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Nouvelles têtes
Souhaitons la bienvenue à Eve Copeland, Ruby S. Lucas & Thalie O. Lowell qui nous ont rejoint récemment. N'hésitez pas à passer par leur fiche de présentation pour leur souhaiter la bienvenue, ou sur leur fiche de liens.
Le calendrier de l'avent
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Elle était touchante. Innocente et naïve aussi. J’avais envie de la protéger pour lui éviter toutes les rudesses de la vie, mais bien sûr c’était du domaine de l’impossible.
Sa simplicité me fit plaisir. Elle aurait pu se la jouer grande princesse, ce qui aurait mis fin immédiatement à notre complicité. Je savais bien n’être qu’un simple mortel face à une fille de dieu, mais je déteste être méprisé et humilié.
Qu’elle me fasse confiance me toucha plus que je n’aurai voulu l’admettre. Je balayais ses remerciements d’un geste du crochet.
« N’aie crainte. D’autres me voient effectivement comme un « Horrible Pirate », mais en général c’est qu’ils ont fait des choses pas très correctes et je suis mes valeurs. Rendant la justice que la loi est trop lente à donner. Ou alors c’est parce que leurs biens me seront bien plus utiles qu’à eux car ils n’en ont pas besoin. »
Me voyais-je comme un justicier ? Un peu. Mais surtout un voleur servant son propre intérêt. Qui étais-je pour décider de quoi les autres avaient besoin ? Et s’ils méritaient leurs possessions ? Durement acquises ou pas. Peut-être pas horrible pirate mais pirate quand même.
Près du feu, mon équipage avait sorti un tambourin et une guimbarde et dansaient pour certains, chantaient pour d’autres, dansaient des gigues improvisées avec plus ou moins de succès en fonction de l’alcoolémie de chacun.
Sa question effaça le sourire qu’ils avaient dessiné sur mes lèvres.
Si j’avais connu l’amour ? Je bus une gorgée de rhum, ma gorge devenue soudainement sèche. Rebouchant ma bouteille, j’opinais de la tête avant de répondre
« Oui j’ai connu l’amour. »
Mon regard se perdit dans les flots, du côté du Jolly Roger.
« Elle s’appelait Milah. Elle était fière et libre. Le crocodile a arraché son cœur devant mes yeux et l’a réduit en cendres. C’est aussi lui qui m’a fait ce cadeau. »
Je levais brièvement mon crochet avant de reprendre.
« Je n’aurais de répit que lorsque je lui aurait fait payer la mort de celle que j’aimais. »
C’était une promesse que je m’étais faite en ce jour maudit où il m’avait tout prit. Une étoile filante passa brièvement dans le ciel et je fis une fois de plus le vœu de le retrouver et de me venger. Reposant mon regard sur la jeune sirène, je retrouvais mon sourire, même s’il était un peu crispé.
« N’aie pas de peine pour moi, je sais qu’un jour, je le retrouverai, je l’affronterai et je le tuerai. »
Il n’y avait pas dans mon esprit d’autre option possible.
Quand la Petite Sirène rencontre le Capitaine Crochet
« C’est ce que je pense, il faut toujours suivre ses valeurs, oh bien sûr, je n’irais jamais jusqu’à blesser quelqu’un pour suivre ce que j’entreprends mais en tout cas, je te suis sur le fait qu’il faut toujours suivre ses valeurs, après tout, c’est ça qui fait de nous ce que nous sommes. »
Ariel, par moment, il serait judicieux que tu l’as ferme. Mon oreille fut curieuse des bruits qui venaient du campement de l’équipage du capitaine Crochet, je nagea tout en restant cachée derrière le rocher et regarda les hommes du Capitaine en train de danser autour du feu, je trouvais ça rigolo car ils dansaient drôlement et pour la plupart très étrangement.
« Ils ont une façon très étrange de…de danser. » énonçais-je à Killian alors que je revenais vers lui. Je me replaça près du rocher, m’y adossant avant de demander au Capitaine s’il avait connu l’amour. Ce n’était peut-être pas mes oignons mais j’avais envie de savoir, après tout, peut être que c’était le cas et peut-être que je pourrais l’aider non ? Ce dernier perdit son sourire et je m’en voulais à l’instant même de lui avoir demandé. « Si tu ne veux pas me le dire, je ne t’en voudrais pas… »
Finalement, il m’expliqua qu’il avait connu l’amour et que le Ténébreux lui avait enlevé, qu’il l’avait tuée devant ses yeux. Quel malheur. Me mordant la lèvre inférieure, je l’écoutais néanmoins continuer et une idée me vint à l’esprit. Il voulait tuer le Ténébreux, peut-être que ce n’était pas une chose que je devais faire mais si je voulais lui venir en aide pour qu’il puisse venger la mort de celle qu’il aimait, je me devais de le faire non ? C’était lui aussi qui lui avait ôté sa main… Qu’elle horreur. Je reprends finalement la parole alors que ce dernier me fait comprendre qu’il fera tout pour le tuer.
« J’ai entendu dire que l’encre de sèche était quelque chose de très puissant pour bloquer les pouvoirs, ça marcherait sur le Ténébreux ? »
Après tout, si ça pouvait marcher sur le Ténébreux, il me suffirait d’aller en chercher, je savais exactement où trouver de l’encre de sèche, il me suffirait d’aller en chercher et de lui en ramener, après tout, ça ne manquerait pas beaucoup à mon père non ? Et puis pour ce que mon père en faisait, je préférais le donner au Capitaine Crochet. Ce n’était pas une bonne action mais qui n’a jamais fait de mauvaises actions dans sa vie ?
Oui, les valeurs d’un être font cette personne. Elles la subliment, la font croître et grandir. Un homme ou une femme sans valeurs perd tout intérêt à vivre, à être côtoyé.
Le commentaire d’Ariel sur la danse engagée sur la plage me fit sourire. En les regardant, je bus une nouvelle gorgée de rhum et lui répondit.
« C’est qu’il sont ronds comme des queues de pelle. Ils sont ivres quoi. La majorité a bu plus que son compte. »
Essuyant du pouce le goulot de ma flasque de rhum, je la lui tendis.
« Tu veux essayer. Prends-en modérément. Ca tape. Tu risques d’être malade ensuite. »
Comment expliquer que des hommes et des femmes se rendaient sciemment malade, jusqu’à en vomir en buvant de l’alcool ? Le regard dans le vague, je repris.
« Mais si tu en prends juste assez pour être bien, ça te fais te sentir bien. Ça te fait oublier tes soucis et parfois même que tu existes. »
Je m’étais aussi saoulé plus qu’à mon tour pour oublier la douleur de la perte de Milah. Pour oublier mon impuissance. Pour m’oublier. Souhaitant la rejoindre.
« Quand on aime vraiment, plus rien n’a d’importance. C’est comme si l’être aimé devenait la moitié de soi-même et lorsqu’il nous est arraché alors on sombre… »
Tel un navire sans gouvernail, déchiré aux entrailles, dont le seul salut est une plongée définitive dans les eaux noires et glacées des abîmes. Pour disparaître et faire taire cette souffrance. J’avais verbalisé ma pensée sans me rendre compte que je parlais à voix haute. En prenant conscience, j’affichais un sourire sur mes traits, pure composition pour la rassurer et me raclait la gorge avant de reprendre.
« C’est pour ça que je vais t’aider à retrouver Éric. A lui transmettre ton message. Car quand il te verra, il saura. »
Pour moi c’était aussi clair que ça.
Le feu se mit à crépiter sur la plage de la plus belle des manières alors que la musique redoublait.
Soudainement, elle trouva les mots qui éveillèrent mon attention.
« L’encre de seiche… »
Ce n’était pour moi qu’une légende. J’en avais entendu parler mais ce n’était qu’une rumeur. Si cela s’avérait vrai, son existence, son pouvoir me donnerait un atout indéniable sur mon ennemi.
« Tu pourrais vraiment en trouver ? »
Avec cette encre en ma possession mes chances de succès s’en verraient pour le moins doublées.
« Serait-ce dangereux pour toi ? »
Des fois je me serai foutu des baffes. La gentille sirène venait m’offrir sur un plateau d’argent une solution en or pour combattre le crocodile et moi je m’inquiétais pour elle. Où était donc passé le Pirate sans foi ni loi ? Le Killian Jones que tous craignaient ?
Quelque chose avait changé en moi depuis quelques mois. Depuis ce rêve étrange avec Miss Swann. Je m’inquiétais plus pour les autres. Et même si je ne la connaissais que depuis quelques heures, j’avais envie de protéger Ariel comme si elle avait été ma petite sœur.
Je ne voulais pas qu’Ariel soit blessée. Je voulais la protéger. Pourtant je ne la connaissais que depuis le matin. Etrange comme l’on peut s’attacher à une personne en un court laps de temps. Avec Emma cela avait été encore plus rapide. J’espérai un jour la revoir. Je la revoyais dans mes songes, la nuit. Mais pas comme lors de cette nuit magique.
En la voyant repartir, je ne pus m’empêcher de lui lancer un :
« Sois Prudente. »
Sincère. Puis je regagnais le campement. Terminant ma bouteille. Mettant un peu d’ordre aux débordements. Une querelle entre deux femmes pour un homme. Des fois c’était des coups de poings qui s’échangeaient entre les hommes pour montrer leur force et conquérir une des membres de l’équipage ; cette fois c’était le contraire. Deux harpies qui s’échangeaient coups de griffes et tirage de cheveux. M’interposant, je dû hausser de la voix et user de mon crochet pour retenir la plus acharnée. Puis une fois les humeurs calmées, je les laissais se réconcilier et profiter du reste de la nuit. Regagnant ma cabine au calme sur le Jolly Roger.
Ariel ne m’avait pas dit quand elle reviendrait. Ayant attendu une journée entière, le plein d’eau douce avait été fait et nous nous étions approvisionnés en fruits sur l’île, je n’avais pas de raison d’attendre plus longtemps. J’espérais qu’elle pourrait me retrouver. De toute façon je devais lui faire confiance. Alors que nous levions les voiles, je vis cet imbécile d’oiseau tomber à mes pieds. Il venait de piquer dans les voiles. Récupérant le message discrètement, je saisis le volatile par le cou et le balançait par-dessus bord alors que déjà l’équipage parlait de le mettre au menu du soir. Puis je donnais l’ordre au second quant au cap avant de revenir rapidement à ma cabine pour lire sa missive. Ouvrant alors la fenêtre de ma cabine, je passais la tête pour la chercher du regard. Les vagues claquaient contre les flancs du navire, mais là personne ne pourrait nous voir parler si elle se glissait dans le sillage du navire.
« Ariel ? »
Je préparai un sac et une ficelle de trois mètres pour récupérer l’encre. Je n’aurai qu’à les descendre lorsque je la verrai afin de remonter le précieux trésor qui annihilerait les pouvoirs du crocodile pour assouvir ma vengeance.
« Ariel ? »
Je n’osais crier, même si le fracas de l’eau devait étouffer le son de ma voix. Scrutant du regard les vagues je cherchais une petite tâche rousse qui pourrait indiquer la présence de la gentille sirène.
J’avais été soulagé de la revoir, ayant eu peur qu’il ne lui soit arrivé quelque chose. Bien sûr pour moi l’encre de seiche était important mais même sans j’aurais trouvé un autre moyen de tuer le crocodile.
Alors que je m’apprêtais à descendre un petit seau pour qu’elle puisse déposer ce présent inestimable, le temps sembla soudainement changer. L’horizon s’obscurcit comme s’il faisait nuit noire puis les nuages disparurent alors que le Jolly Roger était immobilisé et que le dieu des océans se dressait soudainement derrière Ariel.
Bondissant de ma cabine, je grimpais sur le pont, près à tenter de prendre sa défense. D’une main je fis signe à mes hommes de ne pas agir. Certains ayant déjà porté la main à leurs sabres pour défendre chèrement leur peau dans un dernier baroud d’honneur.
Je ne comprenais pas de quoi ils parlaient au sujet de la mère d’Ariel. Avait-elle été tuée par un pirate ? Par un homme ?
Ma gorge était sèche. Ce n’est pas tous les jours que l’on a devant soi un Dieu, furieux qui plus es, qui vous domine sur une colonne d’eau.
La transformation de la sirène en humaine devant les hommes et les femmes de mon équipage souleva une bordée de murmures et de jurons d’étonnements et de craintes. Ainsi nous allions accueillir la fille du Dieu Poséidon durant trois jours à nos côtés.
Osant regarder le père d’Ariel droit dans les yeux, je lui promis en prenant la fiole.
« Je prendrais soin d’elle. »
Lorsqu’il eut disparu dans les flots, un souffle de soulagement parcourut tous les membres de mon équipage, moi y compris. Le vent soufflait de nouveau dans les voiles et mon navire fendait les flots.
Glissant la fiole dans ma poche, je lui pris une main, la regardant en souriant.
« J’ai eu peur qu’il ne te fasse du mal. »
J’étais sincère. Me tournant face à mon équipage je parlais d’une voix forte et claire.
« Je vous présente Ariel. Je vous remercie de la traiter avec autant de soin que s’il s’agissait de ma sœur. »
J’aurai pu donner un ordre, mais ce n’était pas la façon dont je m’adressais habituellement à mon équipage. Mes paroles mettaient automatiquement le cadre en place. Elle n’était pas mon amante, elle était une personne qui m’était chère et quiconque oserait porter la main sur elle aurait à encourir ma colère. Personne ici ne souhaitait voir ou subir ça.
« Mettez le cap sur le Fer de Lance. »
A l’intention de la sirène je précisais plus bas.
« C’est le port le plus proche, nous y serons dans une journée si les vents sont favorables. D’ici là, je vais t’apprendre les rudiments de la culture humaine. »
Si elle n’avait encore eu l’occasion de fréquenter des êtres humains, elle aurait beaucoup de choses à apprendre.
M’adressant à la cuisinière et médecin de mon navire, je lui demandais rassurant.
« Mariette, apportes nous une collation, comme tu le ferais pour moi habituellement. »
Je ne voulais qu’elle s’inquiète de ne pas être à la hauteur, ou qu’elle se pose trop de questions. J’aimais que les gens qui me côtoyaient soient à l’aise et je restais juste tant que l’on était correct à mon égard.
Tendant mon bras, j’invitais Ariel à me suivre dans ma cabine. Il était étrange de la voir ainsi marcher alors que je ne pensais pas cela possible. Une fois la porte refermée, je la lâchais pour la regarder des pieds à la tête.
« Tu es magnifique ! Vraiment. »
Je déposais un baiser sur son front, puis me reculait de nouveau.
« J’ai vraiment eu peur tout à l’heure. »
Je sortis le flacon et le rangeait dans un coffret placé dans une armoire, démontrant ainsi que je lui faisais confiance. Dans ce même coffret se trouvait des bijoux. Je pris un collier fait d’ambre et d’émeraudes qui allaient parfaitement avec sa tenue et sa chevelure et le lui tendit pour qu'elle puisse le prendre entre ses doigts.
Avec plaisir, j’assurais le fermoir du collier sur sa nuque afin qu’il puisse orner son cou sans qu’elle ne risque de le perdre, puis lui tendis un petit miroir afin qu’elle puisse en constater l’effet avec sa robe et sa chevelure. « Puisque tu sais marcher, je t’apprendrais à danser. Ainsi lorsque tu retrouveras Eric, tu pourras accepter son bras et te laisser porter par la musique. »
Déjà, je les imaginais ensemble. C’était pour moi une évidence. Dans ses yeux, je lisais la profondeur de son amour pour lui lorsqu’elle l’évoquait, lorsqu’elle parlait de lui, lorsqu’elle le décrivait.
J’avais vraiment envie de l’aider. Je tenais néanmoins à remettre les choses au point. Pour ne pas qu’il y ait de non-dits ou qu’elle se fasse de fausses idées.
La prenant par la main, je la fis asseoir sur une chaise près de la table qui me servait de bureau. Dessus était étirée une carte de la région, avec les îles et les courants, un compas, une lunette et le coquillage qu’elle m’avait offert. Il y avait aussi un encrier, une plume et mon journal de bord.
« Je ne veux pas que tu crois que je profites de toi. Je te rappelle que c’est toi qui m’a offert le coquillage et qui m’a proposé l’encre. »
J’imaginais la perte que représentait sa mère aux yeux de son père, car je l’assimilais à la perte de Milah.
D’une main douce, je caressais son visage, amicalement.
« Je suis désolé pour ta mère, mais tous les pirates ne sont pas pareils, comme tous les hommes. Il y’en a des bons et des mauvais. Eric semble faire partie des bons, moi je me situerai entre les deux. »
Je pouvais être aussi bon que cruel aux yeux de certains. Lorsque je dépouillais des nantis ou un navire marchand pour mes intérêts et celui de mon équipage, cela n’avait rien de bon. A côté de ça, je n’hésitais pas à tendre la main si j’estimais la personne face à moi ou si je la sentais dans la détresse.
« Ton père ne me connais pas. Ne me juge pas en fonction de ses propres croyances. Je veux vraiment t’aider et je m’y suis engagé. Je ferai en sorte que tu puisses retrouver Eric. »
Après cette mise au point, je lui désignais la pièce d’un large geste de la main. « Voici donc ma cabine. Tu dormiras dans mon lit, je vais faire poser un hamac pour veiller sur toi. Non que tu ne risques quoi que ce soit avec mon équipage, ayant vu ton père, aucun n’oseras lever la main sur toi, mais je préfère ne pas être loin si tu fais un cauchemar. »
Attentionné jusqu’au bout. Un poisson sorti de l’eau peut s’affoler, comme si moi j’étais plongé et maintenu sous l’eau. Sentiment d’oppression, d’insécurité. Je serai là si cela devait advenir, pour lui tenir la main, pour la veiller. Et non car son père m’avait menacé mais parce qu’elle me semblait fragile et innocente.