La journée avait été très longue. J'avais planché sur plusieurs dossiers et je m'épatais moi même. J'arrivais de mieux en mieux à lire en brail et c'était vraiment une grande victoire me concernant. Pour fêter donc cette victoire j'avais décidé d'aller au libertease histoire de me détendre un peu. Bien entendu, je ne pourrais pas profiter du spectacle mais j'en avais marre de sentir les regards de pitié des autres habitants de cette ville. A croire qu'ils n'avaient jamais croisé un aveugle.
A la fin donc de ma journée, je marchais tranquillement jusqu'au fameux bar. En arrivant, je mis bien une dizaine de minutes avant de trouver une table où je serai seul. Je commandais un verre de whisky et je m'enfonçais dans les fauteuils profitant de ce moment de quiétude jusqu'à ce que j'entende des pas s'approcher de moi.
« Suivez-nous Monsieur. » « Aurais-je fait quelque chose de mal ? » « Suivez-nous c'est tout. » « Vous me mettez dehors alors que je ne peux même pas profiter du spectacle ? » « Nous ne vous mettons pas dehors. Suivez-nous. »
J'attrapais ma canne blanche et je me levais de ma table. Je regrettais de ne pas avoir pu finir mon verre. En plus je ne voyais pas pourquoi on me demandait de les suivre. Je ne voyais pas ce que j'avais fait de mal. Un des videurs présenta son épaule gauche et je posais ma main dessus puis je me laissais guider jusque dans une nouvelle pièce loin de la musique et des bruits de bar. Je ne savais cependant pas où je me trouvais. Je soupirais un peu. Le videur m'aida à m'asseoir sur une chaise et je patientais. Au bout de quelques secondes je dis assez fortement :
« Aurais-je fait quelque chose de mal ? »
Je n'arrivais pas à comprendre ce que j'avais fait de mal. Mais bon maintenant que j'étais dans ce bureau il fallait bien que je sache pourquoi j'étais ici.
« Il y a quelqu'un ? Le coup de l'isolement pour un aveugle c'est assez cruel. »
Je soupirais. C'était idiot. On venait de me faire une mauvaise blague et je n'appréciais pas vraiment cela.
Assise dans mon bureau dans mon fauteuil en forme de boule ornée de cousin et aussi confortable que possible je regardais les vidéos de surveillance tout en sirotant un mojito framboise. Je n’étais pas des plus attentive ce soir, j’avais déjà rattrapé tout mon retard accumulé pendant ses dernières semaine ainsi je pouvais vaquer à un instant de détente sécurisé dans mon bureau. Cette soirée aurait pu être comme toutes les autres. Elle aurait pu se dérouler sans trop de grabuge, sereinement et comme cela état prévu, mais rien ne se passa comme prévu. Alors que j’étais en train de rêvasser, mon regard fut attiré par un nouvel arrivant dans le Libertease. Son visage m’était familier, alors comme souvent dans ce genre de moment je cherchais à savoir quand laquelle de mes vie je l’avais rencontré. Ce fut la Méduse qui se manifesta en premier, horrifiée par la vision de son passé tandis qu’elle hurlait un prénom dans mon esprit me donnant ainsi un terrible mal de tête : Arès, dieu de la guerre, frère d’Athéna. Un dieu. Tout ce qu’il ne fallait pas, sans compter que désormais nous nous demandions où se cachait sa soeur, où était Arès, Athéna n’était jamais loin, comme toujours elle aimait faire de sel coup à son frère. Sommant Médusa de se taire, je me levais avant de poser mon verre sur mon bureau, pour faire les cents pas. Qu’est-ce qu’il foutait dans mon établissement putain. Automatiquement, je regardais mon portable et me tâtait à appeler Regina pour lui demander de m’envoyait son garde du corps. La présence rassurante de Romain aurait pu s’avérer bénéfique, mais je me contrôlais. J’avais mes propres gardes du corps, j’en avais cinq dont un qui rêvait de voir ma tête au bout d’une pique et je le savais. Appelant celui dont j’avais le plus confiance, et qui répondais dès la première sonnerie j’annonçais avec autorité :
« Un homme avec une canne blanche vient d’entrer, il est accoudé au bar, je veux que tu le retrouves immédiatement !
- Dois-je le mettre dehors madame Kramers ?
- Non emmène le dans mon bureau et prends un autre de tes hommes avec toi
- Je pense que je suis capable de gérer un homme seul m..
- Je me fou de ce que tu crois, tu prends un autre garde avec toi point ! »
Sur ses mots je raccrochais mon coeur battant la chamade tandis que Médusa paniquait dans mon esprit, me demandant à quoi est-ce que je jouais à défier le dieu de la guerre, et une fois de plus je la sommais de se taire ! Craignant secrètement qu’elle prenne le contrôle, mais je voulais savoir ce qu’il faisait ici. Je voulais savoir et on avait besoin de savoir face à quel danger nous allions devoir nous protéger. Pas assez rapidement, mes gardes frappèrent à ma porte pour annoncer leur arriver et je croisais les bras, tandis que mon bras droit forçait Arès à s’assoir sur la chaise en face de moi. Fronçant les sourcils, je jugeais le taux de dangerosité du fameux dieu, était-il vraiment aveugle ou était-ce une couverture ? Levant les yeux vers mes gardes je sortais de mon mutisme :
« Vous pouvez y aller messieurs »
Me retournant vers mon bras droit, j’ajoutais :
« Reste derrière la porte s’il te plait et toi tu prendras sa place en salle !
- Bien madame Kramers »
Répondirent-ils en coeur avant de sortir de mon bureau me laissant seule et légèrement terrifiée devant cet homme.
« Puis-je savoir ce que vous faites dans ce monde et pourquoi vous faites semblant d’être aveugle ?»
Je me retrouvais dans un bureau sans que je ne comprenne pourquoi j'étais là. Je n'avais rien fait de mal ! Non ça ne rimait à rien. Il me fallait une explication. Bon déjà quand tout le monde se mit à parler autour de moi je compris que j'étais dans le bureau de Miss Kramers que je pensais être Médusa. Mes soupçons allaient être confirmés rapidement.
« Puis-je savoir ce que vous faites dans ce monde et pourquoi vous faites semblant d’être aveugle ? »
Je riais, mauvais. Si seulement je pouvais faire semblant.
« Médusa. »
Je souriais. J'étais content de l'entendre à nouveau même si j'aurais bien voulu la voir. Je me demandais ce qui lui était arrivé dans sa vie pour qu'elle soit aussi froide avec la seule personne qui l'avait aidé lors de la folie de ma sœur.... elle devrait se souvenir qui est son allier.
« Je ne fais pas semblant d'être aveugle. Si je ne l'étais pas je pense que je profiterai un maximum du spectacle de ton établissement. »
Je souriais mais je ne savais pas si je devais sourire ou non. J'avais tiré un trait sur mon passé mais je retombais de plus en plus sur des membres de ma première vie et j'avais du mal à faire face. Je me demandais bien ce qu'elle me voulait. C'était trop confus pour le moment pour moi.
« Que puis-je faire pour toi ? »
Pas grand chose vu que j'étais aveugle mais bon je pouvais toujours proposé. Peut être même qu'elle finirait par me dire pourquoi j'étais ici et ce qu'elle me voulait. Peut être qu'elle savait même où se trouvait ma sœur et que c'était pour cela qu'elle voulait me parler. Enfin il me tardait de savoir ce qu'elle me voulait.
« Si tu en venais au fait. Pourquoi suis-je ton « prisonnier » ? »
Je fronçais un peu les sourcils tout en me demandant ce que je pouvais bien fabriquer ici.
Le dieu de la guerre riait avec un air mauvais et je m’efforçais de rester de glace. Tu es complètement folle ! Tu veux nous faire tuer ou quoi ! Putain mais Anne excuse toi et laisse-le partir tu ne sais pas avec qui est-ce que tu joue ! me retenant de rire, je me délectais de ce vent de panique chez la Méduse tandis que le fameux dieu l’appelait. Contre toute attente, ce dernier souriait et je me souvenais qu’en effet il avait participé à la libération de la Méduse lui permettant de venir prendre une nouvelle vie humaine à savoir la mienne. Sa sœur n’est jamais loin Anne, combien de fois est-ce qu’il faudra que je te dise de rester loin des dieux ? Si une fois dans ta vie tu dois m’écouter c’est bien celle-là. Ils ont la capacité de nous détruite toutes les deux et là aucune de nous ne gagnera ! Je ne savais pas ce que je préférais la Méduse sarcastique ou celle qui me prenait la tête avec un dieu important qui ne voyais pas plus loin que le bout de sa canne. Chose qu’il me confirmait tout en complimentant mon club au passage. Souriant j’accueillais sa gentillesse d’un geste de la tête avant qu’il ne me demande ce qu’il pouvait faire pour moi. Réfléchissant à la réponse la plus censée, je commençais à faire les cents pas mon pistolet toujours ancré dans la paume de ma main que je dissimulais derrière mon dos malgré le fait qu’il prétendait être réellement aveugle. Pendant ce laps de temps là ce dernier me pressa en me demandant pourquoi il était mon prisonnier et je riais :
Je faisais preuve de mauvaise foi je devais l’admettre, il était pas là de son plein gré étant donné que je l’avais fait emmené de force, mais n’abusons pas s’il partait je ne pourrais l’en empêcher. Surtout qu’il était un dieu, donc en théorie il pouvait faire exactement tout ce qu’il voulait, même me tuer. A ça y est, Anne atterrie ! C’est fou ce que tu es lente d’esprit ! Allez excuse toi qu’on en parle plus !
« Vous m’avez demandé ce que vous pouviez faire pour moi, et je vais vous répondre : Je veux savoir ce que vous êtes venu faire ici ! »
T’es sérieuse ? Il fait bien ce qu’il a envie sérieusement qu’est-ce qui tourne pas rond chez toi ? Serrant les dents je me retenais pour ne pas répondre à cette folle furieuse qui était en train de me donner de puissant maux de tête. Buvant un peu d’eau dans ma bouteille, j’ajoutais consciente que cette fois la réponse allait intéresser Médusa et sans doute la calmer un peu sur mes intentions :
« Je veux aussi que vous cessiez de m’appeler Médusa, dans cette ville c’est Neilina, je n’ai pas tellement envie qu’on découvre qui j’étais »
Nouvel hoquet de frayeur de Médusa, dont je commençais à regretter les menaces et les piques blessantes à mon égard avant que je ne poursuive :
« Et plus que tout je veux savoir où est votre sœur ! Athéna n’est jamais loin et vous savez parfaitement pourquoi je souhaite rester loin de cette folle furieuse ! »
Médusa me tenait prisonnier et je n'appréciais pas du tout cela. Ok je pouvais paraître assez comment dire... Misérable. Mais ce n'était pas une bonne idée que de me mettre en colère et elle commençait vraiment par me mettre en colère.
Je lâchais un rire moqueur. Elle se fichait de moi à un point vraiment intéressant. Je sentais mes mains se serrer et ma mâchoire se crisper. Je ne pus m'empêcher de lui répondre assez méchamment :
« La nuance est tellement subtile que je ne la vois pas. »
Je m'étais fait emmener de force dans son bureau. Si ce n'était pas avoir été amené contre mon gré je ne savais pas ce que c'était. Cette fois-ci elle n'avait aucune grâce à mes yeux. Elle ne méritait pas ma miséricorde.
« Vous m’avez demandé ce que vous pouviez faire pour moi, et je vais vous répondre : Je veux savoir ce que vous êtes venu faire ici ! »
Elle était vraiment impertinente ! Avec un comportement comme cela je me m'étais à regretter de l'avoir sauvé il y a des années et des années de cela.
« A la base boire un verre mais je subis plutôt un interrogatoire. »
J'enlevais mes lunettes et je passais mes doigts sur mes yeux. J'avais l'impression qu'ils me grattaient alors que cela ne se pouvait pas. Enfin je ne pensais pas que cela se pouvait.
« Je veux aussi que vous cessiez de m’appeler Médusa, dans cette ville c’est Neilina, je n’ai pas tellement envie qu’on découvre qui j’étais. »
Je soupirais et cette fois-ci je me levais. Je pointais mon doigt dans sa direction. J'avais réussi à déterminer où elle se trouvait à force d'écouter sa voix. Je faisais deux pas vers elle et je posais un peu violemment mon poing sur sa table.
« Alors cesse de me prendre de haut. »
Je serrais les dents. Elle regretterait ce qu'elle me faisait subir aujourd'hui. Jamais plus je ne l'aiderais... Du moins pas si elle ne s'excusait pas.
« Et plus que tout je veux savoir où est votre sœur ! Athéna n’est jamais loin et vous savez parfaitement pourquoi je souhaite rester loin de cette folle furieuse ! »
Je soupirais. Athéna ! Athéna ! Athéna ! Il n'y en avait que pour elle. Neilina comme elle s'appelait maintenant était pathétique de penser encore à elle.
« Athéna est aussi loin que possible de moi et cela me convient parfaitement. Tu devrais faire attention à ce que tu dis ou fait Médusa. Je te rappelle que je suis un Dieu et le seul qui t'a protégé face à la fureur de ma très chère sœur. Ne me fait pas regretter mon geste. »
J'étais froid dans mes propos. Je ne lui laissais aucune chance de me défier. Enfin elle pourrait le faire bien entendu mais ce n'était pas dans son intérêt. Ne jamais fâcher le dieu de la guerre.
« Athéna est loin de nous. Elle doit être encore sur l'Olympe a inspiré ses « héros ». Elle est loin de moi et c'est parfait comme cela. Tu devrais aller de l'avant. Regarder toujours dans le passé ne fait pas avancer bien au contraire. Profite du fait qu'elle ne soit pas là. Elle sera un problème quand elle sera parmi nous. »
Il n'y avait pas de quoi s'affoler pour le moment elle n'était même pas en ville. Et puis même si c'était le cas, pour le moment elle se faisait discrète et c'était mieux pour elle. Si j'avais vent qu'elle était en ville je pense qu'elle passerait un sale quart d'heure et j'exigerai surtout qu'elle me démaudisse sur le champs !
« Et avant que tu oses dire quoi que se soit. Non tu ne la tueras pas. C'est mon rôle. »
Il n'y avait pas de choix possible. Il n'y avait pas de discussion possible entre elle et moi. Si quelqu'un devait tuer un jour Athéna ça serait moi et personne d'autre. Elle ne pourrait de toutes les façons pas la tuer. On ne tue pas une déesse comme cela.
Arès ne voyait pas la différence entre être mon invité et mon prisonnier et je ne pus m’empêcher de sourire. C’est de ça que tu as peur Méduse ? Je t’en prie, tu vois bien qu’il est diminué ce dieu, tu peux cesser de paniquer s’il te plait ? Lâchais-je avec un ton moqueur tandis que ma Méduse me traitait de folle furieuse. Je demandais des explications à mon prisonnier et ce dernier s’y pliait en faisant preuve de la plus grande mauvaise foi tandis que la Méduse continuait de psychoter, elle en aurait été capable elle se serait pisser dessus, elle était loin l’arrogante emmerdeuse sûre d’elle. C’était sans doute cette nouvelle face de son comportement qui me donnait des ailes. L’agacement du dieu montait en flèche, il me demandait de cesser de le prendre de haute et je levais les yeux au ciel tandis que la Méduse me demandait de faire attention. Quelle rabat-joie. Pourtant, une chose dans le ton qu’il employait me mettait en garde, il avait raison il était le seul dieu à m’avoir aidé. Décidant de faire preuve d’un peu de considération je l’écoutais parler de sa sœur. Visiblement il la haïssait autant que moi, quand il me parla de cesser de vivre dans le passé, je le fusillais du regard avant de lâcher acide :
« Si j’arrêtais de vivre la transformation de la Méduse et si elle me foutait la paix j’arriverais peut-être à oublier le passé »
Passant une main dans mes cheveux, je serais les dents avant de me lever pour me rendre devant les grandes fenêtres pour admirer la vue, tout en ajoutant :
« Athéna sera toujours un problème tant que je vivrais et que tu vivras elle ne s’arrêtera jamais. »
Laissant échapper un léger rire, je me retournais vers lui et croisais les bras contre ma poitrine :
« La tuer ? Je ne suis pas suicidaire, c’est la déesse de la guerre ! Je ne peux décemment la tuer et je pense que tu ne la tueras pas non plus. Elle reste ta sœur et si tu l’avais décidé de la tuer tu l’aurais fait il y a bien longtemps non ? Puis Zeus serait furieux si je ne m’abuse … »
Je n’avais pas dit cela sur un ton provocateur, j’exposais des faits rien de plus. Jetant un regard vers les caméras je demandais :
« Vous voulez peut-être boire quelque chose ? »
Tout en posant ma question je prenais mon téléphone et composait le numéro des serveurs du bar en attendant la réponse de ce dernier. Il ne pouvait pas nier le fait que je m’était adoucie.
Je la sentais en colère et je me demandais combien de temps elle mettrait pour vraiment se révéler à moi. Je n'avais pas peur de la méduse et encore moins maintenant j'étais aveugle. Ce n'était pas comme cela qu'elle allait pouvoir m'ensorceler.
« Si j’arrêtais de vivre la transformation de la Méduse et si elle me foutait la paix j’arriverais peut-être à oublier le passé. »
Je levais les yeux au ciel. Elle en faisait des histoires pour pas grand chose ! Sincèrement subir une transformation ce n'est pas la mort et puis il fallait qu'elle apprenne à vivre avec au lieu de toujours vouloir totu contrôler.
« Il y a toujours moyen de se sortir d'une malédiction. Il faut juste le vouloir. »
Et elle ne le voulait pas assez à mon sens. Elle ne faisait que se plaindre au lieu d'aller de l'avant. Elle n'avait pas appris grand chose depuis notre dernière rencontre. Mais bon elle finirait bien par évoluer de toutes les façons.
« Athéna sera toujours un problème tant que je vivrais et que tu vivras elle ne s’arrêtera jamais. » « Le monde d'Athéna ne s'arrêta pas à nous deux. »
Et bien heureusement sinon la vie de ma très chère petite sœur serait bien morose. Elle avait d'autres chats à fouetter de toutes les façons. Elle ne pouvait pas passer tout son temps à persécuter deux personnes.
« La tuer ? Je ne suis pas suicidaire, c’est la déesse de la guerre ! Je ne peux décemment la tuer et je pense que tu ne la tueras pas non plus. Elle reste ta sœur et si tu l’avais décidé de la tuer tu l’aurais fait il y a bien longtemps non ? Puis Zeus serait furieux si je ne m’abuse … »
Je riais un peu méchamment si elle avait peur c'était son problème. Surtout qu'elle semblait vraiment apeurée. Athéna avait toujours fait cet effet là sur beaucoup de monde. Elle faisait soit peur soit elle inspirait le respect le plus profond. Pour la Méduse et moi même elle nous inspirait la plus grande haine.
« Si tu crois que j'ai des comptes à rendre à mon père tu te trompes. Ma « soeur » ne sera jamais un problème, sauf si elle devient un obstacle trop important sur ma route. »
J'étais prête à tout pour vivre la vie que je voulais même si ça devait dire faire disparaître ma sœur de la surface de la terre. J'avais bien sur moins de rancunes qu'elle envers Athéna et effectivement peut être que je ne pourrais pas la tuer à proprement parler mais je pouvais bien entendu la mettre hors d'état de nuire !
« Vous voulez peut-être boire quelque chose ? »
Je soupirais. C'était une attention particulièrement gentille mais en soit à ce moment là ça m'agaçait vraiment beaucoup. Enfin, je ne pouvais pas être grossier donc je faisais un sourire avant de répondre :
« Je ne serai pas contre un verre de vin. »
Je tournais ma tête puis je me levais histoire de me dégourdir les pattes. J'avais mal aux jambes et j'avais la tête qui tournait. J'aurai préféré être devant le spectacle que là.
« Tu as l'air de t'en sortir dans cette ville. C'est bien. »
Oui elle avait l'air de s'en sortir et c'était bien pour elle. Je ne savais pas quoi lui dire de plus. Oui je l'avais sauvé mais je n'avais pas l'impression qu'elle était vraiment reconnaissante. Enfin peut être que j'en attendais trop quand même.
Le vouloir, il était sérieux ? Il pensait vraiment que je ne souhaitais pas sortir de cette malédiction de malheur ? Je ne demandais que cela depuis le jour où j’avais perdu mon innocence. Son insolence et son impertinence ne rendaient folle. Il pensait que c’était agréable de sentir ses os se briser ? A le voir faire c’était marrant. Quel connard ce type, c’était bien un dieu ! Il m’avait aidé à sortir de cette malédiction de Méduse mais qu’on se le dise il avait fait cela uniquement pour emmerder sa sœur. Depuis quand les dieux avaient un cœur ? Ils étaient tous imbus d’eux même et la seule chose qui les intéressait vraiment c’était leur nombril. Serrant les dents, je me levais et sentais ma vision se modifier pour laisser la Méduse entrer au centre de la place. « Alors là ma vieille tu te démerdes, tu t’es foutue dans la merde, maintenant tu assumes et tu assumes jusqu’au bout. T’as voulu énerver un dieu maintenant tu assumes et si on meurt rappelle-toi que je t’avais déconseillé de fricoter avec lui. Quoi que ce n’est peut-être une bonne idée de fricoter avec lui. Pour une fois ton cul pourrait nous servir. » Prenant ma tête en étaux dans mes mains je lâchais en un souffle.
« La ferme Médusa tu me files la migraine putain »
Me relevant pendant que nous conversâmes sur la possibilité qu’il tue sa sœur, je lui exposais sans sommation mon point de vue. En mon sens, il n’aurait jamais les couilles de tuer sa sœur et d’affronter les foudres de son père. Levant les yeux aux ciels en entendant son excuse merdique, je me retenais pour ne pas lui demander à partir de quand est-ce qu’Athéna deviendra un obstacle. J’étais prête à parier qu’il avait perdu la vue à cause d’elle. Finalement je décidais d’adopter la technique de Médusa, et d’amadouer le dieu en lui demandant ce qu’il voulait boire. Ce dernier, me commanda du vin et je fis signe à un de mes gardes du corps d’aller chercher sa commande. Un autre prend sa place et je souriais à sa remarque en haussant les épaules tout en allant vers mes baie-vitrée pour regarder la ville endormie :
« Oui, cette malédiction a été une bonne chose bien que j’aurais préféré qu’elle ne soit jamais brisée »
Ça c’est clair que ma vie aurait été parfaite si cette putain de malédiction n’avait pas été brisé. Je serais seule dans ma tête et ça serait l’extase. Et encore c’est pas toi qui est réduite au silence, arrête donc de te plaindre Laissant échapper un soupir, j’entendais mon garde du corps revenir en frappant deux fois à la porte avec deux verres de vin. Le remerciant j’en donnais un à Arès avant de laisser partir mon garde du corps pour lui répondre :
« Je pensais que tu étais venue pour m’éliminer. »
Buvant une gorgée de vin, je m’adossais aux vitres avant de demander :
« La ferme Médusa tu me files la migraine putain. »
Je soupirais tout en me levant pour me dégourdir les jambes. Je souriais un peu mesquinement quand je l'entendais parler à la Méduse. Elle était encore là c'était évident. Au final ma sœur avait toujours une certaine emprise sur elle.
« Elle t'embête encore ? Si tu as besoin on peut trouver un moyen de la faire taire définitivement sans te faire du mal à toi. »
Il y a toujours un moyen. Il fallait juste chercher un peu. Nous pourrions trouver une solution mais bon encore faudrait-il qu'elle veuille de mon aide.
« Oui, cette malédiction a été une bonne chose bien que j’aurais préféré qu’elle ne soit jamais brisée. » « Si elle n'avait pas été brisée tu n'aurais jamais dû me revoir. Je suis sûr que cette perspective te plait. »
Et à moi aussi après tout. J'aurai aimé ne plus être confronté à mon passé. De toutes les façons je n'avais plus rien à voir avec le Dieu que j'étais autrefois.
« Je pensais que tu étais venue pour m’éliminer. »
Je soupirais.
« Si j'avais dû te tuer je ne t'aurai jamais aidé. »
Si j'avais vraiment voulu je n'aurai pas attendu et encore je ne l'aurai pas fait. Ça aurait été dans le même sens que ma sœur et pour une question de principe je ne pouvais pas accepter cette idée.
« Comment es-tu devenu aveugle ? »
C'était une question épineuse et il allait falloir que je réfléchisse aux mots que j'allais utiliser. Pour le moment il était compliqué pour moi de tout raconter. De toutes les façons, elle n'avait pas besoin de tout connaître de moi. Je décidais alors de résumer mon histoire brièvement mais en lui donnant les bonnes informations elle pourrait comprendre ma situation.
« Il n'y a pas que toi qui a été maudite. J'ai aidé pendant la guerre de Troie. Bien sur j'ai pris le partie de Troie et Athéna l'opposait. Pour me punir d'avoir mené le monde dans une guerre sans merci, mon père me condamna à errer dans un monde sans magie. Je pris une nouvelle identité et je me mis à chercher le Graal. Je ne l'ai toujours pas trouvé. La perte de la vue doit être une suite à la malédiction de mon père. »
C'était aussi simple que cela. Il n'y avait rien à ajouter de plus. Il était évident que si j'avais pu être en dehors de cette situation je l'aurai fait. J'étais vraiment un plouc dans cette vie. Je buvais une gorgée de mon vin.
« Tu sais. Si Athéna est dans les parages elle ne te fera pas de mal. Car si c'est le cas elle devra en répondre devant moi. »
Je n'étais peut être plus un dieu mais je savais comment faire du mal à quelqu'un et encore plus à une femme. Ce n'était pas le genre de chose que j'aimais faire mais je n'hésiterais pas. J'avais promis de la protéger et je le ferai.
Me faire taire sans te faire du mal ! Ce n'est pas possible et tu le sais n'est-ce pas Anne ? Ça s'est terminée comment la dernière fois que Regina a fait des petites expériences sur nous ? Vivement que le vin arrive, j'avais bien besoin que ce liquide me détende. Médusa me traita d'alcoolique et je posais mes mains sur le bureau. J'en avais marre de cette garce putain. J'en avais même oublié partiellement la présence du dieu de la guerre, j'avais donc naturellement oublié de noter son sourire mesquin quand il m'entendait converser avec sa vieille amie. On était pas amis ! Va pas croire n'importe quoi Anne. Rien à foutre de ce qu'ils étaient ma parole ! J'avais le droit d'avoir un peu de paix et de sérénité dans ma vie, non ? Ce n'est que lorsqu'il m'adressa la parole pour me proposer son aide que je relevais la tête, la surprise ancrée sur mon visage.
" M'aider ? La dernière fois ça a assez mal fini. Pourquoi est-ce que tu ferais ça pour moi ? "
J'étais méfiante. Je l'étais avec tout le monde. Je ne savais pas faire confiance aux personnes qui m'entouraient. Tout comme je ne savais pas admettre que j'avais besoin d'aide. J'étais une femme forte. Même mon mari je n'y avait jamais fait entièrement confiance et pourtant je l'avais aimé comme une dingue, allant même jusqu'à vendre mon âme au diable en personne pour préserver sa vie. La discussion dériva sur la malédiction et sa réussite sur moi et je ne tardais pas à me plaindre du fait que la sauveuse nous ait libérer de vingt-huit ans de mensonge. En y réfléchissant ma réflexion était lâche, mais je m'en fichais un peu. Riant à sa remarque, je m'étonnais moi-même avant de répondre avec amusement :
" Ça aurait été terriblement triste en effet. "
Et voilà que je faisais de l'humour maintenant, cette discussion avait véritablement vriller. Deux frappements me parvinrent et je me surprenais à sauter de ma chaise limite pour courir vers la porte et prendre les verres de vin. Mon garde du corps me regarda lourdement pour vérifier que je n'avais besoin de rien et je lui fais signe de partir. Revenant vers Ares je déposais le verre de vin devant lui avant de prendre une gorgée pour demander comment il était devenu aveugle. Me rasseyant sur ma chaise, je l'écoutais raconter son histoire.
" C'est vraiment une plaie cette femme ! "
Notais-je en songeant que ça n'avait pas dû être facile d'être le vilain petit canard aux yeux de sa sœur.
" Merci, mais il y a quelque chose que je ne comprends pas, pourquoi l'avoir sauvé ? Et pourquoi tenter de recommencer avec moi, je n'ai pas été des plus cordiale avec toi ? "
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Sam 4 Nov - 15:21
