique que j’avais demandé à mon mari. Je ne souriais plus. Je n’étais plus que l’ombre de moi-même. Mes cheveux roux flamboyant et ondulés cascadaient dans mon dos alors que ma femme de chambre entrait et ouvrait les rideaux lentement. J’étais au lit depuis une semaine. Incapable de me lever. Kyle n’était que reproche à mon égard. Je n’avais plus rien.
«Vous désirez manger un peu, madame?»
- Non, un thé suffira.
Elle me posait le journal ainsi que des lettres. Oh, je savais bien ce que l’on disait de moi désormais. J’étais maudite. Je n’étais pas capable de faire ce qu’une femme normale pouvait faire malgré toutes ses années de mariage. Vingt-trois années de mariage en fait … Cinq fausses couches à mon actif. La troisième depuis que j’avais revu Dorian pour la dernière fois. Je pensais à lui chaque jour. Mon courrier était complètement filtré dès que j’écrivais. Il m’était impossible de le contacter. Kyle se faisait cependant un plaisir à me faire parvenir les lettres de ce dernier. Il les lisait avant bien entendu … Je voyais l’écriture de Dorian et je n’ouvrais pas sa lettre. Je me contentais de regarder par la fenêtre sans rien dire. Le soleil brillait. J’enfilais un corset et une robe de couleur vert pâle avec de la dentelle. Je laissais mes cheveux ondulés jusque dans le bas de mon dos. Il était assez tard dans l’avant-midi.
Je descendais le grand escalier pour croiser mon mari qui me saluait devant un de ses compagnons avant que je ne sorte pour aller dans le jardin. Je décidais de m’occuper de mes précieux rosiers. Je retirais les fleurs mortes et les feuilles endommagées. Je prenais mon temps. Je pensais à plein de choses. Ils avaient tous une grosseur différente, mais la floraison était à son maximum. Ses fleurs, c’était toute ma vie. Je continuais ce que je faisais dans mon jardin clôturé avant de me sentir observer. Je relevais la tête et il était là. Dorian était sur le trottoir avec son chapeau et son habit élégant comme jamais. Il avait changé. Il avait une petite barbe et je sentais mon coeur se serrer.
- Dorian …
Pouvait-il voir à quel point j’étais encore plus prisonnière qu’avant? Pouvait-il comprendre à quel point je souffrais chaque seconde depuis cette fameuse nuit qui m’avait permis de toucher le bonheur du bout du doigt. Je le regardais dans les yeux, incapable de bouger le moindre muscle. Je sentais les larmes me monter tranquillement aux yeux. Finalement, la porte s’ouvrait et je tournais la tête vers Kyle il me parlait de quelque chose. Un dîner je crois, mais je n’étais pas attentive. Je me retournais pour regarder le trottoir. Plus personne. J’avais rêvé. Dorian n’était pas au pays de toute façon à ce que l’on m’avait dit. Je décidais de rentrer en m’excusant à mon mari. C’était trop. J’avais l’impression de cesser de respirer. Je fermais la porte de ma chambre et je m’appuyais dos à celle-ci. Je haletais en tentant de chercher mon souffle comme jamais. Non… Non… Dorian ne reviendrait jamais. Je prenais alors une paire de ciseaux et je m’assoyais devant ma coiffeuse. Je coupais mes cheveux avant de sortir une arme de ma coiffeuse. Je la regardais en pleurant avant de la mettre contre ma tempe. Je lâchais un cri de souffrance immense avant de déclencher la détente.
Plus rien … Le noir … Plus de douleur … Plus d’amour … Plus de Peter … Plus de Dorian … Plus de Kyle. Non… Il n’y avait plus rien. Mon corps inerte sur une chaise alors que le sang tapissait le mur juste à côté. Ai-je entendu un hurlement? Certainement pas celui de Kyle dans tous les cas … J’ouvrais les yeux dans un endroit inconnu. Une barque étrange dans laquelle je montais sans me poser de questions. Où étais-je désormais? …
Notre joli conte de fée était clairement en train de virer au cauchemar. Pourquoi le destin ne pouvait pas être de notre côté pour une fois ? J’avais clairement envie de tuer le mari de Wendy de mes propres mains. Comment ce dernier pouvait-il lever la main sur elle avec une telle violence ? S’il avait l’habitude de la maltraiter de la sorte, ce n’était pas étonnant qu’elle ne pouvait pas lui donner des enfants. Ce dernier me frappa avec une telle violence que ma lèvre éclata. Je ne pouvais rien contre lui, il avait une arme à feu. Je levais vers lui un regard remplit de haine.
« Je n’ai rien fait à votre épouse ! Elle ne vous a jamais aimé tout comme vos ne l’avez jamais aimé ! Elle n’est rien pour vous à part un objet que vous sortez quand vous en avez envie ! Vous me donnez envie de vomir ! »
Son enfoiré de mari me tenait en joue et je ne pouvais rien faire. J’entendais les cri de Wendy qui s’éloignaient. Je savait que je ne la reverrai plus jamais. Ce jour-là, une partie de moi venait de mourir. On aurait du partir la nuit même.
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10 ans plus tard :
Dix longues années s ‘étaient écoulées depuis que j’avais essayé de donner à la femme que j’aimais une vie meilleure. Mais rien ne s’était pass é comme prévu et je ne pouvais plus l’approcher. Elle me manquait terriblement. Je n’avais pas osé me rapprocher de sa maison de peur que son mari s’acharne sur elle. Elle avait déjà bien assez payé pour ça. Alors, je lui écrivais mais je ne pouvais pas lui dire tout ce que je voulais, je savais que son courrier était surveillé. Je ne trouvais plus le sommeil depuis.
Et puis, je n’en pouvais plus et je prenais la décision de me rendre devant sa maison. Elle était là, en train de jardiner. Elle était toujours aussi belle même dix ans après. Ses cheveux étaient toujours aussi magnifique. Je ne savais pas si elle m’avait vu ou non mais j’avais tourné dans la rue plus loin. Je ne voulais pas que son mari me voit. Des larmes que je ne pouvais retenir coulèrent sur mes joues. J’avais voulu la sauver et je l’avais encore plus emprisonné qu’avant. J’étais rentré chez moi et j’avais bu un peu pour me reprendre.
Le lendemain, on venait m’annoncer que Wendy avait fini par se suicider. Je m’en voulais tellement. Mais au fil du temps, je me disais que son mari en était responsable. Ma vie ne serait plus jamais la même et Wendy ne serait qu’un souvenir. J’avais gardé sa robe en souvenir. Je me renfermais sur moi-même et je devenais plus agressif. Je ne sortais plus, j’avais perdu le goût de tout. Mais je voulais vivre pour elle et faire tout ce que l’on aurait fait si elle était encore en vie pour honorer sa mémoire. Je savais qu’elle n’aurait pas voulu me voir comme ça.
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Ven 15 Jan - 3:24
