Il était devant le Hare & Tea. Le soleil était inexistant et le vent frais vous mordait la peau du visage et des mains. Cly était resté un moment devant, son sac et sa caisse de matériel à la main. On était en milieu de matinée. Non pas que notre brute était matinal pour venir dans ce bar à thé. Il était vrai qu’il était plutôt du genre à passer en après-midi lorsqu’un creux le guettait et qu’il avait l’occasion de venir jusqu’ici et la force, puis le matin c’était souvent le Granny’s pour un bon café. Il observait la devanture de l’échoppe, pensif finissant doucement sa cigarette.
C’est qu’on l’avait appelé ce matin pour lui demander à l’aide. Elle l’avait réveillé et il ne s’attendait pas à l’avoir au téléphone. Il ne pensait même pas que ce genre de situation pouvait arriver. Or, il se pourrait qu’un de ses compagnons ait glissé son nom à la demoiselle alors qu’elle était en détresse avec de l’eau partout dans le salon de thé. Rozen avait réveillé notre Cly ce matin et ça lui avait fait comme un violent coup sur la tête. Quelle surprise ! De sa petite voix, elle lui demandait ses gros bras pour venir se dépatouiller pour la sortir de ses fuites d’eau. Comment pouvait-il refuser même sil s’était couché si tard dans la nuit. Tant pis, il se rattraperait avec une sieste dans l’après-midi. Des petites occasions comme ça, il n’en avait que peu. Avec de la chance, il l’aurait rien que pour lui. Il aurait ses mimiques et ses sourires juste pour lui, un petit temps. Déjà plus long que lorsqu’il commandait une satané infusion et des gâteaux pour nourrir tout une famille. Il l’avait prévenu, très rapidement et sans réfléchir – un instinct– qu’il se réveillait et arrivait dès que possible. Il n’avait pas été trop long. Peut-être trois quart d’heure, pas plus. Il jeta son mégot dans le caniveaux qui roula jusqu’aux égouts.
Il poussa la porte. Il sentait déjà le tabac froid. La cigarette chez lui, une sale manie qui comme l’alcool risquait de lui mettre un pied dans la tombe toujours un tout petit peu plus vite. La porte grinça légèrement et c’était dans calme dans l’échoppe. Il aimait beaucoup cet endroit, même s’il n’aimait vraiment pas le thé. Non je détestais. Une tisane pour dormir et encore… Et surtout, il aimait bien la serveuse. Elle pourrait lui faire avaler n’importe quoi contre un sourire ou presque. Personne n’avait l’air de vivre dans le lobby, mais il y avait du bruit dans l’arrière salle. Il posa son bazar sur l’une des tables qui meublaient la salle. Il s’annonça et en attendant, il jeta un oeil à la vitrine de petites pâtisseries qui pouvaient la grande diversité de thé que possédait ce bar particuliers, tenus par des personnes si particulières. « Miss March ? » demanda t-il à nouveau avant de rajouter plus bas dans sa barbe : « Ou l’autre crétin de bridé… » avant de replacer le pot de pailles multicolores sur le comptoir, puis de prendre une des petites cartes qu’il lisait pour s’occuper.
acidbrain
Dernière édition par Cly Porter le Ven 21 Juil - 23:44, édité 2 fois
Il était entré, avait fait un rapide et petit tour dans l’échoppe sans entendre personne ou presque. Replaçant les pailles après s’être déchargé de son baluchon de plombier du jour, il entendit du bruit. Sortant de nulle part, la tête de Mushu, le regard sévère et enfariné. Cly leva un sourcil pas agréablement surpris. Après la douce voix de la serveuse au téléphone, l’Asiatique était vraiment le dernière personne qu’il avait envie de voir. Oh que non. Il était chiant et en rajoutait toujours une couche sur la culpabilité que pouvait avoir Cly envers Rozen rien que personnellement. Le brun l’envoya paitre en lui annonçant que le salon de thé était fermé. Le blond étira encore plus haut son sourcil et croisa les bras, attendant que l’idiot ait enfin fini de jeter sa mauvaise humeur sur lui. C’était gratuit. Cly ou Porthos n’aimaient pas ça. S’il voulait jouer à ce jeu, il avait trouvé un adversaire de taille. Par contre, ils ne jouaient pas du tout sur le même terrain. J’espère que tu cours vite, car un jour tu vas te prendre une baffe, mais elle te clouera au sol… En plus il lui parlait comme un chien et Cly regarda de nouveau le pot de paille. L’envie de lui jeter le tout dans la gueule le démangeait.
C’est alors qu’il entendit du bruit dans la rue. Curieux et par une vieille habitude de s’informer de ce qui se passe lorsqu’il y avait un mouvement inhabituel, il s’approcha de la vitrine. Des jeunes qui se disputaient en pleine rue. A mieux y regarder, il y avait Rozen dans les jeunes. Il soupira rien que de s’être fait la réflexion que ce n’était qu’un conflit d’adolescent. Il avait alors posé une mains sur la poignée, de peur que le jeune petit-con s’en prenne à sa petite serveuse trop adorable quand… Elle lui fit la misère. Cly était resté la main sur la poignée à la regarder au début avec de grands yeux et la bouche ouverte. Puis lentement un sourire s’étira sur ses lèvres, béat, presque sous le charme, mais les yeux encore voilés par la surprise. La petite serveuse pas si « adorable » que ça finalement, revint vers son salon de thé. L’homme se décala de la porte pour se rapprocher du comptoir où se trouvait Mushu et à proximité de sa boite à outils sur une table.
Rozen entra en trombe et posa le fusil de paint-ball à côté des affaires de l’ancien mousquetaire. Il suivait la demoiselle du regard, se pencha sur l’arme et avait baissé sa vigilance. Il ne la vit pas venir, Rozen lui sauta dessus pour le serrer contre elle. L’homme se figea net, levant les bras pour ne pas la toucher, ou qu’on pense que. Il était mal. Ce fut la surprise et la panique, ensuite le malaise. Après ça, il se sourit car c’était agréable et qu’il en profitait avec l’envie de passer ses bras autour d’elle, mais de nouveau très vite le malaise. Il était mal, ne sachant que faire. Il aurait du le voir venir, faire un pas sur le côté, ou lui serrer la main avant qu’elle n’entreprenne quoi que ce soit. Elle avait crier son nom pourtant et il aurait pu éviter de s’enfoncer encore plus de son béguin pour la demoiselle. Elle le remerciait, mais il n’entendit rien, se demandant quand ça allait finir. C’est pas qu’il n’aimait pas ça, il était tellement timide avec elle qu’il n’avait pas le temps d’en profiter. Sans parler du regard de Mushu qui pesait sur lui et qu’il n’osait pas croiser deux fois avant de repousser violemment Rozy et fuir en courant.
Se détachant enfin, il put reprendre sa respiration. Elle s’inquiétait des meubles qui allait pourrir et comme elle avait raison, il avait opiné du chef tout simplement. Le suppliant de ses grands yeux trop mignons, elle espérait qu’il ferait quelque chose. L’emmerdeur rappela sa présence de nouveau, au grand désarroi de Cly pensant être seul avec Rozy et de l’autre côté du comptoir pour une fois. Mais non, tout cela aurait été trop beau. Donc le grand costaud n’eut pas le temps de répondre car la crevette disait pouvoir s’occuper de ça lui-même. Cly eut un rictus bien amusé. Il ne savait pas trop quelle relation avait ces deux là. Peu de monde avait l’air de le savoir ou de comprendre, mais il ne pouvait pas s’empêcher de jouer le coq avec lui. Oui, il se sentait bien coupable de l’intérêt qu’il portait à Rozen et le soucis avec Mushu c’est qu’il le jugeait aux premiers abords sans savoir. Ses plaisirs et ses attentions envers la jeune-femme étaient toutes personnelles et il venait l’enquiquiner alors qu’il avait encore rien dit d’autre que « bonjour » et « merci » à la serveuse en souriant. C’était juste histoire de le remettre à sa place. Il avait sa fierté et il n’aimait pas non plus qu’on l’emmerde. Il s’appuya sur le comptoir et observait le brun avec suffisance et un sourire moqueur.
«Bon, bah si Monsieur à l’air de s’en sortir, je vais rentrer chez moi et vous laissez vous débrouiller… » dit-il avec cynisme, tout en jetant un coup d’oeil à l’état du carrelage et de l’inondation, sa position et deviner sa provenance. Puis au milieu de l’agencement du comptoir, il y avait Mushu, épongeant de sa sueur l’eau. « Alors si ta solution c’est juste d’éponger l’eau qui coule, j’espère que t’as ta vie devant toi et assez d’endurance et de muscles pour tenir… » lui fit-il, sarcastique. C’est sur lui qu’elle aurait du tirer…. « Il y a de l’eau là. » dit-il en montrant le sol du doigt, se penchant plus sur le comptoir pour dire tout bas à Mushu. « Et si pour une fois tu me laissais faire et que tu irais pas voir ailleurs si j’y suis, histoire que je sois tranquille pour faire du bon travail. »
Il se redressa et se tourna vers Rozy, sans la regarder trop longtemps dans les yeux. « Ca fait combien de temps que ça coule ? » s’appuyait-il sur le comptoir, dos à Mushu. « C’est déjà arrivé ? Y’a eu un bruit bizarre ? Ou rien… » essayait-il d’enquêter avant de plonger dans le flot des réparations. Puis surtout pour discuter avec elle pour entendre sa voix et voir ses mimiques quand elle parle.
acidbrain
Dernière édition par Cly Porter le Ven 21 Juil - 23:44, édité 1 fois
Même pas cinq minutes et déjà que les deux hommes commençaient à vouloir rouler des épaules devant la patronne du salon de thé. Enfin ce n’était pas exactement ça, mais ça y ressemblait grandement. Puis à ce genre de jeu, Cly ne lésinait pas. Il aimait défier et jouer à qui sera le plus fort. L’ancien mousquetaire joua d’ironie avec l’Asiatique, à genoux dans la flotte et sa superbe robe-de-chambre au tissu raffiné. Elles avaient quoi toutes à aimer ces hommes délicat et plus féminin qu’elles. pensait-il encore à Charles. Pas qu’il le connaissait bien, juste assez pour l’avoir en horreur. Rien n’était plus exaspérant que lui dans Storybrooke. Si, peut-être Mushu… Rozen décréta que non, il ne fallait pas qu’il parte car il leur fallait un professionnel. Cly s’en mordit la lèvre tant il jouissait de cette médaille remporté. Eh ouais, je reste et tu dégages… Je vais te faire avaler ta fierté et ta robe de chambre. Bon dieu ! Une robe-de-chambre quoi ! Il avait alors hoché la tête, fier d’avoir le soutient de la demoiselle. Un gamin, voilà ce qu’il était à ce moment. Il en profita alors, pour continuer de l’achever de lui faire une remarque sarcastique. Mushu ne se laissa pas faire et attaqua aussi-sec. Cly resta un moment interdit. Il ne s’y attendait pas et il réussit même à lui arracher un rire très bref. Ah ouais. Pas mal. Donc tu veux jouer…
Il en avait marre de celui-là, et surtout marre de se justifier. Il voulait voir les choses ainsi, qu’il n’était là que pour se taper Rozen, alors il baissait les armes et la jouait autrement. Il l’intima à partir, Mushu répliqua en lui demandant si c’était pour se retrouver seul avec la serveuse. Cly le dévisagea avec dédain et avait fait un très léger hochement de tête. Tu m’emmerdes ! C’est juste pour ça, c’est tout. Tu me gâches mes putains de petits plaisirs. Je demande rien à personne. Juste le sourire de Rozen, pour moi. Rien que pour moi au moins une fois par semaine. Lorsqu’il se redressa, Rozen s’était éclipsée et elle revint comme une fleure avec une serpillère. Puis elle embrasse Mushu sur la joue. Mushu marquait un point. Ils étaient à un contre un. Elle vint ensuite s’accoudée au comptoir et il en profita pour lui poser des questions. Il était là pour la plomberie à la base, ce serait le minimum de le réparer. Elle lui expliqua donc vaguement des détails qui pour lui risquait de se résumé à un : faut tout changer. Il espérait que ce n’était pas le cas. Ce n’était pas un professionnel à proprement dit, il bidouillait. Un tuyau ça allait, refaire tout le réseau plomberie, c’était une autre affaire. Elle a du sentir qu’il ne le sentait pas, car elle le suppliait et s’empara de son bras pour le secouer comme une dingue. Il la regardait comme si elle était dingue. Elle était dingue ! Finissant par regarder ses petites mains qui agitaient son bras, il souriait amusé. Elle était craquante mais… Il ne fallait pas abuser. « Ouais, c’est bon je vais t'aidr, mais arrête de me secouer avant que je trouve ça vraiment chiant… » avait-il avec un sourire. Et elle se tapa le front sur la table. Il rit. Elle courut vers la zone sinistrée.
Il était accroupis à côté d’elle, l’aidant à dégager les tuyaux du lavabo qui avait l’air de poser problème. Elle sentait tellement bon. Il n’avait jamais pu la voir d’aussi près maintenant qu’il y pensait. Quand elle se jetait dans ses bras pour un câlin-surprise, il n’avait pas le temps de la regarder et encore moins d’y penser. C’était donc un moment parfait, jusqu’à ce qu’elle parle de Mushu et de son aide éventuel. Cly roula des yeux et fit mine de ne rien entendre trop occupé à regarder les tuyaux. Et il les regardait quand même, en passant. Ça pouvait être utile. Elle insista en disant qu’ils devaient se serrer les coudes malgré leur différents. Cly roula encore des yeux. Mais c’est pas moi ! avait-il tellement envie de dire, mais il réussit à se retenir. Mushu disait qu’il resterait. Que ses yeux jamais ne le quitterait. Bizarrement, le blond avait le sentiment que les répliques lui étaient dédiés. Heureusement pour lui, il n’eut rien besoin de dire avec l’intervention très investie de Mushu et Rozen qui partait préparer des boissons chaudes. Cly demanda un café bien sûr. Et l’autre un thé… Forcément ! Et l’adorable poupée disparu au détour des escaliers.
Cly était seul avec Mushu et préférait de loin travailler. « T’as qu’à continuer ce que tu faisais, éponger. Ca t’occuperas. » lui fit-il sèchement alors qu’il prenait une lampe torche pour mieux observer ce qui se passait là-dessous. Et la voix de Mushu retentit après un maladroit raclage de gorge. Cly sortit la tête de l’armoire et resta d’abord accroupis à le regarder, ébaubi. Il ne s’attendait pas vraiment à ça. Il s’imaginait déjà lui dire qu’il était là le premier et qu’il avait pas besoin qu’un autre requin lui tourne autour. En gros, il le voyait poser son véto sur la belle. Mais le final était le même, il était blasé. Il soupira et se leva. Mushu avait l’air de vouloir s’hisser un peu plus pour qu’on oublie son gabarit. « Tu me cours légèrement sur le haricot et quand je suis aussi poli, c’est que t’as déjà atteint des sommets tu vois. » commença t-il en marquant une pause. Ce n’était pas la première fois qu’il faisait comprendre à Cly qu’il ne devrait pas se montrer aussi gentil avec elle, mais il n’avait jamais vraiment su pourquoi, s’imaginant ce qui a été dit plus haut. « Mais c’est quoi ton soucis à toi ? Pourquoi tu m’emmerdes avec ça ? Tu vas te calmer avec ça. Je ne veux rien. J’ai aucune intentions alors ton louable et bla bla bla, je m’en tape. Je compte rien faire. Tu comprends ? Venir ici et voir son sourire n’est qu’un petit-plaisir dans un quotidien de merde. Ça s’arrête là. » et d’un coup, il attrapa Mushu par le col et le souleva. Ses pieds ne touchaient plus le sol, par la force d’un seul bras. « Puis franchement entre nous… je crois pas que t’es en position pour me faire la morale. » le provoqua t-il avec un rictus narquois. Il le reposa. « Donc si t’as envie de continuer à faire ton couillon, s’il te plait tu va là-bas. Moi je travaille. » lui montrait-il un coin loin et à l’opposé du point où ils se trouvaient.
Il devait faire le tour du comptoir pour récupérer ses outils. Mushu était sur le chemin. Evidemment et Cly ne se gêna pas pour le balayer du mouvement du bras et revint avec tout son atirail. « Et oui, je vais le héro de la journée et toi l’adorable petit boy qui est là que pour apprendre. » lui avait-il envoyé en claquant la musette sur le sol, un rictus narquois. Il l’avait chauffé, il allait se défouler. Fallait pas me faire chier et ici c’est plus compliqué de simplement tarter quelqu’un par simple envie. En plus, t’as pourri ma journée rien que par ta présence alors qu’elle avait si bien commencé. Et t’en a mis une bonne couche. Rien que pour ça, je vais te pourrir la tienne. Je vais t’en mettre du « louables » à toi. Tu vas voir. Je sais pas encore comment, mais je vais trouver.
acidbrain
Dernière édition par Cly Porter le Ven 21 Juil - 23:45, édité 1 fois
Mushu commençait déjà à lui sortir par les yeux. Cly n’était pas du matin, même si réveillé par une adorable voix qui lui demandait de l’aide, il ne fallait pas l'enquiquiner. Il ne supportait jamais très longtemps l’Asiatique. Après, il ne pouvait pas lui en vouloir de vouloir protéger son amie. Sa petite-amie ? C’était louable de sa part et il était content de savoir que des gens veillait sur Rozen, ce personnage plein de spontanéité et d’une candeur qui lui était propre. Il l’avait alors rassuré sur ses attentions, lui expliquant qu’il ne voulait rien. Techniquement oui, mais son coeur ne devait nier qu’il était émoustillé par la demoiselle et que s’il avait plus que quelques paroles échangés, il ne cracherait pas dessus. Au contraire. Enfin, quand on voyait comme il se comportait dès qu’elle l’approchait, on pouvait quand même en douter. Tout était si compliqué au final. Avec Zélie, il n’avait pas ce genre de problème. C’était naturel et détendu entre eux. Rozen le faisait comme défaillir par son aura. Et question folie, elles s’égalaient, chacune à leur manière. Oui, mais Rozen, c’était différent… Y’a des choses qui ne s’expliquent pas. Comme lorsqu’il fut charmé dès le premier regard par une reine qu’il avait perdu avec une grande partie de son coeur.
Mushu ne voulait pas le croire. Il le pensait plein de mauvaises attentions et il refit une éloge à la jeune-femme qui tenait le bar à thé avec lui. Cly resta silencieux, un peu agacé car c’était physique avec Mushu, il ne le supportait pas et encore moins quand il lui faisait la morale. Il n’aimait pas qu’on lui fasse la moral. Mais le pire de tout, c’est parce que l’asticot avait raison et ça avait tendance à toucher son égo. Sa fierté ne voulait pas le reconnaitre. Juste parce qu’il avait tellement envie de le frapper, comme ça, gratuitement et qu’il espérait que ça lui couperait le caquet pour la journée mais que ça ne se faisait pas, il le prit sans ménagement et le souleva lentement pour qu’il soit à sa hauteur et puisse bien se regarder droit dans les yeux. Il lui confia une partie du fond de sa pensée, en restant poli et correct à s’en mordre la langue au sang tant il prenait sur lui. Il sentit comme une chaleur lui parcourir le bras. Il baissa un sourcils sceptique, interrogeant la main et Mushu du regard. Il ne comprenait pas ce qui se passait, mais il ne lâcha pas prise tout de suite. Ouais, mais j’aime vraiment pas ça… Il avait bien deviné à son regard que cet étrange sensation était de la magie. Il finit par le lâcher, pas trop confiant. Bah je l’aimais encore moins celui là…
Le dragon avait été dur dans ses paroles et avait légèrement refroidit l’ancien mousquetaire. Il avait raison. Il ne devait pas se monter la tête dès qu’elle lui faisait une démonstration d’affection. Il venait de lui briser tous ces moments où il se disait « elle a fait ça pour moi » ou encore « elle m’a dit ça ». Ce n'était pas cool. Il l’avait vraiment renfrogné. Il préféra lui dire d’aller voir plus loin, car sinon il réparait les tuyaux avec sa tête. Et parce que autrement, ce n’était pas drôle, il était sur son passage. De quoi l’emmerder jusqu’au bout. Il le poussa pour passer et s’emparer de son matériel. Il espérait bien qu’il irait se mettre dans un coin et le laisserait faire son travail, soit de sauver une demoiselle en détresse. En parlant de demoiselle en détresse, Rozen descendit avec les boissons chaudes. Elle les tendit en présentant son plateau. Cly avait prit sa tasse pour la poser sur le comptoir et sans quitter des yeux l’Asiatique. Elle lui demanda alors des nouvelles sur sa plomberie. « J’pas regardé encore… » avait-il dit dans sa barbe. Mushu n’avait pas bougé. Putain, mais il compte pas partir du tout quoi ! Sale petit con entêté !
Riozen se faufila alors sous l’évier, contournant Cly. Pas le temps de se retourner, qu’elle avait la tête dedans, les fesses dehors. Une seconde juste à apprécier la vue et : « Tu fais quoi ? Touches à rien surtout… J’ai pas vraiment regardé, je ne sais pas dans quel était c’est réellement. » pas le temps d’en dire plus qu’un grognement fit vibrer les tuyaux. Et un clang suivit. Rozen en tomba sur les fesses et reçut un anneau en fer pleine tête. Le morceau roula sur le carrelage. Cly était resté interdit, étudiant la finalité sans trop comprendre. Tout s’était passé si vite. Elle jurait et se plaignait de façon sonore. Ce qu’il comprenait. Son front saignait. Cly s’inquiéta bien évidemment. Mais l’asticot fut plus rapide à réagir. Il avait accourut avec un rouleau d’essuie-tout et lui épongea le front. Il s’était occupé d’elle avec tendresse et Cly se sentait de trop. Il s’appuya contre le lavabo et attendit que le moment passe. Mushu quitta la pièce pour chercher tout l’attirail du parfait petit médecin. Le mousquetaire le regarda s’éloigner avec un air exaspéré face à sa parfaite attitude. Il avait envie de l’écraser comme une vulgaire mouche du plat de la main contre une table. et PAF ! Tu fermes ta gueule et t’arrête de m’emmerder par ton Toi tout entier.
Il était seul avec Rozy. Elle devait sûrement attendre que Mushu revienne pour finir ses soins. « Je t’avais dis de pas toucher… » lui trouva seulement à dire. C’était très maladroit. Mais il était comme ça Cly. Il ne savait pas y faire, et surtout pas devant Rozen. Quand il voulait être attentionné, il lui faisait la morale. Il ne comprenait pas pourquoi les informations ne ressortaient jamais comme il l’aurait aimé. L’émoi avait de grand pouvoir sur l’esprit. Il alla récupérer la pièce qui avait attaqué la demoiselle et mit les genoux dans l’eau pour mieux regarder à la lampe torche ce qui se tramait. La pièce était morte par la rouille et avait arraché une partie du tuyau, aussi en très mauvais état. Se levant, il partit fouiller dans son immense malle. « Il est vraiment gentil et aux petits soins avec toi. Très protecteur aussi » pensait-il à leur échange-entre-quatre-yeux. « Il est un peu comme… Ton frère ? » voulait-il se rassurer. « Ton mec ? » dit-il l’air de rien, mais c’était comme s’il avait quelque chose à cacher. Il laissa trainer un silence gênant avant de continuer la discussion, toujours l’air de rien. Il n’assumait pas. « Pour ton évier, je peux te faire un montage provisoire. Mais je dois commander un tuyau et dès que je l’aurais, il suffira de l’enfiler comme je le ferai avec le montage d’appoint. Ton... truc pourra le faire ou toi. Après je peux aider si vous n’y arrivez pas. »
Il réalisa alors que la pauvre venait de se faire relativement très mal. Il se releva et alla au petit frigo du comptoir pour prendre une canette de soda et la lui tendit. « Met la sur ton front. Sinon va y’avoir un oeuf qui va te pousser sur la tête. Le froid, ça évitera que ça gonfle. » et là, il était à fond question tendresse et attention, bloqué par sa timidité face à Rozen. Puis surtout qu’il était un homme bourru très renfermé.