| # Sujet: Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup y est pas... Mar 30 Nov - 23:55 | |
| Libre Ma mère avait pris le pouvoir pendant mon absence. Pourquoi n’étais-je pas étonné ? Morgause avait toujours été une femme à l’ambition démesurée, une souveraine forte et impitoyable crainte de toutes et tous. Alors, quand mon influence et mon pouvoir avaient commencé à s’étioler après ma trahison en faveur d’Hadès, elle avait repris les rênes de main de maître, gagnant les faveurs des nobles et la loyauté des chevaliers sans aucune peine. Elle était fille de la Nuit elle-même, c’était une reine accomplie, plus noble que la plupart des nobles que je connaissais.
Il était donc normal qu’elle reprenne le trône en mon absence. D’autant qu’à mon retour, j’avais été confronté à un problème qui ne s’était plus posé à moi à New York : la pleine lune approchait et j’allais de nouveau me transformer. J’en avais parlé à ma mère lors de mon retour à Gorre et elle m’avait suggéré de m’éloigner du royaume pendant quelques jours pour éviter que cela se sache. Elle prétexterait m’avoir envoyé retrouver une jeune femme qui avait disparu depuis quelques jours et elle serait prête à m’accueillir à nouveau quand la pleine lune serait passée. J’avais confiance en elle, je savais que j’étais parmi les seuls hommes qu’elle ne méprisait pas et certainement le seul qu’elle ait jamais aimé. Elle avait épousé mon père par ambition, pour devenir reine, mais elle ne l’avait jamais aimée et lui, l’avait toujours crainte au point de vouloir la museler. Mais on ne muselle pas une fille de déesse, pas plus qu’on ne peut complètement vaincre l’ombre.
J’avais donc suivi le conseil de Morgause, rassemblé quelques affaires pour les quelques jours où je devais m’absenter, sellé mon cheval et avais quitté mon royaume une nouvelle fois, pour sa propre sécurité comme pour la mienne. Après deux jours de cheval à traquer les traces de la jeune femme, j’avais fini par arriver dans la Forêt Enchantée. Je ne savais pas à quel point j’étais le bienvenu sur ces terres, d’autant que j’amenais un grand danger avec moi, mais je n’avais pas vraiment le choix : je ne pouvais rentrer sans avoir au moins des nouvelles de la disparue, après la pleine lune. J’espérais bien la trouver après la nuit fatidique, sinon je risquais de lui faire du mal. Alors que j’avançais, flattant de temps en temps l’encolure de mon cheval, je soupirais de lassitude. Toute mon enfance, on m’avait appelé monstre à cause de mes yeux noirs et de ma magie, on m’avait enseigné comment traquer et chasser les monstres durant mon adolescence et le début de ma vie d’adulte. Quelle ironie que je me retrouve dans la peau d’une de ces créatures qu’on m’avait appris à détester !
Alors que j’avais établi un campement de fortune près d’une rivière et que je m’apprêtais à partir chasser mon prochain repas, un bruit me fit me retourner vivement, la main sur la garde de mon épée.
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