Une nuit de plus d’insomnie à me perdre dans les plaisirs de la nuit. Depuis la rupture de la malédiction, ces souvenirs revenus soudainement dans mon esprit me faisaient atrocement souffrir. Aucune présence n’aurait pu valoir celle de mon adorable fille à mes côtés. Pourtant, par la faute de Cora, elle ne pourrait peut-être jamais me retrouver. Aucun mot n’aurait pu suffire à exprimer à quel point j’abordais cette femme ou ce que je rêvais de lui faire subir une fois que ce cauchemar serait terminé. Cependant, en cet instant, je ne pouvais rien attenter contre elle. Je n’y étais vraiment pas préparé et chaque action aurait pu signer mon arrêt de mort. Je n’avais donc pas le choix. Je ne pouvais que ronger mon frein et prier pour que mon supplice puisse bientôt cesser !
Ces quelques pensées traversaient mon esprit alors que je me rendais dans mon lieu de perdition préféré le « Rabbit Hole ». L’alcool serait mon meilleur ami lors de cette soirée… et peut-être me trouverais-je une maîtresse ou amant de nuit des plus délicieux à me mettre sous la dent ? En me dirigeant vers le bar, ce n’était pas une proie facile que j’y trouvais. Non, c’était Régina… la fille de mon éternelle ennemie ! J’avais marché durant des années aux côtés de cette femme et suivis avec intérêt chaque étape de son évolution. De la petite princesse innocente à la Méchante Reine… Ah c’est sûr qu’elle en avait fait du chemin !
Mon point de vue sur cette dernière avait également varié. J’étais passé du dégoût profond à l’admiration. Aujourd’hui, j’étais terriblement déçu par sa reconversion miraculeuse mais restais tout de même à ses côtés. Il y a des avantages à être dans les petits papiers du maire et j’avais toujours l’espoir que je parviendrais un jour à la ramener du bon côté de la barrière. Tout en prenant place à ses côtés, je jetais un rapide coup d’œil en direction de son verre vide. « Je vous propose un verre, ma mignonne ? Ah moins qu’un heureux élu n’ait eu le privilège de le faire avant moi ? » Je lui adressais un clin d’œil avant de reprendre. « Bonsoir Régina, j’avoue que ce n’est pas le genre d’endroit où je t’imaginais traîner si tard le soir. Quel bon vent t’amène ? ».
acidbrain
Regina Mills de Locksley
Storybrookian
♕ Lieu : 108 Mifflin Street, ou la mairie de Storybrooke
Malgré un changement radical d’habitudes depuis plusieurs mois, le bonheur de Regina n’avait été qu’éphémère. Elle filait le parfait amour avec Robin lorsque soudain, son ex morte avait refait son apparition, belle et bien en vie. L’archer, qui semblait quelques jours avant encore fou de sa reine et souhaitant même faire un bébé avec elle, avait finalement choisi de renouer avec sa femme et avait aussitôt déménagé avec son fils pour regagner les chalets des Merry-men où, sans doute, tout le monde était heureux de revoir Marianne. Regina, quant à elle, se retrouvait désormais seule à la maison avec Henry et CJ. Et elle ne supportait que difficilement cela. Elle souffrait atrocement d’être séparée de l’homme qu’elle aimait et faisait son maximum pour le cacher aux enfants, mais c’était d’autant plus difficile qu’eux aussi étaient bien tristes du départ de Robin.
Ce soir-là, madame le maire avait réussi à faire entendre aux enfants qu’ils pouvaient aller dormir chez leurs amis respectifs, qu’elle pouvait très bien rester seule malgré l’inquiétude des deux ado. La belle brune éplorée ne voulait pas leur gâcher leur temps libre, elle savait qu’ils s’inquiétaient pour elle et elle voulait que cela cesse, qu’ils puissent s’amuser comme des jeunes gens de leur âge. Ils avaient enfin fichu le camp de la maison. Regina achevait de ranger quelques vêtements, retenant difficilement ses larmes en tombant sur une chemise que Robin avait oubliée. Machinalement, elle en huma l’odeur au niveau du col. Des centaines de souvenirs se bousculèrent soudain dans sa tête. Il fallait que ça s’arrête. La dernière fois qu’elle avait été malheureuse en amour, elle était devenue la méchante reine. Elle ne pouvait plus se permettre de laisser son côté sombre prendre le dessus, même si cette part d’elle-même faisait plus que jamais de son mieux pour ressortir. Regina le savait, elle perdrait tout définitivement si cela arrivait, alors elle luttait.
Elle repensa aux paroles de sa meilleure amie. « Une bonne cuite te ferait le plus grand bien ! ». Madame le maire avait un peu de mal à croire en les vertus d’une migraine le lendemain, mais elle était prête à tout à présent. Alors, elle se rendit au Rabbit Hole, le bar le plus connu de la ville. Elle y avait aussi des souvenirs avec Robin, qu’elle tâcha d’oublier dans un verre de cosmo, puis un second. Ils ne valaient pas ceux de Neïlina, mais ça ferait l’affaire. Elle contemplait désormais son verre vide, perdue dans ses pensées. Des pensées qui allaient, bien évidemment, encore et toujours vers la même personne. Regina souffrait toujours autant, sinon plus. Neïli dirait sans doute qu’elle n’avait pas encore assez bu. Soudain, une voix familière la sortit de sa rêverie. Et en plus pour marcher littéralement dans le plat. « un heureux élu » donc… Quelle tournure de mauvais gout alors qu’elle s’était faite larguer quelques jours auparavant.
-Très drôle, Hayden, vraiment.
Elle n’était visiblement pas d’humeur à plaisanter.
-J’ai la permission de minuit, alors…
Elle fit signe au barman avec son verre vide avant de se tourner vers son interlocuteur.
Je n’avais plus pris de nouvelle de Régina depuis longtemps. En réalité, mes affaires personnelles ainsi que mon travail avaient accaparé une grande partie de mon temps. Si bien qu’il n’y avait qu’en soirée que je pouvais réellement m’amuser et ce qui était certain c’est qu’il était assez rare que je puisse croiser la route de Régina lors de ces hobbys. Je me doutais que quelque chose devait forcément la tracasser. Les personnes qui fréquentaient le Rabbit Hole, surtout lorsqu’elles étaient seules, le faisaient immanquablement pour une excellente raison. Cependant, je ne me doutais pas que ma petite pique ferait immédiatement mouche. Affichant un air surpris et terriblement sincère, je ne manquais pas de déclarer. « Je te prie de m’excuser Régina, je ne pensais pas commettre un impair en te posant cette question. C’était terriblement indélicat de ma part ! ». Je n’avais nul besoin d’indices pour comprendre que ce qui justifiait ce verre de cosmo était son bel archer. Je ne savais pas ce qui c’était passé exactement. Je n’étais pas le genre d’homme à prêter attention aux histoires de cœur, tout comme je n’écoutais que rarement les rumeurs futiles qui circulaient dans la ville. C’est pourquoi, je n’avais entendu parler de la séparation du maire de la ville avec Robin. Il était pourtant temps que je m’informe.
Je devais bien avouer que l’idée de m’étendre durant des heures sur son histoire d’amour ratée ne m’intéressait qu’à moitié. Cela me rappelait toutes ces confidences insupportables que j’entendais sur son pauvre palefrenier assassiné par sa vieille bique de mère. Pourtant, je pris le parti d’en parler avec elle. Cela faisait après tout partie de mes attributions et puis d’un certain côté je m’étais attaché à Régina à force de traverser toutes ces épreuves à ses côtés. Tout en prenant place à ses côtés, je figeais mon regard dans le sien toute en déclarant. « Pardonne-moi, j’ai sans doute dû rater pas mal d’épisodes depuis notre dernière rencontre. Si je comprends bien, ton histoire d’amour avec Robin a battu de l’aile, c’est bien cela ? Qu’est-ce qui vous ait arrivé. Explique-moi… ».
Régina parla alors de « permission de minuit ». Cela me faisait penser que Cora était arrivée à Storybrooke. Jusqu’alors j’avais tout fait pour la fuir comme la peste. Mais il était évident que je ne tarderais pas à revoir bientôt cette vieille mégère revenir dans ma vie. Choisissant volontairement de ne pas m'arrêter sur ce sujet, je choisis de me concentrer sur Robin. Il était plus sage d'aborder un problème après l'autre !
Lorsque Régina commanda à nouveau un verre au barman, j’en profitais pour me prendre un verre de martini. Le maire s’intéressa à son tour à la raison de ma présence ici. Il est vrai que mon « amie » ignorait tout de ma vie passée. Elle n’avait jamais entendu parler de ma fille et ne savait bien évidemment pas que Cora l’utilisait comme appât pour me forcer à la servir comme un toutou fidèle. Je ne pouvais donc pas me confier honnêtement à elle. Gardant ce masque de paraître sur mon visage, je me contentais de lui sourire tout en hochant les épaules. « Je suis venu perdre le peu de dignité humaine qui me restait ! Tu sais très bien que ton ex-sbire préféré n’est qu’un dépravé ! ».
acidbrain
Regina Mills de Locksley
Storybrookian
♕ Lieu : 108 Mifflin Street, ou la mairie de Storybrooke
Dire que l’alcool était la solution était loin d’être dans les habitudes de Regina, même si un petit remontant de temps à autre n’était pas exclu. Mais là, il était clair qu’il lui faudrait un peu plus qu’un cocktail bien corsé pour oublier, ne serait-ce que pour une nuit, les désagréments que lui apportait sa vie en l’état actuel des choses. Et comme si ce n’était pas suffisant, une voix familière était venue interrompre son monologue intérieur. Hayden. Voilà un moment qu’il ne s’était plus manifesté, et madame le maire lui fit comprendre que le choix de ses mots avait été plus que maladroit.
-Indélicat, oui, c’est le mot, marmonna-t-elle.
Le jeune barman lui rapporta un verre de cosmo et servit un martini au psychiatre. Ce dernier demanda des précisions. C’était sans doute la seule personne de la ville à ne pas savoir ce qui s’était passé. Ironique quand on sait que jusqu’à quelques années auparavant, il était son confident. L’ancienne reine soupira, prenant son verre entre ses mains.
-Marianne est arrivée, dit-elle en insistant sur le prénom. Nous la pensions tous morte, Robin le premier. Robin est un homme d’honneur, vois-tu. C’est ce que j’ai toujours admiré chez lui, et c’est ce qui aujourd’hui me brise le cœur. En épousant Marianne, il lui avait promis amour, fidélité, protection et loyauté. Alors, comme elle est revenue, il se doit d’être avec elle.
Elle avala le contenu de son verre cul-sec et le reposa sur le comptoir avec une grimace.
-Mais qu’est-ce qu‘il y a là-dedans ?! s’écria-t-elle. Je n’ai jamais eu la nausée en buvant du cosmo !
Le barman approcha et commença à énumérer la liste des ingrédients.
-Je sais parfaitement de quoi est composé ce cocktail, triple idiot ! rétorqua-t-elle en lui envoyant violemment le verre dans les mains.
Réalisant que son comportement était loin de refléter la rédemption à laquelle elle aspirait, elle prit une longue inspiration les yeux fermés avant de regarder à nouveau le pauvre serveur qui commençait à avoir peur pour sa vie, connaissant le passé de la méchante reine.
-Je vous prie de bien vouloir m’excuser.
Elle sortit un gros billet couvrant largement ses deux verres, celui d’Hayden et un gros pourboire et le donna au jeune homme avant de lui faire signe de s’éloigner. Regina reporta ensuite son attention sur son interlocuteur.
-Ta dépravation n’a jamais été un secret, mais j’aurais pensé qu’avec cette nouvelle vie et ce nouveau job, tu aurais pu t’assagir. Alors, à combien vas-tu me facturer la séance ? demanda-t-elle avec un sourire ironique.
Après avoir pris la peine de m’excuser auprès de mon ancienne confidente, je m’assis à ses côtés dans le but de lui parler un peu. Partager un verre en sa compagnie était sans doute la chose la plus logique à faire ! Après tout, j’étais encore sous le contrôle de cette vieille sorcière de Cora et il me fallait me plier aux exigences de cette cruelle charge que je n’avais jamais demandée.
Le jeune barman nous apporta alors nos consommations. Je ne pus m’empêcher de le dévisager avec envie alors que je lui adressais mes remerciements pour le verre. Décidemment, le patron du Rabbit Hole savait choisir son personnel. Le dardant encore un peu du regard, je me tournais à nouveau vers mon amie pour lui demander des informations concernant son aventure avec Robin. Elle me confia alors que Belle Marianne, la charmante et célèbre épouse du voleur au grand cœur était revenue alors que tout le monde la croyait morte. Mon premier réflexe fut de m’interroger sur son retour si subit. « Pardonne-moi Régina de te poser cette question… mais ce soudain retour n’est-il pas un peu étrange ? Comment se fait-il que Robin, si dévoué à son épouse, n’en ait eu connaissance de son existence seulement aujourd’hui ? Est-ce que tu sais ce qu'il lui est arrivé ? » Il y avait quelque chose qui sonnait faux pour moi. Mais peut-être ne s’agissait-il que du fruit de mon imagination.
Poursuivant son discours, Régina m’expliqua que Robin étant un homme d’honneur ne pouvait que repartir vivre à ses côtés. Cette décision était tout à son honneur, même si je ne parviendrais sans doute jamais à comprendre un tel comportement. De mon point de vue, le mariage n’était qu’un boulet qu’on traînait derrière soi et qui nous obligeait à renoncer à la plus pure et à la plus belle des libertés. Si Robin avait pu se montrer un peu plus égoïste, il pourrait sans nul doute vivre le parfait amour aux côtés de sa chère et tendre Régina. Quel épouvantable gâchis ! Toutefois, je ne prononçais pas ses mots, ne désirant pas vexer le maire. J’adoptais alors une attitude plus compatissante. « Je peux comprendre le comportement de Robin mais il est vrai qu’il est regrettable que cette décision te fasse autant souffrir. Robin doit d’ailleurs partager ce sentiment. Je sais à quel point il tient à toi ! ».
Buvant d’une traite le breuvage qu’elle tenait dans sa main, elle explosa alors. Selon elle, le cocktail était une véritable abomination ! Son jugement était sans doute un peu trop sévère. Le magnifique papillon de nuit qui se tenait face à nous ne savait plus où se mettre. Je le regardais avec attention, espérant qu’il trouverait un peu de réconfort dans mon sourire compatissant... si tant est qu’il puisse se contenter d’un sourire de ma part ! Reportant mon attention vers ma camarade de beuverie, je ne pus empêcher de laisser un rictus apparaître sur mes lèvres. J’étais ravi de la voir reprendre un peu de la verve qui avait été celle de cette reine que j’admirais tant. Peut-être que le départ de Robin était l’étincelle bienfaitrice qui permettrait le retour de la Méchante Reine. Quoique son excuse et le pourboire était peut-être de trop ?
Le maire s’intéressa alors à moi, me demandant ce qui avait pu me conduire dans ce temple de la débauche. Après mes paroles remplies d’honnêteté, elle répondit qu’elle espérait que cette nouvelle vie m’avait permis de m’assagir un peu. Un deuxième rictus éclaira alors mon visage. « Tu sais, je trouve ces paroles plutôt ironiques de la part de la femme qui m’a fourni durant 28 ans la drogue permettant à ma schizophrénie et accessoirement à Edward Hyde de survivre. » Buvant une grande gorgée de boisson je rajoutais « Entre nous, je crois que cette vie m’ennuie à mourir. Les beaux jours du Monde des Contes me manquent ! Et si aujourd’hui j’aspire à demeurer aux côtés des héros, je ne me sens pas pour autant prêt à renoncer à tout ce qui fait le piment de la vie. » La brunette me demanda alors combien cette consultation lui coûterait ! Tout sourire, je hochais les épaules. « Je crois que ton paiement pour ce verre a largement couvert les frais de séance. Et puis tu es l’une de mes plus veilles amies, non ? Ce serait inconvenant de ma part de te demander plus que cela ! »
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Regina Mills de Locksley
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♕ Lieu : 108 Mifflin Street, ou la mairie de Storybrooke
Hayden était de nature curieuse, ce n’était pas nouveau, et le poste de psychiatre à Storybrooke lui allait comme un gant. Le Sort Noir avait plutôt bien fait les choses. Regina n’avait cependant aucune idée du fait que Cora manipulait cet homme qui avait longtemps été son confident. Et même encore maintenant puisque l’ancienne reine n’hésita pas à lui raconter son histoire, alors qu’elle n’était pas du genre à étaler sa vie. Mais puisqu’il demandait. Etant donné la nature délicate du sujet qui touchait particulièrement la belle brune et qui lui faisait mal comme si on lui broyait le cœur, elle avait un peu de mal à se montrer sous son meilleur jour.
-Evidemment que c’est étrange ! répliqua-t-elle un peu plus sèchement qu’elle ne l’aurait voulu. Tout le monde la pensait morte, as-tu écouté ce que j’ai dit ? Si on pense quelqu’un mort, on ne le cherche pas. Crois-tu que quand il m’a raconté combien il avait souffert de la perte de son épouse, je lui aie demandé s’il était bien sûr qu’elle était bien refroidie ? Et quand elle a débarqué comme une fleur dans mon bureau en me demandant où étaient son fils et son mari, et quand j’ai appris son nom, crois-tu que j’aie eu le temps de lui mander de me raconter sa merveilleuse histoire ?!
Elle venait de perdre patience et une furieuse envie d’éclater en sanglots la prit. Mais elle n’en fit rien, prenant sa tête entre ses mains pour reprendre son souffle. Hayden en profita pour reprendre la parole, parlant du comportement de Robin. Bien qu’elle ne cessait de penser à lui, le simple fait d’entendre le prénom de l’homme qu’elle aimait lui fendait le cœur de milliers de petites entailles. Etrangement, même si tout, auparavant, laissait à penser que le psychiatre avait raison, la manière dont Robin lui avait parlé faisait douter Regina. Trois semaines auparavant, ils parlaient de fonder une famille, du moins essayer de trouver une remède à la stérilité de Regina puisque Robin voulait un bébé, et du jour au lendemain, sur le simple retour de Marianne, l’archer avait déclaré qu’il valait mieux qu’ils ne se revoient pas. C’était si difficile pour l’ancienne reine. Ne répondant pas aux paroles de son confident, elle préféra vider son verre et constata avec dégoût que ce cocktail ne lui convenait plus. Etrange. Elle s’emporta auprès du pauvre barman avant de s’excuser platement. Du coup, le jeune homme, billet en main, lui servit un verre d’eau qu’elle attrapa en soupirant avant de se tourner vers Hayden. Ce dernier lui rebalança dans les dents qu’elle lui avait fourni une certaine substance durant les vingt-huit ans de malédiction.
-Oh je t’en prie, j’ai fait ça uniquement pour que tu ne deviennes pas un ridicule petit drogué en manque, et parce qu’au moins, comme ça, j’étais sure d’avoir la paix.
Elle but une gorgée d’eau, qui selon elle était loin d’être ce dont elle avait besoin, mais qui lui fit le plus grand bien.
-Si ce monde-là te manque autant, pourquoi n’as-tu pas fait partie de l’expédition quand je cherchais des volontaires ? Tu aurais pu rester sur place après.
Machinalement, Regina attrapa l’une des cacahuètes déposées dans un petit ramequin sur le comptoir du bar entre elle et Hayden et la croqua tandis que le psychiatre répondit avec un haussement d’épaules et ce sourire qui ne se décrochait pas de son visage.
-J’aurais préféré que tu dises « ancienne », plutôt que vieille amie, c’est plus flatteur. Mais enfin, pour ce que ça change, soupira-t-elle.
Elle regarda ses mains dont le bout des doigts était plein de sel à cause des petites arachides.
-Pourquoi je mange ça, moi ? J’ai horreur des cacahuètes, marmonna-t-elle en se frottant les mains pour se débarrasser du sel.
Elle s'empressa de reprendre une gorgée d'eau et finit par se demander ce qu'elle fichait ici.