Vendredi. C’était mon jour. Arsène ne devrait pas se manifester, parce que c’était à mon tour d’avoir pleinement possession de notre corps. Nous avions établi une sorte d’emploi du temps pour nous répartir les jours où chacune avait le droit de contrôler notre enveloppe corporelle. Tu as quatre jours, et moi, j’en ai que trois. C’est moi la personnalité première, alors c’était normal que ça soit moi qui aie quatre jour. Mais avec toi, on s’ennuie. Il y avait des fois où j’adorais Arsène, mais des fois, il y avait des jours où je n’avais plus envie de l’entendre. Elle faisait tout pour me protéger, pour faire en sorte que je vive mieux, mais nous n’avions pas la même opinion sur les activités que nous pouvions faire… Quoi ? Mon emploi chez Madame Kramers ne te plait pas ? Non ! Et tu le sais ! Le fait de danser à moitié nue devant un grand public n’était pas du tout mon genre… C’était horrible… D’être ainsi regarder comme un morceau de viande. Je ne voyais pas ce qu’Arsène aimait là dedans. A Camelot, lorsqu’elle dansait pour le ballet, je pouvais comprendre qu’elle aimait être admirée. Mais là, on la regardait parce qu’elle était simplement jolie. Et je suis douée aussi ! Je danse très bien ! Je ne pouvais pas nier que « ma sœur » dansait très bien. Elle était très précise dans ce qu’elle faisait, elle vivait à travers ses pas, emportait tout son public avec elle. Comme moi quand je chantais…
D’ailleurs, c’était la fin de la journée et j’étais partie en forêt pour m’isoler un peu. J’étais arrivée depuis peu dans son monde et beaucoup de choses me dépassaient. Je ne comprenais pas tout ce qui m’entourait et ça avait quelque chose d’angoissant parce que je ne contrôlais rien. On m’expliquait plein de choses, mais ça faisait trop d’informations d’un coup. Alors j’avais décidé de m’éloigner un peu de la ville pour me retrouver un peu avec moi-même. Et avec moi. Comment l’oublier ? Si ‘étais là, elle était forcément avec moi. Elle était toujours là. Jamais l’une sans l’autre, même dans les moments les plus… Intimes. Quand elle fricotait avec la gente masculine, j’étais obligée d’être là… Chassant ces désagréables pensées, je m’enfonçais un peu dans le bois. Sans trop m’éloigner non plus. Me connaissant, je savais que je finirais par me perdre si je m’aventurais trop loin. Ça me rappelait la fois où j’avais fui avec Arsène et que nous avions rencontré Killian Jones. Perdues, il nous avait ramenées à la maison. C’était un bon souvenir.
Arrivée dans un petit coin qui était plutôt sympa. Je m’assis entre les racines d’un arbre. Le sol était bien froid… Mais je ne me voyais pas rester debout. Tu aurais dû prendre quelque chose pour le poser sur le sol. On a froid au cul maintenant. Tu es mal polie… Tu est vulgaire et tu aurais pu me le dire avant ! Et ça la faisait rire en plus… Tant pis, à force d’être assise, j’allais bien finir par me réchauffer non ? Au pire, je rentrerais à la maison. Je sortis de mon sac quelques feuilles, des partitions. Il y avait tellement de musique dans ce monde ! Il y avait plein de choses à chanter, plein de musiques à découvrir. C’était un véritable ravissement. Je pris une partition et me mis à chanter. Pensant que j’étais toute suele…
-“I heard that you're settled down That you found a girl and you're married now. I heard that your dreams came true. Guess she gave you things I didn't give to you. Old friend, why are you so shy? Ain't like you to hold back or hide from the light. I hate to turn up out of the blue uninvited But I couldn't stay away, I couldn't fight it. I had hoped you'd see my face and that you'd be reminded That for me it isn't over. Never mind, I'll find someone like you I wish nothing but the best for you too Don't forget me, I beg I'll remember you said, "Sometimes it lasts in love but sometimes it hurts instead, Sometimes it lasts in love but sometimes it hurts instead" You know how the time flies Only yesterday was the time of our lives We were born and raised In a summer haze Bound by the surprise of our glory days I hate to turn up out of the blue uninvited But I couldn't stay away, I couldn't fight it. I'd hoped you'd see my face and that you'd be reminded That for me it isn't over. Never mind, I'll find someone like you I wish nothing but the best for you two Don't forget me, I beg, I remember you said Sometimes it lasts in love, but sometimes it hurts instead, yeah Nothing compares No worries or cares Regrets and mistakes They are memories made. Who would have known how bittersweet this would taste? Never mind, I'll find someone like you I wish nothing but the best for you Don't forget me, I beg I'll remember you said, "Sometimes it lasts in love but sometimes it hurts instead". Never mind, I'll find someone like you I wish nothing but the best for you too Don't forget me, I beg I'll remember you said, "Sometimes it lasts in love but sometimes it hurts instead, Sometimes it lasts in love but sometimes it hurts instead."
Pas d’informatique, pas de père à surveiller, rien à l’horizon. Bien. Ilan savait ce que ça signifiait : chercher le moyen de pouvoir obtenir de la magie. Ses recherches n’étaient guère fructueuses, et il semblait évident que ça l’agaçait à force. Parfois, Diaval avait des bonnes idées, mais le corbeau n’avait pas encore servi à grand-chose. Encore moins en ce moment. Du coup, Ilan devait chercher de lui-même. Et il se fit toute une réflexion. Dans la forêt, il y avait sûrement des gens louches – enfin, plutôt des capables de magies pas forcément louches -, ou des personnages de conte, non ? Peut-être que là, il trouverait ce dont il avait besoin. Décidé, prêt à y aller, il se dirigea dans celle-ci, s’enfonçant sans crainte. Après tout, il avait un sens de l’orientation suffisant pour savoir où il allait. Du coup, ouais. Ça ne l’effrayait pas.
Souriant presque un peu, Ilan faisait néanmoins attention. Après tout, il observait, écoutait, ses sens étaient dynamiques, parce qu’à la moindre chose intéressante, il pourrait peut-être obtenir une information croustillante, un moyen d’atteindre son but rêvé. Resserrant un peu la fermeture éclair de son hoodie gris foncé, il plongea ses mains dans ses poches, et avança doucement. La forêt était un terrain plutôt abordable, aussi le garçon n’avait-il aucune difficulté à marcher. Après, il comptait s’avancer plus. Au pire, ça resterait une forêt. Il ignorait s’il y avait un piège dedans, mais voilà.
Avançant lentement, ce fut-là, qu’il entendit la voix. C’était une jolie voix. Douce. Presque mélancolique, au vu de la chanson qu’elle chantait. Ilan ne savait pas si ça saurait lui servir, mais il aimait bien écouter. Il ne bougea même plus, à cause de ça. Il laissa ses oreilles profiter de l’instant. Plutôt mélomane, bien que ça ne soit pas tant prononcé – il ne chantait pas, ne jouait pas d’instrument, aimait surtout écouter de la musique, Ilan aimait bien.
Après, il n’était pas stupide. Il savait que parfois les gens n’aimaient pas qu’on les écoute chanter. C’était un fait indéniable. Lui-même n’aimait pas trop qu’on l’entende, quand ça lui arrivait de pousser la chansonnette… Pourtant Ilan s’approcha quand même de la voix. Celle-ci porta l’apparence d’une jolie blonde, à la belle frimousse, et à l’air plutôt doux.
S’approchant d’elle, il se dévoila alors. La chanson se terminait à peine. Ilan se permit d’applaudir :
- C’était chouette ! Tu as une jolie voix, vraiment.
Et voilà que le garçon souriait gentiment. Il n’avait pas peur d’aborder la personne, bien qu’il craignait juste, qu’elle, ne le prenne pas très bien.
Avoir besoin d’un instant à soi. S’isoler du monde pour se retrouver avec soi-même. Enfin presque. Parce que je n’étai jamais toute seule, il y avait toujours Arsène avec moi. Mais je m’y étais faite. Elle était avec moi depuis mes neufs ans. Une étrange rencontre, qui avait fait que nous étions inséparables aujourd’hui. Même s’il m’arrivait régulièrement de me plaindre d’elle, il était à présent impossible que je me passe d’elle. Arsène me protégeait toujours, elle m’aidait à avancer et à faire face aux obstacles que je rencontrais. Il était juste dommage que je ne pouvais pas avoir de moment à moi, rien qu’ à moi. Elle était toujours là à faire des remarques, à me contredire… C’était sans doute toujours comme ça entre sœurs.
J’avais décidée de me rendre en forêt pour fuir la population. Sans trop m’y enfoncer quand même, je m’installais contre arbre, assise par terre malgré la fraicheur du sol. J’allais finir par m’accommoder aux températures froides de l’hiver. Arsène me donnait quelques conseils un peu tardifs pour rester au chaud. Tant pis, je ferais avec et je le saurais pour la prochaine fois. Tranquillement, je sortis quelques partitions, des feuilles de chants pour m’entraîner un peu, et chanter pour le plaisir. C’était ma façon de me défouler, d’extérioriser toute ma frustration. J’avais quitté Guillaume pour venir dans ce monde, et ça me faisait de la peine. Je voulais le retrouver. Mais sans l’accord de mon père, ça allait être impossible de retourner dans le monde des contes. Peut-être que c’est lui qui viendra jusqu’ici. Peut-être… Nous ne pouvions qu’espérer.
Ce fut donc avec un certain plaisir que je me mis à chanter une chanson de ce monde, pleine de mélancolie… Elle correspondait un peu à mes états d’âme. J’avais choisi d’interpréter Someone Like You d’Adèle. Chantant à plein poumons, avec tout mon cœur et toute mon âme, je ne pensais pas que quelqu’un m’entendrait. Avec le froid, je pensais que tout le monde avait choisi de rester au chaud à la maison. Mais quand je finis la mélodie, j’entendis quelqu’un s’approcher. Je me tournais et vis un jeune homme qui applaudissait. Je me levais, parce que la politesse de mon monde l’exigeais, et à cause de la surprise d’avoir été vue entrain de chanter toute seule. Doucement, c’est un jeune homme… Il n’a pas l’air méchant.
- Oh… Euh… Oui. N’importe qui peut écouter… J’ai chanté pour la chorale de Noël. Le fait que je chante n’est pas un secret. Répondis-je avec un petit sourire.
Et la politesse Antonia ? On dit merci quand quelqu’un nous fait un compliment. Oui, je sais ! Mais il m’a surprise ! Laisse-moi le temps de parler. Je souris amicalement à l’inconnu et ramassais mes feuilles tombées par terre quand je m’étais levée.
- Merci pour le compliment. C’est gentil.
C’est vrai qu’il avait l’air gentil ce jeune homme. Je me demandais ce qu’il faisait dehors par ce temps, mais il avait l’air sympathique. Arrivée depuis peu à Storybrooke, je ne connaissais pas encore tout le monde. Il était sans doute temps de faire un peu connaissance avec tout ce beau monde au lieu de m’enfuir dans la forêt comme ça.
Ilan fut rassuré d’entendre la demoiselle lui dire que s’il voulait il pouvait écouter donc que ce n’était pas privé. Il l’entendit parler de la chorale de noël et n’était pas sûr de se rappeler l’avoir entendu, et encore moins vus. Il n’en gardait aucun souvenir. Il fallait dire que malgré tout, Noël était resté difficile. Toujours et encore à cause de son père.
Elle le remercia ensuite pour le compliment, ce qui fit sourire le garçon. Il se savait gentil de base. Donc ça n’était pas un problème. Et la voix de la blonde était vraiment agréable à entendre alors… Il l’observa d’ailleurs, maintenant qu’elle était levée. Elle devait avoir son âge. Etait-elle un personnage de conte ? Ilan n’en savait rien du tout. Toujours est-il, qu’elle était plutôt jolie, et qu’elle semblait assez sympathique.
- Moi c’est Ilan. Enchanté Antonia.
Continuant de sourire, il s’approcha lentement d’elle.
- Tu chantes souvent alors, si tu es à la chorale ?
C’était une question comme une autre, mais il semblait évident que le jeune homme désirait faire connaissance. Après tout, Antonia ne semblait pas contre ce fait, sinon elle ne lui aurait pas répondu de façon aussi positive.
- En tout cas, je te souhaite de continuer à ne pas cacher ta voix, parce que c’était franchement sympa. Tu as des registres que tu préfères ?
Ilan n’y connaissait pas grand-chose en musique. A vrai dire, même s’il était très intelligent, il n’avait jamais appris le solfège ou a joué d’un instrument, et ça ne l’avait pas passionné. Il aimait écouter de la musique par contre. Notamment quand il venait à coder certains programmes. Ca lui permettait de mieux se concentrer. Lui qui s’éparpillait parfois beaucoup trop, réfléchissant, trop, et bien rapidement.
- C’était une chanson d’Adèle, là, non ?
Il demandait, vu qu’il n’était pas sûr. Après il préférait écouter du rock à de la pop. Se rendant compte qu’il avait peut être posé pas mal de questions, Ilan eut un petit rire, léger, un brin nerveux. Il ne voulait pas la noyer non plus :
- Je suis assez curieux, désolé.
Si ça se trouve, ce n’était pas dans les plans de la jeune femme de parler autant. Si ça se trouve elle aurait aimé juste chanter en toute tranquilité même avec un spectateur. Ilan espéra ne pas l’avoir trop dérangé, du coup.
Il n’y avait pas de mal à m’entendre chanter. Comme il n’y avait pas mal de voir Arsène danser. Au contraire, on aimait bien partager nos talents et faire plaisir aux autres. Je ne cherche pas à faire plaisir aux autres, je me faisais plaisir avant tout. J’aime entendre les applaudissements et être admirée. Ma sœur, toujours fidèle à elle-même. Le fait était que nous n’interdisions personnes de nous écouter ou de nous regarder. Et je devais avouer que ça faisait plaisir de recevoir des compliments. Mon père nous en faisait rarement. Peut-être était ce par habitude, qu’il connaissait bien notre don en chant et en danse. Ou peut-être qu’il s’en fout royalement ? S’il s’en moquait vraiment, il ne nous laisserait pas prendre des cours. Quand on est en cours, il ne nous a pas dans ses pattes, et il est content. Arrête… Notre père était toujours un sujet de tension entre nous, même dans ce monde… Je préférais me concentrer sur Ilan.
Il avait l’air sympathique, gentil. Ça me faisait plaisir de rencontrer du monde, surtout que je ne connaissais pas grand-chose à cette ville. Je commençais à m’habituer, mais je ne comprenais pas encore tout. Mais Regina nous avait dit de faire attention, tout le monde ne faisait pas parti du « monde des contes », et nous ne devions pas révéler d’où nous venions à des étrangers. Mais comment savoir qui venait d’où ? J’essaierais de faire attention. Et je t’aiderais à rattraper si tu dis quelque chose qui ne faut pas…
- Je suis enchantée aussi.
J’étais tout sourire. Contente de voir qu’on s’intéressait un peu à moi, qu’on voulait apprendre à me connaitre.
- J’ai juste aidé pour la chorale de noël, mais je n’y participe plus. Ça ne m’empêche pas de chanter tous les jours. J’étudie chant et danse.
A Storybrooke, nous avions dû trouver des occupations, alors nous étudions à distance. Nous ne pouvions pas quitter la ville, mais je voulais quand même continuer de travailler le chant, et même l’histoire du chant. Ce n’était pas simple de tout travailler à distance, même si nous ne recevions tout par « mail », que nous pouvions tout partager sur des « plates formes de partage », ça ne valait pas le présentiel. En plus, je ne gérais pas du tout l’informatique, c’était quelque chose qui me semblait vraiment très, très, très compliqué.
Ma voix avait l’air d’avoir beaucoup plus à Ilan, ce qui me faisait vraiment plaisir. Tout le monde aime ta voix Antonia, ce n’est pas nouveau… Hoffmann disait que tu as une voix d’ange… Fais attention, tu vas finir par devenir une diva à réagir ainsi à tous les compliments. Quoi ? Je n’ai pas le droit d’être contente ? Laisse-moi un peu tranquille.
- J’espère pouvoir continuer encore longtemps. Euh… ça ne fait que quelques mois que je m’intéresse aux chansons populaires… Sinon, avant d’arriver à Storybrooke, je ne chantais que pour l’église… Je cherche encore les registres qui me plaisent. J’écoute un peu tout de tout pour l’instant, tant que ça reste assez doux.
Tout ce qui avait un lien avec le rock, le métal, me dépassaient complètement. J’avais l’habitude du calme et de la douceur, des chants très solennels, des chants pour la communauté et pour l’église. Chanter réellement pour moi-même était tout nouveau. Le plus personnel que j’avais fait, c’était pour Guillaume, j’aimais changer pour lui…
- Oui, c’était Someone Like you d’Adèle, tu as bien reconnu. Répondis-je en souriant.
On aurait peut-être pu faire un jeu, devenir les chansons que je chantais. Quoi que ce n’était peut-être pas très drôle… Peut-être plus tard, ou un autre jour si on se revoyait. Soudain, il semblait gêner. Il s’excusa pour sa curiosité.
- Ce n’est pas grave. Tu fais quoi toi ? Tu travailles ou tu étudies aussi ?
Je voulais aussi apprendre à le connaître, savoir ce qu’il faisait de ses journées. C’était le but de faire connaissance non ? Les rencontres, c’était fait pour apprendre à se connaitre. Fais attention à ne pas être trop intrusive.
- Tu es à Storybrooke depuis longtemps ?
luckyred.
Dernière édition par Antonia Arsène Frollo le Mer 21 Fév - 21:23, édité 1 fois
Ilan écoutait la demoiselle parler, raconter pour la chorale de noël, l’imaginer chanter là-bas. Il se laissa à sourire en l’entendant dire qu’elle chantait tous les jours. C’était plutôt chouette. Et il se laissa aussi imaginer à quoi ressemblerait Antonia qui dansait. Au vu de sa carrure ça devait être gracieux. Surtout si elle avait l’expérience qui allait avec.
Il l’écouta parler des chansons populaires et quand la demoiselle parla de son arrivée à Storybrooke il leva un sourcil. Si Antonia ne chantait que pour l’église, était-ce parce qu’elle vivait dans un village perdu au fin fond du joli nulle part, ou alors… Etait-elle un personnage de conte ? Forcément, c’était toujours la question qu’il fallait se poser ici. Même si en vérité plus de la moitié de la population venait clairement des contes.
Ilan retint qu’elle aimait les musiques douces, et repensa à une qu’il appréciait plutôt. Lui, qui écoutait de tout niveau musique. Bon d’accord, surtout du rock, mais il lui arrivait d’écouter des musiques différentes, ou plus douces, justement.
- Oh, est-ce que tu connais Riverside d’Agnes Obel ? C’est assez mélancolique.
Après à voir si cela allait à la voix de la demoiselle. La voix d’Obel et d’Adele n’étaient pas exactement pareille, bien qu’il y ait cette petite chose langoureuse qui vivait dans leur chant. En tout cas, Ilan n’avait pas hésité un instant de proposer cette chanson à Antonia, parce qu’il s’en était rappelé sur le coup.
Et puis, pour le reste, il était plutôt content d’avoir reconnu la chanson d’Adele. Ce n’était pas une chanteuse qu’il écoutait tout le temps, mais de sûr, la radio l’avait assez passé pour qu’il la retienne.
- Je suis étudiant en informatique.
C’était vaste et ça suffisait pour que les gens imaginent tout et n’importe quoi. Mais préciser « je travaille dans la programmation où j’étudie comment utiliser le langage du Java, du PHP, du C++ et d’autres aux noms plus étranges comme le Python » aurait sûrement perdu la demoiselle. D’autant plus qu’il ne se contentait pas que d’apprendre ça…
- Je ne suis pas à Storybrooke depuis très longtemps… Avant j’étais à New York
Et avant encore il n’était même pas à New York.
- Et toi… ? Pour que tu chantes pour l’église… J’imagine que tu n’étais pas à New York.
Il eut un petit sourire. Il espérait que sa phrase ne soit pas trop blessante, ou insultante, vu que ce n’était pas vraiment son but.
- Sinon… Sur mon téléphone j’ai des musiques sympas… Je sais pas lesquelles sont douces, mais si ça t’intéresse…
Après tout, Ilan était loin de se contenter d’avoir juste Riverside.
Après quelques échanges assez basiques et simples, nous avions fini par aborder le sujet de la musique. C’était quelque chose que j’aimais beaucoup, le chant me permettait de m’évader, d’oublier qui j’étais et d’oublier mes problèmes. Et je suis un problème ? Bien sûr que non… Ce n’est pas ce que j’ai dit. Ne pas être avec Hoffmann est un problème, ne pas comprendre toute la technologie qui nous entoure est aussi un problème… On va finir par s’y faire. Heureusement que Lexie nous aide à nous adapter. Le petit Ilan pourrait aussi nous aider peut-être ? Je sais ce que tu as derrière la tête, c’est NON ! Arrête avec ça ! C’est hors de questions ! Oh ! Je n’ai rien dit, c’est toi qui a l’esprit mal tourné ! Même si on partageait le même corps, Arsène et moi étions vraiment très différentes… On n’avait pas les mêmes centres d’intérêts, et on aimait pas les mêmes activités dirons-nous… Je préférais me concentrer sur la musique.
- Non, je ne connais pas. J’essayerai d’écouter. Répondis-je en souriant.
Depuis que j’étais arrivée à Storybrooke, j’avais envie de tout découvrir, de tout comprendre, surtout quand ça concernait la musique. J’écoutais ce qui passait à la radio, ou ce que j’entendais au conservatoire. Mais je ne savais pas trop comment trouver de nouveaux chants à exploiter. Le monde de la musique était tellement vaste dans ce monde, il y en avait pour tous les goûts, plein de genres différents ! C’était passionnant.
Par contre, quand Ilan m’expliqua qu’il était étudiant en informatique, je le regardais avec des yeux ronds J’avais tellement de mal avec ça, ça me semblait être un monde complètement à part. Quand j’arrivais à envoyer un mail, c’était déjà un miracle !
- Tu crois que tu pourrais m’aider avec l’informatique… ? Je n’y comprends rien, c’est tellement compliqué !
J’étudiais à distance, je recevais des documents par courrier mais aussi par mail, il m’arrivait de prendre plusieurs heures avec de réussir à télécharger un ficher, de le décompresser ou je ne savais pas quoi, et de l’ouvrir ensuite… Si quelqu’un pouvait m’aider avec tout ça, j’étais preneuse ! Smartphone, tablette, ordinateur, c’était un monde complètement étranger pour moi, mais j’essayais d’apprivoiser tout ça… Tu ne me laisses pas t’aider aussi… La dernière fois, tu as supprimé toutes les données !
Nous essayions ensuite de faire connaissance, pour comprendre d’où nous venions. Il venait d’une grande ville américaine. Ça serait chouette de pouvoir voyager, mais si j’avais bien compris, si je quittais Storybrooke, j’allais tout oublier de ma véritable vie. Alors je préférais ne pas prendre de risque, autant rester ici et voyager à travers les livres et les images trouvées sur internet (quand j’arrivais à utiliser cette chose là).
- Ah d’accord, c’est très différent de Storybrooke. Oh, je viens d’une ville médiévale des Royaume-Unis. Répondis-je en souriant.
C’était l’histoire que j’inventais. Dans ce monde, Camelot était un monde qui n’existait pas, qui venait des légendes arthuriennes dont l’action se passaient dans au Royaume-Unis. Alors on en était arrivé à cette histoire avec mon père. Ou tu prends le risque de lui parler de Camelot… Et tu lui dis qu’on vient du monde des contes… Non !
- Oh oui ! Je veux bien que tu me fasses découvrir tout ça ! Enfin, ce que tu as.
C’était formidable de faire ce genre de rencontre. Découvrir plein de choses ! De la musique en plus !
- Enfin, si tu as du temps à m’accorder ? Tu voulais peut-être faire quelque chose en forêt avant de me rencontrer ?
Je ne voulais pas le déranger, ou lui faire perdre son temps. Il avait peut-être un but précis en venant ici… Mais il me le dirait si ça posait problème, nous pourrions au pire, nous revoir un autre jour quand il serait moins occupée. Ou sinon, nous continuerons aujourd’hui si ça ne l’embêtait pas.
A la proposition de la demoiselle, Ilan eut un sourire léger. Ce n’était pas la première fois à lui demander des conseils informatiques…A vrai dire il avait bien remarqué qu’à Storybrooke, la technologie n’était pas fort avancé, et que les seuls ordis qu’on pouvait trouver était juste dans les lieux de service comme le poste de police ou ce genre de chose. En même temps s’ils avaient été coincés vingt-huit ans dans la même époque, ça n’avait rien de surprenant. Mais c’était avec plaisir qu’Ilan acceptait de l’aider. Il aimait l’informatique suffisamment pour essayer de guider les gens dessus.
- Avec plaisir ! Ce n’est pas si compliqué, il faut juste comprendre l’effet du virtuel.
Chose qu’Ilan avait maitrisé assez rapidement en vérité, quand il était retourné à New York. Mais déjà pendant la seconde guerre mondiale, le garçon se passionnait de science-fiction, et au pays imaginaire, même s’il n’en avait pas l’occasion, il avait fait grandir un tout petit peu cette passion, avant d’être ébaroui par toutes les grandes évolutions quand il était alors retourné au monde réel. Ilan entendit ensuite la demoiselle, Antonia, dire qu’elle venait du royaume uni. Une ville médiévale ? Ca semblait intéressant, mais Ilan se demanda un instant si c’était une ville médiévale du royaume des contes plutôt ou pas… Seulement, ça, il ne le précisa pas.
Quand Antonia fut ravie de pouvoir écouter les musiques d’Ilan, le garçon songea qu’ils en auraient pour un moment, avec tout ce qu’il avait à lui montrer entre l’informatique et la musique. Mais se faire des amis de façon complètement hasardeuse dans la forêt était un fait qui lui faisait plaisir en vérité. Vraiment. Il trouvait ça intéressant. Et Antonia semblait réellement gentille. C’était plaisant.
- Pas du tout. En vrai j’étais dans la forêt pour me changer les idées.
Et ça avait pour le moment remarquablement réussi vu qu’il pensait surtout à ce qu’il allait montrer à la demoiselle à présent. Il lui fit un grand sourire et lui montra le chemin qu’il avait prit pour arriver jusque là :
- On peut continuer à vaquer dans la forêt pour la musique, ou aller chez moi pour l’informatique et la musique.
Il lui laissait le choix, après tout elle voulait peut être continuer de chanter elle. Et il ne la priverait pas de ça, bien au contraire.
- Sinon, je peux continuer de t’écouter chanter. Ca reste sympa aussi.
L’informatique… C’était un vaste domaine qui me dépassait complètement. Je n’y comprenais pas grand-chose… Pourtant, ce n’était pas faute d’essayer de tout maîtriser et de tout apprendre. Je n’osais pas demander de l’aide à mon père, il était toujours très occupé, alors je préférais le laisser tranquille. Dis surtout que tu as peur de lui, et que tu préfères ne rien lui demander… Arsène, toujours fidèle à elle-même, et elle détestait toujours autant notre père… Mais elle pouvait dire ce qu’elle voulait, je ne changerais pas d’avis. Notre père était quelqu’un de bien. Malgré tout, aujourd’hui, les choses se passaient plutôt bien et le juge n’était pas là, alors je pouvais profiter pleinement de ma rencontre avec Ilan qui accepta gentiment de m’aider avec mes soucis face à la technologie.
- Oh Merci ! C’est vraiment très gentil de ta part !
Fini les heures de galère à essayer d’extraire un fichier. Oh ! J’espère, ça serait formidable ! C’était franchement une bonne journée ! Un nouvel ami, et un gentil professeur d’informatique ! ça allait me changer des cours de musique et des cours de danse d’Arsène. J’étais persuadée qu’avec un ordinateur et internet, il était possible de faire énormément de choses ! A condition de savoir utiliser tout ça… un jour, je maîtriserais tout de ce monde. Tu veux tout maîtriser de ce monde, ou retrouver Hoffmann ? Retrouver Hoffmann, mais ne gâche pas cette bonne après midi avec des questions que fâchent, s’il te plait.
Nous fîmes un peu connaissance avant de parler musique. Mon sujet de prédilection. Il fallait avouer que c’était la chose que je connaissais bien. Enfin, avais bien connu. Dans ce monde, il y avait plein de choses à découvrir dans le domaine musical. Plein de genre, d’artistes différents ! C’était tellement différent des chants cérémonieux et sacrés de l’Eglise de Camelot ! J’étais tellement heureuse de découvrir tout ça. Et savoir qu’Ilan pouvait m’en apprendre davantage me ravissait pleinement.
- On peut se changer les idées à deux alors !M’exclamai-je tout sourire.
Un peu de compagnie, ça ne faisait de mal à personne, même si je n’étais jamais vraiment seule puisqu’Arsène était toujours là. Cependant, une autre compagnie était toujours aussi appréciable, surtout quand on pouvait partager des choses. J’espérais que mon comportement un peu médiéval n’allait pas trop le déranger. Je n’étais pas encore habituer aux coutumes de Storybrooke, et me faire inviter par un garçon chez lui, n’était clairement pas dans mes habitudes ! Arrête de faire ta prude ! Je suis bien allée chez Absolem ! Et on n’est pas morte. Je ne suis pas comme toi, et tu as fait des choses pas bien avec Absolem… Il peut s’en passer des choses aussi dans la forêt… Il fallait qu’elle se taise ! Je demanderais à mon père si j’avais l’autorisation d’aller chez Ilan une fois à la maison, sinon, je l’inviterais, ou on irait à la bibliothèque pour les cours d’informatique.
- Je te propose qu’on reste sur de la musique aujourd’hui en forêt. Même s’il fait froid, on a la chance d’avoir du Soleil aujourd’hui, autant en profiter non ? Et on pourrait se retrouver un autre jour pour les cours d’informatique ? Demandai-je, plutôt contente.
C’était ce que se faisaient des amis, non ? Ils se retrouvaient de temps en temps pour s’amuser, pour discuter, déjeuner ensemble même. On pourrait être de bons amis, il avait l’air très gentil et aimable. C’était quelqu’un qui m’était très agréable.
- Tu peux me faire écouter une chanson, et si on peut trouver les paroles, je te la chante ensuite ? Ou sinon, je chante une chanson et tu essayes de devenir ce que c’est ? Petit jeu de devinette musicale, ça peut-être sympa !
Il était possible de faire plein de choses en chantant ! Et rien ne me faisait plus plaisir que de chanter. J’avais besoin de peu pour être satisfaite d’une journée : juste un peu de musique. Une bonne rencontre, et j’étais aux anges !
- Et toi ? Tu chantes un peu ? Tu pourrais essayer de me faire deviner deux, trois petites choses aussi ! Enfin si tu veux, sinon tu me fais écouter les chansons de ton téléphone.
Très gentil était le mot. Mais c’est ce qu’Ilan était de toute évidence. Gentil. Au moins avait-il été bien éduqué, et même toutes ses années passées à côté d’un faux gamin psychopathe nommé Peter Pan n’auront pas terni sa bonté d’âme. Bien au contraire. Vu comment là-bas, au pays imaginaire, il s’occupait de certains enfants perdus qui semblaient plus jeunes. Antonia semblait ravie de pouvoir se changer les idées elle aussi, vu ce qu’elle sembla dire. Et de toute évidence, les deux semblaient bien s’entendre, donc il n’y aurait pas trop de problème à penser à pleins de choses sinon à ce qu’il ne faut pas. En sa compagnie, Ilan savait que ça serait bien. Il aimait ce genre de rencontre hasardeuse, mais que l’on sentait immédiatement que de toute évidence, tout se passerait bien.
Entendant la demoiselle blonde proposant de d’abord rester dans la forêt, il haussa les épaules. Ca lui allait aussi, de fait. Donc… Il approuvait en plus le fait de pouvoir profiter des quelques rayons de soleil présents, et réchauffant doucement son corps qui gelait dès qu’une poussée de vent faisait son apparition.
- Ca me va alors. Il faudra juste qu’on s’échange nos numéros
Parce que bon, Ilan n’allait pas retrouver Antonia comme ça, au milieu de Storybrooke. A moins que le destin ne décide de les relier à ce point. Mais le garçon en doutait. Alors, il savait qu’il faudrait bien trouver un moyen de se retrouver.
Pour le reste, il entendit Antonia lui proposer de lui faire écouter une chanson, et avec un sourire, hocha lentement la tête. Comme ça, il pourrait lui faire écouter Riverside. Et si elle lui chantait une chanson et qu’il devait deviner…Ca pourrait être amusant aussi, en vrai. Parce qu’Ilan pourrait même découvrir d’autres musiques que celle qu’il écoutait déjà !
- Oh oui, faire un blind test ! Ca peut être amusant. On peut faire les deux, de toute façon. L’un comme l’autre on pourra faire découvrir une musique de cette façon.
Sauf si l’autre connaîtra déjà la musique. Et Ilan était content. Avec ça, il pourrait faire chanter des chansons à la jolie voix d’Antonia. Il était sûr de trouver pleins de musiques qui lui allait bien. Il faudrait juste éviter le répertoire trop hard rock quasi métal voir métal tout court…
Quand Antonia l’interrogea sur le chant, il eut un léger rire avant de secouer la tête.
- Je n’ai jamais trop essayé de chanter ailleurs que sous la douche donc… Je ne sais pas vraiment. Mais si tu veux je pourrais faire mal à tes oreilles et te faire deviner des chansons oui. Ca pourrait être drôle de deviner une chanson avec mon peu de talent. Je m’amuse et fini par sortir mon téléphone et regarder tout ce qu’il contient.
- Je pense que pour aujourd’hui on peut faire le blind test alors. Mais je préfère que ça soit à toi de commencer, vu mon éventuel non talent de chant…