Billy faisait un tour dans la village portuaire de ce patelin un peu perdu dans les Terres du Centre. Ils allaient reprendre la mer le lendemain aux aurores. Anne avait bientôt fini ses petites affaires sur terre et de ravitailler le Revenge. Il était temps de voguer et se remplir de nouveau les poches comme aimaient si bien le dire les matelots. Après, pour beaucoup c’est tout ce qu’ils avaient comme consolation pour la rude vie qu’ils menaient. Il était allé chercher quelques biscuits qui lui avait fait de l’oeil chez le boulanger avec sa bourse personnelle. Il ne partagerait qu’avec Anne, et peut-être le cuisinier. Qu’il apprenne enfin ce que c’est que la bonne bouffe ! Des choses qui ont du gout et un plaisir pour le palais !
Son petit torchon de sablés au beurre sous le bras, il marchait d’un pas lent et contemplait le paysage. Une des choses qu’il aimait à vivre avec une équipe de pirates et voyager sur un bateau : il pouvait voir tout ce que la nature avait à offrir dans ce vaste monde. Avant de regagner le Revenge, il avait bien envie de profiter un peu de marcher sur un sol qui ne tanguait pas, respirer l’air frais des fleurs sauvages qui tapissaient les roches et obligeaient le chemin terreux à serpenter entre. Il y avait une jetée, plus au sud et on pouvait y apprécier le soleil se lever lentement. Il avait toujours préféré l’aurore au crépuscule.
Avant de rentrer, sur le port se trouvait une taverne, celle que les pirates avaient meublé depuis que le Revenge mouillait sur les côtes. Ils y étaient tous allés ou presque, à tour de rôle, ou en groupe, se croisant, … Billy poussa la porte en bois large qui collait au chambranle, tout comme le planché avec le sel, l’alcool et le temps. L’odeur était acide, venant des fûts, du sol ou des tables, mais surtout des piliers de bar qui dégoulinaient sur le comptoir. Billy jeta un oeil à l’endroit, il n’y avait personne du navire. Il retira son calot et se passa la mains dans les cheveux. Il était déjà moite. Juste un verre et je m’en vais… Trop lourd ici. Se tirant les cheveux trop longs – Faudrait vraiment que je trouve le temps de les couper. Mais la dernière fois, Barnes m’a raté de fou. J’avais un trou ! – il se les attacha à l’aide d’une lanière en cuir qui lui servait de bracelet quand il ne l’avait pas dans sa tignasse.
Un verre de rhum et observant les gens qui végétaient dans le bar, il retrouva M. LeFou errer de nouveau dans la taverne, allant d’une table à l’autre où les hommes grognaient et ou ne réagissaient pas. Malgré le refus d’Anne, il ne perdait pas espoir. Billy eut un sourire pincé à son égard, peiné. Il finit son verre. Il ne sait pas si l’autre homme l’avait vu ou même le remettait. Billy pouvait se montrer très discret quand il le voulait. Il sortit de la taverne et comptait se balader encore un peu avant de s’entasser avec ses compagnons de mer sur le Revenge. Quelques pas dehors à remplir ses poumons de l’air frais et agréables pour chasser les vapeurs de bière et de rhum qui lui piquaient le nez. Soudain, il se rappela qu’il avait oublié ses biscuits sur la table. Il poussa un petit cri de peur en se tâtonnant le corps jusqu’aux cuisses, il fit volte-face. Il retourna dans la taverne et courut jusqu’à sa table en lâchant un soupir de soulagement lorsqu’il retrouva son petit paquet de sablés. Les serrant contre lui, sans regarder il se précipita pour sortir. Il n’avait pas bu assez pour supporter plus longtemps les effluves de l’endroit.
Il sortit de nouveau de l’établissement, dépliant en partie le torchon qui recouvrait ses biscuits, ouvrit la porte, attrapa un sablé pour le mettre dans sa bouche. Il n’avait pas regardé devant lui et passant la porte il rencontra Théodore de plein fouet. Le paquet de biscuit vola et trois se retrouvèrent sur les planches du porche, le reste dans la boue mélangée au crottin de cheval, et aussi autres substances venant des hommes. Billy se figea en regardant ces beaux petits biscuits dorés dans le terne et putride décor où ils étaient éparpillés. Il jeta un regard si noir à l’homme en face de lui, ses yeux se teintant entièrement de noir un court instant avant qu’il ne réalise qui se trouvait devant lui. Son regard revint à la normal. Il finit la moitié de sa galette au beurre qui lui restait dans les mains et soupira. « … En plus de pas avoir d’aide, la bonne fortune risque de te créer des problèmes… Cela aurait pas été moi, tu serais peut-être mort et rejoindrait ces pauvres et délicieux petit gâteaux par terre… » signa t-il sa réflexion en regardant au sol, comme s’il regardait le corps de LeFou, éviscéré et abandonné devant la tavernes sans cérémonie. Il resta un moment ainsi avant de revenir à lui et reporter son attention sur l’homme. « T’aurais pas été touché par une malédiction ? Un truc de malchance tu sais ? Tu portes un grigri bizarre qu’une personne t’as donné généreusement ? Conseil : débarrasse t’en. » dit-il en hochant la tête avec gravité.
Il soupira de nouveau et ramassait le torchon qu'ill’enfourna dans sa ceinture avec son calot et dévisagea Théodore. Il se mit subitement à sourire, sincère. « Tu fais quoi ? Je retourna pas touuuuut là-bas tout seul. Pour la peine, tu vas faire le chemin avec moi pour te faire pardonner. » Il partit subitement en lui faisant signe de le suivre. Billy retournait simplement à la boulangerie pour se reprendre des douceurs. Je ne pouvais pas affronter la mer, sans me consoler psychologiquement à manger ce que fais Jeffrey durant je ne sais combien de semaine… « Je dis ça mais ! ... finalement tu as trouvé de l’aide pour ton.... Ami ? Maitre ? » demandait-il, peu sûr de lui car il ne se rappelait pas de tout. Il avait bien bu et porter peu d’attention à ses longs discours et ce qui ressortait de la requête du brun était vague.
Anne lui avait fait une énorme faveur en refusant sa requête. Il en avait conscience. Pourtant, Lefou n'arrivait pas à renoncer. Il ne pouvait pas rentrer chez lui et faire comme si rien n'était arriver alors que Gaston était peut-être mort ou pire. Peut-être qu'il était juste prisonnier ou maudit, peut-être pouvait-il faire quelque chose. Il s'en voulait tellement de ne pas avoir accompagné Gaston. Il aurait dû mettre de côté sa jalousie inavouée envers Belle. Après tout, Gaston et lui étaient le duo ! Enfin, Lefou était le seul à les appeler ainsi... Sa présence n'aurait sans doute rien changé, mais au moins, il ne serait pas rongé par le regret et l'incertitude. Alors il avait encore insisté, histoire de se donner bonne conscience avant de reprendre la route. Le tour des tables avait été vite fait et, maintenant, il déprimait immobile devant la porte, incapable de refaire un ultime essai au risque de se prendre des refus moins sympathique tout en sentant son coeur se serrer à l'idée d'entamer le chemin du retour.
Il poussa un soupir dépité. Qu'allait-il faire maintenant ? Se faire une raison, essayer de se convaincre que Gaston était mort et qu'il n'y avait rien à faire, ou bien tenter un village plus loin ? Avant qu'il ne creuse la question, il se retrouva violemment pousser en avant. Lefou poussa un petit cri de surprise. "Pardon... Je..." Commença-t-il en se relevant, par pur réflexe. Il avait tellement l'habitude d'être le fautif que les mots 'pardon' et 'je m'excuse' franchissait naturellement ces lèvres avaient qu'il n'ait le temps de réfléchir ou d'assimiler clairement la situation. Cette fois, la phrase n'eut pas le temps de se former entièrement, interrompue par la vision des yeux devenus entièrement noir. Le temps d'ouvrir la bouche de surprise et tout était redevenu normal.
Le garçon le sermonna. Lefou était en train de se demander s'il n'avait pas rêvé le coup des yeux. Cela avait été si rapide. "Je... Je m'excuse... J'étais dans mes pensées." S'excusa-t-il platement à nouveau en se redressant. Son attention se reporta sur les délicieux gâteaux en question. "Je suis vraiment, vraiment, vraiment désolé." Commenta-t-il mortifier comme s'il venait de causer de la mort d'un animal. "Je peux peut-être vous en racheter." Proposa-t-il, ne voyant pas d'autres solutions pour rattraper sa bêtise.
Son interlocuteur lui parla de malédiction de malchance ou de grigri bizarre et Lefou le regarda avec étonnement avant de prendre le temps de réfléchir à la question. "Je ne crois pas non." Répondit-il avec lenteur comme s'il soupesait encore cette éventualité en disant sa réponse.
Lefou se sentait horriblement mal. Ces parents étant boulanger, ils lui avaient appris très tôt la tristesse devant le gâchis d'une bonne pâtisserie. Il pourrait les ramasser et les épousseter, mais il doutait de l'utilité d'un tel geste. Alors, à la place, il regarda piteusement le sol en se tordant les doigts. Avant qu'il ne puisse demander ce qu'il pouvait clairement faire pour être pardonné, Billy prit les devants. "Euh... Hé bien... D'accord." Bredouilla-t-il en suivant docilement son interlocuteur. Ce n'était pas trop cher payé.
Connaissant Lefou, il allait certainement représenter pour la troisième fois des excuses en chemin vers la boulangerie, mais, fort heureusement, Billy fit la conversation. "Hum... En fait... Pas Vraiment." Répondit-il piteusement, avant de reprendre du poil de la bête. "Mais c'est tout à fait normal, personne ne voudrait se rendre au château du Ténébreux ! C'est ma faute ! C'était tout à fait insensé !" Argumenta-t-il vivement comme s'il ne voulait pas qu'on s'imagine qu'il se plaignait. "Gaston est mon héros." Répondit-il pour finir. Ce n'était pas vraiment un ami et pas tout à fait son maître. Leur lien était assez difficile à décrire surtout à cause de la certitude que les deux partis concernés ne le voyait pas de la même manière.
Billy et Théodore s’étaient rencontrés un peu trop passionnément. Ils n’avaient rien vu et nerveux comme pouvait l’être Billy, il avait prit un sacré élan pour sortir. Les biscuits lui échappèrent à son grand damne et il se morfondait déjà de devoir prendre le large en mangeant la nourriture insipide de Jeffrey. C’est pour dire l’autre fois, il y avait glissé un rat dépecé en secret dans le bouillon. Le cuisinier l’avait vite trouver en touillant, mais le peu de temps qu’il y était resté, ça avait donné du gout. C’est pour vous dire. Il était si déçu et agacé pour ses biscuits, mais c’était sur le coup de la frustration. Avant même que Billy n’ait compris qu’il s’agissait de l’homme en recherche d’aide qu’Anne avait rencontré la veille, il l’avait entendu se confondre en excuse et ce n’était pas fini. Le matelot lui en voulut beaucoup moins d’un coup, tordant sa bouche. Un peu blasé, il lui expliquait qu’il devait faire attention, car il risquait de s’attirer des problèmes. Bon lui aussi. Et c’était bien pour cela que le bouclé le lui conseillait : il savait de quoi il parlait. La grande différence entre M. LeFou et lui, c’est qu’il savait se défendre ou fuir rapidement une situation délicate. Après peut-être que Théodore – derrière son air d’agneau empoté – cachait bien son jeu comme Billy.
En parlant de cacher son jeu, la partie obscure de lui s’était déclarée sans prévenir, mais le pirate avait déjà oublié. Il n’avait même pas eu conscience de ce petit incident de manque de contrôle. Il se demandait si cet homme avait la guigne qui lui collait à la chaussure gauche. Il lui faisait tellement de la peine avec la vie qui l’aidait pas et son air de chiot triste. Et je me suis demandé si c’est comme ça que Anne m’avait vu pour la première fois. Je comprends bien qu’elle m’ait tendue la main. En parlant de tendre la main, j’étais vraiment mal pour lui qu’on ait pas pu lui venir en aide, ne serai-ce qu’un peu. Sans perdre de temps, Théodre s’excusant encore, Billy pensait à ses biscuits, trop gâtée pour penser les manger. Pour une fois, il voulait quelque chose de bon et parfait. L’homme lui proposait de lui en racheter et s’excuser encore. J’espère bien ! Et tu devrais même aller manger ceux tombé directement la gueule dans le sol ! Billy pensa alors à en racheter. « Non, t’inquiète pas. ». Il lui restait encore un peu de monnaie et il allait beaucoup moins à la taverne ou courrait après les services d’une catin contrairement à la majorité de ses frères d’arme. Il lui restait des doublons, encore plus depuis qu’il prenait plaisir à dérober des livres plutôt que les payer. Tellement plus excitant ! Ça devenait des petits trésors.
Il entraina alors Théodore vers la Boulangerie à une petite lieue de là. Il déprimait déjà à faire l’allé tout seul, donc il l’intimait à le faire pour se faire pardonner de cette attaque surprise. Sur le chemin, il lui demandait alors autant par curiosité qu’une certaine compassion s’il avait retrouvé son ami. Billy comprenait car lui aussi cherchait quelqu’un. Calypso, disparue en ignorant même depuis quand, pas loin de quarante ans qu’il ne l’avait pas revu et pas loin d’un décénie qu’il la cherchait dès qu’il posait un pied à terre. Anne aussi cherchait quelqu’un et… En y repensant, Billy peinait un peu à comprendre son refus. Il avait presque oublié la raison, mais Théodore le lui rappela vite. Le Ténébreux. Billy ne l’avait jamais vu, mais ce serait nier de ne pas avoir entendu parler de lui. Forcément et il comprenait bien part tous les récits qu’on a pu faire de lui ou même ce qu’il aurait pu lire qu’il était une personne puissante et dangereuse, voire infecte. Il fallait le craindre. Et qu’au fond de moi, j’approuvais totalement qu’on ne se casse pas le cul ou qu’on risque sa vie pour un inconnu aussi gentil soit-il.
Théodore parla de Gaston comme son « héro ». Billy avait tordu sa bouche, pensif. « Ah oui ? Mais… Raconte moi. Je suis curieux. Comment ça c’est ton héro ? Il a fais quoi ? Et c’est un vrai héro, ou juste une fois t’as bousculé quelqu’un, renversé ses gâteaux et qu’il était pas aussi commode que moi, sauf que ton Gaston est venu te sauver ? » avait-il demandé un peu taquin en marchant tranquillement à ses côtés. Les mains derrière la tête, tout en trainant les pieds, il réfléchissait encore et paraissait loin. « Dis, il est si terrible que ça le Ténébreux ? Tu l’as déjà rencontré toi ? »
Dommage qu'ils étaient trop loin de chez lui, sinon Lefou se serait proposé de faire une fournée de viennoiserie pour se faire pardonner après l'avoir escorté jusqu'à la boulangerie familiale. Ici, il ne se voyait pas demander la permission pour emprunter le four de quelqu'un. Tout ce qu'il pouvait faire, c'est proposer d'en acheter d'autres afin de rattraper son étourderie. "J'insiste." Répondit-il alors que Billy écartait sa proposition. "Libre à vous de vous en achetez également, cela vous en fera le double. Après tout, c'est de ma faute. Je tiens vraiment à me rattraper." Continua-t-il d'argumenter alors qu'il accompagnait le jeune homme jusqu'à la boulangerie. Lefou avait l'impression de s'en tirer à trop bon compte. Chose qui aurait sans doute ravi n'importe qui d'autre, tandis que lui se sentait encore plus mal par rapport à sa maladresse.
Il était de bon ton d'entamer la conversation. Sauf qu'il ne voyait pas vraiment quel sujet abordé, hormis pour s'excuser encore et encore. Heureusement, Billy le sauva de son embarras en posant des questions. Lefou essayait d'aborder son échec de façon constructive. Plus ou moins. En tout cas, il était hors de question de rendre les autres responsables. Tout était de la faute de son projet insensé. Puis, il fut question de Gaston, un sujet qu'il maîtrisait bien mieux et dont il pouvait parler durant des heures. Billy lui demanda de raconter, et Lefou ouvrit la bouche pour se lancer dans un récit à la gloire de son héros, quand il fut pris de court par la dernière question du jeune homme qui s'approchait un peu trop de la réalité à son goût. "Mais... Pas du tout ! C'est un vrai héros et pas uniquement parce qu'il m'a sauvé la vie !" Raconta-t-il avec ferveur. Il prit une grande inspiration avant de poursuivre. "C'est un chevalier exemplaire, le meilleur chasseur de tous les royaumes, il a vaillamment combattu lors de la guerre contre les ogres. C'est le genre de personne qui semble tout droit sortir d'un livre, tellement il est parfait. Tout le monde aime Gaston, le contraire est impossible." Déclara-t-il avec passion, les yeux remplis d'étoile.
Il descendit de son petit nuage lorsqu'il fut question du Ténébreux. "Oh oui, il est terrible. Je ne l'ai pas rencontré, mais il est apparu soudainement à la réunion d'états-majors alors qu'on nous étions en train de perdre la guerre contre les ogres. On dit qu'il mit fin à cette guerre d'un claquement de doigts. Je sais, dit comme cela, on dirait que c'est quelque chose de positif, mais il a enlevé la princesse Belle, qui était la fiancée de Gaston, en guise de paiement. Gaston est parti la délivrer et depuis, plus de nouvelle." Conclut-il en poussant un soupir triste tout en terminant son histoire. "On ne l'appelle pas le Ténébreux pour rien, personne n'ose prononcer son véritablement nom et personne n'ose s'approcher de sa demeure. Il n'y avait que Gaston pour le faire. Mais je ne peux pas demander à Gaston de m'aider à sauver Gaston, enfin, je me comprends." Expliqua-t-il piteusement.
Billy était curieux et aimait bien discuter avec des nouvelles têtes. A naviguer sur un petit espace toujours avec les mêmes tête, c’était un vrai vent frais que d’échanger quelques mots avec une nouvelle rencontre. Bon, bien sûr le matelot préférait plutôt les demoiselles, y’en avait pour les oreilles et les yeux. Bien plus sympathique à son goût. Mais, Theodore n’était pas une personne agaçantes, encore moins mauvaise, et savait bien parlé. C’était très plaisant. Il était drôle dans son genre aussi. Tout en marchant en direction de la Boulangerie pour acheter des biscuits que M’sieur LeFou a insisté pour me les acheter. Se disait-il comme s’il préparait pour le dire à Anne avec la même détermination. Pour s’occuper, il lui avait donc posé quelques questions.
Les premières concernaient Gaston. Il voulait en savoir plus sur son lien avec lui. C’est pas vraiment qu’il voulait comprendre, ou peut-être avec empathie. C’était comme une anecdote de plus dans son recueil des relations avec les autres qu’il enrichissait. Une part de vie qui lui apprenait à comment profiter de la vie tout simplement. En gros, il était curieux. Theodore se mit alors à parler de Gaston. Mais alors que de lui. Billy en était même un peu étonné. Il en parlait avec tant de passion, comme s’il vantait les épopées d’un grand héros grec. Le matelots était époustouflé et étonné de voir tant d’admiration dans le regard d’une personne pour une autre. Surtout chez les hommes bien moins démonstratifs en général. Le pirate regardait l’homme avec des grands yeux d’enfant un peu perdu. Ou de poisson resté trop longtemps hors de l’eau. « Ah ouais, quand même. Tu l’aimes beaucoup, ça se sent… » commenta-t-il ses impressions innocentes dans un premier temps. « J’aimerai bien le rencontrer. Enfin ! Euh… Bref ! Si c’est impossible de ne pas l’aimer, je suis vraiment curieux. Ca doit être un homme fantastique » ajouta t-il pensif en se grattant le menton.
Les mains derrière la tête en marchant pour s’étirer, il lui posait alors une autre question. Cela concernait le Ténébreux. Théodore disait n’avoir jamais rencontré cette personne. Billy était un peu déçu et on pouvait le lire sur le bref pincement de lèvre. Il lui expliquait alors les prouesses de cette entité qu’on se devait de craindre. Il avait hoché la tête, sincèrement intéressé par ses propos. Ce n’était pas la première fois qu’il en avait entendu parler, mais de l’entendre de nouveau ajoutait de la véracité au récit. Il ajouta ensuite le mauvais sort qui s’était abattu sur son entourage. « Je vois bien oui. Peut-être qu’il faudrait que tu te fasses une raison et abandonne. Même si, c’est vraiment pas sympa pour tes… amis ? Mais la vie a jamais dis qu’elle était juste. La magie encore moins. Puis qui sait si… Ta quête de le retrouver ne sera pas vaine. Tu pourrait y passer ta vie même sans jamais le retrouver ? » lui posa t-il subitement la question, d’une sincérité pur. Il se projetait en lui demandant ça. Sauf que ma vie n’a pour que fin que celle de Calypso… « Enfin, il en vaut vraiment la peine ? S’il le mérite ? »
Lefou se fit un devoir de combler l'ignorance de Billy en ce qui concernait Gaston. Il s'était toujours imaginé que la réputation de son idole dépassait les frontières du royaume et avait été vite réalisé que ce n'était pas le cas lorsqu'il s'était aventuré de plus en plus loin pour chercher de l'aide. "Oui, enfin, c'est de l'admiration. Oui. Je l'admire beaucoup." Corrigea-t-il très vite avant que ces joues ne s'empourprent. "Peut-être que tu le rencontreras, un jour. Tu verras, c'est le genre de rencontre qui change une vie." Continua-t-il, toujours aussi passionner. "Il n'est pas seulement fantastique, il était... il est, je veux dire... Parfait ! Je ne vois pas d'autres mots pour le décrire, à moins d'en inventer un et je crains de ne pas avoir la fibre poète."
Dommage que la discussion se soit poursuivit sur un ton moins joyeux en parlant du Ténébreux. Rien que d'y penser et il en avait la chair de poule. Lefou n'avait pas besoin de rencontrer ce terrible sorcier pour savoir qu'il fallait s'en méfier. Bien que son interlocuteur semblait déçu, il fit son maximum pour expliquer à Billy tout ce qu'il savait de ce sorcier si redoutable que personne n'osait prononcer son nom, excepté les fous qui voulaient passer un marché avec lui ou les courageux comme Gaston. C'était là son plus gros problème. La seule personne qui, à sa connaissance, était suffisamment brave pour s'aventurer jusqu'à la demeure du Ténébreux était précisément la personne qu'il essayait de secourir.
"Je devrais retourner à ma vie en me disant 'oh de toute façon, il est sans doute mort' ? C'est impossible." Répondit-il tout d'abord en baissant piteusement la tête. "Peut-être est-il mort, mais peut-être était-il prisonnier ou maudit... Et oui, peut-être que ma quête est vaine, peut-être que je serais incapable de l'aider si j'y allais, même s'il était possible à sauver. Pourtant, je n'arrive pas à renoncer, je dois essayer, même si je dois y passer ma vie entière !" Affirma-t-il en serrant les poings et en retrouvant sa détermination à mesure que les mots s'enchaînèrent. "Oui, il le mérite. Mieux vaut une vie passée à essayer de le sauver que de continuer à vivre dans un monde où il n'existerait plus." Continua-t-il en regardant Billy droit dans les yeux, les lèvres serrés. La douleur dans son regard témoignait que ce dernier point qui l'empêchait de se faire une raison et de reprendre sa vie là où il l'avait laissé avant de rencontrer Gaston.
Lefou ne tarda pas à détourner les yeux en se massant timidement la nuque. "En tout cas, c'est ce que je pense." Conclut-il très maladroitement. Il leva la tête dans l'espoir de trouver un indice dans le décor pour changer de sujet. Tel une perche tendu, il vit au loin l'enseigne de la boulangerie. "Ah... On est presque arrivé." Dit-il sur un ton enjoué qui semblait forcé, tel un pessimiste qui voulait trouver à tout prix un point positif dans la situation.
« Ah bah oui. A t’entendre, j’en doute pas ! » lui confia t-il sincèrement avec un petit sourire. Il parlait bien de ça et n’aurait pas compris si Theodore s’était réellement empourpré et se serait mis à bégayer mal à l’aise. Il parlait bien d’un amour admiratif. Si il avait su la gêne que cela avait légèrement provoqué en l’homme, il aurait sûrement rit, amusé. Il lui partageait alors l’envie de le rencontrer, pour le connaitre et se faire une idée de l’image qu’il en avait faite. Gaston était peut-être connu, mais il avait réussi à échapper à la culture de Billy. LeFou s’enthousiasmait à cette idée presque plus que le matelot. Ce dernier avait finit par lever un sourcil, sceptique. Il n’avait que plus envie de le voir de ses propres yeux. Pauvre petit, s’il savait au vu de ses principes, ses gouts et son caractère il serait bien déçu en faisant face à ce célèbre Gaston. « Il est divin… Non ? C’est pas mal comme mot, tu trouves pas ? » avait soudainement dit Billy, après une longue réflexion pour parler tout simplement. Il disait ne pas avoir de mot pour le décrire tant il était si… Divin, c’était un beau symbole, pour dire qu’il était au-dessus de toutes normes. Il eut un léger rire en regardant Théodore. « Un charisme qui l’élève au rang de divinité. La classe non ? » ajouta t-il en lui tapotant gentiment le bras.
Marchant tranquillement, Billy avait poussé la discussion un peu plus loin, parlant de ce grand Sorcier bah tout simplement ténébreux et mystérieux. Billy dut chercher dans un livre pour savoir son vrai patronyme, car bien sûr personne n’osait le prononcer. Après en avoir entendu parler de la part de cette personne fraichement rencontrée, il découvrit aussi les malheur que Rumple lui avait causé. Il avait de la peine pour lui, et lui confiait qu’il était peut-être plus évident d’abandonner et reprendre sa vie. C’est alors qu’il y eut un écho en Billy, se demandant s’il devait abandonné pour passer sa vie à rechercher celle qui comptait pour lui. Il avait envie de savoir ce que Theodore en pensait, mais pour lui. Le mousse avait envie de la chercher sans relâche, mais il avait peur que ce soit ridicule et forcément vain. Et il n’y avait pas que ses questions qui firent écho à ses tourments, mais aussi la réponse de LeFou.
Ils s’approchaient de la boulangerie, sur un chemin, entre deux paquets de maison qui se dispatchait sur les plaines rocheuses. L’espoir l’empêchait de lâcher et il continuerait sa quête. Il comprenait tellement. Billy tordait sa bouche, plus l’homme lui partageait son sentiment sur le sujet. La vie n’était plus la même et n’en valait pas la peine sans l’autre. C’était tout à fait ça pour Billy aussi. Autant que LeFou s’était gonflé de motivation et détermination en lui disant tout cela, il avait aussi gonflé celles de Billy. Il avait tellement aimé sa façon de voir les choses, qu’il préférait lui aussi occuper toute sa vie à espérer que de se satisfaire de sa simple vie sans Calypso et même plutôt deux fois qu’une ! Il le rassurait dans sa quête qu’il pensait trop souvent désespérée lors de ses moments de faiblesse. Je n’avait que ce que je méritais !
Theodore le coupa pour parler de la boulangerie. Billy en sursauta, perdu dans ses pensées. Il avait presque oublié pourquoi ils marchaient. Un sourire illumina son visage à l’air un peu plus sombre il y a quelques secondes. « J’espère vraiment qu’il le mérite ton ami en tout cas. » dit-il en étirant son sourire avec sa légèreté naturelle. « Et tu dois vraiment l’admirer énormément vu comme tu vois les choses. Rien que pour ça, il devrait être fier d’avoir un loyal et fidèle camarade tel que toi… Sinon, j’irai le pendre avec ses propres entrailles » dit-il avec humour et un sourire carnassier. Sa façon de dire qu’il était touché par l’histoire de Theodore, mais mieux pas trop parier sur le fait qu’il ne rigolait pas tant que ça. Arrivant tout près, poussant la porte, il murmura : « Moi je cherche ma moitié. Je voulais retournée la voir pour m’excuser et elle a disparue… » puis il entra, offrant un visage d’enfant heureux au boulanger.
« Oh non ! Me dis pas que tu les as déjà tous mangé ! » se plaignit le vieil homme en voyant la frimousse de Billy. « Bah euh si… Z’étais trop bons et trop petits » mentit-il avec ce sourire à la fois effrayant et chou. « J’espère ce que tu veux cette fois ! Tu prends pas une heure et change pas d’avis toutes les secondes ! » râla le boulanger et Billy fronça les sourcils méchamment. Il faut dire qu’il l’avait fait tourner en bourrique tantôt, mais il avait tellement envie de tous prendre qu’il n’avait su quoi choisir et changeait d’avis sans arrêt. L’artisan avait passé son temps à retirer et remettre les douceurs dans la vitrine. « Des sablés au beurre môsieur ! » fit-il avec insolence et agacement. Il se mit à croiser les bras et le fusiller du regard comme un môme de huit ans.
La conversation tourna autour de Gaston et du pourquoi de sa magnificence. Bien sûr. Comment pouvait-il en être autrement alors que Lefou n'avait que ce nom à la bouche ? À force de s'extasier sur celui qu'il estimait être le plus grand guerrier des royaumes, ses véritables sentiments envers le chevalier transparaissait. Heureusement, son interlocuteur ne semblait remarquer ni cette vérité que Lefou se refusait d'avouer ni ses tentatives grossières pour noyer le poisson. Le grassouillet poussa un soupir de soulagement alors que ce chemin épineux semblait s'écarter. "Oui. Parfaitement." Dit-il comme pour se convaincre lui-même tout en apportant un point final à cette partie du débat. Sur cette déclaration, il leva fièrement la tête, tentative qui échoua à cause d'un sol irrégulier. Son pied buta contre un caillou dépassant légèrement. Après avoir évité de justesse de tomber en avant, il décida de se concentrer sur sa marche au lieu d'essayer de fanfaronner.
Lefou s'enthousiasma sur une éventuelle rencontre entre sa rencontre du jour et son héros. Penser à ce genre d'éventualité lui remontait le moral, car cette rencontre ne pouvait être possible que si Gaston était sauvé ! Il se lança dans une description de la première impression qui se dégageait de son héros. "Divin ? Oui, c'est parfait pour le décrire." Affirma-t-il après avoir répété d'une voix songeuse, la suggestion de Billy. Rien que d'imaginer Gaston promu au rang de divinités lui arracha un sourire rêveur. "Il aurait tout à fait sa place dans le panthéon." Confirma-t-il à la suite de son interlocuteur. Sa timidité s'estompait puisqu'il était question de vanter les mérites de Gaston, un art où il excellait.
L'inventeur du dimanche aurait pu en parler pendant des heures à mesure qu'ils continuaient leur route. Hélas, la discussion dériva sur le terrible sorcier responsable probable de la disparition de son héros. Si Lefou avait été du genre manipulateur, il aurait certainement profité de l'ignorance de Billy en amoindrissant la menace que représentait le Ténébreux afin de potentiellement le convertir à sa quête. Cette possibilité ne lui avait pas effleuré l'esprit. Trop honnête pour son bien, il mit en garde son interlocuteur sur la puissance et la malveillance du sorcier dont il valait mieux éviter de prononcer son nom. De toute façon, ce nom était déjà suffisamment compliqué pour que lui-même se risque à le faire. Peu avait un tel courage. Gaston en faisait partie, mais Gaston n'était pas là.
Billy avait certainement raison, ce serait plus simple de se faire à l'idée que son héros était probablement mort et de reprendre sa vie là où elle s'était arrêté avant tout ça. Sauf que Lefou ne pouvait pas s'y résoudre. La conversation devenait un chouia embarrassant pour lui qui exposait à nouveau et sans le vouloir ces réels sentiments. Il devait son surnom de 'lefou' qui s'était peu à peu substitué à son véritable nom à ce genre de discours, à sa tendance à s'accrocher dans des projets dépassant ses maigres conséquences.
Il fut sauvé par l'approche de leur destination, chose qu'il s'empressa de signaler, histoire d'être définitivement sorti d'embarras. Pourtant, la conversation s'attarda encore un peu. Lefou confirma avec un hochement de tête que, oui, Gaston méritait un tel dévouant, mais, il ne put s'empêcher de faire une légère grimace lorsque Billy affirma que Gaston devait être fier de l'avoir pour ami. "Oh, je ne pense pas que... Je veux dire, il a plein de gens qui l'admire tout autant que moi, alors, il ne me remarque sans doute." Peut-être même qu'il le méprisait ! La supposition était horrible, mais réaliste à ces yeux. "Mais, c'est normal. Il est tellement... Et moi, je suis... Donc je le vis bien, ça me va." Assura-t-il surtout parce que Billy avait parlé de pendre son héros avec ses propres entrailles.
Juste avant de passer la porte, son interlocuteur murmura quelque chose. Lefou eut juste le temps d'afficher une mine sincèrement compatissante. Il devina alors que c'était pour avoir un conseil que Billy lui avait poser des questions concernant sa quête. Cependant, il n'eut pas le temps de faire un commentaire, tout juste eut-il le temps de poser une main réconfortante sur l'épaule. L'instant d'après, ils étaient à l'intérieur de la boulangerie et l'intervention du boulanger le força à se concentrer sur autre chose.
"C'est ma faute !" Voulut intervenir Lefou alors que le boulanger se plaignait. "Un malencontreux accident." Continua-t-il en tortillant ces doigts, mal à l'aise. Il ne voulait pas que Billy se fasse réprimer à cause de lui ! Lefou sorti les pièces qui étaient destinées, de base, à essayer de payer des mercenaires. Pas grand chose bien qu'il s'agissait de quasiment tout ce qu'il possédait. "Pouvez-vous donner le nombre de sablés correspondant à cette somme, s'il vous plaît ?" Demanda-t-il en tendant sa maigre fortune.
Ils avaient discuté à propos de ce cher Gaston qui hantait l’esprit – et le coeur – de M. LeFou, son plus fidèle ami. Billy avait pas mal sourit et même eu un léger rire, attendri et amusé par l’homme à ses côtés. Rien que de l’entendre parler de son ami, il transpirait de jovialité et gentillesse, Billy pouvait le sentir. Il s’en voulait encore plus de ne pas pouvoir l’aider. S’il s’écoutait, il prendrait un peu congé du Revenge et lui donnerait un coup de main. Or, d’après ce qu’on en disait, il ferait sûrement pas le poids. Il aimait sa détermination qu’il se sentait poussé des ailes. Theodore ne se laissait pas abattre malgré le sombre tableau que le matelot avait pu avancer. Il lui souhaitait que cette flamme jamais ne le quitte. Billy sentit la sienne reprendre un peu plus de vivacité. Il pensait la perdre plus les jours passaient sans trouver Calypso, mais Théodore lui rappela qu’il ne fallait pas arrêter car tant qu’il n’y avait pas de preuve, il y avait de l’espoir. Or, il eut de la peine pour ce nouvel ami. Lorsqu’il se dénigra par rapport à son Gaston. Billy trouvait ça un peu injuste. « Hm… C’est triste ce que tu dis. Et donc j’en reviens à l’idée qu’il ne mérite que ton ignorance. » avait-il murmuré d’un ton rauque. L’âme vengeresse qui remplissait ses veines s’était légèrement mis à bouillir face à ce constat. Né d’un chagrin d’amour, il ne supportait pas qu’on abuse de l’amour que l’on pouvait porter à quelqu’un, quelqu’il soit.
Ils étaient donc arrivés chez le boulanger pâtissier du petit bourg côtier. Le boulanger vit son visage se décomposer en voyant Billy. C’était le « sale gosse » de la journée. Il l’avait enquiquiné tantôt à être indécis, et prendre tout son temps. Il lui avait fait perdre un précieux temps et surtout usé sa patience. En plus Billy pouvait parfois être d’une insolence, surtout en ce moment. Il prenait de plus en plus confiance en lui, et l’équilibre entre le sans-coeur et le simili s’établissait de jour en jour. Il prenait de l’assurance et l’assurance celui qui la possédait c’était Némée. Ce n’était qu’une question de temps avant que le double de Calypso s’habitue à porter un coeur avant de reprendre totalement conscience de lui même. De lui tout entier. La seule différence. Il souffrait souvent, d’une vive douleur dans la poitrine rien qu’avec ses sentiments. Billy avait la tête qui dépassait tout juste la vitrine et son regard s’affûta quand l’homme bedonnant râla. LeFou tentait en vain d’expliquer la situation. Billy fit signe à son nouvel ami de se taire, une main devant lui. « Ne lui cherche pas d’excuse ! J’ai le droit d’être servis comme tous le monde. J’ai des sous, je les paie. » protesta Billy tel un enfant qui voulait jouer les hommes.
Le boulanger le jaugea, dépité, les poings sur ses hanches. « Bah j’espère bien que tu vas m’les payer p’tit ! ». Billy grogna et montrait les poings, grinçant des dents de colère. C’est qu’il commençait à lui courir sur le haricot. C’était pareil pour le boulanger cela dit. Theodore sortit alors ses écus et demandait d’être servi en conséquence. Cela eu le don de calmer les deux protagonistes prêts à en découdre. Leurs yeux étaient rivés sur les pièces. Billy en prit que deux, et fouilla sa bourse pour compléter. Il prenait juste une petite indemnité pour la gêne occasionnée. « Sixs sablé au beurre… » avait-il commencé à commander en comptant ses pièces quand de l’extérieur, on entendit un hurlement. Une femme. Puis ensuite d’autre, d’enfant et même des hommes qui criaient l’alerte. Billy regardait le boulanger, puis LeFou et soudain un homme entra en claquant la porte, complètement essoufflé.
Dehors, cela sentait le bois brûlé. Les hurlements arrivaient comme une vague et se propageait jusqu’ici et les bruit des sabots comme un éboulement qui leur arrivait droit dessus. Cela se rapprochait de plus en plus. La peur se lisait dans le regard de l’homme. Il leur disait « des barbares ! » et déjà on voyait leur silhouettes comme des ombres furtive passant devant les fenêtres. Ils étaient au coeur du bourg. Une fenêtre se brisa et Billy s’accroupis et tira LeFou par reflexe, pour l’obliger à se baisser. Les cris de guerre des barbares qui venaient d’envahir la ville pour la piller et la détruire tonnaient ici et là autour d’eux. En face, on pouvait voir qu’une chaumière était en feu. « C’est le moment d’être malin et de pas mourir… » avait-il murmuré. Laisse moi sortir… « Non ! Pas maintenant Némée… Attends… » se chuchotait-il à lui-même, serrant les poings pour le retenir encore un peu. « Quoi que tu puisses voir, essaie de me faire confiance okay ? Peut-être que tu survivra. » souffla Billy à Theodore avec un rictus espiègle. « Il faut qu’on se barre. On va sur les côtes, on se trouve une chaloupe et je te dépose plus loin sur les terres. » lui informa Billy en posant une main ferme sur son épaule, qu’il serrait pour lui faire rentrer les objectifs de survie dans le crâne.
La porte vola en éclat et un hurlement primaire venant d’un barbare résonna dans la boulangerie. Une femme hurla et un homme tenta de s’enfuir, mais l’homme lui brisa le crâne à coup de hache. Il détacha le corps de son arme en s’aidant de son pied. Billy s’était un peu plus recroquevillé contre le comptoir. La tête dans ses mains, il se libérait. Sa fumée noirs commençait à émaner de son corps et faisait disparaitre ses les contours de son corps, comme s’il se diffusait lentement.