Le thé, le téléphone portable, les quelques petites nouvelles que l'on échange... Les retrouvailles malgré quelques tensions dues à la disparition de Petit Jean et à leur culpabilité mutuelle, furent bonnes, autant que peuvent l'être celles de deux amis très proches. Robin avait pour Juliette cette affection indéfinissable, mais évidente à la fois. Ils s'étaient trouvés, c'était une évidence, guidés par leur souffrance commune. Bien sûr cette évidence eux seuls parvenaient à lui donner du crédit, tandis que les Merry-men qui ne parvenaient à imaginer qu'un homme et une femme puissent développer des sentiments autres que ceux de l'amour charnel, attendaient (en vain) l'officialisation d'une relation qui ne vit jamais le jour. Les deux amis s'aimaient, mais d'un amour filial, inhérent aux liens du sang. Passé le rappel de ce lien chaste, autant que pouvait l'être le baiser que la jeune femme venait de déposer sur la joue de Robin, ce dernier vint à se rappeler qu'il était là aussi pour partager avec son amie, une nouvelle qu'il ne pouvait partager avec ses compagnons qui laissaient paraître ouvertement leur hostilité à l'égard de celle qu'ils continuaient à nommer Méchante Reine. Le sujet étant délicat, l'archer se demandait presque naïvement s'il n'existait point une formule à utiliser en de telles circonstances. Ce fut toutefois le hasard qui vola à son secours.

« - Il se pourrait que Madame le Maire et moi, nous nous voyons de temps en temps. » avait-il lancé, le regard incertain. « - J'en ai pas encore parlé aux autres et… » Mais il ne se laissa pas le temps de terminer, Juliette non plus. Elle venait de se passer une main dans les cheveux. Robin le savait, ce geste ne présageait rien de bon et la question qu'elle venait de poser non plus. Mais il lui devait la vérité, à elle plus qu'aux autres. Il prit donc une grande inspiration et acquiesça l'air désolé « - Oui, je le suis Juliette ! C'est tout récent et aussi improbable que grisant… » Une fois encore, il n'eut pas le loisir d'achever sa réplique. Juliette était hors d'elle. Elle ne prenait plus aucune pincette et se repassait nerveusement la main dans sa chevelure brune. « - C'est quoi cette question ? Bien sûr que non, je n'ai pas perdu l'esprit » lança-t-il agacé et déçu qu'elle puisse le juger aussi rapidement. « - Bon sang Juliette, je viens de te le dire, c'est tout récent. Je ne lui ai pas encore présenté Roland, mais cela va se faire sous peu. » Le regard azur et profond de Robin cerna celui de lady Capulet. L'archer était en colère et terriblement déçue qu'elle aussi se range derrière le reste du monde pour pointer du doigt, les agissements de la méchante reine.

« - Tu crois que je ne suis pas au courant de tout ça ? Elle ne me l'a pas caché, à aucun moment. Je sais ce qu'elle a été et ce qu'elle a fait. Je sais aussi qu'elle porte ce fardeau sur ses épaules et qu'il ne se passe pas un jour sans qu'elle ne le regrette. » Dehors, le vent jusqu'alors absent, s'immisça progressivement dans cette scène à huit clos à tel point que l'archer détourna le regard pour le poser sur la fenêtre « - Juliette, calme-toi je t'en prie ! » Car mieux que quiconque, Robin savait de quoi Juliette était capable sous le jonc de la colère. « - Juliette s'il te plaît ! » tenta-t'il en se rapprochant. « - Ce n'était pas prévu… Je ne pensais pas ressentir de tels sentiments pour elle. Elle veut changer crois-moi ! Je le sais, je le sens… » Juliette, le regard embrouillé par les larmes lança cependant une dernière réplique, qui sonna comme un coup de massue aux oreilles de l'archer tandis que la jeune femme mettait de la distance entre eux. « - Quoi ? Non ce n'est pas possible ! » Déçu, il baissa la tête. Juliette n'était pas une menteuse, et même si, l'espace d'un instant, il tenta de s'en convaincre, la réalité le rattrapa. « - Juliette ! » Il s'approcha à nouveau d'elle et c'est avec mille et une précaution qu'il la prit dans ses bras pour la serrer fort. « - Je suis désolé, je… Je ne savais pas. C'était il y a longtemps, elle a changé, je te l'assure, elle n'est plus cette personne. Tu me connais, je ne me laisse pas avoir aussi facilement. » Le regard de Robin se mit à briller à son tour. Il voulait y croire, tellement que cela en devenait déchirant.

« - Je sais que tu ne veux pas l'entendre, mais je te dois la vérité. Il se passe quelque chose entre elle et moi. Quelque chose de fort et d'inexplicable. Certes, je la connais à peine, mais j'ai quand même l'impression de pouvoir lire en elle avec aisance. Elle ne me cache rien, je t'assure. Et elle souffre tellement si tu savais. J'arrive à le sentir, comme j'ai senti ta souffrance lors de notre première rencontre. Tu t'en souviens ? Je sais que je peux l'aider et je veux le faire. Tout, comme je veux la protéger. C'est dingue cette histoire, je n'avais plus ressenti de telles sentiments depuis… Marianne… »

Ces retrouvailles n'auraient pas dû se passer de la sorte. Jamais la tristesse et la colère n'auraient dû s'inviter pour muer l'évènement en confrontation. Et pourtant, c'est bien de ça dont il était question. Suite aux derniers aveux de l'archer, Juliette, c'était semblerait-elle refermer à tel point que Robin se demandait comment faire pour amoindrir cette vague de tristesse et de colère qui prenait le contrôle de la demoiselle. Et en regardant dehors, l'archer comprit à quel point il était impératif qu'il parvienne à calmer Juliette avant que la tempête ne déchire le ciel maussade de Storybrooke. De ce fait, il essaya de se rapprocher tout en cherchant à se justifier en mettant en exergue le désir de rédemption de Regina, mais cela ne changeait rien à l'état de Juliette. Dès lors, le voleur sentit monter en lui une vague de culpabilité qui balaya tout sur son passage, même son envie de convaincre l'ancienne reine, de l'honnêteté de Regina et de ce qu'elle représentait pour lui. Pour dire vrai, en cet instant, seule Juliette semblait compter. « - Je ne voulais pas te blesser, loin de moi cette idée. » Il ne chercha pas cette fois à défendre Regina et cessa d'ailleurs son argumentation pour prendre son amie dans ses bras et lui faire savoir à quel point il était désolé de lui faire autant de mal.

« - Pardon Juliette ! Je t'en prie ! Je n'aurais peut-être pas dû… » Oui, le moins, que l'on puisse dire, c'est que l'archer au grand cœur s'en voulait terriblement et que de ce fait, il était prêt à tout pour faire disparaître cette horrible sensation qui alourdissait son cœur et lui tordait insidieusement les entrailles. Mais le pire restait à venir et pour lui et pour elle, cela devait en passer par un aveu aussi terrible à dire qu'à entendre. Ainsi Regina était responsable de la disparition du bien-aimé de Juliette, une action que Robin ne pouvait malheureusement placer sous silence, et ce, malgré le désir de rédemption de l'ancienne méchante reine. Juliette était bien plus qu'une amie pour l'ancien bandit, elle était sa petite sœur de cœur et de part ce lien fraternel qui les liait l'un à l'autre, il ne pouvait que se sentir mal pour elle et ne pas lui tourner le dos en acceptant délibérément de fermer les yeux. Mais il ne pouvait non plus condamner Regina sans chercher à comprendre au préalable. Le pauvre voleur se sentait comme prit entre deux feux et se demandait bien ce qu'il devait faire pour s'en sortir sans blesser personne.

« - Juliette je t'en prie ! » Le supplice était à peine voilé tout comme la détresse de l'archer aux yeux azur tout bonnement incapable de savoir quoi faire. « - Je… » commença-t-il avec une hésitation qui ne lui ressemblait guère. « - Je n'attends rien de toi. Sache que je ne voulais pas te blesser en te l'annonçant. Mais je ne veux pas non plus blesser Regina en lui balançant à la figure l'un de ses innombrables crimes. Écoute, je… je suis prêt à te donner tout mon temps pour t'aider à retrouver ton mari. Et tu le sais, je tiens toujours parole. Je suis un homme d'honneur, ça n'a pas changer. Mais certaines peuvent le peuvent… Je ne veux pas ton malheur, mais je t'en prie, ne me blâme pas pour ce choix que je fais. Je l'aime Juliette. Je sais que c'est absurde, mais c'est une réalité à laquelle il faudra s'habituer. Je lutterais de toutes mes forces s'il le faut, mais tu verras qu'elle n'est plus la même. Je ne te demande pas de lui pardonner ce qu'elle a fait, mais d'accepter qu'elle a désormais une place dans ma vie. » Il se permit de faire un pas en avant pour briser cet éloignement ridicule. « - Mais cela ne m'empêchera jamais d'être là pour toi ! Personne ne nous séparera, je te le promets. Tout, comme je te promets de te rendre ta fin heureuse et tu sais que je tiens toujours mes promesses. »

Oui, tout devenait insoluble, leur relation même semblait encline à l'effritement sans que le voleur ne parvienne à comprendre. Mais qu'il y avait-il à comprendre ? Le mal était fait d'un côté comme de l'autre et ce que Robin redoutait, venait de se produire. La souffrance de Juliette était palpable, les battements de son cœur s'entrechoquaient avec ses yeux pleins de larmes. C'était la première fois qu'une telle situation se produisait entre les deux amis, sauf bien sûr si l'on prend en considération leur toute première rencontre dans leur monde d'origine. Cette malédiction lancée par Regina, avait tout emportée sur son passage. Un tout qui incluait l'époux de Juliette, l'amour de toute une vie. Robin ne pouvait le nier au nom du désir de rédemption de Regina. La souffrance de Juliette était réelle et en tant qu'amis de longue date, il se devait (peut-être) de privilégier son état avant de faire passer son bonheur. N'est-ce pas ce que font les altruistes ? De ce fait, il tenta une approche en la prenant dans ses bras. Un contact salvateur, mais malheureusement éphémère. Qu'attendait-il d'elle, telle était la question que se posait l'ancienne reine et à juste titre. Qu'attendait-il d'elle en lui faisant part d'une telle révélation ? Honnête comme toujours, il tenta un semblant de réponse qui vint se conclure sur une demande. Oui, il ne louait pas le pardon, mais demandait à son amie d'accepter que Regina Mills avait à présent une place dans sa vie, au même titre quelques autres personnes auxquelles l'archer tenait. Et dans un dernier élan de confiance et d'espoir, Robin fit savoir à la belle que personne, malgré tout, ne pourrait briser leur lien et les séparer l'un de l'autre. Malheureusement pour lui, Juliette semblait encline à la divergence et planta bien malgré elle, la première lame dans le cœur pur du héros.

« - Juliette je t'en prie… » commença-t-il ébranlé par les mots qu'il venait d'entendre. « - Parfois l'on s'emporte pour ce qui nous importe » continua-t-il avant de voir la petite brune se laisser glisser contre le sol. Par habitude, il s'approcha à nouveau et se sentant impuissant, il se plaça en face d'elle et en fit de même. Il se posa par terre sans la quitter du regard et écouta ce qu'elle avait à dire. « - Tu n'as pas à te détester. J'imagine que c'est une réaction normale. » Mais il fut déçu par la suite. Déçu de savoir que désormais, il ne pouvait compter sur son amie qui ne pouvait se résoudre à oublier qu'il était question de celle que l'on nommait encore injustement la Méchante Reine. « - Je ne t'oblige à rien Juliette ! » lança-t-il avant de devoir à nouveau l'affronter du regard. Le moins, que l'on puisse dire, c'est qu'elle ne se démontait pas, mais ses attaques à l'encontre de Regina, n'en demeuraient pas moins douloureuses à parer. « - Non, je t'arrête tout de suite ! Elle ne se sert pas de moi, ne m'a fait aucun mal et je trouve injuste que tu en sois arrivé à me demander cela. Tu crois vraiment que je te laisserais ? Tu me prends pour ce genre de personne ? Bien sûr, cette situation me fait et va me faire souffrir, mais je saurais l'accepter. Je ne t'obligerais à rien au nom de notre amitié, mais ne me demande pas de choisir. Là, c'est injuste et effectivement en agissant de la sorte, tu te mettrais au niveau de tes détracteurs à Vérone. Je l'aime Juliette, c'est comme ça. Ne me demande pas pourquoi, comment ? Je saurais tout bonnement incapable de l'expliquer. Tu connais l'amour ! » Puis il se leva non sans incertitudes  « - Jamais je ne te laisserais, tu m'entends ? Mais jamais non plus, je ne renoncerais à Regina. Toutefois, je vais tenter de rattraper ses erreurs en t'aidant à retrouver ton mari et aussi parce que je veux que toi aussi, tu aies ta fin heureuse. Maintenant lève-toi, sèche tes larmes et prépare-toi ! Nous allons tenter de trouver une piste ! »

Les pensées de Robin étaient alourdies tout comme son cœur et face à l'une de ses amies les plus fidèles, il n'en menait pas large. Ivre, de colère et de rancœur, Juliette ne ménageait pas ses efforts pour que son ami comprenne qu'il avait peut-être pris la mauvaise route. Pour elle, la rédemption de Regina n'avait aucune valeur et têtue, la demoiselle campait sur ses positions, mais ce qu'elle semblait craindre le plus, émanait de rumeurs à propos d'un certain Graham, le shérif qui précédait Emma Swan. Des rumeurs qui prirent tout leur sens lorsque la native de Vérone, évoqua l'hypothèse d'un danger pour l'archer en restant avec la reine, un danger de mort qui faisait écho à celle de l'ancien shérif. Robin connaissait tout de cette histoire et pouvait attester bien malgré lui, que les rumeurs n'en étaient pas. Regina avait bel et bien assassiné le chasseur pour se venger d'Emma Swan. L'ancienne reine avait mis un point d'honneur à se confesser auprès du voleur et lui livra, sans concession la plupart de ses crimes, incluant ceux perpétrés à Storybrooke jusqu'à peu. Bien sûr, pour l'homme d'honneur qu'est (et demeure) Robin, il fut difficile d'entendre le récit de la mort de Graham.

Le machiavélisme de Regina était alors à son comble. Elle avait arraché le cœur du malheureux pour faire du mal à Emma, elle ne s'en cachait pas. Robin se souvenait encore de son regard fuyant, des larmes qui menaçaient de couleur et des tremblements dans sa voix. L'archer ne voulait plus l'entendre, mais Regina ne se démonta pas et alla jusqu'au bout de sa confession. Il le fallait, plus qu'un besoin, elle devait se livrer à Robin. Il lui fallut un petit temps d'adaptation pour intégrer tout ce qui venait de lui être dit. « Il faut du courage pour oser se livrer de la sorte et me dire tout ce que tu m'as avoué » avait-il commencé. Elle ne mentait pas et transpirait de sincérité et quel intérêt avait-elle à lui dire cela si ce n'est pour lui faire voir ce qu'elle était dans sa globalité. À présent confronté à Juliette, Robin optait pour la même approche, à savoir ne rien lui cacher.

« - Tu penses à ses rumeurs n'est-ce pas ? Juliette, je sais tout, Regina ne m'a rien épargné au sujet de Graham. Je sais tout ce qu'il y a à savoir, crois-moi ! Je ne cours aucun danger avec elle, je peux te le jurer. Et puis, je ne saurais comment l'expliquer, mais avec moi, elle agit différemment, elle est vraiment en train de changer et je sais que je peux l'aider sur cette voie. Je peux la rendre meilleure, j'en suis convaincu ! » Les yeux brillants et le poing serré, il arborait son attitude héroïque, celle qui l'inspirait à livrer les grands discours de ses justes causes qu'il défendait avec ardeur « Je m'emporte pour ce qu'il m'importe » disait-il à l'époque et rien n'avait changé. Regina Mills était sa juste cause et il était prêt à beaucoup pour porter son étendard. Mais pour l'heure, il préféra mettre un terme au sujet, pour se concentrer sur quelque chose de moins hostile à Juliette. Là aussi, il savait qu'il était prêt à beaucoup pour tenir sa promesse et aider sa meilleure amie à retrouver son mari. Juliette se décida à obtempérer et délesta le sujet épineux, tout en séchant ses larmes et en allant se préparer. Robin quant à lui s'approcha de la fenêtre et observa l'extérieur. Calme, comme toujours, le bourg de Storybrooke, laissait entrevoir quelques figures familières, comme celle de Belle French, de Ruby et de sa grand-mère, ainsi que Mary-Margareth. Robin ne put s'empêcher de penser à sa reine, se demandant ce qu'elle était en train de faire présentement. Mais il fut coupé dans ses pensées par Juliette qui se soustrait à son paravent et récupéra sa couronne pour la ranger. Robin lui sourit, histoire de lui faire savoir, malgré les tensions, qu'il ne lui en voulait pas. Le silence pesant assaillit à nouveau nos deux protagonistes avant que la reine blanche ne se décide à reprendre la parole. Et quelle ne fut pas la surprise de l'archer en l'entendant dire qu'elle serait à ses côtés quand il annoncera sa relation avec Regina aux Merry-men. « - Ca me touche beaucoup ce que tu dis Juliette ! Mais pour l'heure, ce n'est pas encore à l'ordre du jour ! Avant, je vais essayer de redorer notre réputation vis-à-vis des habitants de cette ville. Regina avec le concours du shérif Swan, en parlera lors du prochain conseil. J'ai bon espoir ! Aller, sortons maintenant. Nous avons des pistes à explorer. Par où veux-tu commencer ? »

Annoncer à Juliette l'émergence de sa nouvelle relation, était une nécessité pour l'archer qui ne voulait rien cacher à son amie. Cependant, avant de franchir le seuil de sa porte, en prétextant une petite visite surprise, il n'en menait pas large et c'était presque convaincu de ne pas le faire, histoire de gagner un peu de temps et de remettre cela à plus tard. Il redoutait la réaction de Juliette, presque autant que celle de Petit Jean, s'il avait été parmi eux. Deux forts caractères, connus pour leur non pratique de la langue de bois et qui n'étaient pas du genre à s'armer de pincette pour dire ce qu'ils avaient à dire. Mais c'est aussi pour ça que l'archer les estimaient tant. Maintenant que la bombe eut été lancée, Robin pouvait se défaire de ses appréhensions. Juliette semblait déçue et conservait une distance qui peinait son interlocuteur. « Qui suis-je pour lui en vouloir ou lui faire la leçon ? Ce choix est le mien, mais pas le sien. » Peu convaincu malgré ses talents d'orateur, l'archer prit sur lui. Il fallait clore le sujet, du moins pour l'instant et c'est ce qu'il accepta de faire en laissant à sa meilleure amie l'espace nécessaire pour aller se changer. Un bol d'air frais leur ferait le plus grand bien avant de se lancer corps et âme dans la recherche de Roméo.

Quelques secondes s'écoulèrent donc avant que Juliette ne quitte sans paravent pourvu de ses nouveaux atours. « -Les vêtements d'ici te vont bien » avoua Robin, qui en plus du sourire, tâchait de trouver les bons mots pour briser la glace. Une situation difficile à vivre pour l'archer qui n'avait point l'habitude d'être soumis à autant de distance. Mais la souveraine, qui pouvait se montrer rancunière, pouvait aussi faire preuve de patience et de tolérance, ou du moins essayer. Elle se proposa donc d'être au côté de son ami lorsque ce dernier ferait part aux siens de sa nouvelle relation. Une entreprise qui n'était cependant pas à l'ordre du jour. Il est vrai que pour l'heure, Robin était accaparé par d'autres projets, du moins c'est ce qu'il pensait avant que Juliette ne reprenne la parole. Elle avait raison, attendre ne ferait que rendre l'aveu encore plus difficile à accepter. « - J'y penserais à l'occasion, quand je me sentirais prêt. Ce n'est pas encore le cas, enfin, je crois… Dire que c'est compliqué me semble si facile comme excuse et pourtant, c'est exactement ça. Il me faut encore quelques jours, le temps de trouver les bons mots. » Il espérait qu'elle comprendrait et qu'elle ne chercherait pas encore à lui faire entendre que c'était une mauvaise idée. Elle était dans le vrai et ça l'agaçait un peu, car il se retrouvait face à ses propres contradictions. De plus, il n'avait pas encore évoqué le sujet avec la personne concernée et ne pouvait, de ce fait, prendre la décision seule.

Pour l'heure, le couple de Robin ne devait être à l'ordre du jour, surtout au détriment de celui de Juliette. Robin aurait d'ailleurs voulu se livrer à tout un tas de questions, histoire de savoir par où commencer, mais Juliette lui damna le pas en revenant sur ses précédents propos concernant la difficile adaptation des Merry-Men. « - Disons que la ville subit une recrudescence de vol en ce moment et comme ça correspond à peu près à notre arrivée, les habitants pour la plupart, ne se sont pas posés trop de questions quant au choix des coupables. D'où le fait qu'il faille redorer notre blason. Ils nous prennent pour des voleurs ici. Chose que nous sommes évidemment, mais j'ai comme l'impression qu'ici la vision du voleur diffère. Ils semblent considérer les voleurs comme des êtres égoïstes qui volent pour assouvir leurs propres besoins. Ici, il n'y a pas de code d'honneur et la vision que nous représentons semble si idéalisée. Enfin bref, certains vont chercher un travail et gagner honnêtement leur. J'en ferais sûrement de même tout en espérant que le shérif Swan parvienne à trouver le ou les véritables auteurs de tous ces vols. J'ai déjà étais blanchi dans l'histoire de la perle, alors peut-être qu'il y a de l'espoir et qu'un shérif peut être le garant de la justice, qui sait ! »

Juliette récupéra la clé de son appartement avant d'enfiler une petite veste. La serrure verrouillée, ils se retrouvèrent dans le couloir et rejoignirent les escaliers pour quitter les lieux sans attendre. Robin passa devant et retint la porte à son amie tout en continuant à réfléchir aux endroits à explorer. « - Si tu sens qu'il est en vie, nul besoin de se rendre jusqu'au cimetière. La plupart des noms qui ornent les stèles sont sûrement fictifs tout comme les identités qui ont été affublées aux maudits. Henry parle souvent d'un puits et de Pont des Troll. Peut-être que l'on pourrait commencer par là, tu as peut-être loupé un détail ! Qu'en penses-tu ? »