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Nouvelles têtes
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Le calendrier de l'avent
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C’était la première fois que je venais du côté de Dunbroch, je ne connaissais pas ce coin des Sept Mers. On m’avait simplement dit qu’il y avait de grandes espaces sauvages, et qu’il y avait quelques royaumes sur les terres. Les peuples y étaient plus ou moins riches, mais souvent comparés à des barbares. Ça ne me faisait pas peur, je pouvais être une vraie sauvage aussi. Après tout, j’étais une louve non ? Je pouvais être tout aussi barbare que n’importe qui, et être une sauvageonne. Et puis, ça me changerait un peu ! Être capitaine, c’était tenir un rôle, ce montrer posé et autoritaire, j’avais le droit de me défouler un peu de temps en temps ! J’avais envie d’explorer ces terres avant de faire quelques pillages…
Nous avions jeté l’ancre à une certaine distance de côté dans une mer calme. Avec quelques hommes, nous avions pris une chaloupe pour aller jusqu’à la plage pour explorer les terres. Nous étions cinq au total, un petit nombre pour ne pas alerter la population locale. Nous pouvions toujours nous faire passer pour des marins perdus en mer, ça fonctionnait souvent.
Une fois la plage atteinte, je laissais un homme à la barque pour la surveiller. Si on nous la volait, on aurait aucun moyen pour regagner le Revenge, ce qui serait franchement problématique. Nous nous divisions ensuite en deux groupes de deux pour explorer les environs. Un groupe parti vers l’est, l’autre vers l’ouest. Je m’enfonçais dans les terres avec James, ravie de pouvoir explorer de nouveaux lieux, tout en espérant ne pas tomber sur de mauvaises surprises. Soudain, j’entendis des bruits de pas… Des pas qui n’étaient ni les miens, ni ceux de mon matelot.
La vie à Dunbroch avait toujours été plutôt sympa. Mes parents étaient trop obnubilés par Merida et son éducation de future reine pour réellement s’occuper de nous, les triplés. Nous avions le droit de faire absolument tout ce que nous voulions. Bien sûr, nous n’allions pas nous en plaindre, surtout quand notre père riait de nos bêtises. Aucun jour ne ressemblait à celui d’avant, mis à part deux ou trois détails comme notre gouvernante qui tentait, sans grand succès, de nous empêcher de vider le garde-manger ou le regard réprobateur de notre mère alors que nous courrions partout dans le château à la recherche de notre prochain jeu.
La mission du jour consistait à mettre à jour notre carte des passages secrets. Un travail fastidieux et pourtant de première importance. Nous les avions tous repérés depuis le temps. Pourtant, régulièrement, nous faisions le tour des entrées et sorties de ses passages afin de vérifier que rien ne bloquait l’ouverture des portes. Au final, après des heures de marches à travers les dédales du château, nous étions arrivés à la conclusion que deux passages étaient désormais bloqués. Heureusement pour nous, nous en avions découvert un nouveau, ce qui nous étonna nous-même, qui menait directement du grenier à la cuisine, ce qui se révélait une bénédiction des feux follets.
Afin de nous féliciter de notre découverte, nous avions chaparder quelques gâteaux, et laisser bien en évidence le haggis (beuark !), et nous étions dirigés en courant vers la plage. Il ne fallut pas longtemps pour trouver un coin tranquille et désert, distribuer équitablement et dévorer notre butin. Au bout d’un moment, nous vîmes un bateau puis des barques se dirigèrent vers la côte. On jeta un coup d’œil l’un à l’autre puis nous dirigeâmes vers l’une des barques, la plus proche de nous.
Une femme, une pirate de toute évidence, dégaina son épée, mais notre plan était déjà tout établi : Hubert surveillait nos arrières, Hamish faisait diversion en sortant son regard le plus mignon et innocent possible et, quant à moi, je faisais les poches de la pirate. Hamish remplit parfaitement sa part du contrat et j’eus tôt fait de la dépouiller de son butin « facile » dont une boussole qui dépassait de sa poche. Je repartis sans demander mon reste et me dirigeai vers Hubert en haut d’un arbre, à l’abri des branchages. Nous rigolions de notre propre blague mais au final je ne lui avais pris que des choses sans valeurs. Je relançais deux ou trois babioles en direction de la plage, me contentant de garder la boussole, formant plus ou moins un chemin jusqu’à notre arbre, au cas où Hamish aurait oublié notre plan de repli.
Ma pauvre Anne… Ce ne sont que des enfants. Et ils étaient trois, même si je n’en voyais qu’un… je les entendais et je les sentais. Alors quand la petite bouille rousse vint me faire les yeux doux, je cherchais ses petits camarades du regard. Je fis un signe quelques matelots qui m’avaient suivie de ne rien faire. Je regardais du coin de l’œil le petit qui me faisait les poches sans rien dire, tout en continuant de sourire à celui que j’avais en face de moi. Je lui parlais même un peu, alors que le deuxième frère parfait comme si je ne l’avais pas vu. Il m’avait pris ma boussole… C’était que j’y tenais à celle là. Je regardai alors le premier rouquin que j’avais rencontré, comprenant que le troisième ne devait pas être loin.
- Tu es vraiment adorable… je suis sûre que tes deux autres frères te ressemblent comme deux gouttes d’eau… Maintenant, si j’ai un conseil à te donner, ça serait celui là : cours… et vite.
Je n’étais pas du tout agressive, peut-être un peu menaçante, mais pas agressive. En fait je voulais jouer, je voulais à chat avec ces trois petits garnements. Pendant que les petits marmots prenaient la poudre d’escampette, je demandais à mes hommes de retourner sur la plage, et de récupérer mes affaires s’ils tombaient dessus. En attendant, je prenais la chasse des enfants… Pas pour les manger bien sûr. Enfin, je ne crois pas. C’était juste pour récupérer ma boussole. Humant l’air, je repérais très vite leurs odeurs… Ils étaient tous les trois autour d’un arbre, sans doute était-ce leur point de rendez-vous.
- Ma boussole… J’en ai besoin p’tits rouquins. Je vous avais dit de courir vite…
On était dans l’arbre et Hamish commençait à se faire long. Normalement, la consigne était de ne pas dépasser les trois minutes après que l’autre se soit barré, sinon la personne pouvait comprendre la supercherie. Cependant, malgré la bizarrerie de la situation, nous ne bougions pas avec Hubert, nous nous en tenions au plan initial : On restait planqué dans notre arbre, un sapin légèrement différent des autres environnants, marqué à sa base et entouré de buissons bizarres avec des petites boules rouges. De toute façon, nous connaissions ce territoire comme notre poche, impossible donc de se faire doubler par une pirate qui venait de toute évidence de débarquer pour la première fois chez nous.
Pourtant, nous dûmes bientôt nous rendre à l’évidence du contraire. Hubert, qui était monté un peu plus haut dans l’arbre, ne tarda pas à me montrer une forme rouge qui détalait aussi vite que possible. Hamish ressemblait à un lutin et ça nous aurait bien fait rigoler s’il n’avait pas été suivi par la pirate. Oh punaise ! Mais que faisait cet abruti ?! Il n’était pas censé se pointer sur le lieu de rendez-vous s’il était suivi mais emprunter un chemin ! Tant pis, plan B : Hamish m’attrapa les chevilles et je descendis pour tenter d’attraper mon troisième frère pour le faire grimper avant que la pirate n’arrive. Trop tard, elle était déjà là, et moi j’étais toujours tête en bas à tenter d’attraper mon frère. Pas question cependant de perdre notre dignité, je restai dans cette position inconfortable, même si je sentais doucement qu’Hamish glissait sur mes chevilles. Je croisai les bras et pris mon air le plus sérieux.
- T’as les boules parce qu’on t’a doublé ? lui dis-je en lui tirant la langue.
C’est à ce moment-là, pile quand j’avais fini mon petit numéro, qu’Hamish glissa et que nous tombâmes tous les deux de notre perchoir. La tête la première. On se redressa et… on éclata de rire tous les trois.
J’avais laissé faire trois petits garçons, des petits triplés. Apparemment, ils avaient envie de jouer. Je fis partir mes hommes vers la plage et je gardais l’un des trois frères qui avait fait diversion. Je n’utiliserais pas la force contre des enfants. Et sans doute que mon côté maternel m’empêchait de m’en prendre à ces petits chérubins… Chérubins qui devaient sans doute être des petits diablotins en fait. Je laissais le petit humain me mener jusqu’à ses frères. Les deux autres étaient perchés sur un arbre et attendaient le dernier. Je voulais juste récupérer ma boussole, le reste, ils pouvaient le garder, ça n’avait pas d’importance et aucune valeur. Ils auraient dû courir plus vite, et aller plus loin surtout. Quoi qu’on ne pouvait pas échapper à un loup, pas une louve aussi têtue que moi.
Quel langage pour un enfant ! J’espérais que William n’aurait pas parlé ainsi et qu’il aurait fait moins de bêtises, qu’il aurait évité les ennuis comme ces trois garnements. Et que faisait-il la tête en bas celui-là ?! Il allait finir par se faire mal.
- Vous allez finir par vous faire m…
Et patatra, les deux petits singes suspendus à la branche s’étaient lamentable écrasés par terre. Ils se redressèrent et rirent de bon cœur. Au moins, il ne s’était pas fait mal, c’était le plus important. Poings posés sur les hanches, sourcil arqué, j’attendais qu’ils se calment avant de tendre la main droite vers eux.
- Ma boussole… Maintenant. Petits monstres rouquins. Vite, avant que je ne vous mange.
Non, je n’aurais pas mangé des enfants, mais j’avais d’autre chose à faire que de jouer les gouvernantes. Je fis apparaitre mes yeux jaunes de louve pour les pressés un peu, espérant que ça leur ferait peur.
Avant même que la pirate ne puisse terminer sa phrase… Badaboum ! Nous étions tombés tous les deux la tête la première sur le sol. Heureusement pour nous, nous avions l’habitude de ce genre d’acrobaties et ce n’était la première ni la dernière fois que nous allions tomber. Raison pour laquelle nous étions pliés en deux de rire sur le sol. J’en étais arrivé au point où ça me faisait presque pleurer et où j’étais obligé de me tenir les côtes tellement je riais. Hamish nous avait même rejoins dans notre fou rire.
On finit par arriver à se ressaisir et se relevait. Je sentais des brindilles qui me grattaient sur tout le corps, mais je ne voulais pas me montrer impoli en me grattant les fesses. Quoique c’était précisément ce qu’était en train de faire Hubert et sans une once de délicatesse en plus. Je dus me retenir pour ne pas éclater de rire à nouveau, même si Hamish se retenait encore plus difficilement que moi à l’heure actuelle.
La boussole ? Ah oui ! Le truc que j’avais toujours dans ma poche. Passer le premier effet de surprise en voyant ses yeux jaunir, on se regarda tous les trois avant de tourner le dos à la pirate et de se mettre en cercle. Ça signifiait clairement : réunion secrète à importance majeure. Hubert croisa les bras et secoua la tête en signe de négation : hors de question de lui filer la boussole, si elle la voulait c’est qu’elle devait avoir de la valeur. Hamish, lui, trépignait : on devait lui rendre vu le tronche de ses yeux, on ne savait pas de quoi elle était capable. Finalement, sans une seule parole échangée, on se mit d’accord sur une tactique. On se retourna tous les trois d’un même mouvement. En rang, moi au milieu, on croisa les bras et la regarda avec un air de dédain.
- Pourquoi t’en as besoin ?
Hubert me donna un léger coup de coude.
- Ah, et qu’est-ce que vous faites ici, à Dunbroch ?
Ce qui devait arriver arriva. A jouer aux cochons pendus, deux des triplés avaient finis par tomber la tête la première sur le sol. Au départ inquiète, leurs rires me firent comprendre qu’ils n’avaient pas eu mal, et la situation semblait beaucoup les amusés. Le troisième, que j’avais poursuivi dans la forêt, c’était même joint à eux pour rire aux éclats, jusqu’aux larmes même. Ces trois là ne devaient pas souvent s’ennuyer. J’étais persuadée qu’ils étaient trois petites terreurs et qu’ils faisaient tourner leurs parents en rond.
Au bout d’un moment, ils finirent par se calmer. L’un des triplés se gratta les fesses sans gêne. Ça avait l’air d’amuser ses deux frères. Ils n’étaient pas pires que certains membres d’équipage qui buvaient un verre de trop. C’était qu’on en voyait des choses à bord d’un bateau pirate. Mais qu’importe, je me fichais pas mal de l’éducation de ces trois morveux. Je voulais ma boussole. Afin de les presser un peu, je leur montrai une petite partie de ma véritable nature. Ils furent surpris dans un premier temps, mais ils se reprirent pour se concerter, me faisant alors dos. Ils ne se dirent rien, pourtant j’avais l’impression qu’ils avaient réussi à se mettre d’accord. Ils se tournèrent vers moi, l’air dédaigneux et sérieux. Poings sur les hanches, je les écoutais.
- J’en ai besoin pour trouver le nord. Et je voyage, je voulais voir la région.
Ce n’était pas un mensonge. Ce que je n’avais pas dit, c’était que je venais voir s’il y avait quelque chose à piller dans les parages. C’était la première fois que je m’approchais de Dunbroch, je ne connaissais rien de ce royaume.
- J’ai quand même un conseil à vous donner : ne jamais faire dos à l’ennemi. C’est un coup à se faire tuer… Faites attentions vous trois, vous ne tomberez pas toujours face à quelqu’un de gentil… Ma boussole maintenant.
Je tendis la main vers le triplé qui était au milieu. C’était lui qui avait mon bien.
Notre éducation avait été quelque peu… désordonnée. En effet, notre mère ne se préoccupait que de Merida, celle qui était vouée à réunir tous les clans, tandis que notre père était occupé par « les affaires du pays » comme il le disait si bien. En d’autres termes : à courir partout pour dire au monde entier que Mor’du allait mourir et raconter son histoire. Les gouvernantes avaient tenté tant bien que mal de rattraper le tir, mais à trois contre un, la bataille était perdue d’avance.
Notre plan avec la pirate était simple : refuser tout accord quel qu’il soit. Tout ce qu’elle disait, ça sentait le mensonge à plein nez. De toute façon, si papa nous avait bien appris une chose, c’était de ne pas croire un pirate (ou un ours, mais dans ce cas c’était plutôt compliqué de croire quelque chose vu qu’il ne disait rien).
- Et tu voyages souvent sur un bateau de pirates ? C’est rare les pirates qui voyagent pour admirer le paysage.
C’est ce moment précis que choisi Hubert pour l’ouvrir et lui dire : « tu devrais venir voir notre château, il est trop beau. » Facepalm avec Hamish. Parfois, on se demandait comment se gamin naïf avait fini dans notre fratrie. Je tapais du poing dans la paume de mon autre main pour lui dire de s’en tenir au plan et il haussa simplement les épaules pendant qu’Hamish levait les yeux au ciel. Je me raclai la gorge pour essayer de reprendre une certaine contenance, attendant la suite.
Elle tendit la main vers moi. On se jeta un rapide coup d’œil avec mes frères et… on se mit à courir dans la direction opposée, chacun partant vers une direction. Ce qu’elle ne savait pas, c’était que j’avais donné la boussole à l’un de mes frères, une seule consigne : on se retrouve au château avant le dîner. Merida nous aurait forcément trouver quelque chose de plus appétissant que le Haggis pour manger.
Oui – ils se barrent tous les trois et arrivent au château sans encombre Non – Hubert tombe sur une racine et Harris vient l'aider, Anne a donc la possibilité de les rattraper
J’avais l’impression de perdre mon temps… Il n’avait pas l’air d’avoir grand-chose dans ce royaume et en plus, je me retrouvais à servir d’occupation à trois petits rouquins bien casse pied. C’était à la fois drôle et agaçant, j’avais d’autre chose à faire que de m’occuper de ces garnements. Et puis, je voulais récupérer ma boussole, elle était bien utile en plus d’être un souvenir. J’avais essayé de leur faire peur pour qu’ils capitulent rapidement, mais ça n’avait pas changé grand-chose. Je me retrouvais encore à discuter avec eux, tout en essayant de répondre à leurs questions de façon assez évasive. Eh ! Comment ils savaient que j’étais pirate d’abord ? L’un des triplés finit par dire que leur château était très beau. Oh, voila qui était très intéressant. Ses frères n’avaient l’air ravis de voir cette information divulguée… Trop tard. Quoi qu’il en soit, je cherchais à récupérer mon bien, je tendis la main vers celui qui semblait diriger la petite troupe pour récupérer ma boussole. Il regarda ses frères et ils se mirent tous les trois dans des directions différentes. Je restais un instant sans bouger, levant les yeux au ciel en soupirant. La journée risquait d’être longue.
Lorsqu’ils furent à une certaine distance, je me changeais en louve pour courir après l’un des enfants. Avec un peu de chance, ils avaient choisi de se rejoindre à leur château, et j’aurais l’occasion de le voir de mes propres yeux afin de savoir s’il était vraiment beau, de voir s’il ne renfermait pas quelques trésors. Je laissais un certain écart entre moi et la proie que j’avais choisi afin de la suivre sans qu’il puisse me voir. Doucement, les contours du domaine royal se dessinèrent devant moi. A cet instant, j’accélérais le pas et attrapais le petit rouquin par les vêtements grâce à mes crocs…
[HS: 1 et 4 j'attrape Harris 2 et 5 j'attrape Hamish 3 et 6 j'attrape Hubert]
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Jeu 5 Oct - 16:23
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