Les récents troubles qui ont secoué le Royaume ont profondément affecté ses habitants, plongeant bon nombre d’entre eux dans une grande perplexité. Certains, remplis de doutes, ont envisagé de renoncer à la magie pour éviter de se confronter aux inquisiteurs dont la menace planait sur ce nouveau chemin. D’autres, marqués par les horreurs du passé, se sont engagés solennellement à ne plus vivre la terreur des attaques féroces menées par les ogres, mobilisant toutes leurs ressources pour préserver ce qui pouvait encore l’être.
Dans ces temps troublés, l’âme du peuple réclamait avant tout la douceur apaisante de la réassurance et la certitude que personne ne les abandonnerait à un destin funeste. Robin comprenait parfaitement cette noble quête et s’engageait sans réserve à parcourir le Royaume pour porter secours à ses concitoyens et compatriotes.
Son altruisme le poussait à consacrer son énergie de toutes les manières possibles. Sa décision la plus récente consistait en une détermination indomptable : celle d’assumer la lourde responsabilité de former les générations émergentes à l’art du maniement des armes. Il embrassa cette mission avec une profonde conscience, reconnaissant l’importance de transmettre son savoir-faire aux plus jeunes pour qu’ils soient mieux préparés à se défendre. Pour accomplir cette noble tâche, il avait la chance inouïe de compter sur la participation assidue de sa fille Lina. Elle s’était révélée être une apprentie d’une dévotion rare, une élève talentueuse ayant acquis une solide expérience en suivant son illustre père. Cette relation complice entre le père et la fille constituait pour Robin une source incommensurable de fierté, renforçant les liens familiaux tout en favorisant l’épanouissement de chacun.
Cependant, ce jour-là, le roi se préparait à orchestrer une nouvelle expédition à travers le Royaume, mais cette fois-ci, l’objectif était purement diplomatique. Des émissaires avaient signalé les complications potentielles découlant des affrontements contre les ogres, qui avaient ravagé de nombreux royaumes voisins. Par conséquent, il était impératif de se rendre auprès des dirigeants des contrées voisines, d’engager une discussion profonde et constructive pour évaluer leurs besoins et leur fiabilité en ces temps troublés. Car il était bien connu que, dans les arcanes de la guerre, certains pouvaient facilement choisir le camp qui leur promettait le plus d’avantages. Même si Robin gardait cette vérité enfouie en lui, la Forêt Enchantée venait de sombrer dans une guerre contre un ennemi insaisissable, dont le vrai visage demeurait encore dans l’ombre de l’incertitude.
Robin se tenait donc fièrement en selle, chevauchant son destrier qui traversait les bois à toute vitesse. L’archer s’autorisa une pensée fugace : il aurait sans doute atteint sa destination plus vite à bord d’un véhicule à moteur, esquissant ainsi un léger sourire sur ses lèvres. Il devait admettre que Storybrooke et sa modernité lui manquaient par moments. En effet, le monde d’aujourd’hui lui privait des nombreux avantages offerts par la vie moderne. Cependant, il devait rapidement se ressaisir pour rester vigilant.
Il chevaucha ainsi pendant des jours, faisant halte la nuit aux abords des royaumes qu’il visitait. Ce soir-là, il fit halte dans une taverne qu’il connaissait trop bien. Il se trouvait près de Camelot, là où l’archer avait été adoubé chevalier avant d’être banni par le roi Arthur, sans raison apparente de prime abord. Mais cela était avant que le voleur ne découvre sa filiation avec le roi maudit. Robin ignorait les raisons de ce bannissement, et peut-être n’aurait-il jamais de réponse, car le détenteur d’Excalibur était, pour l’heure, transformé en arbre, tout comme Merlin. Du moins, c’était la situation récente. Ce que l’époux de Regina ignorait, c’est que l’enchantement s’était affaibli et que le roi déchu était à présent libre.
Robin fut donc discrètement hébergé dans cette taverne qu’il connaissait trop bien. Le propriétaire des lieux souhaitait ainsi lui éviter tout rassemblement ou réclamation. Le lendemain, l’apprenti roi reprit sa route avec peine. Après quelques minutes à galoper sur les routes sinueuses du royaume, l’archer s’accorda une courte pause près d’une paisible rivière. Il en profita pour se rafraîchir et laissa à sa monture l’opportunité de s’abreuver et de se nourrir d’herbe qui poussait à proximité.
Soudain, l’équidé se redressa et commença à s’agiter, incitant Robin à scruter les environs, qui semblaient anormalement calmes à son goût. Il s’approcha en douceur de sa monture, récupérant discrètement son carquois et son arc. Le cheval persistait à manifester son inquiétude, laissant présager la présence d’autres êtres en ces lieux.
« — Qui que vous soyez, je vous conseille de vous montrer. Autrement, je serai contraint de faire parler mes flèches. Et sachez que je ne manque jamais ma cible ! » déclara-t-il d’une voix ferme, tout en restant sur ses gardes.
Mes dernières rencontres m'ont convaincu de me rapprocher de mon royaume d'origine, sans doute la meilleure option qui puisse se présenter à moi pour que je sache enfin quel choix sera le mien pour la suite de mon aventure. Mes connaissances concernant Camelot datent d'avant mon trépas, autant dire que le royaume a surement évolué depuis, même si cela reste de la présomption de ma part. Si Arthur en est toujours au même point avec sa maudite dague disparue, je peux affirmer que rien n'aura changé. S'il est parvenu à convaincre la bonne personne de le renverser, il y aura du changement, et très probablement en bien. Du moins pour le peuple. Mon intérêt personnel est plutôt que rien n'ai changé. D'une, j'ai toujours une mort à rendre à mon père, de deux, il est plus facile de remplacer un mauvais roi qu'un roi aimé de tous ses sujets, et quand on démarre en étant un traitre reconnu, fils d'une traitresse reconnue, croyez bien qu'on apprécierait d'opter pour la facilité.
Cela fait cependant quelques jours que je longe la frontière sud de Camelot, celle qui est commune avec la Forêt Enchantée, sans oser véritablement pénétrer dans le royaume. Tout en m'étonnant de ne pas avoir déjà croisé l'une ou l'autre des patrouilles des chevaliers de la Table Ronde. De quoi me faire penser qu'il y a surement du changement dans l'air. Une pensée assez persistante pour me convaincre de m'aventurer plus avant, même si je maintiens ma monture à un rythme paisible et mon capuchon rabattu sur mon crâne, dissimulant mon visage. Autant éviter d'attirer davantage l'attention qu'un simple voyageur traversant le royaume ne l'attirerait.
Arrivant à proximité d'une rivière de ma connaissance, j'arrête mon cheval sous le couvert des bois, décidant d'examiner les lieux avant de sortir à découvert. Je descends de ma selle, accrochant rapidement les rênes de mon cheval à l'arbre le plus proche, pour aller jeter un œil à pieds. Un maudit merle piaille et décolle sur mon passage, trahissant ma présence pour qui sait être un tantinet observateur. Comme un maudit archer par exemple. Si je ne l'ai pas encore dans mon champ de vision, j'entends assez clairement sa voix et l'ultimatum qu'il me pose pour ne pas pouvoir prétendre le contraire.
"Les archers et leur foutu ego. Entend-t-on un épéiste se vanter du tranchant de sa lame? J'en doute."
Repéré, je sors donc à découvert, rabattant mon capuchon sur mes épaules avant de prendre la précaution de lever légèrement les mains devant moi, dans l'idée où le dit archer aurait la détente facile.
"Un chevalier de Camelot en porterait les armoiries en évidence sur sa tenue. J'en déduis donc que vous n'êtes pas plus du château que je ne le suis. Quel intérêt aurions nous à nous étriper et souiller le cours de cette rivière de notre sang?"
Je baisse les mains, reposant la gauche sur le pommeau de mon épée, d'un geste presque nonchalant, et la droite autour de la garde de ma dague. Je ne prétendrais en aucune façon être doué avec un arc dans les mains. Malgré les différents précepteurs qui s'y sont essayés, c'est à peine si je sais tenir cet instrument sans m'emmêler les mains dedans. En revanche, je sais parfaitement viser juste au lancer de couteau. Juste pour le signaler.
"Si nous nous montrions civilisés, pour cette fois? Je suis Sir Mordred. Que vous connaissiez au moins le nom de l'homme sur lequel vous comptez tirer à vue."
Mes yeux sombres restent plantés dans les siens, refusant de lui offrir le plaisir de me voir détourner le regard devant lui, alors même qu'un bruit de pas dans mon dos convaincrait presque mon instinct de me retourner. Au moins jusqu'à ce qu'il paraisse évident qu'il s'agit de mon cheval, ayant probablement brisé la branche fine à laquelle je l'avais attaché. L'une des règles que je m'impose est de ne jamais attacher solidement ma monture. Dans le cas où je trépasserai de nouveau, que l'animal puisse en réchapper, lui. Cela étant, il a la patience de ma mère, donc il ne m'attend guère longtemps avant de décider qu'il a trop attendu.
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Robin de Locksley
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♕ Lieu : Le Chateau sombre, dans la Forêt enchantée
Robin des Bois demeura immobile sous la voûte luxuriante des arbres séculaires, son arc bandé, une flèche prête à fendre l’air, tandis que les paroles de Mordred s’élevaient. Ses yeux aiguisés, pareils à des joyaux scintillants, scrutaient attentivement l’homme en face de lui, traquant la moindre nuance d’hostilité dans les détails de son visage. Les souvenirs des conflits passés pesaient sur ses épaules, chargées du poids de nombreuses batailles et de sombres moments pour l’époux de Regina. Néanmoins, la sagesse l’animait, l’incitant à préférer la prudence et la diplomatie dans un monde troublé.
Lorsque Mordred, d’un geste révélateur, relâcha la tension de sa main, révélant qu’il n’avait pas l’intention de dégainer son épée ou sa dague, Robin fit de même en relâchant lentement la tension de la corde de son arc. Il releva doucement son capuchon, laissant apparaître un visage marqué par les stigmates de la lutte, de la résilience et d’une certaine fatigue après des jours à cavaler aux quatre coins du royaume.
« — Je me nomme Robin de Locksley, jadis un voleur repenti, devenu le roi dévoué du peuple de la Forêt Enchantée », déclara-t-il d’une voix calme, imprégnée d’une détermination profonde. « — Les temps ont évolué, et il semble que nous privilégions à présent l’évitement des conflits futiles. »
Les tensions commencèrent à se dissiper, bien que Robin et l’inconnu demeurassent en alerte, tels des prédateurs guettant leur proie. « — Je partage entièrement votre point de vue quant à la stérilité de la violence », ajouta Robin avec un sourire énigmatique, comme s’il savait que les flèches décochées par la haine ne pouvaient mener qu’à la ruine. « — La paix mérite d’être préservée, surtout dans un monde déjà meurtri par les cicatrices de batailles passées. »
Il contempla les environs, où la tranquillité de la forêt, avec ses arbres séculaires aux racines profondément ancrées dans la terre, contrastait avec l’incertitude qui planait dans l’air, tel un brouillard léger masquant l’horizon. « — Si vous êtes en quête de Camelot, sachez que je me dirige également vers ce royaume pour y mener des affaires diplomatiques. Peut-être pourrions-nous faire route ensemble, ainsi éviterions-nous tout conflit inutile. »
Le voleur fait roi. Il faut vraiment que je me mette au courant des dernières nouveautés en terme de royauté dans les royaumes environnant le mien. Et dans le mien, en passant. Cela pourrait se révéler utile pour savoir à qui je dois reprendre le trône qui me revient de droit. Si je devais émettre une hypothèse? J'ai de gros doutes sur le fait que ma disparition ait contrarié les plans de ma mère bien longtemps. Je ne serai qu'à moitié surpris de la retrouver installée en lieu et place de Arthur. Ce que cela signifierai pour Guenièvre? Je n'ose l'imaginer.
"Les temps ont évolué en effet. A mon souvenir, la Forêt Enchantée était sous le pouvoir de la Princesse Blanche-Neige et du prince Charmant. Mais j'ai passé un certain temps loin de ces terres, il faut l'admettre."
Robin de Locksley... comme ce prisonnier devenu célèbre malgré lui dans les tréfonds de l'Enfer? Il semblerait que je n'ai pas été le seul à trouver une porte de sortie de cet endroit lugubre. Si cela nous offre un point commun non négligeable, j'ignore si nous partageons réellement le même point de vue concernant la violence et son inutilité. Je dirai plutôt que je choisis mes combats, et si je peux éviter d'être de nouveau tué, ou blessé, avant d'avoir pu rendre la monnaie de sa pièce à mon père, je ne vais pas me jeter sur la première lame ennemie venue pour savoir si elle est affutée ou non. Ensuite, j'imagine que ce sera de mon devoir de rappeler à ceux qui ne sauraient l'entendre à quel roi ils doivent faire allégeance. Si j'ai retrouvé la détermination que j'avais égaré dans l'idée d'accomplir mon destin? Tant qu'à être de retour au pays, autant en profiter pour faire ce qui doit être fait.
"Je ne suis pas convaincu de posséder autant de sagesse que vous en montrez là. Mais j'ai appris que celui qui provoque les batailles inutiles ne peut s'en prendre qu'à lui-même quand la lame ennemie lui perfore l'estomac."
Expérience personnelle? Nullement. La seule chose que m'a appris l'épée d'Arthur me transperçant le cœur, c'est d'être plus précis la prochaine fois, et surtout, de m'assurer qu'il est bien passé de vie à trépas avant de lui tourner le dos. J'aurai tout de même appris une leçon de mes erreurs passées, même si les héros dans le genre de celui que j'ai apparemment face à moi se diraient plutôt que la leçon à retenir, c'est de ne pas tenter de nouveau de tuer ce roi... ou qui que ce soit d'autre d'ailleurs.
"Oh croyez moi, chevaucher à mes cotés jusqu'au cœur de ce royaume est le meilleur moyen d'aller au conflit. J'ai un certain passif avec assez de gens influents de ce royaume pour supposer que certains sont encore en place aujourd'hui."
Arthur bien sur, Lancelot qui n'avait guère apprécié que Arthur se fie si facilement à moi alors qu'il avait senti quelle menace je représentais pour son roi, Morgane qui doit très certainement prévoir de me faire payer mon échec... Guenièvre qui m'en voudrait d'avoir attenté à la vie de son époux, ou d'avoir réussi à menacer ma propre existence? Ce qui me fait sourire à pleines dents, semblerait-il, alors que je remets le pied à l'étrier, reprenant rapidement les rênes de mon cheval, piaffant d'impatience, en attendant de savoir si je chevaucherai seul ou si nous chevaucherons à deux, finalement.
"Je ne serai pas contre votre compagnie, cela dit. J'imagine que chevaucher aux cotés d'un roi aide à convaincre les gardes d'écouter avant de tirer depuis le haut des créneaux."
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♕ Lieu : Le Chateau sombre, dans la Forêt enchantée
Robin observait attentivement Mordred, ses pensées naviguant dans les dédales du passé et du présent, tandis que le vent murmurait des secrets anciens à travers les feuilles des arbres séculaires. Il percevait la complexité de l’homme en face de lui, une figure sombre et mystérieuse portant les cicatrices de la vie, tout comme lui.
« — Les temps ont évolué, c’est vrai » admit Robin, laissant échapper un soupir à peine perceptible. « — La Forêt Enchantée a connu bien des bouleversements depuis les jours de Blanche-Neige et du prince Charmant. Les royaumes se sont entremêlés, les alliances se sont forgées et brisées, et les intrigues de cour ont souvent obscurci le soleil de la paix. »
Robin inclina solennellement la tête, une mèche rebelle de ses cheveux blonds caressant doucement son front. Il était parfaitement conscient des ramifications complexes qui régissaient les arcanes politiques et les dynasties souveraines. Mordred, de son côté, émanait l’aura d’un homme ayant enduré des épreuves distinctes qui avaient sculpté sa vision du monde, où la violence et le pouvoir dansaient une valse infernale. Le roi consacré de la Forêt Enchantée savait, avec une acuité aiguisée, que de telles disparités exigeaient un mélange subtil de prudence et d’adresse.
« — Votre détermination est digne d’éloges, Mordred. Même si nos visions divergent en certains points, je sens que nous pourrions éviter des conflits inutiles, » répondit Robin, sa voix empreinte de gravité. « — Personne ne souhaite des conflits inutiles, et je préfère croire en la possibilité d’un monde où les désaccords puissent être résolus sans effusion de sang. » murmura Robin d’une voix profonde, ses prunelles d’acier luisant d’une lueur singulière. Cependant, il savait que les ombres du passé pouvaient hanter le présent, et Mordred avait des comptes à régler avec des figures influentes de Camelot. Robin n’ignorait pas la complexité des relations dans ce royaume, mais il était déterminé à poursuivre sa mission diplomatique, cherchant à construire des ponts plutôt qu’à ériger des barricades.
« — Les fantômes du passé sont toujours présents, mais nous avons le pouvoir de décider comment les affronter, » déclara-t-il avec résolution. « — Quant à votre retour à Camelot, je suis prêt à vous accompagner. Les gardes seront certainement plus enclins à écouter lorsque le roi est à leurs côtés. »
Une note de respect fleurit en lui, une rare fleur dans le champ de ses pensées. Il percevait avec une netteté fascinante que l’homme face à lui n’était pas un simple antagoniste. En effet, chez le brun mystérieux, se laissaient entrevoir la détermination farouche et la rancœur brûlante, des flammes prêtes à embraser tout sur leur passage ou à être assujetties au bien commun. Il inclina légèrement la tête en signe de respect envers Mordred, reconnaissant la complexité de l’homme qui se tenait devant lui.
Laisant son regard errer vers l’horizon, le soleil, telle une plume dorée, se faufila entre les feuillages, créant d’insaisissables motifs d’ombre et de lumière qui dansaient sur son visage buriné. Puis, comme inspiré, Robin revint à lui. « — Alors, partons ensemble, si vous le voulez bien » proposa Robin, un mince sourire d’espoir dans les yeux. « — Le chemin vers Camelot peut être semé d’embûches, mais il est préférable de les affronter à deux que de se perdre dans les ténèbres en solitaire. Et puis, entre nous, je crois en les secondes chances. »
Le résumé de Robin sur les évènements survenus dans la Forêt Enchantée est plus que succinct, mais il n'a pas besoin de davantage de détails pour me faire comprendre que quels que soient les royaumes, c'est la même tragédie grecque qui se joue partout.
"Ah les intrigues de cour... Avec les histoires de famille, ça fait partie de ces choses dans lesquelles éviter de se retrouver mêlé. Au risque de comprendre trop tard que notre vie ne nous a jamais appartenu."
Si je parle en connaisseur? Si peu. Mon grand-père a abusé d'une femme en se faisant passer pour son époux, ma mère a abusé de mon père avant de lui effacer la mémoire, le tout sous couvert de rois, de royaumes et d'héritiers tous plus bâtards les uns que les autres, et je pourrais moi-même finir sur l'échafaud pour tentative de régicide, sans compter le fait que je ne suis pas resté insensible aux charmes de la reine Guenièvre durant mon séjour au château... sentiments qui n'ont jamais été dévoilés mais rien que de les ressentir est un crime de lèse-majesté dans le royaume d'Arthur... Lancelot en sait quelque chose. Bref, Storybrooke était une pause relativement appréciable quand on y repense.
"Un monde où les hommes parviendrait à comprendre qu'ils devraient faire front commun contre leurs véritables ennemis plutôt que de se quereller pour des broutilles? C'est un doux rêve."
Cela dit, sans doute que ma poitrine se gonfle légèrement de fierté quand il me parle d'éloges. Disons que je n'en reçois pas assez souvent pour ne pas y être insensible, même si je doute qu'il m'en offrirai encore s'il savait pour quoi je suis si déterminé. Tuer mon père, lui prendre sa couronne, le faire souffrir avant? Mes plans demandent à être précisés, encore. Si ils devraient pourtant être clairs dans ma tête depuis mon enfance passée à cracher sur ce fils bâtard d'Uther? Faut étudier un minimum le terrain avant d'y poser des plans. Et Camelot est un terrain inconnu pour moi aujourd'hui vu le nombre d'années depuis lesquelles je n'y ai pas posé les bottes, même si, Enfer et malédiction oblige, ça ne se voit pas franchement sur mes traits.
"Certains fantômes sont coriaces. Même l'Enfer n'est pas suffisant pour s'en débarrasser." Je me rend compte que cette dernière phrase, prononcée à mi-voix, était plus une réflexion personnelle qu'une part réelle de la conversation. Je relève mes yeux sombres vers les siens, écartant le sujet d'un geste désinvolte de la main. "Mais passons. Et espérons que ma présence à vos cotés n'entache en rien le succès de votre mission diplomatique.
En vérité, qu'il s'agisse d'Arthur ou de Morgane sur le trône, j'imagine que la meilleure manière de se faire bien voir de leur part serait de leur amener ma tête sur un plateau d'argent... oui, les réunions de famille seraient à n'en pas douter intéressantes s'il nous arrivait d'en avoir. Et s'il s'agit d'un autre sur la tête de qui repose la couronne? Je n'ose prétendre que ma réputation me précède à ce point, même si, le cas échéant, j'éviterai peut-être de me présenter comme le fils de Morgane... je pense que sa réputation à elle la précède, et de loin.
"Soit, je serai donc votre compagnon pour cette chevauchée. Et n'ayez crainte, je ne trahis que ceux qui m'ont causé du tord d'abord. C'est une question de principe."
Je lui offre un sourire franc avant de tourner bride, attendant qu'il remonte en selle, prêt à le suivre dès qu'il en prendra l'initiative.
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♕ Lieu : Le Chateau sombre, dans la Forêt enchantée
Le soleil, semblable à un orbe d’or, se mirait sur la silhouette de Mordred, projetant des étincelles fugaces qui dansaient sur le théâtre d’un affrontement verbal. L’air vibrait d’une tension palpable, électrisante et lourde de conséquences, comme si le destin de plusieurs royaumes se tissait au gré de leur échange.
Robin plongeait son regard dans l’obscurité des yeux de Mordred, s’efforçant de dénouer les secrets de son âme. Il percevait l’orage intérieur qui grondait chez son vis-à-vis, hésitant entre défiance et désir de compréhension. Toutefois, au cœur de la tempête, il discernait chez cet homme un fragment d’honneur, une flamme d’intégrité que Robin, dans sa générosité naturelle, s’acharnait à reconnaître malgré les voiles sombres. Cet instinct de déceler la bonté, même dans l’obscurité la plus dense, caractérisait Robin, qui jamais ne manquait de plaider en faveur de la rédemption.
La déclaration de Mordred portait les stigmates d’amertume et de résignation. L’archer altruiste, porté par le désir d’harmonie, mesurait la complexité de leur quête commune. Après un moment de silence méditatif, pesant les mots lourds de sens de l’homme ténébreux, il répondit avec une voix teintée de sagesse :
« — Les hommes s’évertuent trop souvent à se diviser pour des futilités, emportés par des querelles futiles au lieu de s’allier contre les menaces réelles qui pèsent sur nos terres. Je reste néanmoins persuadé que nous pouvons changer le cours des choses. Certes, je suis un optimiste : les tribulations de ma vie m’ont appris qu’il ne faut jamais abandonner foi en l’humanité, et qu’elle est toujours capable de nous surprendre par sa capacité à se transformer. »
Un silence serein s’immisça, permettant aux mots de se fondre dans l’espace qui les séparait, telle une brise légère éveillant les feuillages d’arbres millénaires. Le souverain examina à nouveau Mordred, tâchant de percer le voile de son essence insaisissable. Alors qu’il s’apprêtait à poursuivre, la phrase énigmatique de l’homme en face éveilla chez lui une vive perplexité. « — Que venez-vous de dire ? » s’enquit l’archer, intrigué par une allusion impromptue. « — Parliez-vous de l’enfer ? » Cette interrogation n’était qu’un murmure pensé à voix haute par l’archer, tandis que l’étranger, peut-être désireux d’effacer l’impact de ses précédents mots, reprit la parole avec une pointe d’appréhension. Il semblait craindre de compromettre la mission diplomatique de l’époux de la Reine, ce qui semblait accroitre la perplexité de l’ancien voleur.
« — Je dois avouer ma perplexité. Vous affichez des principes qui laissent entrevoir un homme de valeur. Cependant, vous laissez entendre que votre présence à mes côtés pourrait nuire à ma mission de paix. Ce qui me conduit à suspecter que vous avez, d’une manière ou d’une autre, trahi le souverain de ces terres. Est-ce là la vérité, ou suis-je égaré dans mes suppositions ? »
D'aucuns diraient que de traverser l'Enfer lui-même rend les hommes bons meilleurs encore. J'ignore si l'homme qui me fait face est réellement celui dont les rumeurs parlaient en Enfer, pour peu que j'ai un jour réellement pris intérêt pour une quelconque rumeur véhiculée par des vents parfois trompeurs, souvent discordants, mais si tel est le cas, j'ose penser que ces paroles semblent lui correspondre en tous points. A n'en pas douter, nous sommes deux opposés sur bien des choses, et pourtant, une part de moi se dit que je pourrai suivre un tel homme, bien davantage que celui dans le royaume duquel nous nous trouvons.
"Et j'ai appris de longue date que si les hommes bons ne peuvent que devenir meilleurs, les mauvais ne peuvent que devenir pires encore. Cela étant dit, l'enfer est pavé de bonnes intentions, et la frontière entre le bien est le mal est plus poreuse qu'on ne le pense." Je marque une pause, réfléchissant aux paroles prononcées, aussi bien de son coté que du mien. "Désolé, mais je pense que vous devrez être optimiste pour nous deux, aujourd'hui."
Tout comme mon évocation de l'Enfer n'était qu'une réflexion personnelle, qui ne s'attendait sans doute pas à atteindre ses oreilles, sa réaction n'est qu'un murmure, comme si chaque parcelle de son esprit se chamaillait avec sa voisine pour savoir si elle avait bien entendu ou non, si elle devait y prêter attention ou pas. Si j'avais encore des doutes sur le fait que l'homme face à moi ait réellement connu l'Enfer, sa seule réaction suffit à les disperser aux quatre vents. Je comprends cependant que c'est une conversation que ni lui ni moi ne souhaitons avoir, pas ici, pas alors que nous nous connaissons depuis un peu moins d'un quart d'heure. Allez savoir, peut-être en reparlerons nous un jour autour d'un verre de vin, mais pas aujourd'hui. Je me contente d'acquiescer légèrement, juste de quoi lui confirmer qu'il n'a pas imaginé l'allusion, avant qu'un autre sujet ne vienne le préoccuper. Avec raison, très certainement.
"Rares sont ceux à me considérer comme un homme d'honneur." Mains posées sur le pommeau de ma selle, je m'incline légèrement, reconnaissant du compliment. "Et malgré cela, je crains que vos suppositions ne soient exactes. J'aime ce royaume, j'aime ses habitants, et j'ai... je respecte profondément sa reine. Mais Arthur est la pire malédiction qui se soit abattu sur ces terres. Alors oui, j'ai tenté d'y mettre un terme. Et lamentablement échoué." Je me relève sur ma selle pour replacer ma cape sur la croupe de mon cheval, avant de me réinstaller proprement. "Mais je ne prétendrais pas être le héros de l'histoire. A cette époque, je vous aurais affirmé qu'il est dans l'ordre naturel des choses que les fils succèdent à leurs pères, sans savoir si j'aurai fait un meilleur souverain que lui ou pas. Aujourd'hui, la seule chose dont je sois sur, c'est que cet homme est néfaste à son propre royaume."
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Robin de Locksley
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Robin était attentif aux paroles de son interlocuteur, si bien qu’il parvenait à ressentir la gravité de chaque syllabe pesant sur l’atmosphère déjà lourde de leur rencontre. Il était manifeste que les révélations de Mordred ouvraient une perspective totalement inédite sur les enjeux se déroulant au sein des royaumes, mettant en lumière des vérités complexes et des dilemmes moraux jusqu’alors insoupçonnés.
Un voile de tristesse assombrit momentanément le regard de l’archer alors qu’il écoutait les confessions de son interlocuteur. Robin saisissait les motivations qui animaient Mordred, bien qu’il ne puisse approuver les méthodes employées. Cependant, une question demeurait dans l’esprit de l’ancien voleur : quel chemin emprunter désormais alors qu’ils étaient tous deux conscients des dangers qui les guettaient ?
Se redressant légèrement sur son destrier, l’époux de Regina fixa Mordred avec compassion. « — Vos paroles résonnent avec une sincérité troublante, Mordred. » Il marqua une pause et reprit de sa voix empreinte de réflexion. « — Les circonstances qui nous ont menés jusqu’ici sont complexes, c’est indéniable. Et les choix auxquels nous sommes confrontés semblent souvent dénués de toute clarté. Toutefois, malgré nos différences, je crois en la capacité de l’homme à se racheter et même à la possibilité d’embrasser la lumière après avoir erré dans les ténèbres. »
Presque aussitôt, il songea à Regina, qui était certainement la mieux placée pour parler de rédemption compte tenu de son propre parcours. Et rien que pour cette raison, cela valait la peine d’adopter une attitude positive. S’approchant, Robin chercha le regard de Mordred, désireux de partager une lueur d’espoir au milieu des ombres qui les entouraient. « — Vous avez peut-être échoué par le passé, mais cela ne détermine pas nécessairement votre avenir. Nous avons tous commis des erreurs, mais ce qui importe, c’est la manière dont nous choisissons de les réparer », déclara-t-il avec conviction.
« — Je ne prétends pas détenir toutes les réponses ni pouvoir effacer les cicatrices du passé d’un simple geste », poursuivit-il avec humilité. « — Mais peut-être qu’ensemble nous pouvons œuvrer pour un avenir meilleur et, qui sait, un avenir où les actes de chacun sont guidés par la noblesse de leurs intentions plutôt que par la quête du pouvoir. » Un sourire léger se dessina sur les lèvres de l’archer.
« — Et je me permettrais d’ajouter que même les plus grands héros ont connu des revers. Votre détermination à agir pour le bien de ce royaume et de ses habitants est louable, et votre échec ne devrait pas vous définir. »
Alors que l’archer partageait sa sagesse, une partie de la diatribe de son interlocuteur lui revint soudainement en mémoire. « — Vous parlez d’Arthur, est-ce de Pendragon qu’il est question ? » À cet instant, une vague de souvenirs submergea l’esprit du voleur qu’il n’était plus. Il se remémora ce lien étrange qui le liait au maudit souverain, autrefois ami, puis ennemi, autrefois inconnu, puis frère de sang. Depuis ces révélations, Robin n’avait pas eu l’occasion d’y réfléchir davantage, et c’était étrangement avec un parfait inconnu que ce lien refaisait surface.
« — Arthur s’est laissé corrompre par le pouvoir. Sans cela, peut-être n’aurait-il pas été une malédiction pour son royaume. » Alors qu’il se retrouvait bien malgré lui à imaginer ce que son demi-frère aurait pu être sans sa quête frénétique de pouvoir, Robin fut pris de court par les paroles de Mordred. « — Les fils succèdent à leurs pères ? » lança-t-il en fronçant les sourcils, puis il observa Mordred attentivement, cherchant à déceler dans son apparence une vérité qui lui échappait. « — Mais qui êtes-vous ? »
Robin sentit une vague d’appréhension le traverser. Il continua à scruter attentivement le visage de Mordred, cherchant à percer le mystère qui l’entourait. Les mots de ce dernier résonnaient dans son esprit, semant le doute quant à la véritable identité et aux intentions de cet homme étrange.
We’re here now,and this is true.
Dernière édition par Robin de Locksley le Ven 29 Mar - 11:16, édité 1 fois
Les paroles de Robin ne tombent pas dans l'oreille d'un sourd, même si mon silence pourrait lui faire penser que son monologue ne m'intéresse pas. En vérité, je sais déjà que j'y repenserai certainement dans les jours à venir, ressassant ses paroles pour en extraire chaque vérité, demi-vérité, mensonge et demi-mensonge, comptant sur mon expérience en matière de manipulation pour faire la part des choses entre le dit et le non dit, le verbal et le gestuel, bref, tous ces petits détails qui importent pour déterminer le sens réel d'une conversation.
"Vous me prêtez bien trop de crédit. Et je crains de vous avoir conduit à la méprise par de trop belles paroles, et ce même si mes mots n'étaient pas mensongers. L'occasion m'a rarement été donnée de rencontrer homme si honorable, et j'imagine avoir voulu apprécier une telle conversation avant que ma vérité ne me revienne au visage."
Les indices que j'ai laissé filer dans mes paroles finissent par faire sens dans son esprit, je l'observe sur son visage un instant avant qu'il ne finisse par me demander mon identité, une étrange inquiétude pouvant se voir sur ses traits. Une inquiétude que je ne parviens pas à expliquer, à moins que mon nom ait finalement traversé les frontières du royaume de Pendragon, ce qui, je l'avoue en toute humilité, ne m'avait pas réellement traversé l'esprit.
"Je suis le bâtard honni d'un homme qui tenta de le tuer le jour même de sa naissance, et parvint à ses fins bien des années plus tard, et d'une femme dont la folie n'a d'égal que le machiavélisme, et qui n'hésita pas une seconde à l'envoyer grandir auprès d'une noirceur plus grande encore que la sienne pour avancer ses projets. Je suis Mordred Pendragon. Je suis le fils d'Arthur et de la fée Morgane, pupille de la Fée Noire, et élève de Maléfique."
Je lui offre un sourire penaud, pour ne pas dire vaincu, me trouvant tout à coup incapable de relever le regard vers lui. Répondant à mon humeur, Argo se fait plus nerveux, et je dois même poser une main sur son encolure pour le calmer alors qu'il se campe sur ses postérieurs, soulevant très légèrement ses antérieurs du sol.
"J'imagine que ma réputation n'a pas besoin de celle de mes géniteurs pour ne pas être reluisante. Alors je ne vous en voudrais pas si votre main se porte à votre arme. La mienne n'en fera pas autant. J'étais et je reste sincère dans mes paroles. J'aurai aimé avoir de meilleurs modèles que ce qui m'a été offert jusqu'à présent."