qui sera la proie de l'autre ? ▬ neilina

J'avais ma soirée de libre. Zelena n'avait pas besoin de moi chez elle du coup elle m'avait gentiment demandé de dégager de chez elle. Il me fallait trouver un spot pour au moins passer une bonne partie de la soirée. Après je rentrerai chez ma patronne et je me glisserai dans son lit au pire pour qu'elle accepte que je reste avec elle. Il y avait toujours un moyen d'arriver à ses fins.

Du coup j'avais quitté la maison de la sorcière pour me rendre dans une maison où je pourrai m'amuser un peu. Ce n'était pas vraiment une maison close mais au moins je pouvais observer des femmes sans risquer quoi que se soit. Bon par contre pas sur que la grande rousse apprécie cela mais tant pis. Je saurais me faire pardonner. J'étais donc rentré dans ce lieu et j'avais commandé un verre avant de m'asseoir à une table.

C'est là que je la vis. C'était comme si je retournais dans le passé sans y être totalement. Je devais l'approcher. Le monstre en moi avait envie de l'approcher et je savais qu'il n'avait pas que des idées gentilles à son égard. J'arrivais tant bien que mal à le refréner quand je trouvais une solution. Me levant je passais discrètement à côté d'elle, elle ne pouvait ni me voir parce qu'elle était occupée ailleurs ni même sentir ma main lui voler son téléphone portable. Ces espèces de boites noires étaient une vraie malédiction dans cette ville ! Je retournais m'asseoir ni vu ni connu et je finissais tranquillement mon verre tout en attendant le bon moment pour l'interpeller. Quand elle commença à partir je me levais et préparais mon petit numéro.

« Mademoiselle ! »

Je l'interpellais. Les gorilles qui étaient autour d'elle me lancèrent un regard noir que je soutenais. Je n'avais pas peur d'eux bien au contraire. De plus une petite bagarre était toujours la bienvenue. Ils finirent tout de même par s'éloigner un peu et je tendais le téléphone à la demoiselle.

« Vous avez fait tomber votre téléphone portable... »

Je lui faisais un grand sourire charmeur. Concrètement elle n'avait jamais fait tomber son téléphone portable je le lui avais volé mais c'était un bon moyen pour amorcer une conversation. Elle était vraiment fascinante. Elle ressemblait à Elizabeth et Mina mais elle avait un côté dangereux en elle comme si... Je ne savais pas mais c'était intrigant comme sensation. Je voulais en savoir plus sur elle. Mais je devais la jouer autrement. Je n'étais pas un homme qui courrait après les femmes. C'était plutôt l'inverse.

« Je vais vous laisser... »

Je lui souriais à nouveau avant de tourner les talons et de faire semblant de partir. Elle me rattraperait j'en étais certain et si elle ne le faisait pas je trouverais une parade. Nous étions dans un établissement des plus charmants et je pouvais toujours m'accouder au bar pour profiter de toutes ses jolies demoiselles dévêtues sur scène.

Qui sera la proie de l'autre ?

Walsh Jekyll

Tout allait pour le mieux, Robin était enterré (bon ça j’en conviens ça n’avait pas été une partie de plaisir, mais j’avais été là pour Regina et maintenant elle pouvait reprendre le cours de sa vie là où elle l’avait arrêté avant que les lost-one et notamment Robin fasse son arrivé), la Méduse et moi avions trouvé un léger terrain d’entente, le Libertease avait retrouvé son activité normale et mes danseuses se tenaient à carreaux. Elles avaient même fini par foutre la paix à Arsène ce qui n’avait pas été une mince affaire. Je pouvais facilement comprendre que ce n’était pas facile pour elles d’être mise sur le côté de la scène alors qu’elles avaient plus d’ancienneté que la jolie brune, mais le talent d’Arsène était là. Il était immuable et inattaquable, elle était comme moi à mes débuts, je ne pouvais la restreindre à rester dans l’ombre des autres filles qui étaient banales. Mon établissement avait besoin d’une nouvelle étoile montante. Je ne pouvais plus me contenter de faire de brève apparition en duo avec mon partenaire de l’époque Méléagant. Comme souvent quand mon bébé était ouvert, je me baladais à l’intérieur entre les spectacles et l’euphorie parfois malsaine des clients. Ainsi, je pouvais repérer lesquels on devait surveiller de près et ceux qui ne présentait visiblement aucun problème. Naturellement, j’avais ma garde personnelle qui veillait à ma sécurité, et qui par des excès de paranoïa avait vu son effectif doublé. Qui avait dit que j’étais ressortie indemne de mon petit aller-retour en enfer ?

Ce fut pendant ce fameux tour que mon regard croisa celui de cet homme. Un trentenaire assez agréable à regarder, qui m’avait accosté malgré ma bande de gros bras que j’avais dû calmer d’un geste discret de la main. La raison de son audace avait été chevaleresque, il voulait me rendre mon téléphone. Visiblement je l’avais fat tombé, mais j’avais quelques doutes sur la question. Je ne perdais pas mon téléphone et quand bien même cela m’arrivait je savais que mes gardes du corps le récupèreraient illico.

Prise de ce doute, j’avais été contrainte de vérifier les caméras de surveillance. J’étais parano, je le savais pourtant j’avais eu raison de douter de la bonne parole de cet homme à l’apparence trop angélique pour être honnête. Dès que j’eus la preuve qu’il m’avait volontairement substitué mon téléphone pour mieux me le rendre je l’avais retrouvé par le même biais et était allé à sa rencontre.

Il était royalement lové sur un canapé en face d’une des scènes de danse. Un air machiavélique sur le visage, j’avais pris un cosmopolitain et étais allée le rejoindre pour m’asseoir avec élégance et assurance sur le même canapé en gardant une distance de corps respectable.

« Pourquoi m’avez-vous volé mon téléphone portable pour mieux me le rendre ? »

J’avais demandé ça avec un ton calme et un sourire séducteur. Je n’avais pas envie de le faire fuir, une chose en moi avait besoin d‘en savoir plus. D’ordinaire l’affaire aurait été vite réglé par mes hommes de mains mais là c’était différent.

La première phase de mon plan était mise en place. J’étais très content de moi. Je m’affalais dans le canapé dans lequel j’étais puis je profitais tout simplement du spectacle en me demandant combien de temps ça lui prendrait pour revenir vers moi.

Je savais qu’elle n’aimait pas les surprises. Elle aimait avoir le contrôle sur tout et j’avais mis à mal sa petite routine. Je jubilais au fond de moi. J’étais sûr d’obtenir ce que je voulais d’elle. Elle allait me rejoindre et m’aborder.

Elle ne tarda pas à me rejoindre. Elle s’assit à côté de moi et je souriais en coin. Voilà. La proie était à côté de son bourreau. Elle avait un air mutin. Oh elle voulait mener la danse. Grand bien lui fasse.

Fait gaffe elle peut t’avoir elle aussi. Elle a l’air de savoir ce qu’elle fait.
« Y avait-il un autre moyen de vous aborder sans que vos gros bras ne me cassent la gueule ? »

Non il n’y en avait aucun. J’avais fait des tonnes de recherches sur elle et je savais qu’il n’y avait pas d’autre moyen. Par contre j’étais assez fier d’avoir réussi à lui voler son téléphone. Après tout c’était la partie la plus compliquée de mon plan te je l’avais réussi avec brio. Je portais mon verre à mes lèvres et je buvais tranquillement. Voilà qu’elle me faisait ses yeux de biche. Oh ma chère vous ne savez pas dans quoi vous vous embarquez.

« Je ne vous offre pas un verre vu que tout ça vous appartient… De plus vous en avez déjà un. »

Je lui souriais. Et puis je n’allais pas payer alors que tout était à elle. Si elle voulait un verre elle n’avait qu’à en demander un à ses serveurs. Je détournais mes yeux du spectacle pour les reporter sur la jolie demoiselle.

« Alors Miss Kramers à part ce bar que faites vous de vos journées ? »

C’était une question stupide. Je savais très bien ce qu’elle faisait de ses journées. La plupart du temps elle allait voir l’affreuse Regina sinon elle restait dans son petit appartement ou encore elle était ici à travailler. Je connaissais ses rituels de maquillage, de déjeuner et même de couchage. Elle ne pouvait pas me surprendre.

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Walsh Jekyll

Tu vas te frotter à plus fort que toi Anne, fait attention de ne pas te brûler les ailes, ça serait bête que ce soit moi qui gouverne. Les railleries de la Méduse me firent sourire au moment où je m’asseyais à côté du voleur de téléphone. Je n’allais pas me brûler, j’étais reine en la matière. La séduction était dans mes gênes, pas ma faute si Médusa était un cul serré. Je parlais d’une voix calme et enjôlée. Face à ma première question il répondait avec un brin d’insolence qui me fit sourire, il avait raison, aspirant un peu de mon cocktail je m’humectais les lèvres amusées :

« Certain y arrive, et mes gros bras m’obéissent au doigt et à l’œil la preuve ils ne sont plus là »

Je laissais échapper un petit rire avant de me pencher vers lui pour susurrer :

« Mais si je lève le petit doigt ils débarquent. »

J’adorais le pouvoir. J’aimais être en capacité d’obtenir tout ce que je désirais en un claquement de doigt. C’était jouissif. Reprenant ma place tout sourire, je buvais une nouvelle gorgée avant d’hocher un sourcil face à sa remarque sur son incapacité à m’offrir un verre. Il savait que j’étais la propriétaire. En même temps avec mon armée de garde du corps on pouvait aisément en venir à cette conclusion, mais quelques choses me disaient qu’il avait fait des recherches sur moi. Une pensée qui ne me plaisait pas le moins du monde. Tu nous mets en danger Anne, arrête tes conneries et tue le, s’il en sait trop il peut nous griller ! Repoussant les pensées négatives de mon double maléfique, je passais une main dans mes boucles blondes. Quand il prononça mon nom, j’haussais les sourcils :

« Et si vous me disiez plutôt ce que vous savez sur moi … Je ne vois pas l’intérêt de-vous conter des choses que vous savez déjà »

Lui servant un sourire resplendissant, je posais mon regard dans le sien. J’avais le regard brillant d’amusement. Cette discussion allait être intéressante, très intéressante même. Je commençais à voir clair dans son jeu, il était trop serein pour ne pas être préparé. Une part de moi se doutait qu’il attendait quelque chose de moi, j’avais envie que son piège se retourne contre lui et j’allais tout mettre en œuvre pour que ça arrive. Buvant de manière clairement provoquante mon cocktail avec la paille, j’ajoutais :

« Il y a quand même une certaine injustice dans cette histoire, vous connaissez mon nom, mon métier, et certainement plus, alors que moi je ne sais rien de vous. Si vous pouviez éclairer ma lanterne j’en serais plus que reconnaissante ! »

Elle était arrogante et diablement sexy. Tout ce que j'aimais chez une femme en fait. Bon j'avais surtout appris à aimer cela au fil de mes années de vie. Les femmes de caractère étaient un challenge beaucoup plus important que les femmes qui par de belles paroles écartaient les cuisses. Celle-ci était un challenge à ma hauteur et j'étais tout à fait capable de la dompter.

« Quel pouvoir. »

Je souriais en coin puis portais mon verre à mes lèvres. Elle avait un regard de braise et je savais qu'elle faisait exprès de me tenter ainsi. Elle devait attendre que je fasse un geste pour appeler ses gardes à la rescousse. D'ailleurs elle ne tarda pas à me le susurrer à l'oreille. Oh elle jouait avec le feu c'était parfait.

« Alors je vais tacher de rester sage. »

Je lui avais dit cela avec un large sourire. Je ne comptais pas lui sauter dessus ou je ne sais pas quoi d'autre. Ça serait elle qui tomberait dans mes bras et non l'inverse. Je l'appelais par son nom et quelque chose se dégagea d'elle comme si elle avait eu l'espace d'une seconde peur.

« Intéressant. Laisse moi prendre le dessus et elle sera dans ton lit ce soir. »
« Ce n'est pas ce que je veux. »
« Alors qu'est-ce qu'on fiche ici ! »
« On s'amuse un peu. »

Je le sentais sourire à l'intérieur de moi et pour une fois je n'étais pas dégoûté. Ça allait être marrant. Elle me demanda de lui dire ce que je savais sur elle. Non c'était trop facile ma jolie et pas du tout drôle en prime...

« C’est beaucoup plus marrant de voir si ce que je sais est vrai. »

Et puis c'était aussi plaisant de la voir ramer pour avoir des informations sur moi. Je reposais mon verre sur la table basse et je la laissais mariner un peu avant de lui donner deux informations sur moi.

« Je m’appelle Henri et je suis médecin. »

En plus je n'avais même pas besoin de mentir. Henri était mon véritable prénom et j'étais un médecin. Enfin j'avais été un médecin dans une autre vie et même si je n'étais pas à page niveau technique médicale dans ce monde je pouvais très vite apprendre.

« Que voulez-vous savoir sur moi ? »

Elle devait me poser des questions. C'est là que je verrai si le jeu en valait la chandelle.

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Walsh Jekyll

J’aimais son sourire et sa manière de m’aborder avec autant d’assurance. Ça faisait bien longtemps que ça ne m’était pas arrivée. Généralement, les hommes tentaient de m’appâter en usant de leur argent ou encore en me faisant du charme, lui s’y prenait avec plus de subtilité. Puis son agilité à me voler, m’avait clairement intrigué, jamais un homme n’avait eu autant d’assurance pour se permettre de tels fantaisie. Ils savaient qu’à ce jeu-là ils perdraient. Tous sauf lui, c’était sans doute ce qui me poussait à mettre en place le mode séductrice. Mon bel inconnu décréta qu’il valait mieux qu’il reste sage et je me contentais de sourire. Anne arrête ton numéro je le sens pas ton nouveau jouet ! « Oh fait pas chier Médusa, laisse-moi m’amuser, tu verras si tu te laisses prendre dans le jeu tu t’amuseras aussi. » Cachant mon moment d’égarement en buvant une gorgée de mon cocktail, je finissais par retourner sa question pour savoir ce qu’il savait sur moi. Il savait forcément quelques choses sinon il n’aurait pas autant de fierté dans ses pupilles. Cette suggestion enflamma la Méduse qui me suggérer de le tuer plutôt que de lui faire la discussion et je l’ignorais, une fois de plus.

La réponse du quadragénaire, me fit rire. Il était fort, cette déduction me poussa à mordre ma lèvre inférieure sans m’arrêter de sourire en faisant danser mes doigts contre le verre. J’aspirais encore un peu d’alcool avant d’y demander son nom en faisant primer la règle de l’égalité tout en appuyant l’injustice dont j’étais la victime dans cette histoire.

« Enchantée Henri »

Croisant mes jambes, je ne le lâchais pas du regard. Il me demanda ce que je voulais savoir sur lui et je souriais encore plus avant de jouer avec ma paille en remuant mon cocktail lentement.

« Qu’est-ce que vous attendez de moi ? »

Questionnais-je en plantant mon regard dans le sien. Il avait forcément une intention cachée, ou sinon il était simplement suicidaire, mais cela m’étonnerait fortement. Un suicidaire n’aurait pas une attitude comme la sienne. Buvant une gorgée de plus j’ajoutais :

« Ne me dites pas rien, avec un aplomb comme le vôtre, on attend forcément quelque chose de sa proie et visiblement, je suis la vôtre, alors pourquoi tourner autour du pot ? »

J’avais assez joué au jeu du chat et de la souris pour savoir le reconnaitre, malgré mon amusement, j’abordais un ton calme et détaché. Mon regard lui en revanche brillait d’amusement, aurait-il l’audace d’être honnête ou s’en sortirait-il avec une pirouette comme il semblait en être le maitre ? Regardant son verre vide je demandais :

« Vous voulez boire autre chose ? »

Elle voulait savoir ce que je voulais d'elle. Et bien j'avais pensé à de nombreuses choses mais je voulais lui laisser le loisir de me surprendre. C'était plaisant de voir à quel point elle entrait dans mon jeu. Peut être pensait-elle mener la danse ? Et puis qu'elle avait raison au fond mais je ne l'admettrais jamais en public bien entendu.

« Uniquement ce que vous voudrez me donner. »
Arrête de la charmer !

Je souriais en coin mais pas parce qu'elle venait de parler. C'était la réflexion de Hyde qui me faisait sourire. Il voulait que j'arrête de la charmer mais c'était parce qu'il voulait le faire lui-même. Très bien. Grand bien lui fasse. Je le laissais prendre le dessus sachant pertinemment que dans un endroit avec autant de monde il ne ferait pas le malin.

« Parce que c'est beaucoup plus marrant de voir sa proie essayer de comprendre ce qu'il va lui arriver. »

Il souriait en coin charmeur et s'il ne se montrait pas patient il lui aurait déjà sauté dessus. Elle croisait ses jambes et faisait un peu sa midinette. Elle ne se rendait même pas compte qu'en faisant cela, elle attisait encore plus la folie de Hyde.

« Je ne suis pas contre un verre de whisky, sec. »

Il lui souriait et moi j'attendais. J'observais la scène et je voyais qu'elle n'avait pas compris ou du moins si elle avait compris c'était un exploit qu'elle ne le montre pas. Hyde n'avait jamais caché que nous étions deux bien au contraire. Moi j'avais plus de mal à le dire.

« Et vous ? Pourquoi être rentré dans notre jeu ? »

Hyde la détaillait de haut en bas. Il admirait chaque courbe de son corps avec envie. Je le sentais mais alors que j'aurai pu m'offusquer de son comportement je le laissais faire. Après tout, il n'avait pas tord. Elle était très belle à regarder et puis c'était bien de s'assurer qu'une marchandise est assez bien pour soi.

« Auriez-vous des origines slaves ? »

Oui je savais ce que je jouais un jeu dangereux mais je faisais attention à tout et puis Hyde voulait en savoir plus pour moi. Il trouvait que cette jeune femme ressemblait beaucoup à Elizabeth mais aussi à Mina Harker. Je savais qu'il avait aimé ces deux femmes plus que de raison et moi aussi au fond. Du coup je me doutais qu'il commençait à développer une obsession sur la jolie jeune femme devant nous. Il ne lui fallait que peu de temps pour avoir ce genre de comportement.

Qui sera la proie de l'autre ?

Walsh Jekyll

Il n’attendait que ce que j’étais prête à lui donner, cette phrase me fit rire légèrement. Il m’en dira tant, c’était bien la première fois qu’on était ainsi avec moi. C’était grisant. Je m’amusais comme une petite folle et je sentais que Médusa commençait à se détendre, même si elle n’avait de cesse de me dire que j’avais pas intérêt de me plaindre si ça tournait au vinaigre mon petit jeu.

« Ô ainsi donc je suis votre proie ? »

Je riais en finissant mon verre avant de le poser à côté du sien en lui demandant s’il désirait autre chose à boire. Cet homme m’intéressait de plus en plus. Il était sexy. Il pourrait peut-être remplacer Romain, après tout je n’allais pas devenir none parce que j’avais perdu mon plan cul ? Lui il ne se gênait pas de son côté et quelque chose me disait qu’il n’allait pas changer d’avis de sitôt au sujet de sa fidélité envers sa reine blanche. Il me demanda un whisky sec et je levais la main vers un de mes serveurs et ce dernier accourait. Je passais commande pour nous deux et ce dernier me demanda pourquoi j’avais joué dans leur jeu, fronçant les sourcils je l’humectais les lèvres avant de répéter :

« Notre jeu ??? »

Me retournant pour essayer de voir son acolyte j’entendais Médusa me soufflait l’idée qu’il était peut-être comme nous et automatiquement je rejetais cette idée. Non ce n’était pas possible.

« Dites à votre acolyte de venir alors, plus on est fou plus on rit. »

Lâchais-je sans me démonter, alors que la grogone continuait de me répéter que je faisais fausse route. Ce n’était pas possible, il n’avait pas changé d’apparence pas même d’un millimètre. Et alors on est pas tous obligé d’avoir une distinction ! Levant les yeux aux ciels, en guise de réponse, je voyais mon employé revenir vers nous avec nos boissons. Il les posa sur la table avant de s’en aller au pas de course comme si nous allions le bruler vif s’il restait plus longtemps.

« Tout dépend à quelle identité vous demandez »

Lâchais-je surprise en prenant mon verre en main tout en poussant d’un geste gracieux le sien vers lui. T’es complètement folle Anne ? T’as qu’à lui dire qu’il y en a une demie-roumaine et une grecque tant que t’y es ? Toi la testostérone te rend vraiment stupide ma pauvre fille. La rassurant en ajoutant par la pensée que je parlais de notre identité de maudite et de la mienne elle me demanda de préciser plutôt que de laisser planer le doute et j’ajoutais :

« Dans ma vie de maudite j’ai des origines allemandes, mais en réalité ma vraie mère était roumaine pourquoi cela vous intéresse-t-il ? »

Il aimait jouer. Hyde était un prédateur sans précédent. Il était peut être le prédateur ultime. Il savait se montrer plaisant, agréable mais aussi cruel et désobligeant. Il savait manier ses proies avec habilité pour obtenir ce qu'il voulait d'elles. Il savait y faire. Quant à moi, je me défendais pas mal mais j'étais plus du genre à prendre mon temps. Cette femme nous plaisait à tous les deux ce qui était rare. Généralement je préférai les femmes un peu instruites alors que Hyde se contentait de prendre tout ce qui bougeait. Là c'était différent. Je le sentais. Il s'amusait et c'était peut être le plus dangereux.

« Bien sur... Voyez-vous quelqu'un ici qui puisse vous faire concurrence ? »

Toujours aussi charmant, je souriais dans mon fort intérieur tandis que Hyde faisait son regard le plus perçant à la jeune femme. Elle demanda à Hyde ce qu'il voulait boire. Je connaissais déjà sa réponse et donc elle ne me surprit pas. Nous étions même différent sur les boisons que nous préférions. Personnellement je préférai le vin rouge et lui aimait les choses plus fortes. En même temps il était une bête sauvage et donc il manquait parfois de raffinement. Hyde parla de nous au pluriel ce qui eut pour effet de faire sursauter la demoiselle. Je savais que c'était exactement ce qu'il attendait. Il jubilais et moi aussi pour tout dire.

« Mais il est déjà... là. »

Il pointa notre tempe droite du doigt avant de se mettre à rire. Hyde nota qu'elle levait les yeux au ciel et qu'elle semblait avoir un léger changement de comportement. Elle semblait absorbée. Bien, donc il avait peut être bien vu juste mais il me fallait une confirmation. Il allait lui poser une nouvelle question quand le serveur vint nous déranger. Heureusement pour le jeune homme que nous étions dans un lieu bondé de monde sinon Hyde lui aurait déjà sauté dessus pour le tuer. Puis sans qu'on s'y attende elle confirma la pensée de Hyde. Elles étaient donc deux elles aussi. Je sentis mon corps s'enfoncer dans le canapé avec aise, un sourire en coin sur mes lèvres fines et son verre à la main. Il lui répondit d'un ton suave qui en avait fait tomber plus d'une dans ses bras :

« Surprenez-moi... »

Il sourit encore un peu avant de se redresser et d'écouter avec attention la réponse qu'elle lui faisait sur ses origines. Je le sentis jubiler en lui.
Calme toi tu dois la jouer plus fine.
Ne t'inquiète pas.
J'avais une totale confiance en lui et du coup je le laissais mener la danse. Il répondit tranquillement prenant le temps de bien peser ses mots.

« Vous avez un air slave et je voulais m'assurer de ne pas me tromper. »

Il souriait et buvait son verre tout en ne la lâchant jamais du regard. Elle semblait l'avoir envoûté ou alors était-ce lui qui voulait l'envoûter ?

« De plus ça ne sera sûrement pas plaisant à entendre mais vous ressemblez étrangement à une personne que j'ai connu... en plus... Sauvage. »

Comment griller ses chances en une seconde. Aucune femme n'aimait qu'on la compare à une autre et je n'étais pas certain que le terme sauvage soit réellement un compliment. Enfin Hyde me disait de me calmer qu'il savait exactement ce qu'il fallait. Alors soit, je lui faisais confiance.

Qui sera la proie de l'autre ?

Walsh Jekyll

Je riais à sa remarque. Il avait raison, personne ici ne pouvait me faire concurrence. Personne, exceptée peut-être Arsène, ma nouvelle étoile montante. Nous étions deux femmes similaires mais je restais la meilleure. Surtout pace que contrairement à elle je n’avais pas un père ultra possessif capable de me pourrir la vie et pour cause j’avais tué mon père. C’était assez simple en fait.

« En effet personne. »

Répondais-je en mentant légèrement, mon regard se poser sur Antonia au loin qui faisait son solo sous le thème du feu et de la glace. Un numéro que nous avions répété ensemble. Cette fille était une de mes plus grandes fiertés. Certes, je n’étais pas partie de rien mais elle était un diamant précieux qui allait faire de grande chose. Revenant à la discussion des plus passionnante sur la possibilité qu’il ait un double maléfique je le questionnais avant de me mordre la lèvre amusée par sa réponse. C’est bon c’est l’heure de se barrer Anne. On ne sait pas qui se cache derrière son sourire de requin ! Qui te dit que c’est vrai ? Je savais qu’elle avait raison. C’était sans doute ce qui m’agaçait le plus. Buvant une gorgée de mon cocktail j’optais pour jouer à l’histoire de tous les maudits de cette ville. Nous avions deux vies, une vie réelle et une vie montée de toute pièce. Ma réponse lui plaisait, il me regardait comme s’il allait me consommer à l’instant précis. Heureusement, nous étions entourés par mes employés et les autres clients qui malgré l’effervescence se seraient aperçus de notre écart de conduite. Une fois de plus, sa phrase me poussa à me mordre ma lèvre inférieure. Il m’avait littéralement sous sa coupe.

Assez !

La voix de la Méduse résonnait avec violence dans ma tête et je grimaçais légèrement en fermant les yeux. Je détestais quand elle faisait ça. J’ouvrais les paupières et ma vision avait changé, la gorgone avait repris le dessus.

« En effet, et croyez-moi mon cher vous n’êtes pas de taille pour nous dompter »

La voix plus roque de ma première identité, était toujours étrange pour moi à entendre. Elle était en train de tout foutre en l’air, mais quand elle était déterminée Anne ne pouvait rien faire. Croisant les jambes je finissais le verre que ma compatriote avait commandé avant d’ajouter :

« Donc on va faire quelque chose, vous allez partir du Libertease, Vous allez gentiment garder pour vous ce qui viens de se passer sur ce canapé et de notre côté on fera de même. »

Lui souriant je m’approchais de lui pour murmurer à son oreille :

« Je serais contrariée de rompre la promesse que j’ai faite en vous mettant hors d’état de nous nuire »

En un regard je pouvais le transformer en statut de pierre et même s’il n’en savait rien, je n’étais pas la plus dangereuse de nous deux. Certes, je pouvais statufier toutes personnes croisant mon regard, mais j’étais celle qui possédait une conscience, contrairement à Anne.

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