Alors qu’Ella fut tout juste couronnée et mariée, elle n’eut que d’autres choix d’organiser un bal avec les royaumes avec lesquelles le sien commerçait. Alors elle organisa tout cela dans une très belle cérémonie.

Ella n’avait bien entendu pas l’habitude d’organiser des bals, étant été femme de chambre pour la grande partie de sa vie, alors le jour de ce fameux bal, elle fut très stressée. De plus, certains nobles voyaient d’un mauvais œil qu’une roturière puisse se marier avec le prince et diriger un royaume.

A vrai dire, Ella se débrouillait comme elle pouvait, elle n’avait pas l’habitude de se tenir, de manger avec dix couverts différents, mais c’était une habitude à prendre.

Cendrillon enfila alors le jour du bal une très belle robe rouge bordeaux pour accueillir les royaumes voisins. Ils arrivèrent alors un par un, la belle jeune-femme essayait tant bien que mal de cacher son stress, elle avait appris chaque nom de chaque noble à partir de peinture, de portraits que les artistes du royaume avaient fait. Mais c’était compliqué à tout retenir, surtout lorsqu’il y avait des centaines de personnes à apprendre par cœur.

Cependant, elle avait bien retenu le nom d’une jeune fille : Belle. Tout le monde disait qu’elle portait très bien son nom, alors quand elle sortit de son carrosse, avec sa famille, Ella ne put que confirmer. Cette jeune femme paraissait douce et courageuse, gentille et attentionnée. Cendrillon se sentit presque tout de suite en confiance.

Le royaume de belle étaient les derniers à arriver, alors quand ils montèrent les célèbres escaliers où Ella avait perdu sa chaussure de verre, elle les salua un par un, avant de se retourner vers Belle, avec un petit sourire gênée :

« Bonjour Belle, bienvenue dans notre Royaume. »

Dit-elle avec une petite révérence, Sean parlait avec sa famille, ils avaient l’air de se connaître, Ella, quant à elle, ne connaissait personne, alors ne savait pas vraiment comment réagir. En souriant à Belle, ils commencèrent à entrer dans le palais.

Ce jour-là, une invitation arriva au château du père de Belle. Et pas n’importe quelle invitation, il s’agissait d’une invitation à un bal donné en l’honneur du mariage de Cendrillon. La jeune femme était toute excitée, cela faisait un moment qu’elle ne s’était pas rendue à une fête de ce genre avec ses parents. Elle pourrait ainsi avoir une nouvelle robe pour l’occasion. Cependant, malgré son enthousiasme, elle ne put s’empêcher d’avoir un petit pincement au cœur, ça allait être son premier bal sans sa mère… Cette dernière était morte depuis deux ans à présent, comme le temps passait vite…

Elle avait hâte de voir comment allait être le bal, elle savait que Cendrillon n’avait pas l’habitude d’en organiser. A vrai dire, tout le monde le savait, cette jeune femme n’était pas du milieu de la noblesse et ça devait être difficile pour elle de porter cette fête importante à bout de bras. Elle espérait que son mari la soutiendrait dans cette démarche qui était importante pour elle, car ce fameux soir, Cendrillon devrait faire ses preuves, et même si Belle ne l’avait jamais vu, elle ferait tout son possible pour la soutenir.

Afin d’honorer la mémoire de sa mère, Belle décida de porter une robe qui lui avait appartenu dans le passé. Son père trouva qu’il s’agissait d’une excellente idée et il versa une petite larme de fierté.

Le jour du bal arriva à grand pas, Belle se leva tôt afin d’être prête à temps. Entre la coiffure, le maquillage et l’habillage, il allait falloir compter quelques heures. Tout ça pour une soirée qui en durerait tout autant, mais ce soir-là, Belle espérait bien s’amuser. Avec un peu de chance, elle pourrait peut-être rencontrer un gentil homme et peut-être, si son père le permettait, le fréquentait et se marier ? Dans ce genre de soirée, tout était possible.

Après une bonne heure de carrosse, Belle et son père finirent par arriver au Royaume de Cendrillon et de son mari, la jeune femme ne s’y était jamais rendue et trouva qu’il était vraiment magnifique. Lorsqu’elle descendit du carrosse, elle vit Cendrillon qui l’attendait au sommet des marches avec son mari. Elle lui fit un joli sourire et monta les marches en compagnie de son père.

Cendrillon était vraiment très belle, la jeune femme ne la connaissait pas, mais elle avait vu son portrait et elle la trouvait quand même mieux en vrai. Sans quitter son sourire, elle arriva devant Cendrillon et son mari et elle les salua à son tour.

« Bonjour Cendrillon, je suis vraiment ravie de vous rencontrer. J’ai été ravie de recevoir votre invitation. »

Le père de Belle et le mari de Cendrillon commencèrent à parler. Il faut dire qu’ils s’étaient déjà rencontrés à une autre période. Belle resta donc en retrait avec Cendrillon, elle sentait que la jeune femme allait avoir besoin de soutient.

« J’ai hâte de voir ce que vous nous avez préparé. Votre robe est absolument magnifique. »

Elle essayait de la rassurer comme elle pouvait et lui prit doucement le bras. Oui, ce n’était pas vraiment dans le protocole mais Belle s’en fichait, elle voulait montrer à Cendrillon qu’elle était là pour elle.

Le père de Belle paraissait un home absolument adorable, rare dans la haute noblesse… En effet, quand elle vit Belle et sa famille monter les marches, elle trouva sincèrement qu’ils étaient la famille la plus accueillante du bal : cela rassura quelque peu Ella.

Sean et le père de Belle commencèrent à discuter quand Ella resta à l’arrière. Belle commença alors à parler, d'après le ton de cette dernière, le surnom d’Ella faisait plutôt joli. En effet, depuis son couronnement, Ella était connue dans tout le royaume sous le nom de Cendrillon, beaucoup d’histoires étaient racontées aux jeunes filles sur l’amour véritable et la rencontre entre le prince et Ella. En conclusion, Ella était plutôt fière de son surnom, qui, à l’origine n’était pas un compliment du tout…

Ella observa Belle quand elle parlait : cette dernière portait réellement bien son nom, elle était magnifique, les traits fin, un visage sublime et un corps tout aussi beau : elle était sûrement l’une des plus belles femmes du royaume si ce n’est la plus belle.
Aux mots de Belle, Cendrillon fut légèrement rassurée, en effet, son ton posé et doux était totalement rassurant.

« Je suis également ravie de notre rencontre, et je suis enchantée de savoir que vous êtes heureuse d’être à ce bal. »

Et ce n’était sûrement pas le cas de tout le monde : si Belle était heureuse, certains ne l’étaient pas, jugeant sûrement Ella indigne d’être aux commandes de ce royaume, d’être une reine alors qu’à l’origine, elle était une simple roturière. Cependant, si il y avait bien une chose qu’Ella ne cacherait jamais c’était bien son passé difficile.

Alors rassurée des mots de Belle, elle le fut d’autant plus lorsqu’elle resta à ses côtés pendant que Sean et le père de Belle discutèrent ensemble. Belle la complimenta, et la rassura. C’était adorable de sa part : elles se connaissaient à peine, et pourtant la jeune-femme était si douce, si… rassurante et amicale.

Après cela, la princesse prit le bras de Cendrillon, ce qui mit totalement en confiance cette dernière : ce n’était peut-être pas dans les règles de la noblesse, mais c’était en tout cas le geste et l’attention la plus rassurant que l’on aurait pu faire à Ella. Désormais plus détendue, elle répondit à Belle sur un ton en accordance avec son attitude :

« J’espère que cela va vous plaire, cela fait déjà un petit bout de temps que j’organise ce bal, et comme je n’en ai jamais fait auparavant, j’espère qu’il sera à la hauteur des attentes de tout le monde. »

Le bal se devait être parfait : il était décisif pour la réputation du Royaume et surtout pour celle d’Ella, si elle ratait ce bal, cela serait une catastrophe pour sa réputation. En effet, les nobles n’étaient pas enchantés, pour la plupart car la famille de Belle avait l’air d’être une des rares exceptions, à ne pas adhérer à ce qu’Ella dirige ce royaume. Heureusement que Cendrillon avait le soutien du « peuple », qui eux, adulaient leur reine.

Belle complimenta alors la robe de Cendrillon, ce qui la fit sourire un petit peu plus : Ella l’avait faite faire sur-mesure par les plus grands couturiers du pays. De plus, elle avait essayé le bordeaux, sa couleur habituelle étant le bleu.

« Oh merci, c’est vrai que depuis que je suis avec Sean, mes robes sont toutes plus belles les unes que les autres. Celle-ci est jolie, je trouve que ça change du bleu ! »

Finit-elle sur une touche légèrement humoristique, un certain signe qu’Ella faisait à Belle pour la remercier d’être aussi gentille et attentionnée. Cendrillon fit alors attention à la robe de la princesse : elle était magnifique, lui allait à la perfection. Elle lui renvoya alors le compliment :

« Votre robe est également sublime, je trouve qu’elle vous va à merveille. Les détails sont superbes, si ce n’est pas indiscret, puis-je vous demander par quels couturiers a-t-elle était faite ? »

Cendrillon souhaitait réellement savoir par qui cette robe était faite : les détails étaient poussés à l’extrême, vraiment magnifique. En discutant, les femmes entrèrent bras dessus-dessous dans le palais devant les gardes.

On dit toujours que l’on garde le meilleur pour la fin, ce fut le cas pour les derniers arrivant. Il n’y avait vraiment pas plus gentil que le père de Belle. Ce dernier n’avait jamais obligé sa fille à faire quoi que ce soit contrairement aux autres Souverains. Quand elle devait faire quelque chose qui risquait de la contrarier, son père parlait longuement avec elle et essayait de la raisonner.

Belle savait très bien que la nouvelle Souveraine allait réussir le défit qu’on lui avait donné. Son instinct la trompait rarement. La robe bordeaux que portait Cendrillon était vraiment magnifique, Belle en avait presque était jalouse, mais elle trouvait que cette couleur ne lui allait vraiment pas au teins. Lorsqu’ils montèrent les escaliers, la jolie brune constata que Cendrillon n’avait négligé aucun détail, elle avait mis des bougies tout le longs des marches pour éclairer un peu le chemin jusqu’au château et donner un aperçu de l’ambiance à ses invités.

La jeune femme disait toujours ce qu’elle pensait, elle avait toujours su trouver les mots pour rassurer son entourage. Elle se doutait très bien de la pression que Cendrillon devait avoir sur ses épaules à ce moment précis. Belle avait aussi organisé un bal pour sa majorité, sa mère voulait lui montrer ce qu’elle devrait faire le jour où elle serait reine à son tour. Elle se souvint de la pression qu’elle avait ressenti le jour j et le soulagement qu’elle avait eu quand elle avait vu que tout le monde la soutenait et été compréhensif.

« Oui, j’en suis vraiment enchanté Cendrillon, j’ai hâte de voir ce que nous réserve la suite de cette délicieuse soirée. »

La jolie brune ne comprenait pas pourquoi les autres personnes étaient si méchantes avec Cendrillon. Cette jeune femme était douce et gentille. Pendant une fraction de secondes, Belle se rendit compte qu’elle ne l’avait pas appelé Ella mais Cendrillon. Elle espérait vraiment qu’elle ne l’avait pas vexé en l’appelant par son surnom. Si tel était le cas, elle en était vraiment désolée.

Prendre le bras d’une autre femme n’était pas trop protocolaire, mais Belle s’en fichait. Ils étaient les derniers arrivés et toutes les autres personnes étaient déjà entrées. Et puis, elle voulait détendre Cendrillon le plus possible, car elle savait très bien que lorsqu’ils entreraient dans la grande salle, tout le monde allait les regarder.

« Ne vous inquiétez pas, je suis certaine que ce bal serait parfait et qu’il sera à la hauteur des attentes de tout le monde. Ne faîtes pas attention à leur mine renfrognée, ils vont tout faire pour vous déstabiliser, mais on est tous derrière vous. »

La jeune femme savait très bien que tout le monde dans la salle, ferait tout pour déstabiliser la pauvre Ella. Belle était ravie de traverser cette épreuve avec elle, elle la soutiendrait et elle savait très bien que le mari d’Ella en ferait tout autant.

Ella était magnifique et Belle était persuadée qu’elle était capable de grande chose, il fallait juste qu’elle gagne un peu en assurance.

« Oui, je suis d’accord avec vous, ça change du bleu et je trouve que ça fait ressortir la couleur de vos yeux. »

Comme toutes personnes bien élevées, Ella lui rendit le compliment. Elle lui dit que sa robe était magnifique et elle lui demanda quel couturier l’avait fait. Belle ressentit un petit pincement au cœur, cette robe avait appartenu à sa mère, son père le lui avait offert pour leur anniversaire de mariage.

« Je vous remercie pour votre gentil compliment. Pour vous dire la vérité, je ne sais pas du tout qui a créer cette robe. Elle appartenait à ma mère, mon père le lui a offert le jour de leur anniversaire de mariage. »

Il fallait qu’elle change de sujet et vite car elle ne voulait par parler de la mort de sa mère et elle ne voulait pas non plus se poser en victime. Cette soirée était celle d’Ella après tout.

L’organisation d’un bal était une chose, mais le règne était une chose complètement différente. Et ça, il fallait que Cendrillon se le mette bien en tête. Car le jour où elle aurait le peuple qui viendrait pour des doléances, ça n’allait pas être une partie de plaisir, Belle savait très bien qu’ils allaient la tester sur tous les fronts et qu’ils ne lui laisseraient aucun répit. Mais la jolie brune ne voulait pas lui gâcher la soirée en lui faisant peur, elle allait juste faire en sorte d’être là pour elle au fur et à mesure que la soirée allait avancer, lui expliquant ce qu’elle devait faire ou dire en étant le plus discrète possible.

« Je suis certaine que vous allez réussir votre défit haut la main et que tout le monde sera impressionner par l’organisation de cette soirée. Tout le monde va s’en souvenir longtemps j’en suis certaine. »

C’était bien qu’elle ait confiance en elle, Belle ne pensait absolument pas le contraire, mais il ne fallait quand même pas qu’elle prenne trop la confiance non plus, la chute n’en serait que plus douloureuse. Cela dit, Belle serait là pour la rattraper mais elle ne pourrait pas sauver les pots cassés à sa place. C’était à elle de faire ses preuves et elle espérait sincèrement que personne ne ferait exprès de tout faire rater juste pour prouver que tout le monde avait tort de faire confiance à une pauvre roturière.

« Oui, je ne vais pas vous mentir, vous allez devoir faire vos preuves et ils vont vous mettre la barre de plus en plus haut et être de plus en plus exigeant avec votre personne. Mais rassurez-vous, toutes les personnes qui vous aime seront derrière vous en cas de besoin. »

Belle était contente que Cendrillon lui dise tout ce qu’elle pensait et tout ce qu’elle ressentait, car elle savait très bien qu’elle avait une immense pression sur les épaules et qu’il était plus prudent qu’elle évacue tous ses doutes avant d’entrer dans la fosse aux lions. Protocolaire-ment, ça ne se faisait pas, mais Belle ne comptait pas en parler à qui que ce soit.

« Je sais que vous avez vécu des situations et des épreuves relativement difficile, mais ils ne vont pas vous ménagez malgré tout bien au contraire. Ils vont tout faire pour vous tirer vers le bas, il va donc falloir que vous vous montriez forte même si je sais que vous allez assurer. Nous avons confiance en vous et vous savez parfaitement ce que vous avez à faire, en cas de souci, je serai là, ne baissez pas votre assurance d’accord ? »

Belle voulait lui faire comprendre qu’elle serait là pour elle et que tout se passerait bien. Plus les deux jeunes femmes parlaient, plus la porte se rapprochait, il allait bientôt être temps à Cendrillon de faire sa grande entrée au bras de son mari. La jolie brune lui fit son plus beau sourire.

« Tout le plaisir est pour moi. » Et elle lui fit une jolie révérence.

La conversation repartit sur sa mère et Belle se figea un peu. Durant toute son enfance, elle avait toujours été très proche de sa mère et cette perte avait vraiment été horrible pour elle. Depuis la mort de cette dernière, c’était la première sortie que Belle avait accepté de faire, elle sentait la présence de sa mère un peu partout et ça l’aidait à avancer. Elle savait que sa mère ne voulait pas la voir triste et renfermée, alors, elle essayait de donner le meilleur d’elle-même.

« Mon père a toujours eu d’excellent goût pour les robes, ce qui a toujours fait rire ma mère d’ailleurs. Un jour, elle lui a même demandé s’il ne voulait pas en porter une. Ce sont d’excellents souvenirs qui resteront à jamais gravé dans mon cœur. Nous avons donc un point commun et je suis soulagée de pouvoir partager ma peine avec vous. Mais il faut que l’on se reprenne à présent, car même si nos mères ne sont plus présentes physiquement, elles sont dans nos cœurs. »

Belle sentit ses larmes monter mais elle se reprit bien vite. Ce n’était ni le lieu ni le moment, tout le monde arrivèrent vers les portes qui n’allaient plus tarder à s’ouvrir. Belle alla faire une dernière accolade à Cendrillon et elle alla reprendre rapidement sa place à côté de son père.

Belle dit alors que cette soirée, tout le monde allait s’en souvenir durant longtemps, Ella l’espérait bien entendu : mais dans le bon sens du terme, car tout le monde pouvait se souvenir de la réussite de cette soirée, soit de l’humiliations publique d’Ella, soit de la réussite de la nouvelle reine ayant pu faire un début de preuves : car ce bal était une chose, une première approche, mais régner sur le royaume et garder bon contact avec les royaumes voisin, s’en était une autre.

« Eh bien c’est ce que j’espère à vrai dire... Ce sont mes premières preuves, et je ne dois pas les rater. »

Sa voix vacillait légèrement,  elle savait que ce qu’elle faisait ce soir, ce n’était pas pour elle, car, en soit, elle n’avait pas peur de ces personnes, ayant été rabaissée toute sa vie : elle avait peur pour son royaume, déjà que se marier avec une roturière était mal vu, si en plus Ella n’était qu’une pimbêche ne sachant organiser un bal, ce serait la catastrophe.

« Je sais très bien, et j’ai peur qu’ils partent avec une image encore plus mauvaise de moi que quand ils sont arrivés. Je ne veux pas que le Royaume de Sean, enfin, notre royaume… soit dénigré pour les échanges, qu’ils soient de courtoisie ou commerciaux. »

La dernière phrase de Belle fit sourire et rassura profondément Cendrillon : ses proches étaient évidemment là pour elle, pour la soutenir. De plus, Belle était depuis maintenant dix minutes très rassurante, et vraiment adorable.
Par la suite, la princesse conseilla à Ella de ne pas se laisser déstabiliser, de ne pas perdre en assurance, du moins devant eux. C’était logique : ils testeraient Cendrillon pour voir ce qu’elle vaut, ils n’allaient pas la ménager, d’autant plus qu’elle n’était pas originaire de la même classe sociale que ces derniers. Cendrillon sourit sincèrement à Belle, en lui disant :

« Merci pour vos précieux conseils, et surtout, merci d’être honnête avec moi. » En effet, c’était beaucoup mieux pour Ella que Belle lui dise la vérité, en lui disant que les personnes dans la salle n’allaient pas la ménager, Cendrillon ne pouvait donc pas être prise au dépourvu, pensant qu’ils allaient être cléments : Belle l’avait prévenue et la jeune reine pouvait donc prévoir le coup.
« Je vais faire tout mon possible pour ne pas flancher et rester, entre guillemets, sûre de moi pour leur prouver qu’ils se sont peut-être trompé sur mes capacités…  Et, je vous remercie encore, d’être là pour moi. »

Le discours de Belle sur leurs mère mit des étoiles dans les yeux à Cendrillon : elle se rendit alors compte que ce discours était la plus belle, et la plus rassurante des choses  qu’elle pouvait entendre, de plus, elle vit ce regard dans les yeux de Belle, ce regard qui ne trompait pas : elle était émue, et pensait à sa mère, ce qui fit alors monter les larmes à Ella aussi. Elle se reprit bien vite : ce n’était absolument pas le moment de pleurer…

« Vous ne savez pas à quel point ce que vous venez de dire me rassure et me réconforte dans cette situation, elles sont dans nos cœurs et sont là dans les bons, comme es mauvais moments. »

Elle boucla alors le sujet, avec une dernière vague d’émotion lui montant aux yeux. Elles arrivèrent alors devant la porte principale, le sang ne fit qu’un seul tour dans la tête de Cendrillon : elle imaginait tous ces regards posés sur elle, Belle fit une dernière accolade à Ella et alla vers son père. Ella, pétrifiée, fit un dernier sourire stressé à la princesse. Sean vint se poster à côté d’elle, et ils se firent un petit mouvement de tête, pour se rassurer l’un et l’autre. C’était une grande étape pour tous les deux, et ils ne devaient pas se louper. Quelqu’un, Ella n’arrivait même plus à savoir qui, annonça l’arrivée du roi et de la reine, Ella et Sean s’avancèrent alors sous l’escorte des gardes, sous les regards parfois doux, parfois jugeurs, parfois secs, parfois agréables de tous les nobles des différents royaumes.

Cendrillon et son prince s’avancèrent tous deux vers une estrade pour pouvoir faire leur discours de bienvenue. Pour faciliter les choses à sa femme, Sean commença à parler, présentant le royaume, et se présentant lui-même, ensuite, Ella dut à son grand malheur parler à son tour. Dans un sourire désormais moins crispé, elle se racla la gorge, et dit dans une posture assez détendue et prestigieuse, étonnement :

« Bonjour à toutes et à tous, et bienvenu dans notre royaume. Je suis la reine Ella, plus connue sous le nom de « Cendrillon » », ce surnom fit sourire, voir rire les plus bienveillants, Ella sourit alors à son tour dans un petit soufflement de contentement, et continua, en posant alors son regard sur Belle. « Je suis sincèrement honorée que vous ayez tous fait le déplacement pour notre premier grand bal, nous espérons que les festivités vous plairons, et que vous allez passer une très bonne soirée. Sur ceux, j’annonce officiellement notre premier grand bal, ouvert. »

Elle finit alors son discours sur un ton très posé, presque à l’aise, enfin, faussement à l’aise, elle était intérieurement détruite. Les invités applaudirent tous, certains avec enjeu, d’autres plus timidement. L’orchestre commença alors à mettre la musique, les invités se levèrent alors pour aller danser, ainsi qu’Ella et son prince. Cendrillon essaya au plus possible de se rapprocher de son amie Belle, pour lui demander son avis.

Belle savait très bien que la plupart des personnes seraient de mauvaise foi, il y avait toujours des personnes haineuses qui, même si Cendrillon faisait un bal parfait, trouveraient des choses à redire. Elle espérait donc que Cendrillon se montrerait suffisamment forte face aux critiques gratuites qu’elle risquait de se prendre. Car pour ça, la jeune femme ne pourrait rien faire, elle allait devoir se défendre toute seul, elle ne pourrait faire que le soutient moral.

« Ne vous inquiétez pas, je suis certaine que tout va bien se passer, il faut juste que vous ayez confiance en vous et ça ira tout seul. Il est important de ne pas montrer de signes de faiblesse et le reste viendra tout seul. »

La jolie brune savait très bien ce qui se tramait dans la tête de l’ancienne femme de chambre. Il fallait vraiment qu’elle arrête de penser et qu’elle se concentre sur ce qu’elle avait à faire. Les invités seraient sans pitié et ça, Belle le savait parfaitement. Mais la jeune femme savait qu’un soutient physique serait important pour elle et Cendrillon était bien entourée.

« Il va malheureusement falloir que vous vous attendiez à des critiques de toutes les façons, vous en aurez des constructives comme des méchantes, vous ne devrez pas prendre les méchantes en considérations. Vous allez devoir apprendre à faire la différence, je vous l’apprendrai au fur et à mesure de la soirée si vous le souhaitez. »

Le souci avec Cendrillon, s’était sa gentillesse, il allait quand même falloir qu’elle fasse preuve de fermeté et qu’elle mette un masque de Souveraine. Elle allait devoir s’y habituer.
Sa mère lui avait souvent expliqué qu’une Souveraine a rarement des amis, en règle général, ce sont des personnes qui s’intéressent à elle par pur intérêt dans le but d’obtenir une chose en retour. Ca aussi, Belle allait devoir lui expliquer comment le système fonctionnait afin qu’elle ne donne pas sa confiance à n’importe qui.

« Tout le plaisir est pour moi votre altesse. » Lui dit elle en lui faisant une jolie révérence. Il était important pour Belle que Cendrillon soit prévenue de ce qui l’attendait, elle pourrait ainsi ne pas se laisser surprendre et attendre les remarques des personnes jalouses au tournant. « Oui, vous avez parfaitement raison, c’est tout à fait ça que vous devez faire, je serai là pour vous dire s’ils sont sincères avec votre personne ou non. Il faudrait que je trouve un signe discret à vous faire afin de vous le faire comprendre en toute discrétion. »

Il fallait absolument que les deux jeunes femmes changent de sujets de conversations et pensent à autre chose. Le sujet de la maman de Belle était encore un peu sensible, car pour elle, elle était responsable de la mort de sa mère même si son père lui disait le contraire. Elle faisait encore beaucoup de cauchemars depuis la mort de cette dernière.

« Oui, peut importe ce que nous faisons, elles seront toujours là et je suis certaine qu’elles nous aide à prendre certaines décisions. Mais à présent, nous devons nous reprendre, nous ne devons pas nous laisser envahir par trop d’émotions. »

Le temps passa très vite et sans avoir le temps de dire ouf, tout ce petit monde se dirigea vers la salle de bal. Intérieurement, Belle encourageait Cendrillon, elle prit le bras de son père et se mit à avancer. Elle savait que Cendrillon était stressée, mais elle était persuadée que tout allait bien se passer. Le petit cortège entra sous le regard de tous les invités qui s’y trouvaient et Belle regarda tout le monde. Elle voyait certaines personnes qui faisaient des faux sourires et qui devaient insulter Cendrillon intérieurement, mais elle n’était qu’invitée et elle n’était pas un membre de la famille, elle ne pouvait donc rien dire et se devait de rester à sa place.

Le mari de Cendrillon parla le premier et Belle, tout en écoutant le discours de ce dernier, ne put s’empêcher de regarder Cendrillon afin de l’encourager du regard, il allait falloir qu’elle assure son discours, elle ne devait pas chercher ses mots et être certaine de ce qu’elle allait dire. Une étape pour la jeune femme.

Belle regardait discrètement autour d’elle pendant que Cendrillon parlait. Certaines personnes faisaient preuve d’un total irrespect, ils parlaient à voix basse entre eux en s’en fichant totalement de ce qu’elle pouvait bien raconter. Pour eux, un vilain petit canard ne pourrait jamais se transformer en signe. La jolie brune avait vraiment envie d’aller vers eux leur dire leur quatre vérités, mais elle n’en avait pas le droit hélas. Lorsque le regard de Cendrillon croisa le sien, elle lui fit un joli sourire et lorsque cette dernière acheva son discours, Belle se mit à applaudir et fut suivit par le reste des invités.

Une fois que la musique fut lancée, Cendrillon essaya de se rendre vers Belle mais cette dernière lui fit non de la tête en lui faisant comprendre qu’elle devait d’abord danser pour ouvrir le bal et ensuite elles pourraient parler en toute tranquillité. La jolie brune profita pour danser avec son père, chose qui ne lui était pas arrivé depuis un petit moment.

Il y avait eu évidemment des moqueries, des remarques insipides et enfantines durant le discours d’Ella, mais elle avait essayé de ne pas être impressionnée par ces personnes, ne voulant pas leur donner de l’importance.

Alors qu’elle dansait, sa tête était ailleurs : elle avait essayé de prendre les conseils de Belle en compte, c’est-à-dire de ne pas se laisser impressionnée, de garder la tête haute et de ne pas flancher. Son deuxième conseil arriva alors de suite. Alors qu’Ella finissait son ouverture de danse, en ayant croisé le regard encourageant de Belle deux-trois fois, elle se fit attrapée par une mondaine d’une soixantaine d’années, félicitant Cendrillon pour son bal et sa danse. Ses mots encouragèrent alors Ella, elle remercia mille fois cette dame de grande classe, espérant finir un jour aussi prestigieuse qu’elle. Mais sa joie fut de courtes durées, car elle fut accablée par les regards mesquins des nobles ayant vu la scène, Sean vint alors pour murmurer à l’oreille d’Ella : « Tu viens de recevoir les compliments de la plus prestigieuse femme des pays alentours, ainsi que la plus influente. Ne prends pas compte de leurs regards, tu viens de te faire une alliée de taille. » Cendrillon ne comprenait pas comment pouvait-on être aussi mauvais que ces gens, elle aurait pourtant pensé que, si cette femme l’avait complimentée, elle aurait pu avoir les faveurs des autres nobles…

Et, cet effet se fit ressentir quelques minutes après, complimenté par quelques marquis, duc et autres. Cendrillon en fut rassurée : elle avait fait son petit effet. Il ne manquait plus que réussir à convaincre le plus de monde possible. De fil en aiguille, elle discuta avec beaucoup de monde, essayant de retenir leurs noms, leurs pays et retenir les commentaires de Sean : leurs histoires, influence, prestige et importance, etc… Elle avait du mal à retenir tous les noms, l’ancienne femme de chambre voulait juste retrouver Belle pour qu’elle lui face part de ses impressions. Cette dernière était encore plutôt loin…

Cendrillon  mangea et but avec quelques familles tout aussi agréables que Belle, et certaines toutes aussi désagréables et accueillantes que la marâtre et ses filles. Certains ne cachant absolument pas leurs mécontentement d’avoir une fille du « bas-peuple » aux commandes d’un peuple. Certains critiquèrent sa manière de danser, de parler, de se tenir. Certains tellement mesquins et méchants critiquèrent même son physique, la jugeant trop « enfantine », trop « abîmée par le travail d’esclaves ». Le comportement de ces personnes révoltait Ella, elle ne pouvait pas concevoir une telle méchanceté... Mais elle se fit petite, retenant au plus possibles ses larmes.

Heureusement, elle arriva à un des moments crucial de la soirée : la conversation avec Madame Delatour, la fameuse femme la plus influente, qui la félicita. Elle lui dit qu’elle aimait sa façon d’être, qu’elle était différente des autres souveraines et souverains, qu’elle allait apporter un vent nouveau à ce royaume. Madame Delatour prit même les mains d’Ella, lui promettant de la soutenir et de lui être une grande alliée devant les yeux effarés, émerveillés de Sean : ils venaient de clairement signer un contrat avec un des plus grands royaumes ! Ella, quant à elle, en oublia presque tous les événements précédant, et parla presque durant une heure avec Madame Delatour. Cette dame était connue pour être glaciale et hautaine, habituellement, mais Cendrillon la trouvait si gentille…

Ensuite, Ella arriva au moment qu’elle attendait le plus : la famille de Belle, elle fit un petit sourire de soulagement avec de se diriger vers Belle et son père, dans une jolie révérence, elle avait vu que Belle avait observé les discussions d’Ella, avec qui, si ils étaient convaincus. Alors, en prenant et proposant un verre à cette dernière, Sean en proposant un à son père, elle demanda :

« Alors, vous passez une agréable soirée ? », en réalité, Ella voulait savoir son avis, ce qu’elle avait pensé de son discours, de son bal d’ouverture, si elle était convaincante. En fait, Elle était si stressée qu’elle ne savait même pas par où commencer : elle espérait tant avoir fait bonne impression…

Belle savait très bien qu’Ella ne pouvait pas lire dans ses pensées, mais elle essayait de l’encourager intérieurement du mieux qu’elle pouvait. Elle ne cessait de la fixer, mais elle ne le faisait pas pour la mettre mal à l’aise, bien au contraire, si la jeune femme cherchait Belle du regard pour avoir un peu de réconfort, cette dernière répondrait présente sans la moindre hésitation.

La jolie brune reconnut rapidement une des Nobles qui se trouvait là, cette ernière avait même dansé avec Ella. Il s’agissait d’une personne puissante qui était vraiment adorable, le genre de personne qu’il vaut mieux avoir comme amie plutôt que comme ennemie. Belle la connaissait, cette femme était toujours invitée aux bals qu’organisaient ses parents, elle avait aussi été présente au premier bal de Belle. Cette dernière aimait beaucoup cette femme qui ne tarda pas à venir la saluer après avoir parler un peu avec Ella. Ce bal était une véritable réussite et les moqueries des autres personnes étaient bien vite oubliées.

Belle passa une partie de la soirée avec son père et la noble qui avait complimenté Ella sur la soirée. Elles se remémorèrent pleins de souvenirs qu’elles eurent avec la mère de Belle, même si c’était assez douloureux, ça lui avait fait beaucoup de bien. La noble prit ensuite congé et Belle chercha Ella du regard, mais cette dernière était loin et elle avait l’air d’être très mobilisée par des personnes plus influentes les unes que les autres. Elle avait toujours su que ce bal serait une véritable réussite. En aucun cas elle n’avait douté Ella.

La jeune femme jeta des coups d’oeil à Ella de temps à autres, elle savait que la plupart des personnes qui se trouvaient dans cette salle feraient tout pour qu’elle fasse un faux pas, mais il ne fallait surtout pas que la jeune femme tombe dans le piège. Belle la savait intelligente et maline. Elle était persuadée qu’elle ne se laisserait pas faire, et elle avait raison. Ce fut un succès ! Elle n’avait qu’une hâte, pouvoir parler avec elle seul à seul afin qu’elle puisse faire tomber le masque et décompresser.

Le temps passa et la jeune Reine et son mari, finirent par venir voir Belle et son père. La jolie brune leva sa coupe. « Tout est absolument parfait Ella, pourrais-je m’entretenir avec vous une minute ? Nous pourrions ainsi laisser les hommes parler entre eux ? » Et Belle pourrait ainsi lui dire tout ce qu’elle avait pensé de son discours qui avait été parfait !