La douleur de l'absence d'un être cher, reflète l'amour sincère et vrai accordé à cet être.
Que d’aventures ! La mémoire retrouvée, mais pas Anna, et pas Mery… Enfin, Merida. J’étais inquiète, je ne savais pas si j’allais enfin retrouver ma sœur et ma… Mery. Je lui avais avoué des sentiments profonds que j’avais pour elle, juste avant que nous ne soyions séparées par l’épaisse brume. Mais c’était avant que la mémoire ne nous revienne. J’étais pourtant toujours sure de l’aimer, mais elle, à présent, comment appréhenderait-elle cela ? Peut-être que dans son monde, son coeur était déjà pris ? Je ne savais rien de la vraie Mery, de Merida, et même si Robin m’avait un peu éclairée, je n’en savais guère plus que son identité.
Avant que nous ne puissions être transférés dans le royaume de l’ancienne méchante reine, j’avais fait la connaissance de Belle, qui portait très bien son prénom d’ailleurs, et qui avait connu ma sœur. Cela me rassurait et je voulais qu’elle me parle de ma précieuse Anna, comme pour me confirmer qu’elle allait bien. C’était ridicule, je le savais, car depuis leur rencontre, tout aurait pu arriver, mais cela me faisait du bien d’entendre quelqu’un parler d’elle.
- Dites, Belle… Je m’en veux de vous le demander, parce que j’imagine que vous aussi avez des êtres chers à retrouver, mais m’accompagneriez-vous pour m’aider à trouver ma sœur Anna ? Et aussi… peut-être la reine Merida. La connaissez-vous ?
Belle avait l’air de connaître beaucoup de monde et d’être extrêmement cultivée, elle avait sans doute beaucoup voyagé, du moins beaucoup plus que moi, ce qui n’était pas difficile en soi… Mon seul voyage considérable avait été à bord du Nautilus…
- J’ai cru comprendre que vous apparteniez à ce royaume de la Forêt Enchantée, et personnellement, je n’y ai jamais mis les pieds, alors l’aide d’une experte telle que vous serait sincèrement la bienvenue, ajoutai-je avec un sourire.
Je devais reconnaître que cette jeune femme me semblait hautement sympathique. Je n’avais pas l’habitude de me faire des amies, ayant grandi en solitaire, mais je trouvais de plus en plus plaisant de le faire. Je m’interrogeais mentalement sur mes camarades de New York, Aria et Crystal… Qu’était-il advenu d’elles ? J’espérais les revoir et en savoir plus, mais ce qui m’importait le plus en cet instant, c’était ma petite sœur. Je songeai alors que je l’avais vue brièvement à New York, elle travaillait dans une boutique de chocolats… Comment avais-je pu ne pas la reconnaître ? J’avais toujours pensé que l’Amour que je lui portais était plus fort que toutes les malédictions. Je m’en voulais tant.
( la douleur de l'absence d'un être cher reflète l'amour sincère et vrai accordé à cet être )
Impensable. Un brin incroyable. La vie du commun des mortels semble bien fade à côté des péripéties auxquelles les habitants du Royaume des Contes sont confrontés. Depuis le tout premier sort noir lancé par Regina Mills, la vie est très loin d’être un long fleuve tranquille. Elle s’apparente davantage à la tempête qui déchaîne la mer, parfois même au typhon qui perce l’océan. A quand la paix si chèrement et dûment méritée par les honnêtes gens ? Quand cessera-t-on de chambouler les pauvres gens qui n’ont rien demandé et qui aspire uniquement à la quiétude et à la monotonie d’une vie bien moins remplie ? Belle ignorait jusqu’à présent ce que ça faisait que de se retrouver dans la peau d’une autre. Lacey French est sa toute première identité conçue pour coller à ce monde où la magie n’est rien d’autre qu’un tour de pass-pass finement exercé par les plus rusés et où le spectateur est tout simplement aveugle à la situation. La joliesse n’aurait jamais pensé qu’elle se retrouverait à ce point chamboulée par ces souvenirs si précieux à sa mémoire et à son équilibre personnel. Ses faux souvenirs d’une vie d’avant se mélangeant aux vrais ont crée un véritable capharnaüm dans sa mémoire. Être Belle lui semble presqu’irréel après ces quelques temps passés dans la peau de Lacey. Et pourtant, il s’agit bien d’elle. Lacey n’est qu’une invention pour préserver sa personne. Il faut le temps pour assimiler une telle vérité, tout ne s’opère pas en un claquement de doigts. Elle en fait les frais et comprend enfin ce que les autres ont pu vivre la première fois que la malédiction a été brisée.
De retour dans la Forêt Enchantée, alors qu’elle l’avait précédemment fui en compagnie de Robin des Bois, Belle n’aurait jamais cru y remettre un jour les pieds… Ou tout du moins, ce potentiel futur était encore trop incertain pour qu’elle y ait un jour songé. Un goût de retour à la maison se fait sentir, malgré les circonstances étranges qui l’y ont amené. Et pourtant, malgré cela, la joliesse ne sait toujours pas quoi penser de tout cela. Elle se sent démunie. Elle a besoin de digérer tous ces changements et bouleversement qui ont eu lieu en si peu de temps. Le cerveau est une machine qui peut emmagasiner énormément d’informations, mais il est quand même nécessaire de lui laisser le temps de tout digérer et tout assimiler correctement.
Ainsi, à nouveau en ces lieux, Belle se demande par où commencer. Rester les bras ballants ne lui ressemble pas. Elle n’a jamais su rester là à ne rien faire, et pourtant, en compagnie des personnes avec lesquelles elle s’est retrouvée embarquée à Agrabah, elle s’est sentie on ne peut plus inutile. Elle déteste se sentir ainsi. Elle n’a certes rien d’un leader, mais quand même… Enfin, la jeune femme ne peut absolument plus rien y faire. Le passé, c’est le passé, même s’il n’est pas si lointain que cela. Retrouver Rumplestilskin semble être une excellente idée, mais c’est sans compter sur Elsa qui se présente à elle en espérant trouver en elle l’alliée dont elle a besoin pour retrouver sa sœur Anna. Ce détail lui était presque sortie de la tête ! Si elle-même a des proches à retrouver, il en est de même pour les autres. Aussi offre-t-elle un sourire encourageant à Elsa.
– Je ne connais pas la reine Mérida, je suis désolée… mais je peux vous aider à la retrouver, ainsi qu’Anna. Je serais vraiment ravie de la revoir.
La qualifier d’experte est peut-être un peu trop gros, mais il est certain qu’elle connaît assez bien la Forêt Enchantée, pour l’avoir parcouru à diverses reprises aux côtés de Robin et ses joyeux compagnons. Aussi, si Anna se trouve quelque part dans cette partie de leur monde, elles la retrouveront. Et même si leur voyage les mène jusqu’à Oz, Belle est suffisamment dévouée pour accompagner Elsa dans son voyage.
– Je suppose qu’elle a dû atterrir avec une autre partie du groupe quelque part… Mais je suis certaine qu’on réussira à la trouver.
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« Elsa… Elsa… ELSA !!! » J’avais crié le prénom de ma sœur la troisième fois. Je venais d’ouvrir les yeux et de me redresser. Où étais-je ? Où était-elle ? Que s’était-il passé ces derniers jours ? Tout était flou dans ma tête. J’étais sur un sol en terre, allongée sans personne autour de moi. En tout cas, je ne voyais pas âme qui vive. Je fis un check-up rapide pour voir si je n’étais pas blessée, rien à signaler. Tout ce que je voyais, c’était des arbres, des arbres à perte de vue.
Je me calai doucement au pied de l’arbre le plus proche et commençai à regarder autour de moi. Je me trouvais donc dans une forêt, mais dans quel monde ? Les souvenirs arrivaient doucement du fin fond de ma mémoire par flash. New York, cette invitation mystère, la frontière de Storybrooke, la brume, le Pays des Merveilles, le portail… « ELSA ! » Bien malgré moi, j’avais de nouveau appelé ma sœur. Je m’inquiétais pour elle, je voulais la retrouver le plus vite possible.
Mais que faire ? Je ne connaissais pas bien la topologie de cette forêt même si je savais maintenant dans laquelle je me trouvais exactement. Ce n’était pas très loin d’ici que Kristoff et moi nous nous trouvions quand le Sort Noir avait été lancé, il y avait ce qui me semblait une éternité. Bien sûr, j’avais lu beaucoup de choses avant de partir en voyage de noces sur tous les territoires que nous allions traverser. J’avais étudier les cartes que nous avions en grande quantité dans la bibliothèque du château à Arendelle. Mais, ce n’était que de la théorie et les lieux avaient pu changer depuis le temps.
Je me levai avec un peu de difficultés. Cela faisait combien de temps que j’étais inconsciente sur le sol ? Ce n’était pas le plus important dans l’immédiat, je voulais retrouver ma sœur. Je regardai à nouveau autour de moi pour décider de quel côté commencer mes recherches. Ne sachant pas vers où aller, je finis par faire confiance à mon instinct et pris le chemin qui démarrait sur ma gauche. Après quelques dizaines de minutes de marche qui m’eurent sembler un temps beaucoup plus long, je tombai sur une clairière au milieu de la forêt.
En son milieu, je vis une chevelure flamboyante flottée dans la légère brise. Je ne mis pas beaucoup de temps pour reconnaitre la reine Merida de DunBroch. Je courus vers elle afin de lui demander son aide pour trouver mon chemin dans cette forêt et retrouver ma sœur.
« Merida ! Reine Merida ! Vous me reconnaissez ? Je suis la princesse Anna d’Arendelle, j’ai fait un séjour dans votre château au cours de mon voyage de noces, mais ça c’était avant que le sort noir ne soit lancé. Ensuite j’ai atterri à Storybrooke, puis à New York, puis au Pays des Merveilles et enfin ici dans la Forêt Enchantée. »
Comme à chaque fois que j’étais stressée, j’avais tendance à beaucoup trop parler. Mais je connaissais très bien la réputation de la reine de DunBroch et j’avais besoin de son aide pour sortir de cette forêt et retrouver un peu de civilisation.
« Je suis complètement perdue dans cette forêt et j’aurais besoin de vous pour m’aider à retrouver mon chemin. Je cherche ma sœur, Elsa, je ne sais pas où elle est et je voudrais la retrouver… Pouvez-vous m’aider ? »
Etait-ce le fruit de mon imagination ou la reine Merida avait eu une réaction un peu marquée quand j’avais prononcé le nom de ma sœur ? Le principal pour le moment, c’était qu’elle avait accepté de m’aider. Nous partîmes donc ensemble sur le sentier qui quittait la clairière par le nord.
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Leones était maintenant un lointain souvenir pour Merida. Elle n’avait pas hésité une seule seconde avant de sauter dans le portail aquatique créé par Ariel et Ursula. Même si elle ne faisait absolument pas confiance à la deuxième, elle avait écouté les conseils de son amie Regina. Une fois arrivée dans la Forêt Enchantée, la reine de DunBroch avait repris sa liberté. Elle avait du mal à rester aussi longtemps avec des gens qu’elle ne connaissait pas ou très peu. Elle avait aussi besoin de se retrouver et de faire le point sur tous les derniers événements.
Elisa ou plutôt Elsa… Etait-ce un rêve ? Etait-ce juste le fruit de son imagination, de la malédiction des Inquisiteurs ou était-ce réel ? Même si leurs deux royaumes étaient voisins, elles n’avaient pas eu l’occasion de se voir en audience dans un des deux palais. Bien entendu, il existait des relations commerciales entre DunBroch et Arendelle mais rien de plus. Pourtant, à New York, Mery et Elisa étaient devenues amies. Leur relation était très forte, comme si elles se connaissaient depuis toujours.
Tout se mélangeait dans la tête de la rouquine. Sa vie dans le Monde des Contes, celle à Storybrooke, sa fausse vie à New York. Mais un visage et un nom lui revenaient sans cesse en tête : Elsa. Où était-elle maintenant ? Que lui était-il arrivé depuis que Merida avait traversé la frontière devant Storybrooke ? La jeune archère s’en voulait d’avoir franchi la ligne rouge sans se retourner et sans penser à ce qui allait arriver à la jolie blonde. C’était pour cela qu’elle venait de décider que sa mission actuelle était de la retrouver.
Par où commencer ? La Forêt Enchantée était vaste, avec de nombreux recoins et tout autant de pièges. La jeune femme avait quelques atouts de son côté, elle était une très bonne traqueuse de gibiers et elle connaissait très bien une grosse partie de la forêt. Elle se mit en route en faisant juste un geste de la main au groupe qui était arrivé avec elle du Royaume de Leones. Elle partit vers l’ouest en restant attentive à tous les bruits venant de la forêt, à toutes les modifications aussi petites étaient-elles sur son chemin.
Après plusieurs heures de marche, elle arriva dans une clairière. Elle n’aimait pas être à découvert, comme tout chasseur, elle préférait chasser qu’être la proie. Du bruit arrivait par sa droite, elle s’arrêta pour être à l’affut et préparer son arc au cas où. Elle se détendit rapidement car le bruit provenait d’une jeune femme rousse qui courait vers elle en criant bien fort qui elle était. Merida reconnut la princesse d’Arendelle qu’elle avait accueilli à bras ouverts lors de son voyage de noce et de son étape à DunBroch.
« Oui, Princesse Anna, je vous reconnais. Heureusement que vous avez crié mon nom rapidement, sinon, j’aurai pu vous tirer dessus avec mon arc vous prenant pour du gibier ou une menace. » Elle ajouta le geste à la parole en lui montrant son arme de prédilection ainsi que le carquois bien rempli placé sur sa hanche droite.
Merida écouta ce que désirait la princesse. A l’évocation du nom d’Elsa, la rouquine se redressa et une étincelle brilla fugacement dans ses yeux. Anna cherchait donc à retrouver sa sœur et lui demandait son aide pour arriver à ses fins. Même si leurs raisons de retrouver la Reine des Neiges différaient énormément, elles allaient pouvoir s’entraider car leur objectif final était le même. D’un signe de tête la rouquine accepta d’aider Anna et qu’elle l’accompagnât dans sa quête pour retrouver Elsa.
Les deux femmes partirent par le nord. La marche se fit sans bruits, chacune d’elles étant plongées dans ses propres pensées. Comment de temps s’était écoulé avant que Merida entendît à nouveau un bruit ? Elle était incapable de s’en souvenir. Tout ce qu’elle voyait, c’était qu’elles étaient arrivées à proximité d’un campement et que le bruit entendu était celui d’une conversation entre deux femmes. Serait-ce Elsa ?
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Par chance, la charmante Belle accepta de m'aider. Je me sentis plus sereine car seule, je savais que je n'avais aucune chance de retrouver ma soeur, ni Merry... Merida. J'avais longtemps vécu seule quand je m'étais isolée depuis l'enfance et ensuite après mon couronnement, mais par après, grâce à ma précieuse Anna, j'avais appris que l'union faisait la force.
- Je vous remercie infiniment, Belle, vraiment, lui avais-je dit en lui prenant les mains.
En un rien de temps, des chevaux furent mis à notre disposition. La reine Regina avait fait en sorte que nous soyions rapidement équipées pour le voyage. Les poches des selles de nos destriers avaient été garnies d'une gourde d'eau, de nourriture enveloppée dans des lingues, ainsi que quelques armes que Belle semblait mieux maîtriser que moi. Il paraissait que les routes de la Forêt Enchantée n'étaient pas toujours sures. Je voulais bien le croire, aucun royaume ne disposait d'une sécurité parfaite. Nous voilà à présent sur les routes, nous éloignant de minute en minute du château de Regina. J'observais chaque arbre, chaque buisson. Être juchée sur un cheval nous permettait de mieux y voir.
- A ce qu'il paraît, vous êtes l'une des personnes avec le plus de connaissances, et vous avez vécu avec les Joyeux Compagnons de Robin des bois, est-ce exact ?
Je voulais faire la conversation mais surtout m'assurer des informations que j'avais eues sur cette jeune femme qui, à n'en pas douter, était l'une des mieux placées pour m'aider. Je savais aussi qu'elle était la compagne du fameux Ténébreux dont tout le monde parlait avec crainte. Mais je ne voulais pas mettre mal à l'aise ma compagne de route, je ne savais pas exactement où était son compagnon mais je ne l'avais pas vu à ses côtés. Loin de moi l'idée d'être indiscrète, alors autant la laisser me parler de ce qu'elle voudrait bien. L'optimisme de Belle m'avait réchauffé le coeur.
- Pardonnez ma curiosité, mais j'aimerais beaucoup connaître les détails de votre rencontre avec Anna, si vous le voulez bien, demandai-je avec un sourire nostalgique dans la voix.
J'avais l'impression que je n'avais plus vu ma soeur depuis une éternité ! Déjà que nous ne nous étions pas vue une partie de notre enfance jusqu'à mon couronnement, ensuite j'avais dû m'isoler dans la montagne pour essayer de préserver mon peuple de mes pouvoirs... J'en avais assez d'être privée de la présence de ceux que j'aimais. Je crois que ces deux années à New York dans une autre vie m'avaient permis de prendre du recul et aussi prendre des décisions.
Nous chevauchions depuis quelques heures maintenant, mais je faisais fi de la fatigue, sans doute un peu égoïstement car peut-être que ma compagne de route était fatiguée... Sans parler de nos montures. Mais soudain, un bruit se fit entendre. Très inconsciemment, car il aurait pu s'agir de brigands ou d'un animal sauvage tout aussi dangereux, je me mis à crier.
( la douleur de l'absence d'un être cher reflète l'amour sincère et vrai accordé à cet être )
La détresse d’Elsa à retrouver sa sœur fait écho dans le cœur de Belle qui sait exactement ce qu’on ressent face au manque que provoque l’absence d’un être cher à son cœur. Il n’y a rien de pire que ce trou béant laissé par l’absence, et rien ne saurait le remplir hormis la personne qui laisse un si grand vide. Belle a longtemps ressenti cette sensation, loin de Rumple. Au début, la mélancolie l’habitait, et petit à petit l’habitude a pris part de son être. Mais malgré cela, on n’est jamais guéri. On ne passe pas à autre chose. On apprend simplement à vivre avec, mais on reste dans l’attente que cette personne revienne pour combler ce manque. Alors même si son idée première est de retrouvé Rumple, Belle ne voit pas d’inconvénient à passer quelques temps en compagnie d’Elsa, afin de l’aider à retrouver Anna ; car au fond d’elle-même, elle a l’intime conviction que le Ténébreux mettra probablement tout en œuvre pour la retrouver – et tout le monde sait que celui-ci a entièrement les moyens de lui mettre la main dessus à la vitesse de l’éclair.
— Ne me remerciez pas, répondit-elle avec un ample sourire. C’est moi qui suis contente de pouvoir vous aider.
Et tout le monde pouvait compter sur Regina pour mettre à disposition tous les moyens possibles pour que chacun trouve son chemin au sein de la Forêt Enchantée. Rapidement à cheval, avec à disposition suffisamment de vivres pour pouvoir tenir plusieurs jours, les deux jeunes femmes prirent la route. Le temps semble clément et aucun signe de pluie à l’horizon. Ce qui est rassurant car voyager par temps de pluie n’a absolument rien d’enviable. Au contraire, il n’y a rien de pire. Ça, et une tempête ! Le doux bruit des pas des chevaux résonne dans le creux de son oreille et étonnement, cela lui avait manqué. Même si elle s’était faite à sa toute nouvelle vie dans un monde moderne où on peut se déplacer en voiture dans un laps de temps bien plus court qu’un cheval lancé au galop, tout ceci fait parti des racines dont il est difficile de renier l’existence.
Ramenée soudainement à la réalité par la voix d’Elsa, Belle ne peut s’empêcher de rougir légèrement du compliment dont la reine l’affuble. Modeste, elle n’affirmera jamais d’être celle qui possède un savoir infini, mais c’est toujours gratifiant d’entendre quelqu’un reconnaître une qualité sur sa personne.
— Et bien, je lis beaucoup. Enormément, même, dit-elle avec un léger hochement de tête. Et j’ai la chance de pouvoir retenir chacune de mes lectures – même si, je l’avoue, j’ai une nette préférence pour les romans d’amour, continue-t-elle sur le ton de la confidence. J’ai vécu un certain temps avec Robin et les Joyeux Compagnons, mais je suis loin d’être une grande justicière comme eux. Je m’occupais bien souvent des enfants et j’essayais de me rendre utile d’une manière ou d’une autre. Je lui suis reconnaissante de m’avoir libérée de la cellule où j’étais enfermée, alors c’était la moindre de choses. Et vous ? Avez-vous toujours vécu à Arendelle ? Ou avez-vous pu voyager ?
Belle sait mieux que personne ce que c’est que d’être une princesse et d’avoir des devoirs et des obligations. Toute son enfance, elle n’avait rêvé que d’aventure et d’exploits, tels les héros qui peuplent les nombreux romans dont elle a fait défiler les pages sous son regard d’azur. Elle avait saisi sa chance en suivant le Ténébreux comme monnaie d’échange face à la paix et sécurité de son royaume. Et depuis ce jour, sa vie n’a plus rien d’un long fleuve tranquille. Au contraire. Chaque jour se retrouve tout aussi mouvementé que le précédent, et parfois bien moins que celui du lendemain. Un sourire nostalgique vient fleurir sur ses lippes à l’évocation des circonstances de sa rencontre avec Anna.
— Cela ne me dérange pas de vous raconter. Il n’y a rien de bien secret à tout ça. J’ai perdu ma mère lors d’une attaque d’ogres. Je n’en conserve aucun souvenir, mais j’avais entendu parler des trolls de pierre qui vivent à Arendelle. Je voulais me souvenir, alors contre l’avis de mon père, j’ai pris un sac et j’ai quitté le château. J’ai rencontré Anna chez Oaken, vous connaissez ? Elle s’est proposée de m’accompagner car elle s’y rendait également – j’ignore cependant pourquoi, ajoute-t-elle pour palier à toute éventuellement question de la part d’Elsa. Elle m’a beaucoup parlé de vous. Vous avez de la chance de vous avoir. Je suis fille unique et parfois je me plais à imaginer ce qu’aurait été ma vie si j’avais eu un frère ou une sœur.
Les chevaux continuant de progresser au fil de leurs pas, le temps passe assez calmement. Cependant, il faut bien avouer que Belle n’a absolument aucune idée de l’endroit où pourrait se trouver Anna. A la base, en franchissant la frontière rouge, ils auraient dû se retrouver à Storybrooke, et les voilà plongée dans la forêt enchantée après être passée à Agrabah. Entendant Elsa appeler sa sœur de vive-voix, la joliesse demande :
— Êtes-vous certaine qu’Anna soit dans la forêt enchantée ? Je veux dire … si nous avons été envoyés à Agrabah puis ramenés ici… Qu’est-ce qui nous prouve qu’il en est de même pour votre sœur ?
Absolument rien, bien évidemment. Peut-être qu’en effet, ils ont tous été réexpulsés ici. Mais si ce n’est pas le cas…
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La reine Merida n’était pas quelqu’un qui parlait beaucoup. Le début de notre voyage à deux s’était fait dans le plus grand silence. Plusieurs fois, j’avais essayé d’entamer la conversation avant de me raviser. Elle m’avait fait un peu peur en me disant qu’elle aurait pu me tirer dessus comme sur du gibier.
Pourtant, j’avais tellement de questions à lui poser ! J’avais bien vu qu’elle avait accepté de m’aider à partir du moment où j’avais mentionné ma sœur, mon Elsa. Mais était-elle vraiment uniquement à moi ? Bon, oui, il fallait bien sûr compter tout le peuple d’Arendelle, les trolls de pierre et le peuple des Northuldras. Mais était-ce tout ?
Je mis un peu plus de temps que mon guide du jour pour entendre les bruits qui l’avaient figée sur place. Des bruits de conversation venaient jusqu’à moi. Je ne reconnaissais pas la voix de ma sœur mais pourtant je ne pus m’empêcher de crier son nom. Je ne pensais même pas à me demander si les propriétaires des voix étaient amicales ou non.
« Elsa ! Est-ce toi ? Si tu es là, montre-toi, c’est moi ! Ta sœur Anna, celle que tu n’as pas vu depuis que la Méchante Reine a lancé son Sort Noir. Bon, Regina est devenue gentille après, mais c’est quand même à cause d’elle qu’on a été séparées. »
Les voix se turent et Merida venait de me lancer un regard noir. Elle devait vraiment se demander si j’étais bête ou si je ne tenais pas à la vie pour agir ainsi. Je me moquais bien de ce qu’elle pouvait bien penser de moi. Mon seul objectif étant celui de retrouver coûte que coûte ma grande sœur.
J’avançai en direction du campement afin de vérifier par moi-même qu’Elsa ne se trouvait pas là. Il y avait bien les traces d’activité humaine toute fraîche avec notamment des cendres fumantes dans ce qui avait servi de foyer mais pas âme qui vivait à proximité. J’avais dû effrayé les personnes qui vivaient là en criant. Ou serait-ce parce que j’avais évoqué la Méchante Reine et sa malédiction ? Je ne le saurais jamais. J’étais déçue, ces campeurs auraient pu nous aider à savoir où nous aurions pu trouver ma grande sœur.
La reine de DunBroch me fit quelques reproches que je ne pouvais qu’accepter car ma conduite avait été imprudente et nous avions perdu une chance de recueillir des informations par ma faute. Je profitais qu’elle venait d’ouvrir la bouche depuis longtemps pour lui poser les questions qui me brûlaient les lèvres depuis que j’étais tombée sur elle. Nous reprîmes également notre marche.
« Désolée pour mon empressement, mais j’ai tellement hâte de retrouver Elsa. Je voudrais savoir comment vous avez rencontré ma sœur ? Vous aviez quelle vie à New-York ? Et à Storybrooke avant la malédiction des Inquisiteurs ? Vous deviez forcément y être si vous avez fini à New-York comme nous tous. Après avoir traversé la ligne rouge, vous avez atterri dans quel royaume ? Moi, j’ai fini au Pays des Merveilles. Je n’ai jamais aimé ce pays. »
Je me tus en repensant à cette partie des événements que je venais de vivre. J’écoutai en silence les réponses de la rouquine car je voulais à tout prix des réponses à mes questions. Elle était peu encline à s’épandre mais elle répondit à toutes mes interrogations. Le silence se fit à nouveau entre nous. Quelques dizaines de minutes de marche plus tard, nous entendîmes à nouveau des bruits devant nous. Cette fois-ci, je me retins de courir et de crier. Mais en avançant plus près des voix, j’entendis mon nom.
« Elsa ! Elsa ! Je suis là ! J’arrive.»
Nous commençâmes à courir, la reine Merida étant bien plus rapide que moi arriva la première sur place. Je la dépassai à quelques mètres de ma sœur et sautai dans ses bras, tellement heureuse de la retrouver.
« Elsa, te voilà enfin ! Que t’est-il arrivé depuis la dernière fois qu’on s’est vues ? Je veux tout savoir ! Et promets moi qu’on ne sera plus séparées aussi longtemps. Tu m’as manqué et je me suis inquiétée pour toi. »
Plus rien n’avait d’importance à mes yeux, j’avais retrouvé ma sœur. Je ne pensais plus à la présence de Merida ni à celle de mon amie Belle que je n’avais pas vu alors qu’elle était juste à côté d’Elsa.
La douleur de l'absence d'un être cher, reflète l'amour sincère et vrai accordé à cet être
Merida s’était figée au son des voix provenant du campement. De quoi avait-elle peur ? Que ce ne fut pas Elsa ? Que ce fut bien elle et qu’elle l’attendait impatiemment ? Ou pire, que ce fut la jolie blonde mais qu’elle ne voulait pas la voir ou ne se souvenait plus d’elle et de ce qu’elles avaient partagé à New-York ? La rouquine n’eut pas le temps de débattre avec elle-même entre les différentes possibilités car la princesse d’Arendelle se remit à appeler sa sœur sans avoir de visuel sur les personnes présentes derrière les arbres.
Merida attrapa une flèche dans son carquois et arma son arc afin d’être parée à toute éventualité. Elle suivit la deuxième rouquine après lui avoir lancé un regard des plus équivoques sur ce qu’elle pensait de son comportement. Elles arrivèrent au campement et ne virent aucun signe de vie. Les personnes qui étaient là avaient dû fuir à leur arrivée aussi bruyante. Merida ne put se retenir de dire tout ce qu’elle pensait à la princesse Anna.
« Vous ne réfléchissez jamais avant d’agir ? Vous comptez vous faire tuer avant de retrouver votre sœur ? A cause de vous, elles ont disparu ! Elles auraient pu nous donner de précieux renseignements dans notre quête ! Maintenant, il va falloir poursuivre notre chemin à l’aveugle sans savoir si nous allons dans la bonne direction. »
Oui, elle était énervée. Ces campeuses, quelles qu’elles furent, auraient pu leur dire si elles avaient croisé d’autres personnes ou entendu des bruits dans un coin ou un autre de la forêt. A sa grande surprise, la princesse d’Arendelle reconnut ses torts et son comportement dangereux. Merida rangea son arc et sa flèche avant de dévisager sa compagne de voyage pour voir si cette dernière était sincère. Anna profita de ce moment de flottement pour poser toutes les questions qui devaient trotter dans sa tête depuis un petit moment. Elle venait littéralement d’inonder d’interrogations la jeune archère.
« J’ai rencontré votre sœur dans la mairie de Storybrooke lors de l’enlèvement de David Nolan par les Inquisiteurs. On a participé ensemble aux recherches. A New-York, je travaillais comme cocher à Central Park. A Storybrooke, je suis professeur de tir à l’arc. J’ai atterri dans le Royaume de Leones après avoir franchi la limite de la ville. Voilà, vous savez tout. On peut se remettre en route ? »
Les deux femmes reprirent leur marche toujours en silence car Merida voulait vraiment se concentrer sur les bruits même les plus infimes de la forêt. Les bruits d’une nouvelle conversation arrivèrent jusqu’à elles. La rouquine sentit son cœur s’emballer comme si tout son être lui criait que c’était celle qu’elle cherchait depuis plusieurs heures qui se cachait derrière ces bosquets. Cette fois-ci, pas de doutes possible, c’était bien elle.
La reine de DunBroch venait de reconnaitre la voix qui criait le nom d’Anna. Les deux rouquines eurent la même idée et se mirent à courir. Merida, avec son entrainement poussé, doubla et distança sans aucune difficulté Anna. Une fois en face d’elle, l’archère se figea. «Elsa, c’est bien toi, je t’ai retrouvé… » dit-elle à voix basse. Sa compagne de route la dépassa dans un nuage de cheveux rouge et Merida la vit sauter au cou de sa sœur.
Elle avait tellement envie de faire pareil, de la serrer fort dans ses bras, l’embrasser… « Arrête de rêver ! Si ça se trouve, tes sentiments ne sont que le fruit de ton imagination. Si ça se trouve, elle ne les partage pas. » pensa-t-elle. Ce fut à ce moment-là qu’elle aperçut une autre femme avec Elsa. Reprenant rapidement contenance, elle enfila son costume de souveraine et se présenta.
« Bonjour, je suis Merida, reine du Royaume de DunBroch. A qui ai-je l’honneur ? »
La douleur de l'absence d'un être cher, reflète l'amour sincère et vrai accordé à cet être.
Voyager aux côtés de Belle était fort plaisant, c'était une demoiselle calme, posée, réfléchie et visiblement pleine d'intelligence et de connaissances. D'ailleurs, en la détaillant, sa posture, sa façon de parler, d'être, je soupçonnais qu'elle fut d'extraction royale. Qu'elle le fut ou non n'était pas important pour moi néanmoins, je lui étais simplement très reconnaissante d'avoir accepté de m'aider car sans elle, je ne savais à qui j'aurais pu demander une telle aide. Robin, qui à New York répondait au nom de Bobby et qui était le cousin de ma chère Mery ? Mery aussi était aux abonnés absent et je me fis la promesse de partir également à sa recherche aussitôt que j'aurais enfin trouvé Anna. Et pour Bobby, il venait de retrouver sa famille, je ne pouvais lui demander de s'absenter. Aria, ma collègue de New York qui était en fait une princesse sirène ? Elle aussi venait de retrouver son mari et sa fille... J'avais vraiment eu de la chance que la première personne à qui je demande de l'aide ait acepté, en plus m'étant inconnue. De retour, je prévoyais de remercier Belle en cherchant à lui offrir quelque chose qui lui plairait. J'apprenais à connaître ma comparse qui, comme je me l'étais imaginé, avait énormément de lectures à son actif et donc les connaissances qui allaient avec. Ce constat me fit sourire, autant que mon regard admiratif lorsqu'elle mentionna réussir à retenir tout ce qu'elle lisait.
- C'est impressionnant. J'ai moi aussi beaucoup lu étant plus jeune, les livres ont été pour ainsi dire ma principale compagnie pendant bien longtemps.
Ce que j'avais entendu était vrai, et Belle étoffa encore le peu que je connaissais d'elle. Une jeune princesse qui avait perdu sa mère, avait vécu avec le ténébreux en personne, puis avec les Joyeux compagnons. J'étais admirative, à côté, ma vie semblait être un long fleuve tranquille.
- On croirait que vous avez vécu plusieurs vies, ce doit être palpitant. Pour ma part hélas je n'ai que peu voyagé, je me suis isolée quelques temps dansle désert de glace au nord d'Arendelle, et ai visité la forêt magique avoisinante, je suis remontée jusqu'à Atohalan, mais je ne suis jamais vraiment sortie de ma région. Je découvre totalement ce royaume, pour tout vous dire.
J'étais touchée par le récit de la rencontre de Belle avec Anna. Un sourire avait pris vie sur mon visage, imaginant ma précieuse petite soeur aider Belle dans ses recherches. C'était tout elle, ça, prête à venir en aide.
- Ouim je connais Oaken en effet, confirmai-je en hochant la tête. Je revois parfaitement ma soeur dans ce que vous racontez. N'est-elle pas adorable ?
J'étais nostalgique. La question de Belle me ramena à la réalité et me serra un peu le coeur.
- Je l'espère... Oui j'espère vraiment qu'elle est ici, j'ai l'impression que ce royaume est plutôt central... Mais si je ne la trouve pas, je ferai envoyer quelqu'un à Arendelle au cas où elle y serait.
Mais soudain, un bruit me fit appeler. J'étais même descendue de cheval et je hurlais le prénom de ma soeur... Quand soudain, une voix me répondit. Anna, c'était bien elle ! Et là, l'encore plus impensable se produisit : Mery était là elle aussi ! Je la vis courir vers moi, mais quand elle s'arrêta, elle fut dépassée par ma soeur qui se jeta dans mes bras. Les larmes me montèrent aux yeux, je la serrai contre moi aussi fort que je le pusm l'entendant m'ensevelir de questions, ce qui me fit échapper un petit rire. Je la reconnaissais bien là.
- Oh Anna, j'étais si inquiète pour toi, moi aussi ! Est-ce que tu vas bien, tu n'es pas blessée ? Oh oui je te le promets ! répondis-je en la serrant de nouveau contre moi.
A ce moment-là, mon regard se posa sur la seconde rouquine sublime qui était en train de saluer Belle. Mon coeur s'emballa de nouveau et je me détachai doucement de ma soeur.
- Tu connais Mery ? demandai-je presque timidement.
Au moins, j'étais certaine qu'avec elle, Anna avait été en sécurité. Je brûlais de tout savoir de ce qui leur était arrivé. Je pris la main d'Anna dans la mienne pour que nous nous rapprochions des deux autres filles. Le sourire ne quittait plus mes lèvres et j'attendis que les présentations furent faites entre Mery et Belle pour serrer la rouquine flambvoyante dans mes bras avec douceur.
- Comme je suis heureuse de te voir et de voir aue tu vas bien, murmurai-je à son oreille.
Je me détachai finalement.
- Je te présente Belle, une jeune femme courageuse, une véritable aventurière qui accepta de m'aider dans mes recherches.
Mon coeur était comblé de joie à ce moment-là, les deux personnes qui comptaient le plus pour moi étaient là, avec moi, saines et sauves.
( la douleur de l'absence d'un être cher reflète l'amour sincère et vrai accordé à cet être )
Apprendre à se connaître au grès d’un voyage, au grès d’un événement particulier. Depuis que la joliesse a quitté le château de son père, elle s’est très rapidement rendue compte que c’est ainsi que les choses se font dans beaucoup de cas. Et que ce n’est pas uniquement en faisant la conversation au grès d’une promenade dans un jardin, comme Belle a pu le faire auparavant en compagnie de Gaston qui faisait absolument tout pour lui paraître agréable et qui pourtant laissait place à un énorme doute dans l’esprit de la jeune femme. Le jeune homme n’a jamais fait grande impression auprès d’elle. Elle l’a tout de suite rangé dans la catégorie des beaux parleurs, et très (trop) caractériel pour être honnête. Son départ avec Rumplestilskin lui a bien confirmé ce qu’elle pensait déjà à son égard : il la prenait pour acquise alors que rien n’avait jamais été décidé entre eux. Belle prenait dorénavant plaisir à découvrir les gens par la force de leurs actions plutôt qu’aux belles paroles qu’ils peuvent lui servir. Mais un brin de discussion ne faisait jamais de mal et c’est à cœur ouvert que la demoiselle se livre à Elsa. Rien de bien trépident dans ses confessions, pourtant.
— Toute ma vie, j’ai rêvé de vivre mes propres aventures afin de pouvoir faire comme tous les héros des livres qui ont peuplé mon imagination. Mais la réalité m’a semblé bien différente. La première fois que je me suis lancée seule, ça a mal commencé. Je suis tombée sur des personnes qui n’avaient pas du tout confiance en moi, et à l’aide que je pouvais leur apporter. D’une certaine manière, le destin m’a été plutôt favorable et tout s’est très bien passé.
Elle songe encore parfois à Mulan et au prince Philippe. Cela fait bien longtemps que Belle n’a pas eu de nouvelles d’eux. Que sont-ils devenus ? Elle l’ignore, mais elle aimerait pouvoir un jour recroiser leur route. Peut-être pourrait-elle les rechercher par la suite ? Une fois qu’elle aurait aidé Elsa ? Bien au-delà des quelques aventures qu’elle a bien pu vivre, ce qui intéresse davantage la reine d’Arendelle, c’est surtout comment Anna et Belle se sont rencontrées dans le passé. Il n’y a aucun secret là-dedans. Un sourire conciliant vient ourler les lippes carminées de la joliesse.
— Adorable n’est pas forcément l’adjectif que j’utiliserai, répondit-elle. Je suppose que c’est ainsi que vous la voyez car c’est votre sœur. En revanche, c’est sa gentillesse et son altruisme qui m’ont sauté aux yeux lors de notre rencontre. Elle n’a pas hésité une seule seconde à me proposer de l’accompagner.
Il n’est pas difficile d’avoir une vision différente d’une même personne car tout dépend du lien qu’on entretient avec celle-ci. Pour Elsa qui a vu sa sœur grandir au fil des années, il n’est pas bien compliqué qu’elle la trouve « adorable ». Mais pour d’autres, des adjectifs tout aussi positifs peuvent être mis en avant. Ce qui ne remet absolument pas en question le fait qu’Elsa la trouve également « gentille » et « altruiste ».
La chevauché poursuit son cours, mais lorsque Belle entend Elsa appeler sa sœur de vive voix, elle n’est soudain pas certaine que vociférer le prénom de quelqu’un soit une excellente idée. Les lieux ne sont jamais surs à 100% et de nombreux brigands peuvent border les chemins des forêts. Nul doute qu’Elsa saurait se défendre grâce à ses pouvoirs, mais si jamais elles pouvaient éviter le moindre problème, Belle ne s’en porterait pas plus mal. Cependant, quelle était la probabilité que ladite Anna se trouve réellement dans les parages et surgisse presque de nulle part en courant pour se jeter dans les bras de son aînée ? Si Belle avait eu le temps de faire des calculs, elle est certaine qu’elle serait tombée sur un nombre très faible. Si elle avait été témoin d’une scène pareille dans un roman, Belle aurait probablement trouvé ce passage complètement ridicule et surréaliste. Mais il faut bien avouer qu’elle est aussi ravie pour les deux sœurs de s’être retrouvées aussi aisément.
La femme qui accompagne Anna ne tarde pas à se présenter à son tour, et il n’échappe pas à Belle le ton quelque peu pompeux sur lequel elle s’adresse à elle. La joliesse n’a pas vraiment le temps de répondre car Elsa s’empresse de faire les présentations, offrant des compliments sur sa personne qui lui vont droit au cœur. Elle hoche la tête, comme pour approuver ces dires, avant de porter son attention sur Anna.
— Je suis ravie de te revoir et de savoir que tu vas bien.
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Mer 8 Déc - 19:32
