Regina Mills

Ce petit moment de détente autour d’un bon repas nous avait fait autant de bien à l’une qu’à l’autre. Je sentais Regina plus détendu et de mon côté, j’étais légèrement plus légère. La méduse se tenait correctement, et ma culpabilité avait légèrement réduit. J’étais loin de danser la danse du ventre sous le coup du bonheur, mais tout de même c’était mieux qu’avant son arrivée, ceux malgré notre discussion parfois légèrement pesante. Regina me complimenta sur mes talents de femme d’affaire et je lui souriais :

« Merci Regina, c’est très gentil »

Je savais qu’elle disait ça pour me rassurer, cette ville ne m’avait rien apporté de plus que la liberté d’être « divorcé » et d’avoir mon propre club de striptease, mais rien que je n’aurais pu avoir dans notre monde. Certes, le Libertease aurait certainement été une maison close mais ce n’était pas bien grave. Je ne me leurrais pas sur les agissements de mes danseuses avec leur meilleur client, l’argent attire souvent le sexe, et elles étaient toutes avides d’argent. LE principale pour moi c’était qu’elle ne copule pas entre les murs de mon établissement, chez elles, chez granny, dans leur voiture, dans la rue j’en avais rien à faire mais pas au Libertease, les règles étaient simples et se devaient d’être tenue sous peine de perdre son travail.

La discussion dériva sur Médusa et je perdais mon sourire en me mordant la lèvre ;

« Qui Médusa ? Oh non pas plus que d’ordinaire. On se gère mieux qu’au début. »

Oula bien résumé Anne, tu veux peut-être que je t’aide à étoffer parce que là tu me fais pitié ma pauvre. Pas plus que d’habitude, je vais t’en mettre, à t’entendre je fais pas le moindre effort. Buvant ma dernière gorgée de vin je sommais la Gorgone de se taire et souriais à ma meilleure amie. Elle ne devait plus s’en mêler. Comme nous avions fini je débarrassais la table en mettant nos bols vide ainsi que nos baguettes et nos verres dans le lave-vaisselle pendant qu’elle me demandait si on prenait sa voiture :

« Oui si tu veux »

Lui souriant je finissais de ranger :

« De rien ma loutre. Bien sûre que je suis d’accord pour déjeuner avec toi la semaine prochaine, on calle la date qui t’arrange, tu sais que je n’ai pas trop de contrainte pour le repas de midi et c’est une très bonne idée, en plus quand t’auras encore un marmot à t’occuper un moment avec une personne adulte te feras le plus grand bien »

Lui faisant un clin d’œil je m’adossais au plan de travail et demandais :

« Est-ce que tu as besoin de quelques choses pour le spa chez Elise ou tu as tout ? »

Neïlina Kramers

30 janvier.

Chaque chose que Regina disait à Neïlina, elle le pensait. Son amie s’en était remarquablement bien sortie dans cette nouvelle vie, dans cette ville créée de toutes pièces par la malédiction. Et bien que le sort soit rompu, elle continuait à s’en tirer à merveille.

- Je le pense, ce n’est pas donné à tout le monde d’être chef d’entreprise, de gérer un commerce et des employés.

Combien étaient-ils, ceux qui essayaient et se frottaient à un échec cuisant ? Neïli n’était pas de cette trempe, elle gérait sa boite avec brio et Regina était réellement fière d’elle.
Néanmoins, la présence de la Méduse dans sa tête l’inquiétait. L’ancienne méchante reine y avait été directement confrontée une fois, et ça ne lui avait pas plu du tout. Elle était perfide et la pauvre Anne, devenue Neïlina, souffrait parfois beaucoup. Ce constat désolait Regina qui cherchait toujours comment les séparer pour que son amie puisse avoir la paix. Mais la fois où elle avait essayé avait été justement cette fois où Médusa avait pris le dessus, effaçant complètement Neïlina, et ça n’avait pas été une partie de plaisir. Mais la jolie blonde rassura son amie, plus ou moins, en lui disait qu’il y avait quand même de l’amélioration.

- Bon… Si vous trouvez un terrain d’entente… Tu as beaucoup de courage, ma belette.

Regina en était sure, elle serait devenue folle si une autre personne se trouvait dans sa tête. Ce qu’elle subissait avec la méchante reine en elle était différent, parce que c’était un aspect d’elle-même, c’était sans doute moins difficile à gérer qu’une voix, celle de quelqu’un d’autre, qui persiflerait dans son esprit. Bien que ce soit extrêmement difficile aussi de résister aux ténèbres quand on y avait goûté.

Le repas fini et la vaisselle débarrassée, il était désormais temps de se rendre au spa. Une idée de génie qu’avait eu la gérante du Libertease. Regina proposa alors que ce déjeuner devienne une sorte de tradition hebdomadaire, histoire qu’elles se voient un peu plus souvent. Neïlina approuva, au grand soulagement de la maire de Storybrooke.

- Merci belette.

Puis, la question de son amie lui rappela qu’en effet, elle n’avait rien prévu pour le spa, vu que cette idée avait été improvisée.

- Ah oui tu as raison, j’ai rien prévu. On peut passer chez moi avant d’y aller ? Tu crois qu’on a le temps ?

Puis, elles se dirigèrent vers la sortie afin de regagner la vieille Mercedes de madame le maire. L’après-midi serait reposant, et l’une comme l’autre en avait sûrement besoin.

Regina Mills

Regina complimentait mes compétences managériales et je souriais. En même temps comment est-ce qu’il pouvait en être autrement ? Même dans notre monde je manageais mes serviteurs, certes c’était différent et eux j’avais le droit de les torturer et les fouetter s’ils ne m’écoutaient pas. Cependant, les managers en douceur ne changeaient pas d’un monde à l’autre. Je me gardais bien de lui dire cela, je me contentais d’hocher la tête en signe de remerciement. J’acceptais le compliment de Regina. Venant d’elle je savais que c’était sincère et qu’elle n’essayait pas de me lécher les bottes.

Le sujet dériva sur la Méduse, une fois de plus et je me retrouvais contrainte de répondre qu’on avait trouvé un terrain d’entente. Ce qui était vrai, j’omettais seulement de dire lequel. Elle ne voulait pas savoir. D’ailleurs il n’y avait pas grand-chose à en dire. Ce qui était conclu ne pouvait être défait, tel était le prix à payer pour vivre alors nous le payons.

« Non Regina, ce n’est pas du courage seulement de la négociation et une acceptation de la situation ! A quoi bon lutter et se faire souffrir quand on peut simplement vivre ? »

Lui souriant j’acceptais l’invitation de Regina à faire un déjeuner par semaine ensemble afin d’éviter qu’on ne passe trop longtemps sans se voir ou se parler. C’était une bonne chose. Nous avions besoin l’une de l’autre et pour cause, nos démons étaient similaires. On aimait le sang et le crime et pourtant parfois nous aspirions à une vie plus calme et sereine. Voilà longtemps que cette mouche ne m’avait pas piqué mais sait-on jamais les rechute peuvent toujours arriver. Alors que nous allions partir je questionnais Regina sur le choix qu’elle préférait : emprunter mes affaires pour aller au spa ou faire un crochet chez elle pour les récupérer. Je me doutais qu’elle choisirait le crochet et sans grande surprise ce fut ce qu’elle me demanda.

« Naturellement qu’on a le temps ma loutre sinon je ne t’aurais pas demandé. Puis nous sommes les deux femmes les plus influentes de cette ville, Élise n’osera jamais nous refuser l’accès de son spa uniquement parce qu’on est légèrement en retard. »

Décrétais-je en riant avant de prendre le sac que j’avais préparé et de sortir avec Regina. Un petit arrêt au manoir et nous étions partie pour l’après-midi de détente. Une après-midi qui fut la bienvenue, c’était mieux que se saouler seule dans mon appartement.