J’avais vu Emma repartir avec Regina, avec Ariel. Je n’avais pu les suivre en abandonnant mon équipage et mon navire. D’autant que je ne trouvais toujours pas trace du crocodile et que tant que je ne l’aurai pas tué, Milah ne serait pas vengée.
Les mercenaires avaient été dédommagés partiellement de leur échec et j’avais fait mouiller le Jolly Roger aussi près que possible du royaume des glaces pour ne pas avoir à faire trop de chemin. En effet, je voulais absolument y retourner. Sur les ruines du château de la Reine des neiges j’étais venue voir s‘il y avait quelques petites choses à récupérer. C’était comme un appel. Une certitude. Je trouverai là-bas un moyen de retrouver le Crocodile. Et peut-être même Emma.
Accroupi sur un monceau de débris gelés, j’observais. Ne sachant pas moi-même ce que je cherchais. Le sol était instable et menaçait à tout moment de s’effondrer Je savais le temps compté. Et puis la propriétaire pouvait revenir à tout moment exiger réparation. Personnellement j’avais beaucoup perdu. Peut-être n’aurait-elle jamais tenu sa parole et ne m’aurait-elle pas rendu Milah, mais le doute resterait à jamais. Cet échec cuisant me laissait un goût amer.
Ramassant ça et là des bribes d’objets, mon regard fut attiré par un éclat et je m’approchais. Dégageant la neige autour de lui, je l’observais avant de le toucher. Il s’agissait d’une pierre brillante semblant former la moitié d’un ovale si poli qu’il aurait pu servir de miroir. Le tournant délicatement de mon crochet, je constatais qu’il s’agissait bien d’une pierre, en son dos, le minéral brut avait des couleurs vertes et bleus qui selon l’inclinaison étaient changeantes, un peu comme une labradorite. Dans ma main cette pierre était lourde. Je retournais de nouveau la face miroir devant moi et j’eu la surprise de constater qu’au lieu de m’y refléter, j’y voyais une pièce assez sombre. Surchargée de bibelots de toutes sortes. D’objets hétéroclites. L’enfouissant dans ma besace, je terminais rapidement ma fouille puis décidais de repartir les doigts glacés.
A bord du Jolly Roger, nous avions remis le cap sur la partie des sept mers non encore gelées. Dans ma cabine, je fis l’inventaire de mes trouvailles. La majorité de ces babioles ne me serviraient assurément jamais, mais peut-être pourrai-je en tirer un bon prix auprès d’originaux avides d’objets magiques ou de reliques.
Après avoir mis de côté ceux qui me paraissaient intéressants, je sortis la pierre miroir et l’observait de nouveau à la lueur d’une bougie. Le décor n’avait pas changé, mais la lumière si. Il semblait que la pièce soit mieux éclairée. Ce n’était donc pas qu’une simple image ? J’avais beau la tourner entre mes doigts, le point de vue ne changeait pas. Cela donnait l’impression de voir par une fenêtre l’intérieur d’une pièce de brocanteur. Notant sur mon journal de bord mes impressions, je n’y fis plus attention jusqu’à ce que j’ai l’impression d’un mouvement. Dans ma cabine rien n’avait bougé. Mon regard glissant sur la surface brillante, j’eu l’impression de voir dans l’image de cette pièce une ombre passer. Posant ma plume, je me rapprochais et sursautais soudain. Dans le fond de la pièce je venais de reconnaître un profil perfide reconnaissable entre mille autres. Celui tant haï du crocodile. Je jetais un mouchoir sur la pierre. Lui. C’était lui. Sa peau n’avait plus cette apparence dorée et écailleuse mais c’était lui ! Mon poing s’était serré. Je voulais le tuer. Lui faire face. J’avais ici l’encre de seiche pour annihiler ses pouvoirs et bientôt il serait mort. Grace à cette pierre j’allais pouvoir savoir où il demeurait, mais si moi je pouvais le voir, peut-être que lui aussi pouvait me voir. Il me fallait garder la surprise. Pour avoir un pion d’avance. Pour le battre. Me frottant nerveusement le pouce contre l’index et le majeur, je pris avec délicatesse le morceau de tissu. Il était toujours dans le fond de l’image me tournant le dos et discutant avec une femme. Remettant le tissu, je tournais la pierre pour que la partie miroir soit dirigée vers un pan de bois neutre de ma cabine et me positionnais sur le côté pour ne pas être dans le champ de vision de la pierre au cas où le miroir soit aussi un capteur d’image de ce côté. Il ne semblait pas faire cas de ce qui se passait ici. Je l’observais donc en silence. N’entendant que peu ce qu’ils se disaient. Ils étaient trop loin. Ne souhaitant pas me ferait repérer, je pris un tissus plus épais et recouvrit la pierre miroir avant de la mettre dans un coffre lui-même déposé au fond d’une malle de vêtements afin d’amortir le bruit et les sons qui pourraient se produire dans ma cabine. Puis je montais prendre l’air sur le pont. Fébrile à la pensée qu’enfin la chance était à mes côtés. Je n’avais jamais été aussi prêt de retrouver la trace du crocodile. Il me fallait conserver mon calme pour ne pas faire d’erreur.
Les jours et les nuits suivants, j’observais cette pièce. Souvent sombre, mais lorsqu’elle était éclairée cela voulait dire qu’il y avait du monde et si parfois j’entendais des bribes de phrases, aucune ne fut assez précise pour me permettre d’identifier la contrée où se trouvait le meurtrier de Milah. La jeune femme que j’avais vu la première fois aux côtés de Rumple semblait revenir souvent.
Avec le temps j’avais compris qu’il s’agissait d’une boutique dont il semblait être le propriétaire et surtout qu’il portait beaucoup d’affection à la demoiselle tant ses gestes étaient doux envers elle. Comme les miens l’avaient étés pour Milah
Un jour où elle était seule, je la vis s’arrêter devant la pierre. D’un plumeau elle nettoyait apparemment la poussière des objets tout autour, lorsque son regard croisa le mien.
La vie était redevenue belle, et ce n’est pas un jeu de mot avec mon prénom pour celles et ceux qui se posent la question. J’ai eu beaucoup d’émotions ces derniers temps, je me suis retrouvée enfermée dans une prison loin de l’homme que j’aime, et si Robin des bois ne se trouvait pas dans la cellule en face de la mienne, je serai très certainement morte à l’heure qu’il est. Heureusement que ses joyeux compagnons sont venus le sauvé, ils en ont profité pour libérer toutes les personnes qui se trouvaient enfermées dont moi. Evidemment, je n’avais pas de toit au-dessus de la tête ni aucun endroit où aller. Je ne connaissais pas cette ville, tout ce que je savais, c’est que la méchante Reine m’avait enfermée dans cette cellule sordide avec un sort afin de faire croire à Rumple que j’étais morte. Durant les premières semaines, j’avais essayé de l’appeler encore et encore afin qu’il vienne me sauver, mais je ne pus que constater qu’il ne m’entendait pas… Le temps passa et je voyais mes compagnons de cellule sortir pour ne plus jamais revenir. J’aurai très bien pu raconter mon histoire à telle ou telle personne, mais qui allait me croire ? Je passerai pour une folle dans tous les cas. Je ne pouvais donc qu’attendre, mais heureusement pour moi, la chance me sourira.
Quand nous arrivâmes à Storybrooke, je ne savais pas que Rumple était là. Autant vous dire que la surprise fut plus que grande. Nos retrouvailles furent merveilleuses, j’avais l’impression que ce n’était pas la réalité, car j’avais rêvé de ce moment un nombre incalculable de fois. Mais il était bel et bien là et je ne rêvais pas. Je dus avoir un temps d’adaptation pour me faire à ce nouveau monde et à cette incroyable technologie qui l’entourait. Mais Rumple m’y aida beaucoup et il me fit un cadeau auquel je ne m’y attendais pas, ma propre bibliothèque ! Moi qui avait toujours rêvé d’en avoir une, il fallait dire que pratiquement tous les bâtiments de la ville lui appartenaient, donc ça avait été facile pour lui de réaliser mon rêve. J’étais donc la femme la plus heureuse du monde. Comme il fallait effectuer un certain nombre de travaux dans la bibliothèque, j’allais l’aider dans sa boutique. Il y avait beaucoup à faire. Il fallait effectuer les inventaires, nettoyer tous les objets qui s’y trouvaient, et s’occuper des clients.
Ce matin-là, je fus la première a arriver à la boutique, Rumple était partit récupéré ses loyers et m’avaient confié les clefs. Perchée sur mes hauts talons, j’ouvris l’établissement et alla dans l’arrière-boutique y déposer mon manteau. Je pris ensuite le soin d’allumer la lumière et j’allais récupérer mon fidèle plumeau. Je commençais à nettoyer ces derniers en prenant le soin de faire une étagère après l’autre. Il y avait tout un tas d’objets fascinants, je m’amusais à me demander comment il avait fait pour les obtenir et à qui ces derniers avaient bien pu appartenir. Mon regard fut attiré par une espèce de pierre lisse d’une couleur vraiment belle et particulière. Je lui donnais un coup de plumeau et la prit ensuite dans ma main. Cette dernière pesait un certain poids, elle était froide. Je laissais mes doigts la parcourir, je la pris avec moi et me rendis au centre de la boutique afin de la voir à la lumière du soleil, j’étais certaine qu’elle devait avoir de magnifiques reflets. Je pris mon plumeau et lui redonna encore un petit coup, elle était vraiment très poussiéreuse. En regardant à l’intérieur, qu’elle ne fut pas ma surprise d’y voir un homme. Prise par l’effet de surprise et la panique, je lâchais la pierre qui vint s’écraser au sol dans un bruit sourd. Mes mains devant la bouche, j’avais réussi à m’empêcher de crier. Avais-je eu une vision ? L’homme que je venais de voir y était-il enfermé ? Si tel était le cas, Rumple allait avoir des explications à me donner… Je me mis à prier le ciel pour qu’elle ne soit pas abimée et d’un pas hésitant, j’allais la ramasser. Ouf, elle n’avait rien. Je regardais une nouvelle fois à l’intérieur, je plissais les yeux pour mieux voir, j’avais l’impression de voir une cabine avec un homme que je ne connaissais pas, je me demandais si ce dernier pouvait m’entendre ou non.
On aurait pu me prendre pour une folle si je disais à quelqu’un ce que je venais de voir, mais je savais que la magie existait, donc c’était quelque chose de normal du moins, dans cette ville. Je pris la pierre devant moi afin que l’homme qui s’y trouvait puisse bien me voir. « Est-ce que vous m’entendez ? » J’étais certaine qu’il allait me répondre, ou plutôt, je l’espérais au plus profond de moi. En revanche, j’espérais surtout que Rumple ne revienne pas tout de suite… Car je savais qu'il ne se gênerait pas pour fuir les explications comme il en avait l’habitude.
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J’avais vu tout tournoyer la pièce avant qu’un voile noir n'obscurcisse la pierre. Heureusement, l’image s’était éclaircie et j’avais pu voir le visage mi effrayé, mi étonné de cette femme qui cherchait à entrer en contact avec moi. J’avais compris qu’elle avait fait tomber le seul moyen actuellement en ma possession pour retrouver la trace de celui qui m’avait pris Milah. Je l’aurai maudit pour sa maladresse.
De très loin, j’entendis ses paroles. Hochant la tête positivement, me composant un masque étonné, je jouais le jeu et demandais à mon tour.
« Oui. Je vous entends faiblement et vous m’entendez-vous ? »
Je devais la jouer fine. Pour soutirer un maximum d’information sans lui en dévoiler trop. Etait-elle une amie proche du Crocodile ? Les gestes tendres que j’avais entraperçus entre eux à l’occasion de mes observations semblaient orienter en ce sens. Mais dans ce cas, elle était aussi mon ennemie. Je ne pouvais donc trop en dévoilé. Qui sait ce qu’il avait raconté sur le pirate Killian Jones.
Sciemment, je ne laissais apparaître que mon visage. Hors de son champs de vision, je déboitais mon crochet pour le remplacer par une main en bois, recouverte d'un gant de cuir, qui si elle avait l’inconvénient de ne pas être très mobile, avait surtout l’avantage de brouiller les pistes. Il me fallait user de tous les moyens possibles pour éviter qu’elle ne m’identifie trop vite.
« Où êtes-vous ? »
La question principale qui me brûlait les lèvres était déjà sortie. Il me fallait savoir. Je ne savais pas de combien de temps je disposais. Peut-être seulement quelques minutes.
« Pouvez-vous m’aider ? »
La femme était belle. Son visage dénotait une douceur, une bienveillance qui me laissait à penser qu’elle devait être prête à aider son prochain. Alors que faisait-elle avec lui ? Etait-elle sous sa coupe ? Par l’emprise d’un objet magique ? D’autre chose ?
Je me mis à lancer des regards inquiets autour de moi. Il fallait que je la presse. Que je l’empêche de trop réfléchir. De se poser des questions. Dans l’urgence l’on prend souvent les mauvaises décisions et là j’espérais que ce qui serait mauvais pour elle serait bon pour moi.
« Je ne peux rester longtemps. Je vous en prie. Vite. »
Qu’elle réponde à mes questions, ainsi je pourrai cerner si elle pourrait m’être utile et si elle était totalement assujettie au crocodile. Pourvu qu’elle soit suffisamment intelligente pour me donner les indications utiles qui me permettraient de les retrouver mais pas trop non plus pour que je puisse atteindre mes desseins.
Oh Mon Dieu ! Je fus tellement soulagée de voir que la pierre que je venais de faire tomber sur le sol, n’avait pas la moindre égratignure. Sans quoi, je n’aurai peut-être rien pu tenter pour l’homme que je voyais à l’intérieur. Rumple n’aurait pas été content non plus d’ailleurs. Je savais très bien que tous les objets qui se trouvaient dans sa boutique avaient de la valeur, même si ces derniers avaient une apparence d’objets ordinaires.
Mais heureusement pour moi, la pierre allait bien et l’homme que je pouvais voir, arrivait parfaitement à m’entendre. J ‘en fus soulagée et je reposais la pierre à sa place afin que cette dernière soit à la hauteur parfaite. Il me dit qu’il m’entendait faiblement, j’espérais vraiment que je n’avais pas endommagé la pierre en la faisant tombé. Je la repris dans mes mains afin de la rapprocher un peu. Je voulais éviter d’hurler pour me faire comprendre.
« Oui, je vous entends relativement bien. »
C’était drôle car quand ce dernier parlait, j’avais l’impression qu’il se trouvait à l’intérieur d’un bocal, mais je comprenais quand même très bien ce qu’il me disait. Je me demandais où il était et surtout qui il était. Mais je ne devais pas le harceler de questions. Je décidai donc de le laisser m’en poser une et j’en poserai ainsi une à mon tour.
J’ignorai totalement que devant moi, se trouvait le pire ennemi de Rumple. D’ailleurs, pour moi, Rumple n’avaient pas d’ennemis dans le sens où il était vraiment très loin d’être une victime. C’était surtout lui qui avait fait du mal aux gens. A une période, l ‘inverse avait aussi été vrai. Mais je n’étais pas ici pour juger ce qu’il avait fait quand nous étions dans le monde des contes. « Je suis à Storybrooke dans le Maine, et vous ? »
Je ne savais pas si ça allait lui parler ou non car je ne savais pas non plus à quel endroit il se trouvait et je savais que Régina avait fait en sorte de bien protéger la ville afin d’éviter les attroupements de personnes curieuses. L’aider ? Moi je voulais bien, mais de quelle manière ? Je ne savais même pas s’il était en danger ou non et la seule personne qui allait pouvoir le sortir de là ; c’était Rumple. « Je veux bien vous aider, mais comment est-ce que je dois m’y prendre ? Etes vous en danger ? »
Je me mordis la lèvre afin de ne pas continuer mes questions, il fallait quand même que je lui laisse le temps de répondre. Je voulais quand même lui demander son prénom, qui sait, ça pourrait peut-être m’aider après tout. Je le vis faire un regard paniqué et je ne pus m’empêcher de paniquer à mon tour. Le sentiment d’impuissance que je ressentais était une chose absolument horrible.
« Vous aidez ? Oui, mais comment ? »
La situation commençai à être de plus en plu délicate et à mon niveau, je ne pouvais rien faire.
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Dernière édition par Belle French le Dim 22 Oct - 12:26, édité 1 fois
Cela avait été si facile. Peut-être un peu trop. Et si ce n’était qu’un piège mis en place par le Crocodile ? J’écartais cette pensée négative, souhaitant croire en ma chance.
En pressant la jeune femme, j’avais ainsi pu déterminer où se trouvait mon ennemi.
Storybrooke. Dire que j’aurais pu y être si j’avais suivi Emma lorsque le château de la Reine des Neiges s’était effondré. Elle était là-bas. Elle avait promis de m’aider. A deux avec l’encre de seiche, j’étais sûr de pouvoir le tuer.
Regardant tout autour de moi comme si le danger m’entourait, je repris la parole pour mettre fin rapidement à la conversation. « Conservez cette pierre avec vous. Ne la montrez à personne. Je vous recontacte dès que je peux. »
Et je jetais un tissu noir sur la pierre puis l’enveloppais dans plusieurs étoffes épaisses avant de la mettre dans le fond du coffre de ma cabine, entre des peaux et des vêtements.
Ainsi j’occultais complètement ce qu’elle aurait pu voir et j’empêchais le son de passer également.
J’avais ce que je voulais, le lieu. Mais je pouvais en obtenir plus encore. Détenir le savoir c’est détenir le pouvoir. Si j’avais joué ainsi la précipitation c’était pour me donner le temps de réfléchir. Je ne devais pas faire d’erreur. Je devais ficeler un plan qui me permettrait de la ranger à mon côté. Peut-être même de m’en faire une alliée.
Descendant dans la cale du Jolly Roger, j’expliquais à Nohan, le quartier maître ce que j’attendais de lui. Je savais pouvoir lui faire confiance. La cale momentanément interdite au reste de l’équipage, j’ouvris ma chemise, la froissais et me barbouillais de saleté. Nohan marqua mon cou de sa poigne salie pour faire croire à un étranglement. Puis il me mit des chaînes au poignet et laissa une lampe tempête, juste assez loin pour que la pénombre créé une ambiance glauque.
Là, il remonta et fit le guet pour ne pas que je sois dérangé. Il n’avait pas posé de question. Sachant que si je lui demandais de faire quelque chose d’étrange c’était forcément que derrière se cachait un nouveau moyen d’atteindre mon objectif. A aucun moment, il n’aurait pensé que j’avais perdu la tête. Que j’étais fou. Non. Il savait comme tous ceux qui demeuraient sur le Jolly Roger que je ne vivais que pour ma vengeance. Pour faire payer à Rumple son crime. Ils avaient tous appréciés Milah.
Resté seul, je déballais la pierre, couche après couche jusqu’à l’avoir en main. Prenant l’air le plus pitoyable possible, j’appelais doucement. Ma main de bois dans mon gant en cuir enchaînée en hauteur au dessus de ma tête.
« Hey ! »
Je fis semblant de regarder autour de moi inquiet.
« Hey ! Vous êtes là ? »
Essayant de distinguer quelque chose dans la pierre, j’écoutais quelques instants puis repris. « Ils m’ont attrapés mais j’ai réussi à cacher la pierre. »
Je savais n’avoir répondu aucune de ses questions, cela faisait partie de mon plan. En donner le moins possible.
Tout se passa très vite, il me demandait de garder précieusement cette pierre avec moi afin que nous puissions nous recontacter. Mais je ne savais clairement pas si c’était une bonne idée… J’aidais toujours les personnes du mieux que je pouvais, mais je n’aimais pas mentir, pourtant, si je voulais garder la pierre comme cet homme me le demandait, je devrais mentir à Rumple… Ca allait contre toutes mes convictions, moi qui lui apprenais à être un homme meilleur, j’étais en train de faire tout le contraire. Pourtant, je devais aider cet homme, il ne m’avait même pas donné son nom d’ailleurs.
Je décidais donc de prendre la pierre avec moi et de ne pas en parler à Rumple, mais il fallait que je trouve un endroit où je pourrai la garder en sécurité. Car dans mon sac à main, ça n’allait pas être discret. Je décidais donc de la mettre dans le bureau de ma bibliothèque dans un premier temps. Les jours passèrent et je me mis à oublier toute cette histoire. Rumple ne se rendit pas compte qu’un objet de sa boutique avait disparu, et c’était tant mieux pour moi. Ce jour-là, j’avais décidé de rester tard à la bibliothèque, afin d’effectuer tranquillement mon inventaire. J’avais posé la fameuse pierre sur mon bureau. Une voix me fit sursauter, elle provenait de la pierre. Je posais mon stylo et prit la pierre dans mes mains. C’était le même homme que la dernière fois, mais cette fois-ci, une chose avait changé. Il était dans un sal état et à en juger par ce que je voyais, j’avais la très nette impression qu’il était prisonnier. Mon cœur se serra à cette constatation, c’était atroce de ne pas pouvoir l’aider et d’être simple spectatrice de son malheur.
« Oui, je suis là. Oh mon Dieu, mais que vous est-il arrivé ?? Qui vous a capturez ? Est-ce que ça va ? »
Dans la panique, je n’avais pas pu m’empêcher de déblatérer, un peu trop rapidement, mes questions. J’espérais qu’il allait y répondre, car sans information de sa part, je ne pouvais rien faire. Je plissais les yeux afin d’essayer de mieux voir où ce dernier pouvait bien se trouver. A en juger par le décor, je dirais qu’il devait s’agir d’une cellule ou d’un sous sol. Il avait l’air blessé, mais rien de très grave. Qui l’avait capturé et surtout pourquoi ? Est-ce que ses ravisseurs en avaient aussi après la pierre ? Il était le seul à pouvoir me répondre. Heureusement que j’avais prit le soin de fermer mon établissement à clef, il allait juste falloir que j’espère que Rumple ne me fasse pas une visite surprise comme il en avait prit l’habitude ces derniers temps. Notre couple n’allait pas très fort, alors il était plein de petites attentions que j’appréciais particulièrement. Il m’emmenait à manger, ou il m’apportait des fleurs. Mais si ce soir il pouvait l’oublier, je dois bien avouer que ça m’arrangerait.
(c) AMIANTE
Dernière édition par Belle French le Dim 22 Oct - 12:26, édité 1 fois
Le décor autour d’elle avait changé. Ses vêtements aussi. Alors me revint en mémoire une chose dont nous avions parlé avec Emma. Le temps ici s’écoulait de façon différente que dans son monde. Il fallait que j’en tienne compte. « Je suis content de vous revoir. »
J’avais peint sur mes traits un air soulagé que je n’avais pas eu trop à forcer car un instant j’avais eu peur de ne voir que la face de rat du crocodile.
« Je suis un voyageur et j’ai été capturé par des pirates. Ils ont essayés de me faire parler car ils sont persuadés que je sais où se trouve un trésor ce qui est faux. »
Voilà l’histoire que j’avais mise au point afin de justifier le roulis du navire si nous devions être pris dans les remous des vagues.
« Je m’appelle Jones et vous quel est votre nom ? »
Je le connaissais déjà. Ayant capté quelques bribe de ça, de là, lorsque nous n’avions pas encore pris contact et que j’observais les allées et venues dans la boutique. Je devais néanmoins faire en sorte qu’elle n’en sache rien. Jones était un nom très courant et un prénom en même temps. Killian moins et Hook alors là. Si Rumplestiltskin lui avait parlé de ses ennemis, ce qui ne m’étonnerait pas car je l’imaginais bien fanfaronner et raconter sa version mensongère des faits, il aurait peut-être fait mention du capitaine Hook.
« Je ne sais pas ce que vous pourrez faire pour moi, mais ça me fait du bien de vous voir et de vous parler. Vous comprenez ? »
Créer le lien. L’envie d’aider. D’être utile. Elle semblait vraiment vouloir de me porter secours.
Avec un pauvre sourire, je lui demandais, cherchant à stimuler sa corde sensible.
« Parlez-moi un peu de vous. Permettez-moi, de m’échapper un peu de ma condition actuelle. »
Un prisonnier qui aurait une amie, même à distance pour un soutien moral. Quel bel engagement. Et puis tout ce que je pourrai apprendre à son sujet pourrait peut-être servir pour combattre le crocodile.
Je ne cherchais pas à me moquer ou à me jouer d’elle. Je ne voulais pas la blesser. Je souhaitais c’est vrai en savoir le plus possible sur mon ennemi pour pouvoir le tuer, car pour moi, même si elle semblait avoir eu des gestes tendres pour lui dans ce que j’avais vu à travers la pierre dans la boutique, je restais persuadé qu’il la contrôlait, par magie ou sous une pression quelconque. Il lui ferait du mal tôt ou tard. Il ne pouvait s’en empêcher. Même si elle n’en avait pas conscience, je lui sauverai la vie en tuant le crocodile.
J’ignorais totalement combien de temps ‘était écoulé depuis notre dernière conversation. Mais une chose était certaine, il n’était pas dans un monde moderne. Ca se voyait à ses vêtements et au décor. Je me souvins d’une cabine de bateau. Je ne le connaissais pas du tout mais pourtant, une partie de moi était soulagé de le revoir. Bon, il avait été un peu malmené, mai il était en vie, et ça, c’était une bonne chose. « Je le suis également. Je commençais à me demander si j’allais vous revoir un jour. «
Tout à coup, j’entendis un bruit et je me retournais d’un coup. Pendant un instant, j’eu peur que Rumple ne se trouve derrière moi. Oui, je culpabilisais de lui avoir volé cette pierre et de lui mentir. Mais il ne devait s’agir que du vent. Il allait d’ailleurs falloir que je lui en parle si je voulais sauver cet homme. Je ne possédais pas de pouvoir.
« Je suis tellement désolée pour vous… Soyez prudent, je n’ai jamais vu de pirates, mais on m’a eut dit qu’ils sont dangereux et sanguinaire. Il faut absolument que je trouve un moyen de vous sortir de là… Etes-vous seul ou y a t il d’autres prisonniers avec vous ? »
J’avais donc vu juste, il se trouvait bien sur un bateau. Mais où et dans quel monde ? J’espérais qu’aujourd’hui, il allait avoir le temps de répondre à une partie de mes questions.
« Ravie de vous rencontrer Jones, même si j’aurai préféré que ce soit dans de meilleures circonstances… Je m’appelle Belle. »
Je lui faisais un petit sourire sincère. Au moins, je savais son prénom à présent. Si ce dernier était dans le monde des contes, je pourrais essayer de chercher dans mes livres, ça pourrait peut-être m’aider à le localiser. Si je savais dans quel royaume il se trouvait, ça pourrait aussi m’aider. Plus j’allais avoir des infos, plus je pourrais lui venir en aide.
« Oui je comprends tout à fait… Eh bien, si je savais dans quel royaume vous vous trouvez, je pourrais essayer de vous aider. Il doit bien y avoir une solution pour vous sortir de là. »
Je me doutais que le fait de pouvoir me parler devait le soulager de son horrible condition. J’espérais que les pirates n’allaient pas décider de le mettre à mort. Je ne voulais pas assister à ça en direct…
« Que je vous parle de moi ? Que voulez-vous savoir ? »
Je ne savais pas trop quoi lui dire, j’étais tellement stressée par la situation, que je ne savais pas de quoi je pouvais bien lui parler. Ce serait peut-être plus facile pour moi que ce dernier me pose des questions et que je lui réponde. Je ne voyais pas trop comment faire autrement.
« Posez moi toutes les questions que vous voulez et je vous répondrai. Je ne sais pas trop quoi vous dire… Sinon, vous m'en posez une et à mon tour je vous en pose une? »
Tout fonctionnait selon mon plan. Le décor était posé ainsi que l’ambiance. C’était maintenant à moi de jouer.
Comme elle ne semblait pas connaître de pirate, cela me laissait supposer que le crocodile ne lui avait pas parlé de moi. Cela aurait sûrement soulevé bien d’autres questions et à force de mentir tôt ou tard on fait une erreur et l’on se trahit.
Regardant autour de moi comme pour être sûr de mes paroles, je lui dis. « Je suis seul pour le moment ici, mais il y a des compartiments dans cette calle. Ce n’est pas d’un seul tenant. Alors il peut y avoir d’autres prisonniers mais je ne les ai pas rencontrés. »
J’avais répondu à l’une de ses questions et sans me faire prier, vu que cela ne me coûtait rien et que surtout cela servait mes plans, je poursuivis.
« Nous sommes sur les sept mers mais je suis du pays imaginaire, il s’agit d’une contrée verdoyante ou je faisais commerce de bijoux. »
Je ne mentais pas. J’étais né au pays imaginaire et nous nous trouvions sur les sept mers comme tout navire de pirate se devait de l’être quant aux bijoux, c’était ceux que je dérobais mais j’en faisais bien commerce. Avec un sourire triste, j’ajoutais.
« J’aurais d’ailleurs pu vous proposer une parure qui aurait été merveilleuse avec la perfection de votre peau et la couleur de vos yeux. Vous êtes magnifique Belle et cela adoucit beaucoup mon état même si vous êtes loin.»
Toujours à charmer. Je ne pouvais m’en empêcher. Et il est vrai que la demoiselle était des plus jolies et méritait bien son nom.
Etant autorisé à lui poser toutes les questions que je désirais, je commençais. « Comment est-ce Storybrooke ? J’ai cru tout à l’heure que vous étiez dans une sorte de boutique et là j’ai l’impression que vous êtes entourée de livres. Vos vêtements aussi on changés. Pouvez-vous me dire combien de temps il s’est écoulé entre nos deux entrevues ? Ici, il ne s’est passé que quelques heures. »
Eclaircir déjà la question du temps pour savoir les dispositions à prendre ici par rapport à au Jolly Roger et à mon équipage lorsque je serai là-bas.
« Vous ne savez pas l’importance du soutien que vous m’apportez par votre présence, par vos mots. Cela me redonne de l’espoir. »
Parfaitement dans mon rôle, je jouais de sa sympathie pour m’en faire une alliée.
Le bras levé, la position n’était pas des plus confortables et je commençais à sentir une tension douloureuse, mais il faut ce qu’il faut lorsque l’on veut atteindre son but.
Avec un sourire un peu forcé, je l’interrogeais encore, comme pour me changer les idées.
« Parlez-moi de vous. Etes-vous née à Storybrooke ? Avec vous voyagé ? Quelles sont vos passions ? Etes-vous fiancée ? »
La façon dont elle me répondrait indiquerait la qualité de son attachement. L’aimait-elle vraiment ? Lui était-elle entièrement dévouée ? Bientôt je saurais ce qu’il en était.
J’étais tellement soulagée de le revoir. Je n’avais cessé de penser à lui ces derniers temps, me demandant s’il allait bien. J’avais toujours cette fâcheuse tendance à me soucier des personnes qui étaient dans le besoin.
Pour tout dire, je n’avais pas osé parler de lui à Rumple, il m’en aurait voulu de lui avoir caché ça et d’avoir prit un objet dans sa boutique sans lui en parler au préalable. Mais je savais très bien que tôt ou tard, il allait s’en rendre compte.
« J’espère que les autres prisonniers vont bien dans ce cas. Est-ce que vous savez où on vous emmène ? »
Je ne savais pas si cette information pourrait m’aider mais après tout, on ne sait jamais. Le pays imaginaire ? Je le connaissais. Enfin, je n’y étais jamais allée mais je l’avais découvert dans les livres. Je prenais donc des notes sur tout ce qu’il me disait afin de pouvoir effectuer des recherches par la suite.
« Est-ce que vous savez qui est le capitaine du navire qui vous retient prisonnier ? Ou, avez-vous au moins le nom du bateau sur lequel vous vous trouvez ? »
Il me fit ensuite un compliment qui me fit sourire. Comment pouvait-il avoir l’idée de me dire ceci dans les conditions dans lesquels il se trouvait ? Après tout, ça devait très certainement l’aider à penser à autre chose, et je me doutais qu’il devait en avoir besoin.
« C’est adorable de votre part Jones, je suis certaine que nous aurons le loisir de nous rencontrer. Je compte bien faire tout ce que je peux pour vous sortir de là. »
Je ne savais pas encore de quelle manière j’allais m’y prendre, mais il était absolument hors de question que je le laisse là-bas sans bouger. Peut-être que Juliette serait assez puissante pour m’aider ? Je le notais aussi.
« C’est une petite ville dans le Maine mais elle est vraiment très moderne et remplie de technologie qui me dépasse encore actuellement. Oui, vous êtes très observateur, j’étais effectivement dans une boutique où j’ai trouvé la pierre et à présent, je me trouve dans ma bibliothèque. C’est moi qui m’occupe de cet établissement. »
Je fis ensuite des yeux ronds à ce qu’il venait de me dire. Il ne s’était écoulé que quelques heures ? Pourtant, de mon côté, ça faisait une bonne semaine que je n’avais pas eu de ses nouvelles.
« Quelques heures ? Cela fait une semaine entière que je n’ai pas eu des nouvelles de votre personne, je commençais à m’inquiéter Jones… »
Je lui fis ensuite un petit sourire. J’étais contente de pouvoir lui apporter un peu d’espoir. C’était vraiment mieux que rien après tout, et pour le moment, c’est tout ce que je pouvais lui offrir.
« Je vous en prie. »
Je ne savais pas quoi lui dire de plus. Il commençait ensuite à me poser des questions auxquels je pris le temps de répondre.
« Non, je ne suis pas née ici, c’est un peu long comme histoire, je suis née dans un Royaume qui se trouve dans la forêt enchantée. Je rêve de voyager mais je ne le fais que grâce aux choses que je lis. On ne peut pas sortir de cette ville sans qu’il y ait des conséquences. Je suis passionnée de lecture depuis toujours. Et non, je vis avec quelqu’un mais nous ne sommes pas fiancé pour le moment en tout cas. »