Quelques belles lignes qui transpirent les beaux mots et la poésie, une belle petite mise en bouche pour le plaisir des mirettes.
L’hôpital. On ne pouvait pas dire que c’était l’endroit où je me sentais le mieux. J’y étais d’ailleurs de moins en moins. Il y avait quelques avantages à posséder le coeur du dirigeant de cet endroit miteux. Il m’avait tout fourni, une maison, un travail, une couverture parfaite, mais depuis que ma route avait croisé celle de la princesse Raiponce beaucoup de chose avait changé. Je voulais toujours me venger de Regina, naturellement. Mais cette princesse aux cheveux d’or avait réveillé une part de moi que je pensais morte depuis bien longtemps. Elle avait réveillé la fée de mon passé en me jetant en pleine face une vérité que j’avais fini d’espéré depuis bien longtemps. Cette vérité, aussi dure soit elle pour moi à entendre était simple : j’avais été abusé. Ma tante et mon demi-frère, le père de mon enfant n’avait jamais tué Mordred. Mon fils était vivant. Modred était en vie, si j’avais su des années auparavant peut-être que mes choix auraient été différents. Peut-être que je n’aurais jamais perdu mes ailes et que j’aurais pu élever mon fils dans un cadre sain et serein. Malheureusement, rien de cela était possible et Morgause avait pris soin de m’empêcher de retrouver mon fils coute que coute en me maudissant. C’était ce à quoi j’avais passé le plus clair de mon temps : tenter de rompre cette putain de malédiction et vociférer sur cette garce de Morgause. J’en avais pas encore parlé à Diablo. Je ne savais pas comment lui parler de cela, jamais il n’avait entendu parlé de celle que j’étais avant. A quoi bon revenir sur cette part d’humanité en moi ? Je l’avais renier, tout comme j’avais renier toutes les personnes touchant de près ou de loin à Morgane.
J’étais revenue à l’hôpital afin de préserver ma couverture. Au yeux de tous j’étais en congé et comme ce stupide rituel que je m’étais créée. Dix heures approchant, je traversais les urgences d’un pas chancelant. Travailler était réellement une pure torture. Les patients me sortaient pas les yeux avec leur constante jérémiades. J’avais qu’une envie : tous les faire bruler sur un bucher allumé par mes soins. Se contenir était une épreuve de tous les instants, et je n’exagérais presque pas. Adossée au mur je buvais avec un amour profond mon café, avant qu’une de mes collègues ne vienne rompe ma quiétude. Retenant un grognement, je ne pus m’empêcher de la fusiller du regard malgré un faux sourire avenant. Afin de tenter de m’en débarrasser je prétextais qu’un médecin avait besoin que j’aille m’occuper d’un de patient aux urgences, mais rien ne l’arrêta. Elle avait décidé de m’accompagner tout en ne cessant jamais de parler avec sa petite voix aigüe.
Ouvrant les portes des urgences, je la congédiais avant de lui fermer la porte au nez tout en lâchant un soupir.
« Adonis, puis-je vous aider pour quelques chose ? Vous cherchez quelqu’un peut-être ? »
Non mais on pouvait pas simplement me foutre la paix ? Songeais-je avant de me retourner pour répondre d’une voix que j’espérais posé :
« Non merci, c’est gentil je vais me débrouiller »
La demoiselle s’en allant, je lâchais un nouveau soupir, cette journée allait être interminable.
Il fallait que j'aille régulièrement me faire contrôler la vue. En fait, je me faisais contrôler la vue pour rien du tout. Je devenais aveugle. Je le savais parce que je voyais de moins en moins bien et puis de toutes les façons je ne me faisais pas d'illusion. Je faisais avec. Je faisais en sorte d'adapter ma vie à cette nouvelle épreuve.
Ce matin-là, j'avais un rendez-vous donc à l'hôpital pour ma visite de contrôle. Je me levais tranquillement puis j'allais dans la salle de bain pour me préparer. J'enfilais un costume gris clair et une cravate que j'espérais être bleue. En fait je ne savais même plus si j'arrivais à bien m'habiller. Bon je pensais y arriver sinon on m'aurait déjà fait des remarques sur mon look.
Une fois prêt, je prenais un petit déjeuner léger puis je me rendais à l'hôpital. Je prenais un taxi pour le centre. Je me présentais à la secrétaire et qui m'emmena dans une salle d'examen. Elle me dit que je devais attendre le médecin. De toutes les façons, je n'avais pas le choix. Du coup je m'asseyais sur la table d'examen et j'attendais tranquillement. Je faisais des dessins sur mes mains avec le bout de mon index droit quand j'entendis une conversation et une voix en particulier m'interpella.
« Non merci, c’est gentil je vais me débrouiller. »
Cette voix. Je me fichais l'espace de quelques secondes. Je ne reprenais pied qu'après avoir entendu la porte se fermer. C'était impossible. Elle était là. Une de mes meilleures amies, si ce n'est la meilleure. Elle était la seule amie que j'avais vraiment dans ce monde et dans les autres. Enfin elle avait été cette amie fidèle importante à mes yeux mais aujourd'hui tout était différent.
« Dame Morgane ? »
Je me levais et machinalement je m'inclinais. C'était sûrement idiot et je ne savais même pas si j'étais dans le bonne direction quand je m'inclinais mais je n'oubliais pas qu'elle avait été une princesse et même si ce monde était compliqué et sans plus aucune hiérarchie en plus... Je me relevais et je sentais mes yeux aller de droite à gauche sans que je ne sache vraiment où les poser. Je levais alors ma main. Je n'étais plus le chevalier qu'elle avait connu. Je n'étais plus cet homme capable de tout pour l'aider. En fait je n'étais plus capable d'aider qui que se soit de toutes les façons.
Quelques belles lignes qui transpirent les beaux mots et la poésie, une belle petite mise en bouche pour le plaisir des mirettes.
Souffler ma frustration ne servait strictement à rien, tuer Adonis ou tout bonnement la faire quitter la ville était peut-être la solution à mon problème. Après tout j’avais créé cette femme de toute pièce, je pouvais changer d’apparence et d’identité à ma guise et ainsi je ne serais plus contrainte de conserver cette couverture d’anesthésiste qui me courrait sur le haricot. Oui c’est ce que j’allais faire, je devais réagir avant que je n’arrache un cœur par pur frustration. Ma décision prise j’allais quitter la pièce dans laquelle je m’étais réfugier quand une voix sortie du passé me pétrifia au sol. « Dame Morgane » voilà bien longtemps que l’on ne m’avait plus appelé ainsi. Me retournant avec rapidité, je me retrouvais nez è nez avec Peceval. Mon cœur s’emballa un instant, avant que je ne comprenne que ce dernier était différent, ses yeux tournoyaient un peu dans tous les sens, mais sans qu’il puisse être capable de me voir. Voilà comment il m’avait reconnu à ma voix. Reprenant le contrôle je lâchais d’une voix glaciale et dénudée d’émotion :
« Morgane est morte depuis des années ! »
Sur ses mots je quittais la salle et refermais la porte derrière moi, laissant l’homme qui avait été mon meilleur ami seul dans cette pièce. Il faisait partie du passé. Lui comme tous les autres, je les avais enterrés, Morgane était faible, elle s’était fait avoir par des sentiments puérils et insignifiant, Maléfique, elle, avait survécu. C’était ce que je m’étais répété en marchant dans les urgences d’un pas rapide avant que les images de mon passé ne viennent en rajouter. Perceval les avait laissées me faire du mal, lui qui avait juré de me protéger, lui qui s’était toujours montré gentil et bienveillant envers moi, il m’avait abandonné. Une part de moi voulait comprendre, que lui était-il arrivé, que faisait-il ici. M’enfermant dans les toilettes du personnel de l’hôpital je transformais le miroir de ces derniers en portail et écoutait le médecin de Perceval lui parler de sa perte de vue et de son incapacité à le guérir. Était-il au moins capable de quelque chose ce médecin de pacotille ? Dents serrées, je me retrouvais à faire les cents pas. Pourquoi fallait-il que la vie de Morgane me rattrape dans cette ville, après Modred c’était le tour de Perceval. J’allais devenir dingue. Laissant échapper un gémissement de frustration je regardais mon reflet dans le miroir, cette femme que je n’étais pas. J’ignore pourquoi mais en cet instant, j’avais décidé d’abandonner ma couverture, pour reprendre mon apparence naturelle. Mes cornes reprenaient leur place sur ma tête et je sentais mes mains les toucher, tandis que le visage de Perceval disparaissait dans le miroir. Une larme roulant sur ma joue je l’éradiquer en l’essuyant brutalement, avant de reprendre mon apparence d’emprunt pour me téléporter en un nuage de fumée violette dans la salle où Perceval se préparait à partir :
« Qu’est-ce qui t’ai arrivé ? »
Lâchais-je sans une once de gentillesse, mon cœur battait douloureusement dans ma poitrine, tandis que la souffrance de son abandon hurlait dans mon âme comme la preuve même que j’avais bien fait de tuer Morgane au profit de Maléfique. Les enfants avaient toujours eu raison en m’appelant ainsi pour me faire souffrir, ils avaient prédit qu’un jour je deviendrais un monstre et le jour où je l’avais accepté Morgane n’était plus et Maléfique serait éternellement celle dont on craindrait le nom et la colère.
C'était inouï de retrouver Morgane ici à Storybrooke. Mon cœur s'emballait. J'étais vraiment content qu'elle soit là. C'était un vrai miracle !
« Morgane est morte depuis des années ! »
Je ne comprenais pas. Je tentais désespérément d'attraper son bras mais bien entendu je ne trouvais que le vide. C'était avec un peu de désespoir que je lui demandais :
« Pardon ? Dame Morgane ! »
Mais ce ne fut que le silence qui me répondait. Pourquoi avait-elle dit cela ? Je ne comprenais pas. Elle avait été là et puis elle ne l'était plus. Elle était partie. Pourquoi ? Pourquoi partir alors que nous étions censés être amis voir même meilleurs amis. Je voulais l'aider. Mais comment le pourrais-je alors que je n'avais pas pu le faire à l'époque ?
Le médecin ne tarda pas à me retrouver et il m'expliqua qu'il ne comprenait pas pourquoi je devenais aveugle alors que je n'avais pas de raison d'être aveugle. Sur le plan clinique, je n'avais pas de symptôme. Je devrais pouvoir voir et pourtant. C'était la magie qui me rendait aveugle mais je ne voulais pas encore l'admettre. J'écoutais alors le médecin me parler d'un groupe de paroles où je pourrais apprendre un peu plus comment me débrouiller tout seul. Le médecin finit par me laisser seul et je me mis à soupirer. J'allais attraper ma canne pour partir quand j'entendis de nouveau cette voix :
« Qu’est-ce qui t’ai arrivé ? »
Je me rasseyais et je fermais les yeux. C'était compliqué. Bien trop compliqué pour que j'explique tout... Et puis d'un côté je n'avais pas envie d'en parler.
« Je ne sais pas. Je suis aveugle et ça s'arrête là. »
Il n'y avait rien à ajouter de plus. De toutes les façons à son ton je sentais bien qu'elle n'en avait que faire de ce qui m'arrivait. Elle devait être en colère après moi et je comprenais pourquoi. Je l'avais abandonné et je m'en voulais beaucoup aussi.
« Ca doit être une punition pour tout ce que j'ai pu faire dans ce monde. »
Je pensais à tout ce que j'avais accompli et pourtant j'avais cette putain de vision qui n'était plus là. Peut être que j'avais appris quelque chose de plus en subissant une nouvelle fois ma malédiction mais je ne pouvais pas ne pas être en colère. J'en voulais au monde entier de ce qu'il m'arrivait et encore plus à ma petite sœur Athéna que j'espérais ne jamais revoir.
« Je vous croyais morte. J'ai été aspiré dans un autre monde avant d'avoir pu vous prévenir du danger. J'ai tenté de vous retrouver Dame Morgane. J'ai tenté mais je n'ai pas réussi. »
Je me sentais coupable de n'avoir pas pu aller au bout de ma promesse envers elle. J'avais tout tenté pour retourner dans son monde pour l'aider mais je n'avais pas réussi. J'avouais par contre que j'avais arrêté à un moment donné de chercher à rentrer. J'avais tout simplement perdu espoir de la revoir un jour.
Quelques belles lignes qui transpirent les beaux mots et la poésie, une belle petite mise en bouche pour le plaisir des mirettes.
Qu’est-ce que je foutais là ? C’était bien ce que je me demandais mais c’était plus fort que moi. La vie de Morgane me submerger depuis quelques temps et tout me détournait de mon plan initial. Si je ne faisais pas une rupture nette avec tous ce qui pouvait ramener Morgane, je risquais de mettre a mal mon idée de vengeance. D’abord Modred, ensuite Perceval, heureusement, j’avais eu le temps de vérifier la position d’Arthur il a quelques semaines, ainsi je n’étais pas dans la crainte de voir mon premier amour et frère de sang débarquer dans cette pièce. Comme tous les hommes de ma vie, Perceval m’avait trahi, et je voulais savoir pourquoi. Je n’étais pas plu habitué que cela aux émulsions de sentiments, et paraitre agréable était bien le cadet de mes soucis, d’ailleurs au son de sa voix il ne semblait pas plus amen à en parler que ça. Le médecin (si je pouvais l’appeler ainsi) disait que rien dans son été de sante ne pouvait expliquer son état c’était donc dû à la magie. Même si ce dernier appelait cela une punition. Les bras croisés sur ma poitrine, je le regardais, un drôle de sentiment serrant mon cœur. Pitié ? Tristesse ? Je n’en savais rien pourtant quand il ajouta qu’il me croyait morte je riais à nouveau. Un rire sombre, dénudé du moindre amusement. Secouant la tête je répétais :
« Ô mais je suis morte Perceval. Ils m’ont tué. Ils ont tué Morgane Pendragon, et je suis devenue celle que tout le monde voulaient que je sois. »
Leur moquerie, les moqueries des enfants fée, celle des enfants de Camelot face à cette enfant aux ailes magnifiques bien plus grande qu’elle et aux cornes imposantes. A leurs yeux j’étais un monstre, une erreur de la nature, même si certain prenait ma défense, tout le monde voyait que j’étais différente.
« Où est-ce que tu étais ? »
Demandais-je, bien entendu je ne parlais pas de l'heure passait, mais bel et bien de l'endroit où il était quand j'ai accouché et quand Arthur m'a planté une dague en plein coeur pour préserver sa couronne. J'étais consciente que si je voulais une raison je n’avais qu’à poser mes mains sur ses tempes pour avoir la réponse mais c’était trop simple comme solution. M’approchant de quelques pas j’ajoutais :
« Je suis sur ta droite d’ailleurs »
Certes, le ton employé n’était pas tellement amical, mais je ne disais pas cela pour me moquer de lui. Je supposais simplement que sa position ne devait pas être confortable. En soit j’aurais pu essayer d’y rendre la vue temporairement, j’étais assez puissante, mais avant de prendre une telle décision je voulais peser le pour et le contre et savoir qui est-ce que le chevalier avait provoquer comme sorcier pour être ainsi puni.
Je la sentais tendue. C'était étonnant de voir à quel point nous pouvions devenir clairvoyant quand on perd l'un de ses sens. Depuis que j'étais aveugle je ressentais plus les sentiments des autres. Finalement la malédiction de ma sœur avait des avantages comme celui ci actuellement.
« Ô mais je suis morte Perceval. Ils m’ont tué. Ils ont tué Morgane Pendragon, et je suis devenue celle que tout le monde voulaient que je sois. »
Je ne comprenais pas. J'avais tout fait pour la protéger. Je l'avais mise en sécurité – enfin j'avais pensé avoir réussi à la mettre en sécurité mais visiblement ce n'était pas du tout le cas. Du coup je me sentais de plus en plus coupable de ne pas avoir trouvé un moyen de revenir pour l'aider... Ma Morgane.
« Que s'est-il passé bon sang ? Qu'est-ce qui a bien pu t'arriver ? »
Mon poing se serra et je tapais sur le lit d'examen. J'étais en colère tout à coup. J'en voulais au monde entier et une mauvaise habitude se réveilla en moi. Je voulais faire la guerre pour elle, la venger et m'en prendre à toutes les personnes qui lui avaient fait du mal.
« Où est-ce que tu étais ? »
Je fus rappeler à l'ordre par elle. Sa question me remit dans le droit chemin.
« J'ai été envoyé dans une autre époque dans un monde sans magie mais je ne pouvais de toutes les façons plus en faire donc ça ne me changeait pas grand chose. J'ai essayé de rentrer, de trouver un moyen de revenir. Je ne voulais pas t'abandonner Morgane. Je n'ai jamais voulu partir. »
Je voulais vraiment qu'elle le comprenne. Je ne voulais surtout pas qu'elle pense que je l'avais abandonné de mon propre chef.
« Je suis sur ta droite d’ailleurs. »
Cela me touchait le cœur qu'elle m'ait dit cela. J'avais envie de la prendre dans mes bras mais je ne pouvais pas. Tout d'abord elle était une princesse et même si j'avais été un dieu elle m'avait toujours connu comme un pécore donc il ne fallait pas abuser non plus. Et puis je sentais que ce n'était pas le moment. Il fallait que je sois patient.
« Morgane, je t'en prie.... Explique moi. »
Je voulais qu'elle m'explique, qu'elle me dise tout. J'avais besoin de savoir. J'avais besoin de comprendre pourquoi elle était tant en colère. Je l'avais caché avant de partir. Normalement personne ne pouvait la trouver. Quelqu'un m'avait il trahi et donc l'avait elle trahi elle aussi ?
« Je voulais rester auprès de toi je te le jure. »
Je tendais mon bras que la droite jusqu'à le poser sur le sien. J'avais l'impression d'être la pire personne au monde et encore plus alors que je l'entendais me dire que Morgane était morte. Non elle n'était pas morte. Ma meilleure amie ne pouvait pas être morte.
Quelques belles lignes qui transpirent les beaux mots et la poésie, une belle petite mise en bouche pour le plaisir des mirettes.
L’homme qui avait été mon meilleur ami dans une vie qui me paressait terriblement lointaine me demandait ce qui m’était arrivait et je souriais d’un air mauvais. S’il me redemandait encore une seule fois ce qui m’était arrivé il allait le regretter amèrement, parce qu’il le vivrait en direct live. Sa Morgane était incapable de faire cela. Sa Morgane n’avait pas succombé à sa magie entièrement parce qu’elle avait peur de devenir un monstre or de contrôle. Seulement j’étais la fille de Nyx, la déesse de la nuit tout comme elle j’étais issue du chaos, je ne pouvais lutter contre ma nature profonde. M’avançant vers Perceval, je ne pus m’empêcher de lui demander où est-ce qu’il était quand j’avais eu besoin de lui et sa réponse ne m’avait pas convaincu le moins du monde. Envoyé dans une autre époque ! Comme ça en un claquement de doigt, mais bien sûr ! Seule une puissante sorcière pouvait faire ça et celle qui était à Camelot œuvrait déjà à foutre en l’air mon avenir et ce n’était pas Merlin qui aurait fait cela. Retenant mon sarcasme, je serais les dents avant de lui spécifier que j’étais sur sa droite. J’étais lasse de le voir me chercher dans le vide. Une fois de plus il prononçait mon prénom originel et je laissais échapper un soupir de frustration avant qu’il ne me supplie de lui expliquer ce qui s’était passé en son absence :
« Cesse donc de m’appeler Morgane ! »
Lâchais-je entre mes dents en serrant les poings avant d’avancer vers lui pour me positionner pile devant lui en récupérant mon bras. Ce dernier ajouta qu’il voulait rester avec moi et je serrais les dents avant d’ajouter :
« Tu veux vraiment savoir Perceval ? Tu vas le regretter, mais c’est ton idée pas la mienne »
Sans lui laisser le temps de répondre je posais mes mains sur ses tempes et contrôlais son esprit le couplant aux mien avant que je ne nous plonge dans mes souvenirs et plus précisément le jour où la vie de Morgane a littéralement dégringolé.
Morgane était là, allongée dans le lit de fortune dans cette cabane où Perceval m’avait laissé enceinte jusqu’au cou. Dans ses bras son fils dormait paisiblement et mon cœur se serra face à cette vision. Morgane le berçait, ses ailes les protégeant du froid extérieur avant que la porte de son humble demeure s’ouvrait pour laisser place à Arthur. Comme souvent dans ses moments-là je sentais mon cœur s’affoler avant que la rage ne remplace la tristesse et que je ne m’efforce à rester concentré sur ses souvenirs. Arthur était donc assis sur le lit et déposait un baiser sur le front de Morgane avant de se serrer contre elle pour lui demander : « Est-ce que je peux le prendre ? » Celle que j’étais par le passé souriait, l’épanouissement se lisait sur son visage, la pauvre folle pensait qu’elle pourrait enfin vivre avec Arthur quand elle lui avait laissé prendre son fils. Arthur s’éloigna de la couche de Morgane en berçant son fils dans ses bras avant que la porte ne s’ouvre à nouveau pour laisser entrer Morgause. Sans attendre plus longtemps Arthur lui donna son fils et Morgane protestait avant d’être immobilisé par la magie. « Arthur rend le moi s’il te plait » « Je suis désolé Morgane, je ne peux pas le laisser avec toi, il va me prendre ma place de roi de Camelot » Morgane tentait de se lever pour récupérer son fils de force, mais Morgause transperça le cœur de Modred et je libérais l’esprit de Fitz
Reprenant mes mains, je m’humectais les lèvres avant de prendre la parole sans laisser le loisir à Perceval de réagir.
« Ça c’est ce que j’ai cru être la vérité pendant des années »
Replaçant mes mains sur ses temps je le ramenais à la suite de l’histoire remontant à l’arrivée de Morgause dans la cabane.
Morgane avait été plongé dans le sommeil d’un simple geste de la main de Morgause qui quant à elle gardait Modred dans ses bras. « Vous me jurez qu’il ne leur arrivera rien ? » « Ils seront séparés à jamais et Morgane ne se souviendra de rien, pas plus de vous que de ce bébé. Dans l’optique où elle réussisse à retrouver la mémoire, j’ai fait en sorte qu’elle ne puisse jamais retrouver Modred en la maudissant. Vous ne risquez rien votre majesté. » « Parfait allez y alors »
Reprenant mes mains, je me raclais la gorge avant d’ajouter :
« Et voilà comment j’ai été expulsé de Camelot, mais nous ne sommes pas au bout des réjouissances. »
Pour la dernière fois, je plaçais mes mains sur ses tempes et l’emmener dans la forêt enchantée où je lui permettais de voir Morgane être réuni par un soldat qui n’était nul autre que celui qui deviendra le roi Stéphane. Rapidement, je le laissais apercevoir l’amitié et l’amour naissant être les deux jeunes adultes, jusqu’à m’arrêter au moment qu’il attendait.
Morgane dormait paisiblement dans les bras de Stéphane, Comme toujours en ce temps-là elle dormait sur le ventre et ses ailes la recouvraient en guise de couverture. A ses côtés Stéphane qui était assis la regardant, lui caressant le visage avant de sortir de son mutisme : « J’espère qu’un jour tu me pardonneras Maléfique, mais je veux devenir roi et s’ils te croient morte tu seras en sureté » Sur ses mots et aidés par une épée magiquement assistée, il coupa les ailes de Maléfique et s’en alla en la laissant sur son lit.
Rapidement, je lui montrais mon réveil horrifiée et l’apparition de la déesse Nyx qui m’avait remis sur pieds, pansant mes blessures puis m’offrant une béquille sur laquelle m’appuyer pour réapprendre à marcher sans mes ailes. « Je suis ta mère, celle que tu as cherché pendant des années en vain. J'attendais le bon moment pour me présenter à toi, mais je refuse de te donner mon nom. Tu as été abusé et je suis fatiguée de te regarder te faire abuser. Je suis venue pour te rendre la mémoire et m'assurer que cette fois tu as compris la leçon. L'amour n'existe pas. Ne te laisse plus jamais corrompre par ce dernier sous aucun prétexte. Tu es ma fille. Tu es plus forte que ce que tu crois. Rétablis-toi et venge toi sur ceux qui ont abusé de toi. » La déesse Nyx enlaçait le visage de Morgane et lui embrassait le front avant d’ajouter « Il y a une autre chose que tu dois savoir Morgane, Arthur est ton frère. Il est le fils d'Uther Pendragon, et il a trouvé Escalibur. »
Relâchant la tête de Perceval je m’éloignais de lui, lui laissant le temps de reprendre ses esprits, attendant sa réaction.
Je n'arrivais pas à comprendre son comportement. J'avais vraiment l'impression d'être un moins que rien à cet instant, de ne plus être personne à ses yeux. Je ne pouvais pas vouloir qu'elle se jette à mon cou en me voyant mais je ne m'étais pas attendu à une réaction aussi virulente de la part de celle qui était ma meilleure amie à l'époque.
« Cesse donc de m’appeler Morgane ! »
Je me prenais comme une nouvelle claque en pleine figure mais je ne me laissais pas démonter. Je voulais qu'elle m'explique. Je n'avais pas d'autre choix. Je devais savoir. Je devais comprendre.
« Tu veux vraiment savoir Perceval ? Tu vas le regretter, mais c’est ton idée pas la mienne. »
Elle posa ses mains sur mes tempes et je vis des images de son passé, de notre passé commun en quelque sort. Je voyais qu'elle avait son fils et qu'Arthur était là. Il était là... C'était étrange. Comment avait-il pu faire cela ? Comment avait-il pu faire cela ? Je sentais la colère monter en moi mais surtout la culpabilité. Je me sentais coupable de ne pas avoir été là pour la protéger. J'aurai dû être là. Mon Dieu... Ma Morgane... Que lui avait-il fait ?
« Ça c’est ce que j’ai cru être la vérité pendant des années. »
De nouvelles images immondes me passèrent en tête. Cela me donnait le tournis. J'avais envie de vomir mais je ne pouvais pas bouger. Elle me contrôlait et c'était vraiment étrange comme sensation. Et plus les images passaient sous mes yeux morts, plus je me sentais en colère pris d'une rage que je n'arrivais pas à ré-freiner.
« Et voilà comment j’ai été expulsé de Camelot, mais nous ne sommes pas au bout des réjouissances. »
Je me prenais une nouvelle slave d'images. Je voyais tout ce qu'on lui avait fait subir. Elle avait souffert plus que je ne l'aurais jamais imaginé et je n'avais pas été là pour l'aider. J'aurai dû être là. J'aurai dû ne pas la laisser, ne pas partir dans cette quête du Graal pour celui que je considérai encore comme mon roi à l'époque. La haine monta en moi bien plus rapidement que je ne l'aurai jamais imaginé. Je sentais une tension dans mes mains comme si je retrouvais quelque chose de perdu mais ce n'était pas cela qui me troublait le plus. C'était la facilité qu'elle avait pour parler de cela. Elle semblait tellement plus elle même.
« Je le tuerai. »
Furent les premiers mots que j'arrivais à articuler une fois qu'elle avait libéré mon esprit. Je ne savais pas si je parlais d'Arthur ou du roi Stephen. Toutes ces images, toutes ces peines. Cela me prenaient les tripes. J'avais mal au cœur, je me sentais plus en colère que jamais. Ma respiration était plus profonde. J'étais en colère comme jamais je ne l'avais été avant.
« Tu ne pourras jamais me pardonner mais je te jure de te protéger maintenant que je t'ai retrouvé. »
Cela ne servirait sûrement plus à rien maintenant de lui faire ce genre de promesses mais c'était comme cela. Je ne pouvais pas me refaire et elle restait tout de même ma meilleure amie. Comme elle m'avait indiqué de quel côté elle se trouvait de ma personne, je la prenais dans mes bras le plus simplement du monde. Ce n'était pas tant pour la réconforter que pour me réconforter moi même à l'instant présent.
Quelques belles lignes qui transpirent les beaux mots et la poésie, une belle petite mise en bouche pour le plaisir des mirettes.
Cette rencontre n’allait pas être de tout repos, autant pour Fitz que pour moi. Lui faire voir ce qui m’était arrivé avait exacerbé ma mauvaise humeur. Alors qu’allait faire le preux chevalier Perceval, cet homme qui avait eu l‘audace de me promettre qu’il serait éternellement là pour moi mais qui m’avait laissé entre les griffes de mes tortionnaires pour se mettre en quête du Graal. Relâchant sa tête je reculais d’un pas et le regarder d’un air sévère, brulant de haine et de colère, bien qu’une pointe de tristesse essayât de s’immiscer dans mon cœur absent. La première réaction de Perceval fut de s’exclamer qu’il el tuerait, réaction qui me fit rire de bon cœur :
« Le tuer ? Et qui veux-tu tuer Perceval ? Arthur, Stéphan ? Tu penses réellement que je ne suis pas en mesure de les tuer ? Tu es aveugle et tu veux les conduire en duel, encore avec Stephan tu peux avoir une chance, mais alors Arthur ? »
Laissant échapper un son moqueur de ma gorge je secouais la tête. J’étais cruelle. Cruelle et sans pitié, je n’étais plus sa Morgane et ça il devait le comprendre. Cette femme était morte le jour où elle avait compris que l’amour était le pire poison que la terre ait inculqué aux mortels. Sans crier gare ce dernier me prit dans ses bras et je me tendais de tout mon long. Personne n’avait le droit de faire cela, enfin personne ne se risquait à faire cela surtout. Tout le monde savait que je haïssais les contacts physiques. Tapotant maladroitement le dos de ce dernier je me libérais de son étreinte avant d’ajouter :
« Je n’ai plus besoin d’être protéger Perceval. Désormais je sais très bien le faire seule, mais par contre je vais détruire Morgause et Stéphan. Je les détruirais jusqu’à ce que je sois assez lasse pour accepter qu’ils ne meurent. Je te l’ai dit Perceval, je ne suis plus Morgane, Morgane était faible, elle croyait en des mythes de mortel, elle croyait en l’amour et en toutes ses niaiseries que les fées lui avaient bourré le cerveau pendant son enfance. »
Riant face à l’évocation de ma propre stupidité, je sentais ma mâchoire se contracter avant que je ne lâche :
« Tu te souviens du surnom que les enfants du village m’avaient donné ? Ils m’appelaient Maléfique et avec Arthur vous aviez décrété que c’était parce qu’ils avaient peur de moi et que rien en moi n’était maléfique. Vous aviez tort et eux avaient raison. »
Souriant dans le vide je croisais mon faux reflet dans le miroir et ma main se posa à l’emplacement que mes cornes auraient dû être avant de me racler la gorge pour demander :
« Enfin, assez parler de moi, as-tu trouvé ton précieux Graal ? »
Maléfique était hautaine et ça aurait été n'importe qui d'autre je l'aurai déjà remise à sa place mais c'était Mal et malgré tout, malgré tout ce qu'elle m'avait montré je savais qu'il y avait du bon en elle. Je ne me trompais que rarement sur les gens.
« Le tuer ? Et qui veux-tu tuer Perceval ? Arthur, Stéphan ? Tu penses réellement que je ne suis pas en mesure de les tuer ? Tu es aveugle et tu veux les conduire en duel, encore avec Stephan tu peux avoir une chance, mais alors Arthur ? »
Elle ne savait pas combien cette phrase pouvait m'agacer. Elle ne me connaissait pas aussi bien qu'elle pouvait le penser et c'est avec rapidité que j'attrapais son bras et que je la tournais vers moi. Même si j'étais aveugle j'avais réussi à la trouver. Je vociférais et limite hurlais pour être bien certain qu'elle comprendrait mes mots :
Je n'entendais plus ce qu'elle me disait. Je n'étais plus que colère. Je sentais mes mains trembler et à mesure que la colère prenait le pas sur ma raison je me sentais revivre. Je sentais la puissance pulser dans mes veines et tout à coup il y eut des bruits dans les couloirs. J'entendis les portes de la salle d'examen s'ouvrir et des pas se firent entendre. Cette puissance... C'était une sensation que je ne connaissais plus mais que je reconnaissais facilement. Les gens se tenaient devant nous menaçant visiblement sous mon contrôle. Mes pouvoirs n'étaient donc pas partis. Ils étaient juste en sommeil. La télépathie était donc de retour... Mais ce n'était pas tout dans la pièce Mal pouvait voir des objets voler. Oui j'avais une aptitude à manier les armes hors normes mais ce n'était pas ce qui faisait de moi un dieu. Quand je me rendis compte de tout cela. Je me sentais apaiser tout en étant toujours en colère.
« Laissez nous et oubliez. »
C'était des ordres simples mais qui ne pouvaient pas être discuter. Je ne pensais pas que dans le personnel médical il y avait d'autres dieux donc j'étais plutôt tranquille. Mais si je pouvais de nouveau avoir mes pouvoirs peut être que je pourrais retrouver le mont Olympe plus rapidement que prévu mais en avais-je vraiment envie au final ? Je me fis rappeler à l'ordre par Maléfique qui me posa une question l'air de rien.
« Enfin, assez parler de moi, as-tu trouvé ton précieux Graal ? »
C'était une question très épineuse. Le Graal... J'avais toujours pensé que c'était un objet et maintenant je me mettais à penser qu'il s'agissait d'une personne, d'une personne qui me haïssait et qui de ce fait ne pourrait jamais vouloir me libérer.
« Je pensais l'avoir trouvé mais pour la protéger j'ai du partir. »
Qui voudrait de toutes les façons libérer un dieu grecque et encore plus le dieu de la guerre. Je savais que si Elizabeth connaissait ma véritable identité elle aurait encore plus de raison de me détester et pourtant je ne voulais rien lui cacher. Je soupirais puis je rattrapais ma canne.
« J'étouffe ici. Sortons. »
Il n'y avait pas matière à discuter. J'allais sortir avec ou sans elle.