Le jour tant redouté était arrivé. Certes, cela ne changerait pas la finalité, Robin était mort et Regina le pleurait depuis des jours, mais l’enterrement concrétisait encore davantage le funeste événement. Chaque matin en ouvrant les yeux, madame le maire constatait que même dans son sommeil les larmes coulaient pour l’élu de son cœur, son grand et véritable Amour, son âme-sœur. Etait-ce humain de souffrir autant ? Pourquoi avait-il fallu qu’il périsse ? Pourquoi n’avait-elle pas insisté pour qu’il ne fasse pas cette folie ? Des tas de « pourquoi » qui resteraient à jamais sans réponse.
Toute la ville avait été conviée, Robin était aimé de la plupart des habitants de Storybrooke, et il n’y avait rien d’étonnant à cela. Regina avait une pensée émue pour les plus proches de Robin, son fils Roland, ce pauvre petit était désormais orphelin. Ses meilleurs amis, Petit Jean et Juliette, qui le connaissaient depuis d’innombrables années et qui étaient comme de la famille pour lui. Ces personnes-là à qui Regina avait fait du mal par le passé, directement ou indirectement. Elle avait bien du mal à les regarder en face en ce sombre jour.
C’était une journée pluvieuse, comme il y en avait beaucoup en cette saison à Storybrooke. Le cercueil vide était là, couvert de fleurs par endroits, prêt à être descendu en terre après que chacun ait rendu un dernier hommage au héros de Sherwood. Plusieurs des Joyeux Compagnons avaient déposé des flèches sur le couvercle du cercueil. Regina tenait dans ses mains gantées une lettre qu’elle avait rédigée pour Robin, après avoir recommencé un nombre incalculable de fois. Son regard était vide, posé sur cette caisse de bois qui ne renfermait aucun corps et qui serait mis en terre ici, non loin de son caveau, un emplacement soigneusement choisi.
Chacun à leur tour, les proches de Robin, ceux pour qui il avait compté, pouvaient, s’ils le souhaitaient, dire quelques mots en son honneur.
C'est un jour sombre pour Storybrooke, du moins pour une partie de la population. Depuis que je suis dans cette ville, j'ai découvert bien des choses et notamment la présence de mon cher Robin. Lui aussi avait fui la malédiction d'Ingrid avec certains de ses amis. Le hasard fait si bien les choses parfois. Je l'ai abandonné à Notthingam mais je me suis promis de ne pas en rester là avec lui. Celui qui a remis en cause mon autorité dans ce royaume, qui s'est opposé à moi. Si je n'avais pas dû partir je l'aurais détruit.
Cependant la vie est parfois si taquine. J'ai très vite appris que Robin vivait dans cette ville, il était même le compagnon de la mairesse. Comme quoi son amour pour Marianne lui est vite passé. Quel gâchis pour cette femme ... Mais pour un criminel notable s’amouracher de la méchante reine est une bonne idée. Cela lui donne une place confortable en ville, même si ce n'est pas ça qui le sauvera de moi.
Toutefois, je n'ai même pas eu à intervenir. Un soir des plus banals, quelques habitants, dont ce cher Robin, ont disparu, comme par magie ... ! Cette pensée me fait beaucoup rire. De ce fait, les têtes pensantes de la ville se sont mobilisées pour les retrouver. La ville était devenue orpheline de sa mairesse, et des autres créatures magiques - il n'y a pas d'autres mots pour les qualifier selon moi - qui peuplent cette ville.
La cité était devenue calme, nous étions en paix. Le pouvoir était juste devant moi. Le temps avait passé et les aventures de nos chers compatriotes semblaient se compliquer. Une partie des voyageurs étaient revenus mais d'autres étaient partis comme le shérif et le capitaine Crochet. Deux choses qui me faisaient encore plus plaisir. Mais la plus belle nouvelle que j'ai apprise, c'était la mort de Robin en enfers. Enfin ... Il ne pourra plus hanter mes jours, même si je n'ai pas assisté ou participé à cette mort, ce seul fait me remplit de joie.
Les derniers habitants finirent par rentrer à Storybrooke et un enterrement fut organisé. Je ne voulais pas manquer ça. Je voulais dire enfin adieu à ce misérable.
Tout le monde se morfond dans sa tristesse, tout le monde semble avoir oublié ses rancœurs passés. Quelle hypocrisie ... Dès que tout cela sera fini, ils vont tous reprendre leur petite guerre personnelle. Tous ces gens qui ne peuvent se supporter, qui se prennent par la main, se consolent, qui pleurnichent. C'est pathétique ...
Mais voir cette scène me rendait si heureux. Je me suis placé au fond de l'assemblée pour pouvoir observer ce spectacle. Régina Mills qui tente de rester digne face à cette "perte". Et tout le reste de sa famille tout aussi larmoyante ...
Quand à moi je me réjouis dans mon coin de cette "tragédie" si "horrible". Je ne peux empêcher d'esquisser un sourire lorsque je repense aux menaces de cet idiot lors de sa dernière incarcération à Notthingam. Je promets d'aller exécuter quelques pas de danse sur sa tombe, à la nuit tombée. Ce sera mon dernier hommage à ce grand homme, à ce héro comme ils disent!
Quand j’avais appris la mort de Robin, j’avais vraiment eu beaucoup de mal à penser qu’il s’agissait de la réalité. Sans lui, je serai morte plus d’une fois. J’avais échappé à une mort certaine grâce à lui et à ses joyeux compagnons. Il s’était occupé de moi quand j’étais encore dans le monde des Contes. Mais il n’était plus là. Je devais me montrer forte et ne pas pleurer devant ses proches. Je m’étais occupée de son fils pendant un bon moment et à présent, je m’entendais bien avec Régina malgré les différents que nous avons eu.
Vêtue d’une robe noire, je me dirigeais vers le cimetière. Le temps était triste et froid, un peu comme mon cœur. Une fois arrivée, je cherchais Régina du regard et me dirigea vers elle avec un petit sourire aux lèvres. Je la serrais dans mes bras et fit de même avec Roland et tous les autres qui avaient été proche de lui. Pour certains, ce n’était pas de l’amitié mais de la fidélité. Je sortais un mouchoir de mon sac et sécha les larmes que l’on aurait pu confondre avec des gouttes de pluie. C’était tellement injuste ! Pourquoi lui ? Personne ne méritait de mourir et encore moins dans ce genre de circonstance tragique.
La mort de Robin couplée à la nouvelle disparition de Romain, m'avait condamné à un mutisme morbide. La pluie s'était abattue sans remord ni aucune interruption sur la ville. Mon cœur était en miette et mon esprit plongé dans une solitude qui m'oppressait. Je ne mangeais plus, non pas par pur caprice, mais parce que tout ce que j'avalais été violement rejeté par mon estomac. J'étais l'ombre de moi-même, je nageais dans ma robe noire, j'avais considérablement maigri depuis ses quatre derniers jours. Je ne savais même pas comment je parvenais à marcher. Comme si cela ne suffisait pas j'avais la peu terni par le manque de sommeil et les cernes assombrissaient mon regard. J'avais tenté de cacher la misère derrière un birdcage en voile noire.
Rejoignant les Merry-Men, je voyais Dawn se poser sur un arbre proche du cercueil vide de mon meilleur ami. Une fois de plus je sentais un haut le cœur me saisir et je le retenais le cœur lourd. Je n'avais plus de larme à verser, j'étais aussi morte que lui.
La nouvelle m'avait été apprise par Regina elle-même et j'avais tout de suite compris que cette disparition allait provoquer beaucoup d'émois en ville. J'avais fait tout le nécessaire pour aider au maximum ma meilleure amie dans cette terrible épreuve. J'avais aussi essayé d'aider ma secrétaire Juliette qui semblait très affectée elle aussi par cette perte.
Soupirant devant mon miroir je me concentrais pour nouer le nœud de ma cravate. Mon costume noir était bien trop strict pour moi mais il ne pouvait en être autrement surtout en ce jour. Je me dépêchais de me finir de me préparer afin de me mettre en route.
Arrivé sur place, je vis au loin Regina entourée de ses enfants, les hommes de Robin était également présent ainsi qu'une bonne partie de la ville. Je croisais le regard de Regina et je lui souriais gentiment. Elle savait qu'elle pouvait compter sur moi même maintenant. Je restais un peu en retrait de la cérémonie, allumant au passage une cigarette. J'avais toujours détesté les enterrements et encore plus quand il s'agissait d'une de mes connaissances.
Même le ciel pleurait la perte de cet honnête homme visiblement et la pluie aida à cacher l'unique larme qui s'échappa de mes yeux.
Le jour J était arrivé. Comme je l'avais promis à Regina, j'étais présente pour l'enterrement de son ex-amant. J'arrivais en avance entourée par deux gardes du corps qui m'encadrait silencieusement, vêtue d'une robe noire, mes ondulations blondes encadrant mon visage. Rapidement je repérais Regina entourée par ses enfants et je me dirigeais vers elle. J'en avais que cure des autres, c'était Regina et CJ qui m'intéressait le plus. Je repérais à la gauche de Regina la troupe des Merry-Men tous solidaire comme d'ordinaire avec en leur centre la reine blanche qui avait une sale mine pour le coup.
Une fois arrivée à hauteur de Regina, je lui prenais la main avant de poser ma main sur l'épaule de CJ, puis de tapoter la tête d'Henry. La pluie battait son plein, et je me demandais automatiquement si c'était du fait de Juliette ou si c'était simplement la météo qui reflétait l'état d'esprit de la ville.
Ça y est ! C’était l’heure ! L’heure pour la famille Mills mais également pour toute la ville de Storybrooke de dire adieu officiellement à Robin. Vêtue d’une robe noire, de bas collant sombre et d’un manteau noir, la jeune fille avait laissé ses cheveux détachés. Elle avait accompagné sa mère et son frère au cimetière pour au revoir une dernière fois à cet homme qu’elle aurait tant aimé appeler « papa ». Il restera malgré tout son père de substituions, son papa de cœur et son plus grand héros. Toute la ville était présente. L’adolescente était allée voir les amis de l’archer pour les saluer avant de prendre sa place auprès de sa mère et de Henry lors de la cérémonie funéraire. Neilina les avait rejoints, prenant la main de Regina tout en posant l’autre sur l’épaule de CJ pour ensuite tapoter sur la tête de Henry.
La petite brune avait dans la poche de son manteau la lettre qu’elle avait écrite pour Robin. Les mots lui étaient venus très facilement bien qu’elle avait dû s’arrêter pour pleurer à plusieurs reprises avant de finir enfin cette lettre d’adieu. Une lettre où c’était la seule qu’elle lui écrivait et où elle l’appelait papa à la fin. Elle alla prendre une flèche que les Joyeux compagnons avaient mis de côté pour ceux qui le désiraient et posa la sienne sur le cercueil vide. La gamine ne put retenir plus longtemps ses larmes. C’était trop dur pour elle malgré ses efforts. Cela faisait à peine plus de six mois qu’elle avait enterré le dernier membre de sa famille qu’aujourd’hui, elle enterrait un autre membre : son grand-père biologique et ici son père adoptif.
- Au revoir mon papa de cœur ! dit-elle entre deux sanglots.
Elle retourna auprès de sa mère, son frère et sa marraine de cœur, se réfugiant dans les bras de sa mère mais les larmes continuant de couler le long de ses joues bien malgré elle.
acidbrain
Jefferson Stewart
Storybrookian
♕ Lieu : Perdu dans ma tête, mais mon corps doit être dans la Forêt Enchantée
Il n’était un secret pour personne que je haïssais Regina. Comment pourrait-il en être autrement ? C’était à cause d’elle que je m’étais retrouvée dans les griffes de Cora et que j’avais tant perdu. Je portais encore les marques de mon emprisonnement dans le Royaume Rouge, autant physiquement que mentalement et je ne pensais pas que je pourrais lui pardonner. Nous avions décidé d’une trêve, pour le bien de Storybrooke, mais cela ne voulait pas dire que j’oubliais ce qu’elle avait fait. Je voyais bien qu’elle tentait de se racheter auprès des habitants et le fait qu’elle m’ait présenté ses excuses jouait en sa faveur, mais mes blessures encore vives et lancinantes m’aveuglaient à tout pardon.
Cependant, quand j’entendis parler de la mort de Robin de Locksley, je ne pus m’empêcher d’éprouver un élan de compassion à l’égard de Regina. J’étais bien sûr affligé par la disparition d’un homme pour lequel j’avais un infini respect, mais j’avais vu le désespoir de la Reine après la mort de son premier grand amour, tant d’années auparavant ; je savais ce que la mort de ma femme avait provoqué chez moi. Je me souvenais de mon chagrin, de ma culpabilité, de ce désespoir que seul l’amour de ma fille avait pu lever en partie.
Je quittai donc mon manoir, vêtu de noir de pied en cap, et me rendis au cimetière. Toute la ville était là, rassemblée en petits groupes, rassemblée dans le chagrin pour honorer un héros tombé au combat. Je dus conjurer toute ma volonté pour me joindre à eux, plaçant une sorte de mur entre eux et moi, car j’avais bien assez de ma propre douleur, celle que je porterais toujours en moi.
Puis mon regard se posa sur les Merry Men et j’aperçus Juliette qui semblait complètement abattue. Ma pauvre amie…
acidbrain
We aren't contractually tied down to rationality! There is no sanity clause! So when you find yourself locked onto an unpleasant train of thought, heading for the places in your past where the screaming is unbearable, remember there's always madness. Madness is the emergency exit… you can just step outside, and close the door on all those dreadful things that happened. You can lock them away… forever. BANGERZ
J'observais de loin. La ville entière semblait être rassemblée en ce jour pour honorer la mémoire de ce frère que je n'avais pas connu. Au nombre de personnes que sa disparition laissait éplorées, je pouvais être certaine qu'il avait été un homme bon. Il n'y avait pas que le respect poli d'une mémoire gravé sur les visages, il y avait une sincère émotion et un profond désarroi. Tous s'étaient vêtus avec soin quand, moi, je n'avais aucun atour particulier à arborer. J'avais tressé la coiffure de deuil typique de ma région, c'était tout ce que j'avais pu faire. Tout comme à présent : je ne pouvais faire plus que d'observer, en lisière du chemin, observant le cimetière sans parvenir à bouger. La gorge et le coeur serrés d'émotions, mais les yeux secs. Parce que c'était là un torrent que je ne pourrais contenir, si je le libérais...
J'avais appris la mort de Robin des Bois avec choc. De toutes les personnes qui étaient parties dans les Enfers, je n'aurais pas imaginé que Robin soit celui qui pourrait y rester et pourtant. Et aujourd'hui, trop de proches étaient en deuil. Henry en premier lieu. J'étais peinée, pour lui et pour Regina et CJ. Je n'étais pas très proche de l'homme des bois. Je n'avais que brièvement échangé avec lui depuis qu'il s'était mis en couple avec Regina et j'avais appris avec un temps de retard qu'il avait quitté l'ex méchante Reine, mais sa mort avait fait souffrir des gens à qui je tenais et je ne pouvais qu'être triste et tout faire pour être présente au mieux pour eux. Cela commençait par être là pour le dernier au revoir. Pas tellement pour, moi, lui dire au revoir, mais pour soutenir mon fils et sa mère dans cet adieu.
Je restais en retrait, contrairement aux proches de Robin, présente, mais invisible, observant un peu autour. La peine sincère des uns me peinait. La fausseté d'autre me mettait en colère. J'avais toujours été doué pour lire les gens. J'avais ce super pouvoir de savoir quand on me mentait. Je savais aussi lire les attitudes. Voir la fausse compassion, l'éclair de réjouissante caché derrière le masque soigneusement travaillé du regret. Tous n'étaient pas ici avec de sincères intentions, mais ce n'était pas le moment de le signaler. Ces gens pour qui il avait réellement compté méritaient le droit de faire leur deuil et de ne penser qu'à leur douleur et eux-mêmes, même un court instant...
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Jeu 22 Fév - 20:53
