La fin de la malédiction. Ce fut comme une onde de choc qui traversa toute la ville. Les lève-tôts se la prirent de plein fouet et étaient assez réveiller pour chercher leurs proches. Beaucoup de touchantes scènes de retrouvailles se multiplièrent dans les rues autrefois calmes de Storybrooke. Théodore, lui, dormait du sommeil du juste, du moins, c'est ce qu'il pensait, avant de se réveiller en sursaut à cause du retour des souvenirs. La seconde d'avant, il n'était que Théodore Braid qui s'était endormi au côté de sa femme après une dure journée de travail, et, soudainement, il se souvenait être celui qu'on surnommait Lefou et réalisait qu'il dormait à côté d'une parfaite inconnue. Ce simple détail faillit le faire tomber du lit en hurlant de surprise. Heureusement, il se maîtrisa assez pour rester silencieux. La personne à ces côtés dormait encore, se serait dommage de faire un boucan de tous les diables qui pourrait la réveiller.
Avec une prudence exagérée, il sortit du lit pour gagner la cuisine, après un petit arrêt dans la salle de bain pour chercher un peignoir. Lefou fronçait tellement les sourcils qu'il en avait mal au front et cette douleur menaçait de s'étendre à des yeux à force de les écarquiller. Qu'est-ce qui s'était passé ? Il fuyait le château du ténébreux en emportant ces amis transformés en objet, puis il y avait eu cette brume et... Mais il se souvenait aussi d'être né ici, d'avoir fondé son agence avec Raphaël et son frère. Comment pouvait-on avoir deux passés ?
Les mains tremblantes, il se prépara un café. Peut-être, n'était-ce qu'un rêve ou qu'il était mal réveillé. Il l'espérait très fort. Rien que la vue de cette boisson chaude dans sa tasse fétiche le rassurait. Il allait boire ce café et, après, tout redeviendrait comme avant. Mais à quel 'avant' pensait-il ? Au avant la malédiction ou avant la fin de la malédiction ? Mystère.
Il en était à soulevé cet épineux détail lorsqu'il réalisa, en se tournant, qu'il n'était plus le seul occupant de la pièce. Hannah était là. De surprise, il faillit faire tomber sa tasse. "Oh... Euh... Tu es réveillée ?" Constata-t-il d'une voix aussi timide que surprise. Il s'interrompit, ne sachant comment l'appeler, désormais. Devait-il continuer d'utiliser celui d'Hannah ? Elle avait sans doute un autre prénom. Devait-il dire 'chérie' ? Cela semblait déplacé. D'un autre côté, peut-être que toute cette histoire, c'était dans sa tête. Oui, il était peut-être devenu fou durant la nuit et rien n'avait changé du point de vue de sa femme. Dans ce cas-là, il devait avoir l'air bien idiot ! "Bien dormi ?"
Lefou baissa les yeux sur sa tasse. Comment éviter un silence pesant ? "Tu veux un café ?" Proposa-t-il aimablement, ne sachant quoi dire d'autres.
En ouvrant les yeux, je me rendis compte d’où je me trouvais, mais je ne comprenais pas comment j’avais pu arriver ici alors que je me trouvais dans ma tour. Mes derniers souvenirs furent ceux de la tour, de Regina venant me voir en me disant que je n’aurais pas à m’inquiéter, que je ne serais plus seule très longtemps et que mes cheveux ne me dérangeraient plus. Je me levais et vint à me découvrir avant de me diriger vers la fenêtre. Ça avait été comme un choc, mes souvenirs m’étaient revenus d’un coup, tous mes souvenirs, désormais, j’étais à la fois Hannah et Raiponce et je savais qu’Hannah était mariée. Mon regard se porta sur le lit, pas de mari à l’horizon. Où était-il ?
Je passa une robe de chambre par-dessus mon pyjama avant d’en attacher la ceinture puis j’attache mes cheveux en une queue de cheval haute avant de descendre les marches pour me rendre dans la cuisine. M’engouffrant dans la cuisine, je ne tarde pas à sentir l’odeur du café et pose mon regard sur celui qui était apparemment mon mari sous le sort noir mais que je ne connaissais aucunement en fait. « Oui, je… Je vois que tu t’es réveillé avant moi. » pour tout dire, je ne savais pas quoi dire de plus, en fait, comment devais-je l’appeler ? Je n’en savais rien. Et tout cela, à cause de Regina. Il fallait que je lui en touche un mot, elle n’allait pas s’en sortir comme ça.
Je m’adosse contre le mur, les bras croisés sous la poitrine, je ne le quitte pas des yeux avant qu’il ne reprenne la parole. Bien dormie ? Je ne savais pas en fait si j’avais bien dormi ou pas. Mon esprit était encore quelque peu embrumé. Je pensais avoir bien dormi mais au final, peut être pas si bien que ça. Je pose mon regard sur celui que j’appelais chéri sous le sort noir et reprends la parole « Oui, un peu enfin je crois. Je… tu as bien dormi toi ? » eh bah, si la conversation continuait comme ça, il faut croire que ni lui ni moi, n’avions d’idées sur quoi dire.
« Oui je veux bien. » lui énonçais-je quand ce dernier me proposa un café. Un léger sourire naquit sur mes lèvres, je me devais quand même d’être « polie » si je puis dire ça comme ça. « Merci » dis-je en me saisissant de la tasse avant de la porter à mes lèvres. La posant sur la table, je reprends finalement la parole « Je…Je crois qu’il faut qu’on parle de…de tout ça. » énonçais-je.
Voilà, c'était arrivé. À force d'être appelé Lefou, il l'était vraiment devenu. Il se retrouvait avec deux vies dans la tête, s'était réveiller dans un lit avec une parfaite inconnue, mais qui était en même sa femme depuis un an. Le temps de faire le tri, il s'était replié dans la cuisine et espérer que la demoiselle dormirait jusqu'au moment où il aura fini de faire le point. À moins qu'il choisisse de se préparer à toute vitesse et filer au travail, qu'importe l'heure qu'il était ? Oui, c'était lâche de penser ainsi. D'un autre côté, l'autre réaction qui lui venait en tête consistait à hurler en se recroquevillant dans un coin et en se tenant la tête. La fuite semblait préférable.
Théodore se concentrait sur le café avec la même intensité qu'un mauvais nageur s'accrocherait à une bouée de sauvetage. Il allait en boire une gorgée quand il entendit du bruit. Un énorme stress l'envahit presque immédiatement, au point de le faire tressauter. Lefou étouffa un petit cri de surprise lorsque des gouttes de café touchèrent le dos de sa main à cause de cela, tout en se traitant mentalement d'idiot. C'était stupide ! Il était chez lui et se servait simplement un café de bon matin ! Il n'avait pas à agir comme un voleur venant d'être surpris par la propriétaire des lieux... N'est-ce pas ? En voyant Hannah, il eut du mal à s'en convaincre. Il se tourna lentement, peut-être un peu trop et se força à afficher un sourire aimable sur son visage.
Ce qui franchit ces lèvres fut les banalités habituelles. En même temps, que pouvait-il dire d'autres ? Salut, toi aussi tu t'es réveillé avec deux vies dans ta tête ? Non et triplement non. Et s'il osait, mais découvrait qu'effectivement, ce n'était que dans sa tête ? D'un autre côté, s'il restait dans cette incertitude, il allait finir cardiaque avant l'heure. "Oui... Hum... J'ai fait... Un rêve bizarre." Osa-t-il dire avec une légère grimace alors que sa femme lui demandait s'il avait bien dormi. Avec gêne, il se passa une main dans ses cheveux qui bouclaient légèrement. C'était d'ailleurs à cause de cela qu'ils s'étaient rencontrés et s'étaient vu régulièrement par la suite, mais est-ce que ces souvenirs étaient réels ?
Il était resté à sa place, n'osant faire un pas en avant. Il ne savait plus comment appeler Hannah alors s'approcher pour lui faire une bise sur la joue ou plus était inimaginable pour lui. Du moins, pour l'instant. Une part de lui disait que c'est ce qu'il devait faire, que c'était ce que les couples faisaient, pourtant, il n'y arrivait tout simplement pas. Il avait presque l'impression que cette distance de sécurité était instaurait des deux côtés. Devait-il en être rassuré ou bien se poser des questions ? Une autre banalité franchit ses lèvres avec la proposition du café. Théo se sentait un peu idiot d'être le seul à avoir une tasse en main.
Avec soulagement, il posa sa tasse sur le plan de travail pour pouvoir en remplir une deuxième. C'était irréel. Il savait où se trouvait la tasse préféré d'Hannah et en même temps, il avait l'impression que la veille, il sortait encore du château du Ténébreux en voyant, impuissant, une brume noire qui engloutissait tout. Lefou se força à chasser cette image de son esprit. Ce serait dommage de renverser parce qu'il avait la tête ailleurs ! Bref, il réussit à remplir la tasse et il la lui tendit. "Y'a pas de quoi." Bredouilla-t-il en baissant les yeux.
Théodore allait revenir vers sa propre tasse lorsque son interlocutrice décida de crever l'aspect. Il aurait pu jouer les idiots en demandant ce qu'Hannah voulait dire par 'tout ça', mais, en vérité, il ressentit un tel soulagement, qu'il ne songea pas à le cacher. "Seigneur, merci !" Dit-il en levant les yeux au ciel. "Je croyais qu'il n'y avait que moi !" Il se passa une main sur le visage en poussant un soupir. "Toi aussi, tu as eu l'impression d'avoir deux vies dans ta tête en te réveillant ?" Osa-t-il enfin demander. Il fut pris d'un doute horrible. "Ou alors tu voulais parler d'autres choses en disant 'tout ça' et, là, je viens de passer pour un fou ?" Continua-t-il avec angoisse.
« Tu n’es pas le seul. » énonçais-je à mon…mari avant de boire une gorgée de café. Quand j’avais ouvert les yeux, je croyais me trouvais en plein rêve, pour le coup, mes neurones avaient mis plusieurs minutes à se reconnecter véritablement. Je n’arrivais pas à me souvenir où je me trouvais puis c’était revenue, la malédiction, j’étais deux personnes à la fois… Quel mal de tête. Je voyais bien que quelque chose clochait, on semblait tous les deux plus ou moins gênés par la situation. Oui, je connaissais tout ça, je connaissais cette maison, tous ses moindres recoins mais j’avais l’impression d’être dans un endroit totalement inconnu. Mon regard bleu se porta sur Théodore lorsque ce dernier me fit comprendre que lui aussi était tout ce qu’il y a de plus perdu. Passant machinalement une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, je reprends finalement la parole « Je suis dans le même cas que toi, en vérité, je m’appelle Raiponce de Corona, et je… je suis aussi Hannah et je… je suis complètement paumée, j’ai l’impression de devenir cinglée. » énonçais-je en m’asseyant à table avant de poser ma tasse sur cette dernière.
Me frottant les tempes, je respirai un bon coup avant de relever le regard vers Théodore « Toi aussi alors tu te souviens de ta vie d’avant Storybrooke ? Tu te souviens de qui tu es vraiment ? », il me fait un signe de la tête. Ok. C’est genre super gênant. Regardant autour de moi, je regarde les quelques photos avant de finalement reprendre la parole « Alors en fait, tout ce qui nous entoure a été créé par le Sort Noir de Regina ? Nos vies, nos souvenirs et euhm… notre histoire. » énonçais-je en nous montrant tous les deux du doigt. Oh purée, que c’est étrange cette situation, pour tout dire, je ne me sens pas dans le meilleur des cas là. Je souffle un bon coup et relève le regard alors qu’il se trouve en face de moi « Je… Qu’est-ce-qu’on va faire du coup ? » demandais-je finalement.
Il était clair qu’on ne pouvait pas rester dans cette situation. Après tout, pour tout dire, sans mes souvenirs du Sort Noir, je ne saurais même pas qui il est. Et puis, je me souviens que je suis Raiponce et la chose que Raiponce veut, c’est retrouver Flynn. Il n’y a rien de plus important sur le coup. Je me saisis de ma tasse et boit une gorgée de café pour me détendre, j’en avais bien besoin sur le coup.
Théodore avait espéré que le café aurait un effet salvateur. Que cet embrouillamini de souvenirs se calmerait avec la prise de cette boisson matinal. Qu'il pourrait démêler le vrai du faux. Était-ce encore possible alors que celle qui était à la fois sa femme et une parfaite étrangère venait de faire son entrée dans la cuisine ? La confirmation tomba. Il n'était pas le seul à avoir eu un réveil agité. Il ressentit un bref soulagement de ne pas être devenu fou, ou, en tout cas, de ne pas être le seul à l'être devenu. Quoi qu'Hannah avait toujours eu la tête sur ces épaules... Devant cette pensée, le maigre soulagement ressenti disparu. Que tout ceci soit réel et non le fruit de son imagination, ne rendait pas cette situation moins embarrassante. Gêné, son regard se fit fuyant, mais chaque chose sur laquelle son regard s'attardait lui faisait ressentir ce même sentiment contradictoire qu'il ressentait pour Hannah : à la fois familier et inconnu.
Il but une gorgée de café pour justifier son silence. Que dire ? Que faire ? Heureusement, la demoiselle prit le contrôle de la conversation. Théodore se força à regarder de nouveau Hannah. Si, tout d'abord, une lueur de reconnaissance brilla dans ces yeux en un remerciant silencieux de prendre les rênes de la discussion, celle-ci fut vite remplacée par l'étonnement en entendant la véritable identité de la coiffeuse. "La princesse disparue ?" S'étonna-t-il. En prononçant le mot princesse, il commença une révérence qui tourna court à cause du café qu'il se renversa dessus avec son geste aussi vif que purement instinctif. Il eut un petit cri de surprise lorsque les gouttes brûlantes du café lui touchèrent la peau. "Pardon... Euh... Je suis juste surpris, tout le monde vous cherchait depuis.." Il interrompit sa phrase, à la recherche d'un chiffre exact. Son visage trahissait d'une intense réflexion. "En fait, je serais bien incapable de dire depuis combien de temps. Je suppose que le temps passé ici ne compte pas, ce qui me fait demander... Hummmm.... Depuis combien de temps on est ici ?" Réfléchit-il tout haut. Il ne pouvait pas trouver la réponse dans ces souvenirs puisque Théodore se souvenait d'être à Storybrooke depuis... Depuis toujours.
Alors qu'Hannah s'était installé à la table, Théodore restait debout avec la distance de sécurité qu'il s'était imposé. Une distance qui semblait doublement de rigueur puisqu'il découvrait que l'inconnue qu'il avait épousée faisait, en réalité, parti de la royauté. Ils n'étaient clairement pas du même statut social ! Comme pour involontairement le souligner, elle lui demanda s'il se souvenait de qui il était. "Oh, rien d'aussi prestigieux, mais oui, je me souviens." Répondit-il timidement, de plus en plus mal à l'aise. Comment dire qu'en réalité on s'appelait Lefou ? Un sobriquet qui avait peu à peu effacer son véritable patronyme ? Il n'y avait aucune manière de bien présenter la chose ! Surtout dans une discussion où on essayait de démêler le vrai du faux tout essayant d'éviter de sombrer dans la folie, justement.
Bref... Un autre problème se posa rapidement ou plutôt toujours le même problème, mais qui soulevait sans cesse de nouveaux soucis à mesure qu'ils en prenaient conscience. "Et bien..." Commença-t-il avec hésitation. Il se força à s'installer également à la table, en face d'Hannah. Il se mordit légèrement la lèvre inférieure et baissa les yeux comme si la réponse se trouvait dans le reste de son café. Malheureusement, ce n'était pas le cas. "Je... Je ne sais pas trop." Avoua-t-il piteusement. La question de l'amour et plus généralement des sentiments avait toujours été un sujet sensible pour lui. Difficile aussi de se dire qu'il fallait balayer tout ces souvenirs communs, car ils n'étaient pas réels. Il se rappela du dessin-animée Raiponce. "Je suppose que... qu'il y a quelqu'un d'autre ? Dans vo... Ta vraie vie ?" Bon sang, il ne savait même plus s'il devait vouvoyer ou tutoyer son interlocutrice ! Comment espérer trouver une solution à un problème aussi épineux que leur mariage alors qu'un détail aussi simple que la formulation de phrase lui causait déjà autant d'hésitation ?
« La seule et l’unique. » énonçais-je simplement. Un léger sourire naquit sur mes lèvres en voyant qu’il souhaitait faire une révérence mais qui tourna court à cause du café. Alors mes parents n’avaient jamais cessés de me chercher ? Ils avaient compris que la lettre de Regina ne disait pas la vérité, je savais que je devais garder espoir, que mes parents ne m’abandonnerait jamais. « Je ne saurais vous dire depuis combien de temps mes parents m’ont cherchée, j’ignore combien de temps j’ai passé dans la tour et j’ignore également depuis combien de temps nous sommes ici mais il est clair que ça doit faire pas mal de temps mais le plus étrange, c’est que nous n’avons pas vieillis. Et le plus étonnant, c’est que si je cherche dans les souvenirs d’Hannah, j’ai toujours été à Storybrooke. » Je dois avouer que je trouvais cela très perturbant. Etait-ce un effet de la malédiction ? Regina avait-elle arrêté le temps ? Je n’en savais rien mais je ne pouvais m’empêcher de me poser la question.
« Qui étais-tu dans le monde des contes ? » demandais-je finalement. Je ne savais pas si je devais utiliser le vouvoiement ou le tutoiement. C’était assez perturbant mais en même temps, c’était normal que je sois quelque peu perdue avec tout ça. Cependant, je me sentais plus à l’aise en utilisant le tutoiement alors je resterais sur le tutoiement. J’en vins finalement à lui demander ce que nous allions faire parce que pour ma part, j’ignorais tout bonnement ce que nous pourrions faire. L’idée que nous restions mariés après que nos souvenirs soient revenus, cela était…assez étrange je dirais. Mon regard se porta sur le médaillon que j’avais autour du cou, un médaillon de mon ancienne vie. Jusqu’alors, je ne me souvenais pas d’où me venait ce médaillon mais maintenant, tout était très clair. Flynn… Posant ma tasse sur la table, j’en vins à me lever avant de m’adosser contre le mur, ne sachant pas quoi faire d’autre.
« Je…Oui, il s’appelle Flynn mais j’ignore s’il est à Storybrooke. » énonçais-je finalement. Je me surpris à jouer avec le médaillon avant de lever le regard vers Théodore « Mes sentiments sont confus, il y a d’un côté Raiponce qui est amoureuse de Flynn et de l’autre, il y a Hannah qui est sincèrement amoureuse de toi. » énonçais-je. Il est vrai que les sentiments, c’était toujours quelque chose de compliqué mais je ne pouvais aller contre le fait qu’Hannah était véritablement tombée amoureuse de Théodore mais il y avait aussi Raiponce et son amour sans fin pour Flynn…Pourquoi la vie n’était pas simple ?
Théodore n'en revenait pas, celle qu'il pensait être sa femme était la princesse Raiponce ! Cette révélation renforçait son trouble, comme en témoignait sa tentative de révérence. C'était tellement perturbant ! Au départ, il pensait que toute cette deuxième vie n'était qu'un rêve, mais avec l'aveu de la demoiselle, il se rappelait avoir vu des affiches concernant la princesse disparue et les lancer de lanternes en son honneur. Une part de lui voulait croire que ce n'était qu'à cause du film qu'il s'imaginait avoir vécu ça. D'un autre côté, il était difficile de ne pas y croire quand on était deux à 'halluciner'.
Ensuite, se posa rapidement le problème des dates. Lefou était incapable de dire combien de temps la princesse avait disparu, car il réalisa vite ne pas savoir depuis combien de temps leur situation actuelle avait duré. Théo se souvenait d'avoir grandi ici avec la même netteté que ces souvenirs dans la forêt enchantée. Rien qu'essayer de décortiquer le vrai du faux le faisait grimacer en se massant le front. Malheureusement, le café ne l'aida pas beaucoup, contrairement à ce qu'il avait espéré. Alors, il essaya de se concentrer sur les paroles d'Hannah. "Oui, moi aussi !" S'exclama-t-il alors que son interlocutrice avoua être incapable de dire depuis combien de temps, ils étaient dans cette situation. "Je me souviens d'avoir grandi ici, de rencontre faite à l'école, aussi nettement que..." Il s'arrêta ayant failli parler de la recherche de Gaston, un souvenir douloureux qui révélait qui il était en réalité. "Que les autres souvenirs." Compléta-t-il maladroitement. "Si nous n'avons pas vieilli alors... Peut-être que... Il ne sait pas passé tant de temps que cela ici ?" Hasarda-t-il, espérant avoir raison.
Arriva la question qu'il redoutait le plus, à savoir celle sur sa véritable identité. Théodore avait jusqu'à présent esquiver en répondant vaguement, tout en sachant qu'il ne pourrait le faire éternellement. "On m'appelait Lefou." Répondit-il avec timidité, comme s'il s'excusait de cette révélation pas très reluisante. "Tout le monde ne peut pas se réveiller et découvrir être un héros." Plaisanta-t-il maladroitement. Il ne pouvait même pas espérer qu'Hannah n'ait jamais entendu parler de lui. Ici, toutes les histoires étaient connues via les Disney. Il suffisait de dire un nom pour tout savoir de cette personne. C'était assez gênant quand on y pensait.
Alors qu'il s'imaginait que le pire était passé, arriva une autre question, concernant ce qu'ils devaient faire. Lefou poussa un lourd soupir désespéré en se passant une main dans ces cheveux rebelles, tignasse qui avait été le point de rencontre avec celle qui allait être sa femme. Difficile de se dire que toutes ces séances chez le coiffeur, de la demande en mariage, n'étaient que des mensonges. Théodore se rappela le Disney Raiponce, dans quel mesure l'histoire de la princesse était-elle semblable ? La sienne comportait des différences. Ce qui le poussa à demander, presque à regret, une question sur ce sujet. Il suivit Hannah du regard, ne sachant pas quelle réponse il devait espérer. Il n'était pas vraiment... Bref, Lefou se força à s'arrêter de penser.
Le nom de Flynn fut prononcé et Lefou hocha doucement la tête. "Bien sûr." Réagit-il un peu tristement en baissant la tête tout en se massant la nuque. Sa gêne augmentait de minute en minute. Qu'avait-il espéré ? Sérieusement, il se le demandait. Il était encore perturbé par la découverte d'être marié. Théodore se sentit rougir malgré lui face à la déclaration concernant Hannah. C'était la première fois que quelqu'un disait être amoureux de lui, si on excluait ce qui devait être des faux souvenirs. "Je comprends. De mon côté, il y avait quelqu'un aussi, mais..." Il n'avait toujours pas lever les yeux et était resté assis, comme si son café était quelque chose de passionnant à regarder. "Mais il est mort, alors... Non, en fait ce n'est pas pareil." Compléta-t-il piteusement. Il regretta aussitôt, pourvu qu'Hannah ne comprenne pas qui était cette personne. "Et je t'aime beaucoup aussi." S'empressa-t-il d'ajouter en levant enfin les yeux pour regarder l'ancienne princesse. "Je... Je ne veux pas que tu te sentes obligé de rester à cause de ça. Si tu veux, on peut chercher ce Flynn ensemble et on avisera ensuite ?" Proposa-t-il.
Comment les choses peuvent-elles si compliquées alors que la plupart du temps, on obtient rapidement ce que l’on souhaite en un claquement de doigt ? Je restais là, ne sachant réellement que faire alors que nous discutions. Nous venions de découvrir que tout ce que nous avions vécus n’était que mensonge et que nous étions en réalité des personnages de contes de fées. Comment dire que c’est un peu compliqué à assimilé en sachant pertinemment que deux identités vivent en nous, enfin plutôt deux mémoires. Nous en vinmes à parler de Flynn. Je fis rapidement comprendre à Théodore que j’étais deux personnes à la fois, que mes sentiments étaient tout ce qu’il y a de plus confus. Hannah était amoureuse de lui mais Raiponce aimait d’un amour fort et sincère Flynn.
« Je ne sais pas, d’après ce que j’ai compris, la malédiction aurait duré 28 ans. C’est ce que le fils de la Mairesse ne cessait de dire. » énonçais-je. plusieurs fois, Henry était passé au salon et énonçait à qui voulait bien l’entendre que j’étais la princesse Raiponce et que la méchante reine nous avaient tous maudit pendant 28 ans et qu’on finirait par se réveiller. Je dois avouer qu’avant que ça se produise, je n’aurais jamais cru que cela pourrait être vrai. Et pourtant… Un léger sourire naquit sur mes lèvres alors que je déposais la tasse, préférant ne rien avoir entre les mains « Oh tu sais, je ne suis pas aussi héroïque que le dessin animé le raconte. Cette histoire là est romancée, j’avais dix sept ans quand j’ai disparue. Dans l’ensemble, c’est tout ce qu’il y’a de plus semblable mais sur certains points, mon histoire est bien différente. » énonçais-je.
Je vins finalement m’asseoir sur une chaise, faire les cent pas, ça me donnait le tournis. Je ne quittais pas Théodore des yeux, l’écoutant avec attention avant de reprendre la parole « Je suis désolée… » énonçais-je avec gêne avant de me mordre la lèvre inférieure. Un sourire naquit sur mes lèvres alors qu’il m’énonçait beaucoup m’aimer également. Je ne savais pas quoi faire, c’était assez perturbant tout ça « Pfiou… c’est…perturbant toute cette histoire. » énonçais-je en ricanant bêtement avant d’ajouter « C’est une bonne idée oui. Mais tu sais, je ne me sens pas obligée de rester, après tout, je…je me sens bien ici. » lui énonçais-je avec un sourire. Ce n’était pas totalement faux en plus, j’étais toujours amoureuse de lui et puis, c’était ma maison à moi aussi et ça le resterait.