Ils étaient rentrés. La troupe partit en expédition pour vaincre Ingrid, cette vile sorcière, était revenu. Sans Ingrid. Mais également sans mes frères. Ils n’avaient ramené qu’une personne, ce petit rat de Petit Jean. Cet homme qui nous avait tenu prisonnier pour les desseins de « sa reine ». Si je le croisais à Storybrooke celui-là, il ne ferait de vieux os. Foi de Dunbroch ! En attendant, j’avais besoin d’informations sur ce qu’il était advenu de mes frères. Je ne savais pas si la troupe avait relâché les prisonniers dans le Monde des Contes, dans ce cas je devais trouver un moyen d’y retourner, s’ils avaient fait un massacre là-bas pour obtenir ce qu’ils voulaient ou s’ils les avaient purement et simplement laisser à leur sort dans le palais de glace. Cette dernière option me faisait froid dans le dos. Autant Hamish pouvait très bien se débrouiller seul, autant Hubert était le plus fragile, psychologiquement parlant, de nous trois. J’avais vraiment le moral au plus bas en pensant à ce dernier. Si seulement j’avais pu l’emmener avec moi ici, voire échanger nos places. Hubert serait bien à l’abri dans cette jolie ville où il faisait bon vivre, tant qu’on était un habitant du monde des Contes, quant à moi, j’aurais bien fini par trouver un moyen de me tirer de cette cellule. Je crois que j’aurais été prêt à lécher les murs de glace pour les faire fondre tant je voulais sauver notre famille.
Enfin l’heure n’était plus aux regrets, mais à l’action. Je devais trouver un moyen de retrouver mes frères, ma sœur et ma mère, ou au moins savoir ce qu’il était advenu d’eux. Mon plan d’attaque consistait surtout à commencer par sauver mes frères. Je savais précisément où ils étaient ce qui me simplifier considérablement la tâche. Oui, ils se trouvaient dans un autre monde que le mien. Légères complications. Je n’avais aucun moyen d’y retourner, par les voies « normales ». C’est donc complètement dépité que je me traînais jusqu’à mon siège du Granny’s, elle me servit directement un chocolat chaud accompagné d’une part de gâteau au chocolat. Les ingrédients du réconfort selon elle. Mouais. Elle me demanda tout de même si je n’avais pas cours. Non, pas aujourd’hui. Elle n’insista pas, même si son froncement de sourcils en disait long sur ce qu’elle pensait. Depuis mon arrivée à Storybrooke, sans famille, Granny faisait un peu figure de mère pour moi, sans compter qu’elle me nourrissait gratuitement et ça c’était vraiment top. Mais aujourd’hui aucun muffin, gâteau ou chocolat chaud ne pouvaient venir à bout de mon mal du pays et surtout du manque de ma famille qui creusait un trou dans mon cœur un peu plus grand chaque jour.
Je sentais peser sur moi le regard de Granny. Elle était inquiète et je la comprenais j’avais une tête à faire peur à un mort. Elle revint vers moi et me dit doucement : « Tu sais, si ça se trouve Regina, la maire de la ville, a des infos sur ce qui est arrivé à tes frères. C’est elle qui à mener l’opération pour briser le miroir. » Quel miroir ? Bref, on s’en fichait ! Cette… Regina, avait sans doute des informations, et c’était tout ce qui comptait. Pourtant, au regard de Granny, je sentis qu’elle ne m’envoyait pas là-bas de gaieté de cœur. Mon regard lui demanda pourquoi, un énorme avantage des Dunbroch fils nous étions assez expressif pour nous faire comprendre sans avoir besoin de prononcer un mot. « C’est la Méchante Reine de la Forêt Enchantée. » Sa réputation, et sa cruauté surtout, la précédait. Granny n’avait pas besoin d’en rajouter. Mais après avoir eu à « affronter » Ingrid, plus rien ne me faisait peur. J’étais déterminé à obtenir ce que je voulais : des informations sur mes frères.
Je marchais d’un pas décidé vers la mairie, le bâtiment avait tout d’un lieu banal, loin de l’exubérance connue de cette reine. Je poussais la porte et tombais dans une dispute entre une fille bizarre aux cheveux arc-en-ciel et une espèce de… hum… lutin qui sautait partout. On embauchait vraiment n’importe qui comme serviteurs ici. Les deux braillaient et j’eus du mal à obtenir ce que je voulais savoir : où se trouvait « madame Mills ». Granny m’avait bien précisée de demander madame Mills et non pas n’importe quel autre nom, une étrangère travaillant à la mairie. Heureusement que Granny était là, sans elle, j’aurais sans doute demandé où se trouvait la Méchante Reine. La fille bizarre, mais gentille, me dit de patienter deux minutes et elle prit un objet étrange et parla dedans. Je la regardai en me demandant ce qu’elle faisait. Il faudra que j’interroge CJ là-dessus. Puis la fille m’indiqua l’étage et où se trouvait le bureau avant de reprendre sa dispute avec le lutin comme si je n’avais jamais existé. Je ne demandai rien de plus. Devant la porte du bureau, je m’interrogeai sur l’attitude que je devais prendre. Je décidai de toquer poliment et d’attendre qu’on me dise d’entrer. Cependant, une fois à l’intérieur et face à cette femme, je ne savais trop comment en venir à ma demande. Je toussotai une ou deux fois avant de prendre l’allure la plus confiante dont j’étais capable et de dire :
- Bonjour. Je me présente Harris Dunbroch. Je suis venu car on m’a dit que vous auriez sans doute des informations sur l’opération menée dans le palais de glace.
Faites qu’elle ne me dise pas qu’ils ont buter tout le monde. J’allais mettre cette ville à feu et à sang si tel était le cas.
Regina Mills de Locksley
Storybrookian
♕ Lieu : 108 Mifflin Street, ou la mairie de Storybrooke
La mission en terres glacées pour tenter de défaire Ingrid avait eu un succès mitigé, en effet, la reine des glaces était restée introuvable, mais au moins, son miroir avait été brisé, permettant d’annihiler le sort de glace. Ainsi, les royaumes gelés et les personnages ensorcelés se voyaient peu à peu libérés. Le groupe de Storybrookiens avait ramené avec lui quelques personnes qui étaient alors auparavant envoûtées.
De retour à Storybrooke, la vie reprenait son cours, et Regina réalisa qu’elle était très en retard en ce qui concernait les fêtes de fin d’année. On était déjà le 20 décembre, et rien n’avait été fait. Profitant de la mémoire effacée de Louise concernant la petite escapade à laquelle elle s’était incrustée, elle la submergea de travail pour organiser tout ce qu’il fallait : faire installer les décorations en ville, les stands relatifs à Noël, les publicités etc. Et elle le savait, ça et le fait d’avoir un boulet comme Charles en guise d’assistant permettrait sans doute d’éviter les questions. Mais il fallait trouver une autre solution pour Louise, lui effacer la mémoire à tour de bras risquait à terme de causer des dommages, et l’ancienne reine ne voulait pas en arriver là. Il fallait redoubler de vigilance, d’autant que l’étudiante habitait avec Juliette et qu’elle semblait s’être liée d’amitié avec d’autres storybrookiens.
Madame le maire était loin de ces considérations, vérifiant encore tout ce qu’elle avait à faire pour terminer les préparatifs pour les fêtes de fin d’année. Il ne manquerait plus qu’on l’accuse de mal faire son travail. Si cette fouineuse de Louise ne s’était pas incrustée lors du voyage, elle aurait peut-être pu mettre son hyperactivité à profit pour faire avancer les choses, non ? Quand on parle du loup… Le téléphone du bureau de Regina se mit à sonner et elle reconnut la petite diode qui indiquait que c’était sa secrétaire. -Oui mademoiselle Lemire ? … Très bien, faites-le entrer.
Elle raccrocha. Quelqu’un voulait la voir. Ce n’était pas vraiment le moment, et elle espérait que ce n’était pas une affaire urgente. L’ancienne reine n’avait pas eu le temps de souffler qu’il avait fallu reprendre le travail. Après quelques instants, on toqua à la porte.
-Entrez, lança-t-elle.
La porte en verre s’ouvrit sur un jeune homme roux qu’elle ne se rappelait pas avoir déjà vu. Elle se leva et attendit qu’il arrive à sa hauteur pour lui serrer la main.
-Bonjour.
Elle l’invita du regard à s’asseoir. Il avait l’air un peu hésitant. Il se présenta enfin. Harris Dunbroch, ce nom ne lui disait rien. Enfin si, le nom du royaume, mais ce gamin paraissait beaucoup trop jeune pour en être le roi. Il faisait certainement partie de la clique de réfugiés ramenés par le chapelier. Celui-là, elle irait bien lui tirer les oreilles si elle le croisait. Enfin bref, il était question d’Harris, là tout de suite. Qu’est-ce qu’il lui voulait ? A son tour, madame le maire se rassit dans son fauteuil et écouta ce qu’il disait.
-En effet, vu que j’y étais et que j’ai mené cette opération. Que voulez-vous savoir ?
Elle avait encore froid rien que d’y penser. Pourquoi voulait-il des informations ? Tout ce qu’il y avait à savoir était que le miroir était détruit. Il n’avait qu’à s’être porté volontaire si ça l’intéressait. C’était un peu facile d’avoir laissé aux autres prendre tous les risques pour ensuite venir comme une fleur demander comment ça s’était passé.
-Vous savez, il va y avoir un article dans le journal de la ville qui en parlera, alors si vous voulez un simple compte rendu, autant attendre la prochaine parution…
C’est qu’elle n’avait pas envie de se taper une interview de chaque habitant à la curiosité un peu trop grande.
Love is everything I choose love and family
(flashback) You don’t have feelings for anything or anyone