Je soupire. Je m’ennuie. Tout est trop calme. Beaucoup trop calme et j’en ai marre de patienter. Je comptais sur l’aide de la Méchante Sorcière de l’Ouest mais hélas, ça n’a pas fonctionné. Grand mal lui fasse tiens. Même mes statues de glace commençaient à devenir ennuyeuses. Il fallait que je me change les idées.
Assise dans mon fauteuil, je regarde autour de moi. Les choses commencent à devenir longues. Les choses avancent beaucoup trop doucement à mon goût. Je bouge la main et fais apparaître dans mon miroir ce qui se passe dans la Forêt Enchantée. Ils ont survécus aux Trolls. Oh oui. J’en ai entendu parler, bien entendu. Je soupire une nouvelle fois. Qu’ils profitent de la tranquillité. Ça ne va clairement pas durer.
Je me lève et me dirige vers une étagère sur laquelle sont posées plusieurs pierres de souvenirs. La Magie des Trolls est assez complexe quand on y pense mais quand on sait la contrôler, elle devient clairement très utile. J’en glisse une dans la poche de ma robe avant de bouger la main pour disparaître dans un nuage de fumée blanc mêlé de flocons.
Oui j’allais me rendre à Prend-elle. De toute manière, je n’étais clairement pas si loin que ça. Et qu’on le veuille ou non, ce royaume, j’en faisais partie et ça, personne ne pourrait le changer, pas même mes nièces. Lorsque je réapparais dans les couloirs du château, je regarde autour de moi et semble glisser sur le sol alors que j’avance doucement, sans le moindre bruit. Il ne faudrait pas que les gardes me remarquent.
Me cachant dans un coin, j’observe des gardes passer avant d’utiliser la magie pour trouver où se trouve ma nièce. Bien vite, les flocons me conduisent jusqu’à sa propre magie. Un petit sourire perle sur mon visage alors que je passe une mèche derrière mon oreille. Je me devais de faire une entrée remarquée auprès d’elle non ? Quoi que…Je pourrais peut être la jouer soft pour l’instant. A voir bien sûr où cela nous conduirait.
Arrivant derrière la porte, je souris avant de disparaître dans un nuage de fumée et réapparaît dans un coin de la pièce alors que la jolie blonde me tourne le dos. M’humectant les lèvres, je finis par reprendre la parole histoire d’annoncer ma présence.
« Bonjour Elsa. » m’annonçais-je alors « Surprise. » ajoutais-je avec un petit sourire.
J’étais certaine d’une chose. Je semblais bien être la dernière personne que ma nièce s’attendait à croiser.
J'étais dans les appartements que la reine Regina m'avait gentiment attribué, comme à Anna et Merida et d'autres revenus de New York désirant rester un peu dans la Forêt Enchantée pour faire le point. J'avais réalisé mes sentiments pour Mérida, ils étaient partagés et nous étions heureuses dans notre relation naissante. Je découvrais enfin ce que c'était que d'être amoureuse, aimer et l'être en retour. Je comprenais mieux le bonheur d'Anna à son union avec Kristoff, et aussi sa douleur de ne savoir où il était. Je venais d'avouer à ma petite soeur la nature de ce qui nous unissait, la reine Mérida et moi, et j'étais soulagée de la réaction qu'elle avait eue.
À présent, j'étais seule dans ma chambre à cogiter sur les événements actuels. J'avais fait envoyer à Arendelle plusieurs messagers pour prévenir mon royaume et ceux qui le géraient en mon absence, afin qu'ils se tiennent tous prêts si par malheur, une attaque se profilait aussi chez nous. Je savais que Mery en avait fait de même.
J'étais perdue dans mes pensées, un petit nuage faisant tomber de doux flocons au-dessus de ma tête, quand soudain, une voix me fit sursauter, trahissant la présence de quelqu'un que je n'avais pas invité. Je me retournai et me levai d'un bond de la chaise de la coiffeuse à laquelle j'étais attableé pour me retrouver en face de...
- Ingrid !
Son nom était sorti dans un souffle. Je sentis mon coeur se serrer. Que faisait-elle là ? Elle avait été la source de bien des ennuis dans de nombreux royaumes voilà quelques années, certains avaient mpeme peri sous ses ordres, complètement privés de leur libre arbitre. Et dire que cette femme était ma tante... Je ne savais ce qu'elle faisait ici, mais je redoutais la réponse. Soudain, une idée me traversa l'esprit et me glaça le sang. Façon de parler, le froid ne m'avait jamais dérangée.
- Est-ce toi qui as commandité l'attaque des ogres ?
Mon coeur battait la chamade à cette idée, mais cela semblait plausible, elle avait déjà réussi à manipuler des royaumes entiers peu à peu. Et en plus, elle m'apparaissait soudain. La coïncidence était trop grande pour en être une, mais je ne voulais pas accuser sans preuves, aussi m'étais-je contentée de lui poser la question. Malheureusement, même si elle me mentait, je n'avais pas le pouvoir d'Emma, qui consistait à savoir quand quelqu'un lui cachait la vérité ou disait totalement l'inverse.
Oui. Sans doute que je risquais gros de me présenter dans le palais de Regina mais je me devais de voir ma nièce et peu m’importe ce qui pourrait m’arriver. De toute manière, je sais me défendre, comme elle ou contre toute autre personne. Un léger sourire perle sur mon visage alors que ma nièce se rend compte de ma présence.
« La seule et l’unique » énonçais-je avec un petit rire, amusée de la situation.
J’étais vêtue de mon éternelle robe blanche, faisant clairement contraste avec le bleu représentant magnifiquement la blonde en face de moi. Ma nièce. Elsa. Qui me ressemble plus qu’elle ne l’imagine. Faisant le tour de ses appartements gentiment prêtés par la Reine, je finis par ramener mon regard vers la Reine des Neiges.
« Allons Elsa, penses-tu réellement que je puisse me rabaisser à faire appel à des créatures comme eux ? Quoi que l’ouïe des ogres peut être d’une sacré utilité bien qu’ils soient loin d’être amicaux. » énonçais-je à ma nièce.
Me dirigeant vers son lit, je fais finalement demi-tour avant de croiser les bras sous la poitrine.
« Personnellement, je suis plus du genre géants de glace, mais tu connais ça non ? » énonçais-je avec un léger sourire « ils sont plus robustes que les ogres, concrètement, si je devais m’amuser à vous attaquer, ce serait plus mon genre. Mais je ne suis pas là pour parler de ça, je suis venue te voir parce que tu m’intéresses. » énonçais-je alors.
Commençant à tourner autour d’elle, j’ouvre la paume de ma main avant d’y faire apparaître un flocon au centre.
« Tu sais Elsa, tu me ressembles plus que tu ne l’imagines. » expliquais-je alors « tu es ma nièce, l’hiver fait autant partie de toi que de moi, tu sais que jamais je ne m’attaquerais à toi ou ta soeur. Elsa, je peux t’apprendre à atteindre le plein potentiel de tes pouvoirs, tu es capable de bien plus que tu ne le crois. » énonçais-je avec un sourire, le regard toujours posé sur ma nièce « oh mais c’est vrai, il y a la rouquine… » lâchais-je alors.
Fermant la paume de ma main, je soupire avant de m’approcher de la cheminée.
« Ce palais porte bien son nom, ce que c’est sombre cette déco. » soufflais-je alors « pas assez frais à mon goût. » énonçais-je alors.
Ma tante Ingrid était là et je n'étais absolument pas à l'aise avec sa présence. Je savais ce qu'elle avait infligé aux royaumes du monde des contes voilà quelques années, j'en avais été informée un peu tardivement, il est vrai, et avec mes recherches pour retrouver Anna, je n'avais pas été d'une grande aide pour les autres, je le confessais. Aussi, les récents événements, à savoir l'attaque des ogres sur le royaume de la Forêt Enchantée appartenant à la reine Regina et au roi Robin me laissaient à penser que possiblement ma tante en était responsable, puisqu'elle faisait en ce moment acte de présence dans mes appartements. Bafouant les règles élémentaires de politesse, je lui avais directement demandé si elle était responsable. Elle nia tout, trouvant visiblement cela amusant et précisant que si ce fut elle, nous aurions été en présence de colosses de glace. Un frisson d'effroi me parcourut et un petit nuage translucide apparut au-dessus de ma tête, laissant choir sur moi des flocons de neige, sans que cela ne me fasse quoi que ce fut. Ma tante Ingrid me donnait froid dans le dos, elle était si calme, elle paraissait même réellement amusée par la situation alors que j'évoquais un terrible moment où des gens avaient perdu la vie ou leur domicile, d'autres avaient été blessés gravement. Je fronçai légèrement les sourcils.
- Tu trouves cela amusant ? Des gens sont morts... susurrai-je entre mes dents, outrée.
Elle arguait à présent que je lui ressemblais. Cela me faisait peur. Oh elle était magnifique, mais son coeur était visiblement glacé. Elle semblait n'éprouver aucune compassion pour le malheur des autres et je ne voulais surtout pas devenir ainsi. Non, j'avais Anna et Merida, je ne pouvais pas céder aux ténèbres. J'observai chacun des gestes d'Ingrid, elle se mouvait avec grâce, comme si les lieux lui appartenaient. Elle avait un tel charisme ! Et soudain, elle évoqua une rousse, refermant sa main sur le flocon qu'elle avait fait apparaître. Je savais pertinemment qu'elle parlait de Merida. Aussitôt, ma mâchoire se serra, mes sourcils se froncèrent davantage et je dis un pas déterminé vers ma tante.
- Je t'interdis de l'approcher !
J'avais été ferme comme rarement je l'avais été, et le nuage au-dessus de ma tête venait d'exploser. J'ignorais si ma tante avait tenu compte de ce que je venais de dire, elle parlait à présent du palais sombre. Mes yeux azur la fixaient sans comprendre où elle voulait en venir.
- Tu es venue pour me proposer des cours, est-ce cela ?Et quoi ? Vas-tu m'apprendre à sacrifier les autres, à terrifier mon peuple avec des géants de glace et me mettre tous les royaumes à dos ? Non merci, cela ne m'intéresse pas. Je suis très bien comme je suis.
Je soupirai.
- Pourquoi n'essaies-tu pas de te faire pardonner plutôt ? demandai-je ingénument sur un ton plus posé.
Pour tout avouer, je ne sais pas vraiment ce que je cherchais en venant auprès de ma nièce. Si peut être que je cherchais à l'amadouer, à en apprendre plus et peut être aussi à tenter de corrompre son petit coeur pour qu'elle marche sur mes traces. Je ne quitte pas Elsa des yeux. Voilà qu'elle se met à me parler de la Guerre des Ogres. Etais-je la source de ce problème ? Sans doute. Sans doute que non. Je ne comptais pas prendre la peine de lui répondre, tout du moins pas de la façon dont elle pouvait le concevoir. Je préférais nettement ironiser la chose, lui faire comprendre que demander de l'aide à des ogres n'étaient clairement pas ce que je préférais. Que j'étais plus calée en géant de glace. Mais qui de mieux qu'elle pour être au courant qu'ils étaient beaucoup mieux que les Ogres ? N'était-elle pas la créatrice de Marshmallow ? Soupirant, je ramène mon regard sur la Reine des Neiges.
"Elsa...Tu prends vraiment tout au premier degré. Je sais parfaitement que des gens sont morts mais comme je te le dis, ce n'est pas de mon fait. Ou peut être que si...mais je serais bien trop imprudente de te le confirmer en ces lieux, sachant parfaitement que tes hôtes apprécieraient de me voir démunie de mes pouvoirs et prisonnière ou que sais-je encore." énonçais-je alors avec tout le calme du monde, et un fin sourire au coin des lèvres.
Je savais parfaitement que l'ancienne Méchante Reine devait être verte, même si cela s'accommoderait plus à son aînée, que j'ai réussi à la mettre à genoux et qu'elle rêvait sans nul doute de pouvoir obtenir sa revanche. Faisant disparaître le flocon de neige que j'avais fais apparaître au creux de ma main, je pose mon regard bleu sur le visage de ma nièce et un petit sourire perle sur mon visage.
"Voilà Elsa, il suffit juste de trouver la petite faille pour te faire vaciller. Ne t'inquiètes pas, je n'approcherais pas de ta Reine, tout du moins, pas encore." lâchais-je alors en marchant un peu, observant aux alentours. L'obscurité décorative du palais de Regina était bien digne d'elle. Sombre, dénué d'intérêt. Me retournant, je ramène le regard sur Elsa riant très légèrement "Oh c'est donc comme ça qu'on me voit ? Charmant. Tu aurais tord de refuser mon enseignement Elsa, je te le dis sincèrement, tu n'as pas acquis le plein potentiel de ta magie et c'est bien dommage car tu serais capable de tellement plus que ce à quoi tu es réduite." lâchais-je alors avant de froncer les sourcils et de jeter un regard noir sur la jeune femme "Me faire pardonner ?!" lançais-je, à la fois surprise et en colère "Pourquoi devrais-je me faire pardonner mes actes alors qu'on ne pas même pas laisser une seule chance jadis ?! Pourquoi devrais-je me faire pardonner alors qu'on m'a poussée à devenir ainsi. Ta mère m'a enfermée dans cette maudite urne Elsa, c'est de sa faute si je suis comme ça. C'est de sa faute. Quand j'ai perdue le contrôle de mes pouvoirs et que j'ai tué Helga par accident, ta mère m'a enfermée, ta mère m'a traitée de monstre ! Toi tu perds le contrôle, tu plonges ton royaume dans un hiver éternel et tout le monde te pardonne. Pourquoi je devrais-je me faire pardonner mes actes alors que c'est ta mère qui en est responsable ?!" lançais-je alors, bien consciente que c'était trop facile de mettre tout ça sur le dos de ma petite soeur décédée mais cela me paraissait impensable de me faire pardonner ce que j'avais fais. Bien sûr, bien que je ne le dise pas, j'avais totalement conscience de ce que j'avais fait, de ce dont j'étais l'origine mais peu m'importait. Je voulais ma vengeance et personne ne m'empêcherait de l'obtenir.
Ma tante était présente en face de moi, près, bien trop près, et cela ne me rassurait aucunement. Elle était imprévisible, avec des idées bien à elle que peu de personnes partageait, en tout cas pas moi. Je redoutais ce qu'elle pourrait faire à Anna ou à Merida. Et aux autres évidemment. Que voulait-elle ? Me le dirait-elle clairement ? Je l'entendais parler avec tant de légèreté de ce qui s'était passé et cela me révoltait, je songeais aux pauvres gens décédés, ceux qui étaient blessés ou qui avaient tout perdu, et le lui fis remarquer. Je haussai un sourcil à sa réponse. Elle niait sa responsabilité dans cette histoire avant de finalement laisser planer le doute. Mon regard s'assombrit et les flocons se mirent à pleuvoir sur ma tête avec plus d'intensité avant d'exploser quand elle parla de Merida. La colère était montée en flèche dans mon être sans que je ne puisse la contrôler. Ingrid déclara qu'elle ne l'approcherait pas... pas encore. Ces derniers mots me mirent en rage et sans que je ne contrôle quoi que ce soit, mes mains s'étaient dressées devant moi, envoyant une onde de choc glacée vers ma tante alors que je hurlai.
- JAMAIS !!!
L'idée que Mery puisse être en danger me retournait littéralement toutes les cellules du corps, je ne pouvais accepter une telle éventualité, encore moins si la source du danger était ma propre tante !
Cependant, Ingrid avait raison sur un point : j'avais encore beaucoup à apprendre sur mes pouvoirs et comment les contrôler. J'étais loin d'être aussi forte qu'elle ou que la reine Regina, et si je voulais être capable de protéger ceux que j'aimais, il faudrait que je fasse un effort de ce côté. Je n'osai rien répondre car elle avait raison. J'émis alors la proposition qu'elle puisse se faire pardonner ses actes passés... Que n'avais-je pas dit ?! Ma tante Ingrid sembla se mettre dans une terrible colère, déblatérant des propos déplaisants à propos de ma mère. Je remarquai que, elle, se mettant en colère, ne perdait pas le contrôle. Je la regardai, sentant la tristesse m'envahir.
- Tante Ingrid... Ces personnes que tu accuses de ton malheur ne sont plus là... Alors sur qui veux-tu te venger ? Sur moi ? Sur le peuple d'Arendelle ? À quoi bon ? Ils n'y peuvent rien. Personne n'y peut rien. C'est à toi de réussir à devenir une meilleure personne pour qu'on te pardonne. Si tu continues à faire le mal, tu seras toujours seule...
Elle semblait presque jalouse que moi, l'on m'ait pardonné et pas elle... Mais moi, je n'avais pas tué ma soeur... Je n'avais tué personne, du moins pas que je sache.
Sa question me fit réfléchir. Avais-je peur d'elle ?
- Non ma tante, répondis-je en me redressant. Ce n'est pas de toi que j'ai peur, mais de ce que tu pourrais faire. Puis-je te proposer quelque chose ?
Je me raclai la gorge pour reprendre un peu de contenance, avant de plonger mon regard azur dans le sien.
- Si j'accepte que tu m'enseigne la magie, acceptes-tu de mettre de côté ton idée de vengeance ?
Je commençais à connaître le fonctionnement de ma nièce. Il suffisait de savoir de qui parler pour la faire rugir et ce n’est clairement pas qu’un mauvais jeu de mot étant donné que rien que le fait d’avoir évoqué que je ne prendrais pas -de suite- à la rouquine, ma nièce s’était mise en rogne, devant mon sourire amusée. Néanmoins, je n’en répondis rien. Je me contentais juste d’être là, auprès d’elle, très près, trop près. M’humectant les lèvres, je ne savais plus vraiment ce que j’étais venue chercher. Etait-ce juste de l’amusement de ma part ? Etais-je venue chercher de l’aide auprès de ma nièce ? Voulais-je simplement la rallier à ma cause ? Voulais-je me servir d’elle pour atteindre mon but et reprendre le pouvoir acquis jadis avant leur retour à tous ?
Peut être. Néanmoins, lorsqu’elle émis la proposition que je puisse me faire pardonner mes actes, je ne pu me retenir. J’étais furieuse, en colère, en rage même contre sa propre mère, ma petite soeur qui m’avait enfermée dans cette maudite urne pendant toutes ces années. J’étais malheureuse et cette vengeance avait pris naissance au creux de mes entrailles et ne demandait qu’à être assouvie. Cependant, je devais me rendre à l’évidence. Agir seule ne serait pas une mince affaire. Tournant le regard vers la Reine d’Arendelle, je finis par reprendre la parole.
« Je ne méritais pas de finir dans cette maudite urne Elsa ! Ta mère a eu peur de moi, elle m’y a enfermée alors que j'avais le plus besoin d'elle à ce moment là alors qu’avec toi elle… » commençais-je sans finir ma phrase.
Pouvais-je en vouloir à Elsa au fond ? Après tout, elle n’y était pour rien si contrairement à moi, ma soeur s’était contenté de lui demander de cacher ses pouvoirs. Me rapprochant de la blonde, je reprends néanmoins la parole.
« Tu sais…moi aussi j’ai caché mes pouvoirs pendant des années. Je ne sortais pas à la vue de tous, je vivais recluse. » énonçais-je alors.
Je voulais lui démontrer que nous avions plus en commun qu’elle ne semblait l’imaginer. Finalement, j’en vins à la regarder dans les yeux avant de lui demander si elle avait peur de moi. Serait-ce un avantage si cela s’avérait être le cas ? Un inconvénient ? Pourrait-elle être un atout pour moi ? Après tout, j’étais douée pour le double-jeu…Restant silencieuse plusieurs minutes, adossée contre la rambarde, je finis néanmoins par revenir auprès d’elle.
« Oh… » commençais-je avant de reprendre « je t’écoute. »
Voilà qu’elle m’énonce accepter que je lui donne des cours. Après tout, j’étais sans nul doute la mieux placée pour pouvoir lui apprendre à contrôler ses pouvoirs, ces derniers possédant une magie similaire à mes propres pouvoirs. C’était une idée mais je ne pouvais me résoudre à oublier ma vengeance. Elle était là. Elle faisait partie de moi. Je ne pouvais pas abandonner mon projet, je ne pouvais tout simplement me résigner à n’être rien de plus que…levant le regard vers Elsa, je finis par faire un signe de la tête.
« Je ne te promets rien Elsa mais j’essaierais. Cependant, je ne suis pas sûre d’être la bienvenue ici. Là est tout le problème. » énonçais-je.
Bien sûr, je me comporterais bien pendant un temps, je lui apprendrais le contrôle de ses pouvoirs mais quand le moment serait venu, j’agirais. Pourquoi ? Parce que c’est ainsi que je fonctionne et ça, personne ne pourra m’en dissuader. Néanmoins, j’étais assez intriguée du réel potentiel que pouvait posséder la jeune femme.
« Ta magie semble différer quelque peu de la mienne mais tu es puissante, tu n’as simplement pas confiance en ton potentiel. » énonçais-je simplement, doucement, regardant vers l’extérieur avant de ramener mon regard sur ma nièce « ça risque d’être intéressant. » énonçais-je avec un sourire, amusée.
Je pouvais ressentir toute la colère de ma tante, cette rage bouillonnante qui tourbillonnait en elle, j'en avais presque le tournis et je devais reconnaître que cela me terrifiait. Avais-je déjà ressenti tout cela ? Je ne le pensais pas. Même quand j'avais dû m'exiler dans les froides montagnes pour épargner mon peuple et ma soeur de mon pouvoir que je pensais destructeur, je n'étais pas en colère après qui que ce fut sinon moi-même.
Ingrid s'était tournée vers moi, le regard plus glacial que jamais et pour une fois, j'en avais eu froid dans le dos. La rage transpirait par les pores de sa peau diaphane, elle en voulait toujours à sa soeur, ma mère. J'eus peur qu'elle m'en veuille aussi parce que j'avais eu moins de malchance.
- La situation était différente, tante Ingrid ! Tu venais de tuer votre soeur ! Moi je n'ai tué personne... et peut-être aussi que ma mère avait fini par comprendre son erreur. Il s'en était écoulé, du temps, entre le moment où tu as été enfermée et celui où ma famille a découvert mes pouvoirs. Ne crois-tu pas en la capacité de tout un chacun à comprendre et apprendre de ses erreurs ?
J'ignorais si j'employais les bons mots, si au lieu de la faire réfléchir je n'allais pas attiser davantage son courroux, mais j'étais franche et je disais ce qui me semblait logique avec ma compréhension personnelle de la situation. Je ne voulais pas de mal à ma tante, je voulais qu'elle puisse se racheter pour ne plus être seule. Car moi aussi j'avais été seule. J'avais eu beau me persuader du contraire, la solitude n'était agréable qu'un temps. Ma soeur m'avait cruellement manqué durant ce laps de temps.
La proposition que je lui fis alors sembla trouver écho en elle, du moins, ce n'était pas un "non" catégorique, ce qui fit naître en moi un espoir, celui que ma tante Ingrid cesse enfin ses desseins de vengeance et qu'elle se réintègre à notre famille. Tout le monde ne s'en porterait que mieux, elle y compris, j'en étais persuadée. En contrepartie, j'acceptais qu'elle ne donne des cours de magie. Je reconnaissais volontiers mon incapacité à me maîtriser totalement. La présence de ma soeur m'aidait bien souvent mais je ne pouvais décemment lui demander d'être collée à moi sans arrête. Ingrid souleva un point : elle n'était pas la bienvenue. Il me faudrait travailler à sa réintégration.
- Je travaillerais à ce que ton image soit blanchie, ma tante. Et en attendant, nous pourrions nous voir un peu plus loin, si tu es d'accord.
Je prenais un risque, je le savais, mais que pouvais-je faire d'autre ? Je ne voulais mettre en danger personne et par-dessus tout, je voulais que ce pacte entre nous puisse fonctionner.
Elle commenta mes pouvoirs qui différaient un peu, souriant. Je répondis par un sourire timide, ne sachant trop comment réagir.
- Quand veux-tu commencer ? demandai-je timidement.
Je voulais lui montrer ma bonne foi. Si elle ne disait "tout de suite", je l'accepterais.
Avalant ma salive, je relève le regard vers la blonde. Respirant profondément, je finis par reprendre la parole.
« Je n’ai jamais voulu tuer Helga, c’est ce maudit duc de wiouselton ou wejesaispascomment, il m’a traité de monstre, il nous a menacées, j’ai juste voulu me défendre et j’ai touché Helga au coeur…je…Ce que j’ai vu dans le regard de ta mère Elsa, ma petite soeur, c’est de la crainte…quelque chose qu’elle m’avait promis de ne jamais ressentir à mon égard. J’ai essayé de lui faire comprendre que c’était un accident mais elle n’a rien voulu savoir… mais peut-être que je peux faire un effort pour envisager qu’elle puisse avoir compris ses erreurs et que…bref, je vais essayer. » énonçais-je
Pas sûr que ce soit si simple que ça. Après tout, passer toute sa vie à ruminer une vengeance et détruire plusieurs vies avec ça, c’était plus facile que d’essayer de s’améliorer, d’être bienveillante ou que sais-je encore. Pourtant, je voyais dans le regard de ma nièce de la sincérité, et peut être l’envie de bien faire les choses. Cependant, une part de moi continuait de croire que je devais laisser éclater cette rage au fond de moi.
Cependant, une fine et légère part de moi me chuchotait de saisir cette chance, de faire confiance à ma nièce, de lui apprendre tout ce que je peux lui enseigner. Peut être que c’était une bonne porte d’entrée finalement.
« D’accord » énonçais-je simplement.
Je n’étais pas dupe. Je savais parfaitement que ce ne serait pas facile de pouvoir blanchir mon image comme le dit si bien la jeune femme. Cependant, elle semblait prête à m’aider, alors je pouvais bien lui rendre la pareille. M’humectant les lèvres, je finis par reprendre la parole.
« Pourquoi pas maintenant ? » demandais-je avant de nous faire disparaître toute les deux dans un nuage de fumée blanc, mêlé à de la neige.
Réapparaissant dans une partie tranquille de la forêt, cachées du regard de la reine ou son époux, je pose mon regard sur ma nièce.
« Ici, on sera tranquille Elsa. » énonçais-je simplement « J’ai remarqué que tes pouvoirs prennent l’ascendant sur toi, ça doit être l’inverse. Tes émotions sont instables, il m’a suffit de te titiller un peu pour voir de la neige. » expliquais-je alors « as-tu peur de tes pouvoirs Elsa ? » demandais-je, curieuse.
Mon but premier était de protéger les gens que j'aimais, ma soeur, Merida, mon peuple, et les innocents bien sûr. Ma tante Ingrid avait si longtemps été une menace... Mais je voulais qu'elle ait une chance de se repentir et de se faire accepter. Après tout, tout le monde avait le droit à l'erreur. Certes, les siennes avaient coûté beaucoup de vies, mais ne pouvait-elle pas changer ? Si la reine Regina l'avait pu, pourquoi pas Ingrid ?
Ma tante me conta ce qui s'était passé quand elle avait tué accidentellement ma tante Helga que je n'avais jamais connue, et comment ma mère l'avait regardée. Je songeai immédiatement à l'accident qui était arrivé quand, très jeunes, Anna et moi jouions tôt le matin et que je l'avais blessée avec mon pouvoir. Tout comme elle, je ne l'avais pas fait exprès. Je réalisai alors combien ma mère avait pu avoir peur, ayant assisté à plus ou moins la même chose avec sa soeur qui avait perdu la vie. Son histoire me touchait donc particulièrement. J'appréciais cependant le fait qu'elle envisage un changement, cela me mettait en confiance. Je hochai la tête avec un léger sourire prudent. J'étais soulagée qu'elle n'ait pas refusé catégoriquement ma proposition.
J'avais donc accepté de la laisser m'entraîner à la maîtrise de mon pouvoir et en moins d'une seconde, nous nous étions téléportées hors du palais sombre. J'eus un léger tournis, n'étant pas habituée à ce mode de transport. J'avais vu des sorcières comme Regina ou Zelena utiliser cette capacité, et maintenant ma tante, mais j'étais moi-même incapable de le faire. Je devais reconnaître que j'admirais beaucoup ce talent. J'écoutai ensuite Ingrid me parler de mes émotions. Elle avait raison sur toute la ligne et cela me coûtait de l'admettre. Sans Anna, j'avais du mal à me canaliser.
- Non ! rétorquai-je vivement lorsqu'elle me demanda si j'.avais peur de mon pouvoir. Si, ajoutai-je finalement en baissant les yeux. En fait, j'ai surtout peur de blesser quelqu'un, comme c'est arrivé avec Anna lorsque nous étions enfants.
Je relevai mon regard azur vers ma tante. J'espérais qu'elle ne me jugerait pas. Elle semblait si forte, si sure d'elle, je devais reconnaître que c'était admirable,. Je faisais pâle figure en comparaison.
- Comment fais-tu pour avoir une telle maîtrise ? Je me doute que c'est beaucoup de travail... Y arriverais-je seulement un jour ?
J'avais toujours tellement de doute, j'avais vécu recluse seule en essayant de gérer ce flot de pouvoir qui grandissait en moi à mesure que moi-même je mûrissais, sans jamais réellement réussir à pleinement gérer tout cela.
Accueil
Mer 8 Nov - 11:52
