Je ne cessais de me retourner encore et encore dans mon lit. Je n’arrivais pas à trouver le sommeil. Hades avait réussi et je ne voulais pas le réveiller avec mon insomnie. Je décidais donc de me lever et d’aller me promener en forêt. Je rentrerai à temps pour son réveil. La veille, nous avions eu une conversation qui m’avait fait réfléchir. On était devenu gentil et depuis ce jour, on s’ennuyait à mourir… Au début, j’avais trouvé ça ridicule, mais au fond, je réalisais qu’il avait tout à fait raison. On était devenu des pantoufles de salon. On vivait comme un vieux couple et il ne se passait plus rien.

D’un mouvement de poignet, je m’habillais et je sortais du manoir que nous occupions au milieu de la forêt. C’était bien d’être à l’écart, Hades était dans un sale état et il avait besoin de voir le moins de personne possible. Le soleil n’allait pas tarder à se lever, je décidais alors de traverser la clairière et d’aller voir ce joli spectacle pour m’aider à réfléchir. Je ne me considérais pas comme une personne méchante, mais incomprise. Bon, d’accord, j’étais aussi jalouse et ça, je ne pouvais pas le nier.

Marcher me faisait du bien et sentir l’odeur de la rosée du matin était très agréable. Une fois arrivée à mon point préféré, j’allais m’assoir sur un cailloux et je pensais à ce qu’Hades m’avait dit. Au fond, quelle vie est-ce que je voulais avoir ? Celle d’une pantoufle de salon, ou celle de la sorcière que j’étais ? J’aimais ma sœur et je lui avais pardonné, mais il me manquait quelque chose. J’avais toujours aimé faire des mauvais coups, c’était ce qui me faisait vibrer, j’aimais aussi me battre avec des personnes aussi forte que je l’étais.

J’avais besoin de trouver un objectif. En revanche, je ne voulais pas ôter la vie de qui que ce soit, mais faire payer la fée Clochette pour ce qu’elle m’avait fait, ce serait bien après tout. Ma vie avait été une catastrophe car elle n’avait pas été foutue de me protéger. Non, je ne pouvais pas laisser ce crime impuni. Pour tout dire, je ne savais pas vraiment par quoi commencer. Le bruit des sabots d’un cheval me sortit de ma réflexion. Qui pouvait se promener en forêt aussi tôt ? En fait, je m’en fichais, j’étais juste surprise. J’attendais que le cavalier se montre, car j’entendais qu’il arrivait dans ma direction.

 

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Besoin de réfléchir...

You just fuckin' complain, you ain't tough as you claim.

J'avais passé la nuit dehors comme j'avais pris l'habitude de le faire. Par chance, la forêt enchantée regorgeait de tronc d'arbre à moitié couché, de grands pins au larges branches, donnant des arbis de fortune pour la nuit. Je m'étais posé à un endroit sur une colline, observant l'immense vallée qu'elle dominait. Tout était recouvert par la forêt. A croire que la chaîne de montagne semblait infini. Oui, c'était paisible et calme et la nuit en fut de même. Il était rare de croiser du monde bien que les brigands parcouraient parfois ces terres. Elle était simplement... plus en paix. Surement lié à la gouvernance de Robin et de Regina.

Je ne devais pas le nier, il régnait bien. Tant que ce n'était pas sur mes terres, cela m'allait. Je m'endormis assez rapidement au coin du feu que j'avais réalisé, ma monture pas très loin, broutant ce qu'elle trouvait sous ses pieds, attaché à l'arbre le plus proche. Moi qui pensait passer une nuit paisible, je fus servi de nombreux cauchemars. Incapable de trouver le sommeil convenablement, je profitais de l'aube pour faire un brin de toilette dans le ruisseau qui coulait pas très loin. Inondant ma chevelure blonde, je touchais ma barbe. Il serait peut être temps que je la taille un coup. Mettant cela de côté, je décidais de lever le camp à la première lueur du soleil, remballant ma couverture et éteignant les dernières braises. Après une caresse à mon cheval, je repris position sur le tout petit sentier, préférant éviter les grandes routes.

Cela faisait déjà trois ans que je sillonnais l'ouest à la recherche de la dague. J'ignorais si mon retour avait été signalé ou pas mais je préférais ne pas le vérifier immédiatement. Au vue de mes actions passées parfois pas toujours comprises, je me doutais que certains royaumes me cherchaient. Aussi, j'essayais de voyager en me faisant passer pour un vagabond. Manque de bol, il a fallu que je tombe un jour sur mon demi frère et sa femme alors que je traversais un village détruit par une attaque d'ogre.

Trottant légèrement, la végétation changea un peu alors que je sifflais un coup en tirant sur les rennes légèrement pour le faire revenir au pas. Préférant ignorer le sentier pour le moment, je forçais mon cheval à passer par les bois. Observant le paysage je ne me rendis pas compte tout de suite qu'une personne était devant moi, assise sur un rocher. Les cheveux encore trempé de l'eau du ruisseau, j'observais ce qui semblait être une femme. Je m'approchais d'elle en silence, arrêtant ma monture à quelques pas d'elle. Je ne descendis cependant pas de mon cheval et sur un ton arrogant, le sourire en coin de lèvres, je croisais mes avant bras sur ma selle, me penchant en avant vers mon interlocutrice.


Je n'oubliais pas mes bonnes manières alors que je l'observais. De long cheveux d'un roux clair ornait sa tête. Elle n'avait aucun bagage avec elle. Donc soit, elle vit dans ce coin de la forêt, soit elle s'est perdue ou a été attaquée. Mais aucune forme de violence ne semble être présente sur elle. Je défait donc cette dernière supposition.

Le cavalier s’arrêta en face de moi et croisa les bras. J’haussais un sourcil, que me voulait-il celui-là ? A sa remarque je ne pu m’empêcher d’éclater de rire. « Sous prétexte que je suis un femme dans une forêt je suis forcément perdue ou en détresse ? Non, je ne suis absolument pas perdue, je me promène sur les terres de ma sœur. » De cette manière, il allait peut-être comprendre qui j’étais. Ma réputation me précédait. Enfin, avant que je me tourne du bon côté… Je ne pensais pas qu’être mauvaise me manquerait un jour. Je regardais le cavalier qui me faisait face, je l’avais déjà vu, mais je n’arrivais pas à me souvenir à quand ça remontait.

Il n’avait pas l’air méchant ni agressif pour le moment en tout cas, mais je restais quand même sur mes gardes. On ne sait jamais après tout. Bon, ce n’était pas quelque chose que j’avais l’habitude de faire, mais autant commencer par ça. « Je suis Zelena, la sorcière de l’Ouest. Et vous êtes ? Je suis certaine de vous avoir déjà vu quelque part. » Ma mémoire me jouait des tours il fallait croire. Sans compté qu’il était rare que je croise des personnes lors de mes promenades.

D’ailleurs, ces dernières étaient devenues de plus en plus fréquentes. Je n’avais pas envie de déranger ma sœur avec mes problèmes. Elle avait déjà bien assez de choses à gérer. Je n’avais, bien évidemment et sans grande surprise, personne vers qui me tourner. J’essayais donc de réfléchir par moi-même. Mais depuis que j’avais changé, je trouvais ça plus compliqué. Avant, je faisais tout sur un coup de tête, à présent, j’étais plus réfléchie et je me rendais compte que c’était ça qui me torturais. Alors peut-être que ce cavalier mystère allait me changer les idées.

Je ne bougeais pas de ma place, d’un mouvement de poignet, je me faisais apparaître un verre de vin. « Voudriez-vous prendre un verre de vin avec moi ? » Un peu de compagnie ne me ferait pas de mal, je n’avais pas de mauvaises intentions envers lui, pour une fois… Après tout, pourquoi ne pas parler de mes soucis à cet inconnu ? Au moins, il ne me jugerait pas et il serait de bons conseils avec un peu de chance. Je buvais une gorgée de vin en le regardant. Il n’était pas désagréable à regarder d’ailleurs.

 

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