Diaval pensait savoir tout ce qu'il y avait à connaître dans ce monde sans magie, pourtant, l'ancienne fée venait de lui apprendre plusieurs petites choses, sur la magie d'ici et sur les sucreries entre autres choses, qu'il avait négligé, tandis que d'autres qui resteront sans doute à jamais un mystère comme pour ces Louboutins. Puisqu'il était question de mystère, l'ancien corbeau ne comprenait pas pourquoi sa sauveuse du jour déplorait un manque de bisous et de câlins en servant Maléfique. Était-ce un truc de fée ? Il repensa à Liot qui essayait de l'habituer de grès ou de force à ce genre de chose. Chassant ce souvenir, Diaval déclara qu'il n'avait pas besoin de ce genre de démonstration affectueuse.
À peine avait-il fini cette phrase que le chien, qu'il avait cessé de surveiller puisqu'il semblait se tenir tranquille, lui administra une autre lèche. "Hé !" Protesta-t-il en se frottant la joue tandis qu'Hilda éclata de rire. Diaval lança un regard courroucé à l'animal en se jurant de garder un oeil sur lui. "C'est dégoûtant. Si c'est ça ce que vous appelez l'affection, je n'en veux pas." Affirma-t-il sur un ton bougon.
Retrouver et servir sa maîtresse étaient tout ce qui comptait pour lui, il n'avait que faire du reste. L'amour... N'y avait-il rien de plus ridicule ? L'amour était faiblesse. C'est quelque chose qu'il avait appris au contact de Maléfique. En aimant quelqu'un, on devait une cible pour les personnes cherchant à faire du souffrir ce quelqu'un. Un sentiment bien stupide à ces yeux. Lui, il avait la certitude de jamais être la faiblesse de celle qu'il servait. D'ailleurs, il préférait mourir que de le devenir.
Sa sauveuse du jour lui expliqua les avantages de ce genre de marque affectueuse. Elle déclara que même les animaux s'en procuraient. Sur ces mots, Diaval lança un regard à la chienne. "Certainement les animaux trop bêtes pour voir un danger chez les humains." Sa perplexité devant cette déclaration devait être assez visible puisqu'elle lui proposa une démonstration.
L'ancienne fée se glissa derrière lui pour qu'il s'adosse. Instinctivement, ses muscles se crispèrent et Diaval grimaça de l'effet de ce réflexe instinctif sur sa jambe blessée. Au même moment, il se retrouva prit en tenaille dans un double câlin entre Hilda qui lui tenait la taille et la tête de Plume sur son épaule. Diaval se figea devant cette double 'attaque' avant d'essayer de se débattre un peu, surtout pour essayer de se débarrasser de la chienne qui était particulièrement collante. Puis sa respiration se calma lentement et il se détendit tandis qu'Hilda lui murmura qu'il était en parfaite sécurité. Il se sentait bien, comme si une douce chaleur l'envahissait. Est-ce que l'ancienne fée lui avait menti concernant la magie ? Est-ce que ça en était ?
Cette expérience le perturba, au point de le faire garder le silence alors qu'Hilda se dégagea. Si sa maîtresse s'était éloignée, Plume, elle était restée et Diaval écarta l'animal avec un geste bourru. Malgré le fait que l'étreinte était finie, il ressentait encore un soupçon de la douce chaleur ressentie et se demanda à nouveau s'il n'avait pas subi à son insu un peu de magie féerique. Bien sûr, il garda cette réflexion pour lui.
"Si vous chercher à me détourner d'elle, vous n'y arriverez pas." Affirma-t-il, ne comprenant pas où son interlocutrice voulait en venir avec sa réflexion sur Maléfique qui serait en partie humaine. Il ignorait la réponse à cette question. En fait, il ignorait tout de l'histoire de sa maîtresse, ce qui ne l'empêchait pas d'être d'une loyauté absolue envers elle.
Toute de suite après, Hilda lui assura que sa maîtresse viendra à elle s'il ne la trouvait pas. Diaval acquiesça en essayant de se raccrocher à cette certitude annoncée. "Il y a des rumeurs disant qu'un dragon avait été vaincu par celle qu'on appelle la Sauveuse." Lança-t-il avec prudence tandis que son regard trahissait la détresse de celui qui imaginait le pire. Depuis qu'il avait entendu cette rumeur, il avait craint d'être arrivé trop tard dans cette ville. Il espérait maladroitement que son interlocutrice le rassurerait sur ce point. C'était étrange d'espérer ce genre de chose.
Son attention se reporta sur sa jambe blessée et il demanda ce que l'ancienne fée voulait en échange des soins administrés. C'était évident qu'elle voulait quelque chose, non ? Personne ne faisait rien gratuitement, du moins, pas à sa connaissance. Elle lui demande de profiter de son apparence humaine, ce qui le fit froncer les sourcils, avant de dire qu'elle lui devait un service. Diaval soupesa mentalement cette proposition. "Si ce service ne porte pas préjudice à ma maîtresse, je suis d'accord." Concéda-t-il avec prudence.
Ca avait toujours un petit côté distrayant de parler des Humains et de leurs habitudes. Surtout avec les Familiers. Diaval en corbeau fidèle serviteur d'une personne moyennement recommandable était comme Jon Snow. Il ne savait rien. Parce qu'il n'avait pas besoin de savoir. Du moins c'est ce qu'il estimait. Enfin Hilda pouvait constater qu'il était bien curieux malgré tout. Mais c'était uniquement dans le but de retrouver sa maîtresse. Elle essaya de ne pas rire lorsque Diaval répliqua que l'ambulancière ne pourrait pas la détourner de sa maîtresse. C'était on ne peut plus vrai. Sans elle il n'était rien et ne savait rien (toujours comme Jon Snow) alors elle n'aurait même pas essayé. Mais histoire de le faire bisquer un peu elle répondit.
- Oh ! Voilà qui est regrettable. Même si je vous donne un autre sucre d'orge ?
Plume s'amusait énormément de la situation aussi. Cette petite maligne se rapprochait du corbeau réfractaire bien plus que nécessaire. Les chiens avaient de l'humour à n'en pas douter! Diaval s'inquiéta du dragon tué par Emma.
- Pour une fois "on" a raison. Mais il ne s'agissait pas de Maléfique. Elle n'est pas assez stupide pour se laisser enfermer dans un sous terrain pendant des années vous ne croyez pas ?
La fée était on ne peut plus sincère. On pouvait attribuer quelques défauts à Maléfique mais certainement pas celui de la bêtise. Et puis...ça l'intéressait tout ça. Stella était persuadée que si Maléfique était devenue ainsi ce n'était pas pour rien. On ne naissait pas mauvais. Peut être que si elle en apprenait plus elle pourrait faire quelque chose pour elle.
- Vous la cherchez ici mais vous vous trompez peut-être d'endroit. Une petite ville sans magie et déjà maudite ne présenterait aucun intérêt à ses yeux.
Sauf si elle avait été prise par la malédiction. Diaval sembla réfléchir activement à la proposition de Hilda et au service qu'il lui devrait. Il y mit une condition. Une condition à laquelle elle s'attendait. Que ce futur service ne desserve pas Maléfique.
- Marché conclu !
Elle n'était pas là pour faire du tort à qui que ce soit.
Diablo s'était retrouvé du jour au lendemain privé de sa raison de vivre, de la personne qui décidait ce qu'il devait faire ou dire, en plus, il s'était retrouvé dans un monde inconnu, priver de son apparence de volatile. Sa curiosité s'était développée par nécessité pour sa survie. Malgré cela, certaines choses qui pouvaient paraître évidentes pour des humains lui échappaient encore. En tête de liste, on pouvait placer le comportement inutilement affectueux des chiens qui s'appliquaient même à des personnes montrant pourtant qu'ils ne voulaient ni léchouille ni câlin. En deuxième, c'était l'attitude des humains, surtout ceux voulant être gentille et généreux en toute occasion. Le bien, le mal, tout cela était des notions trop vague pour lui. À ces yeux, s'il fallait diviser le monde en deux catégories, se serait celle des proies et des prédateurs. L'ancien oiseau craignait lentement plongé dans cette première catégorie, abandonné qu'il était. D'où sa tentative désespérée qui l'avait conduit à ce fâcheux accident et d'où sa perplexité qui le conduisait à penser que l'ancienne fée essayait de le pousser à renier sa maîtresse.
Son interlocutrice le taquina au sujet des sucres d'orge et Diaval se sentit coupable d'avoir cédé à la tentation de la sucrerie. Il eut une mine boudeuse de gamin pris en faute. "Ce n'est pas drôle." Bougonna-t-il en se passant machinalement sa manche sur son visage afin de chasser les restes de sucre sur ses joues. Peut-être était-ce à cause de ça que ce stupide chien le collait autant, malgré ces tentatives de maintenir une certaine distance. Ce n'était pas le moment de devoir repousser les assauts de ce stupide animal alors qu'il s'inquiétait de la réponse concernant les rumeurs sur le dragon abattu. Instinctivement, il se crispa en attendant la confirmation qu'un dragon avait été tué. Ce qui lui procura une grimace de douleur à sa jambe blessée. Ensuite, il baissa piteusement la tête alors qu'Hilda lui assurait que Maléfique ne pouvait pas être assez stupide pour se laisser enfermer. "Ou... Oui, c'est vrai." Répondit-il, l'air de savoir quelque chose, mais de ne pas savoir s'il pouvait le dire sans trahir une information importante concernant celle qu'il servait. Maléfique avait été capturé par cette ignoble reine, de ce fait, était-il vraiment si improbable qu'elle s'était retrouver coincé dans les sous-sols pendant tout ce temps ? L'ancien corbeau redoutait plus que tout d'être arrivé dans cette ville trop tard. Si Maléfique avait péri, que lui resterait-il à faire en dehors de tenter de la venger ? Pour l'heure, il préféra se raccrocher au mince espoir lancer par l'ancienne fée.
"Elle ne peut être qu'ici." Affirma-t-il avec une certitude absolue. On lui demanderait pourquoi il en était aussi certain qu'il serait incapable de répondre de manière convaincante. Lui-même ignorait si c'était son instinct ou le désespoir qui le poussait à y croire avec autant de conviction. Il avait cherché partout ailleurs, Maléfique ne pouvait être que dans cette ville. Dire qu'à cause de sa bêtise, ses recherches allaient se retrouver freiner pendant des semaines !
Arrivant le moment du service, Diablo refusait de croire qu'on puisse faire une action gratuitement et il avait raison. Hilda lui parla d'un service à rendre ultérieurement. L'ancien corbeau n'était pas en position de refuser tout net, même si cela le gênait de devoir accepter une condition aussi vague. Il y mit, cependant, une condition : que ce service ne nuise pas sa maîtresse. À son expression butée, on pouvait voir qu'il défendrait cette condition jusqu'au bout. Il ne s'attendait pas à ce que l'accord tombe aussi rapidement. "Marché conclu, alors." Répéta-t-il.