Intrigue 3 - Les geôles de Camelot

L’attaque de Regina n’eut pas l’effet escompter et la belle brune se retrouva projetée au sol. Une douleur vive puis lancinante lui coupa le souffle et elle eut peur pour la vie de ses bébés. Grimaçant, elle se recroquevilla quelques secondes pour reprendre ses esprits, les mains sur son ventre. Il restait deux gardes et ses camarades d’infortune étaient eux aussi en mauvaise posture. Leah avait pris cher, le blondinet aussi, Emma perdait pas mal de sang et le pirate ne semblait pas s’en sortir si bien que ça. Hors de question de mourir ici. Elle n’avait pas martyrisé tout un royaume pour se retrouver, une fois sa rédemption acquise, à perdre la vie dans une geôle crasseuse. Elle se releva, s’accrochant aux barreaux de la cellule, assistant au carnage que subissaient ses compagnons, tandis qu’Emma, qui semblait être pourvue d’une chance incroyable, parvint à mettre hors d’état de nuire le second garde armé.

- Bien joué ! lança-t-elle.

Mais il en restait un qui était aux prises avec Long John Silver. Et dire que c’était le seul qui aurait pu avoir une chance, le voila la main ensanglantée par une blessure inquiétante, tout autant que pouvait l’être celle de la sauveuse. Il ne fallait pas qu’elle meure, Henry ne le lui pardonnerait jamais, sans parler de Blanche et David qui pourraient le lui reprocher. Elle déchira rapidement un morceau du pan de sa chemise de nuit et l'appuya sur la plaie de la sauveuse, attendant qu'elle mette ses mains par-dessus.

- Courage Emma, tenez bon.

A son tour, Regina se saisit de la lance abandonnée par le second garde inconscient et grièvement blessé, afin de la jeter de toutes ses forces contre le flanc du dernier garde, celui qui se battait contre Silver. Il fallait bien se rendre à l’évidence, essayer d’ôter la vie à quelqu’un sans user de magie était épuisant. Chaque parcelle de son corps la faisait souffrir, mais elle tachait d’ignorer ces douleurs insidieuses. Il fallait qu’elle aille bien, les jumeaux devaient impérativement aller bien. Il fallait qu’elle sorte d’ici et qu’elle regagne son royaume.

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Intrigue 3 - Les geôles de Camelot

Le petit groupe dans cette cellule avait essuyé bien des dégâts. La plus mal en point était la blonde au regard d’émeraude, le liquide écarlate coulait abondamment, mais aucune magie n’était disponible pour la sauver. Ils ne pouvaient agir qu’à l’ancienne, mais Frost ne se rappelait de rien avant que la magie ne coule en son être, si ce n’était que des bribes inconscientes d’une vie passé. Il ne savait plus comment arrêter une hémorragie et craignait présentement pour une des vies de ceux qui l’accompagnaient. Si l’autre homme était bien plus courageux que lui, il avait aussi subi des sales coups et les deux brunes n’étaient pas en état de se battre. Une avait le souffle couper, Frost se retrouvait incroyablement triste face à la situation, sans qu’il ne puisse expliquer pourquoi. L’autre était enceinte, très enceinte, elle ne pourrait pas tenir le combat indéfiniment. Ainsi donc tout tombait sur un mort, un adolescent immatériel, ses yeux cyan cherchant la sortie la plus sécuritaire.  Son souffle était encore coupé d’un coup précédent, son ventre le tordant dans une douleur qui lui était nouvelle, il ne savait aucunement comment réagir face à cette situation. Son instinct lui dictait de se tenir tranquille, une main contre son ventre, mais il écoutait rarement cette conscience qui tentait de l’aider. Il allait plutôt vers la blonde, sans trop lui donner le choix il passait son bras intouché autour de son épaule afin qu’elle mette son poids sur lui. Ils étaient deux à l’avoir ainsi aidé, la reine maléfique ayant sacrifiée un morceau de ses vêtements, mais le regard de l’esprit restait inchangé en son égard. Une froideur sans fin, sans qu’un seul mot ne soit prononcé il lui ordonnait de s’éloigner, la confiance ne régnait définitivement pas entre eux. « La prochaine fois, au lieu de faire à votre tête écouter dont les autres, ça nous sauvera des problèmes. » sifflait-il à son égard. C’était ses coups sur la serrure, selon Frost, qui avait attiré les gardes vers eux au départ. Le vacarme causé les avaient mis dans un sale état et maintenant ils devaient trouver la sortie en espérant rester tranquille.

Frost esquissait un soupire face au long couloir lui faisant face. Une porte ou la noirceur absolu. L’adolescent accordait un regard au groupe, puis à la blonde près de lui, mais son impulsivité pris la décision pour ceux qui le suivaient lors d’un court instant. Il s’engouffrait dans le couloir sombre, oubliant la porte derrière lui, ne lui accordant même pas le moindre regard. « Il vaut mieux aller tout droit. » soufflait-il dans un murmure visant à ne pas attirer d’autres gardes. « Pour ce qu’on en sait cette porte mène directement à la caserne et dans notre état[…] » Un nouveau regard donné envers le groupe et tout ce sang baignant désormais son hoodie. Était-ce le sang des gardes qui avait éclaboussé ou celui de la blonde qui pâlissait à vue d’œil? « [...] il vaudrait mieux qu’on avance. »

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Intrigue 3 - Les geôles de Camelot

Je dois commencer à être un peu rouillé pour ce genre d'altercation, ou ce garde a vraiment envie d'en découdre avec moi. Notre combat a duré de longue, très longue minute. Je n'arrive pas à prendre l'avantage sur lui. Pendant ce temps, du coin de l'œil je vois que les autres ne pas s'en sortir non plus, à l'exception de la reine et d'Emma  qui malgré son troue béant dans le ventre arrive à mettre à terre un autre garde à terre. Je dois reconnaitre qu'elles ont beaucoup de force et de courage. Finalement j'arrive à lui décocher un coup de tête qui le met au sol directement, mais je ne suis pas au meilleur de ma forme. Ça fait un moment que je n'ai plus été épuisé comme ça. Tout en reprenant mon souffle je m'assure que d'autres gardes ne viennent pas, car là ce serait une catastrophe. Je n'entends que nos respirations saccadées. Nous ne sommes pas beaux à voir, deux d'entre nous sont blessés sévèrement et les trois autres ne sont pas en reste. Je sens ma main brûler de plus en plus, avec ma chance légendaire sa lance devait être rouillée. Nous ne devons pas attendre trop longtemps pour partir une ronde peut passer et voir ce carnage et là rien ne sera bon pour nous. Mais pour cela il faut s'occuper des blessés. Je vois le jeune homme s'approcher d'Emma je décide donc d'aller aider La petite brune à se relever.

-Ça va aller ? On va sortir d'ici je te le promets. Respire bien. lui dis-je doucement et lui tendant ma main valide pour la soutenir. - On ne va pas pouvoir rester très longtemps ici, d'autres peuvent venir. dis-je, d'un air désolé, à l'attention de la reine qui paraît très fatiguée.

Je n'ai pas le temps d'en dire plus que le jeune blond soutien déjà Emma sur ses épaules et quitte la cellule. Partir avec une blessée est peut-être un peu précipité. Je le vois s'enfoncer dans un couloir sombre avec Emma et soudain un grand bruit se fait entendre. Je cours en direction du bruit et je les retrouve tous les deux au fond d'un trou remplie de pics énormes. Le plus jeune s'est cogné la tête mais notre sauveuse est très mal.


-Restez en haut, je descends ! dis-je aux deux brunes derrière moi. En faisant très attention je descends dans le trou. Je soutiens précautionneusement Emma pour ne pas la blesser davantage. Je lui parle pour la forcer à rester éveillée.

-Emma on va vous sortir de là. dis-je en la portant loin du pic. Puis avec toute la force qu'il me reste je la pousse vers le haut du piège pour que la reine et la jeune, la rattrape et la tire vers elle.

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Intrigue 3 - Les geôles de Camelot

Ses mains tremblantes étaient parvenues à se saisir d’une arme, chance inespérée de s’en sortir, une lame volée qui n’atteignit jamais la cible que sa nouvelle porteuse lui avait choisie. L’acier crissa contre la pierre tandis qu’elle tâtonnait à la recherche d’un pied qui la trouva en premier, se posant lourdement sur les doigts repliés sur le bois de l’outil qu’il avait abandonné. Un geste maladroit et imprévu, causé par un recul inopiné, et que l’auteur ne sembla pas remarquer, concentré sur sa mission de gardien d’une cellule dont les pensionnaires prenaient peu à peu le dessus sur leurs geôliers.

Emma et Regina furent les plus féroces combattantes tandis que leurs compagnons essuyaient l’un après l’autre des échecs qui ne permirent pourtant pas aux soldats de les contenir bien longtemps derrière les barreaux de fer. Sitôt le dernier hors d’état de nuire, se précipitèrent auprès d’Emma l’ancien maire et le jeune homme… étrange, à défaut d’un qualificatif précis, ce mot restant imprimé dans son esprit au même titre que la sensation tout aussi incongrue de savoir quelque chose qui échappait pourtant à sa conscience. Seules les questions demeuraient, dissipées bientôt par une autre voix, se voulant à la fois rassurante et réaliste, un ton bourru et un timbre grave qui firent remonter à la surface des souvenirs agréables bien que teintés de regret. La voix se mêla à une autre et allègea un instant le poids de la douleur et de l’impuissance avant que d’autres souvenirs n’affluent, bribes de mémoire qu’elle dissipa. Se concentrer sur l’instant présent, respirer, fort, lentement, sentir le souffle émaner d’elle comme une ancre puissante, jetée dans le sable par l’homme qui lui tendait à présent la main, l’aidant à se redresser malgré la souffrance irradiant de son dos.

Elle chancela légèrement, dodelinant de la tête, craignant un instant que celle-ci ne tiennesans soutien, inquiétude brève alors que ses pieds se stabilisaient peu à peu ainsi que son cou qui semblait maintenant capable de supporter le poids d’une tête dont le bourdonnement commençait à s’éteindre pour laisser place à des préoccupations étrangères à sa douleur lancinante. Il fallait à présent sortir, ce que les deux blonds avaient compris, l’un soutenant l’autre avec une dévotion que l’on observait rarement ailleurs qu’en ces situations d’urgence. Elle n’eut pas le temps de remercier son propre sauveur qui s’était élancé dans le couloir à la suite d’un bruit retentissant annonciateur d’ennuis à venir. Elle avança à son tour dans le couloir sombre, s’appuyant sur les murs, et ses yeux s’écarquillèrent à la vision du trou tandis que son visage se fendait d’une expression horrifiée devant l’état d’Emma, son cœur se serrant encore plus, d’une douleur inexplicable, à la vue du jeune assommé. Tandis que le barbu descendait les aider, elle chercha un moyen d’intervenir, l’heure n’étant plus à l’impuissance hébétée et le trouva bientôt en la forme si familière d’une porte. Fascinante et porteuse d’espoir, celui d’y trouver un objet utile, et mille images affluèrent tandis qu’elle appuyait sur la poignée.

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