Nuit de mardi à mercredi

Ah bordel que c’était une putain de bonne soirée! J’étais dans ma zone VIP et mon pote John était venu me voir au bureau juste avant. J’avais décidé de me payer une petite danse avec deux de mes employées. Je profitais de leur cul avant de faire fermer la porte. Je sortais la coke et je faisais des lignes sur la table. C’était offert par la maison. Les filles en profitaient car c’était sur le bras du boss et moi je prenais aussi deux lignes. L’alcool coulait à flot et je perdais un peu la notion du temps. Je perdais aussi la notion de où j’étais. C’était totalement le pied et la débauche. Je finissais par me faire sucer dans le canapé de la section VIP en me faisant un petit shoot d’héroïne. Le pire dans toute cette histoire c’était que c’était comme ça pratiquement tous les soirs. La chanson Shout of the Devil résonnait dans les hauts parleurs alors que je sortais de ma section complètement torché. Un type s’approchait de moi et me gueulait quelque chose. Je me contentais de le cogner comme jamais avant de dire à mes gars de le foutre dehors. La suite de la soirée? Nébuleuse…

Mercredi 13h35

J’entendais un bruit sourd et du mouvement à côté de moi. J’ouvrais les yeux pour voir mon cadran indiquer 13h35. Bordel de merde. Il s’était passé quoi hier. j’avais vachement mal à ma main droite et je regardais mes jointures en sang. Visiblement quelqu’un m’avait fait chier. Je regardais ensuite le bras délicat qui était autour de mon torse. Je le prenais comme si ce dernier avait la lèpre et je me retournais pour regarder la fille à côté de moi. Ah non … deux filles. Visiblement ça avait été une bonne soirée. Je me levais complètement nu. Il y avait deux bouteilles d’alcool vide par terre. Je prenais mon téléphone avant de réveiller les filles en leur faisant signe de foutre le camp illico presto! J’avais un restaurant à faire tourner. J’allais dans la cuisine et je buvais un verre de whisky à même la bouteille avant d’entendre sonner à ma porte. C’était qui le crétin qui se pointait ici? Ah c’était mon assistante. Une assistante? C’était pas un mec? Ah non, ça c’était mon agent. Je l’écoutais sans vraiment faire attention et je me tirais une ligne sur la table du salon en toussant un peu. Je m’allumais une clope en la regardant me parlant.

- Ouais ouais ouais c’est bien beau toute ta merde là, mais moi je bosse au restaurant ce soir. Les gens veulent un show alors ils en auront un. Je suis le meilleur dans la putain de bouffe. Ah avant que j’oublie! Fait venir l’équipe de nettoyage pour mon appartement! J’ai un peu trop fait la fête hier et je m’attends à ce que ça soit propre. Dégage maintenant … Heu ton petit nom déjà?

Je l’oubliais tout de suite. J’allais prendre une bonne douche avant d’aller au God of Hell. J’adorais ce putain d’endroit. J’arrivais à 15h00 et j’allais directement dans mon bureau. J’étais foutrement déjà torché comme d’habitude et déjà en rogne. Je me changeais et j’entrais en cuisine. Là, je mettais à gueuler mes ordres. Plusieurs chiaient déjà dans leur pantalon de me voir à l’oeuvre. Le premier service était à 17h00 et le second à 20h00. La cuisine était avec des vitres et le public entendait et surtout, il voyait tout. La soirée commençait et je me prenais une bonne ligne dans mon bureau avec un verre afin d’avoir un minimum de capacité. J’enchaînais les engueulades et les assiettes volaient à un moment. Le public adorait et moi, ça me détendait. J’avais horreur que l’on serve de la merde! On avait une réputation à tenir ici! De la haute gastronomie dans une ambiance électrique!

Le second service débutait et je lançais les commandes comme un malade. Mon équipe enchaînait et je recevais finalement un papier vers 20h30. Là, je m’arrêtais en faisant signe à mon second de prendre le relais. C’était qui l’imbécile qui commandait une putain de daurade de merde AVEC des légumes et du riz?! On se foutait de moi là?! Je décidais d’aller voir la personne directement et charmante surprise, c’était Uma Seablack. La pute de l’aquarium en personne. Je m’approchais d’elle en la regardant dans les yeux.

- Tu te fous de ma gueule Uma j’espère?! Une vulgaire daurade en papillote avec des putains de légumes et du riz?! On cuit pas une daurade dans une papillote! Remarque c’est vrai que ton cul est plus gros qu’avant. T’as arrêté le sport?

Je m’assoyais en face d’elle en rigolant un peu.

- Qu’est-ce que tu fiches ici? Ma gueule d'ange te manquait ?

Ah cette charmante Uma. Je me souvenais d’elle. Tout un brin de femme avec un sacré caractère. Elle dégageait quelque chose d’aussi méchant que moi, mais j’étais le meilleur dans mon domaine en fait. Personne ne pouvait m’arriver à la cheville. J’étais infernal à vivre et j’en étais salement fier. Je m’attaquais à sa personne car clairement, elle n’était pas mon type de femme. Elle n’avait rien que j’aimais et c’était sans aucun doute mieux ainsi. Je souriais et je rigolais en la regardant. Elle avait du pouvoir par contre avec le grand aquarium. Bah c’était comme ça dans la haute de toute façon.

- Ici, c’est moi le roi et tu vas bouffer ton poisson comme j’ai envie qu’il soit cuit Uma. De toute façon, qu’est-ce que tu connais en bouffe au juste? Tu gères un aquarium pas une cuisine.

Par contre, elle me proposait de boire avec elle. Bon, je ne pouvais refuser de prendre un verre de vin même si ce n’était pas assez fort pour moi. Je faisais un signe à un serveur qui s’approchait rapidement. Je regardais la femme dans les yeux avant de parler clairement.

- Faites sa commande comme elle veut. Tu as désormais toute mon attention chérie.

Elle m’avait trop bien cerné et je sentais la colère monter en moi. Je fouillais dans mes poches pour sortir un paquet de clopes. Ouais, j’avais des clopes même dans mes poches de cuisine. Rien à foutre. Je ne les sortais jamais en cuisine, mais j’aimais prendre une bonne pause de temps à autre. Je m’allumais direct en posant fortement le paquet sur la table. Un cendrier arrivait avant même que je ne fasse le moindre signe. J’adorais mes petits larbins.

- Il doit être sympathique cet oncle. J’ai bien envie de le connaître. Il doit être aussi infernal à vivre que moi alors.

Elle continuait de parler et je fumais en l’écoutant. Mon verre de vin était désormais plein et je prenais une grande gorgée. C’était quoi ça de la pisse de chameau. Beurk. Je soutenais son regard alors qu’elle me parlait. Je me mettais à rire alors qu’elle me demandait si je voulais travailler pour elle.

- Travailler pour toi? Tu comptes ouvrir un restaurant de sushis à l’aquarium? Ça serait vraiment de mauvais goût non? Je ne travaillerai jamais POUR toi mais AVEC toi. Je veux bien, si tu ne fais pas la peste et que tu payes bien. Tu sais à quel point j’adore les chèques avec beaucoup de zéro. Je prendrais bien ton âme aussi si je pourrais. J’adore les collectionner. À croire que je viens des enfers.

Je fumais encore ma clope avant de voir une entrée d’escargot se poser devant elle sans qu’elle ne l’ait demandé.

- Offert par la maison. Tu dois avoir besoin de moi pour un événement non? Je ne pense pas que tu serais là sinon.

Ah Uma. Une femme aussi sympathique se méritait une place de choix dans mon estime. Elle était une emmerdeuse de première comme moi et j'avais la certitude qu'elle avait le don de faire trembler ses employés d'un simple regard. Nous étions de la même race à ce niveau, mais j'étais loin de me douter qu'elle était ma nièce car là, j'aurais été vraiment fier. Bah quoi ? Entre membres d'une même famille dysfonctionnelle on se tient. Sauf Zeus, lui c'est un vrai trou de cul en puissance et je le maudissais chaque jour de mon existence pour avoir mis mon cul ferme dans celui d'un gros chat obèse chez la belle-mère de Cendrillon. Lucifer mon cul … J'avais bien aimé faire chier ses putains de souris moi! Enfin bref, je ne me souvenais plus de mon existence merdique et encore moins de mon somptueux statut divin.

- Ma puce tu aimes autant les billets que moi. Je travaille avec toi et non pour toi. Souviens-toi s'en s'il te plaît veux tu ça peut me rendre encore plus de mauvais poil que d'habitude.

Je continuais de fumer en buvant le truc dégueulasse. Ça manquait de goût ce truc c'était horrible. Je l'écoutais me parler de son aquarium et je me retenais de bailler ouvertement. Mon Dieu pourquoi est-ce que les femmes parlent autant pour ne rien dire ? Elle me divulguait enfin sa demande et j'avais un petit sourire en coin qui se dessinait. Peut-être même une pointe de flamme dans mes yeux qui sait ? Elle me flattait dans le sens du poil et je devais bien avouer que j'adorais ça. En fait, j'aimais qu'on flatte mon gros égaux et ma grosse … Enfin bref c'était clairement pas avec une femme aussi frigide que j'allais prendre mon pied c'était clair. Je pourrais appeler Kelly ce soir tient, ça pourrait être vachement drôle !

- Oh Uma, ce que tu dis me touche profondément.

Mon ton de voix était plus que sarcastique alors qu'elle bouffait ses escargots. Il fallait sortir les gros billets verts ou un chèque pour que j'accepte mais ça, elle devait déjà le savoir. J'écrasais ma clope dans le cendrier en continuant de la regarder dans les yeux.

- Mais sache ma petite que la peur ne fait pas partie de ma personne. Je suis la peur et les enfers incarnés sur cette Terre pour chier un maximum de gens. Le prix sera de 35 000$. Tu n'auras pas à fournir les matières premières et si je dois continuer de cuisiner après 22h00, tu vas me payer à l'heure. Je te fais un prix d'ami car c'est une soirée de bienfaisance. Vois le comme un cadeau du nouvel an d'oncle Harry.

Ouais, j'étais bien «cocaïné» pour sortir un prix pareil. Pour certain c'était un revenu annuel. Pour moi, c'était le prix de mon expertise pour une soirée. Bon, habituellement c'était 50 000, mais je me sentais d'humeur généreuse ce soir.

«Sans que tu te mettes à râler» Vraiment? Elle se prenait pour qui Uma machin? Je râlais si je voulais et il ne fallait pas me demander l’impossible. Est-ce que je lui demandais d’arrêter de faire sa bitch devant moi alors que je lui faisais à bouffer comme elle le voulait pour son petit cul? Je mettais immédiatement à rire.

- Ne me demande pas l’impossible. Râler, c’est dans ma nature vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept. Demande à mes employés si je suis capable d’arrêter de râler pour voir? De toute façon, tu n’es pas mieux ma belle.

Oh non, elle n’était pas mieux que moi à ce niveau. À croire que nous étions de la même famille. Pourtant, c’était bel et bien le cas. Elle était ma nièce mais je l’ignorais. Est-ce que cela aurait changé quelque chose? Non pas vraiment, mais je l’aurais eu en plus haute estime. Elle n’était pas la fille de Zeus donc c’était déjà ça de gagné! La conversation continuait sous le règne du sarcasme et des faux rires chiants. J’en venais à parler de mon cachet pour cette somptueuse soirée du nouvel an. Elle négociait bien évidemment et je me mettais à rire immédiatement. Elle était sérieuse la truite moucheté en face de moi là?

- 40 000$? Tu te fous de ma gueule Uma? Je bois du whisky si j’en ai envie et ça n’est pas de tes putains d’affaires! Je te propose 50 000$ et je reste jusqu’à l’heure que tu veux. Ma présence divine à un prix ma chérie et honnêtement, c’est le genre de soirée qui me fait bien chier.

L’assiette principale de la dame se posait devant elle et je faisais signe au serveur de dégager vite fait. Je continuais de regarder la femme d’affaires dans les yeux. Cuisiner pour le gratin n’était pas une mince affaire. Je me passais une main dans les cheveux avant sourire.

- J’imagine que tu attends des gros noms à cette soirée. On raconte que Wenda Darwin serait en ville. Cette pute a un paquet de fric. Elle a bien liquidé son pédé de mari. On dit qu’elle se tapait Grey mais ça c’est une rumeur. C’est elle qui a fourni une partie du fric pour l’espèce de truc chiant d’Halloween dans Central Park. Enfin bref… Marché conclu pour 50 000$ madame Uma?

Je lui faisais un sourire pratiquement diabolique. Je n’avais pas dit mon dernier mot et je ne comptais pas sortir des cuisines sauf pour aller pisser ou me taper une fille pour mon pur plaisir. Je terminais mon verre avant de m’en faire resservir un autre en faisant un signe de la main.

- Ton assistante est toujours aussi peureuse? La mienne est une vrai trouillarde surtout lorsque je me lève le matin.

Non, mais elle était sérieuse la bouffeuse de poisson ultra chiante là? Elle renégociait sur mon putain de prix? Je crois qu’elle n’avait pas compris en fait. Je continuais de fumer en grognant. J’aurais eu mes pouvoirs, elle aurait déjà passé un sale quart d’heure. Je n’avais jamais été du genre patient. Peine et Panique pouvaient même en parler longuement. J’étais du genre colérique et tyrannique. Manipulateur et surtout en pleine déchéance. Uma avait omis comme par hasard de me mentionner la présence de cette connasse de Roni Mills! Je l’avais de travers celle-là avec son bar de seconde zone. Le petit sourire machiavélique de Uma en disait long, mais mon regard enflammé et rempli de colère en disait énormément également.

Loin de me douter qu’elle était ma nièce, j’écrasais mon mégot et je m’approchais d’elle pour lui parler en serrant les dents. Je n’avais pas la patience de discuter avec elle et qu’elle pense que j’étais un de ces putains de petits larbins merdiques qu’elle pouvait manier. J’étais beaucoup plus dangereux que ce qu’elle pouvait penser. Là, j’allais carrément ma fâcher.

- Écoute-moi bien Uma. Je ne vais pas te la répéter deux fois. Ici, tu n’es pas chez toi, mais chez moi. ENSUITE, ce sera 60 000$ pour la soirée, car tu as omis de me mentionner volontairement cette pute de Mills! Je n’irai pas plus bas que ça. C’est à prendre ou à laisser.

Je me réinstallais sur ma chaise et je buvais le restant de mon verre en faisant signe de le remplir. Des flammes de la cuisine montèrent derrière moi en cet instant alors que l’on de mes cuisiniers faisait flamber quelque chose pour rajouter de la saveur. Oui, j’étais véritablement Hades mais je l’ignorais. Je tendais mon verre pour qu’on le remplisse et je continuais de l’écouter alors que le feu derrière moi diminuait en intensité et idem pour ma colère intérieure. Mon regard restait perçant comme jamais. Je ne craignais pas Uma. Je ne craignais personne pas même mon connard de frère.

- Si ces deux-là viennent, ils vont claquer un max de fric et ça sera bon pour toi. Je pourrais demander à un type que je connais de venir si tu me fournis une invitation. Il se fera un plaisir d’allonger les billets. John Stocker, ça doit te dire vachement quelque chose. Ce type est un bon ami, mais il se montre rarement à des événements. S’il ne vient pas, il t’enverra certainement un beau chèque avec des zéros bien alignés comme tu les aimes.

Je parlais de ma secrétaire qui était une véritable merde et je rigolais en écoutant Uma. Cette femme avait les mêmes exigences que moi. À croire que nous étions de la même famille en fait! Je me mettais à rire et je continuais de boire avant que mon sous-chef ne s’approche pour me parler à voix basse. Je levais les yeux au ciel avant de lui répondre froidement.

- Alors, tu vas t’enlever les doigts du cul et faire le boulot comme un grand garçon! Je ne te paye pas pour venir m’emmerder avec des trucs pareils! Retourne en cuisine!