Suite à un abordage qui ne s’était pas très bien passé, le Revenge avait besoin de quelques réparations. Ça faisait plusieurs jours que nous avions posé à terre pour laisser le navire aux mains de menuisiers expérimentés afin que nous puissions le remettre à flots. En attendant, chacun vaquait à ses occupations tout en vaillant à bien ravitailler notre bâtiment. Je devais avouer que je m’ennuyais, il n’y avait pas grand-chose à faire, et j’avais déjà fait le tour de la ville portuaire, Jack ne voulait pas que j’aille plus loin, de peur que je m’attire des ennuis et qu’il soit trop loin pour être informer de mes bêtises pour me sauver. Je ne m’attirais pas toujours des ennuis ! Il exagérait quand même. Je m’étais beaucoup améliorer en matière de vol, je ne me faisais plus prendre, quand ça arrivait, j’arrivais toujours à m’en sortir et à tirer mon épingle du jeu. La preuve, j’étais encore membre de l’équipage du célèbre Calico Jack, je méritais mon salaire comme tous les autres hommes, je faisais parfois même mieux qu’eux ! Que demander de plus ? J’étais une véritable pirate, une grande voleuse et tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes ! Sauf que… je m’ennuyais.
Jack traitait avec le tavernier du port afin de ramener du rhum sur le navire, en attendant, je me baladais – encore – en ville. Il y avait pas mal de petites boutiques. Certaines vendaient des livres, d’autres du tissus, encore d’autres de la nourriture. Hm… C’était que j’avais un petit creux en fait ! Je passais près d’un marchand de fruit, et avec la plus grande des discrétions, je m’emparai d’une pomme. Plus loin dans la rue, une fois que j’étais hors de portée de vue du vendeur que j’avais volé, je mordais joyeusement dans le fruit défendu. C’est mal de voler… Surtout quand on a une bourse pleine de pièce… Mais c’est vraiment plus drôle comme ça, et ça occupe un peu mon esprit qui avait besoin d’une occupation.
Bon, la pomme c’est vraiment trop facile à dérober. J’avais besoin d’un défi de taille ! ça m’occuperait plus longtemps, et ça m’empêcherait de m’ennuyer ! Continuant ma petite balade, je cherchais l’objet dont j’allais m’emparer. Qu’est ce qui avait assez de valeur, et qui valait assez la peine de se mettre en danger… ? Un bijou ? Pourquoi pas. Il y en avait plein sur le Revenge, mais j’en avais volé encore de mes propres mains. Je regardais autour de moi… Il y avait une dame assez grassouillette qui portait une sublime parure de pierres précieuses. Il y avait des pierres bleues et vertes, le tout était sans doute monté sur de l’or blanc. C’était plutôt joli ! Quoique trop encombrant pour moi. Ça ferait quelque chose de pas mal à échanger contre des pièces d’or par contre. On ne manquait jamais de monnaie.
Avec l’air le plus innocent qui soit, je suivais la dite femme d’assez loin. Il fallait que j’élabore un plan afin d’obtenir ce collier. Comment pouvais-je faire pour l’approcher et lui prendre son bien ? Là était toute la question. Et en plus de ne pas me faire voir d’elle, il fallait que personne aux alentours ne me voie… Hm… La femme s’arrêta dans une boutique de tissus. Elle souhaitait sans doute se faire une sublime robe. Il était évident qu’elle en avait les moyens. Je m’adossai au mur de la boutique d’en face, surveillant la sortie de ma victime… Il fallait que je trouve un plan, et vite. Soudain, un jeune homme attira mon attention. Il avait une drôle d’attitude et il regardait lui aussi la boutique. Qui c’était lui ? Il voulait aussi entrer à l’intérieure ? Ou peut-être attendait-il quelqu’un ? Hm… Je devais le surveiller lui aussi. Il n’avait pas l’air très net ce garçon… Quoiqu’il en soit, il n’allait pas me faire rater mon coup ! J’aurais ce collier, e je le ramènerais à Jack.
La femme finit partir de la boutique au bout de longues minutes… je repris ma filature, attendant le bon moment pour agir…
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Dernière édition par Anne Bonny le Mar 17 Oct - 20:19, édité 1 fois
"Citation à venir" - le retour de la flemme ▬ Anne & Flynn
Un collier. Rien de plus stupide qu'un collier au coup d'une châtelaine grassouillette... Voilà ce que je devais faire aujourd'hui. C'était idiot et le bijou ne valait certainement pas la récompense qui était proposée, mais qui étais-je pour juger ? J'étais un voleur et je dérobais tant pour l'attrait du frisson que pour l'argent. Ce collier avait de la valeur, en temps normal, mais la proposition qui m'avait été faite pour le dérober valait deux fois plus le coup. Je ne pouvais pas cracher dessus.
La lady entra dans une boutique et alors qu'elle s'occupait, immobile dans un endroit que je pouvais surveiller, je réfléchissais à ma meilleure option. Je pouvais la coincer dans une rue, bien sûr, mais elle verrait mon visage et ce serait trop risqué. J'avais toujours été orphelin, mais je n'étais jamais passé tellement inaperçu. « Tu as trop une gueule d'amour pour qu'on t'oublie, mon chou », m'avais un jour dit une vieille putain de l'île des pirates, ses dents noires ou manquantes me collant des frissons d'effroi dans la nuque, malgré sa gentillesse. Elle avait toujours eu une manière assez maternelle de me parler... Du moins, j'avais toujours imaginé que c'était ainsi que parlait une maman. Sauf qu'elle n'avait rien d'une mère et m'aurait volontiers soulager de mes doublons, contre quelques bons soins ou de manière somme toute généreuse. J'étais un peu moins disposé qu'elle à lui donner mon or... Encore une fois, j'eus des frissons rien qu'à y penser.
La grassouillette me hérissait presque autant, mais prétendre être attiré par elle – ou par son argent – pourrait à coup sûr avoir son petit effet. Encore une fois, elle verrait mon visage, mais peut-être aurait-elle plus de scrupules alors à me décrire. Après tout, si elle se laissait séduire, elle serait moitié fautive et peut-être trop honteuse pour avouer le vol... Surtout celui d'un objet qui avait apparemment été volé déjà, à l'origine.
La femme finit par sortir de la boutique et je vis, avec surprise, une autre personne la suivre. Impossible, d'ici, de savoir qui c'était, mais clairement, l'individu avait des intentions aussi peu louables que les miennes. Je reconnaîtrais un autre voleur entre mille. Sauf que si je pouvais me permettre de laisser filer ma proie, je ne pouvais pas permettre que quelqu'un d'autre récupère mon butin.
J'embrayais donc le pas au suiveur le plus discrètement possible. A défaut de réussir mon plan maintenant, je devais empêcher qu'on me coupe l'herbe sous le pied. Et alors que le voleur passait à côté d'une ruelle déserte entre deux bâtiments, j'accélérais le pas pour arriver à proximité, attrapait la personne et nous jetais dans la ruelle, sans même que la rondouillarde ne se rende compte de la chose. Une fois en face à face, j'eus la surprise de constater que l'individu était en fait une demoiselle. Une plus que furibonde d'avoir été ainsi détournée de sa route.
« Désolée, milady », soufflais-je, lui bloquant le chemin. « Mais cette chère dame est ma cible depuis des jours et il est hors de question que je vous la cède ainsi. »
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Dernière édition par Finley M. Fitzherbert le Dim 21 Jan - 17:31, édité 1 fois
Tic… Tac… Tic… Tac… C’était que la grosse dame prenait tout son temps dans sa boutique à tissu… En même temps, quand on était aussi ronde, on avait forcément besoin de beaucoup de tissus, et ça prenait du temps. Soit, je patienterais. En attendant, je regardais le jeune homme qui avait l’air d’épier ma future victime. Hors de question que je cède ce joli collier à qui que ce soit, je l’avais repéré, il était donc à moi. Je ferais tout pour garder le bijou, afin de le ramener à Jack et le revendre pour avoir une petite somme d’argent à moi. Ça faisait toujours plaisir d’avoir un peu plus de butin que les autres, et ça me permettrait de me faire plaisir, d’acheter quelques petites choses pour moi ou même pour faire un cadeau au capitaine. Bref, je voulais ce collier…
Comment pouvais-je faire pour approcher la dame sans éveiller les soupçons ? Comme d’habitude, je pouvais la bousculer « sans faire exprès » pour ensuite essayer de décrocher le bijou du bout de des doigts. Ça fonctionnait généralement. Les personnes de la haute société rouspétaient et ne faisaient pas attention à ce qui leur arrivait. Ils faisaient exploser leur orgueil en se pensant supérieur aux autres, et pendant qu’ils faisaient leur scène, nous pouvions leur faire ce que nous voulions. Ainsi étaient les nobles… Mais ça m’arrangeait bien, ça me permettait de les dérober sans trop de problème. Cependant, j’avais l’habitude de voler des bagues ou des bracelets, c’était rare que je choisisse un collier, c’est plus difficile à prendre. Sauf que je m’ennuyais, j’avais besoin d’un défi ! Et je réussirais à atteindre mon petit objectif.
Elle finit enfin par sortir de la boutique ! Je repris donc ma filature en toute discrétion, oubliant à moitié qu’elle était suivie par un autre. J’avais repéré l’odeur de ma victime, ainsi, même si elle se perdait dans la foule, je pourrais la retrouver et suivre sa trace ! Impossible de la perdre ! Être une louve, ça a des avantages parfois, heureusement ! Je continuais mon chemin, prête à décrocher ce collier en bousculant la dame par derrière. Soudainement, ce fut moi qui fus bousculée fus emportée. J’atterris dans une ruelle sombre entre deux bâtiments. Je me retrouvai alors face à un jeune homme à la chevelure brune, aux yeux bleus qui me bloquait le passage. Je fronçais les sourcils, contrariée.
- Alors je vous laisse cette « chère dame », et moi, je m’empare de son collier. Cela vous convient-il ? Après tout, vous choisissez la compagnie que vous désirez… ça ne me regarde pas. Répliquai-je sur un ton espiègle.
Bah quoi ? Il a dit qu’il voulait la dame pour cible, pas le collier ! Je trouvais que mon compris était plutôt honnête par conséquent. S’il désirait le collier, il fallait être plus précis ! Telle une anguille, je parvins à lui filer entre les doigts et à reprendre mon chemin dans une démarche guillerette, comme si rien ne s’était passé. Je m’ennuyais tellement que cet inconnu avait réveillé mon humeur joueuse. J’avais envie de jouer.
- Et sachez, mon cher monsieur, que si je suis en pantalon, que mes cheveux sont cachés sous mon chapeau, ce n’est pas pour qu’on m’appelle « Milady », mais plutôt « mon garçon » à la limité. Rajoutai-je dans un petit rire. Je fis encore quelques pas, avant de me retourner vers lui avec un sourire. On peut jouer à un jeu sinon : au premier qui parvient à s’emparer du collier… ? Sachez que je suis des plus douée…
Un peu plus de challenge dans le jeu du vol ! Avoir un concurrent, ça pouvait être drôle.
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Dernière édition par Anne Bonny le Mar 7 Nov - 15:20, édité 2 fois
"Citation à venir" - le retour de la flemme ▬ Anne & Flynn
Dans la manœuvre pour pousser mon adversaire dans la ruelle, j'avais posé mes mains à des endroits stratégiques pour le déstabiliser et m'aider dans la manœuvre. Pile au niveau du plexus solaire pour la stabilité et sur son épaule pour son propre déséquilibre. Sauf que j'avais rencontré une surprise. Sous le chapeau et les vêtements d'homme, il y avait une poitrine. Une vraie. Une de celle qui me faisait en général me retourner sur sa propriétaire. Sous la surprise, j'avais donc employé un qualificatif tout féminin, au grand damne de la lady qui voulait visiblement se faire passer pour un homme auprès du plus grand nombre. Cela arrivait parfois, souvent dans une certaine classe de la population : celle des hors-la-loi.
« Toutes mes excuses », dis-je, platement, faisant une petite révérence. « C'est la surprise de sentir vos jolies courbes qui m'ont fait oublier ce déguisement très réussi. Je vous appellerais « camarade », si tel est votre désir, à l'avenir. »
Je souris, toujours plus amusé, alors qu'elle s'échappait déjà, prête à reprendre la poursuite de la dame. Celle-ci était assez loin pour que notre petit jeu passe inaperçu, trop occupée qu'elle était à écouter les gens qui murmurait sur son passage leur surprise face à sa richesse et la beauté de ses apparats.
« Et je suis désolé, mais entrer en concurrence pour ce collier ne ferait que lui faire comprendre que je suis sur sa piste et perdre définitivement toute possibilité de la voir se mettre dans de bonnes conditions pour être volée. » Une nouvelle fois, habile et rapide, j'approchais d'elle assez pour la soulever et la jeter sur mon épaule. Elle avait beau s'habiller en homme, elle restait une femme mince, qui pesait trois fois rien et je me dépêchais de la ramener dans la ruelle avant que quiconque ne nous voit et ne s'interroge sur l'étrange vision d'un homme embarquant sur son épaule un autre homme. Je la coinçais ensuite contre le mur, faisant attention à ce qu'elle ne me glisse pas de nouveau entre les doigts. « Nous allons donc rester là, jusqu'à ce que cette grosse truie rentre sagement chez elle. J'ai un client prêt à payer très cher pour obtenir ce bijou et il saura être patient. »
Il l'était déjà. Il m'avait fallu des jours pour trouver où était le collier. Des semaines pour que j'ai enfin une ouverture pour m'en saisir. Mon client pouvait attendre quelques semaines de plus. Pas la femme déguisée en homme. « Vous, en revanche… » Il ne se fit pas prier pour détailler son apparence du regard, comme il aurait contemplé les atouts d'une femme. « ... si je m'en fis à vos vêtements, vous ne tarderez pas à remonter sur votre bateau et à voguer au loin. Ce bijou n'en vaut pas la peine, croyez-moi. Sans mon client, vous vous donnerez du mal pour une somme bien dérisoire. Il n'a pas autant de valeur qu'on est prêt à me payer pour lui. »
Je ne pouvais pas laisser passer cette chance. J'avais besoin de cet argent. Plus qu'elle, assurément. Elle avait un navire, probablement qu'elle faisait partie d'un équipage. Moi, tout ce que j'avais, c'était mes vêtements, la besace que je portais et son contenu. « Vous trouverez assurément plus votre bonheur sur la grande place, là où les marchants étalent leurs cargaisons les plus précieuses pour la fête du village et où chaque passant a sortie ses plus précieux bijoux des coffres pour l'occasion. »
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Dernière édition par Finley M. Fitzherbert le Dim 21 Jan - 17:29, édité 1 fois
J’étais presque arrivée à mon but, mais il avait fallu qu’un inconnu m’attrape pour m’embarquer dans une ruelle. Mais ! Qu’avais-je donc fait pour mériter ça ? J’avais repéré ce collier, il était à moi. Et j’avais besoin d’une occupation, je m’ennuyais à mourir et personne à bord n’avait de temps à me consacrer pour le moment. Je n’étais pas assez bonne « menuisère » pour prendre en charge les réparation du Revenge, alors je devais me trouver quelque chose à faire. Soit, faire les poches des passants. Cette grosse dame représentait un véritable challenge, alors je ne comptais pas lâcher l’affaire aussi facilement, surtout que ce jeune homme avait eu les mains baladeuses. Si baladeuses qu’il avait découvert mon petit secret. Raison de plus pour ne rien lui céder… Je l’écoutais, sourcils froncés…
- La prochaine fois que vos mains se poseront sur «mes « jolies courbes », ma main viendra violemment se poser sur votre joue… « Camarade » me convient parfaitement.
Eh hop. Telle une anguille, je m’échappai de son emprise pour reprendre mon chemin et suivre l’odeur de ma vilaine dame au joli collier. Il fallait avouer qu’elle n’était pas bien jolie… Elle avait un long nez, des yeux globuleux, et une bouche tordue d’une étrange façon. Par contre, ses vêtements et ses bijoux pouvaient faire tourner plus d’un regard, attirant les jalouses et les voleurs. Sans doute faisait-il parti de la seconde catégorie. Je souriais face à sa remarque.
- Vous perdrez peut-être sa piste, mais pas moi… Je ne perds jamais aucune piste. Voila tout l’art d’être une bonne voleuse. Répliquai-je sur un petit ton amusé et moqueur.
C’était surtout l’une particularité d’être une louve, j’avais un très bon odorat et suivre une piste devenait quelque chose de très simple. Il suffisait de suivre l’odeur de la personne, ainsi je ne la perdais jamais de vue. A moins que les jours ce soient écoulés entre le moment où j’avais choisi de la suivre, et le moment où je me décidais vraiment à le faire. Ce qui arrivait assez rarement, il fallait l’avouer. Soudain, je me retrouvais sur l’épaule du voleur inconnu. C’était une plaisanterie ! Me traiter de la sorte ! Comme un vulgaire sac à patates ! J’essayais de me débattre pour échapper à mon ravisseur.
- Mais lâchez-moi ! Sale raclure de bidet ! Vous n’avez pas honte ?!
Je me retrouvais de nouveau coincée contre un mur. Affichant une moue agacée et contrariée, je le regardais à peine. Je boudais comme une enfant. Ça faisait longtemps que je n’avais pas été traitée de cette façon. Sur le navire de Jack, personne ne me touchait. C’était interdit. Et les matelots savaient très bien que je pouvais montrer les crocs s’ils s’approchaient de trop, ou s’ils faisaient quelque chose qui ne ma plaisait pas. Je ne l’écoutais d’une oreille distraite, tout en cherchant une échappatoire. Il était hors de question que je reste bloquée ici, je n’avais aucune envie de rester ici, contrairement à lui.
- Et vous pensez que vous, vous pouvez me garder ici longtemps ? C’est mal me connaitre monsieur… ?
Je voulais connaitre son nom, et c’était de la provocation. Et peut-être un peu un jeu. En y réfléchissant bien, c’était très simple pour moi de lui faire peur pour ensuite partir en courant dans les rues. Qui n’aurait pas peur d’un énorme loup noir ? Mais j’avais besoin d’une occupation et je l’avais sans doute trouvée : je voulais jouer avec lui. Il serait mon occupation du jour. Lorsqu’il m’interpella, je finis par lever mon regard vers lui pour l’écouter avec plus d’attention. Il me regarda de la tête aux pieds, devinant que j’étais un membre d’équipage et que je prendrais bien vite les voiles vers des terres inconnues. Un sourire se dessina sur mes lèvres.
- Je ne fais pas tout ça pour de l’argent… ça fait plusieurs jours que nous sommes ici : je m’ennuie à mourir. J’ai cruellement besoin d’une occupation, ce collier est mon occupation. Je l’aurais remis à mon capitaine qui en aurait ce qu’il voulait… Si vous me trouvez une occupation, peut-être que je songerais à vous le laisser…
C’était que je pouvais être honnête parfois. Je ne mentais pas à ce beau brun, je ne disais que la vérité. Je voulais simplement jouer. A un jeu dangereux certes, mais là était tout le challenge, il fallait voler sans jamais se faire prendre. Je m’étais fait attraper une fois, et ça n’arriverait plus jamais. La dernière fois, j’avais eu la chance de recevoir une aide inattendue. Ça n’arriverait pas à chaque fois, je devais faire attention. Ce fut à mon tour de détailler l’inconnu avec attention… Il était sans doute un simple voleur qui avait cruellement besoin d’argent. Hm… Il fallait trouver un compromis.
- La grande place ? C’est trop facile, et j’ai déjà pris tout ce qui me plaisait la veille. J’ai besoin de challenge.
Pure vérité également. En plusieurs jours, j’avais détroussée plus d’une personne, au grand damne du capitaine qui avait peur que je m’attire des ennuis. Mais si personne n’était là pour me tenir occupée, il fallait bien que je me débrouille toute seule, même si ça voulait dire prendre quelques risques. Je réfléchis un peu à la situation, et j’avais sans doute trouvé la solution à notre problème.
- Et si… Nous faisions équipe ? Ça serait plus simple non ? L’un ferait diversion pendant que l’autre déroberait le collier… Je ne prendrais qu’une petite part de ce qu’on vous paiera. Et si vous tentez de partir sans me donner ce qui me revient, je vous poursuivrais et je vous dévorerais… Dans le sens littéral du terme.
Je voulais bien travailler avec lui, par contre, s’il osait essayer de me berner, je le mangerais tout cru. Vraiment. J’en étais capable et en plus, je commençais à avoir un petit creux. S’il ne me croyait pas, j’étais prête à lui montrer une petite part de ma véritable nature. Mais dans ses conditions, il risquait de partir en courant, et adieux l’alliance entre nous. Au fond, n’était pas du tout un problème. Je pouvais très bien me débrouiller toute seule, je l’avais fait jusque là, je pouvais continuer à le faire. Regardant attentivement les expressions qui traversaient les traits de son visage, j’attendais sa réaction et surtout sa réponse.
- Alors ? Marché conclu ? C’est que je m’ennuie ici… Et la petite dame va finir par s’éloigner pour de bon, et il faudra attendre longtemps avant qu’elle sorte de sa jolie petite maison.
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Dernière édition par Anne Bonny le Mer 15 Nov - 20:25, édité 1 fois
"Citation à venir" - le retour de la flemme ▬ Anne & Flynn
La pirate avait du caractère. Il en fallait pour être dans ce monde-là. Déjà entre hommes, les pirates n'étaient pas les personnes les plus douces au monde, alors une femme... Je n'étais même pas étonnée qu'elle se travestisse pour éviter quelques problèmes liés à son sexe. Je lui offris donc mon plus beau sourire lorsqu'elle me menaça de me gifler si je la touchais encore d'une façon déplacée. « C'est noté, « Camarade » ! », dis-je avant de rire.
Rire qui s'échappa bien vite quand la vilaine me fila entre les doigts. Je n'allais pas laisser filer l'argent. Elle avait un équipage, une équipe, des gens qui prendraient soin d'elle si elle n'arrivait pas à ses fins, jusqu'à la prochaine fois, où elle sauverait la mise d'un de ses compagnons. Moi, je n'avais que moi-même et voler de la nourriture devenait de plus en plus compliqué, par ici. Certaines personnes me connaissaient bien.
Elle cherchait la querelle, ou tout du moins, à se donner plus de talent qu'elle n'en avait – ou qu'elle ne semblait croire réellement avoir – et cela m'amusait plutôt, même si mon ego de mâle et de voleur prolixe était taquiné par sa réplique clairement moqueuse. Qu'importe. Je devais bien avouer que pour le coup, j'étais désespéré. Attrapé lors de mon dernier grand coup, j'avais manqué de me faire repérer. Pas seulement comme Flynn Rider, mais comme cet autre que je ne voulais pas que les gens découvrent. Un des gardes avait vu mon collier et l'emblème lui avait semblé familier. J'avais pu détrousser l'homme avant qu'il ne retrouve la mémoire et j'avais fui loin, mais depuis, je m'étais fait tout petit, me contentant de vivre sur mes économies et des petits larcins, mais aujourd'hui, j'étais au bord du gouffre. Je n'avais plus aucune pièce et on commençait à me connaître, ici aussi. J'avais besoin d'un coup qui me mettrait à l'abri. Assez pour pouvoir faire à nouveau le mort quelques temps. Le temps qu'on m'oublie.
Je la rattrapais donc, l'empêchant à nouveau d'atteindre sa cible et la ramenant dans notre abri de fortune où elle pouvait me traiter de tous les noms sans que l'on attire l'attention. Qu'importe. Elle devait rester ma prisonnière, assez longtemps pour que le collier retrouve la sécurité tranquille de sa demeure provisoire.
Elle avoua ne pas chasser le bijou pour l'argent, mais uniquement par goût de la distraction et proposa même, d'ailleurs, que je lui en trouve une autre, pour laisser ma proie tranquille. Je haussais un sourcil, un peu surpris, mais ravis de voir qu'il serait facile, alors, de la détourner de son objectif. Si je lui trouvais une autre occupation, elle laisserait ma grosse dame en paix. « Des occupations, je pourrais t'en proposer mille ! Des plus agréables aux plus dangereuses. A toi de me dire si tu préfères t'amuser ou si c'est te mettre en danger qui t'amuses ! » Y avait-il des sous-entendus dans ma proposition ? Peut-être bien. J'étais un homme et malgré ce qu'elle tentait de cacher, elle était une femme. Avec de très beaux traits. Il n'aurait pas été très fin de ma part de ne pas le reconnaître et de ne pas réagir en conséquence. J'étais un scélérat, après tout !
Elle argumenta cependant qu'elle avait besoin de challenge, avant de proposer une collaboration. Je réfléchis à la proposition un instant. Nous avions perdu un temps précieux à discuter et la dame devait déjà être toute proche de chez elle. Avant que nous n'ayons atteint son carrosse, elle pourrait très bien être à nouveau en sécurité dans sa demeure. La collaboration serait alors essentielle pour parvenir à lui voler l'objet. Je pouvais attendre simplement qu'elle parte, mais cela voulait dire prendre le risque de la disette ou de la prison encore quelques semaines et même en partageant à part égale – ce que je ne proposerais pas, vu qu'elle disait ne vouloir qu'un petit peu de la somme – cela me permettrait de recommencer ailleurs, jusqu'au prochain grand coup qui me mettrait à l'abri. Je devais donc sincèrement réfléchis à la proposition.
Après un moment, je la relâchais, venant à distance respectable pour lui tendre la main. Malgré le fait qu'elle soit une voleuse et une pirate, elle semblait sincère dans son discours et j'avais envie de croire qu'elle pouvait l'être. Mes tendances à croire en l'être humain me coûterait cher, sans doute, un jour, mais en attendant, j'avais réellement envie de croire en elle et de penser que l'union pourrait être amusante. « J'ai un challenge encore plus palpitant à te proposer, alors ! Attendons qu'elle soit dans sa demeure. Le coup n'en sera alors que plus grandiose, non ? »
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Dernière édition par Finley M. Fitzherbert le Dim 21 Jan - 17:29, édité 1 fois
Non, on ne me touchait pas si je n’en avais pas envie. Il y en avait qui avait perdu la tête pour moins que ça. J’étais une réputation à tenir, on disait que quiconque voyait ma poitrine, se faisait couper la tête. Ce n’était peut-être pas qu’une rumeur après tout… Enfin, il y en avait un ou deux qui survivaient, mais eux, ils étaient des cas particuliers. Et ce cher monsieur n’en faisait pas parti. Mais il avait quelque chose qui faisait que je ne lui en tenais pas particulièrement rigueur, par contre, s’il recommencerait, sa tête allait voler. Pas parce que je la lui trancherais, mais parce qu’il recevrait la gifle de sa vie. Quoi que ses moqueries mériteraient bien une petite tapette sur la joue.
Qu’à cela ne tienne, je lui échappais rapidement. Je voulais ce collier, je ne voulais pas perdre ce défi que je m’étais lancé à moi-même. Cependant, il n’était pas d’accord, il me rattrapa bien vite pour m’embarquer de nouveau dans sa rue. Rouspétant, sans hurler à plein poumons comme une demoiselle en détresse, je lui montrais tout mon désaccord. Embarquer Anne Bonny ainsi, sans scrupule ?! Mais où allait le monde ?! ça se voyait qu’il ne me connaissait pas !
S’il était mauvais voleur, ce n’était pas de ma faute ! Maintenant, il n’avait qu’à laisser les experts faire. Je saurais avoir ce qu’il n’avait pas réussi à obtenir. Mais en réfléchissant, j’étais prête à capituler, lui laisser ce bijou. A une condition : il devait me trouver une occupation. Je m’ennuyais à mourir dans cette ville portuaire, et j’avais presque détroussé tout le monde. Je n’avais plus rien à faire et ce collier était devenu mon occupation première. Il avait l’air plutôt partant pour cet échange de bon procédé. Je lui laisserais sa cible en échange d’un autre défi. Apparemment, il pourrait m’en trouver mille, et il avait un large choix d’activité à ma proposer. J’étais prête à prendre n’importe quoi.
- J’aime m’amuser sans prendre trop de risque, mais un peu de danger ne me dérange pas… Surprends-moi. Déclarai-je avec un sourire.
Mais une autre idée m’effleura l’esprit : pourquoi ne pas faire alliance ? Ainsi, nous serions deux pour cette grande mission qui semblait particulièrement lui tenir à cœur. Nous prendrions moins de risque et nous aurions davantage de chance à réussir ce vol. Je n’avais pas besoin d’argent, mais je souhaitais quand même être payée pour mon aide, une petite partie de la somme me conviendrait parfaitement. Tout ce que je voulais, c’était m’amuser un peu, pas m’enrichir. Je n’en avais pas besoin. Et que ferais-je d’une montagne de pièces sur un bateau pirate ? Pas grand-chose. Il me proposa alors un défi de taille. Mon sourire ne fit que s’élargir.
- J’accepte le challenge avec plaisir. Par contre, si ça devait mal tourner, chacun pour sa peau, n’est-ce pas ?
Hors de question que je m’encombre de quelqu’un s’il fallait prendre la fuite. Je sauverais ma peau avant la sienne. Si l’occasion se présenterait, je l’aiderais peut-être. Mais ne pensons pas tout de suite aux choses qui fâchent. Tout allait sans doute bien se passer. S’il était aussi bon voleur que ce qu’il voulait laisser croire, tout se déroulerait comme nous le souhaitions.
- Je te demande juste quinze pourcent des gains, ça te va ?
C’était sans doute une somme modique. Si ça me suffisait pour me payer le repas de ce soir, c’était parfait. Ça paierait très bien le mauvais coup que nous préparerions. Pourquoi demander plus si ce n’était pas nécessaire ? Et je voulais tenir parole, ne pas lui prendre grand-chose pour lui laisser le reste. J’étais pleinement sincère dans ma demande, mes propositions et mes motivations. Je n’avais pas menti, j’espérais qu’il n’essaierait pas de me rouler en retour.
- Avons-nous notre affaire ? Monsieur… ?
Il fallait bien commencer à apprendre à nous connaitre ! Si on devait travailler ensemble, je voulais savoir qui il était. Je répondrais à ses questions s’il en poserait aussi. Il fallait que les choses soient équitables, qu’on ait les mêmes informations l’un sur l’autre. Et un prénom, ça ne couterait rien. Enfin presque…
- Adam Bonny pour les inconnus, Anne Bonny pour ceux qui me connaissent un peu. Déclarai-je tout sourire.
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Dernière édition par Anne Bonny le Ven 5 Jan - 12:53, édité 1 fois
"Citation à venir" - le retour de la flemme ▬ Anne & Flynn
Je n'avais vraiment pas touché ses atouts de femme par irrespect. Il se trouvait que la prise avec laquelle je l'avais emmené dans la ruelle était une prise qui nécessitait de poser la main sur le buste de l'adversaire et c'était une technique que j'avais réussi à utiliser sur des hommes plus forts et plus grands que moi, je savais donc qu'elle fonctionnait bien. J'avais été le premier surpris de sentir sous mes doigts une poitrine féminine. C'était la dernière des choses à laquelle je me serais attendue.
Maintenant, je voulais juste me débarrasser d'elle. Garder mon affaire de collier et ne pas l'avoir dans les pattes. Elle ne m'intéressait pas. C'était une pirate, une créature des mers. Je voulais juste qu'elle retourne sur son navire et ne soit plus le problème qui continuerait de maintenir en place tous mes autres problèmes. Cependant, si la jeune femme accepta en premier lieu ma proposition de lui trouver une autre activité passionnante, elle changea vite d'avis, proposant une alliance que j'acceptais, proposant même de relever un peu le niveau du défi, ce qu'elle accepta une fois de plus. Je souris, amusé. Parfait. J'adorais m'amuser.
Rapidement, elle mit une chose précieuse au clair : chacun pour sa peau. Mon sourire s'élargit un peu plus, alors que je hochais la tête, mes prunelles bleues dans les siennes. « Bien évidemment », concédais-je comme si la question ne se posait même pas. En même temps, la question ne se posait évidemment pas. Si les choses tournaient mal, j'allais sauver ma peau, la sienne ne m'importait nullement. Nous n'étions rien. Ni amis, ni même partenaire. Juste deux personnes avec des objectifs qui pouvaient se rejoindre. Une alliance d'occasion. Rien de plus.
La fille était maligne et elle mettait tout au clair avant qu'on se mette en route, proposant son prix. Je tendais la main pour qu'elle la serre. « Nous avons une affaire », acceptais-je avec un hochement de tête. « Je suis Flynn. Rider. » Ce n'était pas le bon nom, pas mon vrai nom, mais après tout, elle avait commencé par se présenter sous le nom d'Adam, elle. Et puis je ne parlais d'Eugène à personne. Je n'allais pas lui en parler à elle, qui n'était personne et qui, bien que s'appelant en vérité Anne Bonny et l'avouant, n'était certainement pas une personne de confiance. Quant à mon véritable, véritable nom... Non... Mordred était mort depuis des décennies. Point final.
« Allons-y, Adam », dis-je alors, me décalant pour lui libérer la place pour sortir de la ruelle, me plaçant galamment pour qu'elle puisse passer devant. Elle avait beau jouer les hommes, elle restait une femme et je le savais. Cela m'obligeait donc à un minimum de galanterie. Pas que j'ai été éduqué dans le plus grand respect des principes chevaleresques, mais j'avais quand même eu droit à une bonne éducation, surtout au début de ma vie, avec les vieilles femmes. Elles m'avaient appris à respecter et à bien me comporter avec les femmes. La suite de ma vie, l'orphelinat, avait fait de moi un homme bien moins sage et bien moins gentleman, mais j'avais encore quelques traces, parfois, des principes acquis auprès d'elles.
CODES BY MAY & AVATARS BY .CRANBERRY.
Dernière édition par Finley M. Fitzherbert le Dim 21 Jan - 17:28, édité 1 fois
Parfois, nous pouvions faire des rencontres étranges et surprenantes. Je ne pensais qu’en venant ici j’allais rencontrer un jeune voleur… Voleur qui a rapidement découvert mon secret. Ses mains avaient été quelque peu baladeuses et avaient atterries sur ma poitrine. Forcément, après ça, il n’y avait plus de mystère. Tant pis, je m’adapterais. Même si j’étais une demoiselle, ça ne m’empêchait d’être une véritable pirate très douée en matière de vol. Une fois, je m’étais fait prendre par des mousquetaires. J’avais appris de mes erreurs, et je ne voulais plus finir en prison. On n’enfermait pas les loups de toute façon. Je m’en étais sortie grâce à une bonne rencontre, la chance ne serait toujours pas de mon côté, alors je ne voulais plus tenter le diable. Aujourd’hui, je faisais attention d’être le plus discrète possible, d’être la meilleure pour toujours m’en sortir. Après tout, j’étais Anne Bonny ! Excellente pirate, et merveilleuse voleuse. Ce n’était pas cet inconnu qui allait me faire perdre confiance en moi. J’allais lui prouver que j’étais douée.
Au départ, il voulait simplement se débarrasser de moi. J’étais plutôt d’accord, à condition qu’il me trouve une occupation. Je n’avais pas d’objectif particulier de mon côté, j’avais juste besoin d’une occupation. S’il me volait ma cible, il devait m’en trouver une nouvelle. Mais finalement, je changeais d’avis. Je lui proposais que nous fassions équipe pour le vol du collier. A deux, ça serait sans doute plus simple, et nous pouvions nous amuser à deux. A ma grande surprise, il accepta la proposition. Nous allions même relever un peu plus le challenge ! ça promettait d’être très amusant… J’étais ravie par la tournure des événements. Il fallait rapidement mettre au clair quelques points de notre « contrat ». C’était chacun pour sa peau, et puis je ne voulais un grand pourcentage de nos gains. Juste quinze pourcent, histoire d’avoir quelques pièces pour garnir mes poches afin de pouvoir me faire plaisir, acheter quelques babioles qui me plairaient. Parce que même si j’étais pirate, il m’arrivait d’être honnête et de payer des achats. Il était d’accord avec tous mes points, et se présenta ensuite.
- Enchantée de vous rencontrer monsieur Flynn Rider et ravie de faire équipe avec vous.
J’étais sincère. J’étais plutôt contente d’avoir trouvé un camarade de jeu. Ce n’était pas tous les jours que nous rencontrions quelqu’un qui voulait bien voler avec vous. D’habitude, on avait tendance à me dénoncer pour que je perde la tête, ou tout du moins une ou deux mains. Les pirates et les voleurs étaient guères appréciés par la société.
Flynn me laissa ensuite le passage pour que je puisse quitter la ruelle dans laquelle il m’avait emmenée. Il avait de la chance que mon humeur soit bonne. Je laissais rarement quelqu’un me prendre au piège ainsi. Rares étaient ceux qui savaient de quoi j’étais capable. Les simples humains n’avaient la capacité de me tenir ainsi. Je restais sage seulement si je le voulais. Il avait une bonne frimousse, alors je ne l’avais pas mangé tout cru. Me tournant vers le jeune homme, un sourire se dessina sur mes lèvres.
- Allez viens. Je vais nous conduire à cette grosse dame au joli collier. Suis-moi.
Le parfum de la vieille femme était reconnaissable. Je l’avais senti et je comptais bien le retrouver. Puisqu’il m’avait laissée passer devant, je me mis à marcher dans la grande rue, cherchant discrètement à humer les différentes odeurs qui nous entouraient. Je savais à peu près par où elle était allée, alors je suivais ce chemin jusqu’à retrouver la trace de notre victime. J’espérais que Flynn suivait derrière. Après tout, j’avais dit que c’était chacun pour sa peau. Je n’avais pas à surveiller s’il suivait. Rapidement, la piste se fit sentir. Contente, je la suivais jusqu’à arriver dans une autre rue commerçante. La dame avait beaucoup d’achats à faire… Ayant marché assez vite, nous la retrouvions vite devant une bijouterie.
- Trouvée… Qu’en penses-tu, Flynn ? Et que veux-tu faire maintenant qu’elle est à portée de main?
"Citation à venir" - le retour de la flemme ▬ Anne & Flynn
Je me fichais complètement du comment. Il me fallait les gains de ce collier. Il me fallait cet argent de façon présente. Ma vie en dépendait, littéralement. Il est vrai que l'urgence de la situation et son critique aidait grandement à ce que je sois bien plus disposé à ce que la jeune femme s'impose dans cette histoire. Je n'avais ni le temps, ni l'envie de tergiverser et ses menaces ne me faisaient pas peur. De toute manière, quoi qu'elle dise ou fasse, je m'en sortirais. Je m'en sortais toujours. Le médaillon de ma mère me protégeait, comme il l'avait toujours fait. L'objet magique ne m'avait jamais abandonné jusqu'à présent. Ce n'était pas maintenant qu'il allait le faire.
Elle semblait sincère, lorsqu'elle annonça être ravis de me connaître et de faire équipe. Peut-être qu'elle disait vrai jusqu'alors et qu'elle cherchait juste un quelconque amusement. Peut-être que le collier n'était effectivement qu'un prétexte, mais qu'elle s'ennuyait tellement qu'elle n'était pas prête à lâcher l'affaire. C'était soit ça, soit un pur mensonge et elle était, elle aussi sur la piste du collier. Mon client pouvait-il avoir engagé deux personnes ? Avait-il si peu confiance en moi qu'il avait engagé quelqu'un d'autre pour s'assurer que le travail serait fait et bien fait ? Ou, vu l'intérêt porté par l'homme, peut-être qu'une autre personne avait autant à cœur de récupérer l'objet. Je ne pouvais préjuger de rien, je n'avais pas envie de perdre inutilement mon temps et, à vrai dire, je m'en fichais. Tant que le collier finissait entre mes mains, que mon client respectait le contrat et qu'il nous payait grassement pour sa possession, je me fichais de qui trahissait quoi de l'ennui ou du client.
Je la suivi, quand elle sembla (littéralement) flairer la piste de notre victime et ne dit rien, obéissant sagement et discrètement. En quelques minutes, elle nous remit pile dans une position permettant d'épier la rondouillarde, sans que celle-ci ne nous voit – et quand bien même, se serait-elle seulement intéressé à nous ? S'en serait-elle vraiment rendu compte, si obsédée qu'elle était par sa propre personne ? -
Je souris quand la pirate me demanda ce que je comptais faire, maintenant qu'elle était à portée de main. « Tu disais que tu voulais du défi, non ? », questionnais-je avec amusement. Finalement, elle avait le mérite d'avoir réussi à me décoincer un peu. Moi qui, d'habitude, m'attachait à faire de chacun de mes coups un petit spectacle de drôlerie, j'avais été bien sérieux jusqu'alors. Mais chassez le naturel et il revient au galop, disait-on. Il semblait qu'avec elle, effectivement, le naturel revenait vite à la charge. « Que dirais-tu que ça soit toi qui la distrait pendant que je lui dérobe le bijou ? »
Je n'avais aucune intention de lui jouer un mauvais tour et de m'enfuir avec, j'espérais un peu qu'elle le sente sans que je n'ai besoin de le préciser. J'étais juste extrêmement curieux de connaître ses techniques pour distraire une femme, alors qu'elle se faisait elle-même passer pour un homme. J'aurais tout donné pour voir cela et l'occasion m'était offerte sur un plateau. Il aurait été tout bonnement indécent de ne pas en profiter.