Regina Mills

Elle était enceinte. Son enfant ne connaitrait jamais son père, tout ça par ma faute. Par Hadès tu me donnes la nausée arrête de te répéter toujours les mêmes choses, on dirait que tu as prix cinquante ans et que tu es proche de la sénilité.. Contractant ma mâchoire, je me retenais pour ne pas lui répondre. Ce n'était pas le moment pas devant Regina, pas avec la discussion que nous avions en cet instant. D'ailleurs, j'optais pour proposer ma présence avec elle pour toutes les modalités obligatoires entourant sa grossesse. Parce que oui même si je savais que je n'accèderais jamais à cela grâce au dieu Zeus, je savais tout de même ce qu'il fallait faire pour avoir un rejeton. Lorsqu'elle accepta ma proposition, comment pouvait-elle encore me faire confiance ? Malgré tout je lui souriais en hochant la tête. C'était logique qu'elle préserve ses enfants d'une potentielle déception.

" On se débrouillera pour pas que cela arrive "

Déclarais-je avec sureté, il ne pouvait pas en être autrement. Autant Regina que moi nous étions des survivantes, enfin surtout moi j'avais échappé à la mort à deux reprises, si j'étais dans son équipe, jamais je ne laisserais la mort la saisir. Il en était tout bonnement hors de question j'en avais rien à fichtre de ses histoires de rédemption. Si je devais tuer pour assurer la survie de ses enfants je le ferais, et c'est d'ailleurs ce que j'apprenais à Regina en lui promettant de tuer la fée bleue si elle s'était payé sa tête. Sa réaction fut sans appel et je baissais les yeux en poussant un sourire :

" Tu sais que je ne crois pas en ça Regina. Je veux bien te pousser à rester dans cette potentielle lumière, mais tu sais que tu ne m'embarqueras pas, je ne suis pas comme toi. Mon âme est perdue depuis le jour où j'ai attaqué ma seconde vie. Je m'y suis accommodée, il est tant que toi aussi tu t'en accommode Regi. "

Elle le savait. Elle savait que je ne croyais pas en cela. Elle savait que quoi qu'elle puisse dire, je en changerais pas d'avis. Les faits étaient les faits. Elle faisait cela pour ses enfants. Je n'avais rien pour me pousser à faire ça te je mettais un point d'honneur à rien avoir de telle. J'étais beaucoup trop instable pour créer une dépendance avec quelqu'un. D'ailleurs Regina avait fait un sprint jusqu'au toilette et vomissait bruyamment. Pendant ce temps-là j'allais dans la cuisine et remplissais un verre d'eau, avant de prendre des pastilles à la menthe. Je l'entendais aller à la salle de bain, celle que je n'utilisais jamais et elle revint en s'excusant.

" Ne t'en fais pas, ce n'est rien "

Lui tendant un verre d'eau avant de lui désigner les pastilles que j'avais mis dans un réservoir que je posais sur la table basse.

" Je ne sais pas si ça peut t'aider alors si tu le sens pas les prends pas je ne le prendrais pas mal "

Ajoutais-je avant de ramener mes jambes sous mes fesses pour poursuivre notre conversation. Elle avait l'air fatiguée, ça m'inquiétait. C'était sans doute normal. Sa question me désarçonna, elle voulait savoir comment j'allais.

" De moi ? Il n'y a rien à dire, ne t'en fais pas. "

Je mentais, je ne voulais pas qu'elle sache que la Méduse et moi étions dans un état de 50/50 avec la Méduse. Elle avait d'autres chats à fouetter. Elle devait prendre soin d'elle désormais elle avait un enfant à protéger elle ne se serait pas emmerdée par la Méduse. Merci j'apprécie, c'est moi qui est à plaindre dans cette histoire !. Une fois de plus je m'étirais la nuque pour faire disparaitre cette voix infâme, ma voix en plus sadique et moqueuse.

" Que voulais-tu me dire en plus ? "

Demandais-je rapidement soucieuse que Regina ne soit alerté par mon étirement intempestif.

Neïlina Kramers

30 janvier.

Neïlina et son soutien sans faille. Regina le savait, elle avait la meilleure amie qui soit, elle pouvait compter sur elle de jour comme de nuit, et c’était réciproque. Une amitié de longue date, solide malgré les épreuves et embûches que la vie avait mises sur leurs chemins respectifs. L’ancienne méchante reine était ravie face à la détermination dont faisait montre la gérante du Libertease pour que la grossesse de son amie arrive à son terme.

-Il est évident que tu es toute désigné pour être sa marraine. Si bien sûr tu es d’accord.

Malgré tout, égale à elle-même, Neïli ne put s’empêcher de glisser une proposition de meurtre et madame le maire s’empressa d’essayer de la raisonner avant d’être prise d’une fulgurante envie de vomir qui l’obligea à prendre congé rapidement avant de revenir un peu plus tard, rafraîchie, et n’ayant pas eu le temps d’entendre le laïus de la blondinette sur son impossibilité de se ranger. Malgré tout, Regina ne désespérait pas, surtout en la voyant si prévenante. Elle se saisit du verre d’eau et l’en délesta d’une gorgée.

-Merci beaucoup, c’est très gentil.

Elle s’installa auprès de son amie, vida le fond du verre d’eau avant de reprendre sa tasse de café. Elle voulut s’assurer que Neïlina allait bien, elle aussi avait été secouée par ces aventures vécues de l’autre côté, et peut-être avait-elle besoin de vider son sac. Bien entendu, sa fierté prit d’abord le dessus et elle assurait qu’il n’y avait rien à dire.

-Tu es sure ? Tu sais, je suis là aussi pour toi, comme tu l’es pour moi. S’il te plaît, n’hésite pas à me parler si quelque chose te préoccupe. Ce qu’on a vécu là-bas était… horrible, vraiment difficile et je pense vraiment que je ne suis pas la seule à mal le vivre.

La belle blonde s’enquit de ce que son amie voulait lui dire en plus de l’annonce de sa grossesse. Regina reposa sa tasse de mocca après en avoir bu un peu.

-C’est… compliqué. Tu te souviens quand Robin m’a quittée pour se remettre avec Marianne qu’il pensait morte ? Tu te souviens aussi qu’on a vu Marianne aux Enfers. Celle qui était à Storybrooke était une usurpatrice. Je suis donc allée la trouver dans le but de mettre Roland à l’abri. Et j’ai découvert quelque chose, une chose qui m’a fait froid dans le dos. Cette sorcière, qui a pris l’apparence de la défunte épouse de Robin, est en fait ma sœur. Enfin, c’est ce qu’elle avance. Je dois encore aller parler à ma mère de cette … Zelena. Mais je n’ai pas encore trouvé le courage de le faire. Je voulais t’en parler avant. Elle est d’une puissance redoutable, j’en ai fait les frais. Je crains pour la sécurité de la ville, elle semble déterminée à me gâcher la vie, et je ne sais même pas pourquoi.

Encore une folle, probablement. Et il était difficile pour la méchante reine de l’admettre, mais cette méchante sorcière de l’Ouest était redoutable, peut-être même un poil plus puissante qu’elle. Mieux valait rester sur ses gardes, d’autant qu’elle avait disparu, et qu’elle avait le pouvoir de changer d’apparence.

Regina Mills

La marraine ? Elle était sérieuse ? Ouvrant des yeux aussi gros qu'une soucoupe. Je la regardais interdite mon cœur se serrant de joie et de peur en même temps. Regina était vraiment sincère quand elle disait ne pas m'en vouloir sur les causes de la mort de son amant. Comment faisait-elle, j'aurais été à sa place je l'aurais maudite de toutes mes forces. Enfin si j'avais encore une personne comme Robin à aimer dans ma vie. Du moins, je pensais. Quoi que non, je n'en savais strictement rien. Regina couru aux toilettes me laissant interdite sur le canapé en train de lui faire une leçon sur ce qui était acceptable ou non de dire en sur le bienfais de rependre la mort ou pas. Désireuse de rendre les effets secondaires de ses vomissements plus agréables à supporter je partais à la cuisine pour lui servir un verre d'eau et mettre des pastilles à la menthe dans un petit récipient pour revenir au salon et dissiper les excuses de mon amie avec patience tout en lui désignant mes présents. Cette dernière me remercia en notant la gentillesse de mon acte et je lui souriais sans rien ajouter de plus. Il n'y avait bien que pour elle que j'étais capable d'une telle prouesse.

D'ailleurs comme à son habitude Regina se soucia de mon cas et je lui mentais sans vergogne en lui jurant que je n'avais rien de particulier à ajouter. Chose qu'elle ne crut que partiellement. Il ne faisait aucun doute qu'elle serait en colère quand elle découvrirait que je lui avais menti mais je ne tenais pas à l'inquiéter encore moins dans son état.

" Je suis sure oui Regina, je vais bien. J'ai seulement beaucoup de travail à rattraper aux Libertease, mes danseuses en ont fait qu'à leur tête en mon absence, j'ai beaucoup de recadrage à faire. "

Ça c'était vrai par contre et je savais que ces paroles la conforteraient un peu plus. Elle ne pouvait rien faire contre l'insubordination qu'avait fait preuve mes salariés en mon absence et elle savait que je saurais me débrouiller sans elle. Écoutant ses paroles sur ce qui la chagrinait en plus du reste je croisais mes bras sur ma poitrine. Cette Marianne, dieu sait que j'avais eu envie de la tuer à son arriver, je détestais l'idée qu'on se soit fait rouler dans la farine.

" Comment ça tu en as fait les frais ? "

Demandais-je d'une voix sombre empreinte d'une teinte meurtrière avant de passer une main dans mes cheveux tout en me reprenant :

" Fait venir ta mère ici si tu veux, tu dois éclairer la situation rapidement et laisse ta mère gérer la situation avec sa fille si telle est la vérité. Tu dois te ménager. "

Neïlina Kramers

30 janvier.

Sensible aux bons soins de son amie, Regina s’installa en face d’elle avant de reprendre en main la tasse de mocaccino qui sentait si bon. Neïlina assurait qu’elle allait bien, et pourtant son amie avait du mal à la croire. Mais elle la connaissait, elle savait qu’insister n’était pas la chose à faire, au risque qu’elle ne se braque. L’ancienne reine lui avait redit qu’étant son amie, elle était là pour elle si elle en avait besoin, elle le savait et saurait quoi faire de l’information. La gérante du Libertease expliqua qu’en son absence, les danseuses avaient un peu trop fait briller le dicton de « quand le chat n’est pas là, les souris dansent ».

Bien vite, Regina en vint à parler de Marianne, qui avait été a priori la cause de la rupture avec Robin, expliquant ce qu’elle avait appris sur cette femme qui avait osé se faire passer pour la première femme de l’archer. Cette sorcière disait être sa sœur, et elle était très puissante, voilà qui avait de quoi inquiéter.

-Disons qu’on s’est un peu… battues.

L’ancienne reine en avait presque honte, parce que ça lui avait fait du bien. Elle avait adoré passer ses nerfs sur quelqu’un, même si elle aussi avait pris cher ce jour-là, mais le pouvoir de guérison avait permis de faire disparaître les ecchymoses. Laisser parler sa colère l’avait un peu soulagée sur le moment, même si après que Zelena ait disparu, elle avait eu peur de laisser à nouveau cette rage la consumer et dicter ses actions. Elle avait bien vite fait le nécessaire pour se reprendre et avait été parler avec Durnik. A ce moment-là, elle ignorait encore qu’elle était enceinte, sinon elle n’aurait pas pris le risque d’aller se frotter à une sorcière complètement folle, c’était évident.

-Tu as raison. Si c’est la vérité, mère aura intérêt à me rendre des comptes. Je devrais être au courant si une cinglée Mills est une menace pour moi ou pour qui que ce soit.

Elle était en colère à la simple idée que Cora ait pu lui cacher une telle chose, surtout qu’à présent elle en faisait les frais. Croisant les bras à son tour, elle soupira.

-Je dois finir d'organiser les funérailles de Robin. Tu viendras, n'est-ce pas ? Tu n’imagines pas comme ça a été difficile de l’annoncer à Juliette et Petit Jean.

Il ne s’était écoulé que quelques jours depuis leur retour, et pourtant Regina avait eu l’impression qu’une éternité s’était écoulée tant il s’était passé de choses.

Regina Mills

JBattue ? Ouvrant des yeux aussi gros que des soucoupes je sentais mon sang. Ne faire qu'un tour dans mon corps. Pourquoi est-ce qu'elle ne m'avait pas appelé tout bonnement ? Par Hadès elle était enceinte ! Chose qui relevait du miracle à l'heure actuelle, alors pourquoi jouer avec le feu en allant se battre contre une folle furieuse. Passant une main dans mes cheveux je me retenais pour ne pas lui hurler dessus. Si c'était Cora elle allait avoir plutôt intérêt de bien répondre de ses actes passés et de tenir correctement sa fille en laisse. Sans quoi elle risquerait de se retrouver statufier et réduite en poussière par mes propres soins. Regina était une des rares personnes pour ne pas dire la seule pour laquelle je donnerais ma vie sans réfléchir le moindre instant.

" Si elle est aussi cinglée que ta mère on est mal barrée ! Mais crois-moi si faut que je la pétrifie l'autre folle, je les ferais sans hésiter et après tu feras ce que tu veux de cette potentielle sœur. Quitte à ce que tu m'arraches le cœur histoire qu'elle ne puisse pas me tuer "

Alors que je finissais d'exposer ma théorie à Regina je sentais un sourire malsain illuminer mon visage.

" Mais en voilà une idée ! Elle est bonne non ? Tu n'aurais pas été enceinte j'aurais ouvert une bonne bouteille de vin en cet honneur ! "

Alors là j'étais fière de mon coup et elle devait forcément le lire. J'espérais juste qu'elle ne me dirait pas de contrôler mes pulsions de sadique tordue. Elle avait elle-même admis que cette inconnue était un danger pour elle, et les dangers mieux valait les éradiquer avant qu'ils ne trouvent des alliés ou pire qu'ils gagnent en puissance, on était les preuves vivantes de cette théorie. Mon sourire victorieux se fanât quand elle aborda le sujet des obsèques de son ex amant. Baissant la tête, je lui prenais la main :

" Je ne suis pas certaine d'avoir ma place dans cette assemblée Regina, … Tu as beau dire ce que tu veux je suis certaine que si le Kraken n'aurait pas été libéré il aurait pu avoir une autre solution pour vaincre les chimères … "

Retenant un soupir, j'entendais la Méduse recommençait à râler avant que je ne me ressaisisse pour demander :

" Ils ont mal régi je suppose quand tu leur as dit ça. "

Neïlina Kramers

30 janvier.

Regina avait dû avouer à Neïlina qu’elle s’était battue à coup de magie avec sa potentielle sœur. Il fallait dire qu’elle débordait de rage à ce moment-là et elle avait pu extérioriser. Malheureusement, la dénommée Zelena avait fini par disparaître, laissant l’ancienne méchante reine avec sa rancœur e surtout cette information détonante. Elle n’en pouvait plus, elle avait donc besoin de parler à sa meilleure amie, et c’est ce qu’elle fit. Etre restée si longtemps sans la voir après tout ce qui leur était tombé dessus, c’était trop et Regina, bien que le cœur lourd, appréciait ces retrouvailles avec son amie d’enfance. Et son soutien était toujours entier, elle voyait bien qu’elle pouvait compter sur elle. Malgré toutes ses bonnes résolutions, un sourire mauvais se dessina sur ses lèvres à la proposition de la belle blonde concernant l’idée de pétrifier Zelena, quitte à arracher le cœur de Neïli pour l’empêcher de la tuer. L’idée était remarquable, il fallait le reconnaître, et la méchante reine n’aurait pas hésité une seule seconde. Mais la raison rappela Regina à l’ordre. Elle ne pouvait céder à une telle idée, pas avant de connaître tous les tenants et aboutissants.

-Je dois reconnaître que ta proposition est alléchante, ma très chère Anne. J’aurais volontiers sabré une bouteille de champagne pour l’occasion. Mais … avant d’en venir à de telles extrémités, il me faut en avoir le cœur net, je dois parler avec ma mère pour savoir si cette folle dit vrai. Par ailleurs, je m’en voudrais de te faire courir de tels risques. Je ne sais pas de quoi elle est capable, imagine un instant qu’elle puisse te faire du mal même privée de ton cœur ? Je ne suis pas prête à te perdre, Neïli, surtout après avoir perdu Robin.

Regina n’était pas fière de trouver cette idée géniale et d’envisager l’hypothèse de la suivre. Elle sentait que ses mauvais travers tentaient de reprendre le dessus. Robin n’aurait pas voulu ça, il aurait dit qu’il y avait forcément une autre solution. En parlant de l’archer décédé, madame le maire n’en oubliait pas les obsèques qu’elle devait finir d’organiser. Elle sentit la douce main de son amie se saisir de la sienne et l’écouta avant de reprendre la parole.

-Je t’en prie, ne dis pas ça. Déjà, tu as ta place parce que j’ai besoin de toi. Ensuite, si le kraken n’avait pas été libéré, qui sait ce que Rozen, sous sa forme démoniaque, aurait pu nous faire ? C’est la méduse qui a libéré le monstre, ce n’est pas toi réellement, et puis je pense que c’est ce qu’elle a trouvé pour vous protéger toutes les deux. On ne peut pas revenir en arrière, on ne peut pas savoir ce qui se serait passé, ce que je sais, c’est que tu n’es pas coupable. Robin est mort parce qu’il était un héros et qu’il a voulu sauver tout le monde, il aurait pris ce risque même sans le kraken. Je suis bien plus coupable de n’avoir pas insisté pour qu’il ne le fasse pas, ou de n’être pas restée auprès de lui pour le seconder. Je m’en veux, si tu savais, à chaque instant qui passe je me dis que si j’étais restée, peut-être que ce ne serait pas arrivé.

Mais ça ne servait à rien de ressasser sans arrêt de tels regrets, parce que le résultat était impossible à changer. Et elle avait dû le dire aux deux personnes les plus proches de Robin. Quelle épreuve ça avait été, ça aussi. Regina hocha la tête à la remarque de son amie.

-Juliette a fait s’abattre une tempête sur ma maison. J’ai fait tant de mal à ces deux personnes, par le passé, et là encore, j’ai dû leur en faire en leur annonçant la mort de Robin. Je crois que jamais je ne parviendrai à me racheter à leurs yeux.

Regina Mills

JRégina avouait que ma proposition de meurtre était alléchante et je me sentais sourire. Un sourire mauvais, machiavélique et sadique, jamais je ne deviendrais une héroïne ça n'en faisait aucun doute. J'aimais beaucoup trop le crime pour cela. Mais quand elle commença à nuancer sa détermination mon sourire se fada.

" Mais comment veux-tu me perdre si c'est toi qui a mon cœur ? Regina je suis la tueuse en série la plus douée de notre monde ! "

Demandais-je légèrement décontenancée avant de pousser un soupir pour la regarder tout en lui prenant la main :

" Je te jure que ta sociopathe de mère à intérêt de régler le problème avec ta potentielle sœur… Il est temps qu'elle assume un peu ses conneries cette vieille peau. "

Oui je n'aimais pas la mère de Regina et c'était réciproque, bien que parfois pendant quelques brèves minutes nous parvenions à nous entendre sur un sujet. Généralement, quand il était question de vie ou de mort nous étions d'accord. Tout comme moi Cora était une adepte de la théorie : " C'est soit toi soit moi, comme ça ne sera pas moi, ça sera toi ! " Malgré tout je restais la plus classe des deux, fallait pas non plus abuser, puis son meilleur ami était Absolem donc comment dire ? Totalement incompatible avec moi.

Alors que j'aurais pu parler de mon potentiel premier assassinat dans cette ville, Regina changea de sujet pour revenir sur un thème plus lourd : l'enterrement de Robin. Elle voulait que je sois là et je n'étais pas certaine que ce soit une bonne idée. Dans mon esprit s'était moi qui avait engendré la mort de son amant, et pour la première fois de ma vie je faisais face à ce qu'on appelle la culpabilité. Les mots de mon amie me serrèrent le cœur, elle était adorable serrant sa main dans la mienne je finissais par capituler, au pire je finirais foudroyer.

" D'accord, je serais là. "

C'était tout ce que je pouvais dire. Peut-être était-ce mieux d'ailleurs, au moins je pourrais la protéger contre ses ennemis. Après tout s'était bien connue, je me fichais du regard des autres sur moi, mais j'allais tout de même augmenter mon service de sécurité et en rajouter un ou deux discrètement derrière les enfants de Regina. La jolie brune n'en saurait rien et ça serait très bien ainsi. Comme elle me parla des meilleurs amis de son ancien amant, je lui demandais comment s'était passé la confrontation avant de grimacer.

" Elle est exubérante cette femme, elle aurait pu être avec nous quand on se battait avec les titans ses tempêtes auraient été utile au moins. "

Secouant la tête en signe de déception, je me disais que j'allais devoir aller voir Romain pour prendre de ses nouvelles et pourquoi pas passer du bon temps avec lui. Je n'en avais rien à faire qu'il était marié avec cette Juliette.

" Te prends pas la tête avec la rédemption, tu n'as pas besoin d'eux dans ta vie ! S'ils ne sont pas capables de voir que tu es innocente ils en valent pas la peine "

Je pensais chaque mot que je prononçais. Je ne comprenais pas sa lubie. Pourquoi est-ce qu'elle se prenait la tête pour ça ? Elle devait faire attention à elle avant de faire attention aux autres.

" Est-ce que tu veux manger quelques choses ? "

Neïlina Kramers

30 janvier.

Neïlina attisait soudain le côté obscur de Regina. La méchante reine ne demandait qu’à sortir, laissant libre cours à sa douleur pour se venger sur n’importe qui, en l’occurrence la satanée sorcière qui avait gâché les derniers jours de vie de Robin et accessoirement ces moments que Regina aurait pu passer avec lui. Oh que oui, elle avait envie de faire payer cette Zelena qui se prétendait être sa sœur et qui s’était jouée d’eux. Mais il fallait se maîtriser. Il fallait dans un premier temps en avoir le cœur net et en discuter avec Cora. Et puis le fait que Neïlina veuille s’en mêler, utilisant le pouvoir de pétrification de la méduse de rassurait pas madame le maire qui craignait pour sa vie.

-Je ne remets pas en doute tes talents, Neïli chérie, mais tu sais qu’on peut mourir de mille et une façon, outre le fait de voir son cœur broyé. Si la sorcière te jette un sort pour t’immobiliser par exemple, elle pourra t’infliger des blessures terribles et même te faire brûler sur place. Moi c’est ce que je ferais, si je ne peux pas arracher le cœur de l’ennemi. Elle peut aussi t’envoyer valser à distance et te faire percuter le sol ou les murs avec violence, tu pourrais te briser les os, ou encore t’étrangler à distance jusqu’à ce que l’air vienne à te manquer à tel point que tu en perdrais connaissance avant de mourir asphyxiée…

Elle préféra arrêter là l’énumération et la description de tout ce qu’il était possible de faire pour tuer quelqu’un outre lui arracher et lui broyer le cœur. Elle se racla la gorge, détournant le regard. Malgré les années passées sans accomplir de tels méfaits, Regina se rendait compte qu’elle était encore capable de maîtriser à la perfection l’art de la torture et du meurtre. Elle était capable de tant de choses, elle se faisait elle-même froid dans le dos.

- Je m’en voudrais trop s’il t’arrivait quoi que ce soit, et je ne supporterais pas de te perdre aussi, dit-elle en serrant sa main dans la sienne. Laissons donc Cora se charger de cette affaire, si cette femme est vraiment sa fille.

Regina esquissa un sourire en coin en entendant Neïlina parler de sa mère. Si Cora l’entendait, nul doute que ses cheveux se dresseraient sur sa tête. En temps normal, madame le maire aurait appelé à un peu plus de respect, mais elle savait combien son amie avait du mal avec cette femme, et elle pouvait comprendre. Après tout, elle-même avait voulu la tuer, sa propre mère.
La belle brune finit par demander à sa meilleure amie de venir à l’enterrement de Robin, arguant qu’elle avait besoin de son soutien et que de toute façon, quoi qu’elle puisse penser, elle n’était pas coupable du décès de l’archer. La gérante du Libertease finit par obtempérer, au grand soulagement de la mairesse. Elle lui expliqua alors combien il avait été difficile de devoir annoncer la funeste nouvelle aux deux personnes les plus proches de Robin, évoquant la réaction de Juliette.

- Je crois qu’elle a aussi ses propres problèmes à gérer. Et je suis la cause d’au moins l’un d’eux. J’ai… Tu sais, elle cherchait partout son mari, Roméo. En fait c’était moi qui le retenait captif dans la Forêt Enchantée. C’était peu avant que je jette le sort noir. Je lui ai arraché le coeur pour me servir de lui. J’avais complètement oublié son identité, si bien que la première fois que j’ai rencontré Juliette, je n’ai pas fait le rapprochement entre son mari et le Romain qui travaille pour moi. Je suis inqualifiable sur ce coup-là.

Regina baissa la tête, honteuse d’avoir causé du tort à cette femme qu’aimait tant Robin. S’il avait su, lui aurait-il pardonné ? Elle poussa un long soupir, elle n’aurait jamais cette réponse, et peut-être que ça valait mieux.

-Je ne suis pas d’accord avec toi, ma chérie… En fait j’ai tellement besoin qu’on me parle de lui que j’espère toujours que quelqu’un qui l’a connu puisque me conter une anecdote. C’est pathétique, hein ?

Neïlina était franche, elle le lui dirait si elle le pensait.

-Tiens, j’ai appris autre chose, puisqu’on parle de sœurs. Robin a… avait une sœur jumelle.

Regina avait encore du mal à parler de lui au passé.

-Aeline, tu vois qui c’est ? Une grande blonde qui est revenue du désert de glace. J’ai appris tellement de choses cette semaine, je crois que ma tête va exploser.

Elle prit sa tête dans ses mains quelques secondes avant d’attraper finalement sa tasse de mocca et de le terminer d’une traite avant de le reposer. La maîtresse des lieux lui proposa alors de manger quelque chose.

- Quelle bonne idée, je meurs de faim. Qu’est-ce que tu proposes ?

Regina Mills

Regina se rattrapait comme elle le pouvait en me contant les diverses possibilités qui ouvraient engendrées ma mort. Certes, elle n'avait pas tort je ne pouvais que lui concéder cela. Enfin, tant que je ne laissais la main à Méduse il pouvait en être ainsi, mais en laissant Méduse prendre le dessus quoi qu'elle fasse elle finirait par me regarder droit dans les yeux et se retrouverait pétrifier pour l'éternité. Malgré cette réflexion censée et poussée, je ne relevais pas. Ce n'était pas vraiment le moment pour contredire la Méchante Reine, alors je me contentais d'hausser les épaules silencieusement. Si mon voyage entre les mondes avait bien changé une chose s'était que désormais je n'accueillais plus la possibilité de mourir comme une vieille amie. Non, c'était un poil plus tendu entre moi et cette funeste perspective.

Quoi qu'il en soit Regina avait raison, autant laisser la sorcière gérer sa bâtarde comme bon lui semblait. Après tout avec un peu de chance elle lui ferait couper la tête sans sommation ni le moindre délai et nous en serions débarrassées. Après tout elle avait abandonné sa bâtarde et quand je voyais combien elle était maternelle avec ma meilleure amie, je n'avais pas de mal à l'imaginer en train de tuer sa progéniture.

S'en suivi d'une discussion autour de l'enterrement de l'âme sœur de la mairesse, et une légère mise à niveau sur la légitimité de ma présence ou non aux funérailles de ce dernier. La question fut rapidement éclaircie par les soins de Regina qui ne me pris par les sentiments me laissant aucune chance pour refuser sa requête.

" Ô … heu ben …. "

Commençais-je à bafouer face à ses propos que je ne pouvais mathématiquement pas comprendre. En mon sens, chaque personne qui me manquait de respect était exécuté ou torturé dans la semaine qui suivait et si à Storybrooke j'avais été obligé de changer mes méthodes et de contrôler mes pulsions de tueuse compulsive, ma manière de pensé était toujours la même :

" Tu te doutes que je ne comprends pas ton point de vu… Tu sais qui je suis et ce que je pense de tout ça… Mais tu n'es pas pathétique, enfin je ne pense pas. C'est peut-être aussi pour l'enfant à venir que tu penses cela … "

Je n'avais jamais été mère, ou encore dans l'interrogation pour savoir si je portais un enfant ou pas. Je savais que je ferais une mère médiocre et pour cause la mienne avait été plus que minable, une putain incapable de protéger sa fille on avait clairement fait mieux. Heureusement, Zeus m'avait retiré cette possibilité, histoire que je ne mette pas au monde des petits monstres et j'en étais bien heureuse, ça m'enlevait une belle épine du pied. Malgré tout, je pensais que ses étranges propos pouvaient être en accord avec sa maternité. Elle voulait donner à son enfant la possibilité de connaitre son père et ceux malgré son absence et qui de mieux que ses meilleurs amis pour ça ?

Rapidement mon attention fut une nouvelle fois détournée et je croisais les bras sur ma poitrine :

" Attend stop ! Une sœur jumelle ? Et elle débarque comme ça de nulle part qui te dit que ce n'est pas une imposture ? "

Là il ne fallait pas déconner, ok on pouvait éventuellement concevoir que Cora avait eu une gamine hors mariage et l'avait abandonné, ça ok. Ok pour le fait que Regina soit enceinte, malgré le fait qu'elle avait grillé ses ovules des années auparavant dans le but justement de ne pas enfanter et surtout de ne pas donner d'héritier à son goulu de mari. Mais une sœur jumelle cachée apparaissant pile après la disparition de Robin, c'est un non, ça puait le piège à plein nez.

La faim se manifestant je proposais à Regina un repas, la discussion allait être longue j'en étais persuadée.

" J'ai des nouilles chinoises cuisiné au poivrons et champignons et j'ai aussi des lasagnes dans le congélateur. Sinon je prends commande en ville comme tu veux. "

Neïlina Kramers

30 janvier.

Au moins , Neïlina avait accepté, ne serait-ce qu’à mi-mot, de venir à l’enterrement de Robin, et cela rassurait Regina. Elle ne se sentait pas la force d’affronter cet événement seule. Bon, évidemment qu’il y aurait du monde, mais la maire de Storybrooke avait besoin d’être entourée de ses proches, et Neïli était sa plus proche et ancienne amie, sa présence lui était indispensable.

L’ancienne méchante reine en vint à parler de Juliette, la meilleure amie de Robin qui probablement ne l’apprécierait jamais, et pour cause. Regina culpabilisait de ce qu’elle avait fait subir à cette femme en lui enlevant, sans le savoir, l’amour de sa vie. Elle comprenait mieux que personne combien c’était douloureux. Et elle expliqua à Neïli combien elle se raccrochait à chaque détail sur Robin que l’on pouvait lui confier, comme pour avoir encore plus de souvenirs, de peur d’en manquer. La belle blonde souligna que c’était peut-être par rapport à l’enfant à naître, un propos plutôt sage.

- Tu as peut-être raison.

Regina parla ensuite d’Aeline, la sœur jumelle de Robin. Neïlina fut des plus surprises, demandant immédiatement s’il ne s’agissait pas là d’une imposture.

- J’ai fait la même tête que toi quand j’ai compris. Mais cela m’étonnerait fort qu’elle ait menti. Les tâches de naissance ne mentent pas, et elle a exactement la même que Robin, au niveau de la hanche. Elle est revenue avec nous du désert de glace. En fait, son histoire est compliqué. Son frère d’adoption est décédé, et Ingrid, pour la piéger, lui a fait miroiter qu’elle retrouverait son frère en trouvant une certaine amulette. Sauf que cette amulette appartenait à Robin… En effet, elle l’a retrouvé, son frère biologique. Elle ne l’a réalisé qu’après… Trop tard.

C’était triste, vraiment, Regina aurait tant voulu que Robin sache qu’il avait une sœur jumelle, il aurait probablement été heureux de cette nouvelle, lui qui n’avait pas vraiment eu de chance niveau famille. Et puis au vu du caractère bien trempé de la jeune femme, ils se seraient bien entendus, c’était certain.
La maîtresse des lieux proposa ensuite de prendre un repas, et ce n’était pas tombé dans l’oreille d’une sourde. Regina mourrait de faim comme jamais. Sans doute les effets de la grossesse. Elle afficha un sourire en coin.

- Tu oses me proposer des lasagnes surgelées, très chère ? Alors que je les fais maison ? Tes nouilles chinoises ont intérêt à être exceptionnelles pour que j’oublie cet affront ! Lança-t-elle avec un clin d’oeil.

Évidemment, elle la taquinait.

- Est-ce que je peux t’aider à faire quelque chose ?

Machinalement, elle se leva de sa place et prit les deux tasses vides pour les emmener dans la cuisine. Durant le court trajet, la belle brune repensait à tout ce qui avait été dit, tout ce qu’elle avait appris depuis son retour du monde des contes. C’était beaucoup, c’était trop. Elle aurait voulu, au moins pour quelques jours, disparaître et tout oublier, s’octroyer le répit d’une amnésie partielle. Mais elle ne pouvait pas agir égoïstement, plus maintenant. Elle avait Henry, CJ et cet enfant à venir, seul héritage de Robin. Il fallait encaisser tout ça. Nul doute que les séances chez Durnik lui seraient salutaires. Il savait trouver les mots, après tout c’était un professionnel avant d’être son ami. Elle déposa les tasses vides dans l’évier et se tourna vers Neïlina avant de la prendre dans ses bras.

- Je te remercie, Anne. Merci d’être mon amie et d’être là pour moi. Tu n’imagines pas ce que ça représente pour moi.

Elle se détacha ensuite lentement, le regard brillant et tacha de changer de sujet pour éviter de tomber dans le mélo.

- Bon alors, elles sont où ces fameuses nouilles ?