Quel abruti ! Prosper était l’une de mes dernières recrues, remplaçant Silvestre qui avait reçu une balle de mousquet en pleine tête lors du dernier abordage. Il m’avait été recommandé par un marchand de vin que je connaissais de longue date et dans l’urgence, je n’avais eu le temps d’enquêter sur le lascar. J’aurais pourtant dû.
Pressé, car nous avions déjà du retard sur la livraison prévue au Pays Imaginaire et sachant Peter Pan peu patient, j’avais commencé à faire débarquer la marchandise lorsque je m’étais aperçu de la disparition de Prosper. Laissant mon second se charger de la suite des opérations, j’étais parti voir le mousse Rayan avec qui j’avais vu discuter celui que je considérai désormais comme un déserteur. Ce que j’appris ne me réjouis pas du tout. Il avait parlé avec l’adolescent de poussière à récupérer sur l’île et je me sentais soudainement stupide de lui avoir fait suffisamment confiance pour l’engager. La seule poussière intéressante à récupérer ici était la poussière de fée. Avait-il soudoyé le marchand de vin ? Comment avait-il su pour la fée clochette ? Je connaissais ce qui se disait mais je ne l’avais pas encore rencontrée vraiment. Nous n’avions fait que nous croiser de loin. Peter Pan n’aimant que peu les intrus, nos relations se cantonnaient à livraison, paiement, nouvelle commande.
Quittant la plage, je me mis à pister celui qui risquait fort de m’attirer de gros ennuis. Je n’avais encore jamais vu Peter Pan en colère, mais sa réputation n’était plus à faire. S’il apprenait que des membres de mon équipage foulaient ses terres sans autorisation et qui plus est à la recherche de sa précieuse fée, le Jolly Roger risquait au mieux d’être interdit de retour sur son île au pire d’être coulé et servir d’épave pour les poissons et coraux qui l’entouraient.
Un cri me fit soudain presser le pas. Apparemment, je l’avais retrouvé.
Je ne peux plus cautionner cela sans rien dire ! Trop d’enfants perdus sacrifiés pour sa folie ! Mes yeux ont vu des choses que je n’étais pas censer laisser faire. Qu’il n’était pas censé se produire… Qu’est ce qu’il s’est passé pour que tout dérape ainsi ? Peter, je ne te reconnais plus. Tu es devenu complètement fou... Je me sens totalement dépossédé… D’abord mes ailes, ensuite toi … Je ne peux plus voir d’enfants massacrés ! Je ne le supporte plus… Désolé Peter, mais je dois t’arrêter par n’importe quel moyen. Je risque de perdre probablement la personne à laquelle je tiens le plus, mais c’est pour ton bien…
Je me mets alors en route, vers la seule personne qui, je pense, pourrait m’aider à l’arrêter. Juste avant de partir, je prends dans ma chambre le seul et unique sac de poussière de fée qu’il me reste. Je la gardais en cas de nécessité, c’en est une. En arriver là, je ne l’aurais jamais imaginé… Je m’assieds quelques minutes sur mon lit, regardant dans le vide. J’ai le cœur qui est prêt à me sortir de la poitrine tant le stress et la peur m’envahissait. Je ne sais même pas ce que je devrais faire. Du moins si, je sais au fond de moi ce que je devrais faire. Qu’importe ce qu’il advienne de moi, je dois retrouver Crochet. Mes bottes enfilées, je fonce hors de l’arbre des fées avec mon sac de poudre de fée bien attaché à ma ceinture. Où trouver Crochet ? Sûrement sur son navire que je crois apercevoir au loin. Je ne compte plus les arbres que j’ai passé, j’ai du longer la baie des sirènes que je déteste au plus au point. Alors que j’arrive non loin de la plage, une mauvaise chute m’arrête dans mon élan. En fait, je me suis plutôt prise les pieds dans quelque chose.
« Bravo Clochette, toujours aussi agile »
Me dis je tout doucement mais une ombre grandissant devant moi me glace le sang. Je me retrouve alors tétanisée alors qu’on me pointe un couteau sous la gorge. Il ne fait aucun doute que vu ses accoutrements et la crasse sur ses mains et son visage, il fait partie de l’équipage de Crochet. Ni une ni deux, j’essaye de contrer son arme et d’attraper ce qu’il me tombe sous la main. Je me prends un méchant coup de poing à la mâchoire avant d’agiter un gros bout de bois que j’avais trouvé par terre. Après quelques tentatives, j’entends un cri strident venant de mon agresseur, dans le mille ! Il se tient la tête avant de tomber à terre, inconscient je l’espère. Je reprends mon souffle difficilement mais des bruits de pas me stoppe dans ma tranquillité. Je vois se dessiner une silhouette dans l’ombre que les arbres laissaient, et la personne que je crois voir sortir de l’obscurité tombe à point nommé.
Pressant le pas, j’écartais les épais feuillages pour parvenir jusqu’au lieu de l’affrontement pour découvrir Prosper à terre et Clochette debout sous forme humaine.
« Ca va ? »
Je m’adressais à elle bien sûr, pas à celui qui m’avait trahis. J’avais du mal à croire que la petite fée ait pu terrasser cet homme qui la dépassait de deux têtes. Le voyant bouger, je me précipitais et lui assenais un coup de botte qui l’envoya au pays des songes. Otant sa ceinture, je m’en servis pour l’attacher avant de me relever. « Je sais que nous ne nous sommes pas parlés jusqu’à présent, mais soyez assurée que ce marin n’a pas été envoyé par mes soins. »
Nos relations avec Peter Pan étaient toujours planifiées selon sa volonté. J’apportais les denrées qu’il ne pouvait se procurer autrement en vivant en autarcie sur l’Ile du Pays Imaginaire et il me payait. Il n’aimait pas que nous ayons de contacts avec les enfants perdus. J’étais intervenu une fois pour aider Wendy contre certains garçons qui voulaient jouer les fiers à bras, mais nous avions gardés le secret. Il ne me semblait pas que ce soit remonté jusqu’aux oreilles de Peter Pan.
« Je vais l’emmener à bord du Jolly Roger. Je suis désolé de l’incident. »
Je comptais bien le punir. Non seulement il allait avoir droit au fouet, à la cale et ensuite il serait débarqué pour ne plus jamais être engagé sur mon navire.
Observant la fée à la dérobée, pour ne pas la déranger, je me posais des questions. Elle avait l’air soucieuse. C'était la première fois que je lui adressais la parole. Elle avait toujours été distante, en retrait. Je supposais qu’il s’agissait des ordres de Peter Pan. Je le prenais pour un petit dictateur. C’était l’impression qu’il me donnait. Et je n’oubliais pas son omission qui avait coûté la vie de mon frère Liam.
Il s’approche de son matelot et s’occupe de son cas avec un coup de pied bien placé pour qu’il ne se réveille pas de sitôt. Il me demande entre deux manœuvre pour immobiliser ce gaillard si je vais bien. Je ne lui réponds pas, je crois que je suis bien plus nerveuse à l’idée d’avoir à faire à lui que je ne l’aurai pensé. Il a bien du comprendre que je ne comptait pas répondre pour le moment car il enchaîna de suite en m’expliquant que cet idiot de marin n’était pas envoyé par lui. Toujours est il que même si je compte faire un « deal » avec lui, ce n’est pas pour autant que je vais boire ses paroles ! Je ne compte pas rester naïve comme j'ai pu l'être avec Peter. Il fini par s'excuser de ce qu'il venait de se passer, étrange de la part d'un capitaine. Il est évident que l'on ne se connaissait pas tellement lui et moi. Je croise mes bras sur la poitrine et le regarde fixement tout en essayant de dissimuler mon sac de poussière.
« Et qu’est ce qu’il me fait croire que je peux vous faire confiance ? Après tout, on raconte partout que vous courrez après mes consœurs les fées pour leur poussière. Qu’est ce qu’il me garantie que vous ne me sauterez pas dessus à la moindre occasion ? »
Mes consœurs, victimes de ces malfrats, n'avaient en rien mérité le sort qu'elles avaient subi! Je dois avoué avoir eut de la chance comparées à elles, même si Peter n'hésitait pas à réquisitionner toute ma poussière pour son bon plaisir! Une chose est sûre, si Crochet veut bien coopérer avec moi, je vais devoir redoubler d'efforts pour parvenir à un accord qui lui convienne.
A sa question mon regard se posa franchement sur ce petit bout de femme qui croisait ses bras en tentant de cacher un petit sac.
Non mais sérieusement ? Elle pensait que j’allais lui sauter dessus après ce que j’avais fait à mon homme d’équipage ? Cela aurait été pourtant plus simple de le laisser faire sa petite affaire et de lui dérober le sac volé quand nous aurions été en mer.
Je levais les yeux au ciel et poussais un soupir. Devais-je lui dire que si je lui dérobais sa poussière de fée je devrais la tuer et enterrer son cadavre pour ne pas que Peter Pan la retrouve ? Mon regard s’assombrit alors que je lui répondais.
« Restons en-là, ok ? Je ne sais pas qui sont ces « On » mais je n’ai jamais encore volé de poussière de fée. »
Je relevais le marin et lui adressais deux baffes pour qu’il reprenne connaissance et que je n’ai pas en plus à le porter. Avec un grognement, il ouvrit les yeux puis les écarquilla en voyant mon air peu engageant se mit à gémir. « Je suis désolé Capitaine ! Je vous demande pardon ! Je ne… »
« FERME-LA ! »
J’avais aboyé reportant la colère qu’avait fait naître en moi la petite fée sur celui qui l’avait agressée.
« Tu dis encore un mot avant d’arriver au navire et je te coupe la langue. »
Une pâleur intense couvrit son visage et en tremblant il commença à avancer sous la poigne de fer que j’opérai sur sa nuque. Si je serrai trop fort je pourrai la lui briser. Et il savait très bien que ma parole était d’or. Je n’hésiterai pas un instant à me débarrasser de lui. Faisant profil bas, il baissa la tête.
Tournant le dos à Clochette, je m’apprêtais à repartir vers le Jolly Roger avec mon prisonnier aux mains ligotées dans le dos. Je n’avais même pas envie de la saluer. Qu’elle reste avec ses certitudes.
Je dois avouer qu'il était plutôt intimidant comme homme. J'ai beau faire la grande fille devant lui, au fond je ne fais pas la maline.
Devant ma réponse, son attitude change assez soudainement. Mon comportement méfiant a l'air de l'agacer plus qu'autre chose. L'effet inverse de ce que je souhaitais à vrai dire... J'essaye malgré moi de dissimuler mes mains tremblantes en resserrant la branche qui m'avait servi d'arme juste avant.
Comment peut il m'en vouloir d'être méfiante? Lui et sa bande de pirates ont une réputation plutôt malfamée au sein de Neverland. Surtout que depuis quelque temps, il travaillait pour Peter... Suite à ma question, il me déclare qu'il n'a jamais volé de poussière de fée. Comment suis-je censé le croire? Son propre marin avait essayé de m'attaquer! D'ailleurs, il semble se réveiller, il commence à marmonner des excuses mais Crochet se contente de lui régler son compte en le menaçant et l'empoignant par le col pour le faire avancer.
Son regard semble lancer des éclairs, il est en colère sans aucun doute. Je me retrouve dont avec ce cher Crochet se contentant de faire demi tour sans même un regard vers moi. Bravo Clochette, on peut dire que tu as fais fort! Mon seul et unique recours est en train de se carapater. Non mais pour qui se prend t'il?! Je ne fais pas partie de celle qui tombe pour ses jolis yeux! Sous la sidération je croise de nouveau les bras sur ma poitrine tout en lui tournant le dos à mon tour. Oh et puis non! Il ne va certainement pas s'en sortir comme ça! Je me retourne de nouveau vers lui et d'un geste de la main je lui barre la route en créant un méli-mélo de branches d'arbres avec ma magie.
"Attendez, nous n'en avons pas encore fini tout les deux."
S’il y a bien une chose que je déteste, c’est que l’on me contraigne ou que l’on restreigne ma liberté. Et là, la petite fée s’y prend plutôt bien. Les feuilles et les branches devant moi se mêlent par sa magie et soudain une barrière infranchissable se dresse m’empêchant de m’éloigner. Je me retourne brusquement, l’air peu engageant. Je n’ai pas du tout envie de jouer. Je pousse au sol mon marin vers elle.
« Tu n’en as pas fini avec moi ? Qu’est-ce que tu entends par là ? Tu veux t’occuper de son cas ? Vas-y ! Fait toi plaisir ! »
Sous la colère, je suis passé du vouvoiement au tutoiement.
Le marin me jette un regard désespéré. Terrifié de rester entre les mains de celle qui n’a aucunement l’apparence d’une bonne fée. Il n’avait qu’à pas chercher à la voler. Je me désolidarise complètement de son geste. Maintenant elle a aussi dit « tous les deux ». Comme si le voleur n’avait pas son importance. Pourtant sans lui je ne serai pas venu ici. Serrant le poing, prêt à me saisir de mon épée, je la regarde dans les yeux sans ciller. « Qu’est-ce que tu me veux ? »
Pas d’humour. Je vais droit au but. J’estime avoir fait ma part en récupérant le malfrat et en lui assurant une sécurité toute relative. Elle vient d’avoir la preuve que je la soutiens, que je suis de son côté. Que veut-elle de plus ? Des excuses ? Elle n’en aura pas ! Je lui ai déjà dit que j’étais désolé de l’incident. C’est le mieux que je puisse faire. Et si cela ne lui convient pas et bien tant pis. Elle n’aura qu’à bouder et à trépigner des pieds comme la sale petite gamine que je pense qu’elle est.
Forcément mon petit tour de passe-passe n'a pas du tout plu au cher capitaine puisque celui ci me regarde d'un air mauvais auquel je m'attendais un peu. J'ai réussi à capter son attention. Maintenant Clochette, plus le moyen de faire rater le plan! Malheureusement, je pense qu'il n'a pas du tout du saisir la chose puisqu'il m’envoie son marin crasseux vers moi afin que je m'occupe de son cas. Pour un capitaine, je le pensais plus futé que cela...
Je ne le quitte pas des yeux, je lui montre que je ne compte pas baisser ma garde aussi facilement. C'en est fini de jouer maintenant, je dois obtenir ses faveurs. Il commence à perdre patience, mon silence sans nul doute. Je n'aime pas particulièrement le ton qu'il prend avec moi mais je vais devoir faire avec. Je n'ai plus le temps de faire des manières.
"Ce que je veux de vous? Un pacte. Et je ne compte pas vous laisser partir sans un accord commun."
Je baisse petit à petit la main qui m'avait servi à enchanter les arbres pour le stopper et commence à m'approcher légèrement de lui et son infâme bon à rien. D'ailleurs, rien qu'à le regarder je peux voir d'ici le nombre de semaines sans un bain!
"Oh et je n'en ai que faire de vos moussaillons dégoulinants de crasse. Je vous laisse le plaisir de vous en occuper."
A ces mots, je prends mon sac de poussière de fée, prends quelques centièmes de secondes à me demander si ce que je m'apprête à faire est une bonne idée, puis le jette à ses pieds. Et oui capitaine, je vous offre l'opportunité de vous en mettre plein les poches contre un moyen d'arrêter Peter.
"En réalité, ce que j'ai à vous proposer et bien plus intéressant."
Un pacte ? Mais de quoi parle-t-elle ? Son geste de la main contredit ses paroles qui pourraient être prises comme une menace. Un accord commun suggère tout de même que les deux parties soient satisfaites. Je me détends donc légèrement, sans cesser de tendre l’oreille, redoutant un piège. Peut-être cette peste tient-elle à gagner du temps ?
A son insulte sur le matelot, je réagis néanmoins. « Il est un cas à part. Les autres membres de mon équipage ne se conduisent pas ainsi. Nous avons dû recruter il y a une semaine et j’avoue que j’ai déjà pensé plusieurs fois le balancer par-dessus bord pour le laver un peu, mais cela devait faire partie de son plan pour ne pas être reconnu. »
J’aurai du méfier. J’avais fauté. Mais les choses étaient rétablies. Quant au fait que m’occuper de lui serait un plaisir, je doutais que cela ne soit le cas.
Le sac atterrissant à mes pieds, je fronce alors les sourcils. Que veut-elle exactement ? Nerveusement, je me mordille la lèvre supérieure avant de glisser ma main à ma ceinture pour décrocher mon pistolet et le retournant en le lançant en l’air, je l’attrape par le canon pour en assommer le voleur puant.
« Pas de témoins. C’est maintenant entre nous. »
Je la détaille des pieds à la tête. Je n’avais pas encore envisagé tomber sur de la poussière de fée. Pour qu’elle veuille ainsi m’en donner une telle quantité, il faut que le marché soit d’importance.
« Vous avez une piètre opinion de moi alors qu’est-ce que vous attendez ? Que je tue quelqu’un ? »
Ce n’est pas parce que je suis pirate que je tues sur commande. J’ai mes valeurs et mon code de l’honneur, qui est probablement loin de celui d’un chevalier ou d’un gentleman, mais lorsque je regarde à quoi ont menés les ordres du roi que nous servions lorsque je faisais encore partie de la marine royale, je n’ai pas à en rougir.
Le capitaine semble plutôt perplexe suite à ma proposition.
Toujours est il que même s'il ne portait pas grand intérêt à son membre d'équipage, il se donne néanmoins le temps de le défendre. Sauf que le regard qu'il arbore lorsqu'il se retrouve le sac de poussière à ses pieds me fait penser qu'il reconsidère son petit discours. La poussière était bel et bien ce qui l'intéressait.
Je le vois alors entre deux manœuvre attraper son pistolet et flanquer un bon coup sur la caboche du sous fifre. Je sursaute au bruit de la crosse qui se fracasse sur le crâne de l'homme. J'espère que je ne me trompe pas en lui donnant ma "confiance". Je me jette un peu dans la gueule du loup en faisant cela mais... Je ne peux plus supporter de voir des enfants perdus mourir...
Me voilà seule à seul avec lui, plus de marche arrière possible. Je me rends compte que je suis resté dans l'ombre depuis si longtemps! Je ne m'étais jamais retrouvé si proche de lui. C'est effrayant et inattendu à la fois. Je ne peux pas tout faire rater maintenant que je suis si proche du but.
Au vu de ma contribution,il en vient à me demander si il doit assassiner quelqu'un. Un meurtre? Je n'écarte pas cette idée à dire vrai. Je le regarde alors dans les yeux, même si il est méfiant je doute qu'il veuille me faire quoi que ce soit à présent.
" Tuer quelqu'un? Non, si tout se déroule comme prévu nous n'aurons pas besoin d'en venir là".
Je balance le bout de bois qui m'avait servie à assommer le matelot puis en signe de paix, lui montre mes mains bien pointées vers le ciel.
" Voyez? Je ne vous ferai pas de mal sauf si vous m'y contraignez. En fait, j'aimerais que nous collaborons ensemble."
Je prends une grande inspiration, j'ai la gorge serrée. Maintenant, la décision lui revient entièrement.